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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Mohammed KOUDAD

Chapitre 5 : Gaz réels et définition de la fugacité

Année universitaire 2019-2020

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Introduction

Le modèle du gaz idéal (parfait) s’applique aux gaz raréfiés pour lesquels la distance entre les molécules est très grande et donc, aucune interaction entre les molécules n’est considérée. On dit alors que les molécules, dans ce cas, se déplacent indépendamment des unes des autres et que les forces d’attraction à l’intérieur du système thermodynamique sont négligeables. Le résultat est que l’énergie interne d’un gaz parfait est donnée seulement par l’énergie cinétique des molécules et que la contribution de l’énergie potentielle est négligeable.

La définition d’un gaz parfait :

 L’interaction entre les molécules se limite à des chocs élastiques. Il n’existe pas des forces d’attraction et/ou de répulsion entre les molécules.

Les molécules n’occupent pas d’espace (volume nul)

Les molécules se déplacent aléatoirement.

Les deux premières suppositions d’un gaz parfait sont fausses pour tous les gaz puisqu’à des températures suffisamment basses, tous les gaz se condensent et se transforment en liquide (les liquides et les solides ont des volumes non nuls). Dans la réalité, les molécules interagissent entre elles et l’énergie potentielle associée à ces interactions devient de plus en plus importante lorsque les molécules sont proches les unes des autres. Le modèle de gaz parfait ne permet pas d’expliquer complètement le comportement de tous les gaz, indépendamment de son état thermodynamique à cause de ces énergies d’attraction et de répulsion.

Nous cherchons une nouvelle équation d’état des gaz car l’expérience montre que le comportement des gaz réels s’écarte de celui des gaz parfaits aux fortes pressions. Van der Waals a proposé une équation en 1873. Cela, avec d’autres travaux, lui a valu le prix Nobel 1910.

1. L’équation d’état de Van der Waals

Van der Waals dans son modèle a introduit deux corrections :

 Les molécules ont un volume non nul est incompressible (volume exclu).

 Ils existent des forces d’attraction entre ces molécules (pression interne).

a. Correction de volume (le covolume)

Chaque molécule occupe donc un volume qui n’est plus disponible pour les autres. Celles-ci ne sont donc pas susceptibles de se déplacer dans le volume 𝑉 du récipient mais dans un volume inférieur que nous noterons 𝑉– 𝐵. La grandeur 𝐵, positive, est appelé covolume et a la dimension d’un volume.

Le covolume est proportionnel au nombre de molécules donc à la quantité de matière 𝑛 ce que nous écrivons 𝐵 = 𝑛𝑏. La grandeur 𝑏 est le covolume molaire et a la dimension d’un volume molaire.

Nous transformons alors l’équation d’état des gaz parfaits en une équation d’état de gaz à molécules non ponctuelles (mais n’interagissant pas entre elles) en remplaçant V par V - B :

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𝑃(𝑉 − 𝐵) = 𝑛𝑅𝑇 b. Correction de pression (pression interne)

Considérons une molécule au sein du gaz, loin de toute paroi du récipient. A cause des forces de Van der Waals, elle est attirée de toute part par les autres molécules du gaz. Mais la situation est symétrique, donc ces attractions se compensent entre elles. Voir figure 1.

Considérons maintenant une molécule proche d’une paroi. Les attractions de Van der Waals qu’elle subit l’attirent vers l’intérieur du récipient. La pression exercée par le gaz réel sur la paroi est donc inférieure à celle qu’exercerait un gaz parfait. La différence entre ces deux pressions est appelée pression interne 𝑝𝑖.

Figure 1. Forces de Van der Waals subies par une molécule loin de toutes parois et proche d’une paroi Des considérations théoriques quantitatives montrent que la pression interne est proportionnelle au carré de la quantité de matière 𝑛 et inversement proportionnelle au carré du volume 𝑉. En notant 𝑎 le coefficient de proportionnalité, appelé coefficient de pression interne, nous écrivons donc :

𝑝𝑖 = 𝑎𝑛2 𝑉2

Le terme (𝑝 + 𝑝𝑖) représente la pression exercée par le gaz parfait, la pression 𝑝 exercée par le gaz réel lui est effectivement inférieure.

Nous transformons alors l’équation d’état des gaz parfaits en une équation d’état de gaz interagissant entre elles en remplaçant 𝑝 par 𝑝 + 𝑝𝑖 :

(𝑝 + 𝑎𝑛2

𝑉2) 𝑉 = 𝑛𝑅𝑇

En tenant compte à la fois du covolume et de la pression interne nous écrivons l’équation d’état de Van der Waals pour 𝑛 moles de gaz :

(𝑃 + 𝑎𝑛2

𝑉2) (𝑉 − 𝐵) = 𝑛𝑅𝑇 Avec,

𝑃 est la pression absolue du gaz réel

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𝑎 et 𝑏 sont des constantes positives de l’équation de Van Der Waals qui dépendent de la nature du fluide (et non pas des variables d’état 𝑃, 𝑉 …). Le tableau 1 donne quelques valeurs de ces paramètres.

Tableau 1. Constantes 𝑎 et 𝑏 de l’équation de Van Der Waals

Fluide 𝑎 × 10 (𝑃𝑎. 𝑚6/𝑚𝑜𝑙2) 𝑏 × 105 (𝑚3/𝑚𝑜𝑙)

𝐻2𝑂 5,536 3,049

𝑂2 1,378 3,183

𝐻2 0,2476 2,661

𝑁2 1,408 3,913

c. Etude expérimentale des gaz réels

La représentation des isothermes de Van Der Waals sur le diagramme de Clapeyron (𝑃, 𝑉), nous permet de constater les faits suivants (Figure ci-dessous):

Figure 2. La représentation des isothermes de Van Der Waals sur le diagramme de Clapeyron (𝑃, 𝑉),

 Les gaz réels ont un comportement très différent de celui des gaz parfaits aux hautes pressions.

 La loi des gaz parfaits 𝑃𝑉 = 𝑅𝑇 ne permet plus de décrire les gaz réels. D'où la nécessité d'autres lois plus complexes pour étudier les gaz réels.

 De plus le comportement des gaz réels montre qu’il sont liquéfiables à une température inférieure à la température critique 𝑇𝐶.

2. Notion de Fugacité

L’écart à l’idéalité, par rapport au gaz parfait peut être décrit en introduisant une nouvelle grandeur 𝑓, nommée la fugacité, fonction de la température 𝑇, de la pression 𝑃 et de la composition.

La fugacité est telle que le potentiel chimique du gaz réel s’exprime par la même expression que le gaz parfait en remplaçant simplement pression par fugacité.

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Pour un gaz parfait pur on sait que :

µ = µ0+ 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝑃 𝑃0 Pour un gaz réel pur par analogie, on a :

µ = µ0+ 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝑓 𝑓0 Avec, 𝑓 et 𝑓0 en atm, µ et µ0𝑒n 𝐽/𝑚𝑜𝑙𝑒

Cette relation correspond à un changement de variable concernant le potentiel chimique. La fugacité est une nouvelle variable définie à partir de µ par la relation :

𝑓 =

µ−µ0

𝑅𝑇

,

l’écart entre le potentiel chimique de gaz réel et celui du gaz parfait sous la même pression s’écrit alors : µ − µ0 = 𝑅𝑇 𝑙𝑛𝑓

𝑃

En différentiant par rapport 𝑃, l’équation précédente peut s’écrire à 𝑇 donnée, sous la forme (µ0 𝑒𝑡 𝑓0 indépendants de 𝑃)

𝑑µ = 𝑅𝑇 𝑑𝑙𝑛𝑓 ⇒ 𝑅𝑇 𝑑𝑙𝑛𝑓 = 𝑉𝑑𝑃 𝑜𝑟 𝑑µ = 𝑑𝐺 ⇒ 𝛥µ = 𝛥𝐺 D’où,

𝛥µ1⇾2 = 𝛥𝐺1⇾2 = 𝑅𝑇 ∫ 𝑑𝑙𝑛𝑓

𝑃2 𝑃1

= ∫ 𝑉𝑟é𝑒𝑙𝑑𝑃

𝑃2

𝑃1

Avec, 𝑉𝑟é𝑒𝑙 est tiré de l’équation d’état donnée du gaz réel

Définition : la fugacité représente la pression sous laquelle devrait se trouver le gaz, s’il était parfait, la fugacité est donc une grandeur équivalente à la pression corrigée par un coefficient exprimant l’écart par rapport aux gaz parfaits.

Remarque : Tout gaz réel tend vers un gaz parfait quand sa pression tend vers 0.

𝑃⇾𝑂lim 𝑓 𝑃 = 1

L’état standard d’un gaz réel est exactement l’état du gaz parfait à la pression de 𝑃 = 1 𝑎𝑡𝑚 et 𝑓 = 1 𝑎𝑡𝑚.

a. Définition du coefficient de fugacité, noté 𝜸

Dans le cas d’un gaz parfait les deux relations précédentes doivent être équivalentes µ − µ0 = 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝑃

𝑃0 = 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝑓 𝑓0 ⇒ 𝑓

𝑃 = 𝑓0

𝑃0 = constante Ce rapport constant est appelé par définition coefficient de fugacité 𝛾

𝛾 = 𝑓 𝑃

la signification physique de γ: il mesure donc, l’écart à la perfection entre gaz parfait et gaz réel

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Remarque : il existe un facteur qui est comme le coefficient de fugacité qui s’appelle le facteur de compression 𝑍, il mesure aussi l’écart entre le gaz parfait et le gaz réel. Il est défini par :

𝑍 =𝑃𝑉 𝑅𝑇

 𝛾 ⇾ 1 (ou bien 𝑍 ⇾ 1), ), quand un gaz réel tend vers un gaz parfait (c’est à dire quand : 𝑝 ⇾ 0)

 𝛾 = 1 (ou bien 𝑍 = 1), pour un gaz parfait.

b. Variation de la fugacité avec la température et la pression

Les variations de 𝑓𝑖 avec la pression et la température peuvent être étudiées au moyen des relations qui suivent et que l’on obtient par dérivation de la fonction potentiel chimique.

i. Variation avec T On a,

(𝜕

𝜕𝑇(µ𝑖 𝑇))

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

= −𝐻̅̅̅𝑖

𝑇2 𝑒𝑡 µ𝑖 − µ𝑖0 = 𝑅𝑇 𝑙𝑛 𝑓𝑖 𝑃0

On déduit que, (𝜕

𝜕𝑇(µ𝑖 𝑇))

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

= ( 𝜕

𝜕𝑇(µ𝑖0 𝑇 ))

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

+ 𝑅 (𝜕 𝑙𝑛𝑓𝑖

𝜕𝑇 )

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

= −𝐻̅̅̅𝑖 𝑇2

Or,

( 𝜕

𝜕𝑇(µ𝑖0 𝑇 ))

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

= −𝐻̅̅̅𝑖0 𝑇2

Donc,

(𝜕 𝑙𝑛𝑓𝑖

𝜕𝑇 )

𝑝,𝑛𝑖,𝑛𝑗

=𝐻̅̅̅𝑖0− 𝐻̅̅̅𝑖 𝑅𝑇2 ii. Variation avec P

On sait que :

(𝜕µ𝑖

𝜕𝑃)

𝑇,𝑛𝑖

= 𝑉̅ 𝑒𝑡 𝑑µ𝑖 𝑖 = 𝑅𝑇 𝑑𝑙𝑛𝑓𝑖

Donc,

(𝜕 𝑙𝑛𝑓𝑖

𝜕𝑃 )

𝑇,𝑛𝑖,𝑛𝑗

= 𝑉̅𝑖 𝑅𝑇

On peut également écrire cette relation sous la forme :

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(𝜕 𝑙𝑛𝑓𝑖

𝜕𝑙𝑛𝑃)

𝑇,𝑛𝑖,𝑛𝑗

=𝑃𝑉̅𝑖 𝑅𝑇

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