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Le chant du COQ. Éditorial. Mot du président. Le journal du Centre Ostéopathique du Québec. Bonjour chers lecteurs,

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Academic year: 2022

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Le chant du COQ mai 2018 SVP Recyclez moi Page 1

Le chant du COQ

Le journal du Centre Ostéopathique du Québec

Bonjour chers lecteurs,

Pour une première fois au COQ, je peux féliciter dans le journal de mai les finissants de 6ème année qui ont complété leur clinicat la semaine dernière. Bienvenue donc à tous nos nouveaux collègues ostéopathes! La réputation d’une école n’est pas seulement soutenue par le corps professoral et la direction. Les étudiants et les gradués sont les miroirs du COQ dispersés dans la province qui reflètent en permanence les valeurs de notre école. Soyez donc par votre excellence et votre rigueur les ambassadeurs du COQ.

Le printemps nous accueille lors de ce dernier séminaire de l’année. Je souhaite un bel été à ceux qui n’ont pas de

révisions à faire et une bonne préparation aux examens de septembre aux autres (tout en profitant des chaleurs estivales vous aussi).

D’ici les vacances, je vous propose de découvrir dans les pages qui suivent une étude de cas des étudiants de 5

è me

, un lien pour découvrir un nouvel organe humain, et des outils pour aider l’ostéopathe dans ses traitements pour les cas de séquelles de commotion cérébrale.

Bonne lecture à tous.

Pascale Daher, DO

Bonjour à tous,

Nous voici déjà rendus au mois de mai. Au moment où je rédige

ce mot, je souhaite bonne chance à ceux qui seront en examen dans les semaines qui viennent, particulièrement aux 6èmes année qui passent leur examen de clinicat ce week-end.

Éditorial

Mot du prÉsident

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Le chant du COQ mai 2018 SVP Recyclez moi Page 2

Ces derniers mois, votre conseil d’administration a

poursuivi sa réflexion concernant le rôle futur de notre organisme. Effectivement, dans un avenir qui n’est pas trop éloigné, les écoles d’ostéopathie devront céder leur place à une formation universitaire en ostéopathie. Le Conseil d’Administration (CA) du COQ souhaiterait poursuivre son offre de formation pour les ostéopathes déjà gradués. Le CA va donc constituer un comité consultatif qui se penchera sur cette avenue ainsi que sur la possibilité que le COQ devienne une association d'ostéopathes. Les personnes intéressées à s'impliquer dans ce comité sont les bienvenues. Par ailleurs, le CA travaille aussi sur l’élaboration d’un nouveau site web, avec une interface plus conviviale et un contenu révisé.

Le CA demeure toujours disponible pour répondre à vos questions ou pour recevoir vos propositions afin d’améliorer des services offerts aux étudiants et aux membres gradués. Je vous rappelle que Marie- Christine Lucas représente les étudiants auprès du CA ; ainsi, les étudiants peuvent lui transmettre leurs demandes ou leurs questions par l’entremise de leurs représentants de classe.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bel été, à vous tous, avec une pensée pour ceux qui étudieront pour leurs examens de septembre pendant cette période!

Stéphane Cardinal DO, Président du CA du COQ

Nouvel Organe

Voici un lien vers un article intéressant concernant la suggestion de considérer un nouvel organe chez l’être humain.

http://www.quebecscience.qc.ca/actualites/Un-nouvel-organe-qui-a-maintenant-un-nom

France Lamoureux

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Le chant du COQ mai 2018 SVP Recyclez moi Page 3

Cours Postgradué…

COURS POST-GRADUÉ SUR LES POSTURES ARCHÉTYPALES, CHAMPS CONTRACTILES ET MÉRIDIENS par Monsieur PHILIP BEACH, offert le 29-30-31

mars et 2-3 avril 2018

C'est avec le sourire aux lèvres et les corps beaucoup plus dans leur physiologie que nous avons terminé une formation post-graduée mardi le 3

avril 2018. Phillip Beach nous a généreusement enseigné son approche, supportée par le mouvement embryologique, entremêlée des bases de médecine chinoise. L'approche impliquant les postures achétypales et les champs contractiles en est une bien intéressante, faisant honneur à la qualité

de l'humain à trouver dans la vie de tous les jours ses outils de bien-être. Une formation pour nourrir l'ostéopathe tant professionnellement que

personnellement. Merci Phillip!

Lucie Carignan

Saviez vous que…

Martin Drouin, professeur bien connu au COQ, a été interviewé sur l'ostéopathie par la

chroniqueuse santé de la revue La Semaine. L’article peut être lu dans l’édition du 17 septembre 2017 aux pages 42 et 43.

Pour trouver l’édition, vous ne pouvez pas vous tromper, Michèle Richard était sur la page

couverture!

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Le chant du COQ mai 2018 SVP Recyclez moi Page 4

Toute personne ou organisme qui offre un bien ou service a le droit et l’intérêt de s’afficher et de faire de la publicité dans le but d’attirer de la clientèle. Les ostéopathes offrent un service dont la publicité est contrôlée par les lois du pays. Les ostéopathes au Québec pratiquent généralement soit en tant que :

1- personne physique qui exploite une entreprise;

2- employé ou travailleur autonome dans une société de personnes (clinique enregistrée);

3- employé ou travailleur autonome au service d’une personne morale (clinique incorporée) .

L’affichage du nom de ces différents types d’organisme est encadré par la Loi sur la publicité légale des entreprises. Le registraire des entreprises est mandaté par le Ministre du Revenu afin d’immatriculer et d’encadrer tous ces types d’entreprises, notamment en ce qui concerne l’affichage ou le nom avec lequel l’entreprise veut s’afficher.

Quant à la publicité des services offerts, ils sont encadrés par une loi canadienne : la loi sur la concurrence.

La publicité trompeuse est décrite ainsi (Loi concurrence-partie VI.1)

Indications trompeuses

74.01 (1) Est susceptible d’examen le comportement de quiconque donne au public, de quelque manière que ce soit, aux fins de promouvoir directement ou indirectement soit la fourniture ou l’usage d’un produit, soit des intérêts commerciaux quelconques :

o

a) ou bien des indications fausses ou trompeuses sur un point important;

o

b) ou bien, sous la forme d’une déclaration ou d’une garantie visant le rendement, l’efficacité ou la durée utile d’un produit, des indications qui ne se fondent pas sur une épreuve suffisante et appropriée, dont la preuve incombe à la personne qui donne les indications;

o

c) ou bien des indications sous une forme qui fait croire qu’il s’agit :

(i) soit d’une garantie de produit,

(ii) soit d’une promesse de remplacer, entretenir ou réparer tout ou partie d’un article ou de fournir de nouveau ou continuer à fournir un service jusqu’à l’obtention du résultat spécifié,

si cette forme de prétendue garantie ou promesse est trompeuse d’une façon importante ou s’il n’y a aucun espoir raisonnable qu’elle sera respectée.

Votre publicité est-elle

conforme au cadre légal?

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Le chant du COQ mai 2018 SVP Recyclez moi Page 5

Examinons le tout en l’appliquant à des exemples de publicité en lien avec le domaine de la santé.

Une clinique de physiatrie n’engage que des techniciens en physiothérapie et affiche qu’elle offre des soins par des physiothérapeutes. Cette publicité serait jugée trompeuse et fausse. Par contre, si la publicité mentionne que la clinique offre des services en physiothérapie par des membres de l’Ordre professionnel de la physiothérapie, elle ne peut pas être considérée fausse. (LC,VI-1 a )

Un ostéopathe publie dans le journal local des techniques ostéopathiques susceptibles de guérir le cancer.

Ce dernier, s’il ne peut pas prouver que son traitement peut guérir le cancer, risque une poursuite dont les peines vont d’une simple amende jusqu’à une peine d’emprisonnement.(LCVI-1 b)

Une clinique affiche qu’en trois traitements 70% des lombalgies peuvent être guéries si le traitement est pratiqué par leurs ostéopathes. Deux aspects problématiques se posent ici : le premier est celui de donner une forme de garantie de réussite de traitement alors que, si le patient ne guérit pas, le thérapeute peut lui répondre qu’il fait partie du 30% (peu d’espoir raisonnable pour le patient que cette garantie de guérison soit respectée). Le deuxième aspect concerne le fait de sous-entendre que les ostéopathes de cette clinique sont meilleurs puisqu’ils guérissent 70% des lombalgies en trois traitements. Ceci est interdit par la législation canadienne dans la Loi sur les marques de commerce à l’article 7 qui stipule :

7 Nul ne peut :

a) faire une déclaration fausse ou trompeuse tendant à discréditer l’entreprise, les produits ou les services d’un concurrent;

b) appeler l’attention du public sur ses produits, ses services ou son entreprise de manière à causer ou à vraisemblablement causer de la confusion au Canada, lorsqu’il a commencé à y appeler ainsi l’attention, entre ses produits, ses services ou son entreprise et ceux d’un autre;

L’organisme qui peut aider le consommateur à faire valoir ses droits est l’Office de protection du consommateur.

Donc, comme ostéopathe, il vous incombe de vérifier si la publicité que vous faites en tant que travailleur autonome ou par l’entreprise où vous travaillez demeure conforme à la loi. Rappelez-vous qu’en cas de litige, le fardeau de la preuve incombe à la personne qui a affiché la publicité et non au consommateur.

Personnellement, je suis convaincue que la meilleure publicité que vous pouvez faire demeure celle d’un service professionnel, prudent et efficace.

Pascale Daher D.O.

http://laws-lois.justice.gc.ca/ Loi sur la concurrence et Loi sur les marques de commerce http://www.bureaudelaconcurrence.gc.ca Bureau de la concurrence du Canada

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http://legisquebec.gouv.qc.ca Loi sur la protection du consommateur

Par Chantal Lazure, Josée Ouellet, Ralph Tohmé

Objectif : Déterminer les raisons expliquant la persistance de fatigue cognitive suivant un TCC léger alors que tous les autres symptômes se sont améliorés avec l’ostéopathie. Cas : Jeune femme de 23 ans ayant subi 5 commotions cérébrales, avec diagnostic de TCC léger avec SPC, présentant de la fatigue cognitive persistante de même que des céphalées, nausées, étourdissements, troubles de sommeil. Traitement et résultats : L’approche ostéopathique a permis d’améliorer voire même éliminer l’ensemble des symptômes post-commotionnels, à l’exception de la fatigue cognitive qui demeure sans changement. Conclusion : La fatigue cognitive est probablement due aux atteintes cérébrales (lésions axonales diffuses, changements neurométaboliques), alors que les autres symptômes composant le SPC se sont réglés par des modalités ostéopathiques.

Le traumatisme crânio-cérébral (TCC) survient suite à un coup à la tête ou lors d’une force en accélération- décélération (4), principalement lors d’une chute ou d’un accident impliquant un véhicule motorisé (8). Le Center for Diseases Control (CDC) a estimé que chaque année aux États-Unis, 1,7 millions d’Américains subissent un traumatisme crânien (4). Le US Census Bureau rapporte qu’il s’agit de 600 personnes sur 100 000 (0,6%) qui sont affectées par une blessure cérébrale avec perte de conscience chaque année (3). De 70 à 90% de ces TCC seraient qualifiés de léger (2,7,8). Il existe beaucoup de littérature mais pas de consensus actuellement quant à la définition du TCC et de son grade (léger, modéré, sévère).

Plusieurs sources (4,6,8) rapportent cependant qu’un TCC léger est caractérisé par au moins un de ces signes cliniques, observable ou auto-rapporté:

Perte ou diminution du niveau de conscience de 0 à 30 minutes;

Perte de mémoire des événements immédiatement avant ou après la blessure;

Période d’altération de l’état mental au moment de la blessure (confusion, désorientation, pensée ralentie, etc) durant un moment ou jusqu’à 24 heures;

Déficits neurologiques (faiblesse, perte d’équilibre, changements de la vue, incoordination, parésie/plégie, perte sensorielle, aphasie) transitoires ou non;

Lésion intracrânienne;

Un score de 13 à 15 sur l’échelle de coma de Glasgow (GCS) 30 minutes après l’événement.

À noter qu’une étude indique qu’au moins 25% des personnes avec un TCC léger ne consulteront pas à l’urgence et ne recevront donc pas de diagnostic. (3)

Le TCC léger peut être suivi ou non de symptômes post- commotionnels (SPC) tels que les maux de tête, problèmes de mémoire, étourdissements, irritabilité, difficulté de concentration, problèmes de sommeil, d’équilibre, nausées/vomissements, sensibilité à la lumière, bourdonnement d’oreille, anxiété, dépression et changements d’humeur (4,6). Un des importants symptômes est la fatigue qui influence la santé mentale et éventuellement la participation au travail et aux activités sociales et de loisirs (4,6). De tous ces symptômes les problèmes cognitifs persistants sont les plus communément rapportés et les plus contributifs aux incapacités à long terme post-TCC léger (1). La présence de maux de tête, nausée et étourdissement simultanément suite à la blessure est associée à 50% de risque de maintenir des symptômes post-commotionnels 6 mois plus tard comparativement à 28% sans ces 3 symptômes initiaux (8).

Immédiatement après la blessure, une cascade neurométabolique impliquant un relâchement incontrôlé de neurotransmetteurs et de différents flux ioniques démarre.

Étude de cas: Comment expliquer, suivant des

traitements ostéopathiques, une persistance de la fatigue

cognitive chez un patient présentant un TCC léger avec

syndrome post-commotionnel (SPC)?

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La physiopathologie primaire inclue des changements au niveau ionique, un métabolisme énergétique anormal, une diminution du flot sanguin et une mauvaise neurotransmission (3). Cette cascade entraîne donc la mort cellulaire dont l’étendue est directement proportionnelle à la sévérité de la blessure (3).

Les SPC peuvent également être causés par des lésions axonales diffuses (LAD) qui ont un impact sur l’intégrité structurelle de la matière blanche (2). Ces dommages semblent persister dans le temps chez les patients avec des SPC tandis qu’ils se résorbent partiellement chez ceux avec un TCC léger sans SPC (2). Les LAD sont détectées par DTI (diffusion tensor imaging) et sont proportionnelles à l’intensité des symptômes post-commotionnels (8). Les symptômes ont donc une origine organique et l’intégrité structurelle pourrait être un biomarqueur du SPC (2).

Les symptômes sont typiquement plus intenses dans le premier 72 heures suivant la blessure avec une amélioration rapide de la condition dans la première semaine. La majorité des individus qui subissent un TCC léger récupèrent complètement mais une minorité de 5 (3) à 15% (1,3) continuent à rapporter un symptôme longtemps après la durée typique de récupération qui est de 1 à 3 mois. Certaines personnes peuvent expérimenter des symptômes tels que la fatigue même 10 ans post-TCC (6).

Des facteurs physiologiques tels que vus à l’imagerie, des éléments de comorbidités et des facteurs psychologiques jouent un rôle important dans l’apparition et le maintient du SPC (9), notamment des plaintes de symptômes cognitifs (1). Une histoire d’abus d’alcool ou de drogue dans le passé, des problèmes psychologiques pré-existants, un antécédent de TCC, une faible santé générale, la dépression, un haut niveau de stress et le non-emploi peut compromettre la récupération du sujet (2,3,6).

Le traitement conventionnel consiste à cesser le sport s’il y a lieu et prendre un repos physique et cognitif. Depuis que l’armée américaine ajoute l’acupuncture, les manipulations ostéopathiques, l’ergothérapie, la physiothérapie et la visite d’un aumônier 98% des soldats retournent à leur fonction comparativement à la perte de 20 d’entre eux par mois dû à leurs symptômes (4).

Histoire du cas

Il s’agit d’une jeune femme âgée de 23 ans, étudiante en droit, ayant subi 5 commotions cérébrales entre 2006 et 2011, toutes dans un contexte de sport avec risque de contact (notamment au soccer). Les trois premières commotions ont entraîné des pertes de conscience de quelques secondes, des étourdissements et une vision floue durant quelques jours suivant les impacts. En février 2011 madame a subi 2 autres commotions cérébrales à 2 semaines d’intervalle, suite auxquelles elle rapportait des nausées, des étourdissements, la vision floue, des céphalées, des douleurs cervicales, de la fatigue et de l’irritabilité. Elle rapportait également des problèmes importants d’attention et de concentration. En avril 2011 (2 mois post 5e commotion) madame a été référé à un neurologue qui a recommandé qu’elle cesse définitivement de jouer au soccer et a prescrit une injection de cortisone pratiquée au niveau de C2.

Lors de l’été 2011, elle a reçu plusieurs traitements en physiothérapie qui n’ont eu aucun impact significatif sur l’ensemble de ses symptômes. Les efforts cognitifs soutenus engendraient une grande fatigue mentale.

Madame a subi une évaluation neuropsychologique en février 2012 (1 an post cinquième TCC léger). Le rapport de cette évaluation fait état de troubles d’attention, de diminution de la mémoire à court terme et d’un ralentissement du traitement de l’information verbale. Il est noté également qu’elle présente des symptômes dépressifs et d’anxiété.

Trois mois plus tard, elle a débuté un suivi en réadaptation (programme de traumatologie adulte) en neuropsychologie, kinésiologie et physiothérapie. Elle poursuivait également un suivi en psychologie en privé en lien avec l’anxiété. Nous avons relevé au dossier de physiothérapie les interventions suivantes : thérapie manuelle orthopédique au niveau cervical, dorsal et costal, des mobilisations neuro-méningées (ULNT 1 et 3 bilat), application de chaleur humide au niveau cervical et dorsal, exercices de renforcement des muscles stabilisateurs cervicaux. Après 2 mois de physiothérapie, on notait une diminution des étourdissements aux changements de

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position et une diminution des douleurs cervicale et dorsale, et la persistance des céphalées et de la fatigue.

Résultats de l’examen ostéopathique (1 an 5 mois post cinquième TCC léger):

Lorsque madame a débuté le suivi en physiothérapie avec approche ostéopathique, elle présentait les symptômes suivants : troubles de sommeil (difficulté à s’endormir, sommeil non réparateur); fatigue notamment lors d’effort cognitifs soutenus (étude maximum 45 minutes, lenteur à la lecture, difficulté de concentration et d’attention);

céphalée au niveau de l’hémi-crâne droit le matin principalement si le sommeil a été difficile et lors d’efforts cognitifs, et également lors d’effort cardiovasculaires à plus de 75-80% de la fréquence cardiaque maximale; de la douleur cervicale et dorsale. Elle prenait du Trazodone (50 mg) pour les problèmes de sommeil. Elle rapportait également des ballonnements abdominaux fréquents et des nausées quasi-constantes. Notons des antécédents d’anxiété (non diagnostiqué formellement avant les épisodes de commotions) et une entorse à la cheville droite en 2007.

À l’examen de la sphère crânienne, madame présentait une compression membraneuse de la SSB, un strain bas membraneux de la SSB, et un temporal droit en dysfonction importante de rotation interne. Elle avait aussi une compression membraneuse de C0 sur C1, des tensions importantes des muscles sous-occipitaux et une tension importante de la dure-mère rachidienne notamment en dorsal bas. Le rythme MRP (noté au niveau de la SSB) était à 6 cycles par minute. Notons que selon une étude, 95% des patients ayant subi un traumatisme crânien présentent un patron de strain crânien, et qu’ils présentent tous un rythme MRP crânien bas (4).

Madame présentait également une dysfonction d’inspiration de K1 à droite, une dysfonction de flexion bilatérale de D9, une rigidité globale du diaphragme thoracique, des tensions importantes des ligaments vertébro-péricardiques et du dôme pleural à droite, de même que des tensions fasciales globales des régions du médiastin antérieur et du diaphragme thoracique supérieur. Elle avait aussi une congestion et bascule antérieure du foie.

Traitements

Madame a été traitée avec l’approche ostéopathique à 8 reprises avec 10 à 14 jours d’écart entre les séances, de 17 mois post trauma à 20 mois post trauma. Lors des 2 premières séances, la compression membraneuse de la SSB a été levée, de même que la rotation interne du temporal.

La compression de C0 sur C1 a également été corrigée. Des techniques de normalisation de la tente du cervelet ont été nécessaires pour obtenir une normalisation satisfaisante de la SSB et du temporal droit.

Lors de la 3e séance, madame ne rapportait plus de céphalées ni de douleur cervicale. Par contre les problèmes de sommeil demeuraient sans changement, sinon pour une légère amélioration du niveau d’énergie au lever. La durée des efforts cognitifs effectués n’étaient donc pas encore représentatifs de la vie d’une étudiante en droit, puis d’une avocate. Les étourdissements aux changements de position étaient complètement disparus. Elle avait repris la course à pied avec un programme fragmenté d’alternance entre la marche et la course, et avait occasionnellement des étourdissements lors d’efforts au-delà de 80% de la fréquence cardiaque maximale. Notons qu’à ce moment, madame n’avait pas encore entamé ses études au Barreau, elle effectuait un cours par correspondance pendant l’été.

Lors de la 4e séance, nous avons noté un rythme MRP à 8 cycles par minute, de même qu’une dysfonction membraneuse de strain bas de la SSB qui a été corrigée.

Nous avons ensuite adressé davantage les problématiques au niveau de la dure-mère et au niveau thoracique. Les techniques de vidange et pompage du foie ont permis de libérer des tensions de la coupole droite du diaphragme. Les ligaments vertébro-péricardiques ont été normalisés. Le médiastin antérieur a aussi été travaillé. La technique de Cathie a été effectuée en fin de séance, et a permis un relâchement satisfaisant de la dure-mère et du diaphragme thoracique.

À la 5e séance, madame rapportait une amélioration considérable de son niveau d’énergie. Elle poursuivait son entraînement de course à pied de manière satisfaisante, et disait se réveiller en forme le matin. Elle n’éprouvait plus de céphalées, d’étourdissements, de douleurs cervicales ni thoraciques. Elle avait complété son cours par

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correspondance avec succès en appliquant les recommandations de gestion d’énergie établies avec sa neuropsychologue traitante. Elle a débuté le Barreau au cours de cette même semaine.

À la 6e séance, elle a immédiatement rapporté une augmentation significative de la fatigue, principalement cognitive. Les troubles d’attention et de concentration étaient toujours présents, et semblaient s’accentuer de jour en jour avec l’accumulation de la fatigue suite au début des cours au Barreau. Son médecin de famille lui a prescrit des psychostimulants (Ritalin) à prendre quotidiennement (5 mg BID).

Lors des 7e et 8e séances, madame rapportait toujours l’absence de douleur, de céphalées et d’étourdissements.

Son niveau d’énergie était satisfaisant pour elle. À l’examen ostéopathique, les améliorations obtenues au niveau des sphères crânienne et viscérale (thoracique) de même qu’au niveau du tendon central demeuraient satisfaisantes objectivement. Elle poursuivait la prise Trazodone pour l’aider à s’endormir. Elle notait que les psychostimulants (Ritalin) lui étaient indispensables pour suivre ses cours et éviter une fatigue cognitive excessive. Elle devait également poursuivre l’application des méthodes de gestion d’énergie, soient d’étudier 45 minutes à la fois et de prendre ensuite des pauses de 15 minutes. Elle évitait également d’étudier le soir après vingt et une heure. Si elle ne respectait pas cet horaire d’étude, elle percevait inévitablement une accumulation de fatigue et une augmentation des symptômes cognitifs. Elle poursuivait également la course à pied et avait repris la natation, à un niveau toutefois moindre qu’en pré-trauma, sans quoi elle n’arrivait pas à conserver un équilibre dans son horaire occupationnel.

Un suivi de contrôle téléphonique 21 mois post trauma nous a confirmé que toutes les améliorations notées lors du suivi en physiothérapie avec approche ostéopathique se sont maintenues, et que la prise de Ritalin et de Trazodone de même qu’un horaire occupationnel visant la gestion d’énergie demeuraient nécessaires.

Nous tenons à préciser que le suivi en ostéopathie s’est fait parallèlement aux suivis en neuropsychologie, en physiothérapie et en kinésiologie. En neuropsychologie, un soutien psychologique de même qu’un accompagnement

dans la gestion de l’énergie ont été faits. En physiothérapie, les traitements visaient principalement le renforcement des muscles stabilisateurs du cou, la rééducation posturale et le traitement de la cheville droite (pour une entorse). La kinésiologue a accompagné madame pour la reprise des sports (course à pied et natation) conformément à son horaire de vie et à la gestion d’énergie nécessaire.

Étant donné que l’ensemble des symptômes caractérisant le syndrome post-commotionnel dans ce cas-ci se sont améliorés, nous nous attendions à une amélioration également de la fatigue cognitive. Ce symptôme est le seul demeurant sans changement avec les traitements ostéopathiques prodigués.

Discussion

L’objectif de cette étude de cas vise, rappelons-le, à tenter d’expliquer la persistance de la fatigue cognitive chez une patiente ayant subi un TCC léger avec SPC, malgré des traitements en ostéopathie.

Étant donné que tous les autres symptômes composant le syndrome post-commotionnel (céphalées, étourdissements et nausées) se sont améliorés, nous pouvons en déduire que dans le cas présent ils étaient attribuables aux dysfonctions qui ont été adressées avec l’approche ostéopathique. Les problématiques traitées étaient essentiellement de type membraneux (MTRs, dure-mère) et au niveau du médiastin.

Conséquemment, nous pouvons penser que la fatigue cognitive n’est pas explicable, du moins pas entièrement, par des tensions membraneuses, ni à aucune des autres dysfonctions ostéopathiques ayant été corrigées.

Tel que décrit dans l’introduction, il est maintenant démontré que les patients ayant subi un TCC léger avec symptômes persistants présentent des atteintes à la matière blanche et des changements neuro-métaboliques proportionnels à l’intensité des symptômes du SPC. Nous pouvons déduire que la fatigue cognitive est attribuable à ces atteintes de la structure cérébrale. Dans cette optique, nous n’aurions pu avoir d’impact à ce niveau, n’ayant pas adressé directement le système nerveux central.

Il a aussi été élaboré dans l’introduction que l’environnement, les habitudes de vie pré-trauma et les

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antécédents peuvent influencer le pronostic de récupération d’un patient. L’effet cumulatif des commotions subies dans ce cas-ci pourraient sans doute influencer le pronostic de manière défavorable.

Nous devons évidemment considérer que d’autres techniques ostéopathiques adressant directement le système nerveux central auraient possiblement pu améliorer davantage la condition de cette patiente. Par contre, la clinicienne ayant administré les traitements ostéopathiques n’avait pas encore appris de telles techniques à ce stade de ses études.

Conclusion

Il est démontré dans la littérature scientifique que les patients ayant subi un traumatisme crânien léger et qui présentent un syndrome post-commotionnel ont subi des dommages à la matière blanche proportionnels à l’ampleur des symptômes ressentis. Dans le cas étudié, l’approche ostéopathique a permis d’éliminer les céphalées, les étourdissements, les nausées et d’améliorer les troubles de sommeil et le niveau d’énergie général, mais n’a eu aucun impact sur la fatigue cognitive. Ce symptôme est donc possiblement dû aux atteintes structurelles cérébrales. Les

interventions pratiquées et la littérature consultée n’ont pas permis de vérifier la possibilité d’améliorer la fatigue cognitive à l’aide de technique ostéopathique adressant le système nerveux central.

Il sera intéressant d’obtenir les résultats d’une étude actuellement en cours(4) visant à mesurer les changements cérébraux (avec imagerie SPECT) et neuro-behavioraux après l’application de traitements ostéopathiques chez des sujets ayant un TCC léger avec symptômes persistants.

Cette étude vise également à établir si l’application de techniques ostéopathiques est sécuritaire avec cette clientèle.

Puisqu’il est démontré qu’un grand nombre de TCC légers ne sont pas diagnostiqués, les intervenants de première ligne tels que les ostéopathes ont avantage à reconnaître les symptômes constituants un syndrome post- commotionnel suite à un TCC léger. Une consultation médicale pourrait alors diriger le patient vers les ressources spécialisées. Au Québec, la plupart des CSSS ont des équipes de dépistage spécialisées dont le rôle est de diagnostiquer les TCC léger et les SPC, et d’orienter les patients en réadaptation s’il y a lieu puisqu’un suivi par une équipe interdisciplinaire est souhaitable pour cette clientèle.

Références

1. Clarke LA, Genat RC, Anderson JFI. 2012. Long-term cognitive complaint and post-concussive symptoms following mild traumatic brain injury: The role of cognitive and affective factors. Brain Injury. 26(3), 298-307.

2. Messé A, Caplain S, Pélégrini-Issac M, Blancho S, Montreuil M, Lévy R, Lehéricy S, Benali H. 2012. Structural integrity and postconcussion syndrome in mild traumatic brain injury patients. Brain Imaging and Behavior. 6, 283-292.

3. Iverson GL. 2005. Outcome from mild traumatic brain injury. Current Opinion in Psychiatry. 18, 301-317.

4. Nevins NA, Fraix M. 2012. The safety and efficacy of osteopathic manipulation in thetreatment of mTBI in U.S. service members as validated by SPECT scan: A report of planned research. AAO Journal. 22(2) 54-59.

5. Greenman PE, McPartland JM. 1995. Cranial findings and iatrogenesis from craniosacral manipulation in patients with traumatic brain syndrome. JAOA. 95(3), 182-8; 191-2.

6. Andersson EE, Bedics BK, Falkmer T. 2011. Mild traumatic brain Injuries: a 10-year follow-up. J Rehabil Med. 43, 323-329.

7. Sharp DJ, Timothy HE. 2011. Investigating white matter injury after mild traumatic brain injury. Current Opinion in Neurology 24, 558-563.

8. Bruns JJ, Jagoda, AS. 2009. Mild traumatic brain injury. Mount Sinai Journal of Medicine 76, 129-137.

9. Carr J. 2007. Postconcussion syndrome: a review. Trauma. 9, 21-27.

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Équipe du journal

Rédactrice en chef : Pascale Daher Collaborateurs : Andrée Aubin, Stéphane Cardinal, Lucie Carignan, Martin Drouin, Chantal Lazure, Josée Ouellet, Ralph Tohmé

Impression, distribution : Nicole Spino

Siège social

Centre Ostéopathique du Québec

2210 Henri Bourassa Est, Bureau 103, Montréal, (Québec) H2B 1T3 Tél : (514) 384-1271 Téléc : (514) 384-2725

Président du CA:

Stéphane Cardinal

Directrice générale : Andrée Aubin

DATES À RETENIR

JOURNÉES CLINIQUES :

Veuillez prendre note que même la période estivale des journées cliniques ont lieu au siège social. Vous pouvez donc y référer des patients en communiquant avec Nicole Spino au (514) 384-1271 / Courriel : info@coq.org

DATES DES SÉMINAIRES 2018-2019 :

13 AU 16 SEPTEMBRE 2018 1er AU 4 NOVEMBRE 2018

6 AU 9 DÉCEMBRE 2018 17 AU 20 JANVIER 2019 21 AU 24 MARS 2019

2 AU 5 MAI 2019

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