De la métrologie.

Trente-cinquième Année. — 11° 73. Samedi, 18 Septembre 1920 Bureau*: Rue de la Serre, 58.

M T M M T I O N HORLOGÈRE

SUISSE

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De la métrologie.

Conférence de M. Ch.-Ed. G u i l l a u m e , D i r e c t e u r d u B u r e a u i n t e r n a t i o n a l des p o i d s et m e s u r e s , a u x élèves d u T e c h n i c u m , d u Gymnase et de l'Ecole s u p é r i e u r e de c o m m e r c e de La C h a u x - d e - F o n d s .

Nous n'avons lu jusqu'ici aucun compte rendu dans les journaux de La Chaux-de- Fonds , de la belle conférence, offerte sa- medi 4 septembre, par M. Ch.-Ed. Guillaume, aux élèves des Ecoles supérieures de celte ville »).

Pendant près de deux hei.res, tous ces jeu- nes gens furent, ainsi que leurs professeurs, tenus sous le charme de la parole si chaude, si claire et si française du directeur de l'Institut de Sèvres.

Peu d'heures après son arrivée à La Chaux- de-Fonds, M. Guillaume avait accepté l'invita- tion de M. Wasserfallen, directeur des Ecoles primaires, de présenter à l'Amphithéâtre du Collège, une série de clichés pour la projection desquels la salle de la Croix-bleue, où fut donnée sa conférence sur les applications des aciers au nickel, ne possédait pas les aména- gements nécessaires.

C'est ainsi que notre eminent compatriote put introduire l'auditoire dans son pavillon de Breteuil, et exposer dans leurs grands trails, les principes de la métrologie et leur influence sur l'histoire du développement scientifique des découvertes.

Dérogeant à l'habitude de notre périodique de ne traiter que de questions horlogères ou tout au moins industrielles ou commerciales, nous avons tenu, afin que ces enseignements ne soient pas perdus pour ceux qui n'ont pas eu le privilège de les entendre, à publier le résumé bien imparfait qu'on va lire.

« P o u r tenter, dit le conférencier, d'enthou- siasmer vos imaginations jeunes et ardentes en faveur d'une science telle que la métrologie, ne faut-il pas être doué de beaucoup de naïveté et d'une singulière présomption?

« O n fiit à la métrologie une mauvaise presse ; beaucoup la déclarent ennuyeuse ; un physicien abondant Ta dit à diverses reprises en des termes ciselés.

«La môme opinion règne sur le métrologisle.

Ou sait qu'il doit posséder une grande habileté des mains et des yeux, une loyauté absolue à l'égard de l'observation, une persévérance à toute épreuve. Ce sont des qualités qui peu- vent être réunies en un homme dénué d'ima- gination et on part de là pour penser que né- cessairement le métrologiste doit en manquer.

Même on a parfois créé une opposition entre lui et l'homme de pensée.

« Le métrologiste, c'est le cheval de charrue, creusant patiemment son sillon; l'homme aux idées, c'est le cheval de course, couvrant l'es- pace aux applaudissement de la foule.

') Ajoutons que la presse n'avait pas été talonnée de cette conférence. '

« La comparaison n'est pas faite p o u r dé- plaire au métrologiste que je suis, car lorsque la course est finie, que resle-t-il! Un peu de bruit, de la poussière soulevée, tandis que du sillon qu'a tracé le cheval de charrue, lèvera demain la moisson nourricière.

« La métrologie n'est-elle pas la nourricière des sciences dites exactes? Q u e l'on franchisse en effet les grandes étapes de la science, on les verra liées au travail du métrologiste.»

Le conférencier commente cette phrase en passant en revue les grandes étapes de la phy- sique et de l'astronomie : Galilée établissant les lois du plan incliné par la mesure de la durée de descente d'un corps, sur un plan in- cliné ou les lois de l'oscillation d u pendule en comparant, au cours d'une cérémonie à laquelle il semble avoir été peu attentif, les battements de son pouls à la durée d'oscillation d'une lampe suspendue à la voûte de la cathédrale de P i s e ;

l'établissement d u mouvement des planètes par Kepler;

la découverte de la loi de l'attraction univer- selle par Newton, rendue possible par la me- sure d'un arc de méridien qu'effectuèrent les académiciens de Paris ;

le passage de l'alchimie à la chimie grâce aux pesées de Lavoisier, de Proust, de Dalton;

la découverte du principe de la conservation de l'énergie, grâce aux mesures de Joule et de Regnault;

la découverte de la radioactivité, par Bec- querel et Curie;

enlio celle du principe de la relativité, fon- dée snr les expériences de Michelson et Morly.

« Plus que tout autre discipline, la métrologie a contribué à l'évolution des esprits. C'est la mesure appliquée à toutes les causes superpo- s é e s , qui a délivré l'alchimie et l'astrologie des causes mystiques et a fait nailre de leurs cendres, la chimie et l'astronomie.»

Maxwell affirme quelque part q u e dans les temps où la science semble stagnante, c'est qu'elle se recueille. Les métrologistes cherchent alors à conquérir nne nouvelle décimale, de laquelle surgira demain la grande découverte.

Mais, si le gain d'une décimale est si impor- tant, pourquoi ne s'évertue-t-on donc pas à en gagner de suite deux ou trois? C'est que le gain d'une décimale implique un n o m b r e im- mense de progrès, de détails, qui tous sont né- cessaires à la constitution du plateau duquel partent les nouvelles avances.

Il existe à Paris une Tour dont le sommet est à 340 mètres au dessus du niveau de la m e r ; on pourrait aujourd'hui construire une tour en plaçant ce sommet à 500 mètres d'altitude ; mais, si l'on voulait atteindre l'altitude de 1500 mètres, il faudrait construire celte tour à La Chaux-de-Fonds.

Il en est de même de tout progrès.

Le conférencier fait alors une rapide incur- sion dans le déterminisme, c'est-à-dire la rela- tion constante de cause à effet, qui ne ressort

avec certitude que des expériences dans les- quelles tous les effets sont connus et dont les causes ont pu être mesurées, et plus particu- lièrement dans celles où une cause est très pré- pondérante, les autres étant seulement parasites.

«La bonne mesure, dit M. Guillaume, con- duit au déterminisme et à la croyance en une relation constante entre la cause et l'effet. Mais le déterminisme absolu ne saurait exister que si toutes les causes étaient connues et exacte- ment mesurées. Les actions inconnues créent le domaine de l'incertitude, dont la mesure est donnée par l'erreur probable, et dans le- quel le résultat peut se mouvoir à l'aise. L e résultat très éloigné d u cercle de l'erreur pro- bable, c'est pour le métrologiste, l'accident ou l'inadvertance, pour le croyant, c'est le miracle ! Telle l'erreur de diagnostic au chevet d'un mo- ribond. La superposition de plusieurs i m p r o - babilités qui conduisent, par leur enchaînement, à u n résultat heureux, c'est le grand miracle.

Lorsqu'on parle du Miracle de la Marne, on résume une semblable genèse».

« L a Physique est, de nos jours, en majeure partie slatislique. P o u r elle, le phénomène enfermé dans la loi mathématique est celui qui possède la plus haute probabilité. Dans l'immense majorité des cas, la fluctuation est si faible q u e nos mesures les plus précises sont impuissantes à la mettre en évidence.

Dans le domaine étroit des phénomènes criti- ques, la fluctuation excède la possibilité d'erreur des mesures, mais il ne faudrait pas en con- clure à la faillite du déterminisme. N'est-ce point, au contraire, son plus beau triomphe d'avoir pu, dans ce domaine fuyant des possi- bilités, fixer la probabilité de façon tellement précise, que la statistique des phénomènes réels en confirme la v a l e u r ? »

M. Guillaume convie alors ses auditeurs à une brève visite au Bureau international des poids et mesures et termine en donnant quelques exem- ples de recherches métrologiques, l'étude de la dilatabilité des aciers au nickel et la décou- verte de l'invar.

Ce précieux alliage, dont la dilatabilité est nulle, a permis une transformation complète des procédés de la géodésie. Mais il n'est pas le seul intéressant de la série.

Un alliage à 45 % de nickel, d é n o m m é pla- iinite, a pu être substitué au platine pour l'é- tablissement des conducteurs traversant les parois de lampes à incandescence. Cette seule application a permis d'économiser une quantité de platine dont la valeur est voisine de 100 mil- lions et de poursuivre, pendant la récente guerre, la fabrication de lampes à incandescence.

Une dernière et bien curieuse expérience est décrite par le conférencier et appuyée par des projections au tableau. Nous voulons par- ler de la détermination des mouvements ver- ticaux de la tour Eiffel dus aux changements de la température. Ils se résument en cette s e n t e n c e : la tour Eiffel est, à l'égard de la température, une^véritable sensitive.

s; •••

638 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE

Tous les assistants accueillirent par des ap- plaudissements enthousiastes la péroraison du savant physicien :

« J e u n e s gens qui, demain, serez des hommes,

«jeunes filles qui remplirez bientôt votre noble

«mission d'éducatrices, je désire que de l'heure

« passée ensemble, résulte pour vous cette forte

«conviction, qu'aucune conquête de la science

« n ' a été réalisée sans un labeur immense, vi-

«vifié par la flamme sacrée de l'idéal».

Ces paroles ont été inscrites, de la main m ê m e de M. Guillaume, dans le Livre d'or des Ecoles supérieures de La Ghaux-de-Fond, et nul doute qu'elles ne vivent aussi dans le cœur de tous ceux qui eurent l'heureuse for- t u n e de les e n t e n d r e .

A l'issue de la conférence, le directeur du Gymnase, M. Lalive, nous disait : « O n ne sait ce qu'il faut le plus admirer dans l'exposé de M. Guillaume, l'élégance parfaite de la forme et de la diction, ou l'immense valeur scientifi- que et philosophique de son enseignement».

Informations

France. — Certificats d'origine.

La prohibition d'entrée sur les marchandises originaires ou provenant des pays centraux a été levée.

Ces produits sont admis en France aux droits du tarif général et les certificats d'origine suisse n'ont pour but que d'assurer aux marchandises suisses l'application du tarif minimum. Il est en conséquence parfaitement loisible d'expédier à des- tination de France des envois non accompagnés de certificats d'origine, mais, dans ce cas, les ex- péditeurs s'exposent au risque de voir leurs mar- chandises dédouanées aux taux du tarif général.

France. — Droits d'entrée majorés pour instruments de musique.

Par décret du 29 août écoulé, inséré dans le Jour nal officiel du 4 courant, applicable également à Y Algérie, les droits d'entrée ont été fixés comme suit pour certains articles touchant nos industries ;

Phonographes, gramophones et similaires à cy- lindres ou à disques, munis ou non d'une vis d'en traînement de diaphragme montés ou non montés, mouvements, accessoires ou pièces détachées, bot tes et pavillons — tarif général et minimum 23°/<>

de la valeur.

Cylindres, disques ou galettes en cire minérale ou toute autre matière, plastique ou non, enregistrés ou non — tarif général et minimum 2 5 % de la valeur.

Les marchandises que l'on justifiera avoir été expédiées directement pour la France avant la pu- blication de ce décret, seront admissibles aux con- ditions antérieures.

France. — Application des droits de douane et impôts divers.

D'après l'art. 6, section 11 de l'arrêté français du 1^er juillet 1920, la taxe de 10°/» imposée aux objets de luxe, n'est applicable que pour ceux expédiés directement du vendeur au consommateur.

Pour ceux passant par des intermédiaires, par exemple des montres d'or expédiées par une maison suisse soit à son représentant en France, soit à un grossiste, c'est l'impôt sur le chiffre d'affaires de 1,10% qui doit être appliqué.

Il en résulte que les exemples I et 3 donnés dans notre numéro du 1er courant, ne concernent que les envois faits directement au consommateur. Pour les autres envois, c'est la taxe de 1,10% qui fait règle et non celle de 10 %•

Il y a lieu toutefois de compléter ces exemples, en ajoutant aux frais divers, qui grèvent l'impor- tation en France des montres or, argent et platine, les droits de garantie et de poinçonnements perçus par les bureaux de contrôle français, soit fr. 60,—

pour l'or, fr. 3,S0 pour l'argent et fr. 1,80 pour le platine, par hectogramme.

Les exemples publiés donnent une idée exacte du prix auquel peut atteindre un objet de luxe au moment delà vente au consommateur, non compris les bénéfices des intermédiaires et du dernier ven- deur.

Pour terminer et pour répondre à certaines de- mandes, nous dirons que les marchandises inven- dues et réexportées ne sont pas soumises à la taxe.

L'Administration des douanes françaises admet en principe la consignation provisoire de la taxe sur

. • . • ' : ' . ' • '

le chiffre d'affaires. Le cas s'est déjà présenté et a été résolu dans ce sens, à propos de pierres précieu- ses envoyées temporairement en France, en vue d'une vente éventuelle.

France. — Enonciation de la valeur des mar- chandises dans les déclarations de douane- Conformément aux dispositions du décret fran- çais du 25 octobre 1916, les déclarations de douane pour les envois expédiés à destination de France, doivent contenir l'indication de la valeur, non seulement en francs suisses, mais encore en francs français, au cours du jour.

Pour les envois en transit par la France, il est par contre permis, dès à présent, d'indiquer, sur une déclaration spéciale, la valeur totale en francs français des différents paquets postaux apparte- nant à un seul envoi du même expéditeur pour le même destinataire. Touchant les paquets en transit de l'espèce, il n'est donc plus nécessaire d'indiquer la valeur de chaque colis. Les déclarations en douane de tous les paquets appartenant à un envoi collectif en transit, destinées à l'autorité doua- nière française, doivent toujours être fixées et ca- chetées à cette déclaration spéciale.

Maroc. — Certificats de vérification.

Le certificat de vérification, prescrit par le

«dahir» du 20 mars 1917, n'est pas exigé à l'entrée des marchandises au Maroc français. D'autre part, aucune disposition légale ne prescrit la production du certificat de fabrication; mais le service des douanes l'exige lorsqu'il a des doutes sur l'origine d'une marchandise.

T e r r i t o i r e de la S a r r e . — Régime douanier.

11 résulte d'une communication de source auto- risée que la commission du gouvernement du ter- ritoire de la Sarre a, dans sa première séance du 23 juin 1920, décidé que les mots «régime douanier français», qui figurent au paragraphe 31 du chapi- tre 2 de l'annexe à la section 4 du traité de Ver- sailles, devraient s'entendre de l'ensemble des lois et régime douaniers français, y compris la réglemen- tation des importations et des exportations. Cette décision met fin à une situation imprécise, bien qu'en fait le Gouvernement français ait depuis longtemps appliqué de son propre chef au terri- toire de la Sarre les prohibitions d'importation et d'exportation en vigueur pour la France.

Grèce. — Certifioats d'origine.

Les marchandises à destination de l'île de Crète sont soumises aux mêmes formalités que les envois en Grèce. Il est exigé en outre un certificat d'ori- gine délivré par une Chambre de commerce et lé- galisé par le Consulat de Grèce.

Islande. — Importation.

Selon une communication de l'Administration des postes d'Islande, l'importation des marchandises de toute sorte est interdite sans autorisrtion accor- dée par la Commission des valeurs à Reykjawik.

De même, aucun mandat de remboursement ne sera envoyé d'Islande sans permission donnée à l'expé- diteur par la dite commission.

Tchécoslovaquie.

Autorisations d'importation.

Les autorisations d'importation et d'exportation auront dorénavant une durée de validité de six mois pour les pays européens et de neuf mois pour les régions situées hors d'Europe.

Ecoles professionnelles.

Ecole d'horlogerie du district de P o r r e n t r u y . Suivant le rapport sur l'année scolaire 1919-1920, l'Ecole comptait au début 53 élèves ; des 10 élèves qui ont quitté l'Ecole, 8 avaient terminé leur ap- prentissage ; 1 demoiselle qui suivait le cours de réglage a embrassé une autre carrière ; 1 jeune hom- me a quitté pour défaut complet de dispositions.

La fréquentation au cours de l'année fut bonne.

Les travaux présentés à l'examen donnent satis- faction.

Le petit outillage, aussi bien que les mouvements en ébauches, finissages, échappements, mouve- ments finis et réglages sont en général exécutés avec soins.

11 prouve l'application des élèves et les capacités de la direction et des dévoués maîtres.

L'enseignement a été bien ordonné, les élèves en ont profité et il est à espérer que cette marche progressive continuera les années suivantes.

Au cours de l'année scolaire, les élèves de l'Ecole ont exécuté les travaux suivants :

1. Classe des ébauches.

Outillage préliminaire, conformément au pro- gramme.

12 ébauches nickel, toutes pièces prises au mé- tal brut.

12 mécanismes de remontoir, avec mise à l'heure à tirette.

Polissage d'angles, etc.

Cette classe a fourni en outre tout un outillage pour les régleuses : huit-chiffres, leviers pour vi- roles, tourne-viroles, plaque de travail et différents petits outils nécessaires aux régleuses et ne se rencontrant plus dans les maisons de fournitures d'horlogerie a des prix accessibles.

2. Classe des échappements

8 jeux d'outils, préliminaires d'échappements.

6 sertissages d'échappements.

473 tiges d'ancre pivotées au 0,01 de mm.

440 axes de balanciers pivotes au 0,01 de mm.

11 pivotages et mise en place de finissages.

20 échappements sur pièces Fontainemelon.

H échappements sur pièces Ecole avec' contre- pivots.

558 achevages après dorure. al 6 échappements cylindre.

42 rhabillages divers.

2 finissages de raquettes.

3. Classe des réglages.

1434 réglages plats.

1402 réglages Breguet.

17 retouches de réglages, etc.

54 remontages.

12 remontages, pièce Ecole.

12 réglages avec point d'attache observé.

Rhabillages divers.

4. Classe de remontage d'échappements 8 jeux d'outils préliminaires pour échappements.

2856 achevages ancre après dorure.

54 achevages ancre, 13'", avec posage du spiral.

720 posages de spiraux plats et Breguet.

265 tiges pivotées au 0,01 de mm,, suivant di- mentions données.

36 achevages 10 '/a '", avec posage des spiraux.

253 axes pivotes.

39 rhabillages divers.

Commerce extérieur

Exportation d'horlogerie aux Etats-Unis en août 1920.

District consulaire de Berne.

(Cantons de Berne, Neuchâtel et Fribourg) Pierres fines industrielles . . . . Fr. 373.276 Montres et parties détachées . . . » 4.472.670 Boîtes de montres . . . » 3.456 Verres de montres » 57.799 Ressorts de montres » 102.040

A destination des Philippines

Montres Fr. 186.951 A destination de Porto-Rico.

Montres F r . 4.839 Etats-Unis.

Les exportations des Etats-Unis enjuillet>se sont élevées à 654.000.000 de dollars contre 631:000.000 de dollars en juin. Les importations ont atteint 537.000.000 de dollars contre 553.000.000 dedollars en juin. Au cours des sept mois se terminant au 31 juillet, les exportations ont dépassé de 275 mil- lions de dollars le chiffre de la période correspon- dante de l'année précédente. Les importations au cours de la même période ont été supérieures de

1 537.000 dollars à celles de 1919.

Un fait notable du dernier rapport mensuel du commerce extérieur est l'augmentation du pour- centage d'exportation des produits terminés.

Variété

Abraham Girardet.

I I

Né en 1764, Abraham Girardet est sans conteste, le plus distingué des fils de Samuel. C'est lui que nous avons vu dessinant en cachette avec son frère Alexandre.

A quinze ans, il commence les planches de la Bible, connue aujourd'hui sous le nom de a Bible des Girardet». Ce travail, entrepris par Abraham pour aider à sa famille, comprenait 466 sujets gra vés à la main par le jeune artiste. En 1779 les plan

t A F É D É R A T I O N i i U K L U U Ë R E SUISSE ⁶³⁹

ches terminées, Samuel Giradet fait paraître la

« Sainte Bible », revue et corrigée sur le texte hé- breu et grec par les pasteurs de Genève avec notes remarques et de J. F . Osterwald, pasteur, à Neuchâ;

tel. « C'est en eue d'instruire ma famille, dit l'édi- teur dans une modeste pré/ace, et en même temps de nie rendre utile à ma patrie, que je n'ai épar- gné ni soins, ni peines, ni frais pour perfectionner cette collection figurée de l'histoire du Vieux et du Nouveau Testament. Il n'en a jamais paru de si complète et quoique gravée en petit, le dessin en est bien proportionné et la gravure nette et dis- tinctes.

L'admiration du père Girardet pour l'œnvre de ses fils apparaîtra souvent dans les préfaces de Samuel Girardet.

Cette marche rapide d'un enfant précoce n'est pourtant pas exempte de di 111 cul tés et de tâtonne- ments. Il suffit pour s'en convaincre de parcourir l'œuvrç f,énorme de Girardet depuis ses débuts jusqu'à cette page admirable « La Transfigura- tion ». On y voit les degrés successifs d'une longue carrière, toute faite d'efforts persévérants.

Abraham avait quinze ans au moment où il ache- va les illustrations de la Bible éditée en 1779. Mais un fait plus étonnant doit nous arrêter, dit Bache- lin: Agé de 7 ans et demi il gravait déjà une « Vue de la Ville de Neuchâtel depuis le lac».1) En 1778 nous trouvons « Les Faits héroïques et mémorables de Guillaume Tell», dédié à Messieurs de Thon:râ- ble Corps de l'Académie des Sciences de Paris par un élève de la nature. « Le tableau de la pie humai- ne», en 1780, est une composition imitée des maî- tres italiens. A la même époque ce sont les portraits de Voltaire et de Rousseau qui viennent sous son burin.

C'est avec les deniers] gagnés que Girardet s'en va à Paris, en 1783. Doué de l'enthousiasme que nous lui avons connu dès sa jeunesse,'à peine arri- vé à Paris, il se met à l'étude avec zèle. Benjamin- Alphonse Nicolet, son compatriote et son maître, était un travailleur probe. Il lui eut bientôt ensei- gné les secrets de son art, secrets que le jeune homme, avec sa fine intuition des choses de l'art, n'avait du reste pas mis longtemps à deviner. Le maitre aida son élève à se procurer quelques tra- vaux qui lui permirent de vivre plus à l'aise.

La révolution était proche. Plusieurs émeutes précédèrent l'ouverture des Etats généraux. C'est l'une de ces échaffourées « La Fusillade du Fau- bourg Saint-Antoine», que Girardet reproduisit.

Ce fut ensuite « Le Siège de la Bastille, le14 juillet ij8gy>. «Les Travaux du Champ de Mars, en iygo », etc. Nous devons renoncer à énumérer toutes les planches que Girardet signe à cette épo- que.')

Le succès de Girardet fut immense. I l fut même l'objet d'une ovation populaire, des gens avides de posséder ses gravures le forcèrent à les leur vendre dans la rue. D'autres, moins scrupuleux, les lui enlevaient de force.

Abraham se fit l'éditeur de ses œuvres et inscri- vit son adresse au bas de ses planches. Il arriva ainsi à réaliser par son travail une assez j olie somme.

Mais la révolution entrait dans une crise où tout allait sombrer. Les pauvres artistes allaient avoir eux aussi des phases douloureuses à traverser.

Fort heureusement une circonstance inattendue vint en aide au jeune graveur. La place de profes- seur de dessin à Neuchâtel était vacante. Abraham envoya ses études et fut nommé (1792). Sans doute il ne considéra cette position que comme un inté- rim. Le 11 février 1974 le Conseil de ville prend acte de la démission du professeur Girardet en le remerciant pour les services rendus.³) C'est pen- dant son séjour à Neuchâtel qu'il exécute les deux belles planches : « Vue du Locle » et « Vue de la

Ghaux-de-Fonds du côté du midi ».

En quittant Neuchâtel, Girardet se rend en Italie.

La même année nous le trouvons à Rome. Une grande pièce fort connue en Suisse : « La mort de

Winkelried » parait avoir été exécutée à cette épo- que. La mort de Winkelried, composée et gravée par Girardet, malgré des défauts de logique, est certainement une œuvre intéressante. Notre compa- triote est un des premiers qui se soit inspiré d'une page de notre histoire nationale pour en faire une œuvre d'art.

Abraham Girardet retourne à Paris (1795) où il reprend la publication de scènes historiques : « La pacification de la Vendée », « Attaque du faubourg

1) C'est à torl qu'où lui attribue cette planche comme étant de 1771. Elle est en réalité de 1778.

2) A Paris, Girardet a travaillé soit seul, en collaboration avec Veny, Pélicier, Gl. Niquet, Duparc, Meunier, L'Epine.

3) Alexandre qui avait aidé son frère Abraham dans ses fonc- tions de professeur à Neuchâtel, fut appelé à le remplacer.

St-Antoine », à Mort du général Marceaux », « Cé- rémonie funèbre en l'honneur du général Hoche»¹).

En 1797, Alexandre Girardet, atteint d'aliéna- tion mentale dut discontinuer ses leçons à Neu- châtel *).

La Commission d'éducation bflrit la place à Abra- ham qui y mit de telles conditions que celles-ci ne purent être acceptées. Alexandre s'étant rétabli continua ses leçons jusqu'en 1801. La Commission d'éducation renouvela sa demande auprès d'Abra- ham qui consentit à reprendre la direction de la salle de dessin avec un traitement de 25 louis d'or neuf, soit 600 fr. de France. En 1802 il entre en fonctions. Le jury d'examen constate que le pro- fesseur donne ses leçons avec beaucoup de succès.

Ce fut sans doute pendant ce séjour à Neuchâtel qu'il grava, d'après Hickley, le portrait de « David de Purry», remarquable planche qui rend d'une manière précise l'œuvre du peintre anglais. Le portrait de David de Purry est dédié au noble et vertueux Conseil général de Neuchâtel, par ses très humbles et obéissants serviteurs Samuel et Abraham Girardet. Le vieux père infirme et le talentueux fils s'unissent pour honorer la mémoire du généreux mécène de Neuchâtel.

Ici surgit une ombre au tableau. Abraham Gi- rardet s'étant mis à boire fut renvoyé. Des chagrins d'amour l'avaient conduit sur cette pente fatale.

L'artiste infatigable n'était pas resté insensible à des sentiments plus tendres. Il aimait une femme, une Anglaise, On s'était compris, on s'était fait des promesses. Il y avait eu sans doute des diffi- cultés à surmonter, difficultés d'ordre social, pré- jugés de classe, susceptibilité, que sais-je ! Quoi q u i l en soit la persévérance de l'aimée avait enfin aplani les difficultés et la famille avait donné son consentement au mariage. On s'empressa de l'an- noncer à l'artiste qui comptait les jours et les heures. C'était le temps de la coalition ; la lettre fut arrêtée en chemin et Abraham ne la reçut ja- mais. Découragé il chercha à noyer son chagrin dans le vin.

Etrange fatalité, 25 ans après Girardet recevait à Paris, dans le garni qu'il occupait chez Véron, ouvrier aux Gobelins, la lettre qui répondait affir- mativement à sa demande de mariage. Hélas, Gi- rardet était un vieillard fatigué et usé, malade et indigent.

Chronique des métaux et diamants

La production d'or et d'argent.

On annonce officiellement que durant l'année 1919, les mines argentifères produisirent 2.918.268 onces d'or et 86.682.445 onces d'argent. La valeur de l'or produit est en diminution de 8.313.300 dol- lars par comparaison avec celle de la production aurifère de 1918, alors qu'en poids la production argentifère est en diminution de 11.127.694 onces.

Légations et Consulats

Etranger.

Pologne. Le consulat de Suisse, provisoirement installé à Posen, a repris son activité à Varsovie.

Suisse.

L'exequatur est accordé à :

Bolivie. M. Alfred Weil-Woog, en qualité de vice- consul honoraire de Bolivie, à Genève.

Suède. M. J. A. de Dardel, en qualité de consul général de Suède, à Neuchâtel.

M. F . C. Schwarz, en qualité de consul de Suède, à Bâle.

Les cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Argovie et Soleure, sont détachés du district consulaire de Neuchâtel et rattachés à celui de Bâle-Ville.

Registre du commerce

9/IX/20. — Ernest Müller, Machinehfabrik (Ernest Mïdler, Fabrique de machines), de Silterdörf, (Thurgovie), fahr, de machines ot outils pour l'industrie de l'horlogerie et des \ is, Herrenweg 410, Soleure.

13/1X/20. — Brächet, Berger <& Cie, soc. 11. coll. (Joseph Brächet, de Dclâmont, Emile Berger, d'Oensingen. Alfred Méyer, de Dagmerselleii, fahr, de hoites de montres or, Delé- mont.

M o d i f i c a t i o n s .

6/1X/20. — La soc. n. coll. «Véron, Tschumi & Cie, Fabriqué d'appareils électriques Sonorus» St-linier, est dissoute, sa raison radiée. Actif et passif sont repris par A. Tschumi, fournitures d'horlogerie,- à Villeret.

16/V1H/20. — La soc. act. Meyer & Studeli S. A. Uhrenfa- brik, Solotliurn, à Soleure, a porté son cap. soc. de fr. 1 million à fr. 2 millions.

7/IX/20. — La maison « Jules Dehon », fabr. achat et vente d'horlogerie, aux Brenets, modifie sa raison sociale qui dé- vient Jules Dehon, Fabrique Eglantine.

7/fX/20. — La raison « Paul Gosleli » horlogerie, est radiée.

Actif et passif sont repris par Paul Gosteli & fils, soc. n.

coll. (Paul-Albert et Charles-Adolphe G., originaires de Belü- gen, Berne), horlogerie, rue des Terreaux 14; La Chaux-de- Fonds.

R a d i a t i o n s .

30/Vni/2O. — A. Gigoii & Co, soc. n. coll., fahr, achat et vente d'horlogerie, Porrentruy.

9/IX/20. — Arturo Formenti, suce. A. P., Pescia, horlogerie, Lugano.

31/V1U/20. — O. Biirki, fabr. d'horlogerie, Soleure.

F a i l l i t e « .

2/1X/20. — Fritz Kohli-Simon, graveur, La Chaux-de-Fonds.

7/IX/20. — Bcrtschmann & Co, soc. corn., mécanique et piè- ces détachées, Neuchâtel.

9/VIH/20. — Soc. an., «Addo S. A. », Genève.

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6/1X/20. — Perret &Boos, s. n. coll. (John-Edmond P., de la Sagne, Marc-Armand B., de Couvet), fabr. d'assortiments à ancre, Grand'Rue 24, Ponts-de-Martel.

1) C'est probablement alors préparé qu'il était par ses travaux antérieurs, qu'il commença à collaborer au grand ouvrage :

« Tableaux de la Révolution française ». collection de 48 gra- vures représentant les événements principaux qui se sont dé- roulés en France, depuis la transformation des Etats Généraux en Assemblée nationale. Cette publication subit de nombreux tirages. Le dernier se fit en 1817. Au lieu de 48 gravures an- noncée elle en contenait 220.

2) Dans Un accès de folie mystique il avait brisé tous les plâ- tres, en répétant le commandement de la loi : « Tu ne te

feras point d'image taillée». I Amsterdam

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