C OMPOSITIO M ATHEMATICA
A HMAD E L S OUFI
Applications harmoniques, immersions minimales et transformations conformes de la sphère
Compositio Mathematica, tome 85, n
o3 (1993), p. 281-298
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Applications harmoniques, immersions minimales
ettransformations conformes de la sphère
AHMAD EL SOUFI
Université de Tours, Département de Mathématiques, Parc de Grandmont, 37200 Tours, France
©
Received 9 January 1991; accepted 21 January 1992
1. Introduction
Dans cet
article,
nous nous intéressons auxapplications
d’une variétécompacte
M dans la
sphère
standard Sn de dimension nqui
sont despoints critiques
de lafonctionnelle
volume,
i.e. des immersionsminimales,
ou de la fonctionnelleénergie
associée à unemétrique riemannienne g
surM,
i.e. desapplications harmoniques.
L’étude des variations de ces fonctionnelles dans la direction des
champs
conformes de S" a été à la base de
plusieurs
résultatsimportants
à commencerpar ceux de Simons
[12]
concernant les immersionsminimales,
ou ceux deSmith
[13]
concernant lesapplications harmoniques.
Les résultats que contient le
présent
articlereposent
dans leurmajorité
surcette même idée. Nous avons
regroupé
auparagraphe
2 ceuxqui portent
sur l’indice de Morse. Cetinvariant,
notéIndV(~) pour 0
minimale etIndE(~)
pour0 harmonique, représente
la dimension des espaces maximaux de variations pourlesquelles q5 correspond
à un maximum local strict de la fonctionnelle concernée.Dans
[12],
Simons montre que toute immersionminimale 0
d’une variétécompacte
M de dimension m dans Sn vérifie:IndV(~)
n - m et quel’égalité Ind, (0)
= n - m n’a lieu que pour lesplongements
totalementgéodésiques
de S’dans S". Les résultats que nous obtenons dans la Section 2.A révèlent l’existence d’une seconde "zone interdite" pour l’indice des immersions minimales
sphériques (la première
zone interdite étant[0, n - m[ d’après
le résultat deSimons).
Eneffet,
nous montrons(théorème 2.1) qu’il
n’existe aucune immersionminimale 0
d’une variétécompacte
M de dimension m dans Sn vérifiant:n - m
IndV(~)
n+1.Nous ne connaissons aucun
exemple
d’immersionminimale 0
vérifiant:Ce travail a été partiellement soutenu par le contrat CEE GADGET no. SC1 0105-C.
IndV(~)=n+
1.Cependant,
dans le cas des immersions minimales de codimen- sion1,
nous montrons(théorème 2.2)
que la seconde zone interdite pourIndV(~)
est
exactement ]1, n + 2[
et que n + 2 est exactement l’indice del’injection canonique
deSp(p/(n-1)) Sq(q/(n-1))
dansSn, où p + q = n -1
et où5P(r)
est lasphère
euclidienne de dimension p et de rayon r. Dans le casparticulier
de surfaces minimalesde S3,
ce résultat a été obtenu de manièreindépendante
par Urbano[14].
Les
premiers
résultatsportant
sur l’indice desapplications harmoniques
dansles
sphères
ont été obtenus par Smith[13]
où il calcule enparticulier
l’indice del’identité de Sn. Ce calcul a été ensuite étendu par
Sealey [11]
auxinjections canoniques jm,n
de Sm dans S". La formulequ’ils
obtiennent pour cesappli-
cations est la suivante:
Par
ailleurs, Leung
avait montré dans[8]
que touteapplication harmonique
non
constante 0
d’une variétécompacte (M, g)
dans unesphère
Sn de dimensionn 3 vérifie:
IndE(~)
1.Notre contribution dans ce domaine consiste en des résultats
qui
améliorentcelui de
Leung
etqui "généralisent
faiblement" celui deSmith-Sealey
à d’autresapplications harmoniques.
Eneffet,
nous montrons(théorème 2.4)
que touteapplication harmonique
nonconstante q5
d’une variétécompacte (M, g)
dans S"vérifie:
IndE(~)
n - 2 et quel’égalité IndE(~)=n-2
entraîne queO(M)
estcontenu dans une
2-sphère
totalementgéodésique
de S".Ensuite,
nousmontrons
qu’on
aIndE(~)
n + 1 dans chacun des cas suivants(cf.
2.5 et2.7):
(i)
Le tenseurd’énergie-impulsion Sg(~) de 0
estpositif
en toutpoint
etdéfini
positif
en au moins unpoint
deM,
(ii) Sg(~)
estpositif
en toutpoint
deM, 0
est une immersion etO(M)
necoïncide pas avec une
sphère
totalementgéodésique
de§",
(iii) (M, g)
esthomogène et 0
est uneapplication harmonique
standard de(M, g)
dans Sn avec n 3.Notons que la classe des
applications harmoniques
à tenseurd’énergie- impulsion positif
contient celle des immersions minimalesisométriques,
ainsique celle des
morphismes harmoniques (cf. 2.6).
Pour obtenir les résultats
précédents
surIndE(~)
nous montrons en fait(au
moyen de la variation
seconde)
que, sous chacune deshypothèses (i), (ii)
ou(iii),
on a
E,(O)
>Eg(03B3 0)
pour lesdifféomorphismes
conformes nonisométriques
y de Snqui
sontproches
del’identité,
oùE,(O) désigne l’énergie de 0
pour lamétrique g
sur M(cf. 2.6).
Le butprincipal
duparagraphe
3 est de savoir sousquelles
conditionsl’inégalité Eg(~) Eg(03B3 ~)
est-elle valable pour tout dif-féomorphisme conforme y
de Sn. Uneréponse
à cettequestion
est fournie par lethéorème 3.1 dans
lequel
nous montrons que lapropriété
enquestion
est vérifiéepar toutes les
applications harmoniques
à tenseurd’énergie-impulsion positif
de(M, g)
dans Sn.Ce dernier résultat nous a
permis
d’obtenir un résultat dutype
"Liouville"pour les
applications harmoniques
à tenseurd’énergie-impulsion positif.
Eneffet,
nous montrons(Proposition 3.3)
que, sil’énergie Eg(~)
d’une telleapplication 0
est strictement inférieure à03BB1(0394g)V(M, g)/2, alors 0
est constante.Ici, 03BB1(0394g)
etV(M, g) désignent respectivement
laplus petite
valeur propre non nulle duLaplacien
et le volume de(M, g).
Enfin,
dans la dernièrepartie
de cetarticle,
nous introduisons la notiond’application Â1-harmonique.
Cette notionenglobe
une classe assezlarge d’applications harmoniques (cf. 4.2).
Nousdonnons,
en utilisant les résultatsprécédents,
une série depropriétés
de cesapplications.
Enparticulier,
nousmontrons
(corollaire 4.6)
que,parmi
toutes lesapplications harmoniques
àtenseur
d’énergie-impulsion positif
d’une variétécompacte (M, g)
dans lessphères,
lesapplications 03BB1-harmoniques
sont(quand
ellesexistent)
cellesqui possèdent l’énergie
laplus
basse.II. Résultats sur l’indice
Dans toute la
suite,
ondésignera
par M une variété différentiablecompacte
de dimension m 2 et par Sn lasphère
unité dedimension n
2. Onnotera ,>
leproduit
scalaire Euclidien de[Rn+1 et
can lamétrique
riemannienne induite surSn par ce
produit.
Pour touteapplication différentiable 0
de M dans Sn ondésigne
par0393(~) l’espace
deschamps
de vecteurs lelong
de0,
i.e. les sections du fibréimage réciproque ~-1TSn
induit sur Mpar 0
àpartir
du fibrétangent
de Sn. Dans lasuite,
nous nous intéresserons essentiellement au sous-espace03B5(~)
de
0393(~)
défini comme suit: pour tout a E[Rn+1 on
note a lechamp
de vecteurs surS" obtenu en
projetant orthogonalement a
surTSn(i.e. a(y)
= a -a, y>y
pour tout y ESn)
et on pose:Il est clair que
si 0
est non constante alors dim&(0)
= n + 1.A. Cas des immersions minimales
Le
volume,
notéV(o),
d’uneimmersion ~
de M dans Sn est défini commeétant le volume riemannien de la variété M pour la
métrique 0*
can induite surM par
0.
Pour toutchamp
v E0393(~)
on poseoù
(~vt)t
est une famille différentiable d’immersions telle quepour tout x~M.
L’immersion ~
sera dite minimale si on a(bV)q,(v)
= 0 pour toutv E
0393(~).
A une immersion
minimale 0
de M dans Sn on associe la formequadratique
suivante définie sur
0393(~):
Or,
il est bien connu que la variation secondeQ~(v)
du volume dans la direction d’unchamp v
nedépend
en fait que de laprojection vN
de v sur le sous-espace0393N(~) = {v
E0393(~); v(x)~d~(TxM)~x~M} parallèlement
à0393T(~)={v~0393(~);
v(x)
Ed~(TxM)
~x EM}.
Il est donc naturel de ne considérer que la restriction deQo
au sous-espace0393N(~).
L’indicede 0
est alors défini comme étant la dimension des sous-espaces maximaux deF’(0)
surlesquels
la formeQ~
est définienégative,
i.e.Indv(§)
=Sup{dim F;
F c0393N(~) t.q. Q~
soit définienégative
surFi.
Dans
[12],
Simons montre que l’indice duplongement canonique
de S’ dansSn est
égal
à n - m et que ceplongement
est, à undifféomorphisme
de S’ ou àune isométrie de Sn
près, l’unique
immersion minimale d’indice inférieur ouégal
à n - m d’une variété
compacte
de dimension m dans sn. La preuve donnée par Simons de ce résultat utilise leschamps conformes
de sn. Nous nous basons sur cette même méthode pour obtenir le2.1. THEOREME.
Soit 0
une immersion minimale d’une variété compacte M de dimension m dans Sn. Deux cas seulement sontpossibles:
(i) Ind, (0)
= n - m et donc~(M)
est unesphère
totalementgéodésique
deSn, (ii) IndV(~)
n + 1.Dans le cas des immersions minimales de codimension 1 nous obtenons le résultat
optimal
suivant:2.2. THEOREME.
Soit 0
une immersion minimale d’une variété compacte orientable M commehypersurface
de Sn(i.e.
m =n -1).
Deux cas seulement sontpossibles :
(i) Ind,(0)
= 1 et donc~(M)
est unehypersphère
totalementgéodésique
deS",
(ii) IndV(~) n + 2.
De
plus,
n + 2 est exactement l’indice duplongement
standard deSp(p/(p+q))
xSq(q/(p+q))
dansSn,
oùp+q=n-1.
Preuve de 2.1. Posons
d"(0) = {AN;
A E03B5(~)}
cFN(~),
où03B5(~)
est le sous-espace de
0393(~)
défini ci-dessus. Le lemme 5.1.4 de[12]
montre que, pour touteimmersion
minimale 0
dansSn,
la formeQ~
est définienégative
sur&’(0)
etdonc
qu’on
a:Indv(~) dim03B5N(~)
=dim 03B5(~) - dim 03B5T(~)
où
03B5T(~)={A ~03B5(~); AN = 0}. Or,
dans la preuve du théorème 1.1 de[5]
nousmontrons que, s’il existe un
champ
non nul A~03B5(~)
telqu’on
aitAN(x) = 0
pour tout x EM,
alors M estdifféomorphe
à Sm et~(M)
est unesphère équatoriale
deS". Par
suite,
hormis le cas totalementgéodésique
on a03B5T(~) = {0}
et doncdim
03B5N(~)
= dime(o)
= n + 1. D2.3.
REMARQUE.
Nous venons de montrer en fait que,si 0
est une immersionminimale non totalement
géodésique
de M dansSn,
alors la formeQ~
est définienégative
sur&(0).
Autrementdit,
si pour touta~Rn+1B{0},
on note(03B3at)t
le flotdu
champ
a surS",
alors on ad2/(dt2)V(03B3at ~)
0 et la fonction t ~V(03B3at ~)
admet un maximum local en t = 0.
Or,
le groupe notéG(n)
desdifféomorphismes
conformes de Sn s’écrit
(cf. [5]): G(n)={r03B3at; r~0(n+1), t 0
eta~Rn+1}.
Parconséquent,
le résultat du théorème 2.1peut s’interpréter
aussi de la manière suivante: "Pour toute immersion minimale non totalementgéodésique 0
de Mdans
Sn,
la fonctionqui
à tout[y]
EG(n)10(n + 1)
associeV(y 0 ~)
admet unmaximum local
(strict)
en l’identité". Notons que dans[5],
théorème1.1,
nous avions donné une versionglobale
de ce résultat. DPreuve de 2.2. Comme M est orientable
et 0
de codimension1,
le fibré normalde 0
est trivial. Soit03BD~0393N(~)
unchamp
normal unitaire. On a alors:0393N(~)
=f fv; f E C~(M)}
et la formeQ4J
est donnée dans ce cas par(cf. [12]):
où g
=0*
can,A.
lelaplacien
de(M, g)
et où|03C3(~)|
est la norme de la seconde forme fondamentale de0.
On note
(03BBk(0394g))k0
la suite strictement croissante de valeurs propres deAg
et(Fk(0394g))k0
la suite des espaces proprescorrespondants.
Soit F la somme directedes espaces propres associés aux valeurs propres inférieures ou
égales
à m(i.e.
F =
~03BBkm Fk(0394g)).
Il est alors facile de voirqu’on
a pour toutf
E F:où
l’égalité
a lieu si et seulement sif
est une fonction propre deA,
pour la valeur propre m. On en déduit que, pour toutf
EF,
on a:et que
l’égalité Q~(fv)
= 0 a lieu si et seulement si0394gf
=mf et
sif
est nul en toutpoint
de l’ouvertW = (x~M; |03C3(~)(x)| > 0}. Or,
il est bien connuqu’une
fonction propre de
Ag
nepeut
pas s’annuler en toutpoint
d’un ouvert non videde M. Par
suite,
siO(M)
n’est pas unesphère
totalementgéodésique (i.e.
W =1-
0),
alors la formeQ~
est définienégative
surl’espace
F ={f03BD; f
EF}
cFN(~)
et on aIndv(§) a
dim F = dim F.D’autre
part,
il est bien connu(théorème
deTakahashi)
que la minimalitédes équivaut
à dire que les n + 1composantes canoniques 0 1, - - - , ~n+1 de 0
sont desfonctions propres de
Ag
pour la valeur propre m.L’espace
F contient donc enparticulier
les n + 2 fonctions1, ~1,...,~n+1.
Deplus,
siO(M)
n’est pas unesphère
totalementgéodésique,
alors ces fonctions sont linéairement indé-pendantes
et on a donc dim F n + 2. Enconclusion,
on a bienIndV(~) n
+ 2dès
que 0
n’est pas totalementgéodésique.
Considérons maintenant le cas M =
Sp(p/(p+q))
xSq(q/(p+q))
~ Sn oùp + q = n - 1.
L’injection canonique j
de M dans Sn est une immersion minimalequi
vérifie|03C3(j)|2=n-1.
L’indicede j
est donc exactementégal
à la somme desdimensions des espaces propres de
Ag correspondants
aux valeurs propresstrictement inférieures à
2(n -1). Or,
on a(cf. [2]) 03BB0(0394g)
= 0 avec dimF0(0394g) = 1, 03BB1(0394g)=n-1
avecdimF1(0394g)=n+1
et03BB2(0394g)
=2(n-1).
Parsuite,
on a bienIndV(j)=n+2.
~B. Cas des
applications harmoniques
Soit g
unemétrique
riemannienne sur M. Pour touteapplication
~ = (~1,..., ~n+ 1)
de M dans Sn on noteeg(~)
=1 2 03A3i|d~i|2
la densitéd’énergie de 0
pour lesmétriques g
et can et onappelle énergie de 0
laquantité
où
dv,
est l’élément de volume riemannien associé à g. Pour tout v E0393(~)
on poseoù
(0’)
est une famille différentiabled’applications
telle queL’application ~
sera diteharmonique
si on a(03B4Eg)~(v)
= 0 pour tout v E0393(~).
A une
application harmonique ~
d’une variété riemannienne(M, g)
dans Snon associe la forme
quadratique
suivante définie sur0393(~):
et on
appelle
indicede 0
l’entierIndE(~)
=Sup{dim F;
F c0393(~) t.q. H~
soit définienégative
surFi.
Dans
[8], Leung
montre queIndE(~)
estsupérieur
ouégal
à 1 pour touteapplication harmonique
nonconstante ~
de(M, g)
dans Sn avec n 3. Nous commençons par donner une version améliorée de ce résultat:2.4. THEOREME. Pour toute
application harmonique
nonconstante ~
d’unevariété riemannienne compacte
(M, g)
dans Sn on a:IndE(~)
n - 2. Deplus,
siO(M)
n’est pas contenue dans une2-sphère
totalementgéodésique
deS",
alors on a:IndE(~)
n -1.Notons que l’indice de
l’injection canonique
deS2
dans Sn est exactementégal
à n - 2(cf. [11]).
Ceci montrel’optimalité
en dimension m = 2 du théorème 2.4.Cependant,
nous ne connaissons aucunexemple
endimension m
3 pourlequel
l’un ou l’autre des minorants donnés dans ce théorème soit atteint. Noussommes donc amenés à mettre des
hypothèses supplémentaires
pour avoir unrésultat
optimal
en toute dimension. Ceshypothèses porteront
sur le tenseurd’énergie-impulsion
del’application 0.
Ce tenseur, notéSg(~),
a été introduit parBaird et Eells dans
[1];
il est donné par la formule:Pour tout x E M on pose
Le tenseur
Sg(~)
sera ditpositif (resp. défini positif)
en x si on aS0g(~)(x)
0(resp.
Sog(~)(x)
>0).
2.5. THEOREME.
Soit 0
uneapplication harmonique
d’une variété riemanniennecompacte
(M, g)
dans Sn. Si l’une au moins des deux conditions suivantes estvérifiée :
(i) Sg(~)
estpositif en
toutpoint
et estdéfini positif en
au moins unpoint
deM, (ii) Sg(~)
estpositif
en toutpoint
deM, 0
est une immersion et~(M)
n’est pasune
sphère
totalementgéodésique
deS",
alors on a:IndE(~)
n + l.Notons que, pour tout m 3 et tout n m,
l’injection canonique jm,n
de Smdans Sn vérifie:
(cf. [ 11 ]).
Le résultat du théorème 2.5 est donc bienoptimal.
2.6.
REMARQUES. (1)
Le théorème 2.5 concerne enparticulier
le casoù 0
est(i)
une immersion minimale conforme(notons cependant
que, si la dimension de M estsupérieure
ouégale
à3,
alors toute immersion minimale conforme de(M, g)
dans S" est en faithomothétique,
cf.[3]),
(ii)
unmorphisme harmonique (i.e.
tel que, pour toute fonctionharmonique f
définie sur un ouvert Q de
S",
la fonctionf ~
estharmonique
dansl’ouvert ~-1(03A9) de (M, g)).
En
effet,
chacune despropriétés (i)
et(ii)
entraîneque 0
estharmonique
àtenseur
d’énergie-impulsion positif (même
définipositif
si M et S" sont tous lesdeux de dimension
supérieure
ouégale
à3,
cf.[3]).
(2)
Pour prouver 2.5 nous montrerons en fait que, sous chacune deshypothèses (i)
et(ii),
la formeH~
est définienégative
sur03B5(~).
Comme on l’a vudans la remarque
2.3,
ceciéquivaut
à dire quel’application qui
à[y]
EG(n)10(n
+1)
associeEg(Y 0 ~)
admet un maximum local strict en l’identité.Une version
globale
de ce résultat sera donnée auparagraphe
3. DDans le cas où
(M, g)
est un espacehomogène
riemanniencompact,
une méthodeclassique permet
de construire une familled’applications harmoniques
de
(M, g)
dans dessphères.
Cesapplications,
dites"standards",
sont définiescomme suit: Soit  > 0 une valeur propre du
Laplacien Ag
de(M, g)
et soit{f1,...,fl}
une base orthonormée(pour
la norme deL2(M, g))
del’espace
propre F associé à 03BB. Unargument classique permet
alors de voir quel’application 0
=V(M, g)ll ( fi, ... , f,),
oùV(M, g)
est le volume riemannien de(M, g),
est enfait une
application harmonique
de(M, g)
dansSl-1 ayant
une densitéd’énergie
constante
égale
àÀ/2.
Pour cetype d’applications
on a la2.7. PROPOSITION. Soit
(M, g)
un espacehomogène
riemannien compact.Si ql
est une
application harmonique
standard de(M, g)
dans lasphère
Sn de dimension n3,
alors on a:IndE(~)
n + 1.Preuves.
Soit 0
uneapplication harmonique
non constante de(M, g)
dans S".Pour tout A
= a ~
E03B5(~)
on a:où
~a
=~, a).
Cetteformule, qui
découle directement du lemme3.4, peut
être obtenue aussi àpartir
de la formulegénérale
de la variation seconde(cf. [13]).
Preuve de 2.4. Soit
fi,
la formequadratique
surRn+
1 définie pour touta~Rn+1
par:~(a) = H~(a ~). Soit {a1,...,an+1}
une base orthonormée deRn+
1qui diagonalise Ànfi
et telle que~(a1) ~(a2) ··· ~(an+1).
Il estalors clair
qu’on
aIndE(~) k
=Sup{i; fI,,(ai) 0} (en effet, H~
est définienégative
sur le sous-espace de&(0) engendré
parA1
=à 1 - 0, ... , Ak = ak 0).
Or, pour
tout i k +1, on
aoù la dernière
égalité provient
du faitqu’on
a|A|2 = |a|2 - ~2a
pour tout A =a ~~03B5(~).
En sommant parrapport
à i on obtient(comme 03A3i|d~ai|2
=2eg(~) et 03A3i~2ai = 1):
Comme 0
est non constante, on en déduit que k est au moinségal
à n - 2 et quel’égalité
k = n - 2 entraînequ’on
a~a1=···=~ak =0
et donc queO(M)
estcontenu dans la
2-sphère
obtenue commeintersection
de Sn avec le sous-espaceengendré par {an-1, an, an+1}.
Preuve de 2.5. Soit A =
-a - 0
E&(0).
En toutpoint
x de M on noterespective-
ment
AT(x)
etAN(x)
lesprojections orthogonales
deA(x)
surd§(7§M)
etd~(TxM)~.
Soit{e1,..., em}
une base orthonormée deTxM qui diagonalise ~*
can et telle que
{d~(e1),..., d~(ek)}
soit une base ded~(TxM).
Sieg(~)(x) ~ 0,
alors on a au
point
x:Or,
pour tout i m, on a:On en déduit
Par
suite,
on a en toutpoint
de Moù la dernière
inégalité provient
du faitqu’on
atoujours eg(~) S0g(~).
La
positivité
deSg(~)
entraîne donc que la formeH~
estnégative
sur03B5(~)
etque
l’égalité H~(A) = 0
nepeut
avoirlieu,
pour unchamp
non nulA
= a o ~
e&(0),
que siA’
est nul sur l’ouvert n ={x; e,(O)(x)
>0}
et si A est nulsur l’ouvert U =
{x; S0g(~)(x)
>01.
Cette dernière condition entraîne que lechamp à
est nul sur0( U)
et doncque 0
est localement constante sur U(en effet, a
ne s’annule sur Sn
qu’en
lespoints :t al la!). Or,
uneapplication harmonique
constante sur un ouvert non vide de M est
partout
constante sur M. On en déduit que, sous leshypothèses
de(i),
la formeH.
est définienégative
sur&(0)
etdonc
qu’on
aIndE(~)
n + 1. D’autrepart,
comme nous l’avons vu dans la preuve du théorème1.1, l’existence,
pour une immersion0,
d’unchamp
non nul A E
03B5(~)
tel queAN
soitidentiquement
nul sur M n’a lieu que siO(M)
est une
sphère équatoriale
de Sn. Parsuite,
leshypothèses
de(ii)
entraînentelles aussi que la forme
H~
est définienégative
sur03B5(~)
et doncqu’on
aIndE(~)
n + 1. DPreuve de 2.7. Sous les
hypothèses
de 2.7 on a:eg(~) = À12, 0394g~a
=03BB~a
et doncpour tout
a~Rn+1. D’où,
pour toutA = a ~~03B5(~)
on a:Or,
lafamille {~i}
estorthogonale (dans L2(M, g))
et on apour tout i n + 1. Par suite pour tout
a = (03B11,...,03B1n+1)~Rn+1,
on a:On en déduit:
La forme
H~
est donc définienégative
sur03B5(~)
si et seulement si n estsupérieur
ou
égal
à 3. D’où le résultat. DIII. Effet d’une transformation de môbius sur
l’énergie
d’uneapplication harmonique
Nous venons de voir au
paragraphe précédent
que, sous certaineshypothèses,
larestriction de la fonctionnelle
énergie Eg
à l’orbiteGn(~) = {03B3 0;
y EG(n)l
d’uneapplication harmonique 0
de(M, g)
dans Sn sous l’action du groupeG(n)
destransformations conformes de
S",
admettait un maximum local en4J.
Nousallons examiner à
présent
leproblème
de savoir sousquelles
conditionsl’application ~ correspond-t-elle
à un maximumglobal
deEg
restreint àGn(~).
Le résultat que nous obtenons dans cette direction est le suivant:
3.1. THEOREME.
Soit 0
uneapplication harmonique
d’une variété riemannienne compacte(M, g)
dans Sn. Si le tenseurd’énergie-impulsion Sg(~) de 0
estpositif en
tout
point
deM, alors,
pour toutdifféomorphisme conforme
y deSn,
on a:Si,
deplus, Sg(~)
estdéfini positif
en au moins unpoint
de M ousi 0
est uneimmersion telle que
~(M)
ne soit pas unesphère
totalementgéodésique
de5n,
alorsl’égalité Eg(Y 0 ~)
=Eg(~)
a lieu si et seulement si y est une isométrie de 5n.3.2.
REMARQUE. Soit q5
uneapplication harmonique
à tenseurd’énergie-
impulsion positif
d’une variétécompacte (M, g)
dans 5n. Il découle du théorème 3.1 que, si y est undifféomorphisme
conforme de 5n telque 03B3 ~
soitharmonique,
alors on a nécessairementEg(03B3 ~) = Eg(~) (en effet,
on aSg(03B3 ~)=(03B1 ~)S0g(~)
0 où a est la fonctionpositive
sur 5n tel quey*can
= a can. L’harmonicité de03B3 ~
entraînerait doncd’après
3.1:On en déduit que,
si,
enplus
del’hypothèse "Sg(~) positif", Sg(~)
est définipositif quelque part
ousi 0
est une immersion telle que~(M)
ne soit pas unéquateur,
alors il n’existe aucun
difféomorphisme
conforme nonisométrique
y de S" telque
03B3 ~
soitharmonique.
DComme
application
du théorème 3.1 nous obtenons la:3.3. PROPOSITION. Soit
(M, g)
une variété riemannienne compacte. On note03BB1(0394g)
laplus petite
valeur propre non nulle duLaplacien
de(M, g). Alors,
pourtoute
application harmonique
nonconstante 0
à tenseurd’énergie-impulsion positif
de
(M, g)
dansSn,
on a:où
l’égalité
a lieu si et seulement s’il existe undifféomorphisme conforme
y de Sn tel quey, 0
soitharmonique
eteg(03B3 ~)
soit constanteégale
à03BB1(0394g)/2.
Pour tout a E
Rnll
1 on note(03B3at)t~R
le groupe à unparamètre
de dif-féomorphismes
conformes de Snengendré
par lechamp
il obtenu enprojetant
asur TSn . La preuve du théorème 3.1 est alors fondée sur le calcul
explicite,
pour tout a E [Rn+1,
de la dérivée de la fonction réelle t -+Eg(03B3at 0):
3.4. LEMME.
Soit 0
uneapplication harmonique
d’une variété riemannienne compacte(M, g)
dans Sn. Pour tout a ERnl ’ 1 et
tout to ER,
on aoù A
= a ~
et~a
=~, a).
Preuve.
Posons t/J
=03B3at0 ~.
On a alors(cf. [3]):
où
03C4g(03C8)
est la tensionde 03C8 i.e.,
pour tout x E Moù
D, V
et~03C8
sontrespectivement
les connexionscanoniques
des fibrésTM,
TSnet 03C8-1TSn
et où{e1, e2,...,em}
est unerepère
orthonormé local auvoisinage
de x.
On a:
où
L’harmonicité
de 0 équivaut
à:03C4g(~)
= 0(cf. [3]).
Deplus,
on aoù V est la connexion de Levi-Civita de
(S", (yto)* can). Or, yio
est un dif-féomorphisme
conforme de S" et on a(cf. [7]):
où
Xa(y) = y, a)
pourtout y
E Sn. La formule dechangement
conforme pour les connexions donne:D’où:
D’autre
part,
on a pourtout y
E Sn:a(03B3at0(y))
=d03B3at0(a(y)). D’où, a 0 t/J
=d03B3at0(A).
Enconclusion,
on a:Preuve de 3.1.
Rappelons
que, pour toutdifféomorphisme
conforme y deSn,
ilexiste une isométrie
r~0(n+1),
un réel t 0 et un vecteura~Rn+1B{0}
telsqu’on
ait: y = r -03B3at (cf. [5]).
Parsuite,
il suffit de montrer le résultat pour lesya
avec t~R+ et
a~Rn+1B{0}. Or,
dans la preuve du théorème2.5,
nous avonsmontré que, pour tout
A = a ~~03B5(~),
on a:La
positivité
deSg(~)
entraînedonc, d’après
le lemme3.4,
que la fonctiont ~
Eg(03B3at ~)
est décroissante sur R + et doncqu’on
aEg(03B3at 0) Eg(~)
pour touta~Rn+1 et
touttE IR +.
Ceci démontre lapremière partie
de 3.1.Les
arguments
que nous avons utilisés dans la preuve de 2.5 montrent que,si,
en
plus
del’hypothèse "Sg(~) partout positif", Sg(~)
est définipositif quelque part
ou si
~
est une immersion telle queO(M)
ne soit pas unesphère équatoriale, alors,
pour tout a ~0,
la fonction|d~a|2 - eg(~)|A|2
estpartout négative
et eststrictement
négative
en au moins unpoint
de M. Ce dernier fait entraîne(lemme 3.4)
que, la fonctiont ~ Eg(03B3at ~)
est strictement décroissante sur R+ et doncqu’on
aEg(03B3at ~) Eg(~)
pour tout a ERn+1B{0}
et tout t > 0. On en déduit laseconde
partie
de 3.1. DPreuve de 3.3. Par un
argument identique
à celui utilisé dans[9] (cf.
aussi[4]),
nous pouvons montrer
l’existence,
pour touteapplication
nonconstante 0
de M dans
Sn,
d’undifféomorphisme
conforme y tel quel’application
~’ = 03B3 ~ = (~’1,..., ~’n+1)
vérifie:~M ~’idvg
= 0 pour tout i n + 1. Leprincipe
du minimax nous donne alors pour tout i n+ 1:
En sommant par
rapport
à i et en utilisant le théorème 3.1 on obtient:L’égalité Eg(~) = 03BB1(0394g)V(M, g)/2
entraînequ’on
a pour tout i n + 1:et donc
que ~’1,..., ~’n+1
sont des fonctions propres de0394g
pour la valeur propre03BB1(0394g). Or,
ceciéquivaut
à dire(cf.
Section4)
que0’ est harmonique
aveceg(~’) = 03BB1(0394g)/2. Réciproquement,
s’il existe undifféomorphisme
conforme y de Sn tel que yo0
soitharmonique
eteg(03B3 ql)
constantégal
à03BB1(0394g)/2,
on a alors(remarque 3.2): Eg(~)
=Eg(y - 0) = 03BB1(0394g)V(M, g)/2.
DIV.
Applications 03BB1-harmoniques
Pour tout
opérateur
dutype 0394g+q agissant
surC°°(M), où q
est une fonctiondifférentiable sur
M,
on note(03BBk(0394g
+q))k0
la suite strictement croissante de valeurs propres de cetopérateur
et(Fk(0394g + q))k0
la suite des espaces proprescorrespondants.
Il est bien connu
qu’une application ~ = (~1,..., ~n+ 1)
d’une variétécompacte (M, g)
dans sn estharmonique
si et seulement si ellevérifie,
pour tout in + 1,
Autrement
dit,
l’harmonicitéde 0 équivaut
à l’existence d’un entierk0 0
telqu’on
ait:pour tout i n + 1.
Or,
lapremière
valeur propre03BB0(0394g+q)
de0394g+q
esttoujours simple,
i.e. dimF0(0394g
+q)
= 1. Parsuite,
on ak0
1 dèsque 0
n’est pas constante. Dans cequi suit,
nous allons nous intéresser auxapplications harmoniques
pourlesquelles
l’entierko
est exactementégal
à 1.4.1. DEFINITION. Une
application ~
de(M, g)
dans Sn est diteÀ,1-harmonique
sielle est
harmonique
et si zéro est exactement la seconde valeur propre de0394g- 2eg(~),
i.e.À,1 (0394g- 2eg(~)) =
0.4.2. EXEMPLES.
(i)
Lesapplications harmoniques
standards(cf.
Section2B)
associées à la valeur propre
03BB1(0394g)
d’un espacehomogène compact
sontÂl- harmoniques.
(ii)
Toute immersionisométrique minimale 0 ~n+1)
de(M, g)
dansS" dont les fonctions
composantes ~1,...,~n+1
sont despremières
fonctionspropres de
A. (i.e. ~i~F1(0394g)
pour touti),
est uneapplication 03BB1-harmonique.
Le cas le
plus classique
concerné par(i)
et(ii)
est celui desplongements
standards des espaces
symétriques
de rang 1(sphère
et espacesprojectifs)
dansdes
sphères.
DUne manière
équivalente
de définir lesapplications îl-harmoniques
estdonnée par le:
4.3. LEMME.
Soit (~1,..., ~n+1)
uneapplication différentiable
d’une variété riemannienne(M, g)
dans Sn. S’il existe unefonction
q EC°°(M)
tellequ’on
ait~i~F1(0394g+q)
pour toutin+1, alors 0
est03BB1-harmonique
et on a:e, (0) = (03BB1 (0394g
+q)-q)/2.
Preuve. Il suffit en fait de montrer
l’égalité eg(~)=(03BB1(0394g+q)-q)/2. Or,
on aIl est bien connu que,
lorsque
la variété M est de dimension2,
alorsl’énergie Eg(~)
d’uneapplication ~
de M dans Sn parrapport
à unemétrique g
nedépend
que de la classe conforme de cette
métrique (i.e. Eg’(~)= Eg(~)
pour toutemétrique g’
de la formeg’ = ag,
où a EC~(M))
etdonc,
parconséquent,
que l’harmonicité est unepropriété
conforme. Nous allons tout de suite voir que la03BB1-harmonicité
est elle aussi unepropriété
conforme en dimension 2. Eneffet,
ona la
4.4. PROPOSITION.
Soit 0
uneapplication
d’unesurface
M dans Sn.Si 0
est03BB1- harmonique
pour unemétrique
g surM,
alors elle est03BB1-harmonique
pour toutemétrique g’ conforme
à g.Preuve. Soient g et
g’ =
ag deuxmétriques
conformes sur M et supposons quel’application ~
soit03BB1-harmonique
pour g. Pour montrerque ~ est Â1- harmonique pour g’
il suffit en fait de montrerqu’on
a03BB1(0394g’-2eg’(~))=0 (en
effet,
comme M est de dimension2, 0
estharmonique
pour toutemétrique
conforme à
g). Or, puisque
M est de dimension 2 on a:Par