PLAN (1) Les escarres
définition
Rappels anatomiques de la peau Structure
Rôle La cicatrisation
L’escarre, mécanismes physiopathologiques Épidémiologie
Facteurs de risque
Les différentes localisations Les stades de l’escarre
Complications et répercussions Traitements
Rôle infirmier dans la prise ne charge des escarres
DÉFINITION
du grec « echara » signifiant croûte
Nécrose ou lésion de la peau et des tissus sous jacents d’origine ischémique,
c’est une compression des tissus mous entre
les saillies osseuses et un plan dur entrainant
une privation d’oxygène (anoxie) provoquant la
mort des tissus
RAPPELS ANATOMIQUES
la PEAU : Enveloppe protectrice du corps humain 3 couches d’épaisseur variable
L’épiderme: couche externe, la plus superficielle, fabriquée en permanence par la membrane
basale.
Le derme: tissu conjonctif élastique qui abrite , les vaisseaux sanguins, les glandes sudorales, les glandes sébacées, Follicules pileux et
terminaisons nerveuses
L’hypoderme avec les cellules adipeuses, les vaisseaux de plis gros calibres
► La peau se renouvelle entièrement
RAPPELS ANATOMIQUES
3 rôles principaux de la peau protecteur:
Étanchéité:
protège de la pénétration des micro-organismes et de l’eau perméable, elle participe aux échanges gazeux
Sécréteur: Régulateur thermique:
chaud (phénomène de sudation), élimination substances toxiques froid (frisson, contraction musculaire, vasoconstriction)
Capteur sensitif :
perceptions grâce aux terminaisons
RAPPELS ANATOMIQUES (4) Les phases de la cicatrisation
• Hémostase : formation d’un caillot qui remplie la plaie et relie les bords de la blessure.
• Inflammation : phase de détersion (élimination de tout ce qui est toxique sur la plaie) qui dure entre 12 et 24h après la blessure.
• phase de réparation tissulaire ou granulation
• phase de maturation ou proliférative : épidermisation ou cicatrisation qui commence vers J4 allant jusqu’à 2/3 semaines après la blessure.
L’ESCARRE, MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGIQUE
Tout individu conscient ou inconscient de jour comme de nuit assis ou couché change de position
Cette Mobilisation permet l’irrigation des tissus entre deux phases de compression
Un patient en perte de mobilité ne peut assurer ces modifications de pression
Apparition de l’escarre en quelques heures
L’écrasement tissulaire est le principal facteur mais ne pas négliger les phénomènes de cisaillement, de
frottement et de friction
EPIDÉMIOLOGIE
En France, la prévalence moyenne de l'escarre chez les patients hospitalisés est de 8,6%. (nombre de patients porteurs d'escarre un jour donné)
L'incidence est de 4,3%. (proportion de patients
développant une escarre au cours de leur séjour) L'âge moyen des porteurs d'escarres est de 74 ans.
250 000 pers/an en France dont 14000 en meurent chaque année
Plus de 85% des patients développent au moins une
escarre durant leur vie.
LES FACTEURS DE RISQUE (1)
Les facteurs de risques locaux et/ou extrinsèques
Hyperpression Cisaillement Frottement
Macération/ humidité Matériel inadapté
Mauvaise surveillance
LES FACTEURS DE RISQUE (2)
Les facteurs de risques généraux et intrinsèques (liés au patient)
Immobilité Âge
État physiologique général
Pathologies métaboliques, nutritionnelles Pathologies neurologiques
Pathologies vasculaires et circulatoires
LES DIFFÉRENTES LOCALISATIONS
Le plus souvent dans la partie basse de la taille:
39% au sacrum 36% au talon
18% autre ( ailes du nez,
occiput en néo nat ou en
neuro, méat urétral…)
LES STADES DE L’ESCARRE
(SELON LA CLASSIFICATION EUROPÉENNE)
Stade I:
rougeur (érythème)
persistante sur une peau apparemment intacte ne blanchissant pas à la
pression ( ne + avoir de
pression sur cette zone)
LES STADES DE L’ESCARRE
(SELON LA CLASSIFICATION EUROPÉENNE)
Stade II:
perte de substance
concernant l’épiderme
voire une partie de derme se présentant sous la
forme d’une phlyctène, une
LES STADES DE L’ESCARRE
Stade III:
Ulcération jaunâtre
fibrineuse
LES STADES DE L’ESCARRE
(SELON LA CLASSIFICATION EUROPÉENNE)
Stade IV:
Nécrose noire
sèche ou humide
COMPLICATIONS ET RÉPERCUSSIONS
Complication majeure : L’infection
Aggrave processus de la mortification des tissus
Peut être à l’origine d’une ostéite voire une septicémie signes cliniques : écoulement, odeur, douleur, aspect
inflammatoire (recherche de germe possible par prélèvement à l’aide d’un écouvillon, hémoculture si besoin )
Répercussions : Souffrance psychologique et physique
Plaie inesthétique, malodorante, dépérissement d’une partie du corps
DOULEURS PHYSIQUES
Dépendance vis-à-vis des soignants, de l’entourage et de matériel spécifique ( lit, matelas, coussins, vêtements = coût)
REPERCUSSIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES / DEVENIR
TRAITEMENT CURATIF DE L’ESCARRE
Une urgence en terme de traitement
La guérison de l'escarre dépend d’un apport protéino énergétiques importants (reserve ou alimentation)
Une éventuelle dénutrition empêchera donc la guérison de l'escarre.
La résolution de la dénutrition est alors un préalable à la guérison.,
Si la dénutrition n’est pas résolue, l’espérance de guérison
Une escarre constituée mettra des semaines ou des mois pour guérir (s’il guérit…)
Le coût humain, social et économique est très élevé : Le meilleur traitement sera donc la prévention !
la prévention des escarres est
pleinement inscrite dans le rôle propre
de l’infirmier(e)
EVALUATION DU RISQUE D’ESCARRES
OBLIGATOIRE A L’ENTREE DE CHAQUE
PATIENT ET REEVALUATION REGULIERE ELLE SE FAIT GRACE A L’ECHELLE DE
BRADEN et PERMET LE CHOIX DE
MATERIEL ADAPTE ( matelas, coussins ,
supports
…=Echelle de Braden
L’échelle de Braden est une méthode de calcul du risque d’apparition d’escarre.
Elle consiste en l’évaluation de 6 items. Chacun est évalué et détermine un score de 1 à 4.
Le score final est la somme des scores de chaque item. Selon ce score final, le risque est plus ou moins élevé.
Faculté de communication et de perception de la douleur
Exposition de la peau à l’humidité
Activité physique
1. Nulle
2. Très limitée
3. Légèrement limitée 4. Normale
1. Nulle
2. Très limitée
3. Légèrement limitée 4. Normale
1. Personne alitée
2. Personne confinée au fauteuil 3. Marche occasionnelle
4. Marche fréquente
Mobilité Nutrition Frictions et cisaillements
. Immobilité sans aide 2. Très limitée sans aide 3. Limitée sans aide
4. Normale
1. Très insuffisante 2. Insuffisante 3. Correcte 4. Excellente
1. problème permanent (rougeurs ou lésions)
2. problème potentiel (risque 3. pas de problème
Score final La somme des items sélectionnés indique le score dans l’échelle de risque d’apparition d’escarres : 23-18 : risque faible
17-14 : risque modéré 13-9 : risques élevés 8-6 : risque très élevé
EVALUATION NUTRITIONNELLE
L’infirmiér(e) évalue l’équilibre alimentaire du patient :
Repérage d’une alimentation insuffisante ou pauvre en protéine, IMC basse ou une perte de poids récente,
→ ALERTER le médecin : prescription d’ un bilan nutritionnel afin de diagnostiquer une dénutrition métabolique (CRP, IONO, ALBUMINE, pré-albumine..)
L’infirmier en fonction des résultats, avec les conseils du médecin ou de la diététicienne, mettra en place une prise en charge adaptée
RECHERCHE BIOLOGIQUE DE LA DENUTRITION
Dosage de la C-Réactive Protéine (CRP)
La CRP est une protéine inflammatoire. Sa demi-vie est de 12
heures. Une CRP élevée (> 20 mg/l) est le reflet d'un syndrome inflammatoire, donc d'un risque d'hypercatabolisme, donc d'un risque élevé de dénutrition particulièrement chez le sujet âgé.
dosages plus spécifiques en micronutriments (sels minéraux ,
vitamines et/ou oligo-éléments) en fonction du contexte clinique.
Le dosage de l’albumine et de la pré-albumine dans le sang
permet de vérifier si il y a une dénutrition protéino-énergétique chez un adulte.
CRITÈRES BIOLOGIQUES DE DÉNUTRITION
ALBUMINE TRANSTHYRETINE OU PRE ALBUMINE
DEMI-VIE 21 JOURS 2JOURS
NORMES 35g à 50 g /L 0,25g -035g/L
Dénutrition modérée 30 -35 g/l 0,15g-0,25g/L
Dénutrition sévère < 30 g/l < 0,15 g/l
La dénutrition est probable devant
- un IMC < 18,5. OU 21 pour les plus de 70 ans-
- Ou perte de poids récente et rapide (2%
semaine ou 10% sur 6 mois)
La présence d’œdèmes peut limiter le
diagnostic de dénutrition avec l’IMC.
APRES l’EVALUATION du RISQUE D’ESCARRE
L’INFIRMIER(E) INSTALLERA UN MATERIEL ADAPTE AUX BESOINS DU PATIENT AFIN DE LIMITER LES COMPRESSIONS
IL METTRA EN PLACE UNE SURVEILLANCE ET DES SOINS DE PREVENTION RENFORCES :
- Soins d’hygiène et de confort renforcés
- Friction douce des points d’appui avec une huile de massage - Changements de position réguliers
- Évaluation cutanée et transmissions
QUAND L’ESCARRE EST CONSTITUEE :
Mise en place de pansement adapté : ROLE SUR PRESCRIPTION
Changement de position Mobilisation
Soulagement des plaies ( position et thérapeutique antalgique)
Alimentation hyper-protéinée
TRAITEMENT DU STADE I
Lever la pression exercée sur la rougeur par des
actions
mécaniques(mobilisation) et par du matériel d’aide (coussin)
Poser un film PU ou hydrocolloïde mince
transparent pour limiter friction et macération en suivant l’évolution de l’
érythème
TRAITEMENT DU STADE II
Si la phlyctène ne risque pas d’éclater la
protéger avec un hydrocolloïde transparent et mettre en décharge complète
Si la phlyctène risque d’éclater:
Découpe de la peau a 1 mm des bords
Pose pansement hydro colloïde
STADE II PHLYCTÈNE HÉMATIQUE
TRAITEMENT STADE III Nettoyer la plaie au sérum phy débris fibrineux
Pose d’un pansement adéquat
Envisager chirurgie si
non guérison ou
TRAITEMENT STADE IV
Détersion des zones nécrosées Pose du pansement adéquat
Envisager chirurgie si non guérison ou aggravation
TRAITEMENT MÉDICAL ASSOCIÉ
Les gestes chirurgicaux
excision des tissus nécrosés
rapprochement des berges de la plaie et sutures si cela est possible
Greffe d’ un lambeau de peau de fermeture
Antalgiques du paracétamol au morphinique Antibiothérapie par voie générale, elle reste
exceptionnelle et se prescrit dans les risques de septicémie ou lorsque certains résultats
bactériologiques confirment la présence de germes à traiter
CONCLUSION
LA PRISE EN CHARGE DES ESCARRES PASSENT ESSENTIELLEMENT PAR LA PREVENTION
ELLE EST DE LA RESPONSABILITE DES EQUIPES SOIGNANTES QUI PRENNENT EN CHARGE LE PATIENT
C’EST UNE COMPLICATION QUI A UN COUT IMPORTANT A TOUS LES NIVEAUX (Prolongation des soins, hospitalisation, dépendance..) LA MOBILISATION DES PROFESSIONNELLE SUR CETTE QUESTION EST
UNE OBLIGATION
L’ABSENCE DE VIGILANCE EST UNE FAUTE PROFESSIONNELLE
BIBLIOGRAPHIE
http://www.has-sante.fr/
http://www.escarre.fr/
http://www.cicatrisation.info/
www.infirmiers.com/
Marieb
QUIZZ FINAL
Quel est le nom de l’échelle d’évaluation du risque d’es carre ? De combien de couches est faite la peau ?
Quel est le nom des différentes couches de la peau ? Quels sont les indicateurs biologiques de la dénutrition ? Quels sont les différents stades de formation d’une escarre ? Quelle est la définition d’une escarre ?
Comment prévient-on les escarres ?