A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. A NDOYER
Contribution à la théorie des ordres intermédiaires
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 1, no4 (1887), p. M1-M72
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M.I
CONTRIBUTION
A LA
THÉORIE DES ORBITES INTERMÉDIAIRES,
PAR M. H.
ANDOYER,
Aide-Astronome à l’observatoire,
Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Toulouse.
INTRODUCTION.
La loi de la
gravitation universelle,
énoncée parNewton,
avait donnéaux
géomètres
le moyen de calculer à l’avance le mouvement des corps célestes avec uneapproximation qui
nepouvait
être limitée que par Fim-perfection
des observations. L’absoluegénéralité
de cette loi futlongtemps
combattue : le
plus
rude coup lui futporté
par Clairaut. Cet illustregéo-
mètre venait
d’aborder,
lepremier,
leproblème
des trois corps;il.appliqua
immédiatement sa solution à l’étude du mouvement de la Lune. Son atten-
tion se
porta principalement
sur le mouvement séculaire dupérigée, qui,
comme
l’indiquaient
lesobservations,
exécute une révolutioncomplète
enneuf ans environ. Le résultat du calcul de Clairaut
(f)
fut que lepérigée
de l’orbite lunaire
devait,
en admettant la loi deNewton,
exécuter unerévolution en dix-huit ans : son mouvement
théorique
était donc la moitiéde celui
qui
résultait des observations. En mêmetemps
queClairaut,
Euleret d’Alembert
arrivaient,
par desprocédés différents,
aux mêmes conclu-sions
( ~ ).
Disons tout desuite,
sansqu’il
soit nécessaire derappeler
com-ment Clairaut avait modifié la loi de
Newton,
que, moins de deux ansaprès,
il reconnutpubliquement qu’il
avait été induit en erreur par un( 1 Hlstolre de l’Académie royale des Sciences pour l’ann.ée I745; Paris.
(2) Id.
calcul
trop sommaire,
etqu’une
étudeplus approfondie démontrait,
aucontraire,
leparfait
accord de la théorie newtonienne avec les observations.Les immortels travaux de
Lagrange
et deLaplace
achevèrent de mettre cette affirmationcomplètement
hors dedoute,
et, s’il s’estprésenté
des casoù l’accord entre la théorie et l’observation n’a pu être
réalisé,
on a, non pas modifié la loi del’attraction,
maissupposé
l’existence de nouvelles forcesqui agiraient
concurremment. Etd’ailleurs,
dans ces cassinguliers, peut-être l’hypotllèse
d’un milieu résistant oul’application
de la loi de Weber ne sont-elles que des moyens artificielsqui permettent
de tournerdes difficultés
analytiques
enprésence desquelles
les méthodes ordinaires de la théorie desperturbations
se trouvent en défaut. Cepoint
de vuenouveau serait d’autant
plus acceptable
que les récents travaux de M. Poin- carépermettent
de supposer, comme l’avaitdéjà
fait M.Weierstrass, qu’il
existe des cas où la
légitimité
desprocédés
habituels de laMécanique
cé-leste
peut
être mise endoute,
du moins s’ils’agit
d’intervalles detemps
trèsconsidérables.
Si,
comme nous venons d’en entrevoir lapossibilité,
il seprésente
desdifficultés que les théories actuelles sont
Impuissantes
àrésoudre,
ilfaut,
de toute
nécessité,
supposer que lesapproximations successives, qui
sontcensées conduire à la
solution,
ne sont pasconvergentes.
Lapremière
deces
approximations
est obtenue ennégligeant complètement
les forces per-turbatrices;
l’orbitecorrespondante
estl’ellipse
deKepler.
Si l’onprend
cette
ellipse
pourpoint
dedépart
desapproximations, si,
en outre, commeon le fait
d’habitude,
cesapproximations
sont ordonnées parrapport
auxpuissances
croissantes des massesperturbatrices,
forme-t-on nécessaire-ment une suite
qui
converge vers la véritable solution? en d’autres termes,peut-on
pousser la théorie assez loin pour que les différences entre les coordonnées véritables de l’astre et celles que l’on déduit du calculpuissent
devenir et rester aussi
petites qu’on
le veut? Telle est laquestion
que s’estposée
M.Gyldén,
etqu’il
a résolue par lanégative.
C’est donc une nouvelle méthode
qui
devient nécessaire pour étudier lemouvement des corps célestes.
Quel
en sera leprincipe?
C’est Clairaut lui- mêmequi
nousl’indique lorsqu’il
dit : « Il faut donc choisir pourpremière équation
de l’orbite lunairequelque équation qui
ne s’écartejamais
consi-dérablement de la vraie. Pour faire ce
choix, je
remarque que, au lieu del’équation p r
= 1 -e cosU, qui exprime l’ellipse primitive,
si l’onprend
~’ 1
= 1 -e cos m U,
on aural’équation
d’une courbe formée en faisant mou- voir uneellipse
autour de sonfoyer,
en telle sorte que sonapside
décriveun
angle qui
soit à celui que laplanète parcourt
dans cetteellipse
comme1 - m à i... )).
Ces
lignes, quoique
écrites sous l’influence de cette idée que la loi de Newton ne suffit pas àexpliquer
les apparences desphénomènes célestes,
semblent contenir en germe la méthode de M.
Gyldén. Voici,
eneffet,
cequi
caractérise cette méthode : pour servir de base auxapproximations
suc-cessives, M. Gyldén choisit,
et cela suivant les cas, unecourbe représentant
le mouvement réel de l’astre considéré d’une
façon plus approchée
quel’ellipse
deKepler.
Cette courbe est nommée orbite intermédiaire.Faire voir comment M.
Gyldén
a été conduit àrejeter l’ellipse
deKepler
comme
première approximation ;
parquelles
considérationspeut
être mo-tivé,
danschaque
casparticulier,
le choix d’une orbiteintermédiaire;
comment on
peut
avoirégard
aux termes lesplus
considérables de la fonc- tionperturbatrice,
et cela en évitant ledéveloppement
parrapport
auxpuissances
de la masseperturbatrice,
tel est, enquelques
mots, le but de cetravail.
Je dois
ajouter
que, au lieu deprendre
pourpoint
dedépart
leséqua-
tions de M.
Gyldén, qui
ont laplus grande analogie
avec celles deHansen, j’ai pris
celle queLaplace
établit auChapitre
II du second Livre de laMécacnique
céleste.Le
premier Chapitre
est Consacré aux méthodesqui
servent à former leséquations
de l’orbite intermédiaire dans le cas leplus général :
ledévelop-
pement de la fonction
perturbatrice
y trouve saplace;
commeapplication, je donne,
à la fin de ceChapitre,
leséquations
de l’orbite intermédiaire dela Lune.
Dans le deuxième
Chapitre, je
traite un casparticulier
intéressant et surlequel
M.Gyldén
a fait de nombreuses recherches : c’est celui danslequel
.la fonction
perturbatrice
estsupposée
fonction du seul rayon vecteur;comme
application,
les formules donnéesdepuis long temps
par M. Tisse-rand,
pour déterminer le mouvement desapsides
des satellites inférieurs de Saturne sous l’influence del’aplatissement
de laplanète
et sous l’actionde
l’anneau,
y sont retrouvées par une voie essentiellement différente.Le
Chapitre
III est consacré àl’exposition
des méthodesd’intégration
propres aux
équations
établies dans lepremier Chapitre.
Enfin,
dans un dernierChapitre, je détermine,
avec uneapproximation
très
rapide,
l’orbite intermédiaire de laLune;
lesinégalités
séculaires dumouvement du noeud et du
périgée
de l’orbite lunaires’y
trouvent déter-minées avec une
grande précision ; quant
auxgrandes inégalités périodiques
de la
longitude,
elles se retrouvent avec une erreur relativequi
nedépasse
pas un dixième. La
comparaison
des résultats obtenus avec la théorie deLaplace
fait d’ailleursprévoir qu’une
secondeapproximation
serait suffi-sante pour conduire à des Tables de la Lune aussi
précises
que celles que l’on trouve dans laMécanique
céle.ste.~
CHAPITRE I.
1. Considérons trois corps
célestes,
que nous supposerons réduits à leurscentres de
gravité :
l’un d’eux étant considéré comme corpscentral,
nousprendrons
sa masse comme unité de masse, et nous supposeronsqu’il
served’origine
à unsystème
d’axes de coordonnées0 x, 0 y,
0 ~rectangulaires
deux à deux et de directions fixes.
Désignons
deplus
par ni la masse du corps dont nous nous proposons d’étudier le mouvement, par cclle du troisième corps;f désignant
le coefficient d’attraction relatif aux unités de masse, delongueur
et detemps adoptées,
nous ferons en outreétant les coordonnées du corps troublé
x’, y’, .:’
celles ducorps troublant
(m’),
substituons à ces coordonnéesrectangulaires
descoordonnées
polaires,
enposant
-des formules
analogues ayant
lieu pour( m’).
Posons
û
représentant
la fonctionperturbatrice,
de sorte queen
désignant par A
la distance des deux corps(Ill)
et(ni’ ). L’application
des
équations
deLagrange
nous fournit alors Immédiatement ceséquations
du mouvement de
(111)
sous la forme suivante :Introduisons avec
Laplace,
au lieu de r etde 0,
deux nouvelles variablesu et s définies par les relations
Au lieu des
équations (1),
nousobtenons,
par une transformationfacile,
le
système
Dans ces
équations,
où la variableindépendante
est nonplus
letemnps t,
mais la
longitude v,
Adésigne
une constanted’intégration
choisie defaçon
que le coefficient
de v,
dansl’expression
finalede t,
devienneégal
à Fin-verse du moyen mouvement de
(m).
Remarquons
que lapremière
de ceséquations
peut se mettre sous la forme d’uneéquation
différentielle du second ordreaussi,
savoir :La seconde des
équations (2)
doit êtrelégèrement
modifiée avant de seprésenter
sous la formequi
nous sera commode. Posonsde sorte quc la nouvelle
inconnue 03C1
que nous introduisons à laplace
de usera une
petite quantité
de l’ordre de l’excentricité de laproj ection
del’orhite de
m
sur lelan
p des x Y . Si nousremplaçons
p en outre~U ~r
d,~ arpsa valeur -
1 r2
+~03C9 ~r, l’é q uation
enq uestion
devientAvant d’aller
plus loin,
une remarque est encore nécessaire ausujet
de lafonction
représentée
parl’intégrale ~03A9 ~03BD dn u2h2
: toutes les fois que nous ren-contrerons des fonctions de cette sorte, c’est-à-dire
représentées
par uneintégrale indéfinie,
il faudra entendre que, laquantité
soumise ausigne f
étant
supposée développée
en sérietrigonométrique procédant
suivant les sinus et cosinus de certainsmultiples
de la variableindépendante,
l’inté-gration
est effectuée sansajouter
aucune constante au résultat.2. Les
équations
du mouvement, telles que nous venons de lesobtenir,
ne
peuvent
êtreintégrées
que parapproximations
successives.Mais,
commenous l’avons
déjà indiqué
dansl’Introduction,
tandisqu’habituellement ,
dans la
première approximation,
on faitcomplètement
abstraction des termesqui
contiennent en facteur la masseperturbatrice,
nous nous proposons, aucontraire,
de tenircompte
dès le début d’une.importante
fraction de cestermes.
Abandonnant,
parsuite,
leséquations simplifiées qui
conduisent au mouvementelliptique,
nous devons tout d’abord examiner comment nousformerons les
équations qui représenteront
lapremière approximation
dumouvement, c’est-à-dire le mouvement dans l’orbite intermédiaire.
Il est donc nécessaire avant tout de nous occuper du
développement
dela fonction
perturbatrice 12
et de ses dérivéespartielles.
Le nombre des
développements possibles
pour ces fonctions est trèsgrand,
et
chaque
méthodeproposée
pour l’étude duproblème
des trois corps en demande unqui
lui soitplus particulièrement approprié.
Nous allons exposerbrièvement,
en n’en conservant que lespoints essentiels,
la méthode donnéepar M.
Gyldén
pour arriver audéveloppement qui
convient le mieux à la forme del’équation
de l’orbiteintermédiaire.
3. En
désignant
par A la distance des deux corps(m)
et(m’)
et par IIl’angle
des rayons vecteurs de ces deux corps, nous avonsComme
il vient immédiatement
en outre
Introduisons deux nouvelles constantes a et
a’,
satisfaisantrespectivement
aux relations
. n’ étant le moyen mouvement du corps troublant
(m’)
etp.’t représentant
laquantité
+m’ ) .
Ceci
posé,
y nous pouvonsdévelopper I
suivant les cosinus desmultiples
de
l’angle H,
par la formule suivante :Les coefficients de ce
développement
sontdéterminés,
comme onsait,
ensupposant §
i? etposant 4
= o~ par la formulela fonction F
représentant
la série connue sous le nom de sériehypergéo- métrique.
Si nous
développons
maintenant les coefficientsA,
nous trouvons, par laforme du
développement
deQ,
Les
coefficients,
àl’exceptian
toutefois deMô",.
sont déterminés par la for- mulegénérale
suivante :Quant
à la valeur deMQ",
c’est cellequ’on
déduit de cetteformule,
dimi-nuée de
°-‘; 2
c’est donc zéro.Dans le cas est
supérieur
àl’unité,
les coefficients des cosinus desmultiples
de H devront être ordonnés parrapport
auxpuissances
crois-santes
de ’-;
il en résultera deschangements
dans les calculsprécédents
etaussi dans ceux
qui
vont suivre. Il seratrop
facile de lesapercevoir
pour que nous insistionsdavantage ;
aussi nous contenterons-nous dedévelopper
l’étude du cas considéré en
premier
lieu..4. Dans le
développement
de ûfigurent
les cosinus desmultiples
del’angle H;
ces cosinus sedévelopperont
sans aucune difficulté suivant les cosinus desmultiples
del’angle v
-v’;
c’est une chose que nous suppose-rons faite. Si nous calculons alors les dérivées
partielles
de0,
nous obte-nons les
expressions
suivantes :J’ajoute
encorel’expression
de tafonction I 1u2 sin 03B8 r ~03A9 ~03B8, qui figure
dansl’équation (4),
Dans ces fonctions nous
remplacerons enfin,
comme nous l’avonsdéjà fait,
r, c’est-à-dire I u cos03B8ap cos03B8(I+03C1), en posant,
poursimplifier,
turc
de sorte que p est une constante arbitraire
qui remplace
Comme on le vérifie
immédiatement, p
ne diffère de l’unité que d’unequantité
de l’ordre du carré de l’excentricité de laprojection
de l’orbitede
( ni )
sur leplan
des xy, tandis que Pi’ nous l’avonsdéjà dit,
est de l’ordrede cette excentricité.
>
Nous ferons aussi r’ =
( I
a’p’ (I+03C1’)
cos 03B8’,l’analogie
suffisant àpréciser
le sensdes nouvelles
quantités
que nous introduisons et leur ordre degrandeur.
Si maintenant nous
développons
lespuissances positives
ounégatives de 1
etde ’ ,
suivant lespuissances
entières etpositives de p
et dep’,
par la formule dubinôme ; si,
en outre, nousremplaçons
sin03B8 et cos arespective-
ment par ~
201420142014-=
et1
endéveloppant . I suivant
lespuissances
~/i+~ ~I+S~
~de
s (que
nous supposons, comme p, unequantité
dupremier ordre);
si nousfaisons
de
même pour cos 0’ etsin9’,
et si enfin nousdéveloppons
les cosinus desmultiples
de H et leurs dérivéespartielles
parrapport
à a et à v suivantles cosinus ou sinus des
multiples
de v -v’,
nous obtiendrons finalement les fonctionsprécédentes, qui
sont celles mêmesqui figurent
dans leséquations
du mouvement sous la forme de séries
procédant
suivant lespuissances .
entières et
positives
de p,p’, s, s’ (toutes quantités
dupremier ordre)
etaussi suivant les sinus et cosinus de
l’angle
v - v’: le calcul n’offre manifes-tement aucune difficulté.
Nous nous bornerons à une seule remarque : la
fonction £ ~03A9 ~03B8
contienten facteur la
dérivée ~ cosH ~03B8,
c’est-à-dire la fonction- sin 03B8 cos 03B8’ cos ( v - v’ ) + cos e sin 03B8’ ; .
elle est donc du
premier
ordre parrapport
à s ets’,
c’est-à-direqu’elle
necontient pas de termes
indépendants
à la fois de s et s’. On pourrad’ailleurs,
dans la
plupart
des cas,prendre
pourplan
des xy leplan
de l’orbite moyenne de( m’ ),
de sorte que s’ sera unequantité
extrêmementpetite ;
la fonction considérée pourra donc êtreregardée
comme contenant s enfacteur,
à destermes
près
d’influencenégligeable,
au moins dans unepremière approxi-
mation.
5. Si nous nous
rappelons
maintenant que, dans leséquations
du mou-vement établies
ci-dessus,
la variableindépendante
est lalongitude v
de(m) comptée
sur leplan
fixe des xy, il en résulte que laquestion qui
doit attirernotre attention consiste à rechercher comment on
peut exprimer,
à l’aide decette
variable,
les diversesquantités qui figurent
dans les dérivéespartielles
de la fonction
perturbatrice
etqui dépendent
de la loi du mouvement du corps troublant.°
Notre but étant de déterminer une orbite intermédiaire et non le mouve-
ment absolu de
(m),
noussupposerons qu’on puisse négliger
l’actionde
(m)
sur(m’),
de sorte que nousregarderons
commeparfaitement
connu le mouvement de
(ni’);
lesquantités p’ qui
déterminent ce mouve- ment serontsupposées exprimées
en fonction de lalongitude v’,
et noussupposerons connue la relation
qui
lie v’ autemps
t.La
question
consiste do.ncsimplement
à chercher1" expression
de v’ enfonction de v.
Puisque
nous connaissons la relationqui
lie v’ et t, nous pou-vons écrire
l’étant la
longitude
moyenne de m’ àl’origine
dutemps,
etf (v’)
unefonction
périodique‘
connue de v’ ne contenant aucun terme constant.Considérant maintenant t comme fonction de v, nous avons, pour sa dé-
termination, l’équation
différentielleRegardons t
comme la somme de deux autresfonctions, l’une t, qui
sera dé-terminée par
Inéquation
’
ou mieux par la relation
l’autre t2, telle
que t
= t. + t2 et par suite déterminée parl’équation
diffé-rentielle °
t2 sera d’ailleurs une
petite quantité,
de l’ordre de la masseperturbatrice.
Si l’on connaît en fonction de v la valeur
de u,
on connaîtraaussi tf;
; si donc nousappelons
l lalongitude
de àl’origine
dutemps,
et que nousdésignions
parFt ( v)
une fonction connue de vqui,
outre des termespério-
diques,
contiendra un termeproportionnel
à v dont le coefficient sera très voisin del’unité,
nous pourrons écrire la relationAppelons ~
ce quedevient t2 quand
on le diminuedu
terme constant eLdu terme
proportionnel
â vqui
yfigurent ;
nous pouvons alors écrire la re- lationprécédente
sous la formeF(v) désignant
une fonction de vcomposée uniquement
de termespério- diques
sans terme constant;quant
àl’équation qui
détermine Ty elle estfacile à former : ce sera, en
désignant
par k le coefficient du terme propor- tionnel à vdans t2,
If est d’ailleurs une fonction connue de
h , puisque,
si nousdésignons
le terme non
périodique
dansl~~ ,I ll ~~.~
nous devons avoirCette constante fi et aussi la constante l seront, par
suite,
déterminées enécrivant que la fonction T fournie par
l’équation précédente
ne contient ni iterme constant ni terme
proportionnel
à v. En outre, les constantes arbi- traires introduites parl’intégration
de cetteéquation
devront être choisies defaçon
que T s’annule en faisantd~
= o.Si,
entre les deux relations(5)
et(6),
nous éliminons maintenant letemps 1,
nous tombons sur la relationqui
lie v àv’,
relationqui
contientd’ailleurs la fonction r : en
appelant p le rapport f
des moyens mouvements,cette relation s’écrit
En
remarquant
quef (v’)
est de l’ordre dep’
etF(v)
de l’ordre de p, ouarrivera
facilement
parl’application
de la formule deLagrange,
au déve-loppement
de v’ en fonctionde v, développement
danslequel figurera
T.En
opérant
les substitutionsconvenables/on
ramènera finalementleséqua-
tions du mouvement à ne contenir que les fonctions inconnucs s, p Toute-
fois,
et c’est là une desplus grandes
difficultés duproblème,
ces fonctions nefigureront
pas seulement sous forme finie ou par leurs dérivées. Ellesfigure-
ront aussi sous le
signe f ,
et cela pour deux causes différentesqu’il
est néces-saire
d’indiqueii :
enpremier lieu,
par laprésence,
dans leséquations qui
déterminent s
et p,
del,. Integra , 1 e f d~ ft2 dv U2;
en secondlieu,
parla présence
de la fonction
F( v), qui
estégale ii f dv hu2,
au termeprès proportionnel
à v.6. Ces considérations
préliminaires
succinctementindiquées,
montronsmaintenant comment nous formerons les
équations
destinées à fournir les éléments du mouvement enpremière approximation
et comment aussi il~ faudra
diriger
lesapproximations
successives.En
premier lieu,
considéronsl’équation qui
détermine latangente
de la latitude s; c’est .Supposons qu’on
aitremplacé
toutes lesquantités qui
contiennent en fac-teur la masse
perturbatrice
par leursdéveloppements,
tels que nous lesavons
indiqués
dans les numérosprécédents (les quadratures impossibles
àeffectuer resteront d’ailleurs
simplement indiquées);
enayant égard à
laremarque
déjà
faitc queaxe
est dupremier
ordre parrapport
à sou s’
l’équation
pourra s’écrire sous la formeS, Si’ S2 désignant
des fonctions desquantités inconnues,
etS,qui
ne con-tient aucun terme où s
puisse
se mettre enfacteur,
est dupremier
ordrepar
rapport
à s’ et contientd’ailleurs,
commeSi’
la masseperturbatrice
enfacteur.
’
L’équation qui
déterminera la valeur de S enpremière approximation
sera celle que l’on déduit de la
précédente
en yremplaçant
les fonctionsS,
5f, S~
par leursparties
connues sans faire aucunehypothèse préalable
surla nature du mouvement
(à
lavérité,
on en fait une, maisindispensable :
la connaissance du moyen
mouvement).
Pour obtenir ces nouvelles fonc-tions,
on voitqu’il suffira,
dans lesdéveloppements
deS, S1’ S2’
de sup- poser lesquantités
p, s et T nulles : enparticulier,
lasupposition
de p = onous montre immédiatement
qu’il
faudra aussinégliger
la fonctiondésignée précédemment
par de sorte que la relation v e t v’ deviendraenfin,
comme nous supposons p = o o, ceci revient à supposer 1 = a,ct par suite à
prendre
pour valeur de laconstante p
l’unité.En
conséquence,
nous nous trouvons enprésence
d’uneéquation
de lamême forme que
( ~ ),
mais où les coefficients sontsupposés
des fonctionsconnues de v; il faut d’ailleurs avoir soin de remarquer que le coefficient de S a l’unité pour
partie indépendante
de la fonctionperturbatrice.
Nousmontrerons dans les
Chapitres
suivantsquclles
sont les méthodesproposées
par M.
Gyldén
pourintégrer
une telleéquation.
’
Remarquons seulement,
et cecis’appliquera
auxparagraphes suivants,
que, une fois
l’équation qui
fournira cettepremière
valeur de Sformée,
il nesera pas nécessaire de tenir
compte
de tonxs ses termes : il est manifeste eneffet
qu’il n’y
aura pasavantage
à conserver des termes connus à lavérité.,
mais
qui
seraient d’un ordre degrandeur
inférieur ou mêmecomparable
aceux que l’on est
obligé
denégliger
tout d’abord.Disons tout de suite aussi que, dans les
approximations suivantes,
leséquations qui
détermineront successivement les valeurs deplus
enplus approchées
de S seprésenteront toujours
dans la même forme : pour for-mer ces
équations,
il suffira en effet deremplacer
dans lesexpressions générales
des coefficients del’équation (7)
lesquantités
p., s et Tnégligées
tout d’abord par les valeurs
approchées
dont on sera actuellement en pos-session ;
laconstante p
seraremplacée
par sa valeurapprochée.
7. La formation de
l’équation
en p est un peu moinssimple
que celle del’équation
en S..L’équation (4) peut s’éciiire, quand
on yremplace
les dérivées
partielles
de la fonctionperturbatrice
par leursdéveloppe-
ments, sous la forme
Il, R, , R2
étant des fonctions connues de v, de p, s et T; en outre, R ne contient aucun terme où ppuisse
se mettre en facteur. s seraremplacé
par sa valeur
approchée
en fonction de v; et dans lapremière approxima-
tion on fera T = o : on fera de
même p
= o dans les fonctionsRf
etR2,
etpar
suite,
comme tout àl’heure,
p serapris égal
àl’unité;
comme tout àl’lleure, enfin,
remarquons que le coefficientR2
de p devientégal
àl’unité, quand
on suppose la masseperturbatrice
nulle..
R,
nous l’avonsdit,
ne contient pas de terme où ppuisse
se mettre enfacteur.
Cependant,
et c’est là cequi
rend la difficultéplus grande,
R n’estpas
indépendant
de p ; il suffit en effet de sereporter
à ce que nous avons dit à la fin du n° 5 pour vérifier que R renferme des termes de la forme//
désignant
un entierpositif, À
et A des constantes. Pour êtreplus
exact,il faudrait dire
que R (et
il en serait de même de la fonction S du numéroprécédent)
renferme des termes de la formemais il est
trop
facile de vérifier que,quel
que soit d’ailleurs ledegré d’ap- proximation auquel
on estdéjà arrivé,
on pourratoujours
dans ces termesremplacer s
et T par leurs valeursapprochées ;
on pourra aussiremplacer
de la même
façon p
par une valeurapprochée (zéro, lorsqu’il s’agit
de lapremière approximation), lorsque
n estsupérieur
àl’unité ;
mais il n’en vaplus
ainsilorsque
n estégal
àl’unité,
c’est-à-direlorsqu’il s’agit
de termesde la forme
ces termes, dont le coefficient est d’ordre
zéro ( abstraction
faite de la masseperturbatrice),
ont uneimportance capitale
et il estindispensable
d’en tenircompte
dès lapremière approximation : :. l’exemple
que nous traitonsplus
loin mettra d’ailleurs ce fait en lumière d’une
façot-
biendigne
d’attirerl’attention.
Voici la méthode
qu’emploie
M.Gyldén,
pour transformer ces termes et tenircompte
de leurpartie
laplus importante : l’équation précédente
peut être résolue parrapport
à p et fournir ainsi une valeur de p telle queSi nous
portons
cette valeur de p dansA) du,
nousobtenons,
pour
exprimer
cetteintégrale,
une sommed’intégrales
nouvelles rentrantdans les formes suivantes
(si
toutefois on neporte
son attention que sur cellesqui
seront parrapport
à p d’un ordre inférieur ausecond,
les autres,nous l’avons
déjà dit, pouvant
être évaluées parapproximation
sans aucuninconvénient) :
On remarquera d’ailleurs que, dans ces
intégrales,
les constantes À et Apeuvent
avoir dessignifications
absolument différentes de cellesqu’elles
ontdans le terme à
transformer;
elles servent seulement à caractériser untype
de fonctions.
En outre, il ne faudra pas oublier que les coefficients de tous ces termes
se trouveront contenir la masse
perturbatrice
enfacteur,
sauf unepartie
deceux de la forme
f sin(À
v -A) du, qui
seront d’ailleurs du second ordre parrapport
àS2,
et un autre, leplus important
de tous, savoirla fonction
R~
nediffère,
eneffet,
de l’unité que d’unequantité
de l’ordrede la masse
perturbatrice.
Comme le terme à transformer nefigure
lui-même dans
l’équation (8)
quemultiplié
par la masseperturbatrice,
il enrésulte que, à
part
les termes que nous venons designaler,
les autres serontdu second ordre par
rapport
à cette masse etpourront
êtrenégligés,
enpartie
du moins.Or
l’intégration
parparties
conduit à la relationC2 désignant
unequantité
constantequi, puisque
lesintégrales
sont effec-tuées sans l’addition d’aucune constante
arbitraire,
estégale
au terme nonpériodique
dans lafonction 03BB03C1 cos (03BB03BD - A) - d03C1 d03C1 sin (03BB03BD - A).
De même on a
C.
étant une constante; et aussiCo
étant encore une constante.°
Par
suite,
le terme à transformerA)
dvpeut
s’écrire sousla forme suivante :
dans cette formule
A~, A~,,
a sont des fonctions connues; le dernier sym- bolereprésente
une somme de termesqu’on
se contentera deremplacer
par des valeursapprochées;
et enfinAo
est une fonction enpartie
connue, enpartie inconnue, puisqu’elle dépend
des constantesCo, C~, C2 qui
sontinconnues ;
ces constantes seront aussiremplacées
àchaque approximation
nouvelle par leurs valeurs déterminées par
l’approximation précédente.
Ces substitutions
faites, l’équation précédente
sera résolue parrapport
à
fp A) du,
et la valeur obtenue seraportée
dansl’équation (8), qui
déterminep.
Nous n’avonsparlé
que de la transformation des termes tels quefp
sin(Àv - A) du;
il seprésente aussi, provenant
de la fonctionF(v),
un terme de la formefp dv;
il est clair que la même méthodes’ap- pliquera
à sa transformation.Le même calcul
répété
àchaque approximation nouvelle,
en tenantcompte
des valeurs obtenues dansl’approximation précédente
par les quan- tités inconnues et les constantesindéterminées,
conduiratoujours
manifes-tement à des
équations
de la mêmeforme,
formequi
est aussi celle deséquations qui
déterminent latangente
de la latitude s,R, Rf, R2 désignant
des fonctions connuesde v,
etR2
devenantégal
àl’unité, quand
on suppose la masseperturbatrice
nulle.8. Arrivons enfin à la détermination de
l’équation
en T, soitcomme nous l’avons
dit,
k est une fonction connue defi.,
etl’intégration
doit être effectuée de
façon
que T ne contienne ni terme constant ni termeproportionnel
à v.Dans cette
équation, ~ figure
sous forme finie dans les termes de la formecos(03BBv
-f-q03C4-A), q
étant unentier ;
ces termes s’écrirontet
sinql
et cosq03C4 serontdéveloppés
en séries suivant lespuissances
de 03C4;alors,
enremplaçant p
et s par des valeursapprochées déjà déterminées, l’équation (10) peut
se mettre sous la formeles fonctions
T, T, , T2
étant toutes trois des fonctions connues de v et desconstantes l et
h, T, et T 2
contenant, > en outre, > lesquantités
inconnues,-
ct 1;; dans la
première approximation,
on fera cesquantités égales
à zérodans ces
fonctions;
dans lesapproximations suivantes,
on lesremplacera par leurs
valeursapprochées déjà
connues.On aura donc
toujours
affaire à deséquations
dutype ( I I ~,
lessymboles T, Ti, T 2 représentant
des fonctions connues de v.Cette
équation (I I)
rentre, àplusieurs points
de vue, dans une classedifférente du
type
communà (~~ et à (g);
la raison en est de ceque T2,
lecoefficient de ,
est de l’ordre de la masseperturbatrice,
tandis que, dans leséquations précédentes,
les fonctionscorrespondantes S2
etT~
se rédui-saient à l’unité pour nl’ = o ; de
plus, Ti
est de l’ordre de p, et non pas,comme
Si
etRi ,
de l’ordre de la fonctionperturbatrice.
Enfin il faut re-marquer que, si
l’on y
T faitpartout
r = o, sans yrem lacer
d’ailleurs‘~T
par une valeur
approchée, l’équation (11)
devientintégrable ;
en se repor-tant aux numéros
précédents,
on voit eneffet, immédiatement,
que, danscette
hypothèse,
on aIl résulte de là que, dans la
plupart
des cas, on pourra se contenterd’intégrer l’équation (I 1)
de cettefaçon,
parapproximations
successives ou,plus simplement,
cequi
revient aumême,
decalculer,
conformément à la théorieordinaire,
letemps
par la formuleles diverses
quantités
inconnuesqui figurent
dans cette formule étant rem-placées
par leurs valeurs deplus
enplus approchées.
Toutefois il sera
préférable
de recourir àl’équation ( 11 ),
telle que nous l’avonsécrite
’lorsque,
’ dans~~ d v
~figureront
des termes de la formeA), À
étant trèspetit,
c’est-à-direlorsqu’on
craindra l’introduc- tion par la formule(12)
depetits
diviseursd’intégration.
Cependant
on pourraprofiter
del’avantage
offert parl’équation (11)
de
s’intégrer
sans difficultélorsqu’on
ynéglige
le termeT? ~c;
à ceteffet,
posant
.nous déterminerons
respectivement
ces trois nouvellesquantités
par leséquations
-La
première
de ceséquations,
linéaire et dupremier
ordre parrapport s’intègre immédiatement;
a laseconde,
yInéquation (13),
feral’objet
d’une étude