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Existence globale pour un fluide inhomogène

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

AN N A L

E S

E D L ’IN IT ST T U

F O U R IE R

ANNALES

DE

L’INSTITUT FOURIER

Hammadi ABIDI & Marius PAICU

Existence globale pour un fluide inhomogène Tome 57, no3 (2007), p. 883-917.

<http://aif.cedram.org/item?id=AIF_2007__57_3_883_0>

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Article mis en ligne dans le cadre du

(2)

EXISTENCE GLOBALE

POUR UN FLUIDE INHOMOGÈNE

par Hammadi ABIDI & Marius PAICU

Résumé. — Dans cet article on s’intéresse à l’existence et l’unicité globale de solutions pour le système de Navier-Stokes à densité variable, lorsque la donnée initiale de la vitesse est dans l’espace de Besov homogène de régularité critique B−1+

N p

p,1 (RN). Notons que ce résultat fait suite aux résultats de H. Abidi qui a gé- néralisé le travail de R. Danchin. Toutefois, dans les travaux antérieurs, l’existence de la solution est obtenue pour1< p <2Net l’unicité est démontrée sous l’hypo- thèse plus restrictive1< p6N.Notre résultat répond à la question de l’existence pour tout1< p <+∞et de l’unicité dans la plage1< p62N.L’intérêt de ce théorème est qu’on obtient alors des espaces de régularité d’indices négatifs, dans lesquels toute donnée initiale devient petite en présence des fortes oscillations.

Abstract. — In this article we are interested in the existence and global uniqueness of the solution for the equation of inhomogeneous fluid, when the ini- tial velocity is in the critical homogeneous Besov spaceB−1+

N p

p,1 (RN). Let us note that this result followed upon the results of H. Abidi which generalized the work of R. Danchin. However, the existence of solutions is obtained when1< p <2N and uniqueness is shown under more restrictive assumption 1< p6 N.Our re- sult resolves the question of the existence for all 1 < p < +∞and uniqueness for 1< p 62N. As an interesting application of this theorem, we obtain global existence for oscillating initial data.

1. Introduction

Dans cet article, nous allons étudier l’équation de Navier-Stokes inho- mogène, qui modélise l’évolution d’un fluide visqueux, incompressible et à densité variable. Ce système a déjà été étudié par plusieurs auteurs, et on

Mots-clés :équations de Navier-Stokes inhomogènes, existence globale, unicité.

Classification math. :35Q30, 35B30, 76D03, 76D05.

(3)

trouve une riche littérature (voir par exemple, [1], [2], [12], [8] [13], [15], [19], [21], [25],...). Rappelons le système

(INS)





tρ+ div(ρu) = 0

t(ρu) + div(ρu⊗u)−2 div µ(ρ)M

+∇Π =ρf divu = 0

(ρ, u)|t=0= (ρ0, u0), oùM = 12 ∇u+t∇u

, ρ est la densité, uest le champ de la vitesse, Π est la pression etµ est la viscosité qui est fonction régulière strictement positive et peut dépendre de la densité.

On va rappeler brièvement les résultats déjà connus sur ce système. Tout d’abord, on a des résultats "à la Leray" sur l’existence globale des solutions faibles. La démonstration repose sur des méthodes de compacité et sur l’estimation d’énergie suivante :

k√

ρu(t)k2L2(RN)+ 2 inf

x µ(x) Z t

0

k∇u(s)k2L2(RN)ds6k√

ρ0u0k2L2(RN), valable pour les solutions régulières. Les solutions faibles ont été construites par P.-L. Lions [21] et par B. Desjardins [13]. Dans [14] est étudiée l’exis- tence d’une solution faible globale lorsque la viscosité est variable. D’autre part, même en dimension deux, l’unicité de ces solutions reste une ques- tion ouverte, même lorsque la viscosité est constante. Citons à présent le résultat de R. Danchin [12] dans le cas de la viscosité constante, qui montre que le système est globalement bien posé en dimension deux, lorsque (ρ−10 −1, u0)∈H1+α(R2)×Hα(R2)pourα >0.

Dans la suite, on va discuter les résultats sur les solutions fortes dans le cas de la viscosité constante. Les premiers résultats on été obtenus, par La- dyzhenskaya et Solonnikov [20] sur un domaine bornéΩavec condition de Dirichlet aux bords, dans le cadre de l’espace de SobolevW2−2q,q (q > N, N = 2,3) et pour une densité régulièreρ0∈C1(Ω).Récemment, R. Dan- chin [11], a étudié ce système dans les espaces de Besov homogènes de régularité critique. Notons que le système a une invariance par changement d’échelle, c’est-à-dire, si (ρ, u) est une solution du système avec donnée initiale(ρ0, u0), alors

(ρ, u)λ= (ρ(λ2·, λ·), λu(λ2·, λ·))

est aussi une solution du système (IN S), avec donnée initiale (ρ0(λ·), λu0(λ·)).Ainsi l’espace invariant par ce changement d’échelle est (ρ, u)∈ B2,1N2 ×B2,1−1+N2.R. Danchin obtient pour le système de Navier-Stokes inho- mogène un théorème à la Fujita-Kato, en montrant l’existence et l’unicité

(4)

locale pour des données initiales quelconques dans ces espaces critiques et l’existence et l’unicité globale pour des données initiales petites. Récem- ment, H. Abidi [1] a traité le cas d’une viscosité variable et obtient des solutions dans les espaces de Besov construits sur lesLp.Il obtient le théo- rème suivant (concernant la définition de l’espace de Besov homogèneBp,rs voir la définition 2.1).

Théorème 1.1. — [1]Soient1< p <2N,0< µ6µ, u0∈B

N p−1 p,1 (RN) avec divu0 = 0, f ∈ L1loc(R+;B

N p−1

p,1 (RN)) et a0 = ρ1

0 −1 ∈ B

N p

p,1(RN).

Alors il existe une constante positivecdépendant deN, pet de la fonction µtelle que si

ka0k

B

N p p,1

6c,

il existe un T ∈ (0,+∞] tel que le système (IN S) admet une solution (a, u,∇Π)vérifiant

a∈Cb([0, T);B

N p

p,1), u∈Cb([0, T);B

N p−1

p,1 )∩L1(0, T;B

N p+1 p,1 ), et ∇Π∈L1(0, T;B

N p−1 p,1 ).

De plus, cette solution est unique lorsque1< p6N.D’autre part, il existe une constantec0 strictement positive dépendant deN, µet ptelle que si

ku0k

B

N p−1 p,1

+kfk

L1(R+;B

N p−1

p,1 )6c0µ1 avecµ1=µ(1),alorsT = +∞.

Toutefois, pour le système de Navier-Stokes homogène (ρ = cste), on connaît l’existence et l’unicité globale de la solution pour des données initiales petites dans l’espace de Besov homogèneB−1+

N p

p,1 (RN)pour tout 1< p <∞(voir [4]). Le résultat de Cannone-Meyer-Planchon, généralise le théorème classique de Fujita- Kato [17], qui assure l’existence et l’unicité de la solution dans l’espace de Sobolev homogèneH12(R3),respectivement le théorème de Kato [18] d’existence et unicité dans l’espaceL3(R3),à des espaces de Besov d’indice négatif. L’intérêt d’un tel résultat vient du fait qu’une donnée initiale de norme grande dans l’espace L3(R3)devient pe- tite en présence des oscillations dans la norme de l’espaceB−1+

N p

p,1 lorsque N < p <+∞. En particulier, on obtient que les oscillations rapides de la donnée initiale stabilise le système de Navier-Stokes classique dans le sens que le flot engendré existe globalement en temps. Plus précisément, on a :

(5)

Théorème 1.2. — [4] Soient1 < p <+∞ et u0 ∈B

N p−1

p,1 (RN)champ de divergence nulle. Alors il existe un temps T >0 tel que le système de Navier-Stokes classique admet une unique solution

u∈Cb

[0, T);B

N p−1 p,1

∩L1 0, T;B

N p+1 p,1

. De plus, il existe une constantec >0 assez petite telle que si

ku0k

B

N p−1 p,1

6cν alors il existe une unique solution globale en temps

u∈Cb

R+;B

N p−1 p,1

∩L1 R+;B

N p+1 p,1

.

Dans cet article, nous allons démontrer l’existence et l’unicité globale de la solution pour un système à densité variable lorsque la donnée initiale est fortement oscillante. Pour cela, il faudra travailler dans un espace d’in- dice de régularité négatif. Notons que le résultat de [1] ne permet pas de construire une solution globale unique pour des données dans des espaces d’indice négatif, puisqu’on a l’unicité de la solution uniquement dans le cas 1< p 6N. Notons aussi qu’on a l’existence d’une solution globale faible lorsque N < p < 2N pour des données petites. Dans cet article, on va démontrer qu’en fait, le système(IN S)est globalement bien posé pour des données initiales oscillantes, lorsque ρ1

0 −1 ∈ B

N p1

p1,1 et u0 ∈ B

N p2−1 p2,1 avec sup(p1

1,p1

2)6 inf(p1

1,p1

2) +N1 et p1

1 +p1

2 > N2. Notons qu’on obtient les résultats de H. Abidi [1] comme cas particulier de notre théorème en faisant p1 =p2. L’amélioration obtenue dans notre résultat vient exactement du fait de travailler avec la densité et le champ de la vitesse dans des espaces de Besov construits sur des espaces de Lebesgue différents. La méthode de la démonstration s’appuie sur l’effet régularisant pour l’équation de la chaleur (pour plus de précisions voir [6]). Plus précisément on dispose d’un résultat d’analyse harmonique dû à R. Danchin [10], qui est une inégalité du type inégalité de Poincaré pour les fonctions localisées en fréquences. Cela nous permet de gagner deux dérivées sur la solution de l’équation de la chaleur à partir du laplacien, et donc, pour une donnée initiale deB−1+

N p

p,1 (RN)on trouve que la solution appartient à l’espaceL1([0, T];B1+

N p

p,1 ).D’autre part, notons que le fait de travailler avec des champs de vecteurs qui sont dans les espaces de BesovL1t(B1+

N P

p,1 )permet d’avoir un champ L1t(Lip) et cela est fortement utile lorsqu’on étudie l’équation de transport vérifiée parρ.

C’est la raison principale pour laquelle on ne peut pas travailler avec une donnée initialeu0∈B−1+

N

p,r p pour r >1.

(6)

Dans la suite, on s’intéresse à l’étude du système (IN S) avec viscosité constante et à des solutions à densité strictement positive. Notons que la conditioninf

x ρ(t, x) > 0 est vérifiée dès que inf

x ρ(0, x) > 0 car ρ(t, x) vérifie une équation de transport par un champ lipschitzien et de divergence nulle, ce qui implique queinf

x ρ(t, x) = inf

x ρ(0, x). On peut ainsi effectuer le changement d’inconnue a = 1ρ −1. Le système devient (en supposant µ= cste)

(]INS)





ta+u· ∇a= 0

tu+u· ∇u+ (1 +a) ∇Π−µ∆u

=f divu= 0

(a, u)|t=0= (a0, u0).

Avant d’énoncer les résultats, on rappelle que l’opérateur de Leray P est le projecteur orthogonal sur les champs à divergence nulle. On note Q= I− P le projecteur sur les champs de type gradient. Notre résultat principal est le suivant :

Théorème 1.3. — Soient 1 6 p1 < ∞ et 1 < p2 < ∞ tels que sup(p1

1,p1

2) 6 N1 + inf(p1

1,p1

2). Il existe une constante c dépendant de N, p1 et p2 telle que pour u0 ∈ B−1+

N p2

p2,1 (RN) avec divu0 = 0, f ∈ L1(R+;B−1+

N p2

p2,1 (RN))tel queQf∈L2(R+;B−2+

N p2

p2,1 (RN))eta0∈B

N p1

p1,1(RN)

ka0k

B

N p1 p1,1

6c, les assertions suivantes sont vraies.

Si p1

1 +p1

2 > N1, alors il existe T ∈(0,+∞] tel que le système (]IN S) admette une solution(a, u,∇Π)vérifiant

a∈Cb [0, T);B

N p1

p1,1

∩LeT(B

N p1

p1,1), u∈Cb([0, T);B−1+

N p2

p2,1 )∩L1T(B1+

N p2

p2,1 )∩LeT (B−1+

N p2

p2,1 ) et ∇Π∈L1T(B−1+

N p2

p2,1 ).

De plus, il existe une constantec0 strictement positive dépendant de N et ptelle que si

ku0k

B

N p2−1 p2,1

+kfk

L1(R+;B

N p2−1 p2,1 )6c0µ,

alorsT = +∞.En outre, cette solution est unique lorsque N2 6 p11 +p1

2. Remarque 1.4. — Remarquons que si p1 = p2, alors on retrouve le théorème 1.1 dans le casµ= cste.

(7)

Remarque 1.5. — Notons aussi que ce théorème nous permet de cons- truire une solution (locale en temps en général, respectivement globale lorsque la donnée initiale est petite devant la viscosité), pouru0∈B−1+

N p2

p2,1

(RN)et pour tout1< p2<+∞. En effet, il suffit par exemple de considérer la densité telle quea0−10 −1∈BN1 1(RN)lorsqueN 6p2<+∞,dans le cas1< p2< Non peut prendre par exemplep1=p2(d’autre choix sont possibles, notamment il suffit quep1 vérifiesup(1,NN p+p2

2)6p16NN p−p22).

D’autre part, on obtient une unique solution pour toutu0∈B−1+

N p2

p2,1 (RN) pour tout 1 < p2 6 2N, pour cela il suffit par exemple de considérer a0−10 −1∈B

N p1

p1,1(RN)avecp1 = 2N3 lorsqueN 6p262N, et lorsque 1< p2 < N,il suffit de prendre par exemple p1=p2 (plus généralement,

1

p1 ∈[sup(p1

2N1,N2p1

2),inf(1,N1 +p1

2)]).

Remarque 1.6. — En particulier, le théorème 1.3 implique l’existence d’une unique solution globale pour le système (IN S), lorsque la donnée initiale(ρ0, u0)est de la forme

x∈infR3

ρ0>0, a0−10 −1∈ S(R3) et u0= sin x3

ε

(−∂2φ, ∂1φ,0), avec φ ∈ S(R3), a0 de norme petit et ε > 0 assez petit. En effet, il est facile à vérifier l’affirmation suivante. Soientφ∈ S(RN),k∈RN, |k| 6= 0 et (σ, p, r)∈R+×[1,∞)2.Alors, la fonction φε(x) = φ(x)eix·k/ε petite dans l’espaceB−σp,r.Plus précisément on a

εkB−σ

p,r 6C(φ)εσ, oùC(φ) =kφkBp,rσ .

Remarque 1.7. — En suivant la même démarche que [1] et en utilisant le fait que l’espace de Besov est stable par l’action d’une fonctionC(voir par exemple [22]), le théorème précédent reste valable lorsqueµdépend de la densité de manière régulière sous l’hypothèse supplémentairep16p2. Pour éviter les complications techniques on a choisi de donner la démonstration uniquement dans le cas où la viscosité est constante.

2. Notations et définitions 2.1. Notations

On dit que A .B s’il existe une constante c strictement positive telle que A 6 cB, et A ≈ B si A . B et B . A. Soient X un espace de

(8)

Banach etp∈[1,∞],on désigne parLp(0, T;X)l’ensemble des fonctionsf mesurables sur(0, T)à valeurs dansX,telles quet7−→ kf(t)kX appartient àLp(0, T).On noteC([0, T);X)l’espace des fonctions continues de[0, T)à valeurs dansX etCb([0, T);X)=efC([0, T);X)∩L(0, T;X).On désigne parp0 l’exposant conjugué depdéfini par 1p+p10 = 1.

2.2. Théorie de Littlewood-Paley

Dans cette section, nous allons rappeler brièvement la décomposition de Littlewood-Paley homogène et définir les espaces fonctionnels dans lesquels nous allons travailler. Pour cela, nous utilisons une décomposition dyadique de l’unité (voir par exemple [5]). Soientϕet χ∈C telles que suppϕ⊂ {34 6|ξ|6 83},suppχ⊂ {|ξ|643} et

X

q∈Z

ϕ(2−qξ) = 1 ∀ξ6= 0 et χ(ξ) = 1−X

q∈Z

ϕ(2−qξ).

On définit les opérateurs de localisation en fréquences ∆q et Sq deL(S0) par :

q u=ϕ(2−qD)u pour tout q∈Z, Squ=χ(2−qD)u= X

p6q−1

pu pour tout q∈Z.

Notons que pour une distribution tempérée u∈ S0(RN), la fonction ∆qu est une fonction analytique à croissance lente. Si de plus, il existe un réels tel queu∈Hs(RN), alors on a∆quappartient à l’espace ∩σ∈RHσ(RN).

De plus, on a :

u=X

q∈Z

qu ∀u∈ S0(RN)/P[RN]

oùP[RN]est l’ensemble des polynômes (voir par exemple [23]). Par ailleurs, la décomposition de Littlewood-Paley vérifie la propriété de presque ortho- gonalité :

(2.1)

kqu≡0 si |k−q|>2 et ∆k(Sq−1u∆qu)≡0 si |k−q|>5.

Définition 2.1. — Soient s∈ R, (p, r)∈[1,+∞]2 et u∈ S0(RN), on note

kukBsp,r ef

= X

q∈Z

2rqsk∆qukrLp

1r

(9)

avec le changement habituel pour r = +∞. On définit l’espace de Besov homogèneBsp,r(RN)par :

Bp rs ={u∈ S0(RN) | kukBp rs <+∞}, lorsque s < Np ou s= Np et r= 1.

Bp rs ={u∈ S0(RN) | ∀ |α|=k, ∂αu∈Bs−kp r }, lorsque Np +k6 s < Np +k+ 1,k∈N, ous= Np +k+ 1et r= 1.

Comme conséquence de l’inégalité de Bernstein (voir par exemple [5]) et par définition deBp,rs on a la proposition suivante :

Proposition 2.2.

(i) Il existe une constantec strictement positive telle que

(2.2) c−1kukBs

p,r 6k∇ukBs−1

p,r 6ckukBs p,r. (ii) Pourp16p2et r16r2, on aBps1,r1 ,→Bs−N(

1 p1p1

2) p2,r2 . (iii) Sip∈[1,∞],alorsB

N p

p,1,→B

N

p,∞p ∩L.

(iv) Interpolation réelle :(Bp,rs1, Bp,rs2)θ, r0 =Bp,rθs20+(1−θ)s1 pour0< θ <1 (voir par exemple[24]).

Proposition 2.3. — Soient p1, p2, r ∈ [1,+∞], (s1, s2) ∈ R2 et p ∈ [1,+∞],alors on a les inégalités suivantes :

si 1p 6 p11 +p1

2 ets1+s2+Ninf 0,1−p1

1p1

2

>0,alors

R(u, v)

B

s1 +s2 +N pN

p1N p2 p,r

.kukBs1

p1,rkvkBs2 p2,∞. Si 1p 6p11+p1

2, s1+s2= 0et p1

1 +p1

2 61, alors

R(u, v) B

N pN

p1N p2 p,∞

.kukBs1

p1,1kvkBs2 p2,∞. Si 1p 6p12+λ1 61avecλ∈[1,∞] etp16λ,alors

kTuvk

Bs1 +s2 +

N pN

p1N p2 p,r

.kvkBs2 p2,r

 kukBs1

p1,∞ sis1+Nλ < Np

1

kukBs1

p1,1 sis1+Nλ = Np

1

et

kTuvk

B

s1 +s2 +N pN

p1N p2 p,r

.

 kvkBs2

p2,∞kukBs1

p1,r si s1+Nλ <pN

1

kvkBs2

p2,rkukBs1

p1,1 si s1+Nλ =pN

1.

(10)

Remarque 2.4. — Des lois de produits de ce type ont été déjà données par exemple dans [6] et [24].

Preuve. — D’après la décomposition de J.-M. Bony [3], on a : uv=Tuv+Tvu+R(u, v)

avec

Tuv=X

q∈Z

Sq−1u∆qv et R(u, v) =X

q∈Z

qu∆eqv

où∆eqv= (∆q−1+ ∆q+ ∆q+1)v.On applique l’opérateur∆k sur R(u, v), on trouve

kR(u, v) = X

k−q63

kqu∆eqv . Pour étudier le terme de reste il y a deux cas : p1

1 +p1

2 61 et1< p1

1 +p1

2. Si p1

1 + p1

2 6 1, grâce aux inégalités de Bernstein et de Hölder, on a la majoration suivante :

k∆kR(u, v)kLp.2N k(p11+p121p) X

k−q63

k∆qukLp1k∆eqvkLp2. Et par suite

2k(s1+s2+NppN1pN2)k∆kR(u, v)kLp

. X

k−q63

2(k−q)(s1+s2)2qs1k∆qukLp12qs2k∆eqvkLp2,

ainsi l’inégalité de Young implique que2k(s1+s2+NppN1pN2)k∆kR(u, v)kLp

`r(Z),dès ques1+s2>0 lorsque p1

1 +p1

2 61.

Maintenant si 1 < p1

1 +p1

2, alors p2 6p01 avecp01 l’exposant conjugué dep1,c’est-à-dire, p1

1 +p10 1

= 1,et par suite les inégalités de Bernstein de Hölder impliquent

k∆kR(u, v)kLp.2N k(1−1p) X

k−q63

k∆qukLp1k∆eqvk

Lp01

.2N k(1−1p) X

k−q63

k∆qukLp12N q(

1 p2p10

1

)k∆eqvkLp2.

On remplace p10 1

par1−p1

1, on trouve 2k(s1+s2+NppN1pN2)k∆kR(u, v)kLp

. X

k−q63

2(k−q)(s1+s2+N−pN1pN2)2qs1k∆qukLp12qs2k∆eqvkLp2,

(11)

enfin l’inégalité de Young implique que2k(s1+s2+NppN1pN2)k∆kR(u, v)kLp

`r(Z)dès que s1+s2+N −Np

1pN

2 >0. On suit la même démarche que dans le premier cas, on en déduit la deuxième inégalité sur le terme du reste car on a besoin seulement de2k(NppN1pN2)k∆kR(u, v)kLp∈`(Z).

Pour le terme de paraproduit, on a :

kTuv= X

|k−q|64

k Sq−1u∆qv .

Démontrons maintenant les inégalités sur le paraproduit. Si 1p 6 p12+λ1 6 1avecp16λ.Alors les inégalités de Hölder et de Bernstein impliquent :

k∆kTuvkLp.2kN(p12+λ11p) X

|k−q|64

kSq−1ukLλk∆qvkLp2.

Mais par définition de l’opérateurSq et l’inégalité de Bernstein, on a l’es- timation suivante :

kSq−1ukLλ.2q(pN1Nλ−s1)

 kukBs1

p1,∞ sis1+Nλ < Np

1

kukBs1

p1,1 sis1+Nλ = Np

1. Remarquons que siu∈Lλ, alors :

kSq−1ukLλ .kukLλ. Et par suite, on a :

kTuvk

B

s1 +s2 +N pN

p1N p2 p,r

.kvkBs2 p2,r

 kukBs1

p1,∞ sis1+Nλ < Np

1

kukBs1

p1,1 sis1+Nλ = Np

1. L’autre inégalité se démontre de la même manière mais on utilise le fait que 2q(s1+NλpN1)Sq−1u∈ `r(Lλ),sis1+Nλ < pN

1 et dans`1(Lλ),sis1+Nλ = Np

1. En effet, sis1+Nλ < pN

1,alors : kSq−1ukLλ . X

j6q−2

2j(pN1Nλ−s1)2js1k∆jukLp1

. 2q(pN1Nλ−s1) X

j6q−2

2(j−q)(pN1Nλ−s1)ajkukBs1 p,r

6 C2q(pN1Nλ−s1)˜aqkukBs1 p,r, où˜aj = P

j6q−2

2(j−q)(pN1Nλ−s1)aj∈`r(Z), lorsques1+Nλ < Np

1,sinon, c’est- à-dire,s1 + Nλ = pN

1,on akSq−1ukLλ .kukBs1

p,1.D’où la proposition.

Comme conséquence de la proposition précédente, on a le corollaire sui- vant.

(12)

Corollaire 2.5. — Soient (p, p1, p2, r, λ1, λ2) ∈ [1,∞]6 tels que 1p 6

1 p1 +p1

2, p12, p21, 1p 6 p11 +λ1

1 61 et 1p 6 p12 +λ1

2 61.Alors on a les inégalités suivantes :

si s1+s2+Ninf(0,1− p1

1p1

2) >0, s1+λN

2 < pN

1 et s2+ λN

1 < Np

2. Alors :

(2.3) kuvk

B

s1 +s2−N( 1p1+ 1p21 p) p,r

.kukBs1

p1,rkvkBs2 p2,∞, lorsques1+λN

2 = pN

1 (resp. s2+ λN

1 = pN

2)on remplacekukBs1

p1,rkvkBs2 p2,∞

(resp. kvkBs2

p2,∞)parkukBs1

p1,1kvkBs2

p2,r (resp. kvkBs2

p2,∞∩L), sis1+λN

2 = pN

1

ets2+λN

1 =pN

2 on prendr= 1.

Si s1+s2= 0, s1∈(λN

1pN

2,Np

1λN

2]et p1

1 +p1

2 61,alors :

(2.4) kuvk

B

−N( 1p1+ 1p21 p) p,∞

.kukBs1

p1,1kvkBs2 p2,∞. Si|s|< Np pour p>2 etNp0 < s <Np sinon, alors : (2.5) kuvkBp,rs .kukBp,rs kvk

B

N p,∞p ∩L

. Sis+N−Np >0, alors on a :

(2.6) kuvkBs

p,r.kuk

L2∩Bs+N−

N p 2,r

kvk

L2∩Bs+N−

N p 2,r

.

Remarque 2.6. — En général dans la suitepsera égal à p1 ou àp2 et

1 λ = p1

1p1

2 sip16p2, respectivement λ1 = p1

2p1

1 sip26p1.

Pour étudier le système (]IN S) nous avons besoin d’utiliser l’effet ré- gularisant de l’équation de la chaleur. Pour cela on introduit les espaces LeρT(Bp,rs )découverts par J.-Y. Chemin et N. Lerner dans [7].

Définition 2.7. — Soient s ∈ R,(r, ρ, p) ∈ [1,+∞]3 et T ∈]0,+∞], on dit alors quef ∈LeρT(Bp,rs ),si

kfk

eLρT(Bsp,r) ef

= X

q∈Z

2qrsZ T 0

k∆qf(t)kρLpdtrρ1r

<∞, avec le changement usuel sir=∞.

Pour θ∈[0,1], on a :

(2.7) kuk

LeρT(Bsp,r)6kukθ

LeρT1(Bp,rs1)kuk1−θ eLρT2(Bp,rs2)

avec 1ρ = ρθ

1 +1−θρ

2 ets=θs1+ (1−θ)s2.

(13)

Remarquons que l’inégalité de Minkowski, implique que : kuk

LeρT(Bsp,r)6kukLρ

T(Bsp,r) si ρ6r et kukLρ

T(Bsp,r)6kuk

LeρT(Bsp,r) si r6ρ.

Remarque 2.8. — Le corollaire 2.5 reste vrai dans les espacesLeρT(Bp,rs ).

Par exemple, on a : kuvk

eLρt(Bsp,r).kuk

eLρt1(Bp,rs )kvk eLρ2(B

N p,∞p ∩L)

1ρ = ρ1

1 + ρ1

2 et |s| < Np lorsque p> 2 respectivement −Np0 < s < Np sinon.

3. Estimations pour l’équation de transport et pour l’équation de Stokes

On remarque que le système de Navier-Stokes avec densité variable(INS)g est formé par une équation de transport sur la densité et par une équation de Stokes sur le champ de la vitesse. On commence ainsi par donner les estimations nécessaires pour l’équation de transport et pour le système de Stokes non stationnaire :

Proposition 3.1. — Soient (p1, p2) ∈ [1,+∞]2, s ∈]−1− Np

2,1 + Ninf(p1

1,p1

2)[si p1

1+p1

2 61ets∈]−1−pN0 1

,1 +Ninf(p1

1,p1

2)[si p1

1+p1

2 >1 p01l’exposant conjugué dep1(resp. s= 1 +Ninf(p1

1,p1

2))etr∈[1,+∞]

(resp. r = 1). Soit u un champ de vecteurs à divergence nulle tel que

∇u ∈ L1(0, T; B

N p2

p2,r∩L) (resp. u ∈ L1(0, T; B

N p2+1

p2,1 )). Supposons que ρ0 ∈ Bps

1,r, f ∈ L1(0, T;Bps

1,r). Soit ρ ∈ L(0, T;Bps

1,r)∩C([0, T]; S0) une solution du système suivant :

tρ+u· ∇ρ=f, ρ|t=00.

Alors il existe une constanteC strictement positive dépendant deN et s telle que :

(3.1) kρk eLT(Bps

1,r)6eCU(t)0kBsp

1,r + Z t

0

kf(τ)kBsp

1,rdτ , U(t) = Rt

0k∇u(τ)k

B

N p2 p2,r∩L

dτ.(resp. U(t) = Rt 0ku(τ)k

B

N p2+1 p2,1

).

(14)

Preuve. — On applique∆qà l’équation, après on multiplie par|∆qρ|p1−2

qρ. On obtient : 1

p1

d

dtk∆qρkpL1p1+ Z

q(u· ∇ρ)|∆qρ|p1−2qρ dx6k∆qfkLp1k∆qρkpL1p−11

D’après la décomposition de Bony, on peut écrire :

q(u· ∇ρ) = ∆q(Tuiiρ) + ∆q(Tiρui) + ∆q(R(ui, ∂iρ)).

D’autre part, le terme∆q(Tuiiρ)peut s’écrire à l’aide des commutateurs : Sq−1u· ∇∆qρ+ X

|q−q0|61

(Sq0−1−Sq−1)u· ∇∆qq0ρ

+ X

|q−q0|64

[∆q, Sq0−1u]· ∇∆q0ρ.

En tenant compte du fait que : Z

Sq−1u· ∇∆qρ|∆qρ|p1−2qρ dx= 0.

On injecte cela dans l’estimation sur l’équation de transport et on trouve : 1

p1

d

dtk∆qρkpL1p1 6(kFqkLp1 +k∆qfkLp1)k∆qρkpL1p−11

avec : Fq

ef

= ∆q( X

|q−q0|64

q0u· ∇Sq0−1ρ) + ∆q( X

q0>q−3

q0u· ∇∆eq0ρ)

+ X

|q−q0|61

(Sq0−1−Sq−1)u· ∇∆qq0ρ+ X

|q−q0|64

[∆q, Sq0−1u]· ∇∆q0ρ

où∆eq = ∆q−1+ ∆q + ∆q+1. Commedivu = 0, alors si p1

1 +p1

2 6 1 les inégalités de Bernstein et de Hölder, donnent :

k∆q(∆q0u· ∇∆eq0ρ)kLp1 .2qk∆q(∆q0u∆eq0ρ)kLp1

.2q(1+pN2)k∆q0ue∆q0ρk

L

p1p2 p1 +p2

.2q(1+pN2)k∆q0ukLp2k∆eq0ρkLp1. Vu que :

k∆eq0ρkLp1 62−q0saq0kρkBsp

1,r

oùaq0 ∈`r. Comme la transformée de Fourier de ∆q0uest localisée dans une couronne2q0C, alors :

k∆q0ukLp2 .2−q

0(pN

2+1)

k∇uk

B

N p2 p2,∞

.

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