A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
M ICHEL C HEVRETON
Élimination des contraintes dans le lagrangien gravitationnel
Annales de l’I. H. P., section A, tome 4, n
o2 (1966), p. 119-138
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, p. 119-1
Élimination des contraintes dans le lagrangien gravitationnel
Michel CHEVRETON
(Institut
HenriPoincaré, Paris).
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. IV, n° 2, 1966,
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - On étudie comment écrire le
lagrangien gravitationnel
enfonction de variables non liées par des contraintes. Ceci est fait en
dévelop- pant
lespotentiels
degravitation
en série(sous
formed’exponentielles)
surune
métrique
auxiliaire. Cette dernière et les variables dechamp
sont choisiesde telle sorte que les
développements
soientsimples
ettoujours convergents
même pour deschamps
non faibles. On étudie lesspineurs
sur une variétémunie de deux
métriques
et on donne ledéveloppement
en série dulagrangien
d’interaction avec le
champ
de Dirac.SUMMARY. - It is shown how to write the
gravitational lagrangian
as afunction of variables not connected
by
constraints. This is doneby expand- ing
thegravitational potentials
as a power series(in exponentials)
withrespect
to anauxiliary
metric. The latter and thedynamic
variables arechosen in such a way that the series converges even for
strong
fields.Spinors
on a manifold endowed with two metrics are
studied,
and the sei ies expan- sion of thelagrangian
for interaction with a Dirac field isgiven.
1 INTRODUCTION
1.1 L’existence de contraintes
algébriques.
Nous voudrions commencer par faire ressortir une difficulté
qui
sepré-
sente en relativité
générale
et àlaquelle
on neprête
souvent pas attention.Le
champ
degravitation
étant décrit par lespotentiels
leséquations
du
champ
contiennent non seulement les variables mais aussi les quan- tités(~) gv~
liées auxprécédentes
par les relations :L’existence de ces contraintse
algébriques
entre les variables gV{J. et g03BDn’apparaît
pas comme une difficultéthéorique.
Pour toutes les considérationsmathématiques générales
relatives auxéquations
d’Einstein il n’est pasgênant
d’avoir une définitionimplicite
desgVtJ..
Iln’y
a pas nonplus
dedifficulté dans les
problèmes
où lechamp
degravitation
estsupposé
connu.Par contre,
quand
on veut résoudreexplicitement
leséquations
duchamp
on est amené à éliminer ces contraintes. Ce n’est pas une difficulté
négli- geable
car leproblème
deséquations
du mouvement, c’est-à-dire la détermi- nation effective d’une solution deséquations
duchamp susceptible
decorrespondre
à une situationphysique donnée,
est unproblème
essentielpour
l’application
de la relativitégénérale
à laphysique.
Pour la
quantification
ces contraintes(2)
sont certainement aussi une diffi- culté si on ne veut pas se contenter de calculs formels. Si nous supposons que les gvm sont desopérateurs
et que nous en connaissons unereprésentation explicite
dans un certain espacefonctionnel,
il n’est pas très facile de trouver*
la
représentation explicite
desopérateurs gV(L
définis par la relation(1.1).
Aussi une
approche possible
est d’éliminer d’abord les contraintes et dequantifier
ensuite.Pour éliminer ces
contraintes, l’expression
élémentaire = mineur(gv,)/det (gv,)
esttrop compliquée
et n’est pas utilisablepratiquement.
Aussion s’oriente habituellement
(3)
versl’emploi
dedéveloppements
en sériequi
seprêtent
bien à des méthodesd’approximation.
1.2
Développement
dulagrangien gravitationnel.
Ces
développements
en série ont été introduits dans les travauxclassiques
sur les
équations
du mouvement, mais l’élimination des contraintes y est(1)
Contrairement aux notations usuelles nousdistinguons
ici par un * g"~, et car nous serons amenés à lever et abaisser les indices à l’aide d’unemétrique
auxiliaire. Les indices grecs prennent les valeurs 0, 1, 2,
3,
les indices latins les valeurs 1, 2, 3.(2)
Nous ne discutons pas ici des contraintesqui
s’introduisent dans le forma- lismecanonique
etqui
soulèvent des difficultés très différentes de celles que nousenvisageons.
(3)
Signalons cependant une tentative de Pérès [1]qui
est parvenu à une expres- sionpolynomiale
pour lelagrangien gravitationnel
mais en conservant unecontrainte.
ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 121
menée de front avec le calcul de
perturbation
et se fait àchaque
ordred’approximation.
Si l’on se contente d’éliminer lescontraintes, indépen-
damment d’un calcul
d’approximation,
on obtient lelagrangien
et leséquations
duchamp
sous forme dedéveloppements
en série[2, 3].
Ceciest à la base d’une tentative de
quantification
deGupta.
Pour introduire des
développements
en série defaçon
covariante on est amené à faireapparaître
des tenseurs mixtes c’est-à-dire desopérateurs
linéaires
qui peuvent
s’écrire sous forme dedéveloppements
en série(alors qu’il
n’est paspossible
de construire undéveloppement
en série àpartir uniquement
d’un tenseur deux foiscovariant).
Ceci conduit à se donnersur la variété
V4,
unemétrique
riemannienne auxiliairehvm.
On
prend
habituellement comme nouvelle variable dechamp,
l’écartentre les deux
métriques (4) :
Les indices étant levés et abaissés avec la
métrique
auxiliairehV(L’
soient Gles matrices d’éléments
g~
etC~.
On a G = 1 + 0 et on calculepar des
développements
en série depuissance
la deuxième
expression
intervenant aussi dans lelagrangien.
On obtient ainsi le
lagrangien
et leséquations
duchamp
sous forme dedéveloppements
en série oun’apparaissent plus
que les seules variablesqui
ne sontplus
liées par des contraintesalgébriques.
Lelagrangien gravita-
tionnel se
présente
ainsi sous une formequi
est habituelle en théorie deschamps
aveccependant
une infinité de termes d’interaction.La
métrique
auxiliairepeut
être enprincipe
unemétrique
riemannienne arbitraire.Pratiquement
cette méthode estemployée
dans l’étude des modèles d’univers tels que la variétéV 4
estsupposée simplement
êtrel’espace numérique
dequatre
variables réellesR4;
onpeut
alorsprendre
commemétrique
auxiliaire unemétrique
euclidienne et faire deV~
un espace de Minkowski. C’est le cadre del’interprétation
minkowskienne de la rela- tivitégénérale [4, 5, 6]
selon lepoint
de vue introduit par Rosen. Lespoten-
tiels peuvent être considérés comme unchamp phénoménologique
dansl’espace-temps
de Minkowski déterminé par Ce cadrecorrespond
évi-(4)
Onemploie
aussi des variables obtenues àpartir
des densités tensoriellesles
développements
en série sont analogues.demment à des modèles d’univers très
simples
etl’hypothèse
faite sur latopologie
deV4
est unehypothèse mathématiquement
très forte mais cesmodèles
peuvent
avoir un intérêtphysique quand
on nes’occupe
pas decosmologie.
1.3
Convergence
des séries etchamps
faibles.Cette méthode n’est
cependant
pas absolument satisfaisante car les déve-loppements
en série utilisés neconvergent
pas engénéral :
il faut fairel’hypothèse
restrictive que lechamp
est faible. Defaçon précise
lesdévelop- pements
ne sontconvergents
que siIl
1>Il
1(soit j 1 Pi 1 1,
p~ étant les valeurs propres de0).
C’est ce que nousappelons champ
faible. Par ailleurs remarquons aussi quel’expression
dudéveloppement
de(det G) ~
est assezcompliquée.
Du
point
de vuemathématique
cettehypothèse
deschamps
faibles esttrès restrictive mais elle
correspond cependant
à des casphysiquement
inté-ressants :
quand
on nes’occupe
pas decosmologie
les modèles d’universsusceptibles
dereprésenter
leschamps gravitationnels macrophysiques
connus sont des
espaces-temps toujours
très voisins d’un espace de Min-kowski,
c’est-à-direqu’il
estpossible
de choisir lamétrique
euclidienne auxiliaire tellequ’on ait 1/
1>Il
1partout
ou du moins dans le domaine intéressant lamécanique
céleste c’est-à-direpratiquement
à l’extérieur et suffisamment loin des étoiles.Cependant
onpeut
penserqu’en microphysique
il existe deschamps gravitationnels intenses,
parexemple
auvoisinage
d’uneparticule.
Du restesi on essaie de
quantifier
lechamp
degravitation,
c’est enpartie
avecl’espoir
que dans le domaine des hautes
énergies
les interactionsgravitationnelles puissent
avoir un rôleprépondérant
etpermettent
de résoudre certaines difficultés notamment celles desénergies
propres desparticules.
Le domaineintéressant pourrait
donccorrespondre
à deschamps
non nécessairement faibles.Aussi,
avant même dequantifier
il seraitpeut-être
souhaitable d’avoirune théorie correcte de ce
point
de vue.1.4
Développements convergents
pour deschamps
non faibles.Il est
possible
d’introduire desdéveloppements
à la foissimples
et conver-gents sans
l’hypothèse
assezarbitraire Il 1> Il
1[7].
Prenons comme nouvelle variable de
champ
une matrice K d’élémentsKJ?
définie par :
ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGlEN GRAVITATIONNEL 123
on a alors
Ces
développements
en série sontconvergents
à la seule condition que K soit bornée. Ils coïncident aupremier
ordre avec ceuxemployés
habituelle- ment.Ces
développements permettraient
donc de résoudre ceproblème
d’élimi-nation des contraintes de
façon rigoureuse.
Il y acependant quelques points
à
préciser ;
enparticulier
la matrice K =Log
Gqui
est la variable duchamp gravitationnel
n’est pas apriori
réelle et nous serons amenés à introduire la notion demétriques compatibles correspondant
au cas intéressant où K est réelle. Nous verrons aussi que cesdéveloppements permettent
d’éliminer les contraintesalgébriques qui
s’introduisent dans lesquestions
relativesaux
spineurs.
Pour considérer desspineurs
en relativitégénérale
on introduithabituellement des
repères orthonormés,
c’est-à-direquatre
vecteurs astreints à vérifier des relationsalgébriques.
Nous construironsexplicitement
unsystème
derepères
orthonormés à l’aide dedéveloppements
en série et nousobtiendrons un
lagrangien
duchamp
de Dirac en interaction avec lechamp gravitationnel
oùn’apparaîtront plus
que des variables non liées par des contraintes.2
MÉTRIQUES
COMPATIBLES2.1 Introduction. Définition.
Dans ce
paragraphe
nous allonsesquisser
l’étudemathématique
d’unevariété différ entiable
V4
munie de deuxmétriques
riemanniennes. Enchaque point x
deV4
se trouvent donc définis deux tenseurssymétriques
etrégu-
liers
g(x)
eth(x)
d’élémentsrespectifs
et et ondésigne
parg(x)
et
h(x)
les tenseurs vérifiant :Nous pouvons attacher à ces deux
métriques
un tenseur mixte. SoitG(x)
le tenseur d’éléments
G est un tenseur
mixte;
nous pouvons donc aussi considérer que c’estun
opérateur
linéaireagissant
sur les vecteurs. Ainsi nousparlerons
indiffé-remment du tenseur G ou de
l’opérateur
G. L’étudealgébrique
de G està la base de la
plupart
de nos considérations. Nous ne donnerons pas la démonstration despropriétés qui
résultent directement de cette étude élé- mentaire etqui
s’obtiennent trèssimplement
en seplaçant
dans unrepère
formé à
partir
des vecteurs propres de G parrapport
à l’identité.Pour commencer introduisons la définition suivante.
Nous dirons que les deux
métriques g
et h sontcompatibles
si G n’a pas de valeurs propres réellesnégatives.
S’il en est
ainsi,
il existe un tenseur mixte réelK(x)
tel quel’opérateur
Gs’écrit :
(Nous
pouvonscomprendre
comment cettepropriété
est liée à la définitionprécédente :
à une valeur propre réelle Pi de Kcorrespond
pour G la valeur propre (!Piqui
est essentiellementpositive).
Notons que le tenseur K estsymétrique
dans les deuxmétriques;
defaçon précise
nous voulons dire que les deux tenseurs d’éléments = et = sontsymétriques (5).
Nous allons étudier à
quelles
conditions deuxmétriques
het g
sontcompatibles
maisauparavant signalons
deux casparticuliers
demétriques compatibles :
- Les
métriques conformes,
c’est-à-dire vérifiant :a(x)
étant un scalaire réel. K estsimplement multiple
del’opérateur
unité :- Les
métriques correspondant
à ce que nous avonsappelé champ faible,
c’est-à-dire telles que :
d’après
cette condition les valeurs pi opres réelles de G sont bienpositives.
La notion de
métriques compatibles
est doncplus générale
que celle dechamp
faible.(5) Ceci est vrai
plus
généralement pour toutopérateur
F de la forme F =f(G).
ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 125
2.2 Conditions de
compatibilité.
L’étude des valeurs propres de G conduit à la
première
condition : Deuxmétriques compatibles
ont nécessairement mêmesignature.
Cette condition serait suffisante dans le cas de
métriques
définies. Pour le cas de la relativitégénérale qui
nousintéresse, g
estsupposée
designa-
ture
(+201420142014)
il faudra donc choisir h de mêmesignature
mais ce n’estpas
suffisant,
il faut en outrepréciser
laposition respective
des cônes carac-téristiques.
Donnons d’abord
quelques
définitions pourpréciser
nos notations. Un vecteur u sera dit orienté dans letemps (respect.
dansl’espace)
parrapport à g
si > 0(respect. 0)
et un3-plan d’équation vadx«
= 0 sera*
dit orienté dans
l’espace (respect.
dans letemps)
si > 0(respect. 0).
Nous
appellerons repère (ou tétrade)
en unpoint x
un ensemble dequatre
vecteurs
contravariants e« (de composantes (6) eâ)
linéairementindépendants (non
nécessairement orthonormés parrapport
à l’une desmétriques).
Unrepère
sera ditphysiquement
admissible relativement à lamétrique g
si levecteur eo est orienté dans le
temps
et les tiois vecteurs dansl’espace
parrapport
à g. Nous pourrons alors énoncer la condition suivante : Pour que deuxmétriques g
et h de mêmesignature (+201420142014)
soientcompatibles
il faut et il suffitqu’il
existe au moins un vecteur orienté dans letemps
parrapport
aux deuxmétriques
et un3-plan
orienté dansl’espace
par
rapport
aux deuxmétriques.
C’est-à-direqu’il
existe u« et v« telsqu’on
ait simultanément :
Ou encore sous une forme
équivalente :
pour que deuxmétriques
designa-
ture
(+201420142014)
soientcompatibles
il faut et il suffitqu’il existe,
enchaque point,
unrepère physiquement
admissible simultanément pour les deuxmétriques.
Nous avons schématisé les
positions respectives
des cônescaractéristiques
dans la
figure
1 pour desmétriques compatibles
et dans lafigure
2 pour des(6)
Les indicessoulignés
servent à numéroter les vecteurs, les indices non souli- gnés sont relatifs aux coordonnées locales.métriques
noncompatibles (dans
le cas 2a il n’existe pas de vecteur orienté dans letemps
parrapport
aux deuxmétriques,
dans le cas 2b il n’existe pas de3-plan
orienté dansl’espace
parrapport
aux deuxmétriques).
2.3 Problème : Trouver une
métrique
euclidiennecompatible
à unemétrique
riemannienne donnée.La variété
V4
estsupposée
munie d’unemétrique riemannienne g
designa-
ture
(+201420142014)
et nous nous proposons de trouver unemétrique
eucli-dienne h
compatible
avec g.ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 127
Nous allons donner des solutions locales à ce
problème,
autrement ditnous allons construire sur un domaine ouvert de
V4
desmétriques
eucli-diennes
compatibles
avec g.On
appelle repères
naturels associés à unsystème
de coordonnées locales lesrepères
formés par lesquatre
vecteurstangents
enchaque point
auxlignes
de coordonnées(c’est-à-dire
decomposantes
=8§).
Unsystème
de coordonnées
(xx)
sera ditphysiquement
admissible relativementà g
siles
repères
naturels associés sontphysiquement
admissibles c’est-à-dire si les surfaces x° = Cte sont orientées dansl’espace
et leslignes x =
Ctesont orientées dans le
temps
parrapport à g (ce qui
se traduit par goo > 0et
0).
Considérons un tel
système
de coordonnées localesphysiquement
admis-sible
(7) (xa)
et définissons unemétrique
euclidienne h en nous donnant sescomposantes
==(8)
dans cesystème
de coordonnées. h est bienune
métrique
euclidiennepuisque
sescomposantes
sont des constantes dans lesystème
de coordonnée elle est biencompatible
avec g car lesrepères
naturels associés au
système
de coordonnées sontphysiquement
admis-sibles simultanément pour les deux
métriques h et g (condition
suffisantedu
paragiaphe précédent).
2.4 Introduction d’une
métrique
auxiliaireen relativité
générale.
Revenons un peu sur la
question
de l’introduction d’une deuxièmemétrique
en relativitégénérale
en nousplaçant
d’unpoint
de vuepurement mathématique.
De cepoint
de vue lapremière justification
de l’introduction d’unemétrique
auxiliaire estqu’elle permet
d’obtenir un traitement cova-riant pour certaines
questions.
Eneffet,
il ne faut pas oublierqu’en
relativitégénérale
lespotentiels
sont des variablesdynamiques
et sont enprincipe
inconnus a
priori.
Justement un desproblèmes
essentiels est de les déter-(1) De tels systèmes de coordonnées locales
existent ;
il est en effetpossible
detrouver localement une famille
régulière d’hypersurfaces
orientées dansl’espace
et une congruence de ligne de temps.
(8)
est lamétrique
deMinkowski,
miner en résolvant les
équations
duchamp.
Il est intéressant de se donnera
priori
surV4
unemétrique
auxiliaire cequi permet
d’avoir une situationcomparable
à celle de la théorie deschamps
et de traiter defaçon
cova-riante en
particulier
ceproblème
de la résolution deséquations
duchamp
et aussi le
problème
del’énergie gravitationnelle (alors qu’autrement
cesproblèmes
sont traités dans unsystème
de coordonnéesparticulier).
Pourdes raisons de
simplicité,
nous avons engénéral
intérêt à choisir sipossible
la
métrique
auxiliaire euclidienne par contre dupoint
de vuemathématique
rien ne nous force à
prendre
unesignature (+ - - -).
Ce sont des consi-dérations
physiques qui
conduisent à choisir commemétrique
auxiliaire lamétrique
de Minkowskiqui
estsupposée représenter l’espace-temps
enl’absence d’interactions
gravitationnelles.
Nous nous sommes
posé
ici unproblème purement mathématique :
l’élimination des contraintes dans le
lagrangien gravitationnel.
Pour traiterce
problème
de manièrerigoureuse
nous avons été conduits à introduireune
métrique
auxiliairesupposée compatible
avec lamétrique
fondamen-tale Le
champ
degravitation
est alors décrit par un tenseurK~
réel(tel
que G =eK)
et lelagrangien gravitationnel
ainsi que toutes les gran-deurs intéressantes
s’expriment
en fonction deK~
par desdéveloppements
en série
qui
sont convergents dans tous les cas. Ainsi des considérationspurement mathématiques
conduisent à introduire unemétrique
auxiliaireet
imposent
des restrictions dans le choix de cettemétrique.
Les conditionsde
compatibilité imposent
de choisir lamétrique
auxiliaire designa-
ture
(+201420142014)
et amènent àdistinguer
dans une certaine mesure la coor-donnée
temporelle
et les coordonnéesspaciales.
Ces conditions mathéma-tiques
sont en accord avec lepoint
de vuephysique.
Malgré
ces restrictions le choix de lamétrique
auxiliaire restelargement arbitraire ;
leséquations
duchamp peuvent
être mises sous la même formequelle
que soit lamétrique
choisie.3 LAGRANGIEN DU CHAMP DE GRAVITATION
3.1 Variables de
champ. Composantes
irréductibles.Dans ce
paragraphe
nous allons supposer que la variétéV4
munie de lamétrique h
estl’espace-temps
de Minkowski etque h et g
sontcompatibles.
Le
champ
degravitation peut
être alors considéré comme unchamp phéno-
ménologique
dans cet espace de Minkowski et décrit par un tenseur réel etELIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 129
symétrique K~
tel que G = eK. Nous allons donner desexpressions expli-
cites du
lagrangien gravitationnel. Auparavant
voyonsquelles
variables dechamp
nous pouvonsutiliser;
eneffet,
nous ne sommes pas absolumenttenus à
employer
lesK~,
il estéquivalent d’employer
des combinaisons linéairesqui peuvent
êtreplus
intéressantes dans certains cas.En
particulier
on obtient souvent desexpressions plus simples
en considé-rant des variables liées à la densité tensorielle :
Introduisons donc les variables suivantes :
*
auxquelles
nous pouvons fairecorrespondre
les tenseursE~
etE~
définisen tant
qu’opérateurs
linéaires par lesexpressions :
et nous avons manifestement :
Nous pouvons aussi considérer les
composantes
irréductibles duchamp,
c’est-à-dire un scalaire
(spin 0)
et un tenseursymétrique
de trace nulle(spin
2pur).
Soient donc :L’intérêt de cette
décomposition
est quechaque partie
irréductible a un sensgéométrique séparément :
- La
composante
scalaire B définit l’élément de volume riemannien deV4.
Nous avons avec les notations habituelles :
où est connu a
priori,
en coordonnées cartésiennes1/-
h = 1 .- La
composante
despin
2 est invariante dans les transformations conformes de lamétrique g,
c’est-à-dire dans les transformationsoù
J(x)
est un scalaire réelquelconque.
Les élémentsgéométriques
deV~
qui
sont invariants dans les transformations conformes ne sont fonctions que de cettecomposante (et
bien entendu dequi
est connu apriori),
en
particulier
le tenseur de courbure conforme de H.Weyl s’exprime unique-
ment en fonction de et est
indépendant
de lacomposante
despin
0.3.2
Lagrangiens gravitationnels.
Pour des
questions
dimensionnelles nous modifionslégèrement
les nota-tions en introduisant la constante de
gravitation
x, nous poserons main- tenant :Enfin,
dans toute lasuite,
et c vdésigneront
lessymboles
de dérivationcovariante relatifs à
hv,
et g V(Lrespectivement.
Les
équations
d’Einstein s’obtiennent àpartir
de l’action :où Lm est le
lagrangien
matériel et R la courbure riemannienne scalaire.On
peut
obtenir deslagrangiens gravitationnels indépendants
des dérivéessecondes du
champ;
il y a enparticulier l’expression classique :
où
Le tenseur est
simplement
la différence des deux connexions. Celagran-
*
gien peut s’exprimer
en fonction des variables et introduites dans leparagraphe précédent ;
on obtient[9] :
ÉLDfINAUON DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVTTATIONNEL 131
OÙ
Nous allons maintenant nous
placer
dans unejauge particulière
enimpo-
sant
quatre
conditions à nos variables dechamp (de
manièreéquivalente
nous
pourrions parler
de conditions decoordonnées).
C’estl’analogue
dece
qui
est fait habituellement enélectrodynamique
et l’intérêt est enparti-
culier de
simplifier
lelagrangien
mais surtout depermettre
l’obtention d’unlagrangien régulier
dupoint
de vue du formalismecanonique (9).
Employons
d’abord unejauge analogue
à lajauge
de Coulomb de l’électro-dynamique
etimposons K~
= 0 en coordonnées cartésiennes(il
reste doncsix variables
dynamiques KJ(x»)
cequi correspond
àl’emploi
de coordonnées de Gauss associées à une sectiond’espace (c’est
en effetéquivalent
à goo =1,
~
go; =
0).
En fonction des variablesEJ
etEJ
nousobtenons, toujours
encoordonnées cartésiennes :
où
soit,
enprenant
comme variablesindépendantes
lesHj :
où par abus de
notation, désigne
l’élément de la matrice ef3H.(9)
Unproblème régulier
dans le formalismecanonique
est celui où il est pos- sibled’exprimer les q
en fonction des p. Ce n’est pas le cas dulagrangien gravita-
tionnel général
qui
est invariant par un groupeG 400.
ANN. INST. POINCARÉ, A-I V-2 10
Il suffit bien entendu de
remplacer
lesexponentielles
par leurdéveloppe-
ment en série pour obtenir ce
lagrangien
sous forme d’undéveloppement
en série. Notons que ce
lagrangien
estrégulier
dupoint
de vue du formalismecanonique,
mais il n’est pas facile d’en donner uneexpression simple
enfonction des variables
HJ
et de leurs momentsconjugués.
Plaçons-nous
maintenant dans lajauge analogue
à lajauge
de Lorentzde
l’électrodynamique
etimposons
la condition suivante que nous pouvonsappeler
condition « d’isothermie » :Dans cette
jauge
la forme(3 . 4)
dulagrangien
sesimplifie
maisLg
restesingulier
dupoint
de vue du formalismecanonique.
Onpeut
obtenir unlagrangien L’g plus
satisfaisant de cepoint
de vue etéquivalent
àLg
envertu de la condition d’isothermie :
soit
explicitement :
où
.
En
remplaçant E~
etE~
par lesexponentielles correspondantes
on obtientpour
L’g
ledéveloppement
en série suivant :avec la condition d’isothermie
(1°) qui
s’écrit :De même que la condition de Lorentz en
électrodynamique,
cette condi-tion d’isothermie peut être considérée comme une condition initiale et non comme une contrainte sur les variables de
champ.
ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 133
Par
quelques
transformations il estpossible
d’obtenir une autre expres- sion deL’g
en fonction descomposantes
irréductibles :Tandis que la condition d’isothermie s’écrit :
Cette forme du
lagrangien
est sensiblementplus compliquée
que laprécé-
dente par contre les termes du
plus
bas ordre dudéveloppement
que nous pouvonsappeler lagrangien
duchamp
degravitation
libre car c’est aussi celui que nous obtenonssi p
~0,
ont une formequi peut
êtrecomparée
aux
lagrangiens
rencontrés en théorie deschamps :
Nous pouvons
interpréter
lepremier
terme comme lelagrangien
duchamp
d’uneparticule
despin
2 pur. Le deuxième terme estanalogue
aulagrangien
d’uneparticule
despin
0 mais il estprécédé
dusigne
moins etil
correspond
à desénergies négatives.
Bien entendu les états despin
0n’apparaissent
pas à l’état purgrâce
à la condition d’isothermiequi
à cetordre se réduit à
et il
n’apparaît
pas d’état àénergie négative, l’énergie
totale associée aulagrangien Lo
esttoujours positive [8].
C’est une situationanalogue
à celledes états de
polarisation temporelle
pour lelagrangien
duchamp
électro-magnétique
libre enjauge
de Lorentz.3.3
Lagrangiens
matériels.Nous pouvons bien entendu
exprimer
aussi leslagrangiens
d’interaction dechamps
tensoriels ouspinoriels
avec lechamp
degravitation
à l’aidedes variables
K"tL
ouCV(L
et B. C’est à peuprès
immédiat dans le cas dechamps
tensoriels : nous connaissonsl’expression
deslagrangiens
en fonc-tion des variables gv, et
g03BD
et il suffit deremplacer
cesgrandeurs
par lesexponentielles correspondantes.
Le cas deschamps spinoriels
est un peu moinssimple
aussi nous allons l’examinerplus
en détail.4 CHAMP DE DIRAC
4.1
Champs
de tenseurs mixtessur une variété riemannienne.
Nous allons d’abord
indiquer
une méthodegénérale
pour traiter les ques- tions relatives auxspineurs
et auxrepères
orthonormés dans le cadre d’une variété munie de deuxmétriques.
Ceci nouspermettra
d’obtenir une expres- sionexplicite
dulagrangien
duchamp
de Dirac en interaction avec lechamp
de
gravitation
directement en fonction des variablesK~
alorsqu’habituelle-
ment on introduit des variables intermédiaires liées par de nombreuses contraintes
algébriques.
Cette méthodepourrait permettre
aussi l’inter-prétation
minkowskienne des théories où lechamp
degravitation
est décritnon par une
métrique
mais par unchamp
derepères,
telle la théorie deMoller
[10] ;
dansl’interprétation
minkowskienne de tellesthéories,
lechamp
de
gravitation pourrait
être décrit par un tenseurAvtL analogue
à maisnon
symétrique.
La méthode
employée
va consister à faireapparaître
unchamp
de tenseurmixte
A~ qui
va nouspermettre
enparticulier
de construire desrepères
orthonormés relativement à la
métrique
àpartir
derepères
orthonormés relativement à lamétrique
Pour mettre en évidence ces tenseurs mixtesil est commode de considérer au
préalable
une variété munie non pas de deuxmétriques
mais d’une structurelégèrement
différente constituée parune
métrique h
et unchamp
de tenseurs mixtesréguliers
A. Dans tout cequi
suit il n’est pas nécessaire de supposer que lamétrique
est eucli-dienne,
nous traitons donc le cas d’unemétrique
riemanniennequelconque
mais dans
l’application pratique,
sera lamétrique
de Minkowski.Donnons-nous donc en
chaque point
d’une variété riemannienneV4
demétrique
un tenseur mixteA~
réel etrégulier.
Nous pouvons consi-dérer A comme un
opérateur
linéaireagissant
sur les vecteurscovariants ;
a étant un vecteur
covariant,
on notepar b
=A(a)
le vecteur transformédéfini par :
ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL 135
-
Sur un vecteur contravariant u nous ferons
agir
A-l et nous noterons tou-jours
par v ==A(u)
le vecteur transformé défini par:*
où on note pour
simplifier
par A le tenseur défini par :En tant
qu’opérateur
linéaire oumatrice,
A est l’inverse de A(A
=A-l).
Ceci
étant,
nous pouvons enparticulier
construire la transforméeg=A(h)
de la
métrique h
parl’opérateur
A :ce
qui
définit unemétrique riemannienne g
de mêmesignature
que lamétrique
h.Nous nous retrouvons ainsi avec une variété munie de deux
métriques,
mais la situation obtenue se
piête
bien aux considérations relatives auxspineurs
et auxrepères
orthonormés.Supposons
que la variété soit munie d’une structurespinorielle
relativement à lamétrique h,
c’est-à-dire que se trouve défini unsystème
detenseurs-spineurs
yv tels que :Considérons les
tenseurs-spineurs r v
définis par :D’après
les relations(4.1)
et(4.2)
ils vérifient :et ils définissent une structure
spinorielle
relative à lamétrique
g.De même étant donné un
système
derepères e03B1 (de composantes eâ)
orthonormés relativement à la
métrique h,
c’est-à-dire tels que :Nous pouvons construire les
repères
= soit :A
partir
des relations(4.1)
et(4. 3)
nous pouvons voir que cesrepères
sontorthonormés relativement à la
métrique g
=A(h) c’est-à-dire,
vérifient :Dans le cas
pratique
où lamétrique
h esteuclidienne,
nous obtenons sansdifficulté des
repères
orthonormés(ea)
en considérant lesrepères
naturelsrelatifs à des coordonnées cartésiennes et de même pour les
tenseurs-spi-
neurs Yv. Nous avons donc ici un
procédé
pour construire lestenseurs-spi-
neurs
r v
ou lesrepères (e’03B1)
orthonormés relatifs à g.Il nous faut maintenant nous ramener à la situation que nous venons
d’envisager,
c’est-à-dire étant donné deuxmétriques h et g
trouver untenseur A tel que g =
A(h).
Nous pouvons voir que si het g
ont mêmesigna-
ture il est effectivement
possible
de construire enchaque point
un tel ten-seur A. Ce tenseur A n’est pas
unique,
tous les tenseurs de la forme L.A conviennentaussi,
si L est un tenseur mixte tel queL(h)
= h(l’ensemble
des
opérateurs
linéaires L se trouve naturellement muni d’une loi de groupe, groupequi
estisomorphe
au groupe deLorentz).
Dans le cas où les métri- ques het g
sontcompatibles,
il y a unchamp
de tenseurs Aqui
vérifieg =
A(h)
et dont nous pouvons donner uneexpression explicite
trèssimple.
C’est, toujours
avec nos notationsprécédentes :
Si nous remarquons que A est
symétrique
= oùA’J(J.
=nous pouvons voir que A vérifie bien
l’équation (4.1).
C’est ce
champ
de tenseurs que nousemploierons
pourexprimer
lelagran- gien
duchamp
de Dirac à l’aide de nos variables dechamp gravitationnel K’J(J.o
Si nous
employions
un autre tenseur A solution del’équation g
=A(h),
cela reviendrait à faire un
changement
dereprésentation
des matrices de Dirac et bien entendu lelagrangien
seraitéquivalent.
4.2
Lagrangien
duchamp
de Dirac.Donnons-nous un
système
detenseurs-spineurs
ya relatifs à lamétrique h, qu’il
est commode de définir àpartir
derepères
orthonormés(e«)
et d’uno
-
système
de matrice de Dirac habituel 03B303B1 vérifiant :137 ÉLIMINATION DES CONTRAINTES DANS LE LAGRANGIEN GRAVITATIONNEL
et nous prenons
Désignons
par et lesproduits antisymétrisés
de deux et troismatrices
yv :
~
étant unspineur
écrivonsl’expression
dequi
va nous être utilepour
expliciter
lelagrangien (11)
l’expression
dans laparenthèse
n’étant autre que les coefficients de rotation de Ricci desrepères
Étant donné
un tenseur A vérifiant g =A(h)
nous définissons commeprécédemment
les matricesroc
= et lesrepères eoc
=Ecrivons
alors
l’expression
dequi
a la même forme :où
~~~
est le tenseur différence des deux connexions défini par la rela- tion(3. 5). Remplaçons
eoe par savaleur e~
= définie par la rela- tion(4.4)
et comparons àl’équation (4.5).
Nous obtenons :
Ecrivons
maintenant lelagrangien
duchamp
de Diracet nous avons :
(11) ~ désigne
la dernièrepartielle de ~
tandis quedésigne toujours
ladérivée covariante relative à h.
Les termes en
disparaissent
du fait de lasymétrie
de~~
par rapport auxdeux indices inférieurs. En
prenant
pour A la solution A = e03B2K nousobtenons :
Donnons encore une autre forme pour
Lj)
en fonction des composantes irréductiblesCVfL
et B etaprès
lechangement
devariables
=>Je suis heureux
d’exprimer
toute ma reconnaissance à M.Kichenassamy
pour de nombreuses et
profitables
discussions.BIBLIOGRAPHIE
[1]
A.PÉRÈS,
Nuovo Cim., t.28, 1963,
p. 865.[2] S. N. GUPTA, Proc.
Phys.
Soc., t.265,
1952, p. 608.[3] L. HALPERN, Bull. Acad. Roy.
Belg.
Cl. Sc., t.49, 1963,
p. 226.[4] N.
ROSEN, Phys.
Rev., t.57, 1942,
p. 147; Ann.Phys.,
t.22, 1963,
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1948, p. 11.[6] D. BURLANKOV, Soc.
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J. E. T.P., t. 17, 1963, p. 1306.[7] M. CHEVRETON, C. R. Acad. Sc., t.
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1964, p. 304.[8] A. CAPELLA, Cahiers
Phys.,
t.16,
1962, p. 330.[9] V. FOCK, Space time and gravitation. Pergamon Press,
1959, Appendice
B.[10] C. MØLLER, Proc. Int. School
Phys.
« Enrico Fermi » Course 20. Acad.Press,
1962, p. 252.(Manuscrit reçu le 15 décembre