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Phillips Oduoza: Le Ratio Coût/Revenu des Banques Nigérianes reste le plus élevé des Marchés Emergents et des Marchés Frontières

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Phillips Oduoza: Le Ratio Coût/Revenu des Banques

Nigérianes reste le plus élevé des Marchés Emergents et des Marchés Frontières

12 janvier 2014

M. Phillips Oduoza

Dans le cadre des plaintes des membres du secteur privé formel à l’égard des taux d’intérêts élevés en vigueur et les pressions qui pèsent sur le secteur réel, Le Directeur Général du Groupe UBA, M. Phillips Oduoza, a, dans une interview accordée à certains rédacteurs de journaux d’affaires la semaine dernière, expliqué que la réduction du taux d’intérêt ne serait possible que lorsque le coût d’exploitation des banques, qu’il a décrit comme étant le plus élevé de la catégorie des pays émergents, serait baissé.

Festus Akanbi était sur place.

Comment la récente mise en place d’une série de strictes mesures réglementaires par la Banque Centrale du Nigéria a-t-elle affecté les opérations de UBA, surtout au cours de l’année dernière?

2013 a été une année très difficile pour les institutions financières au Nigéria avec les effets de la réduction des lignes de revenus et l’augmentation des coûts de financements provoquées par la réglementation. Les commissions de mouvement dont le taux maximum était fixé à 5 pour mille ont été réduites à un taux maximum de 3 pour mille. Comme vous le savez, les commissions de mouvement constituent un élément essentiel des lignes des revenus des banques. Il y a eu aussi la suppression des frais de 100 nairas perçus par les banques pour l’utilisation des Guichets Automatiques de Billets (GAB). Par ailleurs, on a assisté à une augmentation des taux d’intérêts sur l’épargne entraînant des coûts supplémentaires pour les banques parce qu’une part significative de leurs dépôts provient des épargnes surtout pour les banques comme la nôtre qui sont en activités depuis fort longtemps.

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Au moment où se produisaient ces évènements au cours du deuxième trimestre de l’année dernière, un autre fait majeur a eu lieu au cours du troisième trimestre. Le taux des réserves obligatoires pour les dépôts du secteur public a augmenté de 12 pour cent à 50 pour cent, signifiant que pour tous les dépôts de 100 nairas générés dans le secteur public, 50 pour cent doivent être immobilisés ou gardés à un taux zéro.

Comment cette situation est-elle gérée? C’est à ce niveau que les filiales africaines entrent en jeu.

Essentiellement, toutes ces initiatives ont eu un impact sur le marché nigérian mais n’en ont eu aucun sur les différents pays africains où nous opérons. UBA est présente dans 18 pays africains en dehors du Nigéria, donc nous avons intensifié nos activités dans ces pays. Les pertes de revenus que nous avons subies au Nigéria, nous essayons de les récupérer dans les 18 pays africains où sont implantées les filiales de la Banque. Alors, la première stratégie était d’augmenter le revenu des différents pays africains. Heureusement pour nous, nous avions terminé notre première phase d’expansion africaine l’année dernière et nous sommes maintenant dans la phase de consolidation. Par conséquent, nous avons déployé davantage de ressources;

quelques réorganisations ont été opérées au niveau des cadres supérieurs dans les différents pays africains. Nous avons intensifié les activités dans le domaine des transferts de fonds et le commerce interafricain et les revenus non issus des intérêts générés à partir de ces activités sont très importants bien que pas assez pour complètement amortir tout l’impact de tous ces changements.

La deuxième initiative a été d’améliorer nos services électroniques. Les paiements électroniques nous rapportent des revenus à partir des cartes (l’utilisation des TPE) et d’autres revenus associés aux opérations des services bancaires électroniques. L’utilisation des cartes a également réduit nos coûts car les clients ont plutôt transféré leurs opérations des locaux de la banque vers les canaux des services électroniques. Les coûts des services à la clientèle à partir des services électroniques ne constituent qu’une fraction des coûts réels des mêmes services dans les locaux de la banque. Alors, le renforcement des services électroniques nous a apporté deux choses: une réduction significative des coûts d’exploitation et une augmentation des revenus.

Notre troisième stratégie représente le changement que nous avons opéré dans les investissements dans les titres du gouvernement, dans les bons du Trésor et dans d’autres instruments de même nature en faveur de la création d’actifs de qualité. Le portefeuille des risques de la Banque a, l’an dernier, augmenté de manière significative comme vous le trouverez lorsque nos résultats complets de l’an 2013 seront publiés. Nous nous concentrons essentiellement sur les secteurs émergents, tels que les télécommunications, le pétrole et le gaz en amont, l’agriculture et l’électricité pour optimiser le bilan du Groupe. UBA est probablement le plus grand pourvoyeur de financement au secteur de l’électricité dans le cadre de la nouvelle réforme du secteur électrique et nous en ferons davantage cette année. L’Agriculture demeure un très grand secteur pour UBA. Aujourd’hui, elle contribue effectivement environ 7 pour cent de notre portefeuille par rapport à la moyenne sectorielle de 4 pour cent. Ce sont quelques-unes de nos stratégies adoptées pour atténuer l’impact de la crise que nous avons connue l’année dernière.

Pourrions-nous conclure de votre réponse à la première question, que les opérations bancaires sont plus rentables à l’extérieur qu’ à l’intérieur Nigéria?

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Les réalités sont différentes et on ne saurait tirer une telle conclusion. Elles sont tout à fait rentables mais je ne dirais pas qu’elles le sont plus qu’au Nigéria. Le Nigéria demeure toujours un marché très dominant en Afrique sub-saharienne. Le marché nigérian est très grand par rapport à d’autres marchés en Afrique sub-saharienne, après l’Afrique du Sud, le Nigéria est le deuxième plus grand. Je crois qu’après la réévaluation du PIB qui interviendra incessamment, nous verrons le Nigéria surclasser même l’Afrique du Sud. Les opérations de la banque au Nigeria représentent environ 75% du chiffre d’affaires du Groupe avec une contribution de 25%

venant des autres pays africains. Mais à l’avenir, d’autres pays africains vont continuer à améliorer la part de leurs contributions et l’objectif final à moyen terme est de parvenir à une parité de 50-50 entre le Nigéria et les différents pays africains.

L’appui de UBA au secteur de l’électricité traduit-il la confiance de la Banque dans les réformes intervenues dans ce secteur?

Pour nous, les reformes intervenues dans le secteur de l’électricité entraînera une révolution comparable à celle du secteur des télécommunications. L’impact global sur l’économie sera très important avec un effet multiplicateur sur l’économie. Cela aura un impact énorme sur les opérations des PMEs. Tous les secteurs de l’économie nationale tireront pleinement profit de la privatisation du secteur de l’électricité. Pour notre part, en tant que banque, notre appui au secteur de tous les secteurs de l’économie prend la forme d’un financement à long terme qui générera un flux de trésorerie et de revenus stables tout au long de la période de financement.

Certains de ces financements sont pour une durée de 7 ans, d’autres pour une durée de 5 ans ou environ. Alors, au cours de cette période, la banque continuera à profiter de cette source de revenus. En résumé, nous croyons que les réformes du secteur de l’électricité tout comme celles du secteur des télécommunications auront un impact significatif et très positif sur l’économie et la vie des Nigérians. D’autre part, nous avons confiance aux reformes du secteur de l’électricité en raison de la valeur dérivée qui proviendra de la chaîne de valeur du secteur de l’électricité pour la banque. Le Bilan de la banque est très solide. UBA reste l’une des banques qui dispose encore de marge suffisante pour élargir son portefeuille de risques. Par conséquent, en 2014, nous nous attendons à élargir qualitativement notre portefeuille de risques. Le portefeuille des créances en souffrance de UBA demeure l’un des plus faibles au Nigéria. L’année dernière, pour le Nigéria, il s’établissait à moins de 1%, et, à 3%, pour tout le Groupe, ce qui était dans la limite de 5% fixée par la Banque Centrale. Rappelez-vous que dans le courant de 2011, nous avons procéder à l’apurement des comptes du bilan, réaligné notre position, ce qui a donné lieu à l’un des bilans bancaires les plus propres.

Compte tenu des menaces croissantes posées aux services bancaires électroniques par les activités des fraudeurs sur internet, quelles mesures mettez-vous en place pour rendre la plateforme sécurisée pour vos clients?

De nos jours, les services bancaires électroniques sont en fait la nouvelle direction dans l’offre de services bancaires. Aujourd’hui, environ 40% des opérations bancaires s’effectuent en ligne contre 60% hors ligne. Il y a quelques années, seules 17% des opérations étaient effectuées en ligne contre 83% hors ligne. La fraude sur internet est une très grande source d’inquiétude pour le secteur dans son ensemble. Contrairement aux chèques qui impliquent la confirmation du client titulaire du compte, stade auquel la fraude peut être facilement arrêtée. Pour la fraude sur

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internet, une fois que le fraudeur appuie sur une touche et que l’opération est effectuée, l’argent quitte immédiatement le compte. Le secteur s’attaque au problème conjointement. En tant que secteur, nous avons décidé que tous les guichets automatiques de billets (GAB) au Nigéria aient des dispositifs de sécurité à compter de ce trimestre, en vue de rendre difficile aux fraudeurs le vol des données personnelles des clients au niveau des GABs. C’était l’une des décisions que nous avons prises à la Séance du Comité Bancaire qui vient d’avoir lieu à Calabar en décembre l’année dernière. Toutes les banques doivent se procurer des dispositifs de sécurité pour tous les GABs avant la fin de ce trimestre.

Que fait UBA?

Nous avons inauguré tout récemment, un Centre des Opérations de Sécurité, le premier de son genre au Nigéria, pour surveiller toutes opérations en vue de détecter des fraudes éventuelles.

Nous collaborons avec l’une des meilleures sociétés de sécurité au monde. C’est une bataille que nous devons gagner coûte que coûte car ces fraudeurs se créent de nouvelles techniques tous les jours. La solide infrastructure informatique et le système de sécurité de pointe de la banque est constamment mis à jour afin de s’assurer que nous continuions à lutter efficacement contre la fraude sur internet.

En dépit des efforts louables que vous avez faits pour apurer vos comptes et renouer avec la rentabilité, ces mesures ne se reflètent toujours pas dans les prix de vos actions comme c’est le cas des autres banques internationales dans le marché des capitaux. Quels efforts supplémentaires pourriez-vous fournir pour convaincre le marché que vous avez le même statut que les autres plus grandes banques du pays pour refléter le paiement de primes pour vos actions?

Pour UBA, vous avez raison que la valeur comptable est faible par rapport à d’autres banques et je crois que cette situation va changer. En 2011 quand nous avions apuré les comptes du bilan, nous avions déclaré une perte sans précédent dans le secteur. Nous avions eu à rencontrer toutes les parties prenantes du marché Boursier, les courtiers, les journalistes financiers et d’autres acteurs du marché et nous leur avions expliqué pourquoi nous avions décidé d’apurer les comptes du bilan. Ce que nous avons fait était nouveau dans notre environnement mais très courant parmi les principales institutions financières mondiales. Etant donné que nous opérons sur les grands centres financiers avec des régulateurs de 21 pays différents, il était opportun pour nous de bien faire les choses et de les faire conformément aux bonnes pratiques internationales.

Comme vous le savez, nous opérons à Londres où nous sommes contrôlés par les autorités de régulation des services financiers (FSA) et à New York où nous sommes contrôlés par le Bureau du Contrôleur des Devises (OCC). En plus de cela, nous sommes présents dans 19 pays africains, ce qui fait de nous une banque nigériane typique. Alors, nous avons passé en pertes toutes les créances irrécouvrables et nous en avons vendu d’autres à la Société de Gestion des Actifs du Nigéria (AMCON) tout en procédant à la coupe correspondante. Permettez-moi de souligner que lorsque nous avions présenté ce plan, nous avons été interrogés sur les raisons. On nous avait suggéré de les passer en pertes progressivement, mais nous avons refusé. Nous avons insisté à le faire. Nous étions de l’avis qu’après l’apurement des comptes du bilan, nous pourrions amorcer un renouveau. Les parties prenantes de la Bourse Nigériane ont d’abord

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paniqué et se sont mis à vendre leurs actions, ce qui a entraîné la chute de la valeur des actions de UBA à un minimum de 1,65 naira. Mais certains analystes ont perçu le bien-fondé de notre décision et ils ont commencé à en acheter et progressivement le cours des actions de UBA a commencé à reprendre de la valeur. Au premier trimestre suivant de 2012, UBA a réalisé des bénéfices ; au deuxième trimestre, nous avons également réalisé des bénéfices et tout le monde a commencé à reprendre les actions de UBA. En 2012, UBA a enregistré la meilleure appréciation du cours de ses actions sur le marché boursier parmi les institutions financières et nous avons clôturé 2012 en renouant avec la rentabilité.

En 2013, le cours des actions a conservé sa tendance à la hausse et en décembre de l’année dernière, UBA a également connu une augmentation significative de ses actions sur le marché boursier. Je crois que la même chose va se répéter en 2014. Je crois aussi que les Analystes auront un nouveau regard sur UBA en 2014. Les Analystes reconnaîtront que la banque a connu une croissance soutenue. Quoi qu’il en soit, le bilan est très solide et robuste. Donc, je crois qu’une révision à la hausse de la notation de la banque aura lieu. Le cours actuel de nos actions est basé sur la mémoire des gens et non sur notre performance et nos perspectives réels.

Les Investisseurs ont également perdu beaucoup d’argent pendant la crise financière de sorte que beaucoup d’entre eux ne sont pas retournés sur le marché et pourraient bien ne pas y retourner pendant un certain temps. Il y aura certainement un mouvement à la hausse des cours de nos actions parce que notre performance actuelle indique que nous sommes la banque dans laquelle on doit investir.

Y-a-t-il du travail à faire sur le ratio coût/revenu? Il est toujours élevé et cela pourrait provoquer une chute significative du Bénéfice Après Impôts de la banque?

Il est vrai que le ratio coût/revenu est élevé et je vais vous expliquer pourquoi il en est ainsi. Le capital que nous avons investi en Afrique, si nous le rapatriions aujourd’hui et le placions dans les bons du trésor, notre performance actuelle serait totalement différente. C’est un investissement dans l’avenir qui n’est pas encore pris en compte dans l’évaluation du cours de nos actions parce que les investisseurs ne s’inscrivent pas dans le long terme. Quatorze de nos 18 filiales africaines font des bénéfices en dehors du Nigéria. Quand elles vont toutes atteindre le seuil de rentabilité à partir de cette année, leur contribution sera totalement différente.

En même temps, nous provisionnons ou amortissons les frais de pré-installation de nos filiales en Afrique et par conséquent, nous sommes obligés de connaître l’actuel ratio coût/revenu relativement élevé. Nous avons reconnu les dépenses, mais les bénéfices vont suivre. Déjà, le ratio coût/revenu diminue. N’oubliez pas qu’en 2012, nous avons clôturé avec un ratio coût/revenu de 78%. Le Premier trimestre 2013, cela a baissé à 65% et au cours du deuxième trimestre, cela a été réduit à 62%. Notre objectif ultime est de nous retrouver autour de 50% et cela se produira très bientôt vu que les revenus se trouvent en décalage par rapport aux investissements en capital pour les filiales africaines.

Quelles sont vos réalisations en tant que DG du Groupe pendant les trois dernières années ?

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Nous avons fait passer la banque d’une position de perte post-crise financière et avons étendu la rentabilité à nos filiales africaines nouvellement créées. Les filiales africaines qui viennent d’être implantées ont commencé à se remettre progressivement de leurs positions de pertes pour, aujourd’hui, dégager une marge bénéficiaire, et c’est le cas de 14 des 18 filiales africaines de UBA. Le portefeuille des dépôts et le portefeuille des prêts ont connu une croissance importante au cours des trois dernières années. UBA a pris la première position et s’est vu décerner le ‘Prix de la Banque la plus tournée vers le secteur agricole’ par la Banque Centrale du Nigéria et UBA continue de remporter de nombreux prix prestigieux des magazines financiers tels que Euromonney, The Banker etc., au Nigeria et au niveau des filiales africaines.

Les actions de la Banque se sont énormément appréciées ces deux dernières années, donnant lieu à la création d’une valeur importante aux actionnaires. L’avenir de la banque est très prometteur.

Nous avons établi une très bonne base. En fait, il n’y a pas aujourd’hui de grosses transactions à laquelle UBA ne participe pas. UBA est impliquée dans toutes les grosses transactions. Donc, la marque demeure très forte. Nous avons également assisté à des transitions harmonieuses au niveau du Conseil d’Administration, ce qui témoigne de la solidité de la structure de gouvernance.

Vous avez récemment annoncé l’augmentation du financement de UBA au secteur de l’agriculture. Quel est votre objectif cette année?

Nous finançons le secteur de l’agriculture depuis des années et nous continuerons à le faire. Nous avons également ajouté d’autres domaines et c’est pourquoi UBA est devenu le plus grand prêteur du secteur de l’électricité. Nous investissons énormément dans le secteur de l’énergie ainsi que dans les infrastructures, le pétrole en amont et le gaz. Ce sont les nouveaux secteurs qui font tourner l’économie. L’agriculture demeure très importante pour nous et la plupart des principaux acteurs, que ce soit dans la production et la transformation, sont dans les livres de UBA. J’ai aussi mentionné que 7% de notre portefeuille est rattaché à l’agriculture contre une moyenne sectorielle inférieure à 4%. Nous détenons le pourcentage le plus élevé des financements de l’agriculture parmi toutes les banques au Nigéria. Nous sommes fortement engagés dans toute la chaîne de valeurs. De la transformation de l’amidon, du coton ou du cacao à l’exportation et au stockage dans la chaîne de valeurs, UBA est toujours présent.

Que fait UBA en ce qui concerne la banque de détail vu le défi posé par la réglementation sur les fonds du secteur public?

Nous sommes fortement engagés dans la banque de détail. UBA dispose de plus de sept millions de clients. Nous disposons du réseau et de la capacité nécessaires en matière d’agences. Nous sommes capables d’atteindre beaucoup de clients et nous nous disposons aussi des canaux appropriés. UBA dispose d’un très grand nombre de Guichets Automatiques de Billets (GAB) sur le marché et au moment où la déclaration sur le taux des réserves obligatoires a été faite par la Banque Centrale du Nigéria (CBN), nous avions diversifié notre base de dépôts et aujourd’hui, nous disposons d’une combinaison très diversifiée. En fait, le secteur public ne constitue qu’un pourcentage dérisoire de 10% du total de nos dépôts et l’une des choses que nous avons faites dans le cadre du Projet Alpha était de nous concentrer sur les dépôts du secteur non public et fondamentalement, c’est ce sur quoi nous nous concentrons depuis. Un exam de la composition

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de notre portefeuille de dépôts fait apparaître qu’une partie importante provient des dépôts des particuliers et des entreprises et juste une très petite partie provient du secteur public. Nous aimerions offrir davantage de prêts à la consommation, mais il existe actuellement des défis au Nigéria. L’un des défis est la vérification d’identité. Il s’agit d’un gros problème. La question d’identité est en train d’être gérée avec l’introduction du système biométrique dans le secteur bancaire dans son ensemble. Les centrales des risques apporteront leur appui dans le cadre du financement de la consommation au Nigéria. Leur base de données est en cours de constitution et nous pensons que la situation s’améliorera des sa mise en place. UBA a également certains produits qui serviront de moteur à l’inclusion financière. Certains produits avec des exigences maximales en matière de ‘‘Connaissance du Client’’ comme, par exemple, le compte ‘Epargne Liberté’ (freedom savings) modifié dont l’ouverture requiert la fourniture de peu ou pas de pièces d’identification. Nous avons aussi les cartes de débit prépayées dont la détention et l’utilisation ne requièrent pas l’ouverture d’un compte. Il y a aussi U-Mobile qui sert de plateforme pour les services bancaires mobiles. Voilà quelques-uns des nouveaux produits que nous avons lancés sur le marché et ils sont de plus en plus appréciés.

Est-ce que UBA envisage d’acquérir l’une des banques en redressement mises en vente par AMCON?

UBA ne s’intéresse pas à l’acquisition d’aucune banque mise en vente. Nous ne voyons aucune convergence stratégique ni aucune synergie entre nos activités existantes et les banques mises en vente. Nous avons les clients aussi bien que les réseaux et les canaux. Donc, nous ne voyons pas les avantages supplémentaires que nous pourrons tirer d’une telle combinaison d’activités.

En attendant la nomination d’un nouveau Gouverneur de la Banque Centrale du Nigéria, quelles sont vos attentes?

Je ne connais pas celui qui va émerger comme le nouveau Gouverneur de la Banque Centrale du Nigéria, mais qui que ce soit, je ne pense pas qu’il y aura un revirement des politiques clés. Ces politiques fonctionnent très bien. Par exemple, le Nigéria est le seul pays parmi les marchés émergents à ne pas subir de dépréciation importante de sa monnaie pendant une longue période.

Le taux d’inflation a été ramené à un seul chiffre. Je ne m’attends à aucun assouplissement de la politique monétaire. La politique de réduction de la circulation des espèces (cashless) a été très bonne et je crois que c’est quelque chose qui doit être adopté par tout le monde. Cette année, la politique de réduction de la circulation des espèces entrera en vigueur dans tous les états à travers le pays. Il y aura également une certaine stabilité des taux d’intérêts. L’une des raisons pour lesquelles je crois qu’il n’y aura pas d’assouplissement de la politique monétaire est que nous entrons dans une année pré-électorale. Les dépenses pré-électorales sont, par nature, inflationnistes et la politique monétaire ne saurait, par conséquent, être assouplie quand il y a tant de liquidités dans le système. Au pire des cas, je crois que nous pourrions assister à un nouveau durcissement de la politique monétaire. Il est fort possible que le taux des réserves obligatoires connaisse une augmentation non seulement pour les dépôts du secteur public mais aussi pour les dépôts du secteur privé et je crois que la Banque Centrale du Nigéria continuera à se servir de ses réserves pour preserver la monnaie locale.

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Quelle est votre opinion sur le régime actuel du taux d’intérêt au regard des plaintes des opérateurs du secteur privé formel?

C’est tout à fait vrai que nous subissons tous les effets des taux d’intérêts élevés. Je veux aussi des taux moins élevés mais, si vous examinez bien la situation, vous constaterez que les banques font partie intégrante de l’économie. L’une des raisons pour lesquelles le taux d’intérêt est élevé au Nigéria, c’est les défis infrastructurels. Le taux des dépôts peut ne pas être aussi élevé que vous le pensez mais plutôt les frais additionnels liés à la constitution de ces dépôts sont très élevés. Actuellement, UBA a quatre groupes électrogènes qui fonctionnent simultanément, chacun disposant d’une puissance de 1.500 KVA. On assiste donc à la production de six

mégawatts rien que pour cet immeuble. C’est une mini-centrale électrique. Le coût de consommation de Diesel est extrêmement élevé, chacune des agences dispose de deux groupes

électrogènes. Un sert de générateur principal et l’autre sert de réserve. Nos cartes sont utilisées à travers le monde entier et par conséquent, nous ne pouvons pas nous permettre de nous retrouver une seule seconde sans courant et causer ainsi des désagréments aux détenteurs. Les cartes UBA

sont utilisées en Afrique du Sud, en Amérique et au Japon.

Par conséquent, cette infrastructure doit être sur place. Ce sont des coûts inévitables pour assurer la continuité des activités. C’est l’une des raisons pour lesquelles le taux d’intérêt est très élevé.

Le coût de la gestion des espèces est également très élevé. Si vous allez dans les locaux de la banque, vous verrez comment les machines tombent en panne tous les jours. Soit vous les remplacez soit vous les faites réparer. Il y a aussi les caissiers qui sont là. Voilà pourquoi nous réclamons des services bancaires sans espèces (cashless). Avec la mise en œuvre complète de la politique ‘cashless’, vous verrez que le coût de gestion de l’argent va baisser de manière significative avec un impact positif sur les taux d’intérêts. Si vous comparez les états financiers des banques nigérianes avec ceux des autres marchés émergents de premier plan, le ratio coût/

revenu des banques nigérianes se situe autour de 60. Certains cas extrêmes avoisinent les 70.

Dans tous les autres marchés émergents tels que la Turquie, la Malaisie, l’Inde etc., le ratio coût/

revenu tournent autour de 40. Si nous pouvons gérer tous ces éléments de coûts, je vous assure que le taux d’intérêt pourra baisser à un seul chiffre.

Comment pourriez-vous réagir aux spéculations selon lesquelles l’ancien Directeur Général du Groupe, M. Tony Elumelu, demeure la main invisible derrière la gestion de la banque?

M. Tony Elumelu est engagé dans des affaires dans le secteur de l’électricité, de la santé, de l’hospitalité, de l’agriculture, du pétrole et du gaz. Il est pleinement occupé et n’a pas de temps pour les affaires de UBA comme le laisse croire les spéculations. Rappelez-vous qu’il a été Directeur Général du Groupe pendant 13 ans et moi je ne le suis que depuis trois ans. J’aime bien puiser dans ses expériences et connaissances du secteur bancaire, mais à peine dispose-t-il de ce temps. Alors pour répondre à votre question, Tony n’est pas une main invisible derrière la gestion de UBA. Il est occupé par ses diverses affaires qu’il est en train de développer non seulement au Nigéria mais à travers toute l’Afrique. UBA est une banque qui se glorifie de la continuité, de la stabilité et de la bonne gouvernance. Ce que les grandes banques comme UBA ont d’intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas d’une entreprise soumise au diktat d’un seul homme.

Nous avons tous ensemble élaboré un plan dans lequel nous avons décidé ce que nous voulons faire. Dans une très large mesure, nous suivons le plan sur lequel nous nous sommes tous miss d’accord. Si Tony Elumelu veut revenir à UBA, il n’ya rien qui l’empêche de le faire. Tout

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d’abord, il a déjà épuisé les trois ans obligatoires en déhors de UBA comme stipulé par la Banque Centrale du Nigéria. Vous étés également au courant que nous venons d’avoir une transition réussie d’un Président du Conseil d’Administration à un autre. Notre ancien Président, Chief Ogbue, vient de prendre sa retraite après avoir effectué avec succès son mandat conformément aux exigences réglementaires et a passé la main à l’Ambassadeur Joe Keshi, l’ancien Vice Président du Conseil d’Administration à partir du mois de décembre 2013. Cet événement a eu lieu vers la fin du mois, donc M. Elumelu aurait pu devenir le Président du Conseil d’Administration de la banque s’il l’avait voulu.

Concernant la gestion de la banque, j’ai deux Directeurs Généraux Adjoints avec qui je collabore. Nous disposons d’une des plus grands nombres d’administrateurs exécutifs dans le secteur. Notre effectif, direct et indirect, s’élève à environ 25.000 membres à travers le monde.

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