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MALI. Restons mobilisés!

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Academic year: 2022

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TRIMESTRIEL - FÉVRIER 2022 -N° 158

LA LETTRE DU LA LETTRE DU

Restons mobilisés !

MALI

Aux côtés des Maliens malgré les crises p. 2

Agriculture et élevage :

un réel potentiel local pour la résilience des populations p. 3

Retrouver la pêche à Konna :

Ali Farka Touré, le «chanteur paysan», comme il se présente, contemple son champ de riz.

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Aux côtés des Maliens malgré les crises

Retour sur la crise de 2012 : au nord du Mali, 268.000 personnes ont dû quitter leur domicile pour fuir les combats et se réfugier dans le sud et les pays voisins. Toutes les infrastructures, les routes, les bâtiments publics, les centres de santé, les écoles, les moyens de production agricole, les circuits de commercialisation, etc. ont été endommagés et pillés. Ce conflit démarré le 17 janvier 2012 et entrainant des déplacements massifs de populations s’est produit alors que le Sahel était déjà confronté à une grave crise alimentaire et nutritionnelle, rendant plus précaire et urgente la situation au Mali.

SOS SAHEL est toujours restée aux côtés des Maliens pendant la crise.

Depuis 2014, nous sommes engagés auprès de l’Etat et avons pris part au vaste programme de reconstruction et de relance économique (PRRE) dans quatre régions au nord du Mali : Mopti, Tombouctou, Kidal et Gao.

Nous avions pour mission de recréer les conditions d’un dialogue entre les communautés au niveau local et de lancer des plans de développement sur plus de 100 communes. Sur cette base nous avons défini avec les communautés rurales deux priorités absolues :

- Permettre aux populations d’avoir accès à des infrastructures de base dans les domaines de la santé, de l’assainissement, des transports, etc.

- Relancer l’économie en développant des activités, en diversifiant les cultures et en promouvant l’élevage.

Dans ce cadre, un travail important a été réalisé avec neuf ONG locales partenaires. Plus de 1.400 réunions d’échanges, de médiation, de planification ont été conduites en 3 ans pour garantir un dialogue entre les communautés mais aussi définir les projets prioritaires. Après cette étape, la mise en place d’un fond d’investissement local avec le Ministère de l’économie et des finances du Mali a permis la réalisation de 460 micro-projets.

Présente depuis 40 ans au Mali, SOS SAHEL est toujours restée mobilisée auprès des Maliens malgré la fragilité du contexte.

« C’est en travaillant de concert avec les associations de développement local et le gouvernement que SOS SAHEL a pu soutenir de multiples initiatives durables depuis 2014. Elles ont renforcé la résilience des populations et ce même dans un contexte sécuritaire fragile. Grâce à ce travail inclusif et une relation de confiance avec les acteurs locaux qui détiennent les clés de la mobilisation, nous avons pu impliquer les

Rémi HÉMERYCK, Rémi HÉMERYCK,

Délégué général de SOS SAHEL

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le PRRE a ciblé 102 communes Le PRRE a ciblé 102 communes et 1.401 villages. 1.2 millions de et 1.401 villages. 1.2 millions de personnes ont bénéficié de ce personnes ont bénéficié de ce

programme.

programme.

communautés rurales. »

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Le Mali et notamment le nord du pays, bien qu’enclavé, a un potentiel important de production agricole grâce aux cultures irriguées et à l’existence de nombreuses plaines qui bénéficient de la crue et la décrue du fleuve Niger. Les communautés principalement pastorales y vivent de l’agriculture.

Agriculture et élevage : un réel potentiel local pour la résilience des populations

Nos efforts dans le cadre du PRRE ont permis de financer le développement et la réhabilitation des moyens de production pour une sortie de crise durable des populations. En parallèle, nous avons conduit des actions de secours auprès des personnes directement affectées par la crise, en particulier les familles les plus vulnérables. Les personnes déplacées, se retrouvaient dans de nouveaux villages, sans aucune activité. Afin que ces dernières ne dépendent pas d’autres familles, elles-mêmes fragilisées, nous leur avons fourni des moyens de production pour pouvoir vivre de manière autonome. Pour les besoins urgents, nous avons distribué des bons pour l’achat de produits alimentaires et mis en place un programme de

prévention de la malnutrition*.

Des efforts qui ont porté leurs fruits auprès des familles les plus pauvres de huit communes au

total dans les régions de Mopti, Tombouctou et Kidal. Nous avons soutenu l’aménagement de 200 hectares de champs irrigués et de dix hectares de rizipisciculture. L’octroi de parcelles cultivables aux familles très pauvres et au profit des femmes ont permis de cibler les populations les plus vulnérables.

La production fourragère et la reconstitution des cheptels ont relancé l’élevage caprin. La mise en place de petites unités de conservation, de transformation et de commercialisation des productions agricoles et la réhabilitation de cinq hectares de périmètres maraichers ont complété le dispositif.

L’ensemble de ces actions, menées malgré le contexte sécuritaire fragile, a relancé l’économie des régions du nord du Mali, permettant aux populations de vivre à nouveau de leurs terres et d’être résilientes face à la crise.

Le palmier-dattier, une plante emblématique des régions désertiques à exploiter !

Il y a un an, nous avons lancé l’aménagement de quatre

hectares de palmier-dattiers à titre expérimental dans la commune de Taoudéni, située tout au nord du Mali, à 2000 km de Bamako, et connue pour son ancien bagne. Aujourd’hui, cette ville en plein désert est la capitale d’une

nouvelle région du Mali, Taoudénit. Je suis cheffe de ménage et veuve. Avec la crise, j’étais complètement démunie. Dans le cadre du projet, j’ai pu reconstituer mon troupeau à partir de 3 reproducteurs (1 bouc et 2 chèvres) ce qui m’a permis d’élever 3 jeunes et de les vendre pour les besoins de ma famille. La production de lait a permis de garder mes enfants en bonne santé. Aujourd’hui grâce à cet élevage de chèvres, je peux nourrir ma famille, vivre dans de meilleures conditions et assurer un avenir pour mes enfants.

Notre but est de créer les conditions économiques et sociales pour redynamiser le développement de ce territoire. 20 nouvelles familles se sont installées pour cultiver le palmier-dattier et y créer d’autres activités.

Le palmier-dattier répond à plusieurs besoins des populations sahéliennes. Il s’adapte très bien aux zones arides et résiste au climat désertique. Les dattes, en plus d’être une denrée alimentaire de forte valeur nutritionnelle, possède des vertus médicinales.

Qu’est-ce que la rizipisciculture ? C’est l’élevage des poissons dans une C’est l’élevage des poissons dans une

rizière en même temps que le riz rizière en même temps que le riz

y est cultivé.

y est cultivé.

Fatoumata Coulibaly Fatoumata Coulibaly Cercle de Djéné, Village de Tondaga

Témoignages

Témoignages

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Retrouver la pêche à Konna : de ville martyre à symbole de la reconstruction

Konna fut particulièrement touchée par la crise de 2012, lui valant le surnom de

« ville martyre » pendant la guerre. Elle a subi de nombreux dommages, son port de pêche fut entièrement détruit par les bombardements.

Mais aujourd’hui, elle est le symbole de la reconstruction :

« Le port de la ville de Konna est le poumon économique de la filière poisson au Mali. L’État y a d’abord construit un débarcadère, puis il a appuyé avec les collectivités et les partenaires le développement des filières auxiliaires : pisciculture, cages flottantes, marchés. »

Adama BERTHE, spécialiste en infrastructures, Unité de coordination du PRRE

Afin de ramener le port à sa capacité de fonctionnement normal, de nouvelles techniques de production piscicole ont été introduites. Les investissements ont permis à la ville de Konna d’acquérir trois étangs piscicoles, 16 sites comprenant des cages flottantes, des équipements de stockage des poissons, et d’électrifier la zone. SOS SAHEL appuie les pêcheurs, de l’élaboration des étangs artificiels jusqu’à la vente du poisson,

La pêche a toujours occupé une place centrale dans l’économie de la ville de Konna. Située au centre du Mali, Konna est au bord du fleuve du Niger, dans la région de Mopti connue comme la région du poisson.

Je suis revenu à Konna en 2019 et je suis devenu pisciculteur.

Dans le cadre du PRRE, j’ai été formé sur les techniques de pisciculture, d’aquaculture et sur la réglementation de la pêche.

J’ai également suivi une formation à la ferme piscicole Diallo sur la gestion des cages flottantes et l’approvisionnement en poissons et en alevins. Je possède aujourd’hui deux cages flottantes qui ont une rentabilité de cinq tonnes de poissons par an.

Je veux que la paix revienne, que nous puissions continuer à exercer nos activités en toute tranquillité et qu’il y ait une

cohésion sociale entre nous tous.

avec un soutien technique et matériel.

Depuis, les populations sont revenues s’installer à Konna. Grâce au projet, des conflits internes ont été résolus. La cohésion sociale et le vivre ensemble ont été renforcés. C’est une réussite ! Des émissions radios pour garder contact

L’insécurité de la région a restreint nos déplacements. Nous avons trouvé des solutions pour faciliter le suivi des

actions. Grâce à la radio, nous avons pu assurer la formation des producteurs locaux en communiquant à distance.

Avancement des travaux de

construction, techniques de pisciculture, ou encore prévention contre le

coronavirus, ces émissions radio ont été un outil de communication indispensable à la réalisation de ce projet.

Ousmane Kassambra Ousmane Kassambra Economiste de formation et pisciculteur à Konna

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ESPACE DONATEURS - DONATIONS - LEGS - ASSURANCE-VIE

RAISONS POUR AGIR AUX CÔTÉS DE SOS SAHEL

55

Agir à nos côtés, c’est participer au

développement durable dans l’une des régions du monde

les plus défavorisées par le réchauffement

climatique.

Fort de 45 années d’expérience, SOS SAHEL se positionne en spécialiste de la désertification et partage son expertise sur ce phénomène qui

touche 40% des terres émergées du globe.

Les actions de SOS SAHEL contribuent à atténuer l’impact du réchauffement planétaire et à réduire le nombre de réfugiés

climatiques sahéliens.

SOS SAHEL travaille au plus près des Sahéliens et des Sahéliennes pour leur permettre d’acquérir les outils indispensables à leur

développement.

20% de la population mondiale est concernée

par la désertification.

Nous aider à faire reculer le désert au Sahel, c’est

envoyer un message d’espoir à des millions

d’êtres humains.

Pour toute question sur SOS SAHEL et ses actions, n’hésitez pas à contacter :

Vous recevrez, sous 4 semaines environ, votre reçu fiscal.

Il vous permettra de déduire de votre impôt sur le revenu 66% du montant de votre soutien, jusqu’à 20% de votre revenu imposable.

Éditorial

Chers amis,

SOS SAHEL est présente au Mali depuis plus de 40 ans. Nous avons commencé par aménager un grand nombre de bassins versants (espaces qui recueillent les eaux pour alimenter les rivières). Au nord du Mali, voilà 15 ans que nous soutenons les initiatives des populations rurales. Nous avons notamment mis en oeuvre des actions permettant aux villages les plus reculés et enclavés d’avoir accès à l’eau potable, par la construction de plus de 60 points d’eau et de puits équipés de pompes manuelles. Parmi ces réussites : la réalisation de l’induction d’eau de la ville de Gourma Rharous, entre les villes de Gao et Tombouctou.

Il est important de souligner ici le dynamisme du Mali en matière de gestion locale organisée autour d’un système appelé « les tons villageois » où chacun a la parole. En nous appuyant sur les « tons villageois », avec les élus locaux, nous avons fondé en 2008 le premier syndicat intercommunal du Mali qui réunit quatre grandes communes sur une bande de 100 km le long du fleuve Niger, entre Gao et Tombouctou, et a favorisé un dialogue entre élus du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Néanmoins cette région enclavée n’a pas connu d’investissements structurants ni bénéficié d’équipements importants. Cette situation accentuée par une fragilisation due à une extrême pauvreté des populations a malheureusement entrainé un terreau favorable à la guerre de 2012.

Après la grave crise de 2012, SOS SAHEL n’a pas voulu abandonner les habitants de la bande du fleuve. Nous avons maintenu nos activités. Et en 2014, à la demande de l’Etat malien, nous avons soutenu et participé au programme de reconstruction et de relance économique pendant plus de 6 ans.

Aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer le contexte actuel du Mali et il est regrettable que les investissements pour le pays soient à l’arrêt. Ceci risque de fragiliser davantage la situation des communautés.

Ne laissons pas le Mali dans cette situation ! C’est pourquoi nous vous remercions chaleureusement pour votre soutien qui nous permet de continuer nos activités et lutter notamment contre l’insécurité alimentaire des familles au nord du pays.

Rémi HEMERYCK,

66%

DE VOTRE DON DÉDUCTIBLE DE VOTRE IMPÔT

VOTRE INTERLOCUTEUR PRIVILÉGIÉ

David Giner

Chargé de la relation avec les donateurs 01.46.88.93.72

david.giner@sossahel.org

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L’AVENIR DU SAHEL, GRÂCE À VOUS

La Lettre du Sahel (n°158) est éditée par l’association SOS SAHEL International France sise au 2, avenue Jeanne • 92604 Asnières- sur-Seine CEDEX • Tél. : 01 46 88 93 70 • www.sossahel.org - contact@sossahel.org • Directeur de la publication : Jean LELONG • Association reconnue d’utilité publique, membre du Comité de la Charte de Déontologie des Organisations sociales et humanitaires faisant appel à la générosité du public • Commission paritaire 1013 H 83 719 • Conception & réalisation : SOS SAHEL • Cifea-Mkg, 90, rue des Grives - 74153 RUMILLY • Ce numéro a été tiré à 25 000 exemplaires • Crédit photo : SOS SAHEL, Roberto Neumiller, Shutterstock.

Favoriser l’éducation des jeunes filles au Niger

Le Niger compte 20 millions d’habitants et figure en troisième place des pays dans lesquels les jeunes filles sont le moins scolarisées, après le Soudan du Sud et la Centrafrique.

Seulement une fille sur deux va à l’école primaire, une fille sur dix accède au collège, et une fille sur cinquante atteint le lycée.

Le plateau de Ganguel, bien que situé à quelques kilomètres de la capitale Niamey, constitue un territoire profondément rural, où la faible scolarisation se fait particulièrement sentir.

SOS SAHEL a contribué au programme «Dignité pour les femmes» mis en place par l’AMADE*, dédié à la protection des jeunes filles et à leur accès à l’éducation secondaire. Des salles de classes en dur ont été construites pour remplacer les paillottes ainsi que des latrines spécifiquement pour les filles.

L’accès aux toilettes est un enjeu majeur pour maintenir les jeunes filles scolarisées.

Souvent, ces dernières sont contraintes de rentrer chez elles, à plusieurs kilomètres, par honte de faire leurs besoins en pleine nature. Généralement, elles ne reviennent pas.

En complément de ces infrastructures, les membres d’associations de développement local ont été formés pour sensibiliser la communauté à la scolarisation des jeunes filles et à la lutte contre les mariages précoces et forcés.

« Eduquer une fille c’est éduquer tout un village. » Tout comme la santé, la formation et l’éducation représentent un volet fondamental de notre mission.

A Ganguel, les jeunes filles représentent aujourd’hui près de la moitié de l’effectif global des écoles réhabilitées.

Lancé par SOS SAHEL en octobre 2021, le projet

«Nachbo» (qui signifie «Nous serons rassasiés» en langue arabe) a pour objectif de réduire le nombre de personnes souffrant de malnutrition chronique.

Un nouveau programme pour lutter contre la malnutrition au Tchad

Le Guéra figure parmi les provinces tchadiennes les plus affectées par l’insécurité alimentaire (54 % de la population est touchée). Les aliments nécessaires à une bonne nutrition sont peu disponibles en raison de la mauvaise performance des systèmes de production agricole et peu accessibles du fait des prix élevés.

Ce programme s’inscrit dans la continuité du projet Acacia développé par SOS SAHEL dans les provinces du Chari Baguirmi et du Guéra, où pendant plus de 10 ans nous avons travaillé avec 28.000 producteurs et productrices de gomme arabique. Aujourd’hui, mieux structurés et formés, ils produisent une plus grande quantité de gomme de meilleure qualité qui a un fort potentiel commercial.

Pour lutter contre la malnutrition chronique, nous renforçons les capacités des producteurs et des productrices pour accroitre les performances des systèmes de production, de transformation et de commercialisation.

3.000 producteurs, dont 70 % de productrices seront impliqués et au total 550.000 habitants amélioreront leurs conditions de vie sous l’impulsion

économique et sociale de la région.

*AMADE : Association Mondiale des Amis de l'Enfance

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