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HAUTS -DE- FRANCE SEPTEMBRE 2021 N 3

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(1)

SEPTEMBRE 2021 N° 3

LES PRAIRIES PERMANENTES EN 2017

HAUTS

-DE-

FRANCE

(2)

SOMMAIRE

p. 3 INTRODUCTION

p. 4 1 EN HAUTS-DE-FRANCE, LES PRAIRIES SONT MOINS

PRÉSENTES QUE DANS D’AUTRES RÉGIONS MAIS N’EN JOUENT PAS MOINS UN RÔLE IMPORTANT

p. 4 La part des prairies permanentes dans la SAU des exploitations des Hauts-de-France est plus faible que sur l’ensemble du territoire national

p. 5 Les prairies permanentes de la région sont naturelles sur 90 % des surfaces

p. 6 2 EN HAUTS-DE-FRANCE, LA CONDUITE TECHNIQUE DES PRAIRIES PERMANENTES EST PROCHE DE CELLE DES PRAIRIES TEMPORAIRES

p. 6 Sur la campagne 2016-2017, 61 % des surfaces de prairies sont fertilisées avec de l’azote minéral uniquement

p. 8 La pratique d’une fumure organique

progresse en 2017 par rapport à 2011, mais la quantité totale d’azote épandue est

supérieure à 2011 et à l’ensemble du territoire métropolitain

p. 8 Les besoins de fertilisation sont estimés selon les habitudes

p. 9 Peu de produits phytosanitaires et sur moins de surface de prairies permanentes

p. 10 L’opération mécanique la plus courante sur les prairies permanentes est le fauchage des refus

p.10 Le niveau de production des prairies permanentes est plus élevé dans les Hauts-de-France

p. 12 3 UNE EXPLOITATION DES PRAIRIES EN HAUTS-DE-FRANCE QUI FAIT LA PART BELLE AU PÂTURAGE MAIS SUR DE LONGUES DURÉES

p. 12 Les prairies permanentes des

Hauts-de-France sont majoritairement orientées vers le pâturage

p. 13 Les animaux reviennent moins souvent sur la même prairie permanente dans les Hauts-de-France que dans le reste du territoire métropolitain

p. 14 Un changement plus faible mais des durées de pâturage plus longues dans chaque parcelle de prairies permanentes des Hauts-de-France

p. 16 CONCLUSION

p. 16 BILAN DE CAMPAGNE

p. 17 ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

p. 17 DÉFINITIONS

(3)

En 2017, les prairies (permanentes, temporaires, artificielles), y compris les prés salés,

occupent 17 % de la superficie agricole utilisée des Hauts-de-France. Les prairies permanentes, majoritaires sur 86 % de la surface prairiale, sont orientées vers le pâturage. Elles sont moins chargées qu’au niveau national, le pâturage est alors plus long sur la même parcelle. Elles sont productives mais aussi plus fertilisées que sur l’ensemble du territoire métropolitain.

L’herbe doit y être cultivée efficacement. Le mode d’exploitation, la fertilisation mais aussi les opérations culturales sont des facteurs d’amélioration du rendement des prairies permanentes.

La prairie permanente est définie comme une surface fourragère destinée à être pâturée ou fauchée. Elle est composée principalement de graminées auxquelles peuvent s’ajouter des légumineuses. Cette flore est souvent spontanée ou semée de longue date. A contrario d’une prairie temporaire qui entre dans la rotation des cultures, la prairie permanente n’est ni labourée, ni détruite chimiquement, ce qui lui confère un caractère pérenne ou du moins de longue durée. Pour les besoins de l’enquête la prairie permanente est âgée d’au moins cinq ans (une prairie temporaire de plus de 5 ans devient donc une prairie permanente). La prairie permanente est classée dans les surfaces toujours en herbe ou STH au même titre que les prés-salés de la région.

INTRODUCTION

(4)

1 EN HAUTS-DE-FRANCE, LES PRAIRIES SONT MOINS PRÉSENTES QUE DANS D’AUTRES RÉGIONS MAIS N’EN JOUENT PAS MOINS UN RÔLE IMPORTANT

La part de prairies

permanentes dans la SAU des exploitations des Hauts-de-France est plus faible que sur l’ensemble du territoire national

En 2017, les prairies permanentes des Hauts-de-France s’étendent sur un peu plus de 312 000 hectares. Elles occupent 15 % de la Superficie Agricole Utilisée de la région, contre 26  % de la SAU de l’ensemble du territoire national. Entre 2011 et 2017, la surface en prairies permanentes a diminué de 5  % dans les Hauts-de-France comme sur le territoire français.

En moyenne, les exploitations des Hauts-de-France(1) cultivent 35  % de leur Superficie Agricole Utilisée en prairies permanentes contre 57 % pour les exploitations de l’ensemble du territoire métropolitain enquêté(2) (Figure 2).

La surface moyenne en prairies permanentes est de 44 hectares dans la région contre 81 hectares sur l’ensemble du territoire. Elle est de 59 hectares pour les exploitations spécialisées en élevage, 41 hectares pour les polycultures élevage et de 16 hectares pour les exploitations de grandes cultures. Les exploitations d’élevage(3) valorisent la plus grande

Figure 1 : Part des prairies permanentes dans la SAU par type d’exploitation

12%

58%

31% 35%

20%

68%

43%

57%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Grandes cultures Elevage Polyculture élevage et

autre Ensemble

Hauts‐de‐France France

Figure 2 : Répartition des prairies permanente par type d’exploitation (en % de surfaces)

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

57%

31%

31% 65%

12% 4%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

Hauts‐de‐France France

Grandes cultures Elevage Polyculture élevage et autre surface en prairies permanentes :  88 %

de la surface régionale dont 57 % pour les exploitations de polyculture-élevage et 31 % pour les exploitations d’élevage.

Toutefois, 12 % des surfaces en prairies permanentes appartiennent à des exploitations spécialisées en grandes cultures. Cette donnée, spécifique aux Hauts-de-France par rapport  à

l’ensemble du territoire national, s’explique par la prédominance des exploitations spécialisées en grande culture dans cette région dont la fertilité des sols est reconnue, mais traduit aussi parfois la présence de contraintes qui rendent difficiles leur valorisation par d’autres cultures (Figure 2).

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017 (1) Ayant des prairies permanentes

(2) Voir champ de l’enquête en fin de publication

(3) Les exploitations « spécialisées en élevage » ont plus de 2/3 de la valeur de la production due à l’élevage. Idem «grandes cultures» et «polyculture élevage».

(5)

Les prairies permanentes de la région sont naturelles sur 90 % des surfaces

Les prairies permanentes sont essentiellement couvertes de grami- nées, les légumineuses peuvent entrer dans leur composition sans excéder toutefois les 40 %.

Sur 89 % des surfaces, la prairie permanente des Hauts-de-France est naturelle, c’est à dire de pousse spontanée (non semée). Sur 11 %, elle a été semée il y a plus de 10 ans (Figure 3).

Le couvert végétal spontané ou de longue durée présente des propriétés intéressantes. Il est souvent multi- espèces avec des atouts nutritifs mais aussi de productivité et de résilience (Figure 4).

La présence de légumineuses est estimée inférieure à 20 % sur 70 % des

surfaces. Le côté naturel et la longue durée d’implantation justifient les 13 % en surfaces de la région (8 % sur le territoire national enquêté) ressemées sans retournement. Cette opération mécanique, appelée sursemis, amé- liore rapidement et à faible coût une pâture, elle permet également de ressemer des espèces manquantes. Le sursemis est considéré comme faisant partie de la gestion agronomique de la prairie permanente, car il ne soustrait pas celle-ci de son cycle de production. Le sursemis n’entraîne pas de modification du classement en prairie permanente.

Les prairies permanentes contribuent de manière essentielle à la biodiversité en raison de la diversité d’espèces qu’elles peuvent receler par rapport à d’autres car elles constituent des milieux ouverts (espaces semi-naturels dont la surface occupée par les arbres

est inférieure à 25 %) comme les cultures annuelles mais qui sont, elles, mono-spécifiques. De surcroît, comme dans beaucoup d’autres régions, les prairies permanentes des Hauts-de France sont très souvent entourées de haies (1/5 des surfaces), avec des arbustes et arbres de plus ou moins grand jet. Des rangées d’arbres bordent sur au moins un côté de prairies permanentes sur 80% des surfaces contre seulement 25 % des surfaces en grandes cultures. Ces rangées d’arbres ou arbustes favorisent la contention du troupeau ainsi que son ombrage en été.

En 2017, 5 % des surfaces en prairies permanentes des Hauts de France répondent au cahier des charges de l’agriculture biologique (sans fumure minérale et sans produits phytopharmaceutiques) contre 7 % sur le territoire métropolitain.

Figure 3 : Hauts-de-France : répartition des prairies permanentes selon le type d’implantation (en % de surface)

88%

11%

1%

Naturelle Semée depuis plus de 10 ans Semée de 5 à 10 ans Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Figure 4 : Prairies permanentes des Hauts-de-France : part des surfaces selon la présence des légumineuses

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017 70%

30%

Moins de 20% de légumineuses Plus de 20% de légumineuses 70%

30%

Moins de 20% de légumineuses Plus de 20% de légumineuses

(6)

2 EN HAUTS-DE-FRANCE, LA CONDUITE

TECHNIQUE DES PRAIRIES PERMANENTES EST PROCHE DE CELLE DES PRAIRIES

TEMPORAIRES

Sur la campagne 2016-2017, 61 % des surfaces de

prairies sont fertilisées avec de l’azote minéral uniquement

Comme pour toute culture, produire de l’herbe demande de veiller aux apports nutritifs. Il est possible de le faire par des apports externes, notamment organiques (ce que permet le pâturage sans dépense d’énergie). Mais l’art de la conduite d’une prairie permanente est de favoriser au maximum les interactions positives entre les espè- ces qui la composent, en premier lieu entre graminées et légumineuses, afin de limiter les apports externes, en particulier sous forme minérale (les plus couteux en énergie).

Sur la campagne 2016-2017, 82 % des surfaces de prairies permanentes ont reçu un amendement azoté. L’azote minéral est le plus utilisé. Ainsi 76 % de la surface en prairie permanente est fertilisée avec de l’azote minéral  : exclusivement sur 61 % des surfaces et en combinaison avec de l’azote organique sur 15 %. L’azote organique est employé seul sur 6 % des surfaces.

Par ailleurs 18  % de surfaces en prairie permanente n’ont reçu aucune fertilisation (Figure 5).

Pendant la campagne 2016-2017, les prairies permanentes des Hauts-de- France ont reçu 27 500 tonnes d’azote, 70 % de celle-ci est minérale. Le niveau moyen de fertilisation est de 100 kg/ ha dont 70 kg/ha d’azote minéral. Cette fertilisation atteint 119,5 kg/ha pour les surfaces fertilisées et exploitées dont 87,4 kg/ha sous forme minérale.

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

Figure 5 : Hauts-de-France : répartition des surfaces en prairie selon le type de fertilisation

75%

14%

4% 7%

2011

18% 61%

15%

6%

2017

75%

14%

4% 7%

Azote minéral uniquement Prairies non fertilisées Azote minéral et organique Azote organique uniquement

Note de lecture : Pour les surfaces fertilisées uniquement avec de l’azote organique l’échantillon de parcelles enquêtées est trop faible, les données de fertilisation ne peuvent être diffusées.

Figure 6 : Hauts-de-France : quantité moyenne (en kg/ha) d’azote minéral et organique épandues sur les prairies

83,9

65,0 75,4 75,4 83,9

7,6 8,9 8,9

100 2030 4050 6070 8090

Ensemble Prairies fertilisées Prairies fertilisées et exploitées Prairies fertilisées avec de l'azote minéral uniquement et

exploitées Azote minéral en kg /ha Azote organique en kg/ha

2011

72,6

86 % des surfaces

84,3 84,3

86 % des surfaces

70,6 86,3 87,4 93,9

30,0

36,7 32,1

0 20 40 60 80 100 120 140

Ensemble Prairies fertilisées Prairies fertilisées et

exploitées Prairies fertilisées avec de l'azote minéral uniquement et

exploitées Azote minéral en kg /ha Azote organique en kg/ha

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

2017

93,9 119,5

123 100,6

82 % des surfaces

80 % des surfaces

61 % des surfaces 83,9

74 % des surfaces

Lorsque les prairies sont fertilisées

uniquement sous la forme minérale la fertilisation est proche de 94 kg/ha (Figure 6).

(7)

Dans le même temps, les prairies permanentes de la région ont reçu 8 200 tonnes d’azote organique sur un total de 21  % des surfaces, soit 30  kg/  ha.

La concentration atteint presque 37  kg/ha sur les prairies fertilisées et 32 kg/ha sur les surfaces fertilisées et exploitées. Les apports organiques proviennent essentiellement de l’éle- vage bovin sous forme de fumiers (3/5 de la quantité de fumure organique) (Figure 7).

L’apport organique sur les prairies ne peut intervenir qu’avant la mise à l’herbe des animaux et sur un sol qui porte, d’où le faible recours à ce type de fertilisation qui permet pourtant aux éleveurs d’être autonomes (94  % de la quantité d’azote épandue provient de l’exploitation). C’est aussi une fertilisation plus difficile à conduire : par exemple, un apport de fumier mal émietté ou trop jeune peut dégrader la prairie.

Pour rappel, le programme d’actions régional «nitrates» (PAR), pris en application de la Directive «nitrates» en complément du programme national (PAN) prévoit une quantité maximale de 170 kg/ha d’azote d’origine animale pouvant être épandue annuellement sur l’exploitation. Ce plafond est un ratio calculé à l’échelle de la SAU de l’exploitation. Il concerne l’azote issu des effluents d’élevage épandus annuellement ainsi que les déjections animales restituées au pâturage. Ce plafond s’applique à toute exploitation utilisant des effluents d’élevage dont au moins un îlot cultural se situe en zones vulnérables au titre de la Directive

«nitrates». En 2017, 98 % des surfaces en prairies permanentes de la région appartiennent à des exploitations qui sont situées entièrement ou en partie dans des zones vulnérables.

La fertilisation est plus élevée pour une prairie pâturée à laquelle on demande plus de rendement : en moyenne 123,9 kg/ha pour les prairies à usage mixte (à la fois pâturée et fauchée) et 92,8 kg/ha pour les prairies uniquement pâturées. Elle s’établit seulement à 85,8 kg/ha en moyenne pour les prairies uniquement fauchées.

Pour ces dernières, la quantité d’azote organique est d’ailleurs moins importante (Figure 8).

La pratique d’une fumure organique progresse en 2017 par rapport à 2011, mais la quantité totale d’azote épandue est supérieure à 2011 et à l’ensemble du territoire métropolitain

Entre 2011 et 2017, l’apport d’azote est en hausse. La moyenne sur l’ensemble des prairies permanentes gagne 28 kg/

ha. Même si l’apport d’azote minéral augmente légèrement, c’’est surtout la pratique d’une fumure organique qui semble se développer. Par rapport à 2011, la part de surface fertilisée avec de l’azote organique s’accroit de 10 % et les doses moyennes de fumure organique augmentent également : 37   kg/ha en 2017 contre 9 kg/ha en 2011 pour l’ensemble des prairies per- manentes fertilisées (Figure 6).

Sur le territoire métropolitain enquêté, la part de surface en prairie perma- nente non fertilisée est plus de deux fois supérieure. Et lorsque les prairies sont fertilisées, la quantité d’azote épandue est plus faible : 82,6  kg/ha.

Contrairement aux Hauts-de-France, l’azote organique y est majoritaire  :

Figure 7 : Hauts-de-France : origine

de l’azote organique épandu sur les prairies permanentes

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

20% 60%

19%

1% Fumiers

Composts d'origine animale Lisiers

Ecumes, fientes de poules, autres effluents

20% 60%

19%

1% Fumiers

Composts d'origine animale Lisiers

Ecumes, fientes de poules, autres effluents

Figure 8 : Hauts-de-France : quantité moyenne (en kg/ha) d’azote minéral et organique selon le mode d’exploitation de la prairie

73,8 72,9 83,5 75,6 96,6

12 19,9 22,8 48,3

61,8

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

Ensemble Ensemble Fertilisées Ensemble Fertilisées

Prairies uniquement

fauchées

Prairies uniquement pâturées Prairies à usage mixte (pâturées et fauchées)

Azote minéral en kg /ha Azote organique en kg/ha

Note de lecture : Pour les surfaces fauchées uniquement l’échantillon de parcelles enquêtées est trop faible, les données de fertilisation ne peuvent être diffusées

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017 158,4

21 % des surfaces 123,9

27 % des surfaces 85,8

52 % des surfaces 92,8

9 % des surfaces

106,3

60 % des surfaces

Prairies uniquement

fauchées

Prairies à usage mixte (pâturées et fauchées) Prairies uniquement pâturées

(8)

Figure 9 : Territoire métropolitain enquêté

(1)

: répartition des surfaces en prairie selon le type de fertilisation

26%

44%

13%

17%

Azote minéral uniquement Prairies non fertilisées Azote minéral et organique Azote organique uniquement

Figure 10 : Territoire métropolitain enquêté

(1)

: quantité moyenne (en kg/ha) d’azote minéral et organique épandues sur les prairies

19,7 35,2 35,1 53,6

26,5

47,4 47,2

83,3

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Ensemble Prairies fertilisées Prairies fertilisées

et exploitées Prairies fertilisées avec de l' azote

minéral uniquement

Prairies fertilisées avec de l' azote

organique uniquement Azote minéral en kg /ha Azote organique en kg/ha

Les besoins de fertilisation sont estimés selon les habi- tudes

La Directive nitrate impose à l’éle- veur de raisonner et d’adapter sa fertilisation. Pour les utilisateurs d’azote minéral, les besoins sont majoritairement estimés selon les habitudes : sur les ¾ des surfaces en prairies permanentes les exploitants déterminent la dose totale d’azote à apporter à partir de la dose moyenne habituelle. Sur 17  % des surfaces ils font appel à un technicien externe, et sur 10 % des surfaces les exploitants agricoles utilisent eux-mêmes une méthode de calcul de bilan. Les pratiques sont semblables sur le territoire métropolitain enquêté.

L’agriculteur fractionne l’épandage sur 57 % des surfaces fertilisées avec de l’azote minéral : deux apports sont réalisés sur 39  % des surfaces, trois apports et plus sur 18 % (Figure 11).

Le fractionnement des apports d’azote minéral est lié directement au mode d’exploitation des prairies permanentes et au nombre de coupes qui interviennent sur chaque parcelle.

apports et plus, alors qu’elle est à 55  kg/ha pour un apport. Au total, la dose moyenne atteint 86 kg d’azote minéral par hectare pour les parcelles fertilisées.

L’apport d’azote organique est moins morcelé : sur 84 % des surfaces il n’y a qu’un seul épandage (Figure 11).

Cependant, la fertilisation organique n’intervient pas chaque année : au cours des 6 dernières années la moitié des surfaces fertilisées enregistre un apport de fumure organique tous les ans, l’autre moitié majoritairement un apport tous les deux ans.

L’agriculteur connaît, par analyse et références techniques, la teneur en azote de la fumure organique apportée sur un peu plus de la moitié de la surface fertilisée. Lorsqu’il utilise lui- même une méthode de calcul de bilan, l’azote organique est majoritairement prise en compte.

L’apport d’azote peut se faire aussi par l’implantation de légumineuses comme le trèfle, la luzerne, le sainfoin… La fertilisation minérale ou organique qui s’ajoute à la contribution des légumineuses présentes dans le couvert prairial est alors moindre : 87,5 kg/ha d’azote lorsque le niveau de présence des légumineuses est supérieur à 20 % au lieu de 106,3 kg/ ha lorsque le niveau de présence des légumineuses est inférieur à 20  %. Les légumineuses permettent une économie de fertilisation azotée.

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

(1) Voir champ de l’enquête en fin de publication Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Figure 11: Prairies permanentes des Hauts-de-France : nombre d’apports d’engrais

43%

39%

18%

1 2 3 et plus

84%

16%

1 2 et plus

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Engrais minéraux azotés

Engrais organiques azotés

43%

39%

18%

1 2 3 et plus il est épandu sur une part de sur-

face plus importante et représente 47,4  kg/ ha sur les 82,6 kg/ha (Figures 9 et 10).

Après chaque coupe, une fertilisation minérale azotée permet de stimuler la reprise de la végétation et d’augmenter la production de la coupe suivante. La dose totale moyenne augmente avec le nombre d’apports. Elle atteint 102 kg d’azote minéral par hectare pour deux apports, 163 kg par hectare pour trois

46,2

83.3

53,6 82,3

82,6

(9)

Peu de produits phytosanitaires et sur moins de surface de prairies permanentes

Sur la campagne 2016-2017, 89 % des surfaces en prairies permanentes de la région n’ont pas reçu de produits phytosanitaires. La part de surface non traitée est plus importante pour les prairies naturelles (89 %) que pour les prairies semées (85 %). La portion de surface n’ayant pas reçu de traite- ments phytosanitaires est inférieure au territoire métropolitain enquêté (97  %) mais est en augmentation de- puis 2011 (80 % en 2011) (Fig. 12 et 13).

Lorsque la surface est traitée, l’IFT des prairies permanentes de la région est très proche de zéro. Les exploitants agricoles ont recours essentiellement aux herbicides. L’usage est surtout ponctuel et localisé. Ces désherbants sont souvent utilisés pour éliminer des plantes envahissantes et indésirables, comme les orties ou les chardons ou pour entretenir sous les clôtures.

La prairie permanente reste une culture sobre : 1/4 des surfaces ne re- çoit ni produits phytopharmaceutique ni fertilisant minéral et 1/5 ni produit phytopharmaceutique, ni fertilisant qu’il soit organique ou minéral. Le pourcentage est plus fort pour les prairies naturelles dans les deux cas (Figures 14 et 15).

Figure 13 : Prairies permanentes Hauts-de-France : répartition des surfaces sans traitement phytopharmaceutique

Figure 15 : Prairies permanentes Hauts-de-France : répartition des surfaces sans produits phytopharmaceutiques et sans azote (minéral et organique) Figure 14 : Prairies permanentes Hauts-de-France : répartition des surfaces sans produits phytopharmaceutiques et sans azote minéral

87%

78%

80%

85%

89%

89%

Semée Naturelle Ensemble des prairies permanentes

70% 75% 80% 85% 90% 95%

2017 2011

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

Figure 12 : Prairies permanentes : répartition des surfaces avec ou sans traitement phytopharmaceutique sur la parcelle

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

28%

20%

21%

19%

25%

25%

Semée Naturelle Ensemble des prairies permanentes

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

2017 2011

9%

15%

14%

10%

19%

18%

Semée Naturelle Ensemble des prairies permanentes

0% 5% 10% 15% 20% 25%

2017 2011 Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

89%

11%

97%

3%

Surface sans traitement phytosanitaire Surface avec traitement phytosanitaires

Ensemble territoire enquêté Hauts-de-France

89%

11%

97%

3%

Surface sans traitement phytosanitaire Surface avec traitement phytosanitaires

(10)

L’opération mécanique la plus courante sur les prairies permanentes est le fauchage des refus

Les prairies demandent peu d’inter- ventions, cependant certaines opéra- tions mécaniques peuvent optimiser le potentiel productif des prairies.

Dans la région comme sur le territoire métropolitain enquêté, un seul passage mécanique est effectué en moyenne sur la campagne 2016-2017.

L’intervention la plus courante est le fauchage ou le broyage des refus  : certaines zones de prairies sont moins consommées par les animaux parce que les espèces qui les composent sont peu appétences, plus ligneuses ou parce que s’y concentrent les déjections. Ce sont aussi des indices d’une mauvaise gestion de pâturage.

La fauche ou le broyage de ces refus permet de «niveler» l’herbe qui repoussera alors plus tendre et de limiter la concurrence des espèces

«indésirables». Cette opération per- met également de limiter la montée à graines d’éventuelles adventices (orties, chardons ou rumex...) ou de graminées précoces. Elle est réalisée sur 1/3 des surfaces travaillées.

L’étaupinage est, lui, réalisé sur ¼ des surfaces travaillées. Il s’impose en fin d’hiver. Le but est d’étaler la terre pour éviter de la récolter dans le fourrage ou parfois d’y réaliser un sursemis lorsque la surface concernée est importante.

Figure 16 : Prairies permanentes Hauts-de-France : répartition des surfaces travaillées mécaniquement

33%

25%

21%

14%

7%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35% Fauche ou broyage des refus

Etaupinage Ebousage

Autre entretien : roulage, émoussage

Travail superficiel du sol

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Le niveau de production des prairies permanentes est plus élevé dans les Hauts-de-France

Le rendement valorisé d’une parcelle est la quantité d’herbe produite soit sous forme pâturée soit sous forme de fourrage, ramenée à l’hectare ; il

est toujours exprimé en tonnes de matière sèche pour assurer les com- paraisons (il tient compte des UGB pour les surfaces pâturées). En 2017, dans les Hauts-de-France, la produc- tion des prairies permanentes est es- timée à 6,5 tonnes de matière sèche par hectare. Le rendement est bien supérieur à celui de l’ensemble des régions du territoire métropolitain concernées par l’enquête (4,5 t/ha).

La productivité est plus forte dans les prairies où fauche et pâturage sont combinés : 8,5 t/ha, contre que 6 tonnes/ha dans le cas d’un pâturage seul. Les prairies uniquement fau- chées et jamais pâturées ont la pro- duction la plus faible : 4,2 tonnes de matière sèche en moyenne par hec- tare (Figure 17).

Les prairies naturelles restent per- formantes surtout en usage mixte.

L’écart de rendement entre une prai- rie naturelle et semée est peu signifi- catif (Figure 18).

Figure 17 : Rendements selon le mode d’exploitation de la prairie permanente en 2017

6,5

4,2

6,0

8,5

4,5

3,5 4,3

5,6

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Ensemble des prairies permanentes Prairie permanente uniquement

fauchée Prairie permanente uniquement

pâturée Prairie permanente avec un usage mixte

 Hauts‐de‐France France

Enfin, l’ébousage est pratiqué sur 1/5 des surfaces travaillées. Cette action, qui consiste à étaler les bouses, est effectuée sur une herbe rase en sortie de pâturage et avant une période pluvieuse pour «laver». L’ébousage a pour objectif de mieux répartir les éléments fertilisants restitués et ainsi contribuer à une forte diminution des touffes de refus et des zones de vides.

Les autres actions de travail superficiel du sol avec une herse par exemple ou encore les opérations de roulage ou d’émoussage sont moins pratiquées (Figure 16).

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

t/ha

(11)

Figure 18 : Hauts-de-France : rendement des prairies permanentes selon le mode d’exploitation et le type d’implantation

4,2 3,8

6 5,8

8,5 8,5

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Ensemble Naturelle Ensemble Naturelle Ensemble Naturelle

fauce uniquementpâturée uniquementmixte

rendement total moyen (t/ha)

Figure 19 : Rendements 2011 et 2017 selon le type d’exploitation

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Prairies permanentes des Hauts-de-France

Prairies permanentes du territoire métropolitain enquêté

5,9 3,5

9,6 7,6

6,5 4,2

6,0

8,5

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Surface totale Uniquement fauchée Uniquement pâturée Mixte pâturage et fauchage

2017 2011

4,7 3,8

4,6

5,3

4,5 3,5

4,3

5,6

0 1 2 3 4 5 6

Surface totale Uniquement fauchée Uniquement pâturée Mixte pâturage et fauchage

2017 2011

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017

La rénovation par sursemis sans re- tournement est, par contre, un levier d’amélioration qui augmente le ren- dement de presque 4 points en com- paraison avec une prairie qui n’est pas ressemée depuis son implantation.

Par rapport à 2011, il y a une hausse globale qui est favorisée par un meil- leur rendement de fourrage, hausse que l’on ne retrouve pas sur l’en- semble du territoire métropolitain (Figure. 19).

Par ailleurs, pour 64 % des exploitants agricoles le rendement 2017 est jugé normal par rapport au rendement moyen des 5 dernières années des prairies de l’exploitation. Pour 32 %, il est jugé plus faible.

t/ha t/ha

t/ha

(12)

Une différence notable entre la région et le territoire métropolitain ré- side dans les parcelles inexploitées. En Hauts-de-France, 5 % des sur- faces de prairies permanentes contre 2 % sur l’ensemble du territoire métropolitain enquêté ne sont pas exploitées en 2017. Cette surface non exploitée diminue la surface uniquement fauchée (Figure 20). Elle est en hausse dans la région (5 % en 2017 contre 1 % des surfaces en 2011) alors qu’elle est stable au niveau du territoire national enquêté. Le recul de l’élevage en Hauts-de-France pourrait en être une explication, les exploitations d’élevage de la région se sont tournées vers les grandes cultures en conservant une partie de leur prairie qu’elles ne peuvent retourner.

Plus de prairies permanentes inexploitées dans la région que sur l’ensemble

du territoire enquêté

3 UNE EXPLOITATION DES PRAIRIES EN HAUTS-DE-FRANCE QUI FAIT LA PART BELLE AU PÂTURAGE MAIS SUR DE LONGUES DURÉES

Les prairies permanentes des Hauts-de-France sont majoritairement orientées vers le pâturage

Les prairies offrent deux types de va- lorisation : le pâturage ou le fauchage pour la constitution des stocks princi- palement hivernaux (foin, ensilage …).

En Hauts-de-France, les prairies per- manentes sont majoritairement orien- tées vers le pâturage. Ainsi, pendant la campagne 2016-2017, 60  % des surfaces sont uniquement pâturées, 9 % uniquement fauchées et 26 % ont connu un usage mixte (pâturage et fauche peuvent se succéder sur une même année d’exploitation) (Figure  20).

Au total le pâturage concerne donc 86 % des surfaces en 2017 comme en 2011 (Figure 21).

Le pâturage des animaux, lorsqu’il est bien conduit (période, durée, charge- ment instantané) exerce une action bénéfique sur la prairie en maintenant des bonnes espèces de graminées et de légumineuses, parmi celles que les conditions pédoclimatiques au- torisent. L’équilibre du mélange d’es- pèces devient alors stable, ce qui confère une autre dimension au carac- tère « permanent » de la prairie.

Les modes d’exploitation sont assez semblables quel que soit l’âge des prai- ries. Les prairies semées ont une part de surface uniquement fauchée légè- rement plus importante (Figure 22).

Sur le territoire métropolitain, la part de surface pâturée y est un peu moins prépondérante (79 %) (Figure 20).

Figure 20 : Hauts-de-France : répartition des surfaces de prairies permanentes selon le mode d’exploitation

60%

26%

9% 5%

avec pâturage exclusif avec fauche et pâturage

avec fauche exclusive non exploitée Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Hauts-de-France Territoire métropolitain enquêté

51%

28%

19%

2%

60%

26%

9% 5%

avec pâturage exclusif avec fauche et pâturage avec fauche exclusive non exploitée

(13)

Figure 21 : Hauts-de-France : prairies permanentes - Evolution des parts de fauche et de pâturage

56% 60% 51% 51%

29% 26% 33% 28%

14% 9% 13% 19%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2011 2017 2011 2017

Hauts‐de‐France Territoire métropolitain enquêté avec pâturage exclusif avec fauche et pâturage avec fauche exclusive non exploitée

12% 9%

62% 63%

26% 28%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Semée Naturelle

Fauchée Pâturée Fauchée et pâturée

Source : Agreste - Enquêtes pratiques culturales 2011 et 2017 Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Figure 22 : Hauts-de-France : répartition des prairies permanentes selon le type et le mode d’exploitation

Les animaux reviennent moins souvent sur la même prairie permanente dans les Hauts-de-France que dans le reste du territoire métropolitain

La prairie se distingue des autres cultures fourragères car elle peut être récoltée plusieurs fois dans l’année.

Aussi le nombre de récoltes (passages d’animaux ou coupes sur une parcelle donnée) constitue un critère de performance.

Pendant la campagne 2016-2017 dans les Hauts-de-France, une parcelle supporte en moyenne 3 passages (2 sur les surfaces uniquement coupées, 3 sur celles uniquement pâturées). Sur le territoire métropolitain enquêté la moyenne est identique. Cependant la part de prairies permanentes avec au moins 3 passages est plus faible dans la région (22 %) que sur le territoire métropolitain (41 %). De plus, 44 % des surfaces ne sont exploitées qu’une

Figure 23 : Prairies permanentes : répartition de la surface selon le nombre de passages (coupe et pâturage)

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017 44%

34%

22%

1 2 3 et plus

Hauts-de-France

34%

25%

41%

1 2 3 et plus

Territoire métropolitain enquêté

seule fois dans la région contre 34 % au niveau national (Figure 23).

Dans le cas des surfaces seulement pâturées, les prairies avec au moins 2 passages d’animaux ne représentent que 31 % de la superficie régionale contre 51 % de la superficie métropolitaine. Les prairies simples aires d’exercice grâce à leur proximité avec l’étable ou encore les prairies éloignées qui ne permettent pas de changement de bétail au cours de la saison entrent dans la catégorie 1 passage (Figure 25).

En multipliant les surfaces concernées de chaque classe (1,2,3 passages) par le nombre de passages, on peut calculer la superficie développée en prairie permanente : en Hauts-de-France, elle représente 677 000  hectares, qui se répartissent ainsi : 542 000 ha (80 %) des surfaces développées sont pâturées et 135 000  ha (20  %) sont fauchés pour alimenter les stocks fourragers essentiellement en foin (Figure 24).

Figure 24 : Prairies permanentes des Hauts-de-France  : répartition des surfaces pâturées ou fauchées

selon la destination

80%

14%

4% 2%

Pâture Foin Enrubannage Ensilage

69%

49%

31%

51%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Hauts-de-France Territoire métropolitain enquêté 1 2 et plus

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017 Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

Figure 25 : Prairies permanentes : nombre de passages

d’animaux sur les prairies uniquement pâturées

(14)

Un changement plus faible mais des durées de pâtu- rage plus longues dans chaque parcelle de prairies permanentes des Hauts- de-France

Les bovins pâturent 95 % de la superfi- cie développée en prairie permanente.

Les équins, ovins, caprins et autres herbivores se répartissent les 5% de surfaces restantes. Le pâturage per- met d’assurer l’essentiel de l’alimenta- tion des animaux au printemps et en été. La valorisation des prairies peut s’appuyer sur deux facteurs : le char- gement – nombre d’animaux sur une parcelle, exprimé en UGB (unité gros bétail) par hectare – et la durée de pâ- turage.

Sur la campagne 2016-2017, le taux de chargement moyen en Hauts-de- France est de 3,9 UGB par hectare de superficie développée. La médiane est cependant plus basse : 50 % des exploi- tations ont un chargement inférieur à 2,2 UGB par hectare. Ces valeurs sont plus basses en Hauts-de-France que sur l’ensemble du territoire métropoli- tain enquêté : 4,9 UGB/ha en moyenne par hectare (Figure 26).

La période de pâturage des prairies permanentes de la région s’étale du 1er mars au 20 novembre en sachant que certains prés sont occupés toute l’année, alors que d’autres ne le seront que ponctuellement (2 ou 3 fois pour

Figure 26 : Prairies permanentes des Hauts-de-France : répartition des surfaces pâturées selon le nombre UGB/ha

26%

19% 21%

5%

29%

14%

29%

16%

12%

29%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

0 à 1 1 à 2 2 à 3 3 à 4 4 et plus

Unité Gros Bétail/Hectare

Hauts‐de‐France France métropolitaine

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

des durées variables en fonction de la disponibilité en herbe). Le défi de l’éle- veur est de faire en sorte qu’outre la constitution des stocks de fourrages pour l’hiver, le pâturage assure la cou- verture des besoins alimentaires le plus longtemps possible (sans avoir besoin de prélever sur les stocks de manière trop précoce). L’entrée des animaux sur les parcelles s’échelonne sur toute la saison, mais majoritaire- ment en avril lorsque les conditions climatiques, de portance du sol et de quantité d’herbe le permettent. Le pâturage nécessite une gestion dyna- mique : l’éleveur doit adapter le temps de présence des animaux au pâturage en fonction de la surface pâturée (évi- ter le sur ou sous pâturage qui peuvent dégrader une prairie) et favoriser un

temps de repos suffisant, permettant la repousse de l’herbe, entre deux ex- ploitations. Les mouvements des ani- maux sont plus resserrés au niveau du territoire métropolitain (Figure 27).

Dans les Hauts-de-France, à chaque passage les animaux sont présents en moyenne 77 jours sans interruption sur la même parcelle (avec éventuel- lement une interruption nocturne).

Au niveau national, les animaux changent plus souvent de prés : le temps moyen de présence est de 50 jours sur la même parcelle. Sur 12  % des surfaces des Hauts-de-France, les animaux restent même 6 mois et plus sur la même parcelle contre 6 % sur le territoire métropolitain enquêté. A l’automne, des conditions climatiques favorables permettent de prolonger le

Figure 27 : Répartition des surfaces de prairies permanentes selon la date d’entrée des animaux

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

Hauts-de-France Territoire métropolitain enquêté

0%

1%

2%

3%

4%

5%

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

(15)

Figure 28 : Prairies permanentes des Hauts-de-France : répartition des surfaces selon le mode d’exploitation et le numéro de passage

22%

78%

37%

63%

22%

78%

0%

100%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

coupe pâturage coupe pâturage coupe pâturage coupe pâturage

1er passage 2ème passage Du 3ème au 5ème passage A partir du 6ème passage pâturage et d’économiser d’autant la

consommation de fourrages stockés.

Souvent l’éleveur favorise en première exploitation le pâturage, ainsi 78 % des surfaces développées sont pâturées au premier passage (Figure 28).

La part de surface coupée devient plus importante à la deuxième exploitation

Le pâturage tournant est prépondérant sur les prairies permanentes en Hauts-de-France : il est pratiqué sur 60 % des surfaces régionales mais sur seulement 36 % des surfaces de l’ensemble du territoire enquêté. Le pâturage tournant consiste à diviser la surface en différentes prairies plutôt proches les unes des autres avec parfois un système de clôture évolutif. C’est une technique de gestion des surfaces qui est basée sur le respect des conditions nécessaires à la plante pour maximiser sa production. Les prairies en pâturage tournant ont un meilleur rendement 6,9 t/ha (6 t/ha pour les autres prairies). Plus exploitées, elles reçoivent aussi plus de fumure, 112 kg/ha (84 kg/ha pour les autres prairies sans pâturage tournant)

Le pâturage tournant est plus utilisé dans les Hauts-de-France

Source : Agreste - Enquête pratiques culturales 2017

(37 %) pour décliner ensuite aux pas- sages suivants. D’une manière géné- rale la fauche est concentrée au prin- temps, période de pousse plus rapide de l’herbe. La fauche présente certains avantages : pratiquée de temps à autre dans une pâture elle en améliore l’ap- pétence et permet de lutter contre cer- taines adventices.

Une partie du fourrage stocké (foin, paille enrichie, maïs ensilage) vient compenser parfois une déficience en herbe. Les animaux sont complétés de fourrage sur 1/3 des surfaces dé- veloppées de prairies permanentes pâturées dans la région comme sur le territoire métropolitain enquêté.

1er passage 2ème passage Du 3ème au 5ème passage A partir du 6ème passage

(16)

Les évolutions en matière d’alimentation animale ont souvent relégué les prairies permanentes au rang de productions peu intéressantes ou difficile à intégrer dans les évolutions de conduite des élevages herbivores.

Cependant ces surfaces fourragères présentent certains atouts et récupèrent une image positive. Elles sont une source d’autonomie. La prairie permanente a un coût de production faible : peu de travail du sol, peu d’achat de semences et rarement de produits phytosanitaires. Elle présente donc un certain intérêt économique en temps

CONCLUSION

et en argent. Elle possède également d’autres avantages et d’autres vertus que celles de la quantité d’herbe ou de fourrage produit : qualité des produits animaux (lait, fromages, viande), bien-être et santé de l’animal, préservation de la biodiversité, lutte contre l’érosion, adaptation plus aisée au changement climatique grâce à la diversité des couverts qui rendent les prairies permanentes plus résilientes, qualité du paysage, et reconnaissance sociétale de l’agriculteur pour les bénéfices environnementaux rendus.

La campagne 2017 reste marquée par une sécheresse précoce qui a impacté durablement la production d’herbe.

La pousse de l’herbe de printemps est déficitaire et celle du second semestre n’est pas suffisante pour compenser la perte de production sur l’année. La pousse de l’herbe en région connaît un démarrage précoce au printemps avant d’être ralentie par une période de froid en avril. Elle reprend ensuite difficilement dans des conditions climatiques défavorables de sécheresse et de chaleur qui sévissent en mai et en juin. Pour les prairies pâturées, la pousse, excédentaire en avril, devient déficitaire en mai et juin avec des températures élevées qui limitent ou bloquent la croissance. Dès juin, les éleveurs laitiers complémentent l’alimentation des bovins en pâture.

Côté récolte, les fauches sont en baisse en quantité de l’ordre de 20 à 30 % avec une qualité correcte. Le déficit de production d’herbe est moins marqué en zone littorale sud-ouest de la région. La production d’herbe reste toujours nettement déficitaire en juillet et en août. Le retour des pluies en septembre permet la reprise automnale de la production d’herbe. Celle-ci se confirme en octobre avec une pousse de l’herbe excédentaire sur la quasi- totalité du territoire régional. Cependant ce surplus d’herbe tardif reste difficilement valorisable et ne permet pas de reconstituer les stocks entamés depuis juin.

En 2011, du fait de la sécheresse, les récoltes printanières de foin ont été réalisées précocement. Si la qualité est excellente, la quantité n’est pas celle escomptée. Ainsi le manque à engranger est estimé à un quart des récoltes.

Cependant les pluies de juin-juillet permettent de réajuster une situation jugée dans un premier temps très critique.

Le retour de la pousse de l’herbe se fait en effet dans notre région dès le retour des pluies et des températures relativement modérées.

Les exploitants pour une grande majorité n’ont pas de souci pour couvrir les besoins de la campagne en cours.

Le retard constaté pour la production de printemps est quasiment comblé par une bonne et longue production en été et automne. Au final, l’ensemble des prairies de la région a un rendement inférieur de 2 % par rapport à l’année précédente.

BILAN DES CAMPAGNES 2011 ET 2017

Les années 2011 et 2017 connaissent toutes deux, un printemps sec

(17)

DÉFINITIONS

La prairie est une culture de plantes fourragères, princi- palement composée de graminées et de légumineuses, destinée à être pâturée ou fauchée. Elle reste en place plusieurs années.

Pour l’enquête, la prairie permanente signifie une prairie productive (au moins 1500 unités fourragères à l’hec- tare couvrant les besoins d’une vache laitière pendant 6 mois) implantée avant le 1er aout 2012 ou d’origine naturelle (jamais renouvelée).

La prairie artificielle est ensemencée exclusivement en légumineuses fourragères vivaces pures ou en mélanges : luzerne, de trèfle violet ou de sainfoin. Ces surfaces sont généralement fauchées.

La prairie temporaire est une superficie à base de graminées fourragères. Elles peuvent être semées en

culture pure (raygrass anglais, dactyle ...), en mélanges de graminées fourragères mélangées à des légumi- neuses fourragères. Elles sont exploitables en fauche et /ou pâture. Ces prairies sont dites temporaires jusqu’à ce qu’elles aient donné lieu à six récoltes, c’est-à-dire jusqu’à leur sixième année d’exploitation. A partir de la septième récolte, elles sont assimilées à des prairies permanentes.

Fumure organique azotée : fumier, lisier, compost, boues….

Fumure minérale azotée : apport d’azote (N) à partir d’engrais conditionnés

Traitement phytosanitaire : herbicide, insecticide, fon- gicide, anti-limace, régulateur de croissance, adjuvant ou autre

www.draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr

Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la région Hauts-de-France

Service régional de l’information statistique et économique 518 rue Saint Fuscien - CS 90069 - 80094 Amiens cedex 3 Tél. 03 22 33 55 50

Courriel : srise.draaf-hauts-de-france@agriculture.gouv.fr

Directeur Régional : Björn DESMET

Directrice de la publication : Emilie Hennebois Rédactrice : Isabelle Delemotte - Blarel Composition : Monique Lecut

ISSN : 2729-2932 (en ligne)

© Agreste 2021 Les enquêtes « pratiques culturales », du Ministère en

charge de l’Agriculture et de l’Alimentation décrivent de façon détaillée les itinéraires techniques appliqués dans les régions françaises pour les principales cultures dont les prairies permanentes. La période étudiée porte sur la campagne 2016-2017 : après la dernière pâture ou fauche de l’automne 2016 jusqu’à la dernière pâture ou fauche de l’automne 2017 incluses. L’échantillon est la parcelle culturale. Les informations « pratiques cultu- rales prairies » recueillies dans les Hauts-de-France, pour la campagne 2016-2017, sont issues de 200 par- celles de prairies permanentes.

Champ de l’enquête : Pour les prairies permanentes, l’enquête pratiques culturales 2017 ne couvre pas toutes les régions de France métropolitaine. Sont exclues de

ASPECTS METHODOLOGIQUES

l’enquête les anciennes régions suivantes : Alsace, Ile- de-France, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes- Côte-D’azur.

Pour en savoir plus :

La fertilisation des prairies permanentes dans les Hauts-de-France en 2017 https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/R32Es2112/detail/

Champ Prairies Permanentes de l’enquête pratiques culturales 2017

(18)

agreste.agriculture.gouv.fr

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