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Texte intégral

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Quels besoins en formation pour la filière sylviculture et exploitation forestière en IDF ?

Annick Diolez, DRIF Île de France Septembre 2013

Motivation de l’étude

Les rencontres régionales IAA/bois, en particulier l’atelier emploi/métier/formation (janvier 2013) ont mis en évidence des besoins en formation concernant notamment les entreprises de travaux forestiers.

Concernant la levée de présomption de salariat, de plus en plus de dossiers sont rejetés par manque de formation ou de diplôme des postulants. Une réflexion doit être menée sur la mise en place de modules de formation obligatoires pour les personnes demandant leur affiliation à la MSA en tant qu’entrepreneurs de travaux forestiers (ETF).

Enfin le Conseil Régional d’IdF se propose d’inclure dans son offre de formation aux demandeurs d’emploi une formation relative aux travaux forestiers.

Une réunion entre différents acteurs (ONF, MSA, SARL EXTRAF, FNEDT, FAFSEA, région IDF, DRIAAF, SERFOB et SRFD) a eu lieu à la DRIAAF fin mai 2013. Il a été alors demandé que soient approfondies les réflexions sur les besoins en formation dans le secteur de la sylviculture et de l’exploitation forestière, en intégrant dans la réflexion l’ensemble des organisations professionnelles.

Méthodologie

Cette étude s’appuie sur les conclusions des ateliers forêt-bois menés début 2013 dans le cadre des rencontres régionales IAA/bois, ainsi que sur une enquête qualitative réalisée en juin 2013, auprès d’un panel de professionnels (cf annexe 1). L’enquête a été menée le plus souvent par entretien téléphonique, en s’appuyant sur un questionnaire portant sur les entreprises, les marchés d’intervention, les besoins en emplois et en formation. L’étude s’appuie également sur des données de la MSA concernant les entreprises et les effectifs ainsi que sur les données de pôle emploi.

Eléments de contexte

Même si la forêt francilienne est surtout connue pour ses grands massifs domaniaux, la forêt privée est largement majoritaire avec 70 % de la surface forestière totale. Elle appartient à plus de 148 000 propriétaires, qui détiennent en moyenne 1,09 ha. C'est dire si la question de morcellement de la propriété privée est prégnante dans la région.

La forêt publique représente environ 90 800 ha en Île de France, dont 73 800 ha de forêts domaniales, et 17000 ha d’autres forêts soumises, parmi lesquelles il y a 9 500 ha de forêts régionales et 4 000 ha de forêts départementales.

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Avec une récolte commercialisée très nettement inférieure à la production biologique (inférieure à 20% : environ 300 000 m³ commercialisés pour une production estimée à 1,65 M m³) et une industrie de 1ère transformation quasiment inexistante, la région présente le paradoxe d'une grande région forestière au potentiel sous-exploité. Ceci est notamment lié au fait que les deux grands massifs, Rambouillet et Fontainebleau sont principalement à visée touristique ; les coupes dans les parcelles pouvant susciter des réactions fortes du public.

On assiste donc à une capitalisation des bois sur pied, principalement en forêt privée.

Schématiquement, au cours des dernières années, près de la moitié de la production biologique annuelle est stockée sur pied, 20% est commercialisée et le reste, soit 30% est auto consommée.

Dans le cadre des orientations du Grenelle de l’environnement, la mobilisation du matériau bois prend toute sa dimension en Île-de-France, comme dans le reste du pays. Dans le domaine de la construction, tout d’abord, l’Île-de-France offre un potentiel énorme d’utilisation du matériau bois avec 700 millions de m² de bâti à rénover.

D’autre part, dans un contexte de tension sur les énergies d’origine fossile non renouvelables, de réduction de la production des gaz à effet de serre, l’objectif du Grenelle de porter à 23 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale, favorise le développement des filières biomasse énergie (bois, pailles, cultures énergétiques, biogaz,...) qui constituent une priorité en Ile-de-France. Plus particulièrement, le bois énergie est en plein essor. Ce développement est principalement lié à l’implantation récente de chaufferies biomasse alimentées en plaquettes forestières. Les projections du SRCAE1 à l’horizon 2020 tablent sur une consommation de 860 000 t/an, soit une multiplication par 10 de la consommation actuelle. Même si cet objectif chiffré paraît extrêmement ambitieux, la mobilisation de quantités importantes de bois énergie issu des forêts franciliennes est un réel défi pour la filière tout en respectant les mesures du plan de protection de l’atmosphère (PPA) en termes de qualité d’air.

Résultats des consultations de l’ensemble des acteurs de la filière

Dans le domaine de la forêt, plusieurs secteurs d’activité sont concernés; ils peuvent être imbriqués, les entreprises pouvant mener plusieurs de ces activités :

- sylviculture : gestion forestière, plantations, éclaircies, dépressage, entretien…(Entreprises de travaux forestiers (ETF))

-Bucheronnage et débardage (ETF)

- négoce : achat/vente de bois sur pied et/ou coupés (exploitants forestiers, coopératives) -expertise (experts forestiers)

Le secteur de la sylviculture

En IDF, l’activité de sylviculture est faible et majoritairement concentrée sur les forêts publiques d’Etat ou territoriales. Cette activité est couverte par des entreprises des régions voisines. Du fait du coût élevé de l’installation, les entreprises ont des difficultés à s’installer en IDF. Ce secteur représente peu d’emplois en IDF et par conséquent peu de personnels formés et qualifiés en IDF. Cependant on peut noter que le nombre de salariés (et d’ETP) de ce secteur a quasi doublé entre 2009 et 2011 (de 274 à 468 salariés, de 234 à 425 ETP selon les données MSA), avec un nombre d’établissements (avec au moins un salarié) en baisse (39

1 Schéma Régional Climat Air Energie

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en 2009, 36 en 2011), indiquant une augmentation de la taille des établissements en nombre de salariés. En 2012, on comptait 11 établissements sans salariés. Ces entreprises diversifient de plus en plus leurs activités vers le débardage et travaux paysagers.

Le secteur de l’exploitation et travaux forestiers

Les entreprises et les marchés d’intervention

Des activités d’achat, de coupe, de bucheronnage, de débardage et de ventes de bois sont bien présentes en IDF. Du fait de la crise et de façon conjoncturelle, ces activités ont tendance à décroître. Par contre le marché du bois énergie se développe en IDF.

Les marchés sont en partie couverts par des entreprises des régions périphériques dont les tarifs sont plus avantageux.

Des entreprises locales référencées et qualifiées, en nombre insuffisant à ce jour, sont recherchées, notamment par les coopératives et l’ONF. En effet une tendance à l’autoentreprenariat non référencé et insuffisamment qualifié est constatée, les entreprises encourageant leurs salariés à se mettre à leur compte.

On peut constater également que les entreprises de bucheronnage et de débardage, pour améliorer leurs revenus évoluent de plus en plus vers des entreprises d’achat et vente de bois.

Les besoins en emplois

Du fait de l’activité francilienne et du turn over important des salariés (emploi peu rémunéré, ..), des besoins en emplois qualifiés de bûcherons et de débardeurs bien formés sont exprimés par les employeurs tels que les coopératives forestières et les exploitants forestiers. L’ONF et les experts forestiers confirment ce besoin. Les employeurs expriment une préférence pour un recrutement local, car les salariés des régions voisines ne restent pas du fait des conditions plus difficiles de logement et de transport. Ces emplois ne semblent pas pourvus par pôle emploi et il a été mentionné le terme de pénurie.

Des responsables d’exploitations forestières sont recherchés par les gros propriétaires, les groupements forestiers, les coopératives, les exploitants forestiers, ou l’ONF.

Les exploitants forestièrs expriment le besoin en commerciaux et en opérateurs sur machines.

Enfin l’ONF recherche des technico-commerciaux sur le marché du travail et des experts en gestion forestière par le biais des mutations et concours de l’ONF.

Dans ce secteur, le nombre d’établissements est à peu près constant (91 établissements avec au moins un salarié en 2011 auxquels il faut rajouter environ 50 établissements sans salariés) ; Si le nombre de salariés a beaucoup augmenté entre 2009 et 2011 (286 en 2009 ; 456 en 2011), le nombre d’ETP est resté à peu près constant (115 en 2011). L’écart considérable entre le nombre de salariés et d’ETP montre que les emplois sont saisonniers ou à temps partiel.

Le marché du travail (données pôle emploi)

En IDF, en mars 2013 (pour 12 mois glissants), 205 offres d’emploi ont été enregistrées à pôle emploi, parmi celles ci, 182 concernent le bûcheronnage et l’élagage, et 23 la sylviculture. Ces offres concernent en majorité (63%) les établissements de 1 à 9 salariés, et

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sans salarié (16.1%). Il existe une saisonnalité des offres, celles ci sont plutôt déposées en avril, puis dans une moindre mesure en septembre.

Parallèlement, en mars 2013, 142 demandeurs d’emploi étaient inscrits dans le secteur forêt : 122 en bûcheronnage et élagage et 20 en sylviculture. Ces demandeurs sont quasi exclusivement des hommes dont le niveau est infra bac et qui sont dans la catégorie des employés (45.1%), ouvriers qualifiés (30.3%), ou ouvriers non qualifiés (21.8%).

On peut noter que la plus grande proportion des offres se situe dans les Yvelines, alors que les demandeurs d’emploi sont plutôt en Seine-et-Marne.

Quels besoins en formation ?

Le secteur sylviculture

Du fait de la faible activité francilienne, aucune ouverture de formation n’est sollicitée par l’ensemble des acteurs franciliens.

Exploitations et travaux forestiers Le recrutement et le diplôme souhaité

Le recrutement de bûcherons et débardeurs qualifiés et bien formés semble aujourd’hui essentiel en IDF. Les diplômes qui paraissent intéressants par les potentiels employeurs que sont les exploitations forestières ou l’ONF sont plutôt de niveau V, correspondant à des diplômes tels que BPA bucheronnage ou BPA conduite de machines forestières.

Pour le recrutement de responsable d’exploitation forestière par les grosses propriétés, regroupements forestiers, coopératives, entreprises exploitations forestières ou ONF, c’est le niveau IV qui est requis, et le diplôme du Bac PRO forêt ou le BP responsable exploitation forestière pourrait convenir.

Enfin le recrutement de commerciaux par les exploitations forestières ou de conseillers forestiers par les experts forestiers nécessite un niveau III, un BTSA technico-commercial ou BTSA gestion forestière.

Les connaissances, compétences et aptitudes professionnelles attendues pour les salariés La connaissance des techniques de base en abattage et la reconnaissance des essences forestières principales sont attendues par les employeurs.

De plus les salariés doivent savoir utiliser des machines (tronçonneuse), utiliser des engins avec électronique embarquée, assurer la maintenance des machines, respecter les commandes et surtout respecter les règles de sécurité sur le chantier.

Les salariés doivent faire preuve de motivation, de ponctualité, être flexibles sur les horaires, avoir de la force physique et le sens de l’observation.

Les connaissances, compétences et aptitudes professionnelles attendues pour les responsables de chantier :

Les responsables de chantier doivent savoir évaluer des rendements, assurer la gestion économique du chantier et encadrer les personnels

Quelle offre de formation initiale en IDF ?

Pour le représentant régional d’EDT (Entreprise des Territoires), l’offre de formation initiale est suffisante sur l’ensemble du territoire et doit être recherchée dans les régions limitrophes de l’IDF.

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Pour les autres acteurs, une nouvelle offre de formation pourrait être proposée mais elle doit être modérée et se réfléchir en interrégioanlité.

Si une nouvelle offre devait être proposée, elle devrait être de niveau IV (Bac PRO) afin de permettre la nécessaire montée en puissance de la qualification des salariés ainsi que du personnel en charge de l’organisation, la coordination et l’encadrement de chantier.

Quelle offre de formation continue en IDF?

Les besoins les plus urgents sont pour les entreprises en place, en particulier les ETF d'abattage. Les ETF existantes emploient très souvent des salariés sans grande qualification ni beaucoup d'expérience professionnelle. Les bûcherons sont en général d'origine étrangère et parlent difficilement le français, il y a donc une difficulté pour les former et une nécessité de leur faire apprendre le français.

La levée de présomption de salariat et l’obtention de l’agrément MSA pour les ETF nécessite de l’expérience et un diplôme (ou une formation).

Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

- une VAE accompagnée de formations courtes (1 ou 2 semaines) sur la gestion comptable de l’entreprise (l’aspect déclaratif comptable), la sécurité (évolution de la réglementation) et les techniques d’abattage. La difficulté sera la rédaction du document pour ces personnes pour lesquelles l’écriture du français n’est pas acquise.

- une formation diplômante BPA ou BP mais dans ce cas, la durée de la formation et le manque de disponibilité du futur entrepreneur peuvent constituer des freins.

L’acquisition progressive de modules (sous formes de stages courts) permette à terme l’obtention du diplôme (préalablement modularisé)

Une offre de formation continue sous forme de stages courts est souhaitée pour les salariés en place sur les thématiques suivantes :

- techniques d’abattage

- évolution réglementaire sur la sécurité

- sécurité en fonction de l’évolution de l’équipement, - maniement des outils et des engins forestiers,

- adaptation à la mécanisation (le bûcheronnage mécanisé va prendre de plus en plus d'ampleur), telle que l’utilisation de tête abatteuse,

- …

Pour les gérants des ETF , cette offre concerne les thématiques suivantes : - formation en câblage pour répondre aux exigences de l’ONF, - gestion de chantiers

- ….

Quel lieu de formation ?

Les acteurs soulignent la nécessité de formations intégrées dans un établissement ou centre de formation agricole.

Les formations les plus proches telles que BPA spécialité bucheronnâge, BP responsable des chantiers forestiers sont dans la région centre (CFPPA ou CFA Loiret , MFR Indre et Loire).

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Le recrutement étant souhaité au niveau local, les potentiels employeurs voient un intérêt pour un lieu de formation situé en région IDF, y compris pour la formation initiale qui aurait un coût moindre pour les familles franciliennes.

Conclusion : quelle offre de formation en IDF ?

Les besoins immédiats de bûcherons qualifiés ainsi que la nécessité de personnes formées pour la levée de présomption de salariat militent pour l’ouverture d’un BPA spécialité bûcheronnage en IDF

De même les besoins de chefs de chantier ou d’entreprises qualifiés nécessiteraient l’ouverture d’un BP responsable des chantiers forestiers.

Ces formations pourraient être dispensées dans un CFPPA francilien. Il pourrait y avoir une mixité des apprenants : demandeurs emplois, levée présomption salariat, adultes en reconversion. salariés en formation...). Le diplôme pourrait être modularisé et s’obtenir sur une durée de 5 ans.

Pour la formation initiale, le frein pour proposer une offre en Bac Pro Forêt réside dans la difficulté de la mise en place de plateaux techniques dans les lycées.

Une offre de formation sous forme de stages courts paraît indispensable, que ce soit pour les salariés ou la levée de présomption de salariat, les thèmes sont précisés dans le paragraphe précédent.

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Annexe 1 : liste des structures consultées Structures

ONF CRPF

Entreprise des Territoires (EdT)

Coforouest (coopérative forestière)

Coopérative Bois-Forêt Experts forestiers Exploitation forestière 5 Entreprises de travaux forestiers

MSA FAFSEA

Conseil régional IDF

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Annexe 2

Chiffres MSA(code Atexa) Sylviculture

effectifs 2009 2010 2011 2012

Nb salariés 274 487 468 nd

ETP 225 nd 425 nd

Exploitation de bois

Etablissements 2009 2010 2011 2012

Avec Salariés 86 77 91 nd

Sans salariés 61 57 nd 51

Total 147 134

effectifs 2009 2010 2011 2012

Nb salariés 290 277 456 nd

ETP 110 nd 115 nd

Etablissements 2009 2010 2011 2012

Avec Salariés 39 37 37 36 nd

Sans salariés 11 9 nd 11

Total 50 46

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