Ecole doctorale 260 : Santé, Environnement et sociétés dans les Amériques UR 1321 INRA ASTRO AgroSystèmes TROpicaux
THESE
présentée par
Marie OFFROY CHAVE
pour obtenir le grade de docteur délivré par
L'Université des Antilles et de la Guyane
Spécialité : Sciences agronomiques et biotechnologies alimentaires
Ingénierie agroécologique et santé des cultures
Conception innovante de systèmes de cultures recourant aux plantes mycorhizotrophes pour la bioprotection de la tomate contre le flétrissement
bactérien
Thèse dirigée par Harry OZIER-LAFONTAINE
Soutenue le 6 Février 2015
Jury :
Stéphane DE TOURDONNET, maître de conférence HDR, SupAgro IRC Rapporteur
Patrick LAVELLE, professeur émérite, UPMC Rapporteur
Amadou BA, professeur, Université des Antilles, UMR LSTM Président du jury
Stéphane DECLERCK, professeur, UC Louvain, CESAMM Examinateur
Xavier REBOUD, directeur de recherche, INRA Examinateur
Harry OZIER-LAFONTAINE, directeur de recherche, INRA Directeur de thèse
A mon mari et à mes enfants A mon mari et à mes enfants A mon mari et à mes enfants A mon mari et à mes enfants François, Hugo, Fanny et Maïlys François, Hugo, Fanny et Maïlys François, Hugo, Fanny et Maïlys François, Hugo, Fanny et Maïlys
A nos
A nos A nos
A nos prochains prochains prochains « prochains « « «Iles et Ailes Iles et Ailes Iles et Ailes» Iles et Ailes » »!!!! »
REMERCIEMENTS
Je tiens à adresser mes plus profonds remerciements à Harry Ozier-Lafonfaine, mon directeur de thèse, pour sa confiance, son soutien, ses précieux conseils et sa réactivité tout au long de ces trois années de thèse et ce, malgré un agenda extrêmement contraint.
Mes remerciements s’adressent également à tous les membres de mon comité de pilotage:
Cathy Clermont-Dauphin, Péninna Deberdt, Stéphane Declerck, Gladys Loranger-Merciris, Jean-Marc Meynard et Marc Tchamitchian pour les multiples interactions que nous avons eues au cours de ces trois années. Plus particulièrement merci : à Péninna pour m’avoir permis de mettre en place certaines expérimentations; à Stéphane pour toutes les connaissances qu’il m’a transmises (merci également au personnel de son laboratoire pour son accueil); à Gladys pour sa bienveillance et la construction des projets à venir ; à Jean-Marc pour son invitation à la mise en œuvre d’une démarche de conception innovante et à Marc pour nos multiples échanges toujours très constructifs.
J’adresse un remerciement tout particulier à Valérie Angeon pour son soutien quotidien, pour la qualité de nos échanges scientifiques et pour son amitié, qui ont été vraiment déterminants pour la réalisation de cette thèse.
Je remercie tous les stagiaires qui m’ont accompagnée au cours de ces trois années et que j’ai pris beaucoup de plaisir à encadrer: Rebecca Bilon, Patrice Crozilhac, Charlotte Moisy, Camille Munoz, Sébastien Pierre, Nathan Pigeon, Sophie Quinquenel, Dianatta Samson, Estelle Schneider et Florine Wildschutz.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux membres du jury qui me font l’honneur d’évaluer ce travail de thèse, en particulier les rapporteurs Stéphane de Tourdonnet et Patrick Lavelle et les examinateurs Amadou Bâ, Stéphane Declerck et Xavier Reboud.
Je remercie le département Environnement et Agronomie de l’INRA et plus particulièrement
Françoise Lescourret, Nathalie Munier-Jolain, Guy Richard et son prédécesseur Laurent
Bruckler qui m’ont accordé leur confiance et ont soutenu mon initiative d’inscription en thèse.
Un merci particulier pour Teddy Ovarbury, directeur technique de la FREDON en Martinique Un grand merci à tous les agriculteurs pour leur disponibilité et leur participation très active et stimulante au cours des enquêtes et des ateliers.
Je tiens à remercier mon directeur d’unité, François Bussière pour sa confiance ainsi que l’ensemble des agents de l’unité AgroSystèmes TROpicaux. Une pensée toute particulière pour Yves-Marie Cabidoche.
Je tiens également à exprimer ma gratitude au président et au directeur du Campus Agro- Environnemental Caraïbes, Patrick Quénéhervé et Christian Chabrier, ainsi qu’à l’ensemble de son personnel scientifique, technique et administratif pour leur accueil et en particulier à Régine Coranson-Beaudu et Cathy Mievilly.
J’exprime ma reconnaissante à de nombreux chercheurs avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger ponctuellement, parmi eux : Christian Plenchette, Daniel Wipf, Amadou Bâ, avant mon inscription en thèse alors que je n’avais aucune connaissance sur les mycorhizes, et au cours des derniers mois : Elsa Berthet, Eduardo Chia, Michel Duru et Arnaud Larade.
Je suis reconnaissante à de très nombreuses autres personnes que je n’ai pu citer, qu’elles reçoivent toute ma gratitude.
Je remercie Christine Poncet et l’ex-laboratoire de phytopathologie appliquée du cap d’Antibes : Dédé, Delphine, Séverine, Patrice et Jean-Marie, une pensée pour Jean-Paul aussi, pour ces belles années passées parmi vous !
Plus personnellement, j’adresse un grand merci à mon père pour m’avoir permis de me réaliser, à ma sœur et à mes nièces pour leur présence malgré la distance qui nous sépare.
Je remercie ma belle-famille et en particulier mes beaux-parents ainsi que tous mes amis pour leur précieux soutien.
Et enfin un merci infini à mon mari et à mes enfants pour leur patience et leurs
encouragements.
L’ingénierie agroécologique vise à produire des savoirs actionnables, pour concevoir des systèmes de cultures économiquement et écologiquement performants, par la valorisation de régulations naturelles. Notre problématique est centrée sur la santé des cultures, et plus particulièrement sur la bactérie phytopathogène Ralstonia solanacearum, agent du flétrissement bactérien alors qu’une souche extrêmement agressive menace la production de tomates en plein champ en Martinique. La nécessité d’explorer et de développer des alternatives aux méthodes conventionnelles de protection des plantes (variétés résistantes, pesticides), actuellement inefficaces, invite à la mise en œuvre d’une démarche de conception innovante. Nos travaux montrent que la mobilisation d’une barrière rhizosphérique est une stratégie de régulation biologique alternative. Différents processus y contribuent, telle que la mycorhization, symbiose entre racines et champignons mycorhiziens à arbuscules, présents dans la plupart des sols. Nous montrons que la mobilisation de réseaux de mycorhizes indigènes à partir d’un sol agricole permet une mycorhization précoce de la tomate. De plus, l’association de plantes aux propriétés mycorhizotrophes et assainissantes en conditions contrôlées montre des effets bioprotecteurs partiels et ouvre de nouvelles perspectives de combinaisons entre processus. Ces combinaisons sont mobilisables par des leviers d’actions multi-scalaires. Nous avons produit une grille d’analyse générique de ces leviers d’action pour la conception, par des trajectoires d’innovation multidirectionnelles, de « systèmes de culture bioprotégés ». Dans le contexte agricole martiniquais, une démarche d’apprentissage permet en effet l’émergence d’une dynamique de co-conception de systèmes de cultures recourant aux plantes mycorhizotrophes. Nos travaux proposent des outils pour une exploration collective de nouvelles stratégies de gestion durable de la santé des cultures.
Mots-clés : ingénierie agroécologique, santé des cultures, rhizosphère, mycorhizes, Ralstonia solanacearum, théorie C-K
ABSTRACT
Agroecological engineering aims to produce actionable knowledge to design economically and environmentally efficient cropping systems, based on the exploitation of natural regulation mechanisms. Our issue is centered on crop health, especially on the plant pathogenic bacterium Ralstonia solanacearum (bacterial wilt agent), of which an extremely aggressive strain threatens field tomato production in Martinique. The need to explore and develop alternatives to conventional methods of plant protection (resistant varieties, pesticides), ineffective in our case, calls for the implementation of an innovative design approach. Our work shows that the protection of the roots via the formation of a self- sustaining rhizospheric barrier may be an alternative biological control strategy. Different processes contribute, such as mycorrhizal symbiosis between roots and arbuscular mycorrhizal fungi, which are present in most soils. We show that the mobilization of indigenous mycorrhizal networks from an agricultural soil allows early mycorrhization of tomatoes. In addition, the association of plants with mycorrhizal and sanitizing properties in controlled conditions showed partial bioprotective effects and opens up new prospects for combinations between processes. These combinations may be exploited in various ways. We produced a generic analysis grid of key levers to design "healthy cropping systems " through multi-directional innovation trajectories. In Martinique's agricultural context, a learning process allows the emergence of a dynamic co-design of cropping systems using mycorrhizal plants. Our work thus provides tools for collective exploration of new sustainable management strategies for crop health.
Key-words : agroecological engineering, crop health, rhizosphere, mycorrhizae, Ralstonia
solanacearum, theory C-K
A VANT - PROPOS
Recrutée comme ingénieur d’études à l’INRA en 2003 à Sophia-Antipolis, j’ai effectué une mobilité vers le centre INRA Antilles-Guyane en 2007. Cette trajectoire professionnelle marquée par le passage d’une activité de recherche à une activité temporaire de valorisation des résultats de recherche marque fortement l’orientation de ma thèse.
Ce projet de thèse est ainsi né de l’interaction entre, d’une part :
i) mon itinénaire professionnel, construit jusqu’alors autour de 2 missions :
• conception et conduite d’expérimentations pour la « Protection intégrée des cultures sous serre » (Laboratoire de phytopathologie appliquée, Institut Sophia Agrobiotech, Département Santé des Plantes et Environnement)
• élaboration d’une stratégie de transfert et de valorisation des résultats de la recherche agronomique en Martinique (Unité AgroSystèmes TROpicaux, Département Environnement et Agronomie, seul agent INRA détaché au Pôle de Recherche Agro- environnementale de la Martinique, devenu le Campus Agro-environnemental Caraïbe
1en 2012)
et d’autre part,
ii) une insitation de la part du département de recherche Environnement et Agronomie de l’INRA, auquel je suis rattachée, d’inscrire mes travaux de thèse au sein de démarches d’ingénierie agroécologique.
Sur cette base, j’ai répondu en 2011 à un appel à projet interne au Département Environnement et Agronomie pour lequel j’ai bénéficié d’un financement : « Pari Scientifique ». Ce projet de recherche structurant a permis la réalisation de la majorité des travaux présentés dans cette thèse.
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