Pouvoir d’achat des enseignants :
comprendre et agir
SNES – FSU
Octobre 2005
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
la dégringolade du point d’indice
En brut, depuis 1982, date de la désindexation du point d’indice de la Fonction Publique
par rapport aux prix, le pouvoir d’achat du
point a reculé de plus de 15%. En net, de
près de 25%.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
Evolution du pouvoir d’achat du point d’indice FP
Source : indices INSEE des prix à la consommation hors tabac raccordés par nos soins.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
du point de vue individuel, le pouvoir d’achat a pu évoluer différemment, du fait notamment de la carrière
Mais tous ne bénéficient pas d’avancement.
Citons, les contractuels, les personnels en
fin de carrière, les retraités dont la pension
évoluait avec l’indice jusqu’en 2003.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
du point de vue individuel, le pouvoir d’achat a pu évoluer différemment, du fait notamment de la carrière
MAIS si l’avancement d’échelon, sert à
rattraper le pouvoir d’achat, la carrière est rognée ou même niée
ET la situation salariale type du professeur,
CPE ou COP se dégrade peu à peu.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
la mesure du pouvoir d’achat
L’indice des prix à la consommation utilisé par l’Insee, du propre aveu de l’institut, ne
mesure pas le coût de la vie.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
la mesure du pouvoir d’achat : L’exemple du logement
5,8% seulement, dans l’indice INSEE, moyenne des ménages locataires et des propriétaires. Les situations les plus fréquentes sont sous estimées ou non prises en compte.
Les locataires consacrent fréquemment plus de 20% de leurs revenus au logement. La hausse des loyers de presque 5% en 2004 se traduit par une hausse des prix mesurée par l’Insee de 0,3%, alors que, pour les salariés, elle est d’au moins 1%.
L’effort financier (30% de leurs revenus) des accédants à la propriété n’est pas du tout pris en compte.
La hausse du prix du pétrole produit des distorsions comparables.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
La mesure du pouvoir d’achat : l’effet qualité Les produits disponibles évoluent. Lorsqu’un
article est remplacé par un autre, amélioré, l’INSEE corrige son prix pour la prise en
compte dans l’indice. Pourtant, le
consommateur n’a pas le choix et ne peut
qu’acquérir un produit plus cher.
I les effets des politiques salariales sur le pouvoir d’achat du point d’indice de la Fonction Publique
La mesure du pouvoir d’achat
Les besoins évoluent et poussent les ménages à acquérir des biens qui n’existaient pas ou dont ils n’avaient auparavant pas l’usage ; par exemple les téléphones mobiles,
l’ordinateur, les connexions INTERNET.
II la revalorisation de 1989
des mesures collectives ont « corrigé » ces évolutions
1989 : accord de revalorisation des
professions enseignantes, résultat de la
mobilisation de la profession avec le SNES
1991 : accord Durafour portant sur
l’ensemble de la Fonction publique.
II la revalorisation de 1989
L’essentiel des mesures de 1989 pour le second degré
accélération des débuts de carrière (mais rallongement de la fin de carrière) ; en
particulier, la durée du premier échelon est
réduite à trois mois, le quatrième échelon est
atteint en deux ans.
II la revalorisation de 1989
L’essentiel des mesures de 1989 pour le second degré
Tous les enseignants du second degré reçoivent une indemnité l’ISOE (indemnité de suivi et
d’orientation des élèves, dont la part fixe est
forfaitaire (500 F mensuels en 1989 ; 95,82 au 1er juillet 2005). L’indemnité versée aux CPE (1992) lui est légèrement inférieure. Les documentalistes et
CO-Psy ont une indemnité correspondant à la moitié
de l’ISOE. Le SNES conteste ces taux réduits.
II la revalorisation de 1989
L’essentiel des mesures de 1989 pour le second degré
Création de la hors classe des certifiés, CPE, élargissement de la hors classe des agrégés.
Engagement gouvernemental : une majorité des personnels doit atteindre cette fin de
carrière. Ce choix implique cependant un
barrage pour les actifs et nie tout droit aux
retraités à en bénéficier.
II la revalorisation de 1989
L’essentiel des mesures de 1989 pour le second degré
Intégration des adjoints d’enseignement et chargés d’enseignement dans le corps des certifiés, des conseillers d’éducation dans le corps des CPE. L’intégration des AE n’est aujourd’hui pas achevée.
Le SNES signe le relevé de conclusions tout en indiquant que ce protocole comporte des
injustices dont il revendique la correction.
II la revalorisation de 1989
En 1996, un septième échelon pour la hors
classe des certifiés, CPE, pour les D-CIO
permet d’atteindre l’indice 780 (aujourd’hui
782).
II la revalorisation de 1989
Ces mesures ont aujourd’hui épuisé leurs effets
Evolution du pouvoir d’achat du salaire moyen par tête (FPE)
(base 100 en 1981)
II la revalorisation de 1989
Des engagements remis en cause
Pour que le plus grand nombre accède à la hors classe, il convient de promouvoir les collègues
« les plus anciens », seuls à bénéficier
immédiatement de l’effet de leur promotion et susceptibles de libérer rapidement l’emploi qui peut ainsi être offert à une nouvelle promotion.
Tournant le dos à cette nécessité, les règles que le ministère et les recteurs ont imposées en 2005
pour l’accès à la hors classe compromettent ce
fonctionnement
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
1. par rapport au SMIC horaire
Une comparaison avec le SMIC 35 heures conduit à 1,27 en juillet 2005.
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
1. par rapport aux cadres
Le salaire net mensuel moyen
des enseignants de catégorie
A est nettement inférieur à
celui des cadres du privé (il
en représente 65%) et l’écart
s’est creuse en 2002. Il y a
certes un effet de pyramide
des âges, mais c’est loin
d’être la seule explication .
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
La part des primes
devient de plus en plus
importante
III la dévalorisation de la
rémunération des enseignants.
le projet du salaire trinôme
Souvent évoqué par les ministres de la Fonction Publique depuis 2003.
une partie indiciaire
une partie liée à l’emploi occupé
une partie liée à la manière de servir.
« Le SNES dénonce l’idée d’une rémunération construite en trois composantes (traitement indiciaire, emploi et
performance) proposée par de nombreux rapports. Elle est source de rupture de la relation entre rémunération et
qualification, de division et contient en germe un nouvel affaiblissement des pensions. »
( Motion du congrès Du Mans, avril 2005 )
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
« Pourquoi ne pas partir des besoins des services publics, de ce qu’implique une politique salariale répondant à ces besoins et faire des choix qui
intègrent ces données ? Pourquoi ne pas se demander ce qu’apporterait en terme de
croissance une politique salariale dynamique pour plus de cinq millions de salariés ? »
Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU
Tribune publiée par Le Figaro, 21 décembre 2004
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
1. les revendications du SNES
La rémunération doit garantir à tous
reconnaissance des qualifications,
carrière et progression du pouvoir
d’achat.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
« Le SNES revendique
le retour à l’indexation du point d’indice sur les prix, nécessaire pour garantir une carrière, et
un plan de rattrapage sur cinq ans des pertes de pouvoir d’achat des salaires et des pensions cumulées depuis 1982. La
revendication d’une augmentation immédiate de 5 %, niveau de la perte depuis 2000 qui a été portée par les sept fédérations de
fonctionnaires en représente la première étape.
Il doit s’articuler avec la reconstruction des grilles de rémunération.
Cette revalorisation doit concerner les personnels de surveillance.
Ces mesures doivent bénéficier aux retraités. »
(Motion du congrès Du Mans, avril 2005)
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
2. des actions unitaires
De l’automne 2004 au printemps 2005, les fédérations de fonctionnaires ensemble se sont exprimées et ont appelé les personnels à l’action sur la base de la plate forme
commune suivante :
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
une mesure immédiate de rattrapage du pouvoir d’achat des salaires et des pensions (…) (perte de 5% depuis 2000)
assurer une progression du pouvoir d’achat pour l’avenir
des mesures pour les plus bas salaires
élargissement de la grille et des carrières : reconnaître les qualifications mettre fin aux blocages des carrières (…)
le traitement du contentieux accumulé
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
3. des revendications d’emblée disqualifiées par le discours dominant
C’est un droit démocratique élémentaire que de débattre des politiques menées.
Utilisons le.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
Voulant réduire le coût du travail pour les entreprises, prétendument pour défendre
l’emploi, les gouvernement successifs sont à l’origine de 23 milliards d’euro d’exonération de cotisations patronales et de la création des « trappes à bas salaires ».
Ils ont aussi développé l’idée qu’il faudrait
diminuer les dépenses publiques, limiter la
progression salariale.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
Cette politique a renforcé la crise
économique, le chômage s’est développé et enraciné. Des centaines de milliers de
travailleurs ont des revenus inférieurs au
seuil de pauvreté. La croissance économique et les créations d’emplois souffrent de la
baisse de la consommation. Pour des
millions de personnes, il est très difficile de
se loger décemment.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
La Fonction publique, c’est 5 millions de personnes, 20% des salariés. Une
revalorisation de leurs traitements aurait un effet d’entraînement sur le secteur privé,
provoquerait une relance de la
consommation. C’est donc un levier pour la croissance, la création d’emplois, la
satisfaction des besoins de la population.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables
Emploi contre salaire
C’est le « deal » avancé par le gouvernement pour la fonction publique
Notre expérience est à l’opposé :
dans les années 1990, pour l’éducation, on a créé des emplois nouveaux et revalorisé les traitements des fonctionnaires. Il fallait alors développer le
système éducatif pour répondre à la demande de jeunes et de leurs familles.
Depuis 2000, l’emploi public recule et le pouvoir
d’achat aussi.
IV Des revendications légitimes et socialement responsables