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Observations sur le temps employé par les corps pour se dissoudre

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00241446

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241446

Submitted on 1 Jan 1909

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dissoudre

Gaston Gaillard

To cite this version:

Gaston Gaillard. Observations sur le temps employé par les corps pour se dissoudre. J. Phys. Theor.

Appl., 1909, 8 (1), pp.182-190. �10.1051/jphystap:019090080018200�. �jpa-00241446�

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OBSERVATIONS SUR LE TEMPS EMPLOYÉ PAR LES CORPS POUR SE DISSOUDRE (1) :

Par M. GASTON GAILLARD.

Les observations que nous avons faites sur le temps que la pré- cipitation met à apparaître dans les solutions d’hyposulfite (2) nous ont

amené à nous demander s’il ne serait pas intéressant d’étudier au même point de vue la dissolution des corps.

Ces expériences présentent des difficultés assez sérieuses et de même ordre que les précédentes. Cependant, et bien que l’on trouve des écarts considérables dans les observations, par suite de la va- riation même des conditions et de l’approximation forcée des me- sures de ce genre, nous avons cru que certains résultats valaient la peine d’être notés. Du reste nous n’avons entrepris cette étude

et nous ne donnons les résultats suivants relatifs à cette nouvelle considération du temps, non pour en fixer pour le moment la valeur exacte, mais pour en montrer l’importance et l’intérêt.

On sait, en effet, que la dissolution dépend de nombreux facteurs,

qui rendent par suite fort difficile toute observation de ce genre : solubilité propre, température, actions mécaniques qu’ont pu subir les cristaux, dimension des particules solides qui sont en équilibre

avec la solution saturée. Comme l’avait théoriquement prévu M. M. Ostwald, etc., a aussi montré, dans une discussion

sur la non-identité des deux modifications rouge et jaune de l’oxyde

de mercure, qu’il s’agissait d’une différence dans la solubilité due au

degré de division de l’oxyde employé. D’après cet auteur, c’est pour la méme raison que certains sels (tels que le chlorure mercurique,

chlorure de plomb, azotate de baryte, oxalate de chaux) peuvent offrir des différences de solubilité allant jusqu’à 3 0/0, suivant l’état de leur pulvérisation. M. G.-A. Hullet ( ~) a de même montré pour des solutions de gypse que la solubilité varie avec le diamètre moyen des particules solides.

Nous insistons d’autant plus particulièrement sur ces observations (1) Communication faite à la Société française de Physique : Séance du 3 juil-

let 1908.

(2) Comptes t. p. 6~-2 1905.

(3) Zeitscjr. f. pltys. Chem., t. XXXIV, p. 495; 1900.

(1) Zeitscll. f. phys. t. XXXVII, p. 38~ : 18 juin 1900.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019090080018200

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que Ch. l’tarie (1), précisément au sujet de ces travaux, faisait

remarquer « que ces curieux résultats montrent que, dans la déter- mination de la solubilité, intervient un facteur nouveau, qui est le temps nécessaire pour, partant d’une solution quelconque, arriver,

à cette solution normalement saturée, qui seule permet de définir la solubilité d’un corps en tant que constante physique. Ce temps pou- vant être relativement considérable, il y a lieu de reviser, surtout

pour les corps peu solubles, les solubilités déterminées jusqu’ici ~;.

D’autre part, M. Boyer-Guillon (2 ) a fait voir, lorsqu’on porte une solution saturée de sulfate de chaux à une température supérieure

à celle qui correspond à son degré de saturation, qu’une partie de

sel se précipite, mais que la précipitation se continue à température

constante : le sel se dépose progressivement, et ce n’est qu’au bout

d’un temps plus ou moins long que le titre de la solution acquiert

une valeur stable. J. Schürr (3) , Brunner et St. Tolloczl;o e) ont

étudié le mode d’attaque des cristaux et la vitesse de dissolution des sels ou des corps solides dans leurs dissolutions aqueuses. On voit par la complexité de ces phénomènes, la difficulté de leur

analyse et l’importance que prend la considération de la valeur propre du temps dans la mesure de l’action chimique.

De plus, cette nouvelle étude semble être beaucoup moins simple

que toutes celles faites précédemment, pour cette raison encore que

-

la thermodynamique ne semble être là d’aucun secours immédiat, du

moins telle qu’elle a été formulée jusqu’ici, et ne pouvoir fournir

aucune solution directe des problèmes dans lesquels entre le temps.

Sans doute, dans les observations que nous avons faites, soit sur l’apparition de la précipitation, soit sur le temps que mettent les corps à se dissoudre et de la manière dont il est possible de les effec-

tuer, les phénomènes n’ont pu être suivis entièrement, et il est certain

que ceux que nous avons observés doivent être précédés d’actions préliminaires ou donner naissance à des transformations consécutives, mais ces observations succinctes permettent du moins de poser le

problème de la façon dont nous le voyons, quitte à étudier ensuite les phases intermédiaires de ces transformations par rapport au temps.

(1) Revue des Sciences appliquées, l~ août 1901.

(2) Elude sur la solubilitp du sulfate de clzaux du t. 11, p. i86 ; 1900).

°

(3) Journal de ChÎ1nie pliysique, t. Il p. 2.44; 190 t.

(4) Ib., t. III, p. 625; i90o.

(4)

184

Nous n’envisagerons du reste pas ici la nature intime de la disso- lution, et nous n’essaierons point de la différencier de la combinaison

ou de l’y assimiler. Du reste, la dissolution ne saurait sans doute être entièrement séparée des phénomènes chimiques, car souvent le phénomène de la dissolution est précédé d’une combinaison que le corps solide contracte avec le solvant, comme, dans les hydrates d’oxydes, les combinaisons d’eau de certains sels, en sorte que ce

n’est plus à proprement parler le corps employé qui se dissout, mais

la combinaison formée primitivement avec le dissolvant. Dans ces

expériences, nous avons envisagé le temps d’une façon toute directe,

comme pour la précipitation, et nous nous sommes proposé de voir quels temps divers sels, pris sous leur forme habituelle, emploient

pour se dissoudre dans les mêmes conditions. D’unefaçon générale,

nous avons jeté des poids donnés de divers sels dans des quantités

déterminées de dissolvant à une température connue. La diffusion

était rendue la plus active possible et maintenue constante par un

agitateur par une turbine réglée à une certaine vitesse, et l’on a compté les temps jusqu’à la disparition entière du sel.

Mais ces expériences, même pour les cas les plus simples, se

trouvent tout de suite limitées à des corps dont la dissolution s’opère

sans une grande absorption ou un fort dégagement de chaleur, car,

ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte, pour des quantités suffit-

santes et demandant par suite uu temps appréciable, la modification totale de la température par la réaction elle-même influe sur sa propre marche et introduit dans le phénomène une complexité dont il serait difficile de tenir de suite exactement compte. En outre, il ne faut pas oublier que ces expériences ne peuvent valoir comparativement que par séries, pour des sels dont les cristaux sont de grosseur égale et

pour une égale diffusion mécanique, car, pour un même sel, les écarts

observés peuvent atteindre une valeur considérable selon la grosseur des cristaux, et la vitesse de l’agitation.

I. Le temps employé augmente de la façon suivante avec la quan-

tité de sel mise à dissoudre, le rapport de la durée à la concentration

obtenue dans les limites de nos expériences étant sensiblement cons-

tant pour s’élever ensuite.

(5)

II. a) Si l’on ajoute successivement une même quantité d’un

corps à dissoudre aussitôt que la quantité précédemment introduite

a disparu, ou à des quantités de plus en plus grandes de sel une

fois dissous, on voit que, pour des concentrations croissantes, un

même poids met successivement les temps suivants à se dissoudre,

mais il est difficile de comparer ces temps aux différences entre la concentration finale et la concentration correspondant à la satura- tion, par suite de la difficulté de l’expérience quand on approche de

la saturation.

b) Si à une quantité déterminée mise à dissoudre on ajoute suc-

cessivement, au bout de temps connus et avant que cette première

quantité ait disparu, une même quantité du même corps, la dissolu-

tion se fait comme l’indiquent les observations suivantes :

(6)

186

cri::;tallisé (t t = ° j

III. Sans rapporter toutes les expériences que nous avons faites

avec divers sels et pour lesquels il est difficile de donner des résul- tats comparatifs, à cause des modes différents de cristallisation qu’ils

revêtent, il est intéressant de remarquer, que, malgré cette dissem-

blance de forme, pour certains d’entre eux, il se manifeste des rela- tions avec la nature de leur acide ou le poids de leur métal. Si l’on

pulvérise les cristaux, la dissolution se fait d’une façon beaucoup-plus rapide ; mais il subsiste entre les sels des différences comparables

en partie à celles que l’on observe en opérant sur les cristaux mêmes.

Toutefois le plus souvent de semblables relations n’apparaissent pas

ou semblent masquées par d’autres facteurs et plus spécialement

par la dureté des cristaux.

°

IV. La valeur de la solubilité semble nécessairement intervenir dans la valeur du temps employé par la dissolution, comme il est

facile de s’en rendre compte dans quelques-unes de ces expériences,

et, pour certains cas, en faisant varier la température, on voit que

(7)

la courbe des inverses des temps a une allure comparable à celle de

la solubilité ; mais il est à remarquer que des sels ayant des coef- ficients de solubilité voisins peuvent employer des temps notable-

,

ment différents à se dissoudre et qu’il n’est pas possible. d’après la

valeur de la solubilité, de tirer directement celle du temps employé

par la dissolution.

Cliron2ate de polasshlJn 200 /2 000

La variation du temps avec la température ne suit pas toujours

celle de la solubilité, comme cela est à remarquer plus spécialement

avec le sulfate de soude ou celui de chaux.

(8)

188

V. Pour quelques mélanges de sels sur lesquels nous avons opéré (sulfate et chromate de potassium, azotates de potassium et

d’ammonium, chlorure de sodium et azotate de potassium), le temps paraît varier dans le sens de la modification de la solubilité, mais les variations sont peu sensibles.

VI. On ne peut pas rigoureusement comparer les temps employés

par un sel anhydre et un sel cristallisé parce que, d’une part, le sel pulvérisé est, dans beaucoup de cas, difficilement réduit en poudre

et se présente en somme sous forme de cristaux plus petits ou bri-

sés et que, d’autre part, le sel anhydre s’agglomère au moment de

la dissolution.

Ces expériences nous montrent donc, ainsi que nous l’avons vu

pour la précipitation, qu’il est également intéressant pour la disso- lution de tenir compte de la valeur propre du temps employé, de

chercher à déterminer cette valeur d’une façon précise et de la dégager

de l’action des autres facteurs qui interviennent et qui la-masquent.

En résumé, on voit que si le temps considéré est, pour certains sels et dans certaines conditions, en relation avec la solubilité, il ne correspond pas directement et d’une façon exacte à la valeur res- pective de ces différentes solubilités, et que cette solubilité ne per-

met pas d’obtenir à elle seule le temps que le corps met à se dis- soudre ; que, si le temps de dissolution dépend des propriétés du sel, il semble aussi en relation avec les caractères du métal ou de

l’acide ; qu’avec l’élévation de la température la variation du temps peut ne pas se faire suivant la même loi que celle de la solubilité;

enfin qu’il y a lieu de tenir compte des quantités mises en présence

et de la manière dont elles sont introduites. Mais pour ces expé- riences, de même que pour celles sur la précipitation, il est difficile

d’inférer rigoureusement, d’après ce qui se passe dans toute la masse,

de l’économie interne du phénomène. Du reste, lorsqu’on met en

présence un poids de sel dans un dissolvant, il s’écoule un moment

plus ou moins long durant lequel il semble ne se rien produire ou seu-

(9)

lement se dissoudre une quantité très petite du corps, puis cette quantité va en augmentant assez rapidement ; la plus grande partie

du sel disparaît alors, semble même quelquefois le faire d*un seul

coup, et il ne reste que quelques cristaux qui se dissolvent de plus

en plus lentement et sont parfois très longs à disparaitre. C’est pourquoi, ainsi que nous avons dit que nous nous le proposions, il

y aurait lieu, au bout de temps successifs de plus en plus grands et

en recommençant chaque fois l’expérience tout entière, de déter-

miner la quantité de sel dissous à chaque instant ou, à l’aide d’une .

méthode indirecte, d’étudier la variation de la saturation.

Mais là encore il ne faut pas oublier que nous n’observons en somme que des pliénomènes qui se présentent comme des totaux, des sommes plus ou moins complexes d’actions et de réactions, et

nous ne pouvons en inférer qu’ils se produisent de la même manière, dans les dernières particules des corps ou du moins dans celles en

lesquelles nous les réduisons, et déterminer ainsi rigoureusement ce qui a lieu en dehors des conditions de masse, de grandeur, ils

se présentent pour nous. Du reste, comme l’avait déjà reconnu

Thénard (1), « il faut avouer que la nécessité de tenir compte de

toutes les forces autres que l’affinité et qui peuvent accélérer ou retarder l’action des corps, rend presque toujours la solution du problème très délicate et même assez souvent impossible». Néan-

moins, il reste curieux de voir si cette valeur du temps ne serait point précisément fondamentale pour chaque corps. Dans ce cas, il

ne s’agit plus de considérer la vitesse de réaction, c’est-à-dire le rapport de la masse transformée au temps, rapport aux valeurs combinées des différentes énergies des éléments en réaction et des

nombreux facteurs qui interviennent, mais d’examiner l’accélération

respective de chaque corps et dont doit dépendre ce rapport. Il semble que l’on pourrait ainsi dégager pour chaque élément la no-

tion d’une sorte de chimiochroll icité, et que l’étude de la valeur propre du temps employé par chaque élément dans ses combinai-

sons permettrait sans doute de se rendre plus exactement compte des forces qui entrent en jeu dans toute action chimique et d’en

mieux déterminer l’économie. Ainsi que le disait si justement Sainte-

Claire Deville : « Comme on ne peut communiquer à un corps qu’une

(1) TIIÉNARD, Traité de ChÙnie éléozentaiJ’e, t. l, p. 14..

_

(10)

190

vitesse finie, de même la combinaison exigera toujours, pour se produire, un temps plus ou moins long, mais toujours fini. »

Du reste, cette considération du temps dans les phénomènes est aujourd’hui envisagée à beaucoup de points de vue et a attiré l’atten- tion de beaucoup d’expérimentateurs, et plus récemment, c’est ainsi

que la variation de ce qu’on a appelé la constante de temlJs, c’est-à-

dire Ia rapidité avec laquelle varie la radioactivité, a pu être employée

pour se rendre compte si l’on avait à faire à des corps différents.

Les mêmes phénomènes radioactifs et d’activation ont, en outre, par des considérations de vitesse, conduit à discuter la constance

de la masse dans la conception électro-magnétique de la matière, et, à un autre point de vue, celui-là même de la constitution et de la stabilité des éléments, ont amené encore à envisager le temps.

PHÉNOMÈNES DE STRICTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE;

Par M. PAUL BARY.

L’expérience et le calcul montrent que le passage d’un courant dans un conducteur fluide produit dans ce conducteur une pression variable, maximum sur son axe, où la valeur peut devenir considé-

rable lorsque les densités de courant sont grandes. Il résulte de ces

différences de pression des mouvements dans la masse du conduc- teur, dont l’importance croît avec la fluidité du corps dont il est

formé.

,

Ces phénomènes sont produits par ce que nous avons nommé la striction élecl?.oniagne’tique, qui est un mode de transformation di- recte de l’énergie électrique en énergie mécanique.

Sans revenir sur les expériences déjà publiées en détail (’), nous

voud rions examiner dans cet article la façon dont se manifeste la

striction dans le cas le plus simple, le conducteur est un liquide métallique, et nous tâcherons d’en tirer quelques conclusions pour le ’

cas où le conducteur est gazeux.

(1) La pulvé1’isaiiQn électrique des métaux (/Julusl1’ieélecl1’ique du 25 avril 909) ;

Actions 1nécaniques du courant dans les conducteurs électriques élec- triqzce, 13 avril 1901): les effets de la sl1’ietion -ileclt>omagnétique dans les

tubes il vide (le Radium, octobre 1907;.

Egalement : NotiTHRup, Physical vol. XXII, p. 6; jtún 1901.

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