HAL Id: jpa-00240381
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Submitted on 1 Jan 1899
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Mesures sur le microphone
J. Cauro
To cite this version:
J. Cauro. Mesures sur le microphone. J. Phys. Theor. Appl., 1899, 8 (1), pp.413-416.
�10.1051/jphystap:018990080041301�. �jpa-00240381�
413 l’acide carbonique comme corps de comparaison a été heureux. Lie tableau des valeurs de a montre qu’au point de vue des densités un
seul corps ne saurait convenir. La constante a = 0,858 de l’acide
carbonique est beaucoup plus faible que celle de la plupart des
corps organiques ; à ce point de vue, l’acide carbonique n’est pas très comparable à l’éther ; mais il est encore moins comparable à l’éthylène, pour lequel = 1,060. Cependant M. Amagat a trouvé
ponr la densité critique de l’éthylène un nombre correct, tandis qu’il
a trouvé un nombre trop faible pour l’éther.
Le choix de l’acide carbonique comme corps de comparaison n’est
donc pas une explication suffisante (’).
Lia cause d’erreur est donc dans la méthode elle-méme, qui suppose
rigoureuse la superposition des réseaux, alors que celle-ci est théo-
riquement impossible. On ne peut pratiquement obtenir qu’une super-
position plus ou moins satisfaisante à l’oeil, 1nais gui n’est jamais qu’une superposition apparente.
MESURES SUR LE MICROPHONE (2);
Par M. J. CAURO.
Ayant entrepris, il y a quelques années, une série de recherches concernant le mécanisme du phénomène microphonique, j’ai constaté
que les éléments précis de cette étude manquaient et que l’ordre de
grandeur de la plupart des quantités en jeu était même inconnu. J’ai été naturellement conduit à faire un travail d’ensemble, portant sur
la mesure des divers élém8nts qui interviennent dans la transmis- sion du son.
Lorsque l’onde sonore frappe la planchette d’un microphone qui
se trouve dans un circuit comprenant une pile et le primaire d’une bobine, il se produit une variation de la résistance des contacts
microphoniques, qui se traduit par une variation du courant pri-
(1) On pourrait, à d’autres points de vue, retrouver la même difficulté. Ainsi,
au point de vue de la comparaison des chaleurs de vaporisation, L’acicle ca1’bonique
, n’est pas dans le 1nêrne groupe que l’éther, groupe qui renferme un grand nombre
de corps organiques dérivés des carbures ou des acides. Voir DARZENS, J. de Phys.,
3e série, t. VII, p. 126 ; - et C. R., t. CXXIV, p. 610 ; 1897.
(2) Cet article est le résumé d’un travail plus important paru dans l’ÉclnÎl’age Electuique, année 1899, nos 21, 22, 24.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018990080041301
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maire i.Celui-ci devient:
a est une variation continue, 8 une variation alternative due même
période 11 que le son :
z1. cette variation du courant primaire correspond dans le secon-
daire de la bobine une force électromotrice E, qui produit un cou-
rant alternatif dans le circuit secondaire ; celui-ci comprend, outre
la bobine, les téléphones au départ, la ligne, les téléphones et unie
bobine à l’arrivée. Dans mes expériences, la ligne était remplacée
par une ligne artificielle du système de Branville et Anizan.
J’ai mesuré successivement : Dans le circuit primail°e :
La variation moyenne pi - xi de l’intensité du courant ;
T,a partie efficace qi de la variation alternative de l’intensité définie par :
Dans le circuit secondaire :
La force électromotrice E induite dans la bobine en circuit ouvert ; L’intensité I du courant qui actionne les téléphones à l’arrivée;
La différence de potentiel efficace 0 aux bornes du téléphone réccip-
teur et l’énergie électrique W absorbée dans le téléphone.
J’ai cherché comment ces quantités variaient avec la période et
avec l’amplitude du son.
Le microphone était du système d’Arsonval à réglage magnétique;
les charbons verticaux portent une chemise en fer sur laquelle abit
un aimant qu’on approche ou qu’on éloigne au moyen d’une vis. On
a ainsi un appareil dont on peut faire varier la sensibilité. Le récep-
teur était soit un téléphone cl’llrsonval à aimant annulaire, soit un téléphone Aubry dont l’électro-aimant est porté par me petite mem-
brane mobile, soit un téléphone Ochorowicz.
Je me plaçais chaque fois dans le cas du son le plus fort, suscep- tible d’être transmis sans crachements, ce qui est facilité par ce fait que le phénomène des crachements fait varier bru squement
415 toutes les quantités qui interviennent; puis dans le cas d’un son
que l’on pouvait entendre dans le téléphone par l’intermédiaire de l’air; enfin dans le cas du son le plus faible perceptible.
J’ai retrouvé toujours les mêmes rpsultats ; seulement j’avais soin
d’attendre que l’état permanent fût établi, afin d’éliminer les phéno-
mènes variables dus aux extra-courants et aux effets thermo-élec-
triques. A cause de cela, il y a pent-être une différence entre la transmission des sons musicaux et la transmission de la parole arti- culée, dont le mécanisme, d’après les théories admises, se compose de l’enllssloll d’une série (le sons musicaux complexes, correspondant
aux voyelles, séparés par la fermeture plus ou moins complète de
l’orifice générateur, correspondant, aux consonnes. On s’explique
ainsi ce fait, que la perception de la parole articulée est plus facile
qne celle d’un son musical.
Je me suis borné à l’étude des sons musicaux. Voici les conclu- sions auxquelles je suis arrivé :
La fraction efficace q de la variation alternative de l’intensité du courant primaire est indépendante de celui-ci et est inférieure a -
3 pour les sons les plus forts. Elle est à peu près proportionnelle à 1 amplitude A de la vibration sonore qui actionne l’appareil et ne
semble pas dépendre de la hauteur du son.
Exemple :
même amplitude (A_1) que dans le cas précédent :
La variation continue p est beaucoup plus faible.
La force électromotrice efficace en circuit ouvert dans le secon-
daire E est d’environ 1v,5 pour les sons les plus forts qui puissent
être reçus dans le cas du La3. La force électromotrice maxima cor-
respondante est de 2v, 2.
Elle varie à peu près comme l’amplitude A de la vibration agis-
sante.
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Elle dépend de la période et varie en raison inverse de celle-ci.
Exemple :
même amplitude sonore que (1) :
Dans le cas du son le plus for[, la différence de potentiel aux
bornes du téléphone est représentée par des centièmes de volt, et l’énergie absorbée par des millionièmes de watt.
L’intensité efficace 1 est de l’ordre des cent-millièmes d’ampère.
Elle descend jusqu’au millionième d’ampère pour des sons encore très nettement perceptibles.
Elle est sensiblement proportionnelle à l’amplitude de l’onde
sonore et ne semble pas varier avec la période.
Exemple:
L’action sur la membrane téléphonique étant proportionnelle à
l’intensité du courant, le déplacement de cette membrane le sera
aussi. Donc ce déplacement sera proportionnel à l’amplitude de
l’onde agissante et ne dépendra pas de la période.
On peut conclure de ces résultats expérimentaux, que les sons ne doivent pas être modifiés d’une façon différente par le téléphone, et,
par suite, que le timbre ne doit pas être trop altéré dans le cas d’un
son musical complexe.