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Submitted on 1 Jan 1958
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L’asymétrie des interactions faibles
Roger Nataf
To cite this version:
Roger Nataf. L’asymétrie des interactions faibles. J. Phys. Radium, 1958, 19 (1), pp.18-27.
�10.1051/jphysrad:0195800190101800�. �jpa-00235753�
18.
L’ASYMÉTRIE DES INTERACTIONS FAIBLES Par ROGER NATAF,
Collège de France, Orsay.
Résumé. 2014 On rappelle, avec des exemples de Mécanique et d’Électrodynamique classiques,
les définitions de l’invariance par symétrie spatiale, de la « parité intrinsèque », et de la parité
orbitale.
2014 On examine ensuite, en Mécanique quantique, les possibilités de parités intrinsèques pour les
particules de spin 0, et 1/2 de masse propre non nulle, ou nulle (neutrino). On indique la théorie
de Weyl du neutrino.
2014
Enfin, on rappelle le traitement quantique des processus d’émission et d’absorption, et on
donne le théorème de conservation de la parité totale dans le cas où l’interaction est invariante par P (symétrie spatiale).
2014
Les expériences de C. S. Wu et al., de Garwin et al., suggérées par la théorie de Lee et Yang
sont décrites.
2014
En conclusion, les expériences montrent la non-invariance par P et par C (conjugaison de charge) dans les interactions faibles. On rappelle le théorème de Lüders-Pauli, et indique l’hypo-
thèse de Landau sur la PC invariance.
Abstract.
2014With examples from classical Mechanics and Electrodynamics, the definitions of invariance by space symmetry, of " intrinsic parity ", and of orbital parity are recalled.
2014
Then in quantum Mechanics, are discussed the possible values of intrinsic parity for spin 0 particles, and for spin 1/2 particles, with non-vanishing, or with vanishing (neutrino) rest mass.
The Weyl (two component) theory of the neutrino is given.
2014
Finally, the quantum field treatment of emission and absorption processes is reminded, and the parity conservation theorem is given for P (spatial symmetry) invariant interactions.
2014
The experiments of C. S. Wu et al., and of Garwin et al., suggested by the Lee-Yang theory,
are described.
2014
In conclusion, the failure of P and C (charge conjugation) invariance for weak interactions is shown to come from experimental evidence. The Lüders-Pauli theorem is mentioned, and the Landau hypothesis on PC invariance is given.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 19, JANVIER 1958,
Introduction.
-Au mois de janvier dernier, on a
eu la preuve expérimentale que certains principes
de la physique n’étaient pas aussi universels qu’on
l’avait cru jusque là.
On croyait jusqu’à cette date que les équations
de la physique étaient toutes invariantes par renversement du sens des axes : dans la nature, il n’y avait pas de différence absolue entre un trièdre droit et un trièdre gauche. On connaissait certes en
chimie organique des corps droits et des corps
gauches, mais ceux-ci se forment avec un rende- ment égal dans toutes les synthèses et les grandeurs
résultant,de leur asymétrie (pouvoir rotatoire) ont
des valeurs exactement opposées pour le corps droit et le corps gauche. En biologie, les espèces chi- miques soit droites, soit gauches sont favorisées,
mais on admet que cela résulte de conditions initiales asymétriques, d’ailleurs inconnues, dans la
formation des premiers êtres vivants.
En mécanique quantique, le principe général
d’invariance par renversement du sens des axes
(ou encore par symétrie spatiale), conduit au prin- cipe de « conservation de la parité » et la violation du principe général entraîne donc la « non-conser-
vation de la parité ».
Il nous paraît utile de préciser la signification du principe d’invariance par symétrie spatiale, et la
notion quantité de parité.
1. L’invariance par symétrie spatiale et la
« parité » en physique classique.
-1) Quand on change les sens des axes de référence, passant du
trièdre 0xyz(ill) à 0z’y’z’(Z’), il faut évidemment dans les équations remplacer les coordonnées x, y, z, d’un point quelconque par :.
Pour toute autre grandeur qui y figure, ses composantes Xi relatives àZ-7, (si elle a un caractère vectoriel, ou plus généralement, tensoriel) doivent
aussi être remplacées en fonction des compo- santes .Xi relatives à V-. La correspondance entre
les Xi et les X’ dépend dO la nature de cette
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0195800190101800
grandeur, et elle est déterminée par ses relations
avec les grandeurs géométriques.
Ainsi, en mécanique classique, les composantes
de la vitesse v = dridt se comportent comme
-+
celles (xyz) du vecteur r = OM ; il en est de même
pour celles du vecteur impulsion p = mv. On dit
que v, p sont des vecteurs polaires (ou vrais vecteurs). En électrodynamique, la densité de
courant j = pv (p densité de charge) est aussi un
vecteur polaire, puisque rien n’indique jusqu’ici que
la charge électrique ne soit pas un scalaire (1), il en
est de même pour le champ électrique E qui
accélère une charge e suivant la relation
Cependant, on sait que toutes les grandeurs
vectorielles ne sont pas des vecteurs polaires.
Avant d’en rappeler des exemples, remarquons que les expressions des diverses grandeurs pouvant figurer dans les équations dépendent de x’y’z’
comme elles dépendraient due xyz si l’on changeait
les signes de ces quantités (x, y, z, --> - xi
-y,
-z)
c’est-à-dire si l’on remplaçait tout point M par son symétrique par rapport à 0, centre de coordonnées.
Au lieu de passer du trièdre droit au trièdre
gauche, nous pouvons donc effectuer une symétrie
par rapport à 0, que nous pouvons prendre en un point quelconque, en effectuant sur les compo- santes Xi les transformations correspondantes (par exemple : changer de sens les vecteurs polaires).
Considérant alors un point matériel décrivant une
orbite circulaire d’un mouvement uniforme, on
voit en prenant pourO le centre de ce cercle, que le moment cinétique L = r n p n’est pas modifié par cette symétrie (p se comportant comme r). De même, en considérant un courant circulaire dont 0 est le centre, on voit que le champ H qu’il y
produit n’est pas modifié (i se comportant comme r)
FIG. 2. - L et H sont les vecteurs axiaux.
Avec ces modifications des diverses composantes quand on passe de ’(’9 à ’(’9’, les équations de la mécanique et de l’électrodynamique s’écrivent de la même manière dans les deux systèmes. En
(’) Non un pseudo-scalaire qui changerait de signe quand
on passe de un à ’.
réalité, nous avons choisi ces modifications pour que les équations fondamentales, comme (1),
s’écrivent de même. Pour l’électrodynamique, on
le voit rapidement sur les équations de Maxwell :
(dans un système où c = 1).
Remarquant que les dérivées d’une grandeur f :
par rapport aux coordonnées xyz et x’ y’ z’ sont
liées par :
on voit que les équations dans î9’ s’écrivent bien :
à condition de prendre : E,, = -.E,,, etc..., comme 1 x = -j,,,etH,, --- Hx, etc...
L’énoncé précis du principe (2 ) est donc le
suivant : Quand on passe du trièdre droit V au
trièdre gauche Z’, il est possible de définir les nou-
velles composantes X; d’une grandeur quelconque
en fonction linéaire des anciennes Xr, de manière
que les équations soient les mêmes dans iS et V-.
Pratiquement, en physique classique, ces relations
sont toujours X’- -± X;. Le principe apporte
d’ailleurs d’importantes restrictions aux équations
autres que celles qui ont conduit à définir les X;.
On sait qu’une symétrie par rapport à un
centre 0 est le produit d’une symétrie par rapport
à un plan passant par 0, et d’une rotation de 2n
autour d’un axe perpendiculaire à ce plan passant
par 0. Compte tenu de l’invariance par rotation,
l’invariance par symétrie spatiale équivaut donc à
l’invariance par réflexion.
2) LA NOTION DE PARITÉ.
-a) Pour les gran- deurs dont les composantes X’ X;, comme
les vecteurs polaires, nous pouvons dire que la
« parité intrinsèque}) est - 1 ; pour celles dont les
composantes = + X, nous pouvons dire qu’elle
est +1. ..
Si nous avons une grandeur définie en chaque point de l’espace, formant un champ, cette parité intrinsèque est liée seulement à sa nature, non à la
structure du champ dans l’espace.
(2) Énoncé tout à fait analogue à celui de l’invariance
par rotation, et à celui de l’invariance de Lorentz.
20
b) Une autre propriété qui dépend de cette
structure dans l’espace est utile, surtout en phy- sique quantique, c’est la relation entre les Xi(- x’,
-
y’,
-z’) et les X;(x’, y’, z’).
Pour une fonction f quelconque des coordonnées,
on peut avoir les deux cas suivants particulièrement simples :
la fonction est pa.ire.
: la fonction est impaire.
Si nous effectuons une symétrie de centre 0, nous devons, suivant les conventions indiquées au § 1) :
10 faire la substitution Xi(xyz) --> cX; (xyz),
e étant la parité intrinsèque ± 1 ; cette opérotion
ne dépend pas de la position de 0 ;
20 faire aussi la substitution
Si 0 est convenablement choisi, la structure spa- tiale du champ peut être particulièrement simple : (4) xj(- x, - y,
-z) == :t Xi (xyz) = Õ1 xi (xyz)
où l’on peut appeler m la parité orbitale relative à 0.
Ainsi, en électrodynamique, si 0 est le centre
d’un 21 pôle électrique rayonnant, les composantes
de H sont, en coordonnées sphériques autour de 0 (fig. 3) des YI(O, ([)} ft(r) de parité orbitale (- 1)1.
Il résulte des équations de Maxwell [2] que la
parité orbitale de H est opposée à celle de E.
Supposons par exemple que les composantes de H soient impaires (1 impair) ; effectuons dans la 2e équation la substitution
où :
comme on a bien :
Des équations qui lient E et H on déduit aussi
bien que les parités orbitales et les parités intrin- sèques sont opposées, de sorte que le produit se
est le même pour toutes les composantes de E et
de H.
D’ailleurs, on sait qu’une transformation de
Lorentz mêle les composantes de E et de H :
dans le cadre de la relativité, ces composantes sont
celles d’une seule grandeur (tenseur électro- magnétique, du 2e ordre). En raison de cette ambi- guïté de la notion de « grandeur » considérée jusqu’ici, nous généraliserons les relations Xi = sXi
avec s == ± 1 en X,’ = r:,i Xi, (5)
el dépendant de la composante.
Toutes les composantes Xi de la ou des gran- deurs (suivant le cadre où l’on se place) étant liées par des équations analogues à (2), les produits si mai
sont les mêmes pour toutes les composantes, quand
les parités orbitales mai sont définies.
II. Invariance par symétrie et parité en phy- sique quantique.
-1) PARTICULES LIBRES (dans
des champs extérieurs donnés).
-En mécanique quantique, à chaque « état » d’une particule corres- pond une « fonction d’onde )) analogue à une grandeur de champ classique ; , le nombre de ses
composantes 03C8i correspond au nombre des états
de spin possibles. Aux grandeurs mécaniques clas- siques correspondent des opérateurs, opérant sur
les t§i1(ltj/Z) ayant les mêmes propriétés de transfor-
rnation en particulier par symétrie, que ces gran-
deurs ; il en résulte des « valeurs moyennes » ayant aussi les mêmes propriétés.
-+ -
Ainsi, à l’impulsion p correspond ? p /li (p dési-
-->
gnant le grad) ou, dans un système d’unités tel
Au spin S correspondent aussi des opérateurs Sx, Sv, Sz dont les valeurs nxoyennes : Xl §Î Sx t¥i, etc...
1
sont invariantes par symétrie (S vecteur axial
comme L).
a) PARTICULES DE SPIN ENTIER (BOSONS).
-10 Le cas le plus simple est celui du spin 0 (mésons n et K) ; la fonction d’onde a une seule composante obéissant à l’équation de Klein-
Gordon : :
(p2 = - V 2 W énergie d’un état stationnaire).
Quand on passe de ’(9 à ’1;’, (6) s’écrit de même,
mais on peut remplacer cp par cp’ - ~~ (3), où 1J
est un facteur de phase quelconque ; en fait, en répétant l’opération on revient à d’où
On dit que ~ est la parité intrinsèque de la particule.
Si la parité orbitale m est définie, la parité totale
est : -.
.
(3) En effet la solution de (6) est définie à un facteur
près qui, lorsqu’elle est normée, est de module 1.
Pour = + 1, cp est scalaire
Y) == - 1, cp est pseudo-scalaire
(6) ne permet pas d’en décider ; seul le couplage du champ y avec d’autres permet de préciser ~.
Pour le champ électromagnétique aussi les
valeurs des ei ont été déterminées par le couplage
avec les particules chargées (équation (1) ou terme 47rj de (2)). En l’absence de ce couplage (j == 0)
seul le signe relatif des si pour E et H est déter- miné par (2).
2° La seule particule connue de spin 1 est le photon, de masse au repos nulle. Le champ associé
est le champ électromagnétique pour lequel les si
sont bien connus. Mais, comme ils peuvent avoir
deux valeurs opposées, la difficulté est de choisir la
parité intrinsèque du photon : celle de E ou celle de H par exemple.
Cette ambiguïté semble exister dans tous les
cas où la fonction d’onde a plusieurs composantes
de parités différentes. En réalité, on peut définir la
valeur de la parité intrinsèque toutes les fois que la masse au repos n’est pas nulle (cf. § b suivant).
La parité totale il = si tSi est toujours définie quand les parités orbitales wi le sont.
b) PARTICULES DE SPIN 1/2 (FERMIONS).
-Ce
sont toutes les particules stables sauf le photon.
En général, la fonction d’onde doit avoir 4 com-
posantes satisfaisant, lorsque la particule est libre,
aux équations de Dirac :
qui montrent que les composantes 03C81’ 2 d’une part et 03C83 03C84 de l’autre doivent se comporter d’une manière opposée quand on passe de Z à ’(9’ pour que les équations s’écrivent de même, par exemple :
§1 1 === - 11 ‘c2 "_" -- 03C82, ‘Y3 "’_ 03C83, 03C84 "_"’ 03C84-
De même, les parités orbitales sont opposées pour
ces deux ensembles de composantes. En fait, la
situation est très analogue à celle que l’on avait
avec les champs E, H ; en posant :
les grandeurs u, U sont liées entre elles par les
équations (8) comme E, H le sont par (2) dans le vide (j = 0). D’autre part, dans une rotation des axes, les composantes de u d’une part, U de l’autre
se transforment indépendamment (et de la même manière), tandis qu’une transformation de Lorentz mêle celles de u et de U.
Ici encore (8) ne permet de déterminer que les
signes relatifs des ci. D’autre part, la parité intrin- sèque de la particule semble ambiguë (soit E1= E2, soit ES = E4) comme dans le cas du photon.
1° Cas d’un Fermion de masse non nulle.
-Si
l’impulsion de la particule est connue, les 03C8i sont
des ondes planes : 03C8i - ai ezPr-bt, et px, pv, p
peuvent être remplacés par des nombres (alors :
W Vp2 + m5).
Lorsque mo # 0, on peut se placer dans un
référentiel où p = 0, W = mo, et l’on voit que
Çi = 2 == 0 ; on n’a plus que les deux compo- santes 03C83’ 03C84 avec la signification suivante :
as = 1 a4 0, : la projection du spin sur Oz est + 2 a3 = 0 a4 = 1, : la projection du spin sur Oz est - 2 2
Il est alors normal de considérer que la parité intrinsèque de la particule est celle des grandes composantes, non nulles dans le système propre.
Si, en général : 03C8 1 - - ~03C81, 03C82 - - ~03C82’
3 - 3, ’4 ’ 4 on dit que -q est la parité intrinsèque de la particule.
Ici d’ailleurs, on n’est pas limité aux valeurs q == + 1 : en répétant l’opération, on doit
retrouver les composantes initiales à un signe près,
car une rotation de 2n sur la grandeur (03C81 03C82 03C83 03C84) qui est un spineur change les signes des compo- santes. Ceci est lié au fait que seuls les pro- duits Çl’ Çj peuvent avoir une signification physique
ou que dans les couplages éntre champs, les
Fermions disparaissent et apparaissent par paires.
On peut donc avoir -12 == + 1 _> -q
ou - i, + i.
’
A l’approximation non-relativistes V2/C2 petit
devant 1, on a 111, 121 « 131, 103C841 et en négli- geant v2/c2 devant 1, on obtient la théorie de Pauli à deux composantes ’-V3, ’-V 4 qui obéissent
toutes deux à l’équation de Schrôdinger. Alors, si le
Fermion est placé dans un potentiel central (élec-
tron dans un atome, nucléon dans un noyau, avec le modèle en couches) on démontre qu’elles ont une parité orbitale bien définie relative à ce centre (4).
On a alors la parité totale : II == 1) m avec m des
grandes composantes.
Dans le cas général relativiste on a :
les 1 étant les ci relatifs tels que :
20 Cas d’un Fermion de masse nulle (neutrino).
-Sa vitesse étant c, on ne peut définir de système
propre et la notion de parité intrinsèque devient ambigüe.
(4) On sait que ceci se généralise à un système de
Fermions non relativistes liés par des forces invariantes par symétrie, ce qui est le cas du noyau, d’après l’accord
avec les résultats expérimentaux sur les réactions
nucléaires, et les transitions y.
22
D’ailleurs les équations (8) prennent la forme, puisqu’ici : W = ipl = p :
et l’on voit que (c) et (d) s’obtiennent à partir
de (a) et (b) en échangeant §1 t.J;2 et t.J;3 t.J;4 : à toute
solution de (10) : Ç = (t.J; 2 3 03C84) correspond une
solution que nous désignerons par
Si l’on convenait de prendre pour parité intrin- sèque du neutrino celle des deux dernières compo- santes elle serait qy pour la première solution, - ~v pour la seconde. De même, les parités orbitales des deux dernières composantes sont opposées pour
et Ys 03C8. Seule la parité totale donnée par (9) con-
serve alors un sens non ambigu.
Si l’on forme les quantités :
on obtient en ajoutant et retranchant membre à membre les (a) et (c) puis (b) et (d) les équations
suivantes :
c’est-à-dire deux groupes d’équations indépen-
dantes (11a) et (11b). Avec l’invariance par symé- trie, des quantités comme (gl, g2), (dl, d2) ne peuvent avoir de sens physique, pas plus que des
quantités comme H + E ou H - E ; une symétrie échange en fait (gl g2) et (dl d2), comme les équa-
tisons (11a) et (1ib), et l’on ne peut définir sur (g, g2) seul, ou (dl d2) seul une transformation linéaire conservant séparément (11a), ou (116) dans /.
Si l’on admet la possibilité physique d’avoir des
états g ou d purs, on aboutit à une structure asymé- trique pour le neutrino. Si le neutrino est toujours
tel que (gl g2) = 0, pour une onde neutrinique plane se propageant dans la direction
on trouve d2 = 0 : le spin a pour projection -{- 1 /2
sur Oz.
Le spin est toujours dans le sens de propagation,
c’est-à-dire que l’on a toujours un état droit pour
le neutrino ( ftg. 4). L’état symétrique où p change
de sens s étant inchangé serait un état gauche et
n’existe pas pour le neutrino,
Cette théorie à deux composantes du neutrino avait été proposée par Weyl en 1927, mais rejetée à
cause de sa non-invariance par symétrie.
Elle a été retrouvée l’an dernier par Lee et
Yang, Salam et Landau et on l’a appelée « théorie
à deux composantes du neutrino », ce qui est une
mauvaise dénomination puisque la théorie de Majorana est aussi une théorie à deux composantes.
Dans cette théorie on considère un état possible + c pour une particule de charge nulle où c *, ,5- 03C83*, - 03C82* , 03C81* ) vérifie aussi les équa-
tions (8) (1).
FIG. 4:. - Lire z au lieu de x.
Si Y;M = y; + c, on a : cM = m et §M = ( §i>
21 2 1 ce qui permet de ramener à deux composantes.
Dans la théorie de Weyl, Ç # Ç et l’on voit que,
c correspond à la polarisation circulaire gauche :
l’antineutrino a toujours son spin dans le sens opposé à sa propagation, si le neutrino est
« droit » (6).
2) Émission et absorption de particules.
2013Pour
décrire un processus comme une émission de photon
par un électron atomique qui passe de l’état (a) à
l’état (b) :
on introduit des opérateurs d’absorption associés
aux ondes § et d’émission aux ondes *.
Le processus (12) sera décrit par un hamiltonien de couplage entre électrons et rayonnement électro- magnétique du type :
Il = (opérateur absorption onde électronique Ça )
X (émission onde Y;b) X (émission onde photu-
e
Les opérateurs indiquent simplement que Fou passe de l’état (a) à l’état final, quand on applique H à (a).
En fait, la quantité §t §a A est une somme de prc duits des différentes composantes ( § )l’ , ()h
(5) En présence d’un champ électromagnétique pour une
charge q non nulle, les équations vérifiées par § et ÇC se
déduisent les unes des autres en changeant q en
-q.
(6) On peut considérer le cas, opposé à celui que nous
avons pris où (di d2) = 0 ; le neutrino est alors « gauche »
(ou d’hélicité - 1 suivant la terminologie introduite par
Lee et Yang) et l’antineutrino « droit »? ou d’hélicité + 1,
Ak qui doit être construire de façon qu’elle soit
invariante par transformation de Lorentz (symé-
tries non comprises).
S’i elle est aussi inoeariante par symétrie, comme
on l’admettait toujours jusqu’ici, H est aussi inva-
riant par symétrie et les parités totales des états initial et final sont les mêmes.
L’invariance par symétrie résultera du fait que des produits des différents Ei dans chacun des
termes de §t §a A* est + 1, ou encore les produits
des différents 1J et E4 sont + 1. La structure des
ondes dans l’espace n’intervient pas puisque dans l’intégration :
.
Il faut seulement que f (x) (c’est-à-dire t §a A*)
ne soit pas impaire pour que le résultat ne soit pas nul.
Dans le cas actuel, la parité intrinsèque de
’ l’électron intervient sous la forme -1* "1)e = 1 et
, disparaît.
.
En général peuvent intervenir des 7] différents
inconnus.
De toute façon il faudra construire les produits
de façon que les produits de tous les --i soient + 1
ou - 1, en rétablissant la valeur + 1 par les "1).
Le théorème de conservation de la parité per- mettrait justement d’établir une liste cohérente de
parités intrinsèques en utilisant les différents pro- cessus, si H est bien invariant par symétrie dans
tous (7).
La découverte du méson K est venue montrer que ceci n’était pas possible (0 - T puzzle), l’étude
des processus
conduisant à des 7] opposés l’un de l’autre pour K+.
Lee et Yang [1] ont alors proposé d’abandonner le principe d’invariance par symétrie pour les Hamiltoniens des interactions faibles : désinté-
grations de particules dont les probabilités sont,
toutes choses égales d’ailleurs, - 1018 fois plus.
faibles que celles des transitions y. Ils en ont tiré toutes les conséquences dans le cas de la désinté-
gration p ; n --> p + e- + v -.où .H est de la forme : H = (opérateurs émission, absorption)
en admettant que ’J- = ve (et v+ -- v dans la désintégration 03B2+) ; les termes de ( 03C8: 0 03C8n ) ( 03C8: 0 ,03C803BD)
sont tels que les produits des Fi == + 1. Si l’on
remplace § par Y5 03C8 ces produits sont
--1, ce qui
(7) En fait cette liste ne serait pas déterminée d’une manière unique parce qu’on ne peut pas passer d’un ensemble de particules quelconques à un autre, certains processus n’existant pas.
est compatible avec l’invariance par symétrie si
l’on change rw en
-YJv. Par contre :
1
n’a pas cette propriété (8). 1 I.
III. Expériences de C. S. Wu et al. [2] et de
Garwin et al. [3].
-Lee et Yang [1] ont établi la conséquence suivante pour un Hamiltonien ’du type (14), contenant en fait plusieurs constantes Cx, Ci, à cause de l’existence de plusieurs opérateurs Ox
tels que ( ǧ Ox Çn) ( Ç/ Ox 03C8v) soit un invariant.
Si des noyaux radioactifs p sont tous orientés,
avec leur moment angulaire JN dans la diréc- tion Oz, le nombre d’électrons p d’énergie W à
W -f - dW, émis dans l’angle solide dQ faisant l’angle 0 avec Oz est :
N(W, 6) dW dO. = N (w, i) dW do.(1 + 8 cos 0) (15) NJv> °. dW dQ = N W , 2 d>v dQ1 + > COS 0> 15.
où p dépend des Cx, Ci et de W (p- Pic en fait).
p = 0 lorsque les Cx= 0, c’est-à-dire quand il y a invariance par symétrie puisque :
classiquement est un pseudo-scalaire.
.
Quand l’orientation n’est pas complète, il suffit
de remplacer dans (15) p par « = p. Jz > IJ le
second facteur mesurant le degré d’orientation des noyaux.
’
1° EXPÉRIENCE DE C. S. Wu ET AL.
-L’orien- tation des noyaux d’éléments ferromagnétiques,
en particulier de g°Co avait été réalisée par Grace,
Halban et àl. à Oxford, et par Poppema et al. à Leyde, en abaissant la température au-dessous de celle de He liquide par démagnétisation adiaba- tique. Cette orientation se traduit sur la répartition angulaire des y successifs (Y1, Y2) émis (figure 5), qui dépend de : ( JN p)2oo cos2 6, l’émission y respec-
FIG. 5. - En haut de la figure lire Co au lieu de Co.
(8) Quel que soit le choix des parités intrinsèques np, n n
re, "fJv on ne peut pas rendre H invariant par symétrie.
Dans le cas où H dépend de champs spinoriels, on doit
considérer que ceci est le critère de sa non-invariance par
symétrie.
’ ’