HAL Id: jpa-00237411
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Submitted on 1 Jan 1878
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Téléphone de M. Hughes, dit microphone
Th. Du Moncel
To cite this version:
Th. Du Moncel. Téléphone de M. Hughes, dit microphone. J. Phys. Theor. Appl., 1878, 7 (1),
pp.219-229. �10.1051/jphystap:018780070021901�. �jpa-00237411�
2I9 ment bien isolés que la
perte
n’atteintpas §
en24 heures ;
onpeut
obtenir un isolement de même ordre pour des corps électrisés dans l’airordinaire,
et diminuerainsi, dans
degrandes proportions,
l’une des causes d’erreur les
plus
graves que l’on rencontre dans lesexpériences
relatives à l’électricitéstatique.
TÉLÉPHONE DE M. HUGHES, DIT MICROPHONE;
PAR M. TH. DU MONCEL.
Le
plus important perfectionnement apporté jusqu’ici
au télé-phone,
etqui
est du reste une dérivation du transmetteurtélépho- nique
de M.Edison,
est bien certainement celuiqu’a
combinédernièrement
(’avril I878)
M.Hughes, l’ingénieux
inventeur dutélégraphe imprimeur employé
sur noslignes.
Cette fois les sons, au lieu d’arriver très-affaiblis àl’oreille,
à la station deréception,
comme cela a lieu avec les
téléphones ordinaires,
y sont souventreproduits
avec uneamplification
notable. De là le nom de inicio-phone,
que M.Hughes
a donné à cesystème téléphonique ;
cepen-dant,
nous devons le dire dès àprésent ,
cetteamplification
n’existe réellement que
quand
les sons résultent de vibrations transmisesmécaniquement
par des corps solides àl’appareil
trans-metteur. Les sons transmis par l’air sont sans doute
beaucoup plus
accentués
qu’avec
lesystème ordinaire,
mais ils sont moins intenses que ceuxqui
leur donnentnaissance;
et enconséquence,
on nepeut
pasdire,
dans ce cas, que lemicrophone agit
parrapport
auxsons comme le
microscope
le fait parrapport
auxobjets
éclairéspar la lumière. Il est vrai que par ce
système
onpeut parler
deloin dans
l’appareil,
etj’ai
pu transmettre de cette manière une conversation à voixélevée,
étantplacé
à 8m del’appareil
trans-metteur ;
j’ai
pu encoreparler
à voix basseprès
de ce dernier et mefaire entendre
parfaitement
dansl’appareil récepteur,
et mêmefaire
distinguer
mesparoles
à une distance de0m,I0 de
l’em-bouchure du
téléphone récepteur,
en élevant un peu lavoix;
maisl’amplification
du son n’est réellement bien manifeste quequand
il résulte d’une action
mécanique
transmise ausupport
del’appa-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018780070021901
220
reil. Ainsi les pas d’une mouche marchant sur ce
support s’enten-
dront
parfaitement
et vous donneront la sensation dupiétinement
d’un
cheval ;
le cri même de lamouche,
surtout son cri de mort,devient,
au dire de M.Hughes, perceptible ;
le frôlement d’une barbe deplume
ou d’uneétoffe, qui
seracomplètement impercep-
tible à l’audition
directe,
s’entendra d’une manièremarquée
dansle
téléphone ;
les battements d’une montreposée
sur lesupport
del’appareil
serontrépétés
d’une manièreremarquables,
même à0111,I0 ou om,I5
del’appareil,
mais sans une notableamplification
sur le bruit
qu’ils produisent
si la montre étaitplacée
contrel’oreille. Une
petite
boîte àmusique placée
surl’appareil
donne dessons tellement
forts,
par suite destrépidations
de laboîte, qu’il
estimpossible
dedistinguer
les sons, et, pour lespercevoir,
il fautdisposer
la boîteprès
del’appareil
sansqu’elle
soit en contact avecaucune de ses
parties
constituantes. C’est alors par les vibrations de l’air quel’appareil
estimpressionné,
et les sons transmis sontplus
faibles que ceux que l’on entendprès
de la boîte. Enrevanche,
les vibrations déterminées par le balancier d’une
pendule
mise encommunication par une
tige métallique
avec lesupport
del’ap- pareil
s’entendentadmirablement, 1
et l’onpeut même
lesdistinguer quand
cette liaison est effectuée par l’intermédiaire d’un fil decuivre ;
un courant d’airprojeté
surl’appareil
donne la sensation d’un écoulementliquide
perçu dans lelointain ;
enfin lestrépi-
dations causées par le passage d’une voiture dans la rue se tra- duisent par des bruits
crépitants très-intenses, qui
se combinentavec ceux
produits
par une montre etqui
leplus
souventprédo-
minent.
Suivant M.
Hughes,
l’introduction dans le circuit de son ap-pareil
d’une bobine d’induction deOID, 06
seulement de lon- gueurpermettrait
de faireparler
untéléphone
Bell(grand
mo-dèle)
assez haut pour être entendu de tous lespoints
d’une vastesalle et d’une manière
plus intelligible
etplus
forte que sur lephonographe.
Il faut seulementadapter
autéléphone
un cornetacoustique,
comme on le fait pour ce dernier instrunlent. Deux éléments depile
à bichromate depotasse
suffiraient pour cela.Si l’on étudie avec attention les sons
produits
au moyen de cetappareil,
on reconnaît que certaines lettres fournissent des sonsbeaucoup plus
forts que certaines autres, eL les lettresqui
sous ce22I
rapport
exercent les effetsprédominants
sontA, F, H, 1, K, L, As, N, 0, P, R, S, W, Y,
Z.En raison de son extrême
sensibilité,
cetappareil permet
deconstater avec la
plus grande
facilité les sonsproduits
au sein ducorps
humain,
et le D’Richardson, conjointement
avec M.Hughes, s’occupe
del’appliquer
austéthoscope
pour l’auscultation des pou-mons et des battements du c0153ur.
Jusqu’à présent
les résultats obtenus n’ont pasété,
il estvrai, très-satisfaisants,
maison espère y parvenir.
Toutefois laplus importante application
de cet instru-ment à la médecine vient d’être faite par M.
Henry Thompson,
lecélèbre
chirurgien anglais, qui,
par la nature des sonsproduits
par cet’ ins trument mis en relation
métallique
avec unesonde,
e tpar le
simple
contact de cette sonde avec des corpsdurs,
mêmede dimensions
très-petites,
est parvenu à reconnaître dans la vessie laprésence
depetits fragments
de calculspierreux
et à enfaciliter
l’enlèvement,
enprécisant
exactement lespoints
où ils setrouvaient.
On a pu
aussi,,
par un moyen basé sur leprincipe
dumicrophone,
faire entendre certains sourds dont l’oreille n’était pas
compléte-
ment
insensibilisée,
en transmettant les sons à l’oreille par l’osfrontale
au moyen d’uneplanchette
vibrante devantlaquelle
onparlait.
Nous verronsplus
loin que lemicrophone,
combiné avecune
forme,
il estvrai, différente,
a pu êtreemployé
comme appa- reiltherxnoscopique,
et, choseplus
curieuse encore, il ce pu êtreemployé
coininerécepteur
sans aucune intervention électro-magnétique.
Cetappareil
constitue donc une découverteimpOl’-
tante et
originale qui
leplace
dès maintenant en dehors de tous lesautres
perfectionnements apportés
autéléphone.
Le
microphone
de Ni.Hughes
est fondé sur ceprincipe
que, siun contact
électrique
est établi entre deux corps médiocrement conducteurstrès-légèrement appuyés
l’un surl’autre,
les sonsqui
sont
produits
dans levoisinage
de cecontactpeuvent
être transmisavec la
plus grande
facilité par untéléphone
ordinaire.Pour obtenir ce
résultat,
onpeut employer plusieurs disposi- tions ;
mais cellequi
donne les effets lesplus
intéressants estla suivante : on
adapte
l’un au-dessus del’autre,
sur une minceplanchette
verticale de bois deom,06
delargeur
auplus,
deuxpetits prismes
de charbon de cornue d’environ o"Boid’épais-
222
seur et de
largeur
et deOm,0I8
delongueur,
danslesquels
sontpercés
deux trous de OID,004
de diamètrequi
servent de crapau-dines à un crayon de charbon taillé en forme de
fusée,
c’est-à-direavec des
pointes
émoussées par les deuxbouts,
et de3c,5
de lon-gueur. Ce crayon
appuie
par une de ses extrémités dans le trou du charbon inférieur et ballotte dans le trousupérieurs, qui
ne fait que le maintenir dans uneposition plus
ou moinsrapprochée
de celleFig. i .
d’équilibre instable,
c’est-à-dire de la verticale. Enimprégnant
cescharbons de mercure par leur immersion à la
température
rouge dans un bain de mercure, les effets sontmeilleurs,
mais ils peu-vent se
produire
sans cela. Les deuxprismes
sont munis de con-tacts
métalliques qui permettent
de les mettre enrapport
avec le circuit d’untéléphone
ordinaire danslequel
estinterposée
unepile
Leclanché d’un ou deux éléments.Pour faire usage de
l’appareil,
onplace
laplanche
surlaquelle
est fixée
rectangulairement
laplanchette
servant desupport
ausystème
sur unetable,
enavant
soind’interposer
entre celle-ci et laplanche plusieurs
doublesd’étoffe, disposés
de manière à formercoussin,
ou, cequi est mieux,
une bande de ouate; alors il suffit deparler
devant lesystème
pourqu’aussitôt
laparole
soitreproduite
dans le
téléphone,
et, si l’onplace
sur laplanche support
unemontre ou une boîte dans
laquelle
une mouche ou un insecte estrenfermé,
tous les mouvements sont,comme j e
ledisais,
en-tendus dans le
téléphone. Touuefois, quelques précautions
doiventêtre
prises
pour arriver à obtenir les meilleursrésultats,
et enoutre du coussin
qu’on place
sousl’appareil
pour le soustraireaux vibrations
étrangères qui pourraient
résulter de mouvementsinsolites
communiqués
à latable,
il fautrégler
encore laposition
du crayon de charbon . Celui-ci doit en effet
toujours
appuyer enun
point
du rebord du trousupérieur;
mais le contactpeut
être223
plusou
moinsbon,
etl’expérience
seulepeut indiquer
la meilleureposition
à lui donner: pour la trouver, onpeut employer
avanta-geusement
le moyen de la montre.Quand
on a letéléphone
àl’oreille,
onplace
le crayon dans différentespositions, y jusque
cequ’on
ait trouvé celle donnant le maximum de son. On est soufrentobligé d’opérer
ceréglage pendant le
cours d’uneexpérience,
sur-tout
quand
onn’emploie
pas de mercure., car les secousses données à la table par les personnesqui
l’entourentdéplacent
très-facile-ment le
point
de contact du crayon; mais cet inconvénientdispa-
raîtra
quand l’appareil
seraplus perfectionné.
On a fait
plusieurs
modèles de ce genre demicrophone
et l’undes meilleurs est celui de cl. Gaiffe. Dans cet
appareil,
le crayon de charbon estremplacé
par uneplaque
très-mince de cette n1.a-tière, taillée
en biseau sur deux de ses côtés etsimplement appuyée
contre le charbon
supérieur.
Pour la soutenir dans uneposition déterminée,
le charbon inférieur est muni d’une rainure danslaquelle s’engage
l’un des boutsaiguisés
de laplaque.
Le charbonsupérieur
est d’ailleursadapté
dans unegarniture
de cuivrequi
peut
se mouvoir lelong
d’une colonnemétallique
etqui permet
parconséqment
derégler
facilementl’appareil.
Le charbon infé-rieur,
encastré lui-même dans unegarniture
decuivre,
est fixé surla
planche
au-dessous duprécédent
et le tout constitue un appa- reilélégant, qui peut figurer
dans les cabinets dePhysique.
M.
Hughes
a combiné son transmetteur d’une manièreparticu-
lière
quand
il doit êtreappliqué
aux transmissionstéléphoniques.
Il lui donne alors le nom de
parleur,
et sadisposition
devient linpeu
plus compliquée.
Sous cette nouvelleforme,
le charbon mohileappelé
àproduire
les contacts variables estadapté
à l’extrémité inférieure d’une lame basculehorizontales,
dont l’extrémitésupé-
rieure est
chargée
d’uncontre-poids.
Unpetit
ressort à boudin très-flexible tend à
produire
un contacttrès-léger
entre le charbonmobile et le charbon fixe
qui
estplacé
au-dessous delui,
et unautre charbon
porté
par une bande depapier
vient appuyer sur le bout même de labascule,
toutprès
du charbonmobile,
sansdoute pour former frein. Ces charbons sont en
sapin
carboniséet métallisé par un
procédé
que nousindiquerons
àl’instant,
etreprésen tent ceux qui
servent desupport
au charbon vertical dans lapremière disposition.
Ils sont, enconséquence,
mis enrapport
avec224
le circuit de la
pile
et destéléphones,
ainsi que lesupport
de la lame bascule.L’appareil
ainsidisposé
est recouvert d’uneenveloppe hémi-cy- lindrique
fermée par les deux bouts et fixé dans une boîteplacée
horizontalement sur une table. Cette boite est
munie,
sur un deses
côtés, précisément
en face de lapartie
recourbée de la lamebascule,
d’une ouverture devantlaquelle
onparle.
Dans ces con-ditions,
les vibrations de lavoix, réagissant
sur la lamebascule,
font varier la
pression
exercée au contact des charbons d’unemanière
précise
et avec des écarts sigrands
dans la conductibilité du circuit que laparole
se trouve de cette manièreplus
nettementet
plus
fortementreproduite
dans letéléphone.
Il me reste maintenant à
indiquer
lesexpériences
intéressantesqui
ont conduit M.Hughes
à ces résultats siimportants.
Considérant que la lumière et la chaleur
peuvent
modifier la conductibilitéélectrique
des corps, M .Hughes
s’est demandé si des vibrations sonores transmises à un conducteur traversé par uncourant ne modifieraient pas aussi cette conductibilité en provo-
quant
des tassements et des écarts des moléculesconductrices, qui équivaudraient
à des raccourcissements ou à desallongements
duconducteur ainsi
impressionné.
Si cettepropriété
existait réelle- ment, elledevait,
suivantlui, permettre
de transmettre les sons àdistance,
car de ces variations de conductibilité devaient résulter des variationsproportionnelles
de l’intensité d’un courantagissant
sur un
téléphone. L’expérience qu’il
fit sur unfil métallique
tendune
répondit
pas toutefois à son attente, et ce n’est quequand
le fils’est rompu et que les deux bouts furent
rapprochés
l’un del’autre que les sons se firent entendre. Il devint dès lors
manifeste,
pour NI.
Hughes,
que les effetsqu’il prévoyait
nepouvaient
seproduire qu’avec
un conducteurdivisé,
et par suite de contactsimparfaits.
Il rechercha alors
quel
était ledegré
depression
leplus
conve-nable à exercer entre les deux bouts
rapprochés
du fil pour obtenir le maximumd’effet,
et pour cela il effectua cettepression
à l’aidede
poids.
Il reconnut que,quand
elle étaitlégère
etqu’elle
ne dé-passait
pas celle de i once par pouce carré aupoint
dejonction,
lessons étaient
reproduits distinctement,
mais d’une manière un peuimparfaite;
en modifiant les conditions del’expérience,
ilput
225
s’assurer bientôt
qu’il
n’était pasnécessaire,
pour obtenir ce ré-sultat,
que les fils fussent réunis bout à bout et que, si on les terminait par desclous,
ilspouvaient
êtreplacés
côte à côte sur uneplanche
ou mêmeséparés (mais
avec addition d’un troisième clouposé
en croix sureux),
pourvuqu’une pression légère
etconstante
pût
les réunirmétalliquement.
Il essaya alors différentes combinaisons de ce genreprésentant plusieurs
solutions de con-tinullé,
et une chaîne d’acier lui fournit d’assez bonsrésultats ;
mais les
légères inflexions,
c’est-à-dire le timbre de lavoix,
man-duaient,
et il dut chercher d’autresdispositions.
Il essaya d’abord d’introduire despoudres métalliques
auxpoints
de contact ; lapoudre
de zinc etd’étain,
connue dans le commerce sous le nom de bronzeblanc,
améliorabeaucoup
les effetsobtenus ;
mais ilsn’étaient pas
stables,
à cause del’oxydation
des contacts, et c’esten
essayant
de résoudre cettedifficulté,
ainsiqu’en
cherchant ladisposition
laplus siniple
pour obtenir unepression légère
etconstante sur ces contacts, que M.
Hughes
fut conduit à la dis-position
des charbons mercurisés décrite enpremier
lieu(1),
la-quelle
donna les effets maxima.Dans ces
conditions,
lé crayonappelé
à fournir les contacts estdans une
position
tellement voisine de celle del’équilibre
in-stable,
que les moindres vibrationspeuvent
l’influencer et faire varier lapression très-légère qu’il
exerce à l’état normal sur le bord du charbonsupérieur
contrelequel
il estposé.
Il en résultealors un effet
analogue
à celuiproduit
dans lesystème Edison,
e) Voici ce que dit M. Hughes relativement à cette disposition . « Le charbon, en
raison de son inoxydabilité, est un corps précieux pour ce genre d’applications ; en alliant le mercure, les effets sont beaucoup meilleurs. Je prends pour cela le charbon
employé par les artistes pour leurs dessins; je le chauffe graduellement au blanc et, le plongeant ensuite tout d’un coup dans le mercure, ce métal s’introduit instanta- nément en globules dans les pores du charbon et le métallise pour ainsi dire. J’ai essayé aussi du charbon recouvert d’un dépôt de platine ou imprégné de chlorure de
platine, mais je n’ai pas obtenu un effet supérieur à celui que j’obtenais par le moyen précedent. Le sapin, chauffé à blanc dans un tube de fer contenant de l’étain et du zinc ou tout autre métal s’évaporant facilement, se trouve egalement métallisé, et il est dans de bonnes conditions si le métal est à l’état de grande division
dans les pores de ce corps, ou s’il n’entre pas en combinaison avec lui. Le fer intro- duit de cette manière dans le charbon est un des métaux qui m’ont donné les meilleurs effets. Le charbon de sapin, quoique mauvais conducteur, acquiert de cette manière
un grand pouvoir conducteur. »
226
mais avec cette différence que les variations de résistance
qui
ré-sultent des vibrations sont infiniment
plus
accentuées que les différencesd’amplitude
de ces vibrationselles-mêmes,
et c’est cequi produit précisément
l’accroissementd’énergie
des sons repro- duits.L’importance
de l’effet obtenudépend aussi, d’après
NI.
Hughes,
du nombre et de laperfection
des contacts, et c’estsans doute pour cela que certaines
positions
du crayon, dansl’appareil qui
a été décritplus haut,
sontplus
favorables que d’autres. Pour concilier les résultats de sesexpériences
avec lesidées
qu’il
s’étaitfaites,
M.Hughes
dit que, dans les conducteurshomogènes,
de dimensionsfixes,
les effetsproduits
aux deux in-flexions inverses de la
vibration,
étant de sens contraire etégaux,
doivent se compenser; mais que, si le conducteur
présente
en l’unde ses
points
une conductibilitéimparfaite,
cettecompensation
n’existera
plus ,
et les vibrations sonorespourront
déterminer les variations alternatives de conductibilité dont il a étéparlé.
Le charbon n’est pas la seule substance
qu’on peut employer
àcomposer
l’organe
sensible de cesystème
de transmetteur;M.
Hughes
aessayé
d’autres substances et même des corps très-conducteurs,
tels que les métaux : le fer Lu a donné d’assez bonsrésultats,
et l’effetproduit
par des surfaces deplatine
dans ungrand
état de division a étéégal,
sinonsupérieur,
au charbonmercurisé.
Toutefois,
comme avec ce métal on rencontre alorsplus
de difficultés dans la construction des
appareils,
il donne lapréfé-
rence au charbon
qui,
commelui, jouit
del’avantage
del’inoxy-
dabilité.
Pour obtenir que le
téléphone
se fasse entendre dans toute unesalle par ce
système,
il fautdisposer
lesappareils
d’une certaine manière. Voici ce que m’écrit M.Hughes
à cesujet:
« Lors desexpériences que j’ai
faites le 23 mai dernier à la Société desingé-
nieurs
télégraphistes
deLondres, j’ai parlé
d’une chambreséparée
de la salle par
plusieurs étages
dans untéléphone Bell,
dont l’ai-mant était à deux
pôles
et du modèleappelé
par lui son box télé-phone.
Je l’avais muni d’un cornet de 3pieds
delongueur,
et letransmetteur était constitué par deux de mes
parleurs, adaptés
. dans une
petite
boîte de0m,05
delargeur
sur0m,08
de lon- gueur, et reliés ensemble enquantité.
Legénérateur électrique
se
composait
de deux éléments à bichromate depotasse,
et la227
bobine d’induction avait 0m,08 de
longueur
sur0m,05
dediamètre. Elle avait été construite tout
exprès
pour cesexpériences.
Toutes les personnes
qui
se trouvaient dans la salle ont entendu très-distinctement non-seulement leschansons,
mais encore laparole
et les différentes lettres del’alphabet prononcées
isolément.Une
petite horloge
à réveilplacée
sur uneplanche
de om, 2d’épaisseur
a fait entendre ses battements à toutl’auditoire,
et ces battements retentissaiemt comme des coups de marteau sur
une enclume. »
M.
Hughes aj ou te qu’avec
lapile
seule onpeut
faire fonctionner lemicrophone
sur un circuit de 10 ooo ohms derésistance,
maisqu’avec
la bobine d’induction onpeut correspondre
à toute distance.Nous avons dit en commençant que le
microphone pouvait
êtreemployé
commethermoscope ;
mais il doit avoir alors unedispo-
sition
particulière
et cettedisposition n’empêche
pasqu’il
soitemployé
comme transmetteurtéléphonique.
Il se compose alors d’un tube àparois minces,
un tuyau deplume
parexemple,
que l’onremplit
aveccinq
ou sixfragments cylindriques
decharbon,
reliés par une
poudre
semi-conductrice. Les deuxfragments qui
occupent
les deux bouts du tube doivent ledépasser quelque
peu, et, en les attachant à un fil
métallique très-fin,
on en faitdeux sortes d’électrodes
qui peuvent
transmettre un courant à travers cesystème
de contactsmultiples.
Or lachaleur,
en réa-gissant
sur la conductibilité de ces contacts,peut
faire varier dans de sigrandes proportions
la résistance ducircuit, qu’il
suffitd’approcher
la main du tube pour annuler le courant de trois élé-ments Daniell,. Il suffit en
conséquence,
pourapprécier
l’intensité des différentes sources de chaleur que l’on expose devantl’appa- reil,
d’introduire dans le circuit des deux électrodes dont nousvenons de
parler
unepile
de deux ou trois éléments Daniell et ungalvanomètre
sensible.Quand
la déviationdiminue,
c’est que lasource
calorifique
estsupérieure
à latempérature ambiante; quand
elle
augmente,
c’estqu’elle
est inférieure: « Les effets résultant de l’intervention du Soleil et de l’ombre se traduisent sur cet appa-reil,
dit M.Hughes,
par des variations considérables dans les dé- viations dugalvanomètre .
Il est mêmeimpossible
de le tenir en repos, tant il est sensible aux moindres variations de latempéra-
ture. »
228
J’ai
répété
avec un seul élément Leclanché et ungalvanomètre
de 120 tours les
expériences
de M.Hughes,
etj’ai employé
pour cela un tuyau deplume rempli
defragments
de charbon provenant d’un des charbonscylindriques
depetit
diamètre quefabrique
M. Carré pour la lumière
électrique.
J’ai bien obtenu les résultatsqu’il indique,
maisje
dois dire quel’expérience
est assez délicate.En
effet, quand
lesfragments
de charbon sonttrop
serrés les unscontre les autres, le courant passe avec
trop
de force pour que les effetscalorifiques puissent
faire varierla dérivationgalvanométrique ; quand
ils sonttrop
peu serrés, le courant ne passe pas ; il est doncun
degré
moyen de serragequi
doit être obtenu pour que lesexpé-
riences réussissent. On observe alors que,
quand
onapproche
lamain du
tube,
la déviationqui
était de9°°
diminue au bout dequelques
secondes et semble être enrapport
avec lerapproche-
ment
plus
ou moinsgrand
de la main. Mais c’est l’haleinequi produit
les effets lesplus marqués,
etje
ne serais paséloigné
decroire que les déviations
plus
ou moinsgrandes
queprovoquent
les émissions des sons articulésquand
on prononceséparément
lesdifférentes lettres de
l’alphabet proviendraient
d’une émissionplus
ou moins
grande
etplus
ou moins directe des gaz échauffés sortant de lapoitrine.
Cequi
estcertain,
c’est que ce sont les lettresqui
provoquent
les sons lesplus
accentuésqui
déterminent lesplus
fortes déviations de
l’aiguille galvanométrique.
Depuis
laprésentation
que nous avons faite dumicrophone
à la. Société de
Physique,
bien desexpériences
nouvelles ont été com-binées,
et il nous aurait fallu recommencer notre article pour lesprésenter
toutes dans l’ordrequi
conviendrai t à leurexposition logique.
Nous renverrons donc le lecteurqui
s’intéressera à cettequestion
àl’ouvrage
que nouspublions
en ce moment sur le télé-phone
et lephonographe.
Nous croyons toutefois devoir dire en-core
quelques
mots des nouvellesexpériences
de l%I.Hughes qui
constatent ce fait
incroyable
aupremier
abord que deux micro-phones
mis en relationpeuvent,
dans certainesconditions,
trans-mettre et
reproduire
laparole. Déjà
M.Blyth
avaitpublié
dans leTelegraphie
Journal du 1 &juin
un fait de ce genre, et IlJ. I-I. Ro- bertCourtenay
l’avaitégalement constaté;
mais lesexpériences
qui
ont étéindiquées
ayant étérépétées
sanssuccès,
onn’y
avaitprêté qu’une
médiocreattention ;
celles de M.Hughes
étantplus
229
précises
et mieuxdéfinies,
chacun pourra s’en faire une idée nette en lesrépétant.
Pour obtenir les meilleurs
résultats,
1B1.Hughes
a recours aumicrophone parleur
que nous avonsdéjà décrit,
mais en ledispo-
sant verticalement et en
adaptant
le charbon fixe à une membrane deparchemin
tendue devant un trou fait dans leplancher
en facedes charbons et en
adaptant
devant cet,temembrane,
du côtéopposé
à ces
charbons,
une sorte d’entonnoircylindrique
servant d’em-bouchure. En
parlant
devant cetteespèce
detéléphone
àficelle,
onmet tout le
système
des charbons en vibration et l’on transmet à travers lemicrophone
encorrespondance, qui
est exactement le même que celui que nous venons dedécrire,
une série de courantsde diverses intensités
qui,
enréagissant
sur les charbons eux-mêmes,
déterminent à leurspoints
de contact des vibrations. Cesvibrations, communiquées
à la membrane deparchemin,
repro- duisent laparole
moinsfortement,
il estvrai,
que dans un télé-phone Bell,
mais assez distinctement pourqu’on puisse
la com-prendre.
Cet etfetpeut
même être obtenu avec lesmicrophone
ordinaires
quand
onapplique
l’oreille contre laplanche qui
ser tde
support
aux charbons et enplaçant
bien verticalement le char- bon mobiles. Dans cesconditions, cependant,
on nepeut guère percevoir
que les bruits de la montre.M.
Hughes
donne une théorie de ces différentseffets,
mais elle nenous
paraît
pas assez sérieusement étudiée pour que nous en par- lionsici ;
il nous suffit designaler
lefait, qui
estdéjà
assez curieuxpar lui-même pour nous
dispenser
en ce moment de tout commen-taire.
FOYERS CALORIFIQUES DU Dr PAQUELIN;
PAR M. MARCEL DEPREZ.
Les
foyers
du D’Paquelin, imaginés
en vued’applications
médi-cales,
se recommandent à la fois par leursimplicité
et par leurpuissance calorifique.
Le
foyer proprement
dit est forme d’une feuille deplatine
sanssoudure, présentant
une formeappropriée à l’usage auquel
on ledestine