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Notes de lecture de l’article ”Partial sums of the Möbius function” de Kannan Soundararajan
Michel Balazard, Anne de Roton
To cite this version:
Michel Balazard, Anne de Roton. Notes de lecture de l’article ”Partial sums of the Möbius function”
de Kannan Soundararajan. 2008. �hal-00331871�
Notes de lecture de l’article
« Partial sums of the M¨ obius function » de Kannan Soundararajan
Michel Balazard et Anne de Roton 19 octobre 2008
Dans ce document, nous exposons la d´emonstration du th´eor`eme suivant.
Th´ eor` eme (Soundararajan [4]) (HR) Pour tout ε > 0, on a
M (N ) = X
n6N
µ(n) ≪
ε√ N exp (log N )
1/2(log log N )
5/2+ε.
Les lettres (HR) indiquent que l’on suppose l’hypoth`ese de Riemann v´erifi´ee.
La m´ethode de d´emonstration a ´et´e invent´ee par Maier et Montgomery dans l’article [3]. Ils y d´emontrent que
M (N ) ≪ √
N exp (log N )
39/61sous l’hypoth`ese de Riemann. Leur approche a ´et´e ensuite perfectionn´ee par Soundararajan (cf. [4]), qui a obtenu l’estimation
M (N) ≪ √
N exp (log N )
1/2(log log N)
14,
toujours sous l’hypoth`ese de Riemann. Dans ce qui suit, nous suivons la d´emonstration de Soundararajan dans [4], en y incorporant les quelques pr´ecisions qui permettent de remplacer 14 par n’importe quel nombre > 5/2.
Un mot sur la locution « T assez grand » , que nous emploierons librement. Elle signifie T > T
0, o` u T
0est une constante absolue et effectivement calculable (mais certainement tr`es grande) telle que
• toutes les quantit´es dont nous parlons sont bien d´efinies ;
• toutes les in´egalit´es que nous ´ecrivons sont v´erifi´ees.
Par exemple, pour T assez grand on a log log log V
′log log V
′6 log log log V
log log V (V
′> V > (log log T )
2).
Nous remercions Kannan Soundararajan pour de nombreux ´eclaircissements concernant son article
[4].
Table des mati` eres
1 Ordonn´ ees V -typiques de taille T 3
2 Le logarithme de la fonction ζ 3
2.1 Estimations de
ζζ′. . . . 3
2.2 Estimations de log | ζ | : d´emonstration de la proposition 1 . . . . 5
3 Majoration de | x
zζ(z)
−1| 9 4 Pr´ ealables ` a l’estimation de la fr´ equence des ordonn´ ees atypiques 10 4.1 Encadrement de la fonction indicatrice d’un intervalle . . . . 10
4.2 Z´eros de la fonction ζ et nombres premiers : la formule explicite de Guinand-Weil . . . . . 11
4.3 Moments de polynˆ omes de Dirichlet . . . . 11
4.4 Un calcul auxiliaire . . . . 11
5 Sur le nombre de z´ eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique 12 5.1 Encadrement param´etrique de l’´ecart ` a sa moyenne du nombre de z´eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique . . . . 12
5.2 Majoration de l’´ecart ` a sa moyenne du nombre de z´eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique . . . . 14
5.3 Fr´equence des d´eviations du nombre de z´eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique . . . . 14
6 Valeurs de V pour lesquelles toutes les ordonn´ ees sont V -typiques 16 6.1 Minoration du logarithme du module de la fonction ζ . . . . 17
7 Majoration du nombre d’ordonn´ ees atypiques bien espac´ ees dans un intervalle 17 8 D´ emonstration du th´ eor` eme 19 8.1 Application de la formule de Perron . . . . 19
8.2 D´eformation du chemin d’int´egration . . . . 20
8.3 Majorations des contributions ` a A
Ndes diff´erents segments de S
N. . . . 20
8.4 Etude de la somme ´ B
N. . . . 22
8.5 Conclusion . . . . 25
1 Ordonn´ ees V -typiques de taille T
Nous allons ´evaluer M (N) grˆ ace ` a la formule de Perron en utilisant un contour d’int´egration sur lequel les grandes valeurs de | ζ(z) |
−1seront aussi rares que possible. Pour quantifier cette raret´e, Soundararajan a introduit la notion suivante.
On se donne un param`etre δ, tel que 0 < δ 6 1. Soit T assez grand
∗et V tel que (log log T )
26 V 6 log T / log log T . Un nombre r´eel t est appel´e une ordonn´ ee V -typique de taille T si
• T 6 t 6 2T ;
(i) pour tout σ > 1/2, on a
X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n) log x
6 2V, o` u x = T
1/V;
(ii) tout sous-intervalle de [t − 1, t + 1] de longueur 2δπV / log T contient au plus (1 + δ)V ordonn´ees de z´eros de ζ ;
(iii) tout sous-intervalle de [t − 1, t + 1] de longueur 2πV / (log V ) log T
contient au plus V ordonn´ees de z´eros de ζ.
Si t ∈ [T, 2T ] ne v´erifie pas l’une des assertions (i), (ii), (iii), on dira que t est une ordonn´ ee V -atypique de taille T .
La pertinence de cette d´efinition
†quant ` a la taille de | ζ(s) | est fournie par l’´enonc´e suivant.
Proposition 1 (HR) Soit T assez grand et V tel que (log log T )
26 V 6 log T / log log T . Soit t une ordonn´ee V -typique de taille T . On a
log | ζ(σ + it) | > − V log V / log T σ − 1/2
− 2(1 + δ)V log log V + O(V δ
−2) si 1
2 < σ 6 1 2 + V
log T , et
log | ζ(σ + it) | > O(V δ
−1) si 1 2 + V
log T 6 σ 6 2.
Cette proposition d´ecoule des propositions 7 et 8, d´emontr´ees ci-dessous apr`es une ´etude pr´eliminaire de la d´eriv´ee logarithmique de la fonction ζ.
2 Le logarithme de la fonction ζ
2.1 Estimations de
ζζ′Notons ψ = Γ
′/Γ la d´eriv´ee logarithmique de la fonction Γ. On a (cf. [1], chapter 12, (8), (11)) ζ
′ζ (s) = − 1 s − 1
s − 1 + 1
2 log π − 1
2 ψ(s/2) + X
ρ
1
s − ρ , (1)
o` u la somme porte sur les z´eros non triviaux ρ = β + iγ de la fonction ζ, et est calcul´ee par la formule P
ρ
= lim
T→∞P
|γ|6T
.
On en d´eduit d’abord la proposition suivante.
∗En termes absolus, ind´ependamment deδ.
Proposition 2 Si T est assez grand, on a ℜ ζ
′ζ (σ + it) = F (s) − 1
2 log T + O(1) (1/2 6 σ 6 2, T 6 t 6 2T, ζ(σ + it) 6 = 0), o` u
F (s) = X
ρ
ℜ 1
s − ρ = X
ρ
(σ − β)
(σ − β)
2+ (τ − γ)
2. (2)
D´ emonstration
Cela r´esulte de l’identit´e (1) et de l’estimation
ψ(s) = log s + O(s
−1) ( ℜ s > 0). 2 Nous donnons maintenant une autre identit´e concernant la d´eriv´ee logarithmique de la fonction zˆeta.
Proposition 3 Soit x > 1 et z ∈ C . On suppose que z n’est pas un pˆ ole de
ζζ′. Alors X
n6x
Λ(n)
n
zlog(x/n) = − ζ
′ζ (z) log x − ζ
′ζ
′(z) − X
ρ
x
ρ−z(ρ − z)
2+ x
1−z(1 − z)
2− X
n>1
x
−2n−z(z + 2n)
2. D´ emonstration
On peut supposer x > 1 (pour x = 1, l’identit´e se ram`ene `a la d´eriv´ee de (1)).
On constate que les deux membres sont des fonctions holomorphes de z dans C priv´e des pˆ oles de
ζζ′. Il suffit donc de d´emontrer l’´egalit´e pour z r´eel > 1. La m´ethode expos´ee au chapter 12 de [1] s’applique, plus facilement car les int´egrales seront absolument convergentes. On utilise la formule de Perron suivante :
X
n6x
Λ(n)
n
zlog(x/n) = 1 2πi
Z
c+i∞c−i∞
− ζ
′ζ (z + w)x
wdw
w
2(c > 0).
On d´eplace la droite d’int´egration vers la gauche
‡, ` a l’abscisse c
′telle que z + c
′= − 2N − 1, N entier positif. D’apr`es le th´eor`eme des r´esidus, on obtient
X
n6x
Λ(n)
n
zlog(x/n) = − ζ
′ζ (z) log x − ζ
′ζ
′(z) − X
ρ
x
ρ−z(ρ − z)
2+ x
1−z(1 − z)
2− X
n6N
x
−2n−z(z + 2n)
2+ 1
2πi
Z
c′+i∞c′−i∞
− ζ
′ζ (z + w)x
wdw w
2. La derni`ere int´egrale tend vers 0 quand N tend vers l’infini, en vertu de l’estimation
ζ
′ζ (s) ≪ log(2 | s | ),
valable uniform´ement dans le demi-plan ℜ s 6 − 1, priv´e des disques de rayon 1/2, centr´es en − 2, − 4, . . . . 2
‡Avec les pr´ecautions d’usage pour passer entre les z´eros deζ, cf. [1], p.108.
Proposition 4 Soit
• T > 1 ;
• z ∈ C tel que ℜ z > 0, T 6 |ℑ z | 6 2T et z n’est pas un pˆ ole de
ζζ′;
• 1 6 x 6 T . Alors
X
n6x
Λ(n)
n
zlog(x/n) = − ζ
′ζ (z) log x − ζ
′ζ
′(z) − X
ρ
x
ρ−z(ρ − z)
2+ O(T
−1). (3) D´ emonstration
On applique la proposition 3 et on v´erifie que
x
1−z(1 − z)
26 x
T
2, et
X
n>1
x
−2n−z(z + 2n)
26 X
n>1
1 T
2+ 4n
26 1
T . 2
2.2 Estimations de log | ζ | : d´ emonstration de la proposition 1
Proposition 5 (HR) Soit T assez grand et T 6 t 6 2T . On a uniform´ement pour 1/2 < σ 6 2 et 2 6 x 6 T
log | ζ(σ + it) | > ℜ X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n) log x −
1 + x
12−σ(σ − 1/2) log x
F(σ + it)
log x + O(1).
D´ emonstration
On int`egre (3) entre z = σ + it et z = 2 + it : X
n6x
Λ(n) log(x/n) n
−2−it− log n − n
−σ−it− log n
= − log ζ(2 + it) + log ζ(σ + it)
log x − ζ
′ζ (2 + it) + ζ
′ζ (σ + it)
− X
ρ
Z
2σ
x
ρ−u−it(ρ − u − it)
2du + O(T
−1), donc
(log x) log ζ(σ + it) = X
n6x
Λ(n)
n
σ+itlog n log(x/n) − ζ
′ζ (σ + it) + X
ρ
Z
2σ
x
ρ−u−it(ρ − u − it)
2du + O(log x).
On en d´eduit log | ζ(σ + it) | = ℜ X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n)
log x − (log x)
−1ℜ ζ
′ζ (σ + it) + (log x)
−1ℜ X
ρ
Z
2σ
x
ρ−u−it(ρ − u − it)
2du + O(1)
= ℜ X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n)
log x − (log x)
−1F (σ + it) + log T 2 log x + + (log x)
−1ℜ X
ρ
Z
2σ
x
ρ−u−it(ρ − u − it)
2du + O(1).
Pour majorer le module de la somme sur les z´eros, nous utilisons l’hypoth`ese de Riemann :
X
ρ
Z
2σ
x
ρ−u−it(ρ − u − it)
2du
6 X
ρ
1
| ρ − σ − it |
2Z
2σ
x
12−udu
6 x
12−σlog x
X
ρ
1
| ρ − σ − it |
2= x
12−σ(σ − 1/2) log x F(σ + it),
d’o` u le r´esultat annonc´e. 2
Nous utiliserons dans la suite l’estimation simple suivante.
Proposition 6 Pour a > 0, c > 0 et N ∈ N , on a
N
X
n=0
a
a
2+ (cn)
26 1 a + π
2c . D´ emonstration
On a
N
X
n=0
a
a
2+ (cn)
2= 1
a + X
0<n6N
a a
2+ (cn)
26 1
a + Z
∞0
a a
2+ (ct)
2dt
= 1 a + a
c
2Z
∞0
1 (a/c)
2+ t
2dt
= 1 a + π
2c . Proposition 7 (HR) Soit
• T assez grand ;
• V tel que (log log T )
26 V 6 log T / log log T ;
• t une ordonn´ee V -typique de taille T . Alors
log | ζ(σ + it) | > O(V /δ) (1/2 + V / log T 6 σ 6 2).
D´ emonstration
Posons x = T
1/V. On a 2 6 x 6 T et x
12−σ(σ − 1/2) log x 6 exp( − V log x/ log T )
V log x/ log T (1/2 + V / log T 6 σ)
= e
−16 1.
La proposition 5 donne log | ζ(σ + it) | > ℜ X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n) log x −
1 + x
12−σ(σ − 1/2) log x
F (σ + it)
log x + O(1)
> ℜ X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n)
log x − 2 F (σ + it)
(log T )/V + O(1)
> − 2V − 2 V
log T F (σ + it) + O(1)
(cartestV-typique ; on utilise(i)page 3).Pour majorer F (σ + it), nous consid´erons diff´erents domaines de sommation :
• 2πnδV / log T 6 | t − γ | 6 2π(n + 1)δV / log T (0 6 n 6 N = ⌊ (log T )/4πδV ⌋ ),
• le domaine compl´ementaire, qui est inclus dans { γ, | t − γ | > 1/2 } . La contribution de la premi`ere cat´egorie de z´eros est
6 2(1 + δ)V
N
X
n=0
(σ − 1/2)
(σ − 1/2)
2+ (2πδnV / log T )
2 (cartestV-typique ; on utilise(ii))≪ V 1
σ − 1/2 + 1 δV / log T
(proposition 6)
≪ δ
−1log T.
La contribution de la seconde cat´egorie de z´eros est
6 X
|t−γ|>1/2
(σ − 1/2) (σ − 1/2)
2+ (t − γ)
2≪ log T
(cf. [1], p.98).Cela d´emontre l’estimation annonc´ee. 2
Proposition 8 (HR) Soit
• T assez grand ;
• V tel que (log log T )
26 V 6 log T / log log T ;
• t une ordonn´ee V -typique de taille T .
Alors, pour
12< σ 6 σ
0(= 1/2 + V / log T ), on a
log | ζ(σ + it) | > log | ζ(σ
0+ it) | − V log (σ
0− 1/2)
(σ − 1/2) − 2(1 + δ)V log log V + O(V δ
−2).
D´ emonstration On a
log | ζ(σ
0+ it) | − log | ζ(σ + it) | = Z
σ0σ
ℜ ζ
′ζ (u + it)du 6
Z
σ0σ
F (u + it)du
= X
γ
Z
σ0σ
(u − 1/2)
(u − 1/2)
2+ (t − γ)
2du
= 1 2
X
γ
log (σ
0− 1/2)
2+ (t − γ)
2(σ − 1/2)
2+ (t − γ)
2. (4) Pour commencer, observons que
(σ
0− 1/2)
2+ (t − γ)
2(σ − 1/2)
2+ (t − γ)
2est une fonction d´ecroissante de | t − γ | si 1/2 < σ 6 σ
0.
Pour majorer la somme (4), nous consid´erons diff´erents domaines de sommation :
• | t − γ | 6 πV / (log V ) log T
;
• (2πδn+π/ log V )V / log T 6 | t − γ | 6 2πδ(n+1)+π/ log V
V / log T (0 6 n 6 N = ⌊ (log T )/4πδV ⌋ ) ;
• le domaine compl´ementaire, qui est inclus dans { γ, | t − γ | > 1/2 } . Comme on a
(σ
0− 1/2)
2+ (t − γ)
2(σ − 1/2)
2+ (t − γ)
26 (σ
0− 1/2)
2(σ − 1/2)
2,
et comme t est V -typique, la condition (iii) (page 3) nous permet de dire que la contribution de la premi`ere cat´egorie de z´eros est
6 V log σ
0− 1/2 σ − 1/2
.
La contribution de la deuxi`eme cat´egorie de z´eros est, d’apr`es (ii) (page 3) 6 2(1 + δ)V · 1
2
N
X
n=0
log 1 + (2πδn + π/ log V )
2(2πδn + π/ log V )
2= (1 + δ)V log 1 + (π
−1log V )
2+ (1 + δ)V
N
X
n=1
log
1 + 1
(2πδn + π/ log V )
26 2(1 + δ)V log log V + O(δ
−2V ).
Enfin, la contribution de la troisi`eme cat´egorie de z´eros est 6 1
2 X
|t−γ|>1/2
log
1 + (σ
0− 1/2)
2(t − γ)
26 1 2
X
|t−γ|>1/2
(σ
0− 1/2)
2(t − γ)
2≪ (V / log T )
2log T
≪ V / log log T.
Ces trois estimations d´emontrent le r´esultat annonc´e. 2
3 Majoration de | x z ζ ( z ) − 1 |
C’est la proposition suivante qui sera utilis´ee lors de l’application de la formule de Perron.
Proposition 9 (HR) Soit
• t assez grand ;
• x > t ;
• V
′tel que (log log t)
26 V
′6 (log t/2)/(log log t/2) ;
• V > V
′.
On suppose que t est une ordonn´ee V
′-typique (de taille T
′).
Alors
| x
zζ(z)
−1| 6 √
x exp V log(log x/ log t)+2(1+δ)V log log V +O(V δ
−2)
(V
′6 ( ℜ z − 1/2) log x 6 V, |ℑ z | = t).
D´ emonstration On a
log | x
zζ(z)
−1| = ℜ z log x − log | ζ(z) | 6 1
2 log x + V − log | ζ(z) | , car ( ℜ z − 1/2) log x 6 V . Distinguons maintenant deux cas.
• Si ℜ z − 1/2 6 V
′/ log T
′, la proposition 1 permet d’affirmer que
− log | ζ(z) | 6 V
′log V
′/ log T
′ℜ z − 1/2 + 2(1 + δ)V
′log log V
′+ O(V
′δ
−2) 6 V
′log V
′/ log T
′V
′/ log x + 2(1 + δ)V
′log log V
′+ O(V
′δ
−2)
= V
′log log x
log T
′+ 2(1 + δ)V
′log log V
′+ O(V
′δ
−2).
• Si ℜ z − 1/2 > V
′/ log T
′, on aura grˆ ace ` a la proposition 1
− log | ζ(z) | 6 O(V
′δ
−1) 6 V
′log log x
log T
′+ 2(1 + δ)V
′log log V
′+ O(V
′δ
−2).
Ainsi
log | x
zζ(z)
−1| 6 1
2 log x + V − log | ζ(z) | 6 1
2 log x + V
′log log x
log t + 2(1 + δ)V
′log log V
′+ O(V
′δ
−2) + V + V
′log log t log T
′6 1
2 log x + V log(log x/ log t) + 2(1 + δ)V log log V + O(V δ
−2). 2
4 Pr´ ealables ` a l’estimation de la fr´ equence des ordonn´ ees atyp- iques
Pour la commodit´e du lecteur, nous rassemblons ici des r´esultats auxiliaires, essentiellement issus du § 2 de [4], que nous utiliserons au § 5.1 ci-dessous. Nous renvoyons ` a [4] pour des r´ef´erences et des indications de d´emonstrations.
4.1 Encadrement de la fonction indicatrice d’un intervalle
La proposition suivante r´esume la construction de Selberg de bonnes approximations analytiques de la fonction caract´eristique d’un intervalle. On d´efinit la transformation de Fourier de f ∈ L
1( R ) par la formule
f ˆ (x) = Z
+∞−∞
f (t)e
−2iπtxdt.
Proposition 10 Soit h > 0, ∆ > 0. Soit χ
h= 1
[−h,h]la fonction caract´eristique de l’intervalle [ − h, h].
Il existe des fonctions enti`eres paires F
+et F
−ayant les propri´et´es suivantes.
(i) F
−(u) 6 χ
h(u) 6 F
+(u) pour tout r´eel u ; (ii) R
+∞−∞
| F
±(u) − χ
h(u) | du = 1/∆, c’est-` a-dire F ˆ
±(0) = 2h ± 1/∆ ;
(iii) F ˆ
±est r´eelle et paire, F ˆ
±(x) = 0 pour | x | > ∆ et | x F ˆ
±(x) | 6 2 pour tout x ; (iv) Pour z ∈ C , | z | > 2h, on a
| F
±(z) | ≪ e
2π|ℑz|(∆ | z | )
2. D´ emonstration
Contentons-nous d’une indication pour (iii). On a
| x F ˆ
±(x) | 6 | xˆ χ
h(x) | + | x | Z
+∞−∞
| F
±(u) − χ
h(u) | du
=
sin 2πhx π
+ | x |
∆ 6 1
π + 1, si | x | 6 ∆.
D’autre part | x F ˆ
±(x) | = 0 si | x | > ∆. 2
4.2 Z´ eros de la fonction ζ et nombres premiers : la formule explicite de Guinand-Weil
Nous donnons une version de la formule explicite de Guinand-Weil, reliant les nombres premiers (repr´esent´es par la fonction Λ de von Mangoldt) aux z´eros non triviaux ρ = β + iγ de la fonction ζ.
Proposition 11 Soit ε > 0, δ > 0, et h(s) une fonction analytique dans la bande |ℑ s | 6
12+ε, y v´erifiant h(s) ≪ (1 + | s | )
−1−δ, et r´eelle sur la droite r´eelle. Alors
X
ρ
h (ρ − i)/2)
= h 1 2i
+ h
− 1 2i
+ 1 2π
Z
+∞−∞
h(u) ℜ ψ 1 4 + iu
2 du
− log π
2π ˆ h(0) − 1 2π
X
n
Λ(n) √ n
ˆ h log n 2π
+ ˆ h
− log n 2π
.
Signalons tout de suite la formule (2.3) de l’article de Goldston et Gonek [2]. C’est une ´evaluation de l’int´egrale figurant dans la formule explicite, appliqu´ee aux translat´ees des fonctions F
±.
Proposition 12 Soit t > 4, ∆ > 1, 0 < h 6 √
t, et F
±les fonctions de la proposition 10. On a Z
+∞−∞
F
±(u − t) ℜ ψ 1 4 + iu
2
du = (2h ± 1/∆) log t
2 + O(1).
4.3 Moments de polynˆ omes de Dirichlet
Dans la proposition suivante, une in´egalit´e de type « grand crible » , nous reprenons en partie la formulation originale de Maier et Montgomery (Lemma 5 de [3]).
Proposition 13 Soit P (s) = P
p6N
a(p)p
−sun polynˆ ome de Dirichlet (la variable de sommation p est un nombre premier).
Soit s
1, . . . , s
R∈ C , α ∈ R et T > 3 tels que
• 1 6 |ℑ (s
i− s
j) | 6 T , i 6 = j ;
• ℜ s
i> α, 1 6 i 6 R.
Alors, pour tout entier positif k tel que N
k6 T , on a
R
X
r=1
| P(s
r) |
2k≪ T (log T )
2k! X
p6N
| a(p) |
2p
−2αk.
4.4 Un calcul auxiliaire
Cette proposition est un simple calcul auxiliaire, faisant intervenir quatre param`etres li´es par diverses relations.
Proposition 14 Soit :
• T assez grand ;
• (log log T )
26 V 6 log T / log log T ;
• η = 1/ log V ;
• k = ⌊ V /(1 + η) ⌋ . Alors
k log(k log log T ) − 2 log(ηV )
6 − V log(V / log log T ) + 2V log log V + V.
D´ emonstration On a k 6 V donc
log(k log log T ) − 2 log(ηV ) 6 − log(V / log log T ) + 2 log log V 6 0.
D’autre part,
k > V /(1 + η) − 1
> V (1 − η).
Par cons´equent
k log(k log log T ) − 2 log(ηV )
6 V (1 − η) − log(V / log log T ) + 2 log log V 6 − V log(V / log log T ) + 2V log log V + ηV log V
= − V log(V / log log T ) + 2V log log V + V. 2
5 Sur le nombre de z´ eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique
5.1 Encadrement param´ etrique de l’´ ecart ` a sa moyenne du nombre de z´ eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique
La proposition suivante donne un encadrement du nombre d’ordonn´ees de z´eros de ζ dans l’intervalle ]t − h, t + h], centr´e par rapport ` a sa valeur moyenne (h/π) log(t/2π). Cet encadrement est exprim´e au moyen d’un param`etre ∆, et met notamment en jeu un polynˆ ome de Dirichlet de longueur exp 2π∆.
Proposition 15 (HR) Soit t > 4, ∆ > 2 et 0 < h 6 √ t. On a N (t + h) − N (t − h) − 2h log t/2π
2π 6 log t 2π∆ − 1
π ℜ X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
+log p 2π
+ O(log ∆),
et
N (t + h) − N (t − h) − 2h log t/2π
2π > − log t 2π∆ − 1
π ℜ X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
−log p 2π
+ O(log ∆), o` u F
+et F
−sont les fonctions de la proposition 10. De plus, on a pour tout nombre premier p :
log p π F ˆ
±log p 2π
6 4.
D´ emonstration
On a
N (t + h) − N(t − h) = X
ρ
1
]−h,h](γ − t)
6 X
ρ
χ
h(γ − t)
6 X
ρ
F
+(γ − t)
(d’apr`es la proposition 10,(i))= X
ρ
f (γ)
(avecf(u) =F+(u−t))= f 1 2i
+ f
− 1 2i
+ 1 2π
Z
+∞−∞
f (u) ℜ ψ 1 4 + iu
2 du
− log π
2π f ˆ (0) − 1 2π
X
n
Λ(n) √ n
f ˆ log n 2π
+ ˆ f
− log n 2π
(carfv´erifie les hypoth`eses de la proposition 11)
= F
+1 2i − t
+ F
+− 1 2i − t
+ 1 2π
Z
+∞−∞
F
+(u − t) ℜ ψ 1 4 + iu
2 du
− log π
2π F ˆ
+(0) − 1 2π
X
n
Λ(n) √ n
n
−itF ˆ
+log n 2π
+ n
itF ˆ
+− log n 2π
(car ˆf(x) =e−2iπtxFˆ+(x))
. Examinons successivement les diff´erents termes de cette somme. Nous avons :
F
+1 2i − t
+ F
+− 1 2i − t
≪ (∆t)
−2 (d’apr`es la proposition 10(iv), qui s’applique cart>2h)≪ 1
(car ∆>2 ett>4); 1
2π Z
+∞−∞
F
+(u − t) ℜ ψ 1 4 + iu
2
du − log π
2π F ˆ
+(0) = (2h + 1/∆) log t/2π
2π + O(1)
(propositions 12 et 10(ii))1 2π
X
n
Λ(n) √ n
n
−itF ˆ
+log n 2π
+ n
itF ˆ
+− log n 2π
= 1 π ℜ X
n
Λ(n) n
12+itF ˆ
+log n 2π
(car ˆF+ est r´eelle et paire)
= 1 π ℜ X
n6e2π∆
Λ(n) n
12+itF ˆ
+log n 2π
(car ˆF+(x) = 0 pourx>∆)
= 1 π ℜ X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
+log p 2π
+ 1 π ℜ X
p6eπ∆
log p p
1+2itF ˆ
+log p π
+ O(1)
(car Λ(n) ˆF+(logn/2π)≪1 ; la contribution desn=pkaveck>3 est doncO(1))
= 1 π ℜ X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
+log p 2π
+ O(log ∆).
Finalement, nous avons ´etabli la majoration N (t + h) − N (t − h) − 2h log t/2π
2π 6 log t 2π∆ − 1
π ℜ X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
+log p 2π
+ O(log ∆).
La d´emonstration de la minoration est analogue. 2
5.2 Majoration de l’´ ecart ` a sa moyenne du nombre de z´ eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique
Lorsqu’on majore trivialement les polynˆ omes de Dirichlet qui interviennent dans la proposition 15, on obtient le r´esultat suivant, dˆ u ` a Goldston et Gonek (cf. [2]). Notre ´enonc´e est l´eg`erement plus pr´ecis que celui de [2].
Proposition 16 Soit t assez grand et 0 < h 6 √ t. On a
| N(t + h) − N (t − h) − (h/π) log(t/2π) | 6 (log t)/2 log log t + 1/2 + o(1)
log t log log log t/(log log t)
2. D´ emonstration
On a
1 π
X
p6e2π∆
log p p
12+itF ˆ
±log p 2π
≪ X
p6e2π∆
√ 1 p
≪ e
π∆∆ . On choisit ∆ =
π1log(log t/ log log t) et on v´erifie alors que
log t
2π∆ + O(e
π∆/∆) + O(log ∆) = (log t)/2 log log t + 1/2 + o(1)
log t log log log t/(log log t)
2. 2
5.3 Fr´ equence des d´ eviations du nombre de z´ eros de la fonction ζ dans un intervalle de la droite critique
Nous donnons maintenant une majoration du nombre de points t « bien espac´es » de l’intervalle [T, 2T ] pour lesquels le nombre d’ordonn´ees de z´eros de ζ dans l’intervalle ]t − h, t+h] d´epasse sa moyenne (h/π) log(t/2π) d’une quantit´e V . On a une majoration analogue pour la fr´equence des d´eviations dans l’autre direction, mais nous n’en aurons pas l’usage.
Proposition 17 Soit :
• T assez grand ;
• 0 < h 6 √ T ;
• (log log T )
26 V 6 log T / log log T ;
• T 6 t
1< t
2< · · · < t
R6 2T tels que t
r+1− t
r> 1, 1 6 r < R.
On suppose que
N (t
r+ h) − N (t
r− h) − h log t
r/2π
π > V, 1 6 r 6 R.
Alors
R ≪ T exp − V log(V / log log T ) + 2V log log V + O(V ) . D´ emonstration
La majoration de N(t
r+ h) − N (t
r− h) − (h/π) log(t
r/2π) fournie par la proposition 15 montre que pour ∆ > 2, on a
X
p6e2π∆
a(p) p
12+itr> V − log 2T
2π∆ + O(log ∆), 1 6 r 6 R,
o` u a(p) = a(p, ∆, h) = π
−1log p F ˆ
+(log p)/2π
v´erifie | a(p) | 6 4, d’apr`es la proposition 10, (iii).
On choisit
∆ = (1 + η) log T
2πV avec η = 1/ log V , de sorte que
exp 2π∆ = T
(1+η)/V, log ∆ ≪ log log T ≪ √
V , et
V − log 2T
2π∆ + O(log ∆) = η V
1 + η + O( √ V )
> 1 2 ηV Par cons´equent,
X
p6T(1+η)/V
a(p) p
12+itr> 1
2 ηV, 1 6 r 6 R.
En ´elevant cette in´egalit´e ` a la puissance 2k et en sommant pour r = 1, . . . , R, on obtient R(ηV /2)
2k6
R
X
r=1
X
p6T(1+η)/V
a(p) p
12+itr2k
≪ T (log T )
2k! X
p6T(1+η)/V
| a(p) |
2p
−1k,
d’apr`es la proposition 13, pourvu que T
k(1+η)/V6 T . La derni`ere quantit´e est
≪ T (log T )
2(Ck log log T )
k, o` u C est une constante absolue. Ainsi
R ≪ T (log T )
2(4C)
k(k log log T )/η
2V
2k. On choisit k = ⌊ V /(1 + η) ⌋ . La proposition 14 s’applique :
((k log log T )/η
2V
2k6 exp − V log(V / log log T ) + 2V log log V + V . Enfin,
(log T )
2(4C)
k= exp(k log 4C + 2 log log T )
= exp O(V ),
d’o` u le r´esultat. 2
6 Valeurs de V pour lesquelles toutes les ordonn´ ees sont V - typiques
Nous donnons une variante un peu plus pr´ecise de la premi`ere assertion de la Proposition 4 de [4].
Proposition 18 Soit T assez grand, et V tel que 1
2 + log log log T / log log T 6 V log log T / log T 6 1.
Alors toute ordonn´ee t ∈ [T, 2T ] est V -typique.
D´ emonstration
Il faut v´erifier les crit`eres (i), (ii), (iii) de la d´efinition d’une ordonn´ee V -typique.
Pour (i), on a
f (u) = X
n6u
√ Λ(n) n log n ≪
√ u
log u , u > 2, donc
X
n6x
√ Λ(n) n log n log(x/n) = Z
x1
f (u) du u
≪
√ x
log x , x > 2.
Or T
1/V6 (log T )
2car V >
12log T / log log T . Par cons´equent, pour σ > 1/2, t ∈ R , et x = T
1/V, on a
X
n6x
Λ(n) n
σ+itlog n
log(x/n) log x
6 X
n6x
√ Λ(n) n log n
log(x/n) log x
≪
√ x (log x)
2≪ log T (log log T )
2= o(V ).
Pour (ii) on a, avec t
′∈ [t − 1, t + 1] et h = πδV / log T : 1 + N(t
′+ h) − N(t
′− h) 6 (h/π) log(t
′/2π) + 1
2 log t
′/ log log t
′+ 1/2 + o(1)
log t
′log log log t
′/(log log t
′)
2(proposition 16)
6 (h/π) log T + 1
2 log T / log log T + log T log log log T /(log log T )
26 (1 + δ)V.
Pour (iii) on a, avec t
′∈ [t − 1, t + 1] et h = πV / (log V ) log T : 1 + N(t
′+ h) − N(t
′− h) 6 (h/π) log(t
′/2π) + 1
2 log t
′/ log log t
′+ 1/2 + o(1)
log t
′log log log t
′/(log log t
′)
26 V
log V + 1
2 log T / log log T + 1/2 + o(1)
log T log log log T /(log log T )
26 1
2 log T / log log T + log T log log log T /(log log T )
26 V. 2
6.1 Minoration du logarithme du module de la fonction ζ
Proposition 19 Pour | t | assez grand et 1/2 < σ 6 2, on a log | ζ(σ + it) | > − log | t |
log log | t | log 1
σ − 1/2 − 3 log | t | log log log | t | log log | t | . D´ emonstration
On applique les propositions 1 et 18 en prenant V = log | t |
log log | t | , δ = 1 2 . L’ordonn´ee | t | est V -typique de taille | t | et
V log V / log | t | σ − 1/2
+ 2(1 + δ)V log log V + O(V δ
−2) = log | t |
log log | t | log 1
σ − 1/2 + 2 log | t | log log log | t |
log log | t | + O(log | t | / log log | t | ) 6 log | t |
log log | t | log 1
σ − 1/2 + 3 log | t | log log log | t | log log | t | . 2
7 Majoration du nombre d’ordonn´ ees atypiques bien espac´ ees dans un intervalle
Nous majorons maintenant le nombre d’ordonn´ees V -atypiques de taille T , bien espac´ees.
Proposition 20 (RH) Soit
• T assez grand ;
• 2(log log T )
26 V 6 log T / log log T ;
• T 6 t
1< t
2< · · · < t
R6 2T des ordonn´ees V -atypiques telles que t
r+1− t
r> 1, 1 6 r < R.
Alors
R ≪ T exp − V log(V / log log T ) + 2V log log V + O(V ) . D´ emonstration
Observons d’abord que le majorant annonc´e est une fonction d´ecroissante de V et que sa valeur en V = log T / log log T est
> exp(3 log T log log log T / log log T ),
Il suffit de d´emontrer s´epar´ement la majoration pour le nombre R
1(resp. R
2, resp. R
3) (mais nous le noterons encore R) de points (que nous noterons encore t
1, . . . , t
R) bien espac´es dans [T, 2T ] infirmant la condition (i) (resp. (ii), resp. (iii)) de la d´efinition page 3.
Commen¸cons par la condition (i). Si elle est en d´efaut pour chaque t
r, il existe des σ
r> 1/2 tels que
X
n6x
Λ(n) n
σr+itrlog n
log(x/n) log x
> 2V, 1 6 r 6 R (x = T
1/V).
La contribution des n = p
αavec α > 2 est
≪ log log x
≪ log log T
≪ √ V . Par cons´equent,
X
p6x
1 p
σr+itrlog(x/p) log x
> V, 1 6 r 6 R (x = T
1/V).
d’o` u
RV
2k6
R
X
r=1
X
p6x
1 p
σr+itrlog(x/p) log x
2k
≪ T (log T )
2k! X
p6x
1 p
log
2(x/p) log
2x
k,
pourvu que x
k6 T , c’est-` a-dire k 6 V . On a
X
p6x
1 p
log
2(x/p)
log
2x ≪ log log x 6 log log T, et donc
R ≪ T (log T )
2((Ck log log T )/V
2k,
o` u C est une constante absolue. Le choix k = ⌊ V ⌋ et un calcul plus simple que celui de la proposition 14 conduisent `a l’estimation
R ≪ T exp − V log(V / log log T ) + O(V ) .
Passons `a la condition (ii). Si t
rne la v´erifie pas, il existe t
′rtel que | t
r− t
′r| 6 1 et N (t
′r+ πδV / log T ) − N (t
′r− πδV / log T ) > (1 + δ)V − 1, d’o` u
N (t
′r+ πδV / log T ) − N (t
′r− πδV / log T ) − (δV / log T ) log(t
′r/2π) > V + O(1).
Choisissons une ordonn´ee t
rsur trois, de sorte que les t
′rcorrespondants soient bien espac´es, et gardons uniquement les t
′rde l’intervalle [T, 2T ] (nous en laissons alors au plus deux de cˆ ot´e). Nous pouvons appliquer la proposition 17 :
⌊ (R + 2)/3 ⌋ − 2 ≪ T exp − V log(V / log log T ) + 2V log log V + O(V ) , et on a la mˆeme estimation pour R.
Enfin, si t
rinfirme la condition (iii), il existe t
′rtel que | t
r− t
′r| 6 1 et N
t
′r+ πV / (log V ) log T
− N
t
′r− πV / (log V ) log T
> V − 1, d’o` u
N
t
′r+πV / (log V ) log T
− N
t
′r− πV / (log V ) log T
− V log(t
′r/2π)/ (log V ) log T
> V +O(V / log V ).
En proc´edant comme pour la condition (ii), nous appliquons de nouveau la proposition 17. Il reste `a observer que, pour V
′= V + O(V / log V ), on a
− V
′log(V
′/ log log T ) + 2V
′log log V
′+ O(V
′) 6 − V log(V / log log T ) + 2V log log V + O(V ).
C’est un calcul facile, qui termine la d´emonstration. 2
8 D´ emonstration du th´ eor` eme
8.1 Application de la formule de Perron
Rappelons dans l’´enonc´e suivant la forme classique de la formule de Perron que nous allons utiliser (pour une d´emonstration, voir [5], II.3).
Proposition 21 Soit
F (z) =
+∞
X
n=1
a
nn
z,
une s´erie de Dirichlet, absolument convergente pour ℜ z > 1. On suppose que | a
n| 6 1 pour tout n. Alors, pour N > T > 3, N entier, on a
X
n6N
a
n= 1 2πi
Z
c+iTc−iT
F (z) N
zz dz + O(N log T /T ), o` u c = 1 + 1/ log N . La constante implicite dans le O est absolue.
On a donc
M (N) = A
N+ O(log N ) (N > 3), o` u
A
N= 1 2πi
Z
1+1/logN+i2⌊logN/log 2⌋1+1/logN−i2⌊logN/log 2⌋
ζ(z)
−1N
zz dz.
8.2 D´ eformation du chemin d’int´ egration
Pour majorer | A
N| , nous allons remplacer le segment d’int´egration [1 + 1/ log N − i2
⌊logN/log 2⌋, 1 + 1/ log N + i2
⌊logN/log 2⌋] par une variante S
Ndu chemin d´efini par Soundararajan dans [4]. Nous com- men¸cons par une description de S
N. On suppose N assez grand. Nous posons
κ = ⌊ (log N )
1/2(log log N )
c⌋ , K = ⌊ log N/ log 2 ⌋ ,
o` u c est une constante positive, fix´ee ult´erieurement. Nous posons ´egalement T
k= 2
kpour κ 6 k 6 K.
Le chemin S
Nest sym´etrique par rapport ` a l’axe r´eel, et constitu´e de segments verticaux et horizon- taux. Nous d´ecrivons seulement la partie de S
Nsitu´ee dans le demi-plan ℑ z > 0.
• Il y a d’abord un segment vertical [1/2 + 1/ log N, 1/2 + 1/ log N + iT
κ].
• Pour chaque k tel que κ 6 k < K , on consid`ere les entiers n de l’intervalle [T
k, 2T
k[. On d´efinit alors V
ncomme le plus petit entier de l’intervalle [(log log T
k)
2, log T
k/ log log T
k] tel que tous les points de [n, n + 1] soient V
n-typiques de taille T
k. L’existence de V
nest garantie par la proposition 18. On a mˆeme
V
n6 1
2 log n/ log log n + log n(log log log n)/(log log n)
2+ 1.
On inclut alors dans S
Nle segment vertical [1/2 + V
n/ log N + in, 1/2 + V
n/ log N + i(n + 1)]
Il y a enfin des segments horizontaux reliant tous ces segments verticaux :
• le segment [1/2 + 1/ log N + iT
κ, 1/2 + V
N0/ log N + iT
κ] ;
• les segments [1/2 + V
n/ log N + i(n + 1), 1/2 + V
n+1/ log N + i(n + 1)], T
κ6 n 6 T
K− 2 ;
• le segment [1/2 + V
N−1/ log N + iT
K, 1 + 1/ log N + iT
K].
D’apr`es le th´eor`eme de Cauchy, on a sous l’hypoth`ese de Riemann A
N= 1
2iπ Z
SN
ζ(z)
−1N
zz dz.
8.3 Majorations des contributions ` a A
Ndes diff´ erents segments de S
NProposition 22 On a
N
−1/2A
N≪
δexp (log N)
1/2(log log N )
c+δ+ B
N, o` u
B
N=
TK−1
X
n=Tκ
1
n exp V
nlog(log N/ log n) + 2(1 + 2δ)V
nlog log V
n. D´ emonstration
Pour commencer, nous avons
1 2iπ
Z
SN,|ℑz|6Tκ
ζ(z)
−1N
zz dz
≪ N
1/2Z
Tκ−Tκ
| ζ(1/2 + 1/ log N + iτ) |
−1dτ p 1/4 + τ
2≪ N
1/2log T
κmax
|τ|6Tκ
| ζ(1/2 + 1/ log N + iτ) |
−16 N
1/2(log T
κ) exp (log T
κ/ log log T
κ) log log N + 3(log T
κ/ log log T
κ) log log log T
κ(d’apr`es la proposition 19)
6 N
1/2T
κ3 (car logTκ>(logN)1/2).
Pour les autres segments, nous examinons seulement la partie de S
Nsitu´ee dans le demi-plan ℑ z > 0.
On aura les mˆemes estimations pour la partie situ´ee dans le demi-plan ℑ z < 0.
La contribution du segment horizontal [1/2 + 1/ log N ± iT
κ, 1/2 + V
Tκ/ log N ± iT
κ] est
≪ N
1/2(exp V
Tκ)T
κ−1exp (log T
κ/ log log T
κ) log log N + 3(log T
κ/ log log T
κ) log log log T
κ≪ N
1/2T
κ3.
Pour chaque n, T
κ6 n 6 T
K− 1, la contribution du segment vertical [1/2 + V
n/ log N + in, 1/2 + V
n/ log N + i(n + 1)] est
≪ 1
n N
1/2exp V
nlog(log N/ log n) + 2(1 + δ)V
nlog log V
n+ DV
nδ
−2(o` u D est une constante positive absolue), d’apr`es la proposition 9 (avec V = V
′= V
n, n 6 t 6 n + 1, T
′= n, x = N).
Pour chaque n, T
κ6 n 6 T
K− 2, la contribution du segment horizontal [1/2 + V
n/ log N + i(n + 1), 1/2 + V
n+1/ log N + i(n + 1)] est
≪ 1
n N
1/2exp
V log log N/ log(n + 1)
+ 2(1 + δ)V log log V + DV δ
−2,
o` u l’on a pos´e V = max(V
n, V
n+1), toujours d’apr`es la proposition 9, qui s’applique car n + 1 est `a la fois V
n-typique et V
n+1-typique. Observons que la borne obtenue est
≪ 1
n N
1/2exp V
nlog(log N/ log n) + 2(1 + δ)V
nlog log V
n+ DV
nδ
−2+ 1
n + 1 N
1/2exp
V
n+1log log N/ log(n + 1)
+ 2(1 + δ)V
n+1log log V
n+1+ DV
n+1δ
−2. Enfin, la contribution du segment horizontal [1/2 + V
TK−1/ log N + iT
K, 1 + 1/ log N + iT
K] est
≪ 1
T
KN exp O(δ
−1V
TK−1)
(d’apr`es la proposition 1)
≪
δN
1/2 (carVTK−16logN/log logN).En notant en outre que
exp(DV δ
−2) ≪
δexp(δV log log V ), et
T
κ36 exp 3(log 2)(log N)
1/2(log log N )
c≪
δexp (log N )
1/2(log log N )
c+δ,
cela termine la d´emonstration de la proposition. 2
8.4 Etude de la somme ´ B
NAfin de majorer B
N, nous allons faire appel au calcul auxiliaire suivant.
Proposition 23 Soit A et C des param`etres positifs tels que A > 4C
4+ 1. On a alors AV − V log V + CV log log V 6 e
AA
C(V > e
C).
D´ emonstration Posons
f (V ) = AV − V log V + CV log log V (V > 1).
On a
f
′(V ) = A − log V + C log log V − 1 + C log V , f
′′(V ) = − 1
V + C
V log V − C V (log V )
2. En particulier, on a f
′′(V ) < 0 si V > e
C. De plus,
f
′(e
C) = A − C + C log C − 1 + 1
= A − C + C log C
> 4C
4+ 1 − C + C log C
> 0, et f
′( ∞ ) = −∞ .
Il existe donc un unique V
0> e
Ctel que
• f
′(V ) > 0 pour e
C6 V < V
0;
• f
′(V ) < 0 pour V > V
0. On a f
′(V
0) = 0, c’est-` a-dire
A − log V
0+ C log log V
0= 1 − C log V
0. D’autre part,
V
max
>eCf (V ) = f (V
0)
= V
0(A − log V
0+ C log log V
0)
= V
0(1 − C/ log V
0)
6 V
0.
Posons maintenant V
1= e
AA
C(> e
C). On a
f
′(V
1) = A − log V
1+ C log log V
1− 1 + C log V
1= A − (A + C log A) + C log(A + C log A) − 1 + C A + C log A 6 C log
1 + C log A A
− 1 + C A 6 C log
1 + C A
1/2− 1 + C
A
( car logA6A1/2)
6 C
2A
1/2− 1 + C A 6 0.
On a donc V
06 V
1, d’o` u le r´esultat annonc´e. 2
Proposition 24 On a
B
N≪
δexp (log N)
1/2(log log N )
5−c+6δ. D´ emonstration
Nous allons utiliser un d´ecoupage dyadique en consid´erant les sommes B
N(T
k) = X
Tk6n<2Tk
1
n exp V
nlog(log N/ log n) + 2(1 + 2δ)V
nlog log V
n(κ 6 k < K).
On aura en effet
B
N6 K max
κ6k<K
B
N(T
k)
≪ log N max
κ6k<K
B
N(T
k).
Posons T
k= T . Nous r´earrangeons B
N(T ) suivant les valeurs de V
n. B
N(T ) = X
(log logT)26V V6(logT)/(log logT)
X
T6n<2T Vn=V
1
n exp V log(log N/ log n) + 2(1 + 2δ)V log log V
6 1 T
X
(log logT)26V V6(logT)/(log logT)
exp V log(log N/ log T ) + 2(1 + 2δ)V log log V
card { n, T 6 n < 2T, V
n= V } .
Nous majorons d’abord la contribution des V 6 2(log log T )
2+ 1, en utilisant la majoration triviale card { n, T 6 n < 2T, V
n= V } 6 T.
Cette contribution est
6 exp
O (log log N )
3.
Consid´erons maintenant la contribution des V > 2(log log T )
2+ 1. Si T 6 n < 2T et V
n= V , la minimalit´e de V
nentraˆıne l’existence dans l’intervalle [n, n+ 1] de t
n, ordonn´ee (V
n− 1)-atypique de taille T . En ´evitant de prendre des nombres cons´ecutifs, on partitionne alors l’ensemble
{ n, T 6 n < 2T, V
n= V }
en (au plus) deux sous-ensembles, chacun ´etant de mˆeme cardinal qu’un ensemble d’ordonn´ees (V
n− 1)- atypiques de taille T , bien espac´ees dans [T, 2T ]. La proposition 20 donne alors
card { n, T 6 n < 2T, V
n= V } ≪ T exp
− (V − 1) log (V − 1)/ log log T
+ 2(V − 1) log log(V − 1) + O(V )
≪ T exp − V log(V / log log T ) + 2V log log V + O(V ) . Par cons´equent,
B
N(T ) ≪
δexp
O (log log N)
3+ X
2(log logT)2+16V V6(logT)/(log logT)
exp
V log log N (log log T )/ log T
− V log V + (4 + 5δ)V log log V . (5)
Pour majorer la somme intervenant dans (5), on utilise la proposition 23 avec A = log log N (log log T )/ log T
et C = 4 + 5δ (on a bien A > 4C
4+ 1 et V > e
C).
Par cons´equent, X
2(log logT)2+16V V6(logT)/(log logT)