N°571 - 12 JUIN 2002 - L’HEBDOMADAIRE DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE
SOMMAIRE : Page 2 Programmes des concours • Réemploi
• Page 3 Mouvement intra • Mineurs étrangers • Page 4 Collège : rentrée 2002 • Page 5 CSE • Langues vivantes • Page 6 Formateurs IUFM • Devenir des MI-SE • EAF
Edito
Même si le se cond tour peut encore faire évoluer sensiblement la situation, tout porte à croire que le gouvernement et ses orien- tations sortiront renforcés des législatives. Un tel résultat nous laisse d’autant moins indifférent que certaines des déclarations, parfois même les premières décisions de ce gouvernement, sus- citent des interrogations et, sur certains points, de fortes inquiétudes. C’est en particulier le cas pour le choix de l’insécurité comme préoc- cupation première au détriment d’une politique d’éducation et de prévention, comme c’est le cas pour la réduction des dépenses publiques conséquence inévitable de la « baisse des impôts ».
Pour nous, l’action à engager pour lutter contre la délinquance se situe en amont de l’intervention pénale. Les problèmes fondamentaux sont ceux de l’insertion économique et sociale des jeunes peu ou pas diplômés issus des milieux populaires.
Quelle place ont-ils aujourd’hui dans la société ? Il nous faut d’abord répondre à cette question.
Le second problème est d’allier une politique d’éducation et de prévention : soute- nir les familles en difficulté, réduire la précarité, et tous les maux qui vont avec. Au lieu de stigmatiser les jeunes et les familles en difficulté il faut créer les conditions d’une réelle insertion sociale.
L’autre volet de politique économique que constitue la baisse des impôts, au moment où il y a nécessité de renforcer le lien social pour réduire le nombre de lais- sés-pour-compte, privera notamment les services publics d’éducation et de santé des moyens de réduire les inégalités sociales. Comment alors intégrer « ceux d’en bas » ?
Si certains propos du ministre de l’Education nationale se veulent rassurants sur le dialogue social, la nécessité de réduire la fracture scolaire, le renforcement de l’au- torité et non de la sécurité, en revanche, les propos sur le collège, la systématisa- tion des classes relais hors les murs, sans réel bilan, le développement de politiques éducatives territoriales et de l’autonomie des établissements, font courir le risque d’un accroissement des inégalités entre académies, entre établissements.
De plus, lourd est le silence sur les mesures à prendre pour traiter les difficultés sco- laires au quotidien autrement que par le délestage des élèves, sur la qualité et le nombre des formations dispensées, le recrutement et la formation des ensei- gnants, les moyens d’augmenter le nombre de diplômés. Mais comment cela sera- t-il possible en réduisant les dépenses publiques, comment améliorer le système sans confirmer les moyens existants et les développer ?
L’école a un rôle à jouer pour réduire les inégalités, mais pour mettre en œuvre des politiques de progrès, il faut réinterroger le sens de la loi de 1989 et les moyens de faire progresser l’accès d’une classe d’âge à des baccalauréats plus divers et de meilleure qualité, au lieu de prétendre, comme le ministre de l’Education nationale, que c’est un objectif irréaliste. Certes il l’est dans les conditions actuelles, c’est pour- quoi nous souhaitons de véritables changements de politique qui ne s’inscrivent pas dans la continuité mais dans une véritable rupture replaçant au cœur des débats de société la question de l’école.
Derrière les choix annoncés, il n’y a pas seulement un manque d’ambition éducative, mais la remise en cause larvée de l’objectif de démocratisation. Car, pour l’at- teindre, il faudrait prendre la question éducative comme une priorité absolue et repen- ser le système éducatif en fonction de cette priorité.
Gisèle Jean, cosecrétaire générale
T oute la presse nationale et régio- nale s’est fait l’écho des dernières projections de la DPD (1) sur les besoins de recrutement des personnels de second degré : 19 500 enseignants en moyenne chaque année entre 2004 et 2010. Enfin des chiffres proches de ceux que le SNES avance depuis trois ans ! Les besoins sont encore large- ment sous-estimés pour les CPE (250 par an) et les CO-Psy (190 par an), pris en compte depuis seulement deux ans dans les projections. Il est donc décisif de ne pas perdre de temps pour annoncer l’augmentation des postes aux concours 2003 et la création de prérecrutements dès la prochaine ren- trée.
Il faut se souvenir qu’au plus fort de la bataille pour la programmation des recrutements, un certain Claude Allègre avait fait d’énormes pressions pour faire afficher des besoins ridiculement
bas : 14 650 par an de 2001 à 2008 (2).
L’action syndicale a fini par avoir rai- son de ces manœuvres. Un plan plu- riannuel de recrutement a été obtenu de Jack Lang. Mais il a fallu encore beau- coup d’énergie pour solder le lourd héritage de cette période, et obtenir que les postes mis au concours soient à la hauteur des besoins. Encore insuffi- sants à la session 2001, première année du plan, ils n’atteignent le niveau mini- mum (18 000) pour remplacer les départs – s’ils sont tous pourvus – qu’à cette session 2002. Les conséquences sont extrêmement graves, puisque des recrutements insuffisants l’année « n » signifient un recours renouvelé à la précarité l’année n + 1, au moment où les recrutés deviennent titulaires de leur premier poste. C’est ce qui s’est produit à la rentrée 2001, résultat des derniers concours « Allègre », c’est ce qui se produira encore, même si c’est de
L e secrétariat général du SNES a rencontré le 30 mai M. François Perret, directeur adjoint du cabinet de Xavier Darcos et M. Jean-Louis Nembrini, conseiller technique auprès des deux ministres pour les questions d’enseignement, de contenus, de recru- tement et de formation des maîtres.
Nous avons trouvé des interlocuteurs attentifs et au fait de la plupart des questions que nous avons soulevées.
En bref…
jamais pu être vérifiés puisqu’on a tou- jours refusé de nous les communiquer.
Et maintenant ? L’instrument de mesure dont dispose le nouveau ministère donne une idée plus juste de l’effort à faire. Mais les prérecrutements sont toujours en panne. Ironie de l’histoire : quelques jours avant de quitter son ministère Jack Lang a fait savoir qu’il avait demandé à sa collègue Florence Parly d’inscrire 5 000 prérecrutements au prochain projet de budget. Les pre- miers résultats d’admissibilité des concours externes tombent. Le risque est grand que dans certaines disciplines tous les postes ne soient pas pourvus compte tenu du nombre d’admissibles
; pour certaines ce risque est déjà réa- lité puisque le nombre d’admissibles est inférieur au nombre de postes (cf.
tableau).
Nous avons alerté les cabinets des deux ministres le 30 mai.
Compte tenu de la période, le SNES a centré ses demandes sur les questions urgentes de la rentrée concernant les personnels et les réformes en cours dans les collèges et les lycées.
S’agissant des personnels, nous avons mis l’accent sur les problèmes de recru- tement. Les listes d’admissibles aux concours montrent qu’une fois de plus on ne fera pas le plein dans certaines disciplines. Nous
manière moins importante, à la pro- chaine rentrée, « calée » sur les concours 2001.
Ce n’est donc pas par hasard que le SNES met encore au premier rang de ses priorités la question des recrute- ments. Car si nous avons apprécié posi- tivement le nombre de postes aux concours 2002, nous n’avons cessé d’alerter sur les risques que tous ne soient pas pourvus, notamment dans les disciplines où les viviers stagnent, voire régressent, et de demander la création de prérecrutements ciblés sur ces disciplines. Les réponses du pré- cédent gouvernement ont été dilatoires : Matignon et la rue de Grenelle se ren- voyant avec constance la balle. Le SNES a même été montré du doigt comme l’oiseau de mauvais augure et le ministère lui a opposé des chiffres d’augmentation importante du nombre de candidats inscrits, chiffres qui n’ont
Remerciements
Toute la famille d’Albert Daum exprime à l’ensemble du SNES-FSU qui l’a chaleureusement accompa- gné, ses remerciements émus. Merci aussi pour les messages de condo- léances.
Prix spécial du meilleur livre d’astronomie de l’année
Ce prix a été décerné par le jury du Festival de Haute-Maurienne présidé par Dominique Lecourt à Arkan Simaan pour le livre La science au péril de sa vie - Les aventuriers de la mesure du monde coédité par Vuibert et Adapt Editions (voir page 2).
Observatoires
Dans le cadre des Observatoires des programmes et des pratiques, le SNES lance une série de débats qui auront lieu le dernier mercredi
de chaque mois. Ces débats sont ouverts à tous et à toutes. Le premier aura lieu mercredi 26 juin à 14 h 30 au lycée Diderot, 64, rue David- d’Angers, Paris 19
e– Métro : Danube. Sur le thème : LA DÉMOCRATISATION EST-CE POSSIBLE ?
avec Stéphane Beaud, sociologue, auteur de 80 % au bac et après ? Les enfants de la démocratisation scolaire. Voir l’entretien dans la dernière US mag,
contact observatoires SNES : Gisèle Jean, 01 40 63 29 13.
Recrutements
Pas de temps à perdre
Femmes
Un supplément de 8 pages accompagne ce numéro de l’US.
ET DES PRATIQUES A C A D É M I Q U E S O B S E R V A T O I R E S
DES PROGRAMMES
©T.NECTOUX
L e SNES est intervenu auprès du nouveau ministre de l’Education nationale pour que le processus de réécriture du programme ne soit pas interrompu et pour qu’il soit tenu le plus grand compte de la consulta- tion des professeurs de philosophie sur le nouveau projet piloté par M. Michel Fichant. Rappelons que le SNES avait voté contre le projet du groupe de M. Alain Renaut au prin- temps 2001, après consultation de ses adhérents sur la version rema- niée de ce projet. L’engagement de ce processus syndical a été décidé par le congrès national de Strasbourg en avril 2001. Contrairement à des rumeurs mensongères répandues par certaines associations, le SNES a voté au Conseil supérieur de l’édu- cation (CSE) du 6 juin en faveur du programme Fichant des séries géné- rales, conformément aux souhaits de la majorité des professeurs de philo- sophie qui ne veulent pas un retour
du programme Renaut. On trouvera page 5, des extraits, et sur le site du SNES la déclaration faite en CSE.
Les votes ont donné le résultat sui- vant pour les séries générales : 23 contre (SE-UNSA, SGEN-CFDT, FCPE, UNL, CFTC), 22 pour (FSU, SNALC, FO, CGC, CGT, UNA- PEL), la PEEP s’est abstenue. Pour les séries technologiques : 2 pour (SNALC, CGC), 21 contre (SGEN, UNSA, FCPE), 21 abstentions (dont la FSU). Rappelons que le CSE n’a qu’un avis consultatif et qu’il revien- dra au ministre de prendre une déci- sion. Il ne faut donc pas relâcher la pression en sa direction.
Le SNES lui a demandé le jour même par communiqué de trancher en faveur de la publication du pro- gramme Fichant des séries générales.
Une ultime concertation aura lieu le 12 juin avec les associations et l’ins- pection générale. ■
Denis Paget
Philosophie
Quel programme ?
Suite p. 3
Rencontre
Le SNES reçu au
cabinet du ministre
Suite p. 3
L ’ A C T U A L I T E
Publicité
Certains moments de la vie demandent toute votre attention…
pour les crédits et l’épargne la CASDEN est à vos côtés, alors forcément ça libère l’esprit.
Banque Populaire
S o l i d a i r e p o u r b i e n f a i r e
Prêts Consommation, prêts Immobiliers, prêts IUFM ou prêts Paren- taux, être Sociétaire CASDEN, c’est profiter des crédits avantageux d’une banque différente, réservée aux Personnels de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Culture.
www.casden.frLa Photothèque SDP
PARUTIONS Prix spécial du meilleur livre d’astronomie de l’année pour Arkan Simaan
« La science au péril de sa vie
Les aventuriers de la mesure du monde »
« Le jury a voulu saluer un ouvrage qui dégage très bien la dimension d’aventure humaine que comporte la science en restituant de façon très vivante le contexte historique du
XVIIIesiècle dans lequel de grands astronomes se sont attaqués à la difficile question de la mesure du monde.
Il a apprécié que le livre ne passe pas sous silence le rapport entre la science, l’Etat et la politique. Un aspect de l’aventure qui nous intéresse encore aujourd’hui. »
« C’est un livre passionnant pour l’historien et qui, en ce temps de TPE, peut apporter une aide solide pour travailler avec les professeurs des matières scientifiques sur des thèmes qui d’ailleurs passionnent les élèves. » (Revue Historiens-Géographes)
Rappelons que le même auteur, en collaboration avec Joëlle Fontaine, a publié chez Adapt en 1999 un premier ouvrage intitulé L’image du Monde, des Babyloniens à Newton, de la même qualité scientifique et aussi agréable à lire.
BON DE COMMANDE
Nom :
...Adresse :
......
commande :
■
■ L’image du monde, des Babyloniens à Newton, 238 pages, 14,48 €
■
■ La science au péril de sa vie - Les aventuriers de la mesure du monde, 205 pages, 20 €
A envoyer à Adapt éditions, 237, bd St-Germain, 75007 Paris, avec le chèque correspondant libellé à l’ordre d’Adapt (port gratuit) ou commande par internet (paiement par carte sécurisé
par la Banque Populaire) sur www.adapt.snes.edu
Nouveaux Regards
Numéro 17, printemps 2002
Au sommaire :
• Un dossier sur l’Europe et l’éducation, avec un entretien avec Corinne Gobin de l’université de Bruxelles sur la gouvernance européenne.
• Deux sujets ignorés ou mal traités dans le dé- bat public : la démocratisation (avec S. Beaud).
• Où en est le surréalisme aujourd’hui avec Ri- chard Walter et le peintre Max Schoendorff.
Prix du numéro : 9,15 € , abonnement : 1 an (4 nu- méros) : 30 € , 2 ans : 54 € .
Commander à l’Institut (voir ci-dessus).
École libérale, école inégale
Coédité par Nouveaux Regards et les éditions Syllepse
L’éducation est-elle une marchandise comme une autre, que l’on pourrait vendre et acheter selon les règles ordinaires du commerce et de la libre concurrence ? Il y a une dizaine d’années enco- re, la question aurait fait sourire. Aujourd’hui, elle inquiète. L’impression que l’école publique et laïque est aujourd’hui cernée par le marché, qui s’y infiltre de multiples manières, est de plus en plus largement partagée.
L’auteur, Yves Careil, est maître de conférences en sociologie à l’IUFM de Bretagne, membre de l’équi- pe de recherche E.S.COL (Paris VIII). Il fait égale- ment partie de l’association Défendre et trans- former l’école pour tous.
L’ouvrage est vendu au prix de 10 euros, frais de port compris. A commander à l’Institut (3/5, rue de Metz - 75010 Paris), par fax : 01 48 00 08 93, ou par courrier électronique : institut.fsu@wana- doo.fr. Internet : http://www.institut.fsu.fr.
En bref…
Programmes concours 2003
Les programmes des concours de recrutement 2003 viennent d’être publiés au BO spécial n° 13 du 30 mai 2002 (2 volumes).
Ils sont accessibles sur Internet à l’adresse suivante :
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/
special13/texte.htm pour l’agrégation externe ;
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/
special13/texte1.htm pour l’agrégation interne ;
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/
special13/texte2.htm pour les CAPES externe et interne, le troisième concours, les concours de CO-Psy, les CAPET externe et interne, les CAPLP2 externe et interne.
Réemploi au CNED
Le groupe de travail se réunit le 3 juillet.
Tous les collègues recevront le résultat par
courrier. Par téléphone, à partir du 4 juillet :
01 40 63 29 63.
L ’ A C T U A L I T E
Recrutements : pas de temps à perdre (Suite de la page 1) LUTTE
Contre l’homophobie
Mercredi 29 mai, le secteur Droits et libertés du SNES organisait dans les locaux du SNES à Paris la première ré- union nationale du groupe SNES de lut- te contre l’homophobie à laquelle par- ticipaient une trentaine de collègues venu(e)s de plusieurs académies.
Les objectifs du groupe ont été rappe- lés : soutien aux personnels victimes de discriminations liées à leur orienta- tion sexuelle ; soutien et diffusion auprès des personnels d’enseignement, d’édu- cation, d’orientation et de surveillance des initiatives visant à lutter contre l’ho- mophobie en milieu scolaire ; réflexion sur les contenus des programmes et des manuels scolaires qui, trop sou- vent, ignorent totalement la question homosexuelle ou la présentent sous un jour qui n’aide en rien des jeunes, qui se découvrent différent(e)s, à construire des repères positifs ; intervention auprès des concepteurs de la formation initia- le et de la formation continue des per- sonnels pour que la lutte contre les dis- criminations fasse partie intégrante des préoccupations des futurs professionnels de l’éducation ; actions contre la ré- pression sauvage dont sont victimes, dans de nombreux pays, les homo- sexuel(le)s mais aussi les bisexuel(le)s et les transexuel(le)s.
Le groupe se réunira périodiquement pour faire avancer ces différents dos- siers, mais aussi pour élaborer les pro- positions qui seront soumises au vote des militant(e)s et adhérent(e)s lors des prochains congrès (académiques et na- tional) du SNES.
Rappelons également que le SNES se- ra présent à la Marche des Fiertés les- biennes, gaies, bi et trans qui aura lieu à Paris le samedi 29 juin et appelle tous les personnels de l’Education nationa- le à se rassembler massivement au- tour de sa banderole pour affirmer, qu’à l’école aussi, la lutte contre l’homopho- bie est un combat important à mener.
Des informations plus précises sur les horaires et lieu de rendez-vous seront données sur le site du SNES www.snes.edu une dizaine de jours avant la marche.
Pour tout contact : droits.libertes@snes.edu
Communiqué de presse du groupe SNES de lutte contre l’homophobie
LIBOURNE Luttes inédites et victorieuses
Trois postes devaient être supprimés à la rentrée (2 postes d’OEA, 1 de CPE) au lycée Max-Linder de Libourne.
Durant toute la première semaine des vacances, les Libournais ont pu dé-
couvrir un camping insolite sur le trot- toir devant les grilles du lycée : six tentes et deux campings-cars ont hé- bergé durant une semaine élèves et personnels. Après bien des péripé- ties, un poste d’OEA fut conservé, un moratoire de trois ans sur les sup- pressions envisagées sera accordé pour les trois ans à venir, un poste de remplaçant d’OEA, un demi-poste d’as- sistante sociale, un poste de CPE sta- giaire, vingt-sept heures postes en in- formatique.
La solidarité a tissé des liens forts entre les personnels qui se connaissaient peu dans ce grand établissement et fut scellée dans une fête qui n’a pas oublié les vignobles tout proches de Pomerol et de Saint-Émilion.
Le dessin de la semaine
Va-t-on accepter que le renouvellement de la profession se fasse par le recours à encore plus de précarité ? A nos demandes d’articuler étroitement allon- gement des listes chaque fois que c’est
possible à cette session, élargissement de la programmation jusqu’à 2005, réemploi des non-titulaires, résorption complète de la précarité, création de prérecrutements et mesures pour ren- forcer l’attractivité du métier, nos inter- locuteurs bien qu’attentifs n’ont esquissé aucune réponse. Si ce n’est qu’il est nécessaire d’avoir un certain
volant de précaires pour la « souplesse » du système, et qu’il faut attendre les résultats de l’audit commandé par le Premier ministre.
Il faut donc maintenir la pression. Le
SNES va s’y employer dans la pro- chaine période sachant que les grands arbitrages budgétaires sont pour l’es- sentiel bouclés fin août. ■
Jean-Marie Maillard (1) Education et formation n° 63, avril- juin 2002.
(2) Education et formation n° 55, jan- vier-mars 2000.
Fonction publique
Donner un contenu au dialogue social
Mineurs étrangers En insécurité
prérecrutements, nous ont questionnés sur le bilan de l’accord de juillet 2000 en cours d’application. La FSU a affirmé la nécessité de revaloriser les salaires, a souligné qu’un nombre impor- tant de collègues pre- naient leur retraite dès qu’ils le pouvaient, même si cela entraînait un sacrifice financier.
Interrogée sur le dialogue social, elle a indiqué que l’essentiel serait de réussir une négociation, que les droits syndicaux devraient être respectés et élargis et le vote des personnels pris en compte sans distorsion. ■
Anne Feray
R ésorber la préca- rité, réussir les très nombreux recrutements de la décennie à venir, rendre la fonction publique attractive par les salaires, les car- rières, la formation continue, l’action sociale, concrétiser des droits nouveaux, toutes ces questions ont été développées par la
FSU reçue par le cabinet du ministre de la Fonction publique, suite au pre- mier contact avec le ministre (US 570).
Attentifs, mais ne prenant aucun enga- gement, nos interlocuteurs se sont montrés ouverts sur la question des
L ’arrivée de mineurs étrangers isolés aux frontières françaises n’est pas un phénomène nouveau, mais il a connu récemment un développement exponentiel disent les associations mobilisées par ce problème. De fait, même si la Brigade des mineurs – faute de moyens – minore complètement leur nombre, ils sont bien là, invisibles dans les ateliers clandestins, visibles sur les trottoirs des grandes villes.
Qui sont-ils ? Le plus souvent, ils ont entre 16 et 18 ans mais parfois encore moins. En majorité, il s’agit de garçons mais les filles sont aussi concernées.
Qu’ils aient fui leur pays d’origine de leur propre initiative, poussés par leurs parents eux-mêmes ou conseillés par des proches, la plupart de ces mineurs espèrent échapper à la misère. Leur histoire tourne souvent mal, sur fond d’hypocrisie sociale, sur fond d’im- broglio juridique lié au statut compliqué des zones d’attente, à la difficulté d’ap- pliquer à ces jeunes le droit commun de la protection de l’enfance en danger.
En l’état actuel de la juridiction, les charges sont accablantes. Sur plus d’un millier de mineurs isolés entrés « offi- ciellement » en France en 2001, au moins 500 d’entre eux ont été libérés après un maintien de quelques jours
en zone d’attente, souvent dans des conditions d’hygiène inadmissibles, et après présentation devant le juge. Seu- lement 200 d’entre eux auraient été effectivement pris en charge par le par- quet et le service éducatif auprès du tribunal.
Que sont devenus les autres ? Difficile à dire mais « on » sait – administration comprise – que des réseaux récupèrent ces mineurs à l’audience dans l’en- ceinte même du tribunal. Les 500 autres ont été renvoyés à leur point de départ ou à leur dernière escale, sans que l’on se préoccupe des conditions dans lesquelles ils seront accueillis, soit lâchés eux aussi sur le territoire avec un simple sauf-conduit s’ils ont été admis par décision administrative.
De nombreuses associations, dont la Ligue des droits de l’homme avec laquelle le SNES travaille régulière- ment sur ce sujet, soulignent l’urgence de créer des postes d’éducateur et des foyers d’accueil pour ces jeunes. Jus- qu’à présent, leur demande est restée sans succès.
Dans le concert des discours sur l’in- sécurité provoquée par les jeunes, il est bon que des voix s’élèvent pour dénoncer l’insécurité dans laquelle sont ces jeunes. ■ Françoise Dumont
Mouvement intra 2002 (dernière minute)
Affectations en LP : inacceptables
L es élus du SNES viennent d’ap- prendre à l’occasion de la pré- paration du mouvement intra l’existence d’une note du ministre aux recteurs, autorisant l’affectation définitive de professeurs certifiés et agrégés en lycée professionnel « dans l’intérêt du service » et selon des
« équilibres » dont l’opportunité est laissée à la discrétion des recteurs.
Cette note n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les organisations représentatives, ni même été rendue publique.
La voie professionnelle est une filière de réussite à part entière pour les élèves qui y sont scolarisés : ses spécificités s’appuient sur des recru- tements nationaux de PLP, dont la qualification est établie par leur concours et leur formation. Alors qu’il est indispensable, pour restau- rer l’attractivité de nos métiers de
respecter et développer les qualifi- cations des enseignants en collège, en lycée et en lycée professionnel face à la complexité accrue du métier, cette lettre du directeur des personnels enseignants, écrite en catimini en avril dernier, est inac- ceptable.
Le SNES a donc décidé d’alerter immédiatement les syndicats concer- nés de la FSU, ses sections acadé- miques et les collègues.
Nous nous adressons au ministre pour exiger qu’il renonce à mettre en œuvre le dispositif envisagé et délivre des contrordres clairs aux recteurs : les affectations, définitives comme provisoires, doivent s’ef- fectuer dans le respect des concours et disciplines de recrutement et des qualifications. Consultez le site www.snes.edu ■
Christophe Barbillat
CAPES externe Postes Admissibles
Education musicale 303 385
Physique et chimie 800 1 382
Physique et élect. appliquée 75 117
CAPET externe
Génie micro productique 92 94
Génie civil 40 55
STMS 40 59
Technologie 262 382
PLP2 externe
Génie industriel bois 35 20
Génie chimique 18 17
Construction et réalisation 40 21
Génie électrique-électronique 90 76
Le SNES reçu au cabinet du ministre (Suite de la page 1) avons redemandé qu’on puisse allon-
ger les listes de reçus aux concours quand c’est possible et qu’on mette en place d’urgence des prérecrute- ments. Nous avons également demandé le réemploi de tous les pré- caires et la fin du recours aux vaca- taires. Nous avons demandé de manière pressante que les textes prêts concernant la réduction du temps de travail des CPE et des CO-Psy sor- tent. Sur ce dernier point, on nous renvoie à l’audit financier entrepris par le ministère et on nous laisse entrevoir des trous béants dans les caisses. Chacun sait que cette RTT était prévue malheureusement sans création d’emplois. Nous avons une nouvelle fois protesté contre l’octroi abusif de 1 000 points au mouve- ment à des collègues sur simple inter- vention de réseaux d’influence. Nous sommes revenus sur le dossier des ex-AE privés de reclassement. Nos interlocuteurs ont pris note sans s’en- gager. Il nous ont seulement repris le discours connu sur le thème : on ne peut se priver d’un volant de person- nels non titulaires. Ils nous ont sem- blé attentifs à la question des recru- tements.
S’agissant des réformes pédagogiques au collège, nous avons centré nos demandes pour la rentrée sur une révi-
sion des choix du précédent ministre sur les horaires du collège, cycle cen- tral et français en Sixième et refor- mulé l’exigence que les équipes péda- gogiques puissent choisir de faire les IDD ou de consacrer les moyens à des renforcements disciplinaires en faveur des élèves en difficulté. Nous avons demandé un vrai bilan des classes relais avant d’envisager leur extension et nous avons demandé la rémunération des heures de vie de classe.
Pour les lycées, nous avons exigé le rétablissement partout des 3 heures en langues vivantes, la création d’op- tions mathématiques en L et la révision de la circulaire généralisant les TPE en Terminale pour qu’ils restent faculta- tifs. Nous avons demandé la sortie rapide des agrégations de SMS et d’hôtellerie, des BTS et classes pré- paratoires du secteur de la santé. Par ailleurs, nous avons eu un bref échange sur l’ECJS en classe de Seconde et sur les conditions invraisemblables de mise en œuvre de l’oral de l’EAF.
Sur cet ensemble de questions, nous avons senti des interlocuteurs qui ne remettent pas en question les réformes engagées mais plutôt attentifs à des assouplissements de leur mise en œuvre. ■
Denis Paget
©DANIEL MAUNOURY
C O L L È G E
Itinéraires de découverte Le ministère passe en force
M algré les demandes réitérées du SNES, le caractère obli- gatoire des itinéraires de découverte (IDD) est maintenu par Luc Ferry pour les élèves de Cin- quième à la rentrée 2002. Le nou- veau ministre a avancé, lors de sa conférence de presse du 23 mai, que « ces dispositifs favorisent le travail autonome des élèves en valorisant l’approche interdisci- plinaire » et « qu’ils permettent aux enseignants de travailler en concertation ». Néanmoins, il estime préférable de « ne pas fixer un cadre trop rigide » à ces dispo- sitifs et souhaite « laisser aux équipes pédagogiques une plus large souplesse de mise en œuvre ».
C’est donc le moment pour les
équipes de se réunir dans les éta- blissements pour tenter d’élabo- rer des réponses collectives.
Soit vous décidez collectivement de ne proposer aucun projet d’IDD à votre chef d’établisse- ment : il n’aura alors pas de dis- positif à présenter au CA et, dans les limites du TRMD (tableau de répartition des moyens par disci- pline) défini en janvier/février, vous pouvez mettre en avant la proposi- tion alternative du SNES de resti- tution des heures aux disciplines pour traiter la difficulté scolaire (la dérogation prévue par le ministère pour les élèves en grande difficulté d’apprentissage montre bien que les IDD ne sont pas de nature à résoudre les problèmes liés à
Manifeste pour un collège de la réussite pour tous
Notre manifeste pour redresser la situation dans les collèges a été bien perçu par la profession : 2 057 signatures nous sont déjà remontées depuis mars dernier. Les pétitions nous arrivent géné- ralement par la voie directe (envoi des S1) mais certaines sections académiques ont entrepris des envois collectifs.
Le SNES a demandé une audience à Luc Ferry pour lui présenter les demandes urgentes de la profession. Nous pourrions lui remettre à cette occasion les premières signatures du manifeste si leur nombre est suffisamment significatif. Nous vous invitons par conséquent à nous faire remon- ter tout ce qui est d’ores et déjà signé dans les établissements et à poursuivre la campagne de signature. L’heureuse initiative d’une collègue syndiquée au collège Flammarion de Val-de-Meuse (52) montre qu’il est également possible de s’adresser à l’ensemble de la population, sensible à la réussite scolaire des jeunes, et de recueillir de très larges signatures.
l’échec scolaire). Cette position n’est envisageable que si les équipes sont unanimes, prêtes à réagir en cas d’éventuelles pres- sions individuelles, qu’elles soient administratives ou pédagogiques (notation, rapport, visite de l’IPR...) Soit il existe des projets d’IDD déjà déposés : vous avez alors intérêt à obtenir des garanties sur les condi- tions de mise en œuvre en veillant à ce que les équipes restent « maîtres d’œuvre ». Vérifiez (1) :
• qu’il y aura bien 2 heures heb- domadaires consécutives par divi- sion de Cinquième et que rien ne sera imposé en Quatrième ;
• que ces heures seront bien ins- crites dans le service des ensei- gnants ;
• que ces enseignants seront volon- taires (veiller en particulier à ce que rien ne soit imposé en sep- tembre à un enseignant nouvelle- ment affecté) ;
• que le temps de concertation des équipes sera respecté (au moins six semaines pour chaque itiné- raire de découverte) ;
• que la co-intervention sera pos- sible selon les modalités envisa- gées par les équipes, sans rogner sur le temps de concertation ;
• que les équipes pourront définir la taille des groupes, poser la question de l’encadrement des élèves lors- qu’ils seront en travail autonome ;
• que le maintien du groupe classe sera possible ;
• que le budget du collège prévoit une ligne spécifique de finance- ment (dénoncer en CA l’absence de dotation complémentaire) ;
• que le choix des créneaux horaires ne conduira pas à une désorganisation des emplois du temps et à une saturation du CDI et des salles spécialisées.
Les premiers témoignages qui nous sont parvenus montrent bien que la mise en place des IDD sus- cite des résistances, de nombreuses interrogations, notamment en matière de choix des élèves, alors que ce principe constitue le fon- dement même du dispositif minis- tériel. La dotation de 72 heures ne permettra pas de tout concilier et il y aura des choix à faire pour ne pas rogner sur les autres dispositifs.
Attention aux dangers d’annuali- sation des services.
Fort de ces constats, le SNES conti- nue de militer contre le caractère obligatoire des IDD.
Faites-nous parvenir un maximum de témoignages dont nous pourrions publier de larges extraits dans la prochaine US. ■
Sandrine Charrier, Monique Parra-Ponce (1) Voir circulaire de rentrée parue au BO n° 16 du 18 avril 2002, ainsi que le Courrier de S1 n° 13 du 10 mai 2002.
COMMENTAIRE DU SNES
• Le SNES demande le maintien de la sixième heure prof en français.
• Heure de vie de classe : le SNES demande qu’un contingent d’HSE soit notifié aux col- lèges (10 h par division), et rappelle que les enseignants ne sont pas les seuls personnels à avoir vocation à prendre en charge cette heure.
• Attribué par l’inspection académique.
• Le programme de cette 2
eLV est inconnu à ce jour.
• Le SNES dénonce la mise au plancher systématique des horaires.
• Voir article ci-dessus.
• Nous ne sommes pas favorables à la multiplication des évaluations diagnostiques. Elle alourdissent considérablement la charge de travail des enseignants en début d’année (sans apporter un éclairage plus fin sur les acquisitions et les faiblesses des élèves).
• C’est une demande du SNES. L’équipe de suivi doit aussi pouvoir concerner tous les élèves fragiles.
• Le SNES exige des décharges de service pour les personnels en commençant par les ZEP.
• Le SNES est fortement opposé à de telles pratiques.
• Aucun itinéraire de découverte n’est obligatoire en Quatrième à la rentrée 2002.
• Luc Ferry envisage de développer l’alternance et l’apprentissage. Il y a un risque d’éviction précoce des élèves de collège. La profession doit débattre de cette question.
CE QUI S’APPLIQUE A LA RENTREE En Sixième :
• 28 h prof dont 25 h élève + 2 heures d’aide au travail personnel.
• Horaires nationaux pour toutes les disciplines (sauf pour le français : 4 h +(0,5) ou 5 h).
• Travail en groupe garanti sur une partie de l’horaire en SVT et technologie.
• Aide aux élèves et accompagnement de leur travail.
• Dix heures annuelles de vie de classe.
• Un éventuel complément de dotation pour les élèves en difficulté.
• Incitation à expérimenter l’apprentissage d’une 2
eLV2 dès la Sixième (2 h hebdoma- daires au moins)
• Langues régionales possibles comme langue vivante ou enseignement facultatif
• Reconduction des évaluations diagnostiques :
des outils d’évaluation seront mis à la disposition des équipes pédagogiques dans 9 disciplines.
En Cinquième :
• 26 h prof, 25 h élève (23 h de tronc commun, 2 h d’itinéraires de découverte).
• Horaire élève défini, intégrant les itinéraires de découverte comme modalité d’ensei- gnement.
• 1 heure non affectée.
• 10 heures annuelles de vie de classe.
• Enseignements facultatifs : latin et langues régionales.
• Aide éventuelle aux élèves et accompagnement de leur travail.
• Nouveau : évaluation diagnostique en français et en mathématiques.
• Pour les élèves en rupture, mise en place possible d’une équipe pluriprofessionnelle de suivi.
• Enseignement des sciences et de la technologie : incitation à la bivalence et à la semestrialisation pour les enseignants volontaires.
En Quatrième :
• Sans changement : les nouvelles grilles horaires ne s’appliqueront en Quatrième qu’à la rentrée 2003.
• Maintien du dispositif d’aide et soutien.
En Troisième :
• Sans changement avant la rentrée 2004 (si les orientations de Lang sont maintenues…)
Repères pour la rentrée 2002 en collège
©CLÉMENT MARTIN