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Du mausolée à la basilique funéraire de Saint-Irénée (Lyon) : résultats des sondages de vérification de juin 2012

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Texte intégral

(1)

Du mausolée à la basilique funéraire de Saint-I rénée (Lyon) : résultats des sondages de

vérification de juin 2012

Jean-François Reynaud et Camille Collomb

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/rae/7809 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2013 Pagination : 453-473

ISBN : 978-2-915544-24-4 ISSN : 1266-7706

Référence électronique

Jean-François Reynaud et Camille Collomb, « Du mausolée à la basilique funéraire de Saint-Irénée (L yon) : résultats des sondages de vérification de juin 2012 », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 62 | 2013, mis en ligne le 11 décembre 2014, consulté le 30 avril 2019. URL : http://

journals.openedition.org/rae/7809

© Tous droits réservés

(2)

L’église de Saint-Irénée, mentionnée par Grégoire de Tours (Historia Francorum, 1, 29), compte parmi les plus anciennes de Lyon. Sa crypte abrita les sépultures d’Iré- née, enterré sous l’autel, entouré d’Alexandre et d’Epipode.

L’église, en partie détruite par les Protestants en 1562, puis restaurée, fut enfin reconstruite au début du XIXe siècle, alors que la crypte ne le fut qu’un peu plus tard au milieu du siècle (piliers et arcs intérieurs). De l’ancienne basilique funéraire

subsistent la base des murs gouttereaux de la nef, construits en gros blocs de « choin1 » de remplois et percés au nord et au sud d’une porte monumentale, les murs gouttereaux de la crypte et ses escaliers d’accès.

1. Calcaire urgonien, roche de couleur blanche.

* Professeur honoraire des Universités, 14, Chemin de Montessuy, 69009 Lyon.

** Master 2 en histoire et archéologie médiévale Université Lyon 2.

Mot-clés Mausolée, coffres de grandes dalles, basilique funéraire, transept, façade occidentale, « septenaire », Ve siècle.

Keywords Mausoleum, large-slab chests, funerary basilica, transept, west façade, “septenary”, 5th century.

Schlagwörter Mausoleum, Truhen aus großen Steinplatten, Coemeterialbasilika, Querhaus, Westfassade, „septenaire“, 5. Jahrhundert.

Résumé Les sondages de juin 2012 avaient pour but de vérifier les hypothèses publiées dans la Revue Archéologique de l’Est (REYNAUD et alii, 2012, p. 223-258). On peut maintenant envisager, au nord de l’église actuelle, l’existence d’un mausolée ayant abrité une personne importante et considérer que la construction de la grande basilique a commencé par l’est (état 2A), avec une petite abside et un transept étroit et long d’un type proche de Saint-Just 2. Au cours de l’état 2B, la construction devient plus monumentale : murs gouttereaux des nefs en gros blocs de « choin », façade occidentale et à l’ouest une possible galerie de portique ou d’atrium ; la ressemblance est désormais évidente avec Saint-Laurent-de-Choulans. La construction de la basilique a pu commencer au cours du deuxième tiers du Ve siècle et sa consécration être prononcée par Avit, évêque de Vienne, au début du VIe siècle.

Abstract Surveys were made in June 2012 to validate hypotheses published in the Revue Archéologique de l’Est (REYNAUD et alii, 2012, pp. 223-58). It is now possible to envisage, to the north of the current church, the existence of a mausoleum belonging to a person of importance and to consider that construction of the large basilica began on the east side (phase 2A), with a small apse and long, narrow transept similar to that in Saint-Just 2. The construction became more monumental during phase 2B : guttered walls for the aisles made from large blocks of limestone, the west façade and, on the east side, a possible portico or atrium ; its resemblance to Saint-Laurent-de-Choulands is clear. Construction of the basilica could have begun during the second third of the 5th century and it may have been consecrated by Avit, the bishop of Vienne, at the start of the 6th century.

Zusammenfassung Ziel der Sondierungsgrabungen im Juni 2012 war es, die in der Revue Archéologique de l’Est (REYNAUD et alii, 2012, S. 223-258) veröffentlichten Hypothesen zu überprüfen. Es gilt nun als erwiesen, dass im Norden der heutigen Kirche ein Mausoleum mit demGrab einer bedeutenden Persönlichkeit existiert hat. Man ist zudem zu der Annahme berechtigt, dass der Bau der großen Basilika im Osten (Phase 2A) mit einer kleinen Apsis und einem ausladenden Querhaus ähnlich dem von Saint-Just begonnen hat. In der Phase 2B nimmt der Bau monumentalere Formen an : die Traufseiten der Schiffe werden in großen sog. „choin“ Blöcken errichtet, Westfassade sowie im Westen möglicherweise eine Säulenhalle oder Empore. Die Ähnlichkeit mit Saint-Laurent-de-Choulans gilt heute als erwiesen.

Der Bau der Basilika wird im Laufe des zweiten Drittels des 5. Jahrhunderts begonnen haben. Sie wurde zu Beginn des 6. Jahrhunderts von Avitus, Bischof von Vienne, geweiht.

DE SAINT-IRÉNÉE (LYON) :

résultats des sondages de vérification de juin 2012

Jean-François R

EYNAUD

*, Camille C

OLLOMB

**

(3)

et C. Collomb, avaient pour but de vérifier les hypothèses publiées par J.-F. Reynaud dans la Revue Archéologique de l’Est (REYNAUD et alii, 2012, p. 223-258) : la première basilique aurait été un monument remarquable doté d’un grand transept et d’une vaste crypte ; elle serait datée de la deuxième moitié du Ve - début du VIe siècle, de l’époque de l’évêque de Lyon, Patiens, peut-être initiateur de la construction, et de l’évêque de Vienne, Avit, qui prononça le sermon de dédicace d’une église non localisée mais qui pourrait bien être Saint-Irénée (Homilia XXIV) ; ce serait aussi le monument qu’a connu Grégoire de Tours. Restait à trouver des traces archéologiques de ce transept et de la façade occidentale de cette basilique funéraire : la campagne de fouilles porta donc sur quatre secteurs (fig. 1) : deux sondages archéologiques, l’un à l’ouest de l’église actuelle (sondage 1, 10 x 4 m) pour trouver la façade, l’autre au nord (sondage 2, 5,20 x 4,80 m), contre l’escalier d’accès moderne à l’église, pour mettre au jour le transept mais aussi mieux comprendre les constructions repérées par A. Audin dans ce secteur ; et deux études de bâti, l’une (sondage 3) sur le parement extérieur du mur oriental du bras sud du transept, l’autre (sondage 4) – non prévue à l’origine – dans la cave du bâtiment situé au sud-ouest de l’église2.

L

EPOSSIBLE MAUSOLÉEPRIMITIF

(

ÉTAT

1)

Le premier apport des fouilles concerne une modifica- tion dans la compréhension des origines des édifices de culte à partir de l’analyse d’une petite construction antique déjà entraperçue par A. Audin et des tombes voisines nouvelle- ment découvertes (sondage 2) au nord de l’église actuelle.

Dans ce sondage (fig. 2 et 3), le mur (M1) observé dans les niveaux profonds contre le mur gouttereau de l’église suit un axe est-ouest parallèle à celui de l’église et se compose de moellons de gneiss éclatés à la chasse, et de galets. D’une lar- geur de 0,55 à 0,62 m, il est connu sur 1,80 m de longueur.

Son mortier très jaune est typique des mortiers romains et les deux parements du mur sont doublés d’un enduit de tuileau de 4 à 5 cm d’épaisseur.

Au nord de ce mur et au fond du sondage ont été mis au jour deux grands coffres de dalles orientés (T5, T3) (fig. 4) ; seuls les couvercles étaient directement accessibles mais les dimensions ont pu être reconstituées3, en particulier celles de T5 : 2,30 m de long, 1,15 m de large pour une profon- deur d’environ 1 m. La cuve est maçonnée au moyen de blocs taillés et posés de chant. La couverture est constituée de trois grandes dalles dont la surface supérieure est irrégulière.

2. Nous tenons à remercier le Ministère de la Culture qui a financé les travaux de terrassement, le Service régional de l’Archéologie (A. Le Bot-Helly), le Service archéologique de la ville de Lyon (A. Pariente) qui a financé un mois d’archéologue et a procédé à l’étude anthropo- logique (E. Bouvard), l’Alpara (V. Voisin) qui a géré les fonds, F. Bérard (ENS) pour l’épigraphie, C. Batigne (CNRS) et C. Brun pour la céramique ainsi que, sur le terrain, Ch. Gaillard, doctorante, et les étudiants de l’université Lyon 2.

3. Un mètre glissé dans un interstice entre deux dalles de couverture a

sont encore plus ou moins en place, mais il semblerait que l’une des dalles de fond se soit soulevée, créant un redresse- ment du squelette4. En chronologie relative, le coffre T5 est antérieur au mur M3, de même que le coffre T3 est surmonté par le sarcophage T4.

La possibilité d’analyser le mur M1 a permis de mieux comprendre sa liaison avec les structures mises au jour par A. Audin un peu plus à l’ouest (AUDIN, 1960, p. 3-34)5 (fig. 5). Il semble dans le prolongement des murs (est-ouest et nord-sud) qui, en tout cas en fondations, constituaient le mausolée appelé « édifice D » par le chercheur.

Malgré le caractère ténu des données archéologiques (deux murs connus sur quatre, dimensions incertaines), on pourrait en effet reconstituer une construction carrée ou rec- tangulaire (fig. 6) semblable aux mausolées voisins fouillés par A. Audin et par J.-F. Reynaud dans la nécropole située au sud de la basilique funéraire de Saint-Just (REYNAUD, 1998, p. 96-109). La présence de coffres de dalles le long de son flanc nord conforte l’hypothèse de la nature funéraire de l’édifice que nous considérerons comme un mausolée, même si nous ne connaissons pas les tombes qu’il était censé ren- fermer. Une datation post quem est fournie par la construc- tion du mausolée C qu’A. Audin date de la fin IIe-début du

IIIe siècle par chronologie relative et en raison de la présence à proximité de tombes à incinération (AUDIN, 1960, p. 6-10 et 11), mais sans donnée précise en chronologie absolue, puis par la destruction partielle du mur de clôture de la nécropole par le mur ouest du mausolée ; une datation ante quem est suggérée par les deux tombes monumentales en coffres de dalles qui se suivent d’ouest en est. Partiellement mises au jour et sans possibilité de prélèvement pour des analyses au radiocarbone, elles se situent d’après leur typologie entre le milieu du IVe et le milieu du Ve siècle : leur couvercle culmine au niveau bas des tombes de la nécropole voisine (271 m N.G.F.) (REYNAUD, 1998, p. 209-212 ; COLARDELLE et alii, 1996) ; de plus elles sont surmontées par des couches parais- sant en place et contenant du matériel des IVe-Ve siècles, dont un tesson en provenance de l’atelier de Portout (Savoie). Le mausolée leur serait antérieur et pourrait donc bien remonter aux IIIe-IVe siècles.

Ce mausolée est d’autant plus intéressant qu’il semble être à l’origine de l’axe de la grande basilique6, mais faute d’avoir pu fouiller l’intérieur de l’édifice, on ne peut que supposer qu’il abritait la tombe d’un personnage privilégié, pourquoi pas un évêque ou un martyr, alors que notre pré- cédente hypothèse envisageait une tombe primitive au centre de la basilique funéraire (REYNAUD et alii, 2012, p. 237-238).

4. Une petite caméra a pu être glissée dans l’interstice entre le bloc de la paroi est et le bloc de couverture.

5. Les murs M1, M3 et M4 avaient été analysés très rapidement en fin de fouilles par A. Audin. Nous proposons ici une description plus précise de ces maçonneries.

6. Malheureusement les relevés de 1950-51 ne sont pas fiables quant à l’orientation de ce mausolée, qui diffère de celle des mausolées voisins

(4)

Fig. 1. Plan du site avec l’emplacement des sondages (J. Torgue, M. Gilles, C. Collomb).

(5)

US215 M7

US209

US201 B3 T2

T5

B2

M3

US210

M4

M5

US205 M1

B1 T3

M6 US214 T4

US202 canalisation

Mortier de tuileau

Mortier contenant peu de tuileau Mortier (indéfini)

T Tombe B Bloc

US Unité stratigraphique M Mur

1 m 0

Fig. 2. Plan du sondage 2 au nord de l’église (C. Collomb).

Fig. 3. Vue du sondage 2 vers le nord (J.-F. Reynaud).

(6)

N-W -S-E

272 m

N.G.F. 272 m

N.G.F.

271 m

N.G.F. 271 m

N.G.F.

US118

US211 US214 US214

US212 US213

US204 B2 T5

T4 T2

T3

M3 M5

espace intérieur du caveau espace intérieur

du caveau

Structure funéraire T Tombe

B Bloc

US Unité stratigraphique M Mur

1 m 0

Mur

Connu mais invisible

Restitué à partir des éléments connus

Hypothèse de restitution du mur ouest du transept

Fig. 5. Plan des mausolées (audin, 1960, p. 6).

Fig. 4. Sondage 2. Coupe ouest-est vers le nord (C. Collomb).

(7)

Saint-Irénée, état 1

cave actuelle

D

C

T5 T3

mur de l’espl

anade

0 15 m

C, D Mausolées nord,

d’après le plan d’A. Audin T Coffres de dalle, fouille 2012

Structures connues Structures probables

Fig. 6. Mausolée primitif

(conception : J.-F. Reynaud ; restitution : O. Puel (UMR 5138), M. Drot (SAVL), C. Collomb).

(8)

L

APREMIÈREBASILIQUE

(

ÉTAT

2A

ET

2B)

Les sondages de 2012 suggèrent également une recons- titution assez différente de la basilique primitive, même si les grands volumes restent dans l’ensemble ceux qui avaient été envisagés. Nous disposons maintenant d’éléments nou- veaux pour mieux situer le transept et la façade occidentale.

État 2A Le transept

Le point de départ de notre analyse est constitué de deux murs perpendiculaires mis au jour au nord de la basilique (sondage 2) (fig. 2 et 3).

Toujours dans le sondage nord mais à un niveau supé- rieur, des structures (M3 et B3) liées par un mortier de tui- leau appartiennent à un même ensemble qui constitue l’angle d’un mur. Le mur nord-sud (M3) (fig. 7) de 0,90 m de largeur et observé sur une longueur de 8,50 m, se compose de blocs de « choin » de remploi (l’un comporte une moulure qui s’apparente à une corniche, et le second des trous de louve) et de moellons de calcaire et de gneiss. Perpendiculaire à ce mur, une dalle de calcaire coquillier (B3) (fig. 2 et 3) de grande taille (au minimum 0,74 m de long, 0,76 m de large et 0,18 m de haut) présente un même mortier de tuileau soudé à sa face inférieure. De gros blocs de « choin » (B1, B2, B4) en remploi (B4 serait une couvertine de mur) viennent doubler ce mur (fig. 4 et 7) et pourraient constituer un ren- forcement du mur M3 soit en cours de construction, soit plutôt dans un deuxième temps.

La chronologie relative indique pour ce mur une construction postérieure aux coffres de grandes dalles. Nous pouvons donc proposer comme datation post quem le milieu

du Ve siècle. Le mortier à tuileau, qui diffère de celui des murs gouttereaux de la nef, fournit également une indica- tion chronologique par comparaison avec celui de l’abside du baptistère de la cathédrale (fin IVe siècle), du doublage de l’abside polygonale de Saint-Just 2 (deuxième moitié du

Ve siècle). On obtient donc une fourchette chronologique située entre la fin du IVe et la fin du Ve siècle.

Ces structures, caractérisées par un mortier à tuileau, appartiennent à une construction située au nord de la basi- lique primitive où la zone déjà fouillée par A. Audin s’est révélé complexe. Elles pourraient constituer l’angle nord- ouest du bras nord du transept de la grande basilique. Dans cette hypothèse qui resterait à confirmer par de nouvelles fouilles plus étendues, le transept serait plus étroit et plus long que proposé en 2012 avec entre 31 et 33 m de longueur et 9 m de largeur (fig. 8).

Une annexe septentrionale

Dans un premier temps, un muret est-ouest (M4) de faible épaisseur sauf en fondations vient s’appuyer contre le mur nord-ouest du transept (M3) et doubler le mur nord (M1) du mausolée antique (fig. 2, 3, 7 et 9). Construit en moellons de schistes et de calcaire, il présente également une arase de briques ; le tout étant lié par un mortier légèrement teinté de tuileau. On ignore si son ressaut de fondation cor- respond à un niveau de sol intérieur, mais il se situe presque au même niveau que le seuil de la porte trouvée par A. Audin plus à l’ouest (AUDIN, 1960, p. 12-14), là où il semble décrire une structure plus légère au-dessus du prolongement du mur du mausolée, structure qui pourrait avoir limité un premier portique nord ou plutôt une annexe car on ignore si elle se retournait vers le sud.

B3

B2 US204

T5 US210 M3

M4 M1

B1

N-E S-W

272 m N.G.F.

272 m N.G.F.

271 m N.G.F.

271 m N.G.F.

fondations M4

Mortier de tuileau T Tombe

B Bloc

US Unité stratigraphique M Mur

1 m 0

Fig. 7. Sondage 2. Coupe nord-sud (C. Collomb).

(9)

Saint-Irénée, état 2A

C

cave actuelle

0 15 m

C

Mausolées nord,

d’après le plan d’A. Audin

T

Sarcophage, fouille 2012

Structures connues Structures probables Structures hypothétiques

T4

mur de

l’espl anade

Fig. 8. Saint-Irénée état 2A

(conception : J.-F. Reynaud ; restitution : O. Puel (UMR 5138), M. Drot (SAVL), C. Collomb).

(10)

État 2B

Les nefs et la façade occidentale : des fosses de démolition à l’ouest de l’église

Dans le sondage implanté à l’ouest de l’église actuelle (fig. 1 et 10) la stratigraphie se caractérise en profondeur par trois niveaux d’argile dont le mobilier et la situation per- mettent une datation précise. Les niveaux les plus anciens ont été déposés durant la deuxième moitié du IIIe siècle comme l’atteste la présence d’une urne funéraire et de nom- breux tessons d’amphores africaines. Une troisième couche a été formée à l’époque antique, plus précisément au plus tôt au milieu du IVe siècle (col d’amphore africaine Keay 25 III B) (fig. 11 et 12).

Ces couches anciennes sont coupées en différents endroit par quatre fosses : les F3, 4, 5 et 6 qui peuvent, par leur comblement et leurs emplacements, appartenir à des fosses de récupération de matériaux. Les fosses ouest (F3) et est (F5) sont les plus anciennes (fig. 13, 14 et 15). Par son épaisseur, sa profondeur et sa disposition sur toute la largeur du sondage, par son orientation semblable à celle de la façade de l’église, la fosse la plus à l’ouest (F3) peut être interprétée comme l’empreinte en négatif d’un mur construit à l’ouest de la basilique primitive ; mur situé sur le même axe que les vestiges trouvés dans la cave de la maison voisine au sud (ancienne maison Teste, secteur 4) où nous avons repéré deux

ensembles de structures (M9, M8 et M10) (fig. 16 et 17) faits de blocs de « choin » et de moellons parfois recouverts de mortier de tuileau et séparés par un vide7. On peut donc reconstituer à un niveau profond deux structures anciennes en raison de leur appareil, de leur mortier et de l’enduit de tuileau. Le caractère grossier des maçonneries, la présence d’argile dans le mortier, le niveau de ces vestiges (269,38 m N.G.F. au plus bas, 271,19 m N.G.F. au plus haut) proche de ceux du sondage voisin (270,30 m N.G.F. au plus profond de la fosse occidentale) et du sondage nord (couverture des coffres de dalles à environ 271,30 m N.G.F.) suggèrent que ces maçonneries correspondent à des niveaux de fondation.

Elles sont toutefois impossibles à dater, faute de fouilles. Ces structures anciennes nous ont semblé d’autant plus intéres- santes qu’elles subsistaient dans cette cave alors que la façade de l’église primitive avait disparu.

La fosse orientale peut elle aussi être interprétée comme une tranchée de récupération tardive, bien que les données de ce côté soient ténues en raison des contraintes spatiales qui ont limité la fouille à l’est (fig. 10-11). Ainsi un second mur pourrait être restitué du côté oriental du sondage, en parallèle au premier décrit ci-dessus. L’emplacement d’un mur disparu est confirmé par les dalles nord-sud trouvées en 1950-51 par A. Audin au nord-ouest, sous la rue des Macchabées, et qui se situent dans le même axe (fig. 18).

Nous proposons donc de restituer deux murs en façade occidentale, distants l’un de l’autre de 6 m. La date de récupération des matériaux et des tombes est fournie par la céramique du comblement des fosses dont le terminus post quem est le XVIIIe siècle et, nous le verrons, par les documents d’archives. Les fosses 4 et 6 qui coupent le comblement des fosses 3 et 5 sont un peu plus récentes ; la fosse F6 pour- rait avoir pour origine la récupération d’un sarcophage. Les fosses 1 et 2 renferment des ossements humains, parfois très denses, sans doute récupérés dans les sarcophages détruits ou transportés au musée.

En fait de façade, ne subsistent aucun mur ni aucune sépulture dans le sondage, 1’ensemble des structures ayant été détruit ou récupéré sans doute entre 1825 et 1901. Seules ont été repérées des fosses qui proviendraient de la récupé- ration de murs situés à l’ouest de la façade du XIXe siècle : l’une dont la paroi occidentale (la seule connue) en est dis- tante de 11,80 m, l’autre de 17,80 m pour sa paroi orientale.

L’hypothèse d’une façade correspondant à la fosse orientale (située plus à l’est que supposée) a pour elle l’avantage de mieux correspondre aux dalles trouvées plus au nord par A. Audin, aux dimensions des nefs de Saint-Laurent de Choulans (19 m de large sur 29/30 m de long) et à l’hypo- thèse d’un transept plus étroit que prévu. La fosse occidentale est mieux connue : profonde et large d’environ 2 m (ce qui suppose un mur puissant), avec une paroi orientale rectiligne, elle se situe sur le même axe transversal que les vestiges repé- rés dans la cave voisine au sud.

7. 4 place Saint-Irénée.

Fig. 9. Sondage 2. Mur 4 (J.-F. Reynaud).

(11)

US143

US145 270,69 m N.G.F. US138

US114 US107

F 6 F 3

271,05 m N.G.F. US107

US151

US101 US101 US151

271,54 m N.G.F.

F 5

US142 1 m0

Mortier de tuileau Mortier (indéfini)

US Uni stratigraphique Brique ramique

Os Tuile

F 3

Fosses decupération des murs de façade

F 6

Fosses decupération

US Antiqui tardive Fig. 10. Plan du sondage occidental (1) (dessin et DAO C. Collomb).

(12)

272 m N.G.F. 271 m N.G.F.

272 m N.G.F. 271 m N.G.F.

US126

US110 US105 US112 US143

US116 US109

US117US108 US144

US106

US111 US142US145

US107

US101

US115

US119 US114

poches dans l’US114 US107

US101

US120 US113 US146 US151 US101 US107

WE

F 5 F 3

1 m0

Mortier de tuileau Mortier (indéfini)

US Uni stratigraphique Brique ramique

Os Tuile

F 3

Fosses decupération des murs de façade

F 6

Fosses decupération

US Antiqui tardive

F 4 F 6

Fig. 11. Sondage occidental. Coupe nord (ouest-est) (C. Collomb).

(13)

.F.

.F. 1 m0

Mortier de tuileau Mortier (indéfini)

US Uni stratigraphique Brique Os Tuile

F 3

Fosses decupération des murs de façade

US Antiqui tardive

EW 272 m N 271 m N

US146 US107US151

US101

US121US131

US132 US133 US135 US107

US101

US134

US105’ US105

US139 US137 US103 US140 US145US141 US142

US126 US136 US138

F 3

US147

US118

F 5

Fig. 12. Sondage occidental. Coupe sud (est-ouest) (C. Collomb).

(14)

Fig. 13. Sondage occidental. Coupe nord (C. Collomb).

Fig. 14. Sondage occidental. Coupe sud (C. Collomb).

Fig. 15. Sondage occidental. Vue vers l’ouest (C. Collomb).

(15)

zone endui

te

zone endui

te

mur nord de fermeture de la cave mur en saillie

271 m N.G

.F.

271 m N.G

.F.

270 m N.G

.F.

270 m N.G

.F.

270 m N.G

.F.

271 m N.G

.F.

escalier d’accès à la cave appareil de moellons irréguliers, cimenté ressaut de 40 cm

plafond de couloirressaut de 43 cm (15 cm au niveau de l’arc) zone cimentée

zone cimentée

voûte fetre de 30 cm en creux UC20 UC19UC19

arc decharge ressaut de 9 cm M9M8

NSWEEWNS M10M10

UC21UC21

voûte 1 m0US Unité stratigraphiqueMatériau indéterminé

Calcaire doréCalcaire de Seyssel Choin

M10

M10 M9 M8 Fig. 16. Élévation et plan. Cave du n° 4 place Saint-Irénée (secteur 4) (C. Collomb).

(16)

Fig. 18. Nécropole de la rue des Macchabées (Archives municipales de Lyon : Inventaire. Fonds Audin. Cote 063II 001. Dossier Fouilles 1950-52. Enveloppe Saint-Irénée Rue des Macchabées). Fig. 17. Murs anciens (secteur 4) (J.-F. Reynaud).

(17)

0 15 m

cave actuelle

mur de

l’espl anade

C

E

T2

Sondage Audin

Saint-Irénée, état 2B

C

Mausolées nord,

d’après le plan d’A. Audin

Structures connues

T

Sarcophage, fouille 2012

Structures probables Structures hypothétiques

Fig. 19. Saint-Irénée état 2B (conception : J.-F. Reynaud ; restitution : O. Puel (UMR 5138), M. Drot (SAVL), C. Collomb).

(18)

On pourrait donc émettre l’hypothèse que les deux fosses de récupération seraient : à l’est la façade de l’église, dont les nefs auraient entre 29 et 30 m de longueur, à l’ouest la galerie occidentale d’un portique semblable à celui de Saint-Laurent de Choulans ou la galerie orientale d’un atrium (fig. 19) ; le vaste espace occupé par cet éventuel atrium expliquerait l’absence de sépultures sur la place à l’ouest de la clôture de l’église (AUDIN, 1960, p. 27 ; BECKER et alii, 2000).

Certes la liaison entre ces fosses de récupération et les murs gouttereaux des nefs n’est pas assurée ; elle reste néan- moins probable. En 1825, des travaux de décapage effectués dans la cour en avant de l’église firent apparaître plusieurs niveaux de tombes en « pierre de choin » et de nombreux

« cippes ou autels » qui furent mis à l’abri à l’entrée de la crypte ou au « Palais des Arts » et qui rappelaient à A.-F. Artaud les

« champs alysiens d’Arles » (ARTAUD, 1846, p. 40 ; WYSS, 2005, p. 83). On peut supposer qu’à l’origine ces tombes se trouvaient à l’intérieur des nefs d’un édifice dont la façade était plus à l’ouest que l’actuelle. La preuve de l’existence d’une façade ancienne à l’emplacement de la fosse ouest est fournie par les travaux de creusement de la cave de la maison Teste au sud-ouest de l’église, qui mirent au jour, en 1857, un mur parallèle à la façade, reconnu sur deux mètres de profondeur et fait de blocs de « choin » dont certains inscrits, qui aurait appartenu, d’après D. Meynis, au « frontispice de la basilique primitive ou la partie principale de son péristyle » (MEYNIS, 1880, p. 37 ; LE MER, CHOMER, 2007, p. 675) et où nous avons reconnu des vestiges conservés plus au sud ; plus tard, en 1901, lors de la démolition d’une autre maison Teste située au nord-ouest de l’église, les ouvriers durent « bri- ser à la masse et coins les assises de l’ancienne basilique » un mur puissant situé dans le prolongement de mur gouttereau nord (WYSS, 2005, p. 95 et plan p. 96).

Encore une fois on constate l’emploi assez systématique de matériaux antiques ou spolia (REYNAUD et alii, 2012, p. 224-226) ; en font partie les gros blocs en calcaire de

« choin » des fondations des murs gouttereaux de la nef ou des parties basses de la crypte, de même qu’à Saint-Laurent- de-Choulans, à Saint-Pierre de Vaise, ou encore à Saint- Laurent de Milan ou à l’église de l’amphithéâtre de Tarragone (BERNARD et alii, 2008 ; DAVID, 2011, p. 29-38 ; GURT, DIARTE BLASCO, 2011, p. 7-22). À Lyon comme dans tout l’empire, ces remplois ont pour origine la présence proche de monuments antiques servant de carrières aussi bien pour les constructions nouvelles et monumentales – surtout des églises – que pour les sarcophages installés à proximité (REYNAUD, 1998, p. 204-221) ; récupération d’origine « pragmatique » et non esthétique, ces remplois étant utilisés surtout en fon- dations ou couverts d’enduit (VERGNOLLE, 2012, p. 269).

Le portique latéral et la nécropole voisine

Dans un premier temps, le mur (M4) venant doubler la maçonnerie du mausolée pourrait avoir constitué, nous l’avons vu, le seul élément conservé d’une salle annexe. Dans un deuxième temps, ces structures sont abandonnées au pro- fit d’un mur est-ouest (M6) légèrement décalé vers le nord par rapport à M4 et formé de blocs de grand appareil en

« choin » et en calcaire de Nîmes qui se prolonge sous l’esca- lier moderne (fig. 2 et 19). Sa largeur est de 0,95 m, et il a été

observé sur une longueur de 2,90 m. Cet ensemble de dalles est-ouest, dont le prolongement a été retrouvé par A. Audin à l’ouest de l’escalier moderne (AUDIN, 1960, p. 18-19), pour- rait avoir constitué, à une époque postérieure (état 2B), le support d’un portique latéral. On pourrait même reconnaître son prolongement à l’ouest dans les dalles retrouvées par A. Audin sous la rue des Macchabées (fig. 18).

Des sarcophages seraient contemporains de ces annexes ou portiques (fig. 2 et 3). Le sarcophage le plus au sud (T4), légèrement trapézoïdal, est connu seulement sur les 2/3 de sa longueur. Le matériel de la couche (u.s.212) sur laquelle repose T4 suppose un terminus post quem des Ve-VIe siècles et son niveau correspond à celui de la couche la plus récente de la nécropole voisine datée par A. Audin de la première moitié du VIesiècle (AUDIN, 1960, p. 19). Sur la partie supérieure des parois de la cuve se trouve une inscription qui témoigne d’après F. Bérard de la réutilisation d’un autel funéraire de la fin du IIe-première moitié du IIIe siècle8. Le deuxième sarco- phage, lui aussi trapézoïdal, avait déjà été repéré par A. Audin et seule sa partie orientale a été à nouveau dégagée. On ne peut affirmer avec certitude qu’il est en place mais son niveau n’est qu’un peu supérieur à celui de T4.

Les spolia de la première moitié du VIIe siècle (état 3)

Les fouilles de juin 2012 n’ont rien apporté de nou- veau sur les travaux de cet état mais nous pouvons rappeler que les parties basses de la crypte, par exemple les arcs des fenêtres, utilisent une forte proportion de briques récupérées de monuments antiques ; on les trouve également en arases dans les descentes d’escaliers. Ce phénomène de remploi déjà signalé pour les bloc de « choin » a été certifié pour les briques par les analyses en thermoluminescence et archéomagnétisme menées par les laboratoire de Bordeaux (P. Guibert dir. et A. Bouvier) et de Rennes (Ph. Lanos dir. et Ph. Dufresne) (REYNAUD et alii, 2012, 235-236) ; il en est d’ailleurs de même à l’église paroissiale de Saint-Romain-en-Gal près de Vienne, aux Ve-VIe siècles (FÉVRIER et alii, 1986, révision J.-F. Reynaud, 2013), comme à Saint-Vital de Ravenne ou dans les églises de Rome de la même époque (CIRELLI, 2011, p. 41-42).

Depuis 2012, nous avons également été poussés à reconsidérer l’emploi de certains matériaux. En effet, nous avons constaté que les moellons cubiques en calcaire tendre incisés de chevrons et de losanges utilisés aux thermes de Cluny à Paris (fig. 20) n’avaient pas un rôle décoratif mais servaient à mieux lier au mur l’épais revêtement en mortier de tuileau. À Saint-Irénée (fig. 21), les moellons en calcaire tendre de Seyssel, plus ou moins allongés, sont également incisés. A. Audin et son adjoint J. Vercoustre, qui les quali- fiaient de « burgondes », les avaient trouvés en grand nombre le long des murs de l’église et dans la tranchée de la rue des Macchabées (A.M., fonds A. Audin, Saint-Irénée). Par com- paraison avec les thermes de Cluny, l’hypothèse de remplois

8. L’inscription a été l’objet d’un estampage réalisé par Gérard Lucas et son étude a été confiée à F. Bérard. La cuve était remplie d’une couche de remblai. Seuls des ossements de pied ont été retrouvés au fond de la cuve, à l’est.

(19)

pour les moellons de Saint-Irénée prend donc de la consis- tance. Le problème n’est pas simple pour autant puisque ce type de matériau est inconnu dans les monuments antiques lyonnais où seuls de gros blocs en calcaire de Seyssel ont été signalés à l’Odéon (SAVAY-GUERRAZ, 2007, p. 196). Des moellons allongés et incisés de même type qu’à Saint-Irénée ne sont donc pas connus pour l’époque antique classique et l’on peut supposer que les gros blocs ont pu également être débités à la scie en appareil allongé et ensuite incisés, surtout aux chaînages d’angle, pour mieux maintenir un enduit intérieur ou extérieur. En tout état de cause, on peut se reposer la question du maintien en activité des carrières de Seyssel (Ain) durant l’Antiquité tardive.

La chapelle funéraire des comtes de Lyon (état 4) À l’est du sondage nord et en fondation sous le mur de la chapelle et du garage voisins, un mur nord-sud puis est- ouest (M5) s’appuie contre le parement intérieur du grand transept. Cette maçonnerie qui se compose d’éléments de

« choin » et de moellons de gneiss est apparue sur une lon- gueur de 3,06 m, et n’est visible que sur quelques centimètres de large sous les murs de la chapelle (fig. 2 et 3).

Ces fondations pourraient être mises en relation avec le chaînage repéré en 2011 au milieu du mur nord de la même chapelle ; ce chaînage ne serait pas, comme nous l’avions pensé, l’angle nord-est du transept mais serait celui d’une chapelle latérale, peut-être la chapelle funéraire des comtes de Lyon mentionnée au Xe siècle (MEYNIS, 1880, p. 52), ou d’un transept réduit à la même époque (voir la figure 34 de l’article de 2012).

Une absidiole méridionale (état 6)

Le décapage et l’analyse du mur sud-est du transept

tout posé des questions, faute de véritables sondages dans le secteur (fig. 22). L’hypothèse d’une absidiole méridio- nale, certes attestée par des plans du XVIIIe siècle, est dif- ficile à prouver sauf à admettre qu’elle n’ait pas comporté de niveau inférieur comme c’est le cas au nord, le mur du transept n’étant pas ouvert pour laisser un passage vers une chapelle souterraine ; l’absidiole qui aurait été agrandie vers l’est au XVIIIe siècle, fut en effet détruite peu de temps après et reconstruite seulement au niveau de l’église supé- rieure9. Le niveau bas ou intermédiaire qui subsiste sous la forme d’une corniche et d’un angle de mur constituerait les vestiges d’une salle qui lui aurait succédé. Une absidiole romane méridionale est donc probable mais elle aurait été différente de celle qui est conservée au nord avec un seul niveau ouvrant sur l’église haute.

E

NCONCLUSION

Malgré des difficultés dues au manque de temps, aux impératifs de circulation et à la déconvenue provoquée par la disparition des structures anciennes sous le parvis de l’église, les sondages de 2012 ont permis d’avancer dans la connais- sance du site et de ses origines. L’hypothèse d’un mausolée primitif situé sous l’église a disparu au profit d’un mausolée construit au nord de l’édifice. L’hypothèse d’une basilique à transept, trois nefs et sept travées comme à Saint-Just et à Saint-Laurent de Choulans a été confirmée (fig. 23). On pourrait alors considérer que la construction de la basi- lique a commencé par l’est (état 2A), avec la petite abside d’A. Audin et un transept étroit et long, d’un type proche de

9. Elle repose sur des poutrelles métalliques installées au-dessus du

Fig. 21. Saint-Irénée. Escalier de la crypte (J.-F. Reynaud).

(20)

272 m N.G

.F.

273 m N.G

.F.

274 m N.G

.F.

275 m N.G

.F.

272 m N.G

.F.

273 m N.G

.F.

274 m N.G

.F.

275 m N.G

.F. UC4 UC5 UC6 UC15 UC16

UC8UC7 UC1UC2

UC3 UC9

UC3 UC13

UC2 UC12 UC11 UC14UC1 UC10

b2b1

a b c d

BriqueTuileUS Unité stratigraphique 1 m0

Bois Bûchage

Prélèvement de mortier CRYPTE ba cd Fig. 22. Mur sud-ouest de la crypte (C. Collomb, Ch. Gaillard).

(21)

Saint-Just 2

Saint-Laurent de Choulans

Saint-Irénée état 2B

0 25 m

Fig. 23. Plans comparés de Saint-Just, Saint-Laurent, Saint-Irénée (M. Drost SAVL, C. Collomb).

(22)

Saint-Just 2 et non de Saint-Laurent-de-Choulans comme nous le pensions à tort ; une salle annexe ou un portique latéral aurait englobé le mur nord du mausolée primitif.

La crypte qui n’apparaît pas dans ce secteur où les murs ne sont pas assez profondément fondés, pourrait avoir été limitée à la partie centrale du transept et à deux ailes de part et d’autre. L’état 2B, qui serait celui de l’église supérieure, comprendrait les murs gouttereaux des nefs, la façade occi- dentale, le renforcement des murs du transept par de gros blocs de « choin » et la construction d’un nouveau portique ; état daté par les analyses de thermoluminescence du der- nier tiers du Ve siècle10. La ressemblance est alors évidente

10. En légende des figures, l’état 2A de 2012 correspondrait en partie au 2bis de 2011, l’état 2B de 2012 correspondrait à l’état 2 de 2011.

avec Saint-Laurent-de-Choulans mais Saint-Irénée lui serait peut-être antérieure car moins homogène dans ses struc- tures et ses matériaux. Pour l’ensemble, la construction a dû occuper la presque totalité de la deuxième moitié du

Ve siècle avant une dédicace par Avit, évêque de Vienne, au début du VIe siècle. Ainsi se trouveraient confirmées les hypothèses émises en 2012, en particulier l’attribution à Saint-Irénée de la dédicace par cet évêque d’une église supérieure : les dimensions des nefs suggèrent bien, comme à Saint-Laurent-de-Choulans, une subdivision en sept tra- vées (le « septenaire » d’Avit) et le transept correspond bien à l’espace transversal qui s’oppose au « septenaire » (AVIT, homilia dicta in dedicatione basilicae superioris). Pour autant, les résultats ne sont pas définitifs et pour avoir une vision plus exhaustive, il faudrait fouiller toute la zone située au nord de l’église où les vestiges affleurent le sol.

Sources

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Documents d’archives

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« Fouilles exécutées en Décembre 1950 autour de l’église St-Irénée ».

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BIBLIOGRAPHIE

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