DIGESTIBILITÉ DES CONSTITUANTS DU RAY-GRASS ANGLAIS S 24 ET DU DACTYLE S 37, PLUS SPÉCIALEMENT
DES CONSTITUANTS GLUCIDIQUES
R.
JARRIGE
D. J. MINSONStation dc Recherches sur l’élevage des Ruminants,
Ceutre raational de Recherche.r
zootechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
The Grassland Research Institute Hurley,
(Grande-Bretagne)
avec la collaboration technique de Marie-Thérèse BEnuroxT et Janine Jurtc
SOMMAIRE
Soixante deux échantillons de ray-grass S 24et de
dactyle
S 37, ainsi que les échantillons de fècescorrespondants,
ont étéanalysés
defaçon
relativementcomplète
afin de comparer ladigestibilité
des différents constituants, des constituants
glucidiques
plusspécialement,
etd’expliquer
les varia-tions du coefficient de
digestibilité
de laplante
entière. L’ensemble des constituants déter- minésreprésente
en moyenne 84 p. ioo de la matière sèche des fourrages et 86 p. 100 de celle des fèces.Les différents constituants
glucidiques, qui
représentent ensemble de 37 as 68 p. 100du fourrage,n’ont pas la même
digestibilité.
Lesglucides
solubles sont entièrement digestibles et lalignine
nel’est
pratiquement
pas, en moyenne tout au moins. Lespolysaccharides
de la membrane ont unedigestibilité
très variable(en
gros de 45 à 95 p. 100) notamment au cours du nrcycle
de croissance.La fraction hémicelluloses est significativement moins
digestible
que la fraction cellulose, de 6 à 9points
engénéral, parce qu’elle
contient lamajeure partie
desxylanes (88
p. 100 enmoyenne) qui
ont été les
polysaccharides
les moinsdigestibles
de la membrane dans les 16 échantillons où ils ont été déterminés.Le coefficient de
digestibilité
despolysaccharides
de la membraneprésente
une liaisonnégative
extrêmement étroite avec la teneur en
lignine qui
semble bien en être le facteurprincipal.
Elle pré-sente également une liaison
négative
étroite avec la teneur elle-même despolysaccharides,
de tellesorte que la teneur en
polysaccharides
membranairesdigestibles (hémicelluloses digestibles
-f- cel- lulose digestible) est relativement peu variable : elles est de l’ordre de 30 p. 100dans laplupart
desplantes
étudiées.La
digestibilité
de laplante dépend
avant tout, et presqueexclusivement,
de ladigestibilité
des
polysaccharides
de la membrane. C’estpourquoi
elle demeure très élevéejusqu’à l’épiaison
et diminue ensuite très
rapidement
au cours dupremier cycle ;
c’est aussi pourquoi, àproportion
de limbes égale, elle est
plus
élevée pour lesplantes
dupremier cycle
que pour les repousses d’une part, pour le ray-grass S 24 que pour ledactyle
S 37, d’autre part.Cependant,
les variations trèsimportantes
de la teneur englucides
solubles(de
1,6 à 21, 5 p.100 )
introduisent certaines modifi- cations annexes de ladigestibilité qui,
d’unefaçon générale,
tendent à accroître les différencespré-
cédentes.
INTRODUCTION
I,a teneur en matière
organique digestible
est leprincipal
facteur de la valeurénergétique
nette desplantes fourragères.
Elle varie dans des limites trèslarges
comme on l’a montré notamment pour la fléole et le trèfle violet
(HOME,
1953;K IVIMAE , ig5g),
la luzerne(D IJKSTRA
etB RAND S MA , 1955 ),
le ray-grassanglais
et ledactyle (M
INSON
,
RAYMOVD et HARRIS,ig6o).
Elledépend
d’abord de lacomposition
mor-phologique
de laplante
caractérisée par laproportion
de limbesfoliaires,
mais elle n’endépend
pas exclusivement.Ainsi,
àproportion
de limbescomparable (fig. i),
les
graminées
du 1ercycle
étudiées par MINSONet al. ont étéplus digestibles
que les repoussescorrespondantes ;
de même le ray-grass S 24 a étésystématiquement plus digestible
que ledactyle
S 37.C’est pour
expliquer
ces différences et d’unefaçon plus générale,
pourinterpréter
les variations de la
digestibilité
de ces deuxplantes,
que nous avonsanalysé
defaçon approfondie
un certain nombred’échantillons
ainsi que les échantillons de fècescorrespondants.
Nous nous sommesplus particulièrement
attachés à déterminer la teneur et ladigestibilité
desprincipaux
constituantsglucidiques qui représentent
de 37 à 68 p. 100 de la matière sèche des
fourrages
étudiés. Elles étaientjusqu’ici
mal connues parce que
plus
de la moitié de ces constituantspassent
dans la fractionindéterminée,
ou extractif nonazoté,
de la méthoded’analyse classique.
Nous
rapportons
ici les résultats détaillés de cette étude dont unpremier
aperçua
déjà
étépublié (J ARRI & E , i 9 6o).
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
ÉchantillonsOn a étudié 30échantillons de ray-grass S 24et 3z échantillons de
dactyle
S 37choisisrespecti-
vement
parmi
les 4r et les 44échantillons dont MirrsoN et al.( 19 6 0 )
ont mesuré ladigestibilité
etpublié
lesprincipales caractéristiques :
conditions de croissance,production,
pourcentage de limbes,teneurs en azote, en cendres et en matière
organique digestible (D).
Ils’agit
là d’un ensemble trè-représentatif
des plantes coupées à différents stades au cours du lercycle ( 32 )
et des repousses pré-levées de
juin
à novembre, àl’âge
de un mois( 1 8)
ou de deux mois(6).
Ces fourrages ont été récoltés à
Hurley
au cours de deux années consécutives : 1958 dont l’étéfut très
pluvieux
et 1959 dont l’été fut, au contraire, très sec. Ils ont été portés à la chambre froide immédiatementaprès
la fauche et leurdigestibilité
a été mesurée sur trois moutons(R AYMOND
et al.,
r 953 ) pendant
despériodes expérimentales
de douzejours.
Des échantillons moyens de four- rages et de fèces ont été préparés pourl’analyse.
Pour
l’interprétation
des résultats, il est nécessaire derappeler
la date du début del’épiaison :
r
3mai 1958 et 9mai 1959pour le ray-grass S 24, r3mai 1958 et 10mai 1959 pour le
dactyle
S 37.Analyse
Les teneurs en cendres et en matières azotées ont été déterminées à
Hurley,
et les autres cons-tituants à
Jouy-en-Josas.
Les constituantsglucidiques
ont étéséparés
et dosés suivant la méthodeproposée et discutée par JARRIGE
( 19 6 1 - 19 6 3 ),
les glucides solubles, les hémicelluloses et la celluloseont été estimés successivement par le
pouvoir
réducteur(SovoGYi, i 95 z)
de l’extrait aqueux del’hy- drolysat
par SO,H, à 5 p. 100et del’hydrolysat
par SO.,11, à 72 p. 100. De lalignite
brute obtenue à l’issue de ces traitements, on a soustrait la teneur en matières azotées(N
X6,z 5 ) qui
a été soitdéterminée directement, soit estimée à
partir
de la teneur en matières azotées du fourrage ou desfèces
(JOURNET
etJARRIGE, 19 6 2 ).
Sur les échantillons de
fourrage
de 1958, on a doséséparément
les sucres extraits par l’alcool à 80 p. 100et les fructosanes extraits ensuite par l’eau à 40°. Cetteséparation
n’a pas étépoursuivie
pour les fourrages de 1959
quand
il s’est avéré que les deuxcatégories
deglucide
solubles étaiententièrement
digestibles,
et que l’estimationglobale
donnait sensiblement les mêmes résultats que la somme des déterminations séparées.On a déterminé les
principaux
sucres deshydrolysats
5 p. 100(hémicelluloses)
et 72 p. 100(cellulose)
de huit échantillons dechaque espèce
ainsi que des échantillons de fècescorrespondants :
quatreplantes prélevées
au cours du iercycle,
deux repoussesâgées
de un mois et deux repoussesâgées
de deux mois.Après séparation chromatographique
surpapier,
on a dosé lexylose,
l’arabinose et la somme glucose plusgalactose
del’hydrolysat
5p. 100, lexylose
et le glucose del’hydrolysat
72 p. 100.
RÉSULTATS
La teneur des différents constituants est
présentée
dans les tableaux i à q, et leurdigestibilité
dans les tableaux 5 à 8.CONSTITUANTS CYTOPLASMIQUES Matières azotées
La
proportion
de limbes a été le facteurprincipal
de la teneur en matièresazotées
(fig. 2 )
et aexpliqué
notamment la diminutionrapide
de celle-ci au coursdu 1er
cycle,
et sonaugmentation
dans les repousses d’automne.Cependant,
à pro-portion
de limbesdonnée,
la teneur en matières azotées aprésenté
des variationsparfois importantes,
associées aux conditionsclimatiques,
au vieillissement(repousses
de deux
mois)
et àl’espèce : ainsi,
elle a étégénéralement plus
élevée pour les repousses dedactyle
que pour celles de ray-grass.I,e coefficient de
digestibilité apparent
des matières azotées a varié dans le mêmesens que la teneur, suivant la loi curvilinéaire
classique.
A teneurégale
il aété,
engénéral,
sensiblementplus
élevé pour le ray-grass que pour ledactyle,
tout au moinspour les
plantes
contenantplus
de 15 p. 100 de matières azotées.Glucides solubles
La teneur en
glucides
solubles dans l’eau(sucres
+fructosanes)
a relativement peu varié au cours du Zercycle
de croissance de chacune des deuxespèces ; cependant
en
ig 5 8
elle a été maximumjuste
avant lafloraison,
et en ig5g elle a été minimum audébut de la croissance. La teneur des repousses a été nettement
plus
faible que celle desplantes
du 1ercycle
et aprésenté
des valeurs minimum enaoût-septembre (tabl.
3 et4 ) ;
elle a étésystématiquement plus
faible en195 8 qu’en
1959. A dateéquivalente,
le ray-grass atoujours
contenuplus
de sucres, defructosanes,
deglucides
solubles
(de
l’ordre de 5points
deplus),
que ledactyle.
Autotal,
la teneur englucides
solubles a varié de
1 ,6
p. 100 à 21,5 p. 100.Les extraits aqueux ou les extraits
alcooliques
des 34 échantillons de fècesexaminés,
ont eu unpouvoir
réducteur extrêmementfaible après hydrolyse, qui
n’est d’ailleurs
peut-être
pas dû à des sucres. Le coefficient dedigestibilité
desglu-
cides solubles a donc été
généralement compris
entre 99 et 100p. 100, de telle sortequ’on
ne l’a pas déterminé sur les autres échantillons etqu’on peut
considérer que lesglucides
solubles sont entièrementdigestibles.
A utves
extvaeti f
sLa teneur en constituants solubles dans
l’eau,
autres que lesglucides,
a diminuéau cours du jer
cycle
decroissance, passant
de 25 p. 100 à moins de z5 p. 100de la matièresèche ;
elle a été de l’ordre de 20p. 100dans lamajeure partie
des repoussesâgées
d’un mois. I,e coefficient dedigestibilité
de cette fraction atoujours
étéplus
élevé que celui de la matière
organique (en
moyenne de8, 3 points),
et a varié dansle même sens que ce
dernier ;
il aprésenté
des valeurscomparables
chez le ray-grass et ledactyle (85
p. 100 en moyenne dans les repoussesmensuelles).
La fraction extraite par le
mélange
alcool-benzène(lipides—pigments...) après
l’extraction aqueuse, a
représenté
de 3 à 9 p. 100 de la matièresèche ;
elle a variégrossièrement
dans le même sens que la teneur en matièresazotées,
et a notammentdiminué au cours du le’
cycle
decroissance ;
elle a été engénéral
un peuplus
élevéechez le
dactyle
que chez le ray-grass. Le coefficient dedigestibilité
de cette fractionmal définie a été le
plus
souventcompris
entre q5 et 7o p. 100 ; il a été sensiblementplus
élevé chez le ray-grass que chez ledactyle,
et aprésenté
des fluctuations assezirrégulières
et pas d’évolution très nette : il a étécependant plus
faible à la fin du jer
cycle
d’unepart,
et dans les repousses d’automne d’autrepart.
CONSTITUANTS DE LA MEMBRANE
Hémiceltuloses et cellulose
Les teneurs en hémicelluloses et en cellulose ont
présenté
des valeurs minimumau début de la
croissance ;
elles ontaugmenté
au cours du iercycle
en mêmetemps
que la
proportion
degaines
et detiges,
maisplus
lentement àpartir
d’une date située environ trois semainesaprès
le début del’épiaison.
Elles ont été moins variables dans les repoussesmensuelles,
mais ont eu tendance à diminuer en automne.I,a teneur en hémicelluloses a varié
approximativement
en sens inverse de laproportion
de limbes(fig. 3 ).
Cette relation a été relativement semblable pour lesplantes
du T ercycle
et pour les repousses, mais sensiblement différente entre les deuxespèces ;
eneffet, lorsque
laproportion
de limbes a été inférieure à 5o p. 100,après l’épiaison,
la teneur en hémicelluloses aaugmenté
defaçon
très limitée chez ledactyle,
et de
façon
accrue chez le ray-grass. Aproportion
de limbeségale,
le ray-grass a contenu moins d’hémicelluloses que ledactyle,
sauf à la fin du lercycle.
La teneuren cellulose a
présenté
avec laproportion
de limbes une liaison moins étroite que la teneur en hémicelluloses(comparer
lesfigures
3 et4 ) ;
àproportion
de limbeségale
elle a été
beaucoup plus
élevée dans les repousses que dans lesplantes
du1 er cycle
d’une
part,
chez ledactyle
que chez le ray-grass d’autrepart.
Les coefficients de
digestibilité
des hémicelluloses et de la cellulose ont varié defaçon
sensiblementparallèle,
dans des limites trèsgrandes :
de 52,5 à go, g p. 100et de46,4
àg6, 7
p. 100respectivement.
I,a cellulose a étépratiquement toujours plus
digestible
que les hémicelluloses(dans
61 cas sur6z),
en moyenne de6, 4 points
pour le ray-grass et de8,6 points
pour ledactyle,
cette différenceayant
eu tendance à diminuer en mêmetemps
que laproportion
de limbes. A date de récolte ou à propor- tion de limbescomparables,
les hémicelluloses et la cellulose du ray-grass ont étésystématiquement plus digestibles
que celles dudactyle :
la différence a été en moyenne de 7,3 et de 5,1points respectivement.
La
digestibilité
de la cellulose est demeuréeapproximativement
constanteet extrêmement élevée au début d’11er
cycle (près
de g5 p. 100 chez le ray-grass et de go p. 100 chez ledactyle), jusqu’à
une date située un peu avantl’épiaison,
tantque la
proportion
de limbes a étésupérieure
à 70p. 100(fig. 5 ) ;
elle a ensuite diminué defaçon grossièrement
linéaire. Ladigestibilité
des hémicelluloses a évolué de la mêmefaçon
que celle de la cellulose au cours du 1°’’cycle,
mais la différence entre les deux aplutôt
diminué avecl’âge
aussi bien chez le ray-grass que chez ledactyle.
La
digestibilité
de la cellulose et des hémicelluloses des repoussesâgées
d’un mois a étégénéralement
élevée(de
82à gi p. 100pour la cellulose du ray-grass et de 7g à 86 p. 100pour celle du
dactyle) ;
elle a varié presqueindépendamment
de laproportion
delimbes,
tnais a ététoujours plus
élevée en ig5gqu’en 195 8,
dejuin
à août.A
proportion
de limbeségale,
les hémicelluloses et la cellulose ont été moinsdigestibles
dans les repousses que dans lesplantes
du 1 ercycle (fig.
5 et6),
sauf pour trois repousses dejuin
surquatre.
La différence a étéparticulièrement importante
pour les repousses
de juillet
et deseptembre 195 8, âgées
de deux mois.Polysacchavi c l
es séparés
Les teneurs en
xylanes,
arabanes et hexosaneshydrolysables (glucosane
f-galac-
tane)
constituant la fractionhémicelluloses,
et enxylanes
résiduels et englucosane
(cellulose vraie)
constituant la fractioncellulose,
ont été déterminées sur huit échan- tillons de chacune des deuxespèces (tabl.
9 etio).
Les teneurs en arabanes et en hexosanes
hydrolysables
ont été faibles et relative- ment peu variables :respectivement
3,05 p. 100 ± 0,41 et 4,12 p. 100 +0 ,63
chezle ray-grass, et 2,79 p. 100 ±
0,48
et 4,45 p. 100 ± r,25 chez ledactyle.
Lesxylanes
ont été des constituants
beaucoup plus importants
et variables(en
gros de 8 à 16 p. 100 de la matière
sèche) ;
en moyenne88,5
p. 100 ont été recouvrés dans la fraction hémicelluloses dont ils ontreprésenté
de 50-55 p. 100 au stade feuillu à60-70
p. 100après épiaison.
La teneur en
xylanes
a varié en sens inverse de laproportion
de limbes et, faitintéressant,
elle a étégénéralement plus
élevée chez le ray-grass que chez ledactyle.
Leglucosane,
ou cellulosevraie,
areprésenté
en moyenne g4,5 p. 100 de la fractioncellulose,
et a donc varié comme cette dernière.Ces divers
polysaccharides
ont eu unedigestibilité
nettement différente : en moyenne pour les 16échantillons, 6 7 ,8
p. 100 pour lesxylanes
deshémicelluloses,
74, 1
p. 100pour les
xylanes résiduels, 7 8,6
p. 100pour les hexosaneshydrolysables,
79 ,
7 p. 100 pour les arabanes et
So, 3
p. 100pour la cellulose vraie. Lesxylanes
deshémicelluloses ont été
significativement
moinsdigestibles (P
<o,oi)
que tous les autrespolysaccharides ;
demême,
lesxylanes
résiduels onttoujours
été moinsdigestibles
que la cellulosevraie,
et l’ensemble despentosanes
moinsdigestibles
que l’ensemble des hexosanes. Au cours du jer
cycle,
ladigestibilité
de tous lespoly-
saccharides a diminué chez les deux
espèces,
mais defaçon beaucoup plus importante
pour la cellulose vraie et les
xylanes
que pour les hexosaneshydrolysables
et lesarabanes.
Au stade de
développement équivalent,
lesxylanes
et les arabanes du ray- grass ont étéplus digestibles
que ceux dudactyle (P
<0 , 05 )
mais cela a étéplutôt
l’inverse pour les hexosanes
hydrolysables (différence
nonsignificative).
Lignine
La teneur en
lignine corrigée
aprésenté
des valeurs minimum au d!but du pre- miercycle,
de l’ordre de 2 à 2,5p. 100chez le ray-grass S 24et de 3 à 3,5 p. 100chez ledactyle
S 37. Elle aaugmenté
defaçon
relativementrapide
àpartir
del’épiaison
et
plus
lentement àpartir
d’une datequi
doitcorrespondre approximativement
audébut de la
floraison ;
à la fin du Tercycle
elle a été de l’ordre de 6 à6,5
p. 100chez le ray-grass et de 7 à 8 p. 100chez ledactyle.
La teneur enlignine
des repousses men-suelles a été
beaucoup
moins variable que celle desplantes
du rercycle ;
elle a eu tendance à diminuer avec l’avancement de la saison devégétation
chez le ray-grass mais non chez ledactyle.
La teneur des repoussesâgées
de deux mois a été nettementplus
élevée que celle des repoussesmensuelles,
la différence s’amenuisant en automne.A
composition morphologique comparable
les repousses ont contenuplus
delignine
que lesplantes
du jercycle ;
à la même date deprélèvement,
ledactyle
S 37en a contenu
plus
que le ray-grass S 24: la différence entre ces deuxespèces
a été enmoyenne de 1,1
point (pour
30prélèvements),
mais elle a eu tendance à diminuer à la fin du Tercycle.
Le coefficient de
digestibilité
de lalignine corrigée
a étégénéralement compris
entre - 15 et + 15 p. 100; il a été en moyenne de o,3p. 100et de 0,2 p. 100respec- tivement pour l’ensemble des échantillons de ray-grass S 24 et de
dactyle
S 37. Il n’a pasprésenté
avecl’âge
au cours du le,cycle
ni avec la saison dans le cas desrepousses,
de variationssystématiques
communes aux deuxespèces
et aux deuxannées étudiées. Chez le
dactyle cependant,
il a suivi au cours du jercycle
decroissance,
une évolution « en cloche » avec des valeursnégatives
au début ducycle,
franchement
positives
aux environs del’épiaison
etplus
faibles à la fin ducycle.
Par
ailleurs,
il a varié en sens inverse de la teneur enlignine
dans le cas des repousses, chez le ray-grassplus particulièrement.
Le coefficient de
digestibilité
de lalignine corrigée
a étésystématiquement plus
faible que celui de la
lignine brute,
dont les valeurs moyennes ont étérespectivement
de r3,9p. 100 et de II,9 p. 100 pour le ray-grass et pour le
dactyle,
etqui
n’aprésenté
que deux valeurs
négatives
pour les 62 échantillons.Lignocellulose et
cellulose brute WEENDELes teneurs en
lignocellulose
et en cellulose bruteW EENDE ,
ont toutes deux varié comme la somme cellulose -f-lignine
aveclaquelle
elles ontprésenté
une liaisonlinéaire extrêmement
étroite,
très semblable pour le ray-grass et ledactyle (tabl. m)
Le coefficient de
régression
a étéplus
faible pour lalignocellulose
que pour la cellulosebrute,
parce que les matières azotées de lalignocellulose (exprimées
en p. 100du
fourrage)
diminuentquand
la teneur en azote dufourrage diminue,
et par suitequand
la teneur en cellulose etlignine augmente.
Lalignocellulose
et la cellulose brute WEENDEsont deux critères très satisfaisants de la somme cellulose +lignine corrigée ;
lalignocellulose
est un meilleur critère que la cellulose brute pour lesplantes
du 1er
cycle,
surtoutaprès l’épiaison,
mais elle est moins satisfaisante pour lesplantes
riches en matières azotées comme les repousses feuillues.
Les coefficients de
digestibilité
de lalignocellulose
et de la cellulose brute WEENDE ont varié dans des limites trèsgrandes (de 3 6, 1
à8 3 ,6
p. ioo et de 47,4 à 90,7 p. 100respectivement),
dans le même sens que celui de la cellulose. Ils ontprésenté
avec cedernier une liaison très étroite
(tabl. 12 ) ;
les coefficients derégression
ont étéplus
élevés pour la
lignocellulose
que pour la cellulose brute au 1ercycle,
maisplus
faiblesdans le cas des repousses.
Fvaction indéterminée
La fraction indéterminée a été obtenue en
soustrayant
de la teneur en matièresèche la somme de tous les constituants déterminés : cendres + matières azotées +
glucides
solubles -E- extrait audégraissage
+ hémicelluloses + cellulose -f-lignine corrigée.
Elle a été relativement peu variable et a
présenté
des valeurs moyennes de14 ,8
et
1 6, 7
p. ioorespectivement,
pour lesplantes
du iercycle
et pour les repousses du ray-grass, et de T 5,g et1 6, 4
p. 100 pour lesplantes correspondantes
dedactyle.
Ladigestibilité
de cette fraction indéterminée a variégrossièrement
dans le même sensque celle de la matière
organique,
et a été en moyenne du même ordre.QUANTITÉS
DIGESTIBLES ET INDIGESTIBI,ES DE CHAQUE CONSTITUANTPour
interpréter
les variations de la teneur et de lacomposition
de la matièreorganique digestible
et de la matièreorganique indigestible (ballast),
nous avonscalculé les teneurs
digestibles
etindigestibles
dechaque
constituant enpourcentage
de la matière sèche du
fourrage (exemple : quantité
de cellulosedigestible
= teneuren cellulose X coefficient de
digestibilité
de cettecellulose).
Lesfigures
7et 8présen-
tent les résultats obtenus pour la matière
organique,
les matières azotées et la sommehémicelluloses +
cellulose ;
elles ne montrent pas lesglucides
solublespuisqu’ils
sontentièrement
digestibles,
ni lalignine puisqu’on peut
la considérerpratiquement
commeentièrement
indigestible.
Constituants
cytoplasmiques
La teneur en matières azotées
apparemment
nondigestibles
a été presque constante, comme onpouvait s’y
attendred’ailleurs ;
elle a été en moyenne de 4,52 p. 100 + 0,34 pour l’ensemble des ray-grass et de 5,02p. 100 ±0 ,68
pour l’en- semble desdactyles,
la différence entre ces deuxespèces
étantsignificative.
Ellea eu
cependant
tendance à varier dans le même sens que la teneur en matières azotées mais defaçon
très limitée. La teneur en matières azotéesdigestibles peut
doncêtre estimée de
façon
très satisfaisante ensoustrayant
de la teneur en matières azotées les constantesprécédentes.
La teneur en constituants «
lipidiques » (extrait
audégraissage) apparemment
digestibles,
a diminuéplus
ou moinsrégulièrement
au cours du Tercycle
decroissance,
passant
deplus
de 5 p. 100 à moins de 2 p. 100 ; elle a fluctué dans les repousses et a étégénéralement comprise
entre 2,5 et 4 p. 100. La teneur en constituants«
lipidiques » apparemment
nondigestibles
a varié dans le même sens que la. teneurtotale,
et a été relativementplus
élevée dans les repousses d’automne que dans lesplantes
du lercycle.
Constituants membranaires
Exception
faite d’une valeur faible pour lepremier
échantillonprélevé
en195 8 (plantes
exclusivementfeuillues),
les teneurs en hémicellulosesdigestibles
et encellulose
digestible
ont étéapproximativement
constantespendant
lamajeure partie
du Tercycle
de croissance : elles ontprésenté respectivement
des valeursde l’ordre de 13-14 p. 100 et 16-18 p. 100, aussi bien pour le ray-grass que pour le
dactyle
d’unepart,
en ig5gqu’en 195 8
d’autrepart.
Il y a donc eupendant
cettepériode
unecompensation
presquerigoureuse
entrel’augmentation
de la teneur duconstituant et la diminution de son coefficient de
digestibilité ;
en d’autres termestout s’est
passé
comme si l’accroissement des teneurs en hémicelluloses et cellulose était entièrementindigestible (fig. 7 ).
A
partir
du débutjuin (début
de lafloraison), lorsque
laproportion
de limbesest devenue inférieure à 20-25 p. 100, les teneurs en hémicelluloses
digestibles
et encellulose
digestible
ont eucependant
tendance àdiminuer,
parce que les teneurs des constituantsaugmentaient
peu alors que leurdigestibilité
diminuaitrapidement.
Corrélativement,
les teneurs en hémicelluloses et en cellulose nondigestibles
augmen- taientplus rapidement qu’auparavant.
’
A
proportion
de limbeségale,
les repousses ont contenupratiquement
lamême
proportion
d’hémicellulosesdigestibles
mais uneproportion
de cellulosedigestible
sensiblementplus
élevée que lesplantes
du zeTcycle,
parcequ’elles
conte-naient
plus
de cellulose totale. Demême,
àâge comparable,
les repousses de ray-grass ont eu des teneurs
légèrement plus
élevées en hémicellulosesdigestibles (P
<0 , 01 )
et en cellulosedigestible (différence
nonsignificative)
que les repousses dedactyle,
alorsqu’il n’y
avait pas de différence entre les deuxespèces,
à cetégard,
pour les
plantes
du 1ercycle.
On
peut
direcependant,
que lamajeure partie
desplantes
de ray-grass et dedactyle
étudiées ont contenu de l’ordre de 30 p. 100 de constituants membranairesdigestibles,
àl’exception
desplantes
exclusivement feuillues du tout début duI
er
cycle
et des repoussesd’octobre-novembre,
ainsi que desplantes
àpartir
de lapleine
floraison. Les teneurs en
polysaccharides digestibles
ont étéégalement
moins varia-bles que les teneurs
brutes,
notamment au cours du 1ercycle
decroissance,
mais ontprésenté
certaines différencessystématiques
entre les deuxespèces :
le ray-grassa contenu
plus
dexylanes digestibles
que ledactyle ( 7 , I
p. 100au lieu de6,5
p.100 ), plus
d’arabanesdigestibles
mais moins d’hexosaneshydrolysables digestibles.
COMPOSITION DE LA MATIÈRE ORGANIQUE DIGESTIBLE
Les variations
précédentes
desquantités digestibles
des différentsconstituants,
n’ont pas seulement déterminé des variations de la teneur de la
plante
en matièreorganique digestible ;
elles ontégalement
entraîné des variationsimportantes
de lacomposition
de cette dernièrequ’illustrent
lesfigures
9 et 10.Au cours du 1er
cycle
decroissance,
laproportion
des matières azotéesdiges-
tibles dans la matière
organique digestible
a diminuérapidement,
alors que celle des hémicellulose et de la cellulosedigestible augmentait.
Apartir
del’épiaison,
cesdeux fractions ont
représenté approximativement
45 p. 100 de la matièreorganique
digestible
du ray-grass et 50-55 p. 100 de celle dudactyle.
Laproportion
desglu-
cides solubles a eu tendance à
augmenter
defaçon plus
ou moinsirrégulière,
et laproportion
de l’indéterminédigestible
a diminué.Ce sont les matières azotées
digestibles
et lesglucides
solublesqui
ont été lesconstituants les
plus
variables de la matièreorganique digestible
des repousses(fig. 10 ).
Laproportion
de matières azotéesdigestibles
aaugmenté
defaçon plus
ou moinsrégulière
avec l’avancement de la saison devégétation ;
celle desglu-
cides solubles a été minimum en
août-septembre
etbeaucoup plus
élevée en 1959qu’en 195 8. Quant
à laproportion
despolysaccharides
membranairesdigestibles,
ellea été
beaucoup
moins variablequ’au
iercycle ;
elle a étégénéralement comprise
entre4
o et 45p. 100 et sensiblement
plus
faible en 1059qu’en 195 8.
A stade de
végétation comparable,
la matièreorganique digestible
du ray-grassa contenu
beaucoup plus
deglucides
solubles que celle dudactyle,
mais moins demembranes
digestibles
et de matières azotéesdigestibles.
Autotal,
lesglucides
solubles ont été les constituants les
plus
variables de la matièreorganique digestible
dont ils ont
représenté
de moins de 3 p. 100 àplus
de 30 p. 100.MATIÈRE ORGANIQUE INDIGESTIBI,E
La teneur en matière
organique indigestible,
ouballast,
aprésenté
des varia-tions
plus importantes
en valeur absolue et en valeurrelative,
que la teneur enmatière
organique digestible ;
eneffet,
la teneur en matièreorganique
varie en sensinverse de la
digestibilité,
donc dans le même sens quel’indigestibilité,
surtout aucours du Ter
cycle
de croissance.I,a teneur en ballast du
fourrage dépend
avant tout de la teneur enlignine
etpolysaccharides
membranaires nondigestibles ;
eneffet,
les matières azotées apparem- ment nondigestibles
demeurentpratiquement
constantes(fig.
7 et8)
et les« matières grasses » non
digestibles
ont tendance à diminuerquand
le ballast aug-mente. Le ballast contient
également
la fraction nondigestible
des constituantsnon déterminés
qui augmente
en mêmetemps
quel’indigestible
membranaire.La teneur en ballast a
présenté
des relations extrêmement étroites avec les teneurs enlignine,
en hémicelluloses nondigestibles,
en cellulose nondigestible
en
lignocellulose
nondigestible
et en cellulose brute nondigestible (tabl. 13 ).,
La
lignine
estsystématiquement
le moins bon de ces critères duballast ;
laligno-
cellulose non
digestible
estgénéralement
le meilleur etpermet
d’estimer le ballastavec une erreur très
faible,
mêmelorsqu’on
considère l’ensemble des échantillons.DISCUSSION
Variations de la
digestibilité
de la matièreorganique
Les résultats
précédents
nouspermettent
maintenantd’expliquer
les variations de la teneur en matièreorganique digestible (D)
en relation avec le stade de crois- sance, la saison etl’espèce.
Des deuxcomposantes
deD,
la teneuren matière orga- nique
est la moins variable mais elleprésente,
tout demême,
certaines différencesnon