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DORMIR CENT ANS. FICHE D ACCOMPAGNEMENT CULTUREL ET PÉDAGOGIQUE Emilie Jouanel, janv Saison Collèges au théâtre

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Saison

2020 — 2021 Collèges au théâtre

www.sn-albi.fr

Scène Nationale d’Albi

1-1087934, 1-1087935, 1-1087936, 2-108793, 3-1087938. © DR

FICHE

D’ACCOMPAGNEMENT CULTUREL

ET PÉDAGOGIQUE

Emilie Jouanel, janv 2021

DORMIR

CENT ANS

(2)

Durée : 1h

Texte et mise en scène (avec et pour les comédiens) Pauline Bureau

Le texte Dormir cent ans est publié aux Editions Actes Sud-Papiers.

Le spectacle a reçu les prix public et professionnel de Momix 2016, Festival International pour la jeunesse et le Molière 2017 du spectacle

jeune public.

Dramaturgie Benoîte Bureau

Scénographie et réalisation visuelle Yves Kuperberg assisté de Alex Forge Musique et son

Vincent Hulot

Costumes et accessoires Alice Touvet

Lumières Bruno Brinas

Collaboration artistique Cécile Zanibelli

Régie générale et régie son Sébastien Villeroy

Régie vidéo Justin Artigues

« Théo : Ça veut dire quoi être un homme ? Éric : Être un homme ? C’est savoir qui on

est, ce qu’on veut

faire dans la vie et ce qu’on mange ce soir.

Par ex. La Grenouille : Tu veux pas devenir un homme ? »

— Pauline Bureau

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Un questionnement sur la construction de l’identité

La compagnie La Part des Anges prolonge ici le questionnement déjà présent dans ses deux précédents spectacles :

Modèles (2011)

Création collective qui interroge sur la construction intime de l’identité féminine, Modèles est le portrait d’une gé- nération qui témoigne avec ses propres mots et ceux de Despentes, de Cat Power, de Duras, de Bourdieu... pour raconter les blessures, les bouleversements du corps, les expériences de femmes.

Sans moralisme, ni victimisation, Modèles, à la fois drôle, émouvant et dérangeant mêle musique, chanson, théâtre et vidéo.

« Nous sommes sept à avoir écrit ce spectacle. Nous avons parlé des petites filles que nous étions, des femmes que nous sommes devenues. De tout ce qui aurait dû être réglé et qui ne l’était pas. De nos familles et de la transmission.

De notre place. Du sang, des dessins animés et du porno.

De notre douceur et de notre sauvagerie. Et nous avons écrit. Avec nos mots. Nous ne chuchotons pas. Nous ne crions pas. Nous racontons. »

Pauline Bureau.

Sirènes (2014)

1966, Annie attend en vain son mari, parti pour de bon en les laissant, elle et sa fille Hélène encore enfant.

1983, Hélène, jeune diplômée et enceinte d’une petite Aurore, apprend la mort de son père qu’elle ne voyait plus.

2013, Aurore a grandi, sa carrière de chanteuse est brus- quement mise en péril par une extinction de voix fulgurante, elle consulte un psychanalyste et se résout à parler pour retrouver le désir de chanter.

Pendant ce temps, Max mène une vie de loup solitaire à Shanghai, dans la chambre d’hôtel qu’il habite depuis trois ans et où n’entrent que des prostituées qu’il commande par téléphone.

Un arbre généalogique aux ramifications complexes, où quatre aventures humaines se déploient sur deux continents entre fantômes et coups de foudre.

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Le thème de

l’adolescence au centre du spectacle

« Je sais que quelque chose a changé.

Mais je n’arrive pas à savoir quoi.

Je me suis prise en photo 22 fois cette semaine.

12 fois habillée,

5 fois en chemise de nuit, 4 fois en culotte et 1 fois nue. »

Adolescence. Phase de croissance et de développement assurant la transition entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence est assimilée dans les anciennes sociétés tra- ditionnelles aux changements physiques de la puberté et aux rites qui l’accompagnent pour permettre à l’enfant de passer dans le monde des adultes.

Dans les sociétés contemporaines dévelop- pées, l’adolescence est envisagée selon une perspective plus longue qui englobe non seulement la maturation physique mais aussi les aspects psychologiques, sociaux et édu- catifs de cette évolution. Dans ces sociétés, le terme adolescence réfère en général à la période située entre douze et vingt ans (source : www.universalis.fr)

Dans sa mise en scène, Pauline Bureau veut raconter le début de l’adolescence chez les garçons comme chez les filles, montrer en quoi cette période de la vie peut s’avérer être déterminante dans le futur.

Elle aborde ici un thème qui lui tient à cœur : la construction de l’identité à l’adolescence. Période critique, tant elle est remplie de changements physiques et psychiques.

Celle-ci est un moment de grands chamboulements, de grandes interrogations. L’adolescent est en quête de son identité propre (qui suis‐je ?) impliquée par une adaptation nécessaire à un nouveau corps (puberté).

Cette question de l’identité personnelle se trouve au premier plan.

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Note d’intention

10 ans. 11 ans. 12 ans. Grandir et attendre.

Attendre, attendre, attendre que la vie commence.

J’ai envie de raconter le début de l’adolescence. Pour les filles et pour les garçons. Le corps qui change. La honte.

L’arrivée du désir. Le moment où on ne se reconnaît plus dans le miroir. La difficulté à entrer en contact avec les autres. La prise de conscience de la solitude.

L’enfermement. Le besoin, l’envie de ne rien faire.

J’ai l’impression que pour moi, beaucoup de choses se sont décidées pendant ces années où je ne faisais rien. Sans chercher à tout prix à remplir ce vide. Ce temps perdu, que j’acceptais de perdre, que je ne savais pas encore remplir par mille occupations. Enfermée dans ma chambre, les yeux fixant le plafond, j’étais vide et remplie de plein de pos- sibles.

Aurore a 13 ans. Elle dit : « J’ai peur à chaque minute. Qu’il m’arrive quelque chose. Qu’il ne m’arrive rien. Que l’on m’aime. Que l’on ne m’aime pas. Que l’on ne m’aime plus. » Elle s’endort et elle rêve. Elle voudrait se réveiller mais elle n’y arrive pas. Elle s’enfonce profondément dans la nuit. Elle se tourne, elle se retourne. Elle rêve d’un garçon. À moins que ce ne soit le garçon qui rêve d’Aurore. Depuis le début de l’histoire.

⎯ Pauline Bureau

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L’écriture de plateau

« Comme la pièce n’est pas écrite, il y a un certain suspens, on se demande toujours si on va réussir à raconter l’histoire.

Dans ce spectacle, c’est plus un énorme travail technique.

C’est à la fois stressant et excitant.

Quand une pièce est écrite, c’est différent, il faut arriver à la jouer, à la mettre en scène, à faire les décors. Quand il faut construire la pièce, on intègre beaucoup de nous à chaque fois que l’on propose quelque chose, donc on y est forcé- ment très attaché. »

⎯ Marie Nicolle (comédienne).

Cette pièce est une création collective. Pauline Bureau ne fournit pas aux acteurs un texte préétabli : elle écrit avec les acteurs, mais aussi avec le reste de l’équipe (Vincent Hulot, son ; Alice Touvet, costumes ; Bruno Brinas, lumières ; Yves Kuperberg, scénographie et réalisation visuel ; Alex Forges, effets visuels).

« [Le travail de Pauline Bureau] relève bien d’une écriture de plateau : le texte de la pièce est le résultat des lectures et de la réflexion menées en amont avec les comédiens et toute l’équipe ; les répétitions ont été l’occasion de tester des situations de jeu, des costumes et des acces- soires, de s’interroger sur l’ordre des scènes, de travailler les passages musicaux, de délimiter, à l’aide des lumières et des décors, des espaces sur la scène pour parvenir au ré- sultat final. Le texte a pris une forme définitive au cours des répétitions et l’ensemble fait appel à toute une palette de moyens : des musiques, jouées en direct ; des chansons ; des voix off ; des images fixes projetées ; de la vidéo.

De fait, à la lumière des répétitions, on peut comparer le travail de Pauline Bureau à celui d’un cinéaste effectuant le montage des différents plans de son film : en témoigne le nombre important de scènes, parfois réduites à un court passage significatif, ce qui donne à l’ensemble un rythme particulier ; de même, les flashbacks et les allers-retours entre lieux et époques font fortement penser à des pro- cédés cinématographiques. [...] La mise en scène est au service d’une émotion, mais l’intrigue est identifiable. » (extrait de L’Ecriture de plateau, Pièces (dé)montées, SCEREN janvier 2014, éditions Canopé).

L’espace scénique, la scénographie

[IMAGE_6]

Sur scène, l’espace est un dispositif en mouvement. Les écrans diffusent des images et des extraits vidéo qui se répondent, qui répondent au texte et aux comédiens.

Les décors et la lumière permettent de faire coexister sur le plateau les différents lieux et temps : la ville, les lieux de vie des adolescents, le collège, les rêves.

La lumière assure le découpage de ces lieux en fonction de l’action. Le décor est dépouillé pour le temps réel et com- plexe pour le temps de rêve.

L’attention est guidée par le jeu d’éclairages. Le noir assure les transitions et favorise le déplacement discret des élé- ments du décor.

Les scènes musicales sont jouées en direct et placent le spectateur face à une émotion sensible. Une scène dansée montre l’acceptation de ce corps nouveau et de celui de l’autre.

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Documents annexes

Textes

La Belle au bois dormant de Charles Perrault

http://onl.inrp.fr/ONL/travauxthematiques/livresdejeunesse/

ouvrages/ouvrages_proposes/john-chatterton/belle-bois- dormant-perrault

Extrait du début de la pièce

FIN D’APRÈS MIDI. CHEZ AURORE.

Aurore rentre de l’école, son cartable sur le dos. Elle compte ses pas.

AURORE

97,98,99,100,101.

Elle pose son cartable et s’installe au piano. Elle joue.

Ailleurs dans la ville, Théo fait du skate. Aurore arrête de jouer.

AURORE

Je déteste le silence. Ça me fait peur. Je m’entends penser.

Il y a 88 touches sur un piano. Pour jouer ce morceau, j’en touche 19. Ça fait 69 touches que je ne touche pas. Sauf que pour jouer le mi bémol, j’ai du mal à ne pas toucher le ré. Ça fait plutôt 68.

Elle recommence à jouer.

Ailleurs dans la ville, Théo continue son chemin en skate.

Derrière lui, une grenouille en queue de pie.

APPARTEMENT DE THÉO

Théo et la Grenouille rentrent à la maison.

THÉO Papa

Personne ne répond.

Ils s’assoient tous les deux sur le canapé pour lire.

Sur la couverture de leurs BD, on reconnaît le visage de l’homme grenouille qui accompagne Théo.

THÉO

(montrant une image de la BD) J’aime bien quand tu fais ça.

LA GRENOUILLE Moi aussi

Le père de Théo rentre à la maison. Il enlève son blouson et pose son casque de moto.

LE PÈRE DE THÉO

Théo, je suis rentré. J’ai acheté une pizza pour ce soir. ça te va?

Théo ne répond pas. Son père s’approche du canapé avec deux assiettes. »

Fiche du spectacle au théâtre Paris-Vilette

Podcast

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-che- mins-de-la-connaissance/emerveillez-vous-44-psychana- lyse-des-contes-de

Bibliographie

Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, traduction de Théo Carlier, Robert Laffont 1976, réédition Pocket, 1999.

Bruno Tackels, Les Écritures de plateau, un état des lieux, Les Solitaires Intempestifs, 2015.

• Pièce (dé)montée : Sirènes, Sébastien Uettwiller, Réseau Canopé (téléchargeable sur : https://www.reseau-canope.fr/

notice/piece-demontee-sirenes.html)

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Extrait de presse

« La dernière création de Pauline Bureau retrace ce pas- sage entre l’enfance et l’âge des possibles. Elle convoque aussi bien la réalité quotidienne des deux adolescents que le fantastique des contes. Dans une alternance de scènes courtes et toujours très justes, la pièce est une explosion visuelle, un décor d’images vidéo travaillées avec finesse, une composition musicale en parfaite harmonie et des comédiens qui endossent à merveille leurs personnages. » (Télérama -‐Françoise Sabatier More)

« Avec une intelligence fine, Pauline Bureau mélange réa- lisme et onirisme. On reconnaît les interrogations que nous avons tous eues – dans quel sens faut-il tourner la langue quand on embrasse ? – et le rapport aux autres, comme les parents qui « agacent quand ils sont là, mais manquent quand ils ne sont pas là. » Mais le monde réel, en tout cas celui des adultes, est fissuré. D’autres choses s’y glissent, des créatures qui peuvent aussi bien prendre la forme d’une obsession pour les chiffres que d’un héros vert et rebelle, le roi grenouille. Et puis bien sûr, il y a les rêves qui peuplent le sommeil d’Aurore et Théo. Grâce à des projections vidéo habiles, Dormir cent ans navigue avec fluidité des apparte- ments où vivent les protagonistes à de superbes paysages dessinés pour les séquences de rêve. Le travail visuel réali- sé par Yves Kuperberg et Alex Forge est à saluer pour son élégance et sa créativité – on aimerait voir la vidéo plus sou- vent utilisée avec autant d’à-propos au théâtre. La mise en scène, précise et très travaillée, permet d’allier les différents supports et le jeu des comédiens sans jamais rien perdre de la cohérence d’ensemble. Dormir cent ans a été écrit pour et avec les acteurs qui l’interprètent. Leur investissement est évident et l’on ne peut qu’admirer les compositions de Géraldine Martineau et Marie Nicolle qui jouent respective- ment Aurore et Théo, retranscrivant avec justesse l’énergie et la façon d’être de cet âge en transition. »

(Rhinocéros.fr - Delphine Kilhoffer)

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Références

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