MUSÉE DE LODÈVE | MÉMOIRES DE PIERRES
LE GUIDE DE VISITE DU PARCOURS Paul Dardé
Le parcours présente la vie et l’œuvre de Paul Dardé, sculpteur local (1888-1963).
La collection est constituée majoritairement d’un fonds d’atelier : ce sont toutes les œuvres restant dans l’atelier du sculpteur à sa mort, léguées à Lodève par Alice Dardé, la femme de l’artiste. Les œuvres sont présentées dans des salles aux murs épurés, sur de grands établis de chêne massif. Les textes et citations de l’artiste apparaissent sur des plaques d’acier. Ces matériaux bruts vous plongent dans l’ambiance d’un atelier d’artiste. Certaines œuvres sont exposées sans mises à distance (ni vitrine, ni barrière) afin de permettre une plus grande proximité avec le visiteur.
Afin de présenter Paul Dardé au mieux, chaque salle répond à une question : -La première salle répond à la question QUI
-La seconde salle, à la question COMMENT : quelles sont les techniques utilisées par l’artiste ?
-La troisième salle, à la question QUOI : quels sont ses thèmes de prédilection ? -La quatrième salle montre les ensembles et projets de l’artiste (c’est la conclusion du parcours sculpture)
-La cinquième salle présente des dessins de Dardé
Trois niveaux d’approfondissements sont proposés dans chaque salle :
- Un premier niveau de lecture propose des textes généraux, permettant aux visiteurs de comprendre pourquoi les œuvres sont regroupées ensemble
- Un deuxième niveau propose de courts cartels développés qui offrent un complément d’information
- Un troisième niveau (des tiroirs sous les meubles) permet d’approfondir ses connaissances
salle du passage – le faune
sculpture monumentale / avatar du musée
Cette œuvre accueille le visiteur qui entre dans le musée, mais elle marque aussi le début du parcours dédié à Paul Dardé. Elle résume quelques-uns des aspects de l’œuvre de l’artiste : monumentalité (presque 5 mètres de haut et 14 tonnes), attrait pour la littérature (personnage mythologique), taille directe de la pierre.
C’est avec cette œuvre que Paul Dardé présente pour la première fois son travail au public, au salon de 1920. C’est aussi grâce à elle qu’il remporte le prix national des arts, prix aujourd’hui disparu, qui récompense l’artiste le plus remarquable de l’année, toute disciplines confondues.
Salle 1 – bonjour monsieur Paul !
L’homme / sa vie / ses œuvres de jeunesse
Dans les vitrines, ce sont les œuvres de ses débuts.
Dans sa jeunesse Paul Dardé est marqué par les paysages de sa région natale mais aussi par ses lectures. La littérature et la nature seront les deux guides de son œuvre.
La sculpture s’impose à lui, très jeune : il débute en autodidacte avant de se former à l’école des Beaux-arts régionale puis nationale et en Italie.
Salle 2 – les techniques
Paul Dardé, un maître de la taille directe
De son vivant, Paul Dardé est reconnu comme un maître de la taille directe : la sculpture directe de la pierre. C’est sa technique de prédilection, même s’il utilise aussi le modelage ou le moulage.
Toutes ces techniques sont incarnées par des sculptures placées sur l’établi à gauche de la salle (une fonte, deux tailles directes, deux moulages, un modelage), et sont détaillées dans des textes à l‘intérieur des tiroirs.
À l’époque de Paul Dardé, la taille directe est une technique peu employée, les sculpteurs, comme Auguste Rodin, préférant modeler le plâtre ou l’argile avant de confier l’exécution d’une copie en pierre à une tierce personne.
Dans les vitrines à droite de la salle on observe une multitude de petites sculptures, parfois entières, parfois fragmentaires. Ce type de sculptures constitue l’essentiel de la collection du musée. Malgré leur aspect inachevé, elles sont capitales pour comprendre le travail de Paul Dardé car elles permettent de reconstituer sa façon de sculpter, la
« fabrique de l’œuvre ».
Paul Dardé mûrit longuement ses œuvres : il dessine, il modèle, il corrige ses ébauches et finalement, il taille son œuvre dans la pierre.
Salle 3 – les thèmes de prédilection
« enfermer une âme dans la pierre »
Paul Dardé avait une passion pour les portraits. Cette salle présente une galerie de portraits ou plutôt de « gueules », tant ces représentations sont puissantes.
Personnages réels ou fictifs, chaque sculpture vise à incarner la personnalité, l’histoire de l’individu représenté.
Macbeth et Lady Macbeth, des personnages d’une tragédie de Shakespeare, côtoient l’écrivain Tolstoï, le compositeur Beethoven, le scientifique René Quinton ou encore les guerriers des croisades.
Salle 4 – les grands projets
les thématiques transversales
Les artistes vivent de commandes privées ou publiques. Paul Dardé a exécuté nombre de grands projets sculptés, souvent monumentaux, s’attachant toujours à faire dialoguer ses œuvres avec leur milieu. Son approche est presque celle d’un architecte.
De grandes thématiques traversent l’œuvre de Paul Dardé :
- On retrouve ici Thaïs, un personnage de la Divine Comédie : l’œuvre de Dante est un des fils conducteurs du travail de Dardé.
- Dardé s’intéresse tout au long de sa vie à la question des origines de l’homme comme en témoigne L’Homme préhistorique, sculpture commandée par le ministère de l’instruction pour l’entrée du Musée national de Préhistoire (Dordogne).
projet non abouti, dont la grande ébauche en pierre au centre de la salle : ce sera le dernier grand projet de Dardé.
Salle 5 – les dessins
dessins préparatoires ou illustrations
Paul Dardé est autant dessinateur que sculpteur. Le Musée de Lodève conserve 3000 dessins dont certains sont présentés dans ce cabinet d’art graphique, avec un changement d’accrochage tous les trois mois.
Ce renouvellement permet d’éclairer à chaque fois une nouvelle facette de la vie et de l’œuvre de Paul Dardé.