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Des histoires de chemins (encore)...

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Academic year: 2022

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Des histoires de chemins (encore).. .

Le chemin N°15 , «   le chemin de Prouille   » ; du projet à la réalisation, 18 ans d’attente !

Carte IGN

1857

L’établissement du chemin N° 15, dit « chemin de Prouille » va de pair avec celui du chemin N° 13 avec lequel il se confond sur une distance d’environ 1,5 km jusqu’au carrefour proche de Montalivet.

Aujourd’hui, D15, il se poursuit après ce croisement vers Lauzil, L’Espagnette en direction de Fonters, Payra et Salles sur l’Hers.

Mais sa réalisation est postérieure à celle du chemin N° 13 ; en 1857 on en est encore à l’établissement du projet.

La délibération du conseil municipal de février 1857 en témoigne :

Ce chemin d’intérêt commun N° 15 serait ...« un chemin allant autant que possible en ligne directe à Carcassonne et à Limoux »… qui fournirait aux autres communes « telles que Montréal, Bram, Villasavary une communication plus directe avec des points importants de commerce »

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Suite de la délibération :

Pour convaincre les autorités, le conseil met en avant tous ses avantages :

- le tracé existe déjà :« il suivrait sur une longueur d’environ 6 km un chemin classé chemin vicinal d’une largeur moyenne de quatre mètres » 

- peu de risque de crues : « lequel est assez élevé au-dessus du niveau du ruisseau »

- matériaux nécessaires sur place : « de nombreuses couches de pierre calcaire et de gravier se trouvent à faible distance »

- pas de déblais, ni remblais, ni pont : « sans accident ne nécessitant aucun travaux d’art, ni remblai, ni déblai ».

Le chantier semble donc plus facile que celui du chemin N°13 Pourtant i l n’en est rien !

Malheureusement, les finances de la commune sont déjà grevées par les dépenses engagées pour le chemin N° 13 et le pont sur la Mole. Il est impossible de réaliser ces nouveaux travaux simultanément. D’où le report de cette réalisation qui ne deviendra effective qu’après l’achèvement des travaux du pont et du croisement qui le prolonge.

Les travaux au bas du village :

On l’a vu au chapitre précédent, à la fin des années 1850, le pont sur la Mole et le carrefour avec les deux chemins, le N° 13 et le N° 15, nécessitent encore des travaux importants dont l’un gigantesque vu les moyens techniques de l’époque, le remblaiement.

Carte postale des années 50. On voit bien le carrefour, le débouché de l’ancien chemin vers le N°15, au-dessus du lavoir et du terrain aménagé pour l’étendage du linge.

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Les deux itinéraires

1858

Le point sur le nouvel itinéraire prévu dans le village

Pour une charrette venant de Curiège, après le Barry, l’ancien trajet tournait à gauche (« rue du vent d’Autan ») et passait devant le moulin dit « de Bayard ». Puis, à la croix, et selon la

destination, soit l’attelage descendait l’ancien chemin du cimetière pour remonter ensuite vers Lauzil via « le chemin de Laurac », soit il passait devant la maison Doudiès, (« rue du Razès ») pour traverser la Mole et prendre « le chemin de Prouille ». Il descendait vers le ruisseau presque en ligne droite en suivant le raccourci (un sentier dans notre jeunesse) que nous prenions avec les brouettes chargées de linge que nos mères venaient rincer au lavoir communal. C’est sans doute là que se situait le pont démoli en juin 1858 ; le chemin remontait ensuite vers le chemin vicinal qui existait déjà depuis longtemps et allait vers Le Mortier et La Capelle. Les deux profils de ces chemins vicinaux, très pentus et irréguliers devaient donner des sueurs froides aux charretiers et des tours de reins aux animaux de trait !

Le nouvel itinéraire, plus direct et d’une pente plus régulière est creusé à flanc de terrains à forte déclivité ; après « l’allée des Platanes », dans la descente de l’actuelle « Avenue du

Lauragais » il a nécessité d’importants terrassements, sans doute des décaissements au niveau de l’église et un très important remblaiement au-dessus du pont. Si on se réfère aux altitudes figurées sur la carte IGN ci-dessus, la route actuelle domine d’environ 9 mètres le cours du ruisseau.

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En 1860, les travaux n’étant pas terminés, la communication est encore impossible.

Dans ce secteur, le nouveau tracé - qui ne suit pas exactement le tracé de l’ancien – nécessite l’achat de terrains à Salatché et Maurel en 1860 (339 F) et à Sabatte, 2 ares en 1861 pour 70 francs.

Dans le village, enfin, en 1862 on perce le chemin de l’église à la nouvelle voie,

actuellement « rue des abreuvoirs ». (C’est peut-être le moment où on construit l’abreuvoir qui existe encore, destiné à remplacer la mare, baptisée jusque là « abreuvoir » dans plusieurs délibérations.)

* / **

La Mare - « abreuvoir » - telle que nous l’avons connue dans notre enfance.

*

Célestin Gazel,

« Catet », ramène ses oies sur ce qui n’est pas encore « l’avenue du Lauragais » (vers 1950).

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Qu’en est-il du chemin N° 15 en 1862 ?

On pourrait croire qu’en 1862 ce chemin est terminé car, cette année là, en février, le Conseil sollicite de la Préfecture l’attribution de deux foires annuelles ; l’une le 1° avril et la seconde le 16 août.

Il réitère sa demande en août 1868 et argumente pour l’obtention d’une seule foire à la St Roch, le 16 août : « elle permettrait l’exportation des productions de la commune, quatrième du canton pour l’importance de sa population ; le village dispose des promenades et terrains publics nécessaires à l’établissement du champ de foire et il est situé au centre du canton. »

Quatre ans plus tard, la date en sera reculée au 21 car trop près des moissons et battages.

Pourtant les travaux sur cet itinéraire sont en sommeil.

Pour compliquer la situation Lacassaigne entre en conflit avec le propriétaire de Lauzil, M.

d’Hébrail.

En 1865, le Conseil municipal de Lacassaigne ne s’est pas opposé au prolongement de ce chemin vers Salles sur l’Hers, à condition qu’il soit réalisé après sa partie allant jusqu’au carrefour de Prouille.

En 1869, la partie commune aux chemins N° 13 et N° 15 arrive au carrefour actuel situé au Pech d’en Marquet. De là le futur chemin n°15 doit poursuivre en passant devant Lauzil, propriété de M. d’Hébrail sur le territoire de Laurac dont est le maire. Et cette année là, M. d’Hébrail s’impatiente.

Il prétend disposer des ressources de Lacassaigne malgré « M. le Maire et le conseil » pour que ce chemin atteigne sa propriété :

Ce qui l’intéresse, c’est « un énorme dépôt de gravier fait à notre banlieue sur le raccordement du N°13 et du N° 15 se dirigeant vers Prouilhe », « qui serait transporté par nos prestataires eux-mêmes sur son chemin de l’Auzil qui ne dessert et ne desservira longtemps que sa propriété ».

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Lacassaigne réagit en rappelant la délibération de 1865 :

Avec succès sans doute puisqu’en novembre 1874 un avant-projet de poursuite de ce chemin est présenté pour la partie entre Fonters et Lauzil hors des limites communales ; le conseil donne son accord : il n’est plus concerné par le financement.

Trois ans plus tard, en décembre 1872 le chemin N° 15 n’est toujours pas terminé « il est abandonné aux portes de Lacassaigne » ; deux kilomètres restent à faire alors que Fanjeaux,

« commune qui n’y est que fort peu intéressée », a terminé la partie qui traverse son territoire communal depuis 1869.

Il faut encore attendre plus de deux ans, mai 1875, pour que la jonction la jonction soit enfin assurée : la partie qui concerne Lacassaigne atteint la limite du territoire de Fanjeaux, au- dessous de la Malpauzade .

18 ans se sont écoulé s entre l’évocation du projet et la fin de sa réalisation ! Grâce à la ténacité de quatre maires et durant six mandats, le désenclavement de la commune est enfin réalisé après 25 ans de luttes incessantes.

Marie-Claude Roussel nous a transmis leurs noms : Jean Boyé (1849-1852), Bonnaves Narcisse (1852-1860 ; 1860-1865 ; 1865-1870), Auguste Combis (1870 puis 1871-74 ), Jean Falcou ( mars-décembre 1874 ; décembre 1874 à septembre 1876). La liste complète des conseillers figure en annexe du chapitre sur les maires et conseillers municipaux à l’adresse ci-dessous :

https://lacassaigne1950.files.wordpress.com/2020/02/hist-cons-municipaux.pdf

A.G 17 janvier 2021

* « L’abreuvoir » dans le registre des délibérations entre 1848 et 1876, ce terme désigne sans contestation possible la mare. Plusieurs délibérations en font état. Celle d’octobre 1860 par exemple, parle de l’urgence de la construction d’un mur de soutènement de deux à trois mètres de haut (sans doute côté maison de Robert et Thérèse Carbonnel) . Cette année là on investit 150 F pour creuser et approfondir la mare. La vente de la vase rapporte 6 francs à la commune. On effectuait ces curages chaque quatre ans environ.

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En quelle année ont été mises en place des auges de l’abreuvoir le long de l’Avenue du Lauragais où le bétail descendait le soir après une traversée odorante du village ? Question sans réponse à ce jour.

** La rue « des abreuvoirs   » qui descend de la place de l’église à la route nouvellement percée a été créée en 1862 après la vente d’un grand ormeau abattu pour l’occasion par Pierre Sabatte le charpentier (arbre vendu 8F et cent fagots 16 F).

1958

Nous avions abandonné les vélos;

C’était l’époque des premières

mobylettes. Nous n’avions pas encore le permis 125.

La 125 Terrot de Robert Carbonnel nous faisait rêver...

André

Gilbert

Albert

Albert, André, Francis, Josiane, Simone, Maryse, Andrée, Daniel, Louis.

Carrefour de la Mole

D 13 – D 15

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