Nima Saedlou
C aractéristiques des bois de menuiserie e t du quotidien
Éléments
de
charnière
à
l'époque
ga
Nima Saedlou (Laboratoire classification, évolution et biosystématique, Université Paris VI)
1. Les vestiges
1.1. Contexte
La ville d e Saintes (Charente-M aritim e) est située dans un des méandres d e la rivière Charente, à m i-chemin entre les villes d e La Rochelle au nord et d e Bordeaux au sud (Fig.l).
La c a p ita le des Santons, M ediolanum Santonum, aurait é té fo n d é e pa r l'administration rom aine à l'e m p la c e m e n t privilégié où la voie, v e n a n t d e Lyon e t se d irig e a n t vers Bordeaux, franchissait la Charente.
• Saintes
Fig. 1. Localisation de Saintes
De nom breux vestiges tém oignent de l'adhésion d e la ville à la civilisation rom aine (Fig. 2). •L 'a rc d e « Germanicus » dédié à l'em pereur Tibère,
• L'am phithéâtre d e Saintes achevé vers le milieu du Ier siècle ap. J.-C. • Les thermes d e Saint-Saloine.
Depuis plus d e trente ans, des fouilles organisées par la Société d'Histoire e t d 'A rch é o lo g ie puis par le Musée Archéologique, ainsi que d'im portantes recherches menées par L. Maurin o n t permis la mise au jour de nom breux puits (Fig. 2) dans lesquels ont é té conservés, g râ ce à la perm anen ce d e la n a p p e phréatique, de nom breux restes végétaux. Parmi ce matériel, l'analyse typologiq ue e t xylologique d e 4 éléments de charnières trouvés dans des puits situés aux « Ateliers m unicipaux » e t aux « Petites Sœurs des Pauvres », ont permis de mieux cerner le choix d e la m atière première par les artisans gallo-romains.
Q Sites : 1 : A teliers M unicipaux (ATE)
2 : 127 te r, ru e Daniel M assiou (DAM ) 3 : 1 0 , rue P ort La Rous selle (RO U ) 4 : P etites Sœ urs des P au v res (SOE) 5 : Ecole E m ileC ombes (E M C ) 6 : P uits R enaud R ousseau (PR R) 7 : C hem in des R o n c es (CDR) 8 : Site de la fosse à char
Fig. 2. Localisation des puits gallo-romains a ya n t fournis du m atériel ligneux mis au jo u r à Saintes
1.2. Éléments d e charnières
Les éléments d e charnière ont longtem ps été ignorés com m e tels en co ntexte archéologique. Les premières charnières en os o n t été confondues, en dépôts funéraires, a ve c des sifflets d e morts (Fig. 3).
D'autres hypothèses furent aussi proposées : éléments de flûte rappelan t le hautbois, pesons de tisserand. C 'e st semble-t-il M ortillet (Béai 1983 : l'au teur n 'a pas pu retrouver l'a rticle m êm e où Mortillet ém e t c e tte hypothèse alors nouvelle) qui, le premier, proposa la b onne solution, mais il fallut attendre la d écouve rte d e meubles antiques intacts, munis d e c e dispositif, pour que sa théorie soit p le in e m e n t confirm ée. En e ffet, ces charnières é taient plus décoratives q u 'e ffica ce s e t servaient essentiellement sur le m obilier d'intérieur : armoires, coffres, bahuts, placards. Pour les portes d 'h abitation, les charnières métalliques conventionnelles étaient, et
Fig. 3. Représentation d 'u n « sifflet des morts » en os trouvé dans le puits n°3 du Bernard (Vendée)
d'après BAUDRY & BALLEREAU. 1873
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5 cmd e loin, les plus em ployées c a r elles offraient une forte résistance à l'usure e t assuraient ainsi une meilleure sécurité (Pelletier 1971).
1.3. Présentation des éléments d e charnières
1.3.1. Objets p r o v e n a n t d u puits G des Ateliers Mu n ic ip a u x : ATEG/7, ATEG/8 etATEG/9
Sur c e site, archéolog iquem ent très im portant, les fouilles mirent au jour un lieu d e culte antique (r-ll9 siècle après Jésus-Christ) ou « fanum » transformé en habifation, un fossé circulaire, des dépotoirs de fours de potiers, d e nombreux puits e t fosses, e t des tom bes antiques tardives (Rouvreau 1975). Le puits G, d o n t le co m b le m e n t est d a té d e la seconde moitié du IIe siècle, se distingue par une très grande profondeur : 27,08 m. Le grand nom bre d e squelettes humains et de faunes qui y ont é té retrouvés ont am ené les archéologues à conclure à un co m b le m e n t rituel du puits. Nous présenterons ici 4 éléments de charnière qui figuraient parm i les vestiges.
1.3.1.1. ATEG/7
C et élém ent de charnière court (Fig. 4), de 34,8 mm d e longueur, co m p o rte deux parties mâles d e ch a q u e c ô té du cylindre central ; ces deux tétons o n t une longueur respective de 5,8 e t 5,3 mm. Un seul trou latéral a é té p e rc é au centre de l'élé m ent ; d e ch a q u e c ô té de c e trou une gorge a é té légèrem ent creusée. À l'intérieur du trou, des restes d e c e qui a dû être une cheville dem eurent visibles. O pposé à c e trou, apparaissent des stries qui ne semblent pas être des marques d e tour mais plutôt des traces d'usure résultant de la friction de c e tte charnière a v e c son support, c e qui nous am ène à penser que c e tte p iè ce d e bois n 'é ta it pas l'âm e d'une charnière en os car, dans c e cas, elle aurait é té p rotégée du frottem ent. Aucun filet n'est visible. Ce typ e d e charnière ne paraît pas avoir d 'é q u iva le n t en os. Des traces de tournage sont c e p e n d a n t observables a u to u r des tétons ; la surface les entourant est co n ca ve .
1.3.1.2. ATEG/8
C e t o b je t tourné est entièrem ent p la t d 'u n côté, alors q u 'u n téton est présent du c ô té où trois filets ont été creusés : deux sont assez proches alors que le troisième est plus éloigné (Fig. 5). Ils étaient remplis d 'u n e peinture noire, épaisse, faite à partir de noir anim al e t de cire (Béai 1983, p. 16) ; c e décor indiquait à l'ouvrier, lors d e l'assem blage d e ces éléments, la surface de rofation parfaitem en t plane g a ra n te d 'u n e b o n n e frictio n sur to u te sa c irc o n fé re n c e (Pelletier 1971). C om m e pour les éléments similaires en os du type BEAL AXIII (Fig. 6 et 7, BEAL, 1983) on pe u t penser que la base inférieure, non tournée e t som m airem ent sciée, était e n gag ée dans un m o n ta n t du m euble. Sur l'exe m plaire ATEG/8, le té to n n 'é ta n t pas entier, sa longueur e xa cte ne p e u t pas être connue. Deux perforations latérales sont visibles avec, à l'intérieur, des restes de c e qui a pu être des chevilles en bois. Alors que la perforation la plus éloignée des filets est assez nette, l'autre semble avoir é té e xécutée a v e c plus de difficulté. En effet, d e nombreuses traces d'outils m ontrent que l'artisan a eu du m al à percer c e trou. Pelletier (1971) rem arque que certaines charnières portent un troisième trou désaxé qui selon lui serait dû à un m anque de précision de la part de l'ouvrier dont la m èche aurait dévié.
Fig. 4. Dessin e t schém a d e l'o b je t ATEG/7 (Dessin : D. Charrier)
o 5 cm
Fig. 5. Dessin e t schém a de l'o b je t ATEG/8 (Dessin : D. Charrier)
Les dimensions d e c e t élém ent de charnière (longueur 75 mm) sont supérieures à la m oyenne observée pour les types en os du musée de Lyon (Fig. 6 e t 7).
Fig. 6. Exemple d 'u n élém ent d e charnière en os de p ro ve n a n ce indéterm inée d o n t les dimensions sont :
L. 54 e t D. 13,7 m m (Béai 1983)
Fig. 7. Exemple d 'u n élém ent d e charnière en os pro ve n a n t d e Lyon, Trion d o n t les dimensions sont
L.51 e t D. 12 m m (Béai 1983)
1.3.1.3. ATEG/9
C et é lé m e n t n 'a y a n t pas d e num éro d'inventaire du musée, il a été possible d e l'attribuer à c e tte m êm e structure g râ c e à des photos des objets du puits G prises dès leur sortie.
C et objet, contrairem ent à ATEG/7, possède deux parties fem elles d e fa ib le pro fo n d e u r d e ch a q u e cô té (Fig. 8). Sa longueur est d e 34,8 mm pour un diam ètre de 25 mm. Un trou sur le cylindre est visible a ve c à l'intérieur des restes ligneux de c e qui a du être une cheville.
0 5 cm
Fig. 8. Dessin e t schéma d e l'o b je t ATEG/9 (Dessin : D. Charrier)
1.3.2. Élément mis au jour dans le puits 21 du site des « Petites Sœurs des Pauvres •>
Proche du centre ville, le quartier d e Notre-Dame a livré d e longue d a te des vestiges de l'Antiquité : quartier d 'h abitations e t d'artisans à la fin du Ie' siècle av. J.-C., quartier d'habitations aux Ier e t IIe siècles, traversé par une rue à portiques d e la première m oitié du IIIe siècle ; nécropole attestée en 270-280. Ce site est caractérisé par un nom bre très im portant de puits qui ont tous servi de dépotoirs lors d e l'a b a n d o n du site. Le com blem ent du puits 21 s'est effe ctu é d e la seconde m oitié du IIe siècle jusqu'au d é b u t du IVe.
1.3.2.1 SOE21/9
C e t o b je t p e u t être ra p p ro c h é typologiq uem ent du précédent. En effet, ch a q u e extrémité co m p o rte un orifice qui en fait un élém ent de charnière d e ty p e fem elle/fem elle (Fig. 9). Sa longueur se situe dans la m oyenne établie pour les éléments d e c e typ e : 34 mm, soit dans la fourchette indiqué e pa r Pelletier (entre 13 e t 50 mm d e longueur) ; a v e c 25 mm, son diam ètre se situe parmi les plus grands. Un des côtés n'est pas plan (usure ?). La différence essentielle a ve c la p ièce pré cé d e n te est la profondeur des trous d'extrémités. Un des trous terminaux rejoint le trou latéral do n t le diam ètre est
légèrem ent supérieur à celui des 2 trous transversaux Fl9-
(10 mm contre 17 mm au maximum).
5 cm
9. Dessin e t schém a de la charnière SOE21/9
Nima Saedlou
2. Analyses technologiques
2.1. Essences utilisées
Pour pouvoir identifier les essences utilisées, des analyses xylologiques o n t é té faites : ch a q u e élém ent de charnière a d e m a n d é un minimum de deux prélèvements. Pour c e ty p e d 'o b je t, l'observation des différents plans est facilitée par l'orientation, par rapport au fil du bois, choisie pour les façonner. En effet, la section transversale se situe à ch a q u e extrémité d e l'objet, la surface de la partie cylindrique correspondant au plan longitudinal tangentiel. La co u p e radiale est ici impossible à obtenir sous peine de détérioration des charnières : ce la aurait pu se révéler un obstacle si nous avions eu à déterm iner un bois homoxylé.
Les résultats des identifications sont les suivants : - ATEG/7 : buis (Buxus sempervirens)
- ATEG/8 : buis (Buxus sempervirens) - ATEG/9 : chêne (Quercus sp.) - SOE21/9 : chê n e (Quercus sp.)
Nous remarquons, d e prime abord, que les éléments femelles ef mâles des charnières ne sont pas réalisés dans la m êm e essence.
Nous nous heurtons, à c e stade, à deux hypothèses divergentes c o n c e rn a n t les essences em ployées pour les différents éléments d e charnières. D'après BEAL (1983), les éléments femelles pouvaient être en bois dur, e t d 'u n e teinte différente des éléments mâles en bois tendre, ce qui dim inuait l'usure par frottem ent e t éta it d é co ra tif q uand le m euble n 'é ta if pas peint. Une idée radicalem ent opposée est d é ve lo p p é e par VAULINA & WASOWICZ (1974). Pour ces auteurs, c e sont les tenons des charnières - d o n c les éléments mâles - qui étaient en bois dur pour tourner facile m e n t dans les mortaises - éléments femelles - pratiquées dans un bois plus tendre. Au vu des déterm inations effectuées sur les charnières d e Saintes, nous adhérons plutôt à c e tte seconde proposition. Le buis constituant les éléments mâles est plus dur que le chêne identifié à partir des éléments femelles. La raison pourrait en être que le bois d e buis, g râ ce à sa grande résistance, perm et de tourner les excroissances d e petit diam ètre que sont les tétons. Pour conforter c e tte opinion, nous pouvons rem arquer que dans le cas d'élém ents de ch a rn iè re m ixte (m â le /fe m e lle ) (Fig. 10), la fabrication du téton est prioritaire dans le choix de l'essence : le bois sélectionné sera d o n c le buis.
Dans les deux cas, les auteurs a d m e tte n t que les essences d e bois utilisées se distinguent non seulement par leur coloris, c e qui implique une fonction décorative, mais aussi par des propriétés techniques différentes. Le choix tém oigne alors d 'u n e bonne connaissance des propriétés des différentes espèces e t d 'u n e maîtrise du métier. La techniqu e d 'e xé cu tio n é ta it d'ailleurs si p a rfa ite qu'aujourd'h ui encore une fois réassemblées, les charnières peuvent toujours aisém ent fonctionner.
2.2. Fabrication de la charnière
Les éléments d e charnière destinés à fonctionner au sein d 'u n dispositif d'ensem ble d evaien t être rigoureusement du m êm e diam ètre e t avoir des bords p a rfa ite m e n t réguliers. C 'est pourquoi ces objets étaient presque entièrem ent tournés.
D'après les textes, les tourneurs antiques em ployaient le bois vert car il é ta it alors moins dur. De c e fait, se laissant mieux travailler, il ne fa tig u a it pas les outils : sur le bois sec, le fer a y a n t plus d e prise, s'usait plus facilem ent. Parmi les bois les plus propices à c e t artisanat, le buis est le plus souvent cité (Béai 1983).
Nous pouvons penser que l'artisan réglait son tour pour traiter toute une série d e cylindres d e m êm e
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Fig. 10. Élément d e charnière en buis (Passard e t Urlacher 1997)
diam ètre, préparant ainsi, par avance, une longueur donnée destinée à équiper, par exemple, la hauteur d'un b a tta n t d e porte d'arm oire et son bâti (Pelletier 1971).
2.3. M ontage e t fonctionnement d ’une charnière
Deux modes de fonctionn em ent d e charnières ont pu être mis en é vidence :
Pour Béai (1983) une charnière pe u t être constituée d 'u n e série d e cylindres - d e bois, d'os ou de bois dans un tube d'os Fig. 11) - alternativem ent mâles (à rapprocher des objets ATEG/7 e t ATEG/8) munis à leurs bases d 'a p p e n d ice s cylindriques étroits, e t femelles (à com parer aux éléments ATEG/9 et SOE21/9) présentant à ch a q u e base une ca vité cylin d riq u e où s 'a d a p te a v e c un fa ib le jeu l'a p p e n d ic e des pièces mâles (Fig. 13).
Dans le trou latéral est fixée une goupille de
bois ou d e fer qui rattache la charnière soit au Fig.11. Charnière en os à axe en bois
m ontant, soit au b a tta n t du meuble.
Une autre m éthode de fonctio n n e m e n t a été exposée pa r Pelletier (1971) : les élém ents d e charnière sont traversés sur to u te leur longueur par une tig e m étallique ; seuls quelques-uns appelés « type C » (Fig. 12 e t 14) se ra p p ro ch a n t des objets ATEG/9 e t SOE21/9, perm ettent d'assurer le maintien e t l'alig nem ent axial d e la tige centrale. Pour des objets d e grande dimension, la charnière pouvait posséder plusieurs tiges : dans c e cas les éléments C percés d e part en part servaient d e butée g râ c e à une cheville p la c é e transversalem ent. La b u té e pouvait aussi être constituée, en se reportant aux éléments ATEG/9 et SOE21/9, par la cloison séparant les trous axiaux et celui destiné à recevoir la cheville, bien q u e des incertitudes puissent persister c o n c e rn a n t ATEG/9 ca r les trous d 'e xtré m ité ne paraissent pas assez profonds pour pouvoir maintenir une tig e centrale. Pour les élém ents ATEG/7 e t ATEG/8, c e tte m éthode de fo nctionn em ent p e u t être form ellem ent exclue ca r il n'existe, dans c e cas, pas d'élém ents mâles.
C oncernan t les chevilles présentes dans les trous latéraux, les auteurs se rejoignent. Pelletier (1971), note que d'a près le diam ètre du ca n a l m édullaire des charnières en os, il est plus facile d e penser que les chevilles servant à fixer les éléments sur les meubles, n 'a v a ie n t pas de tê te si elles é ta ie n t métalliques ou étaient plus vraisem blablem ent en bois dur. En effet, une cheville de bois a v e c une extrém ité conique, peut être introduit en force dans la charnière en os ; lorsque le bois est judicieusem ent choisi ces deux matériaux ont, une dureté à peu près identique. Une cheville en fer, au contraire, aurait sûrement fa it fendre le cylindre sur toute sa longueur. C ette proposition est confortée par le fa it que les éléments d e charnières retrouvés à Saintes gardent, tous les quatre, des restes d e chevilles en bois dans leur trou latéral. Par ailleurs lorsque leur identification a été possible les chevilles se sont révélées être en buis.
L'artisan, pour faciliter le c e n tra g e e t l'alig nem ent des éléments d e charnières, profilait, à la gouge ou au rabot, une feuillure ou gorge en form e d e V sur le ch a m p du b a tta n t d e porte e t sur le bâti ou le m ontant opposé du meuble. Il reportait e t pointait ensuite l'e m p la ce m e n t e x a c t des trous d e fixation de chaque élément, en te n a n t c o m p te d e l'a lte rn a n ce de ceux-ci entre la porte e t le bâti. Puis, à l'a id e d 'u n foret sensiblement de m êm e diam ètre, il p e rça it un avant-trou dans lequel il e n fo n ça it une cheville sur laquelle s'em boîtait en force l'élém ent d e charnière.
Les exemplaires d e Vindonissa portaient encore les traces d e la cire d o n t on a va it enduit les bases des éléments pour diminuer encore les frictions. Des lettres peintes sur les bases des cylindres de bois facilitaient le m ontage (Béai 1983).
(Passard e t Urlacher 1997)
Fig. 12 . Élément de charnière en chêne (Passard e t Urlacher 1997)
Nima Saedlou
Charnière mâle :
Ame de bois
Charnière femelle :
Appendice décoratif
Schéma A : Vue en coupe longitudinale de l ’assemblage des éléments mâles et femelles.
Schéma B : Vue en coupe transversale.
L~ J
Schéma C : Vue perspective.
Légende :
P Porte, partie mobile.
M M ontant du meuble.
H U Elément en bois.
[ I Elément en os.
1 1 Cheville en fer ou en bois.
Fig. 13. Schéma de m o n ta g e des éléments de charnière (d'après Béai 1983)
3. Conclusion
G râce à c e tte é tu d e ta n t xylologique que typologique e t technologique, d e nombreuses données ont pu com p lé te r la connaissance des techniques de l'artisanat gallo-rom ain. Nous avons vu que les éléments de charnière en bois, moins étudiés que ceux en os, ont pu fonctionner au sein d e dispositifs similaires. De plus, les quatre éléments étudiés o n t permis la mise en évidence d e choix techniques par les artisans ; en effet, les propriétés d e c e matériau, variables selon les essences, obligen t à évaluer les contraintes exercées sur la pièce afin d e choisir le bois le mieux ad a p té .
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i_____i Cl C2 C3Shéma 1 :Types d'éléments A, B et C.
Légende : Chevilles M i Tige m étallique Coté bati ou m on ta n t Porte ]— C
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Schémas 2 et 3 : Exemples de montage de charnières.
Fig. 14. Présentation d 'u n m o n ta g e d'élém ents d e charnière a v e c tige centrale (d'après Pelletier 1971)
Eléments bibliographiques
Baudry F. e t Ballereau L. 1873. Les puits funéraires du Bernard en Vendée. La Roche-sur-Yon, ed, Gaste.
Béai J.-C. 1983. C atalogue des objets de tabletterie du musée d e ia civilisation gallo-rom aine de Lyon, c.e.r.g.r. d e Lyon. Paris, éd. d e Boccard.
Passard F. e t Urlacher J.-P. 1997. Besançon, St Jean (Doubs) : Structures en fosses e t puits en contextes laténien et gallo- romain (1" s. av. J.-C .-l6' s. ap. J.-C.), Revue archéologique d e l'est, n°48, p. 167-218.
Pelletier R. 1971. Essai sur l'assem blage des éléments de charnière en os gallo-rom ain. Revue archéologique du centre, n°39- 40, Vichy, p. 202-207.
Rouvreau M. 1975. Importantes découvertes à Saintes. A rchéologia n°79. Paris, p. 34-45.
Vaulina M, e t Wasowicz A. 1974. Bois grecs e t romains de l'Ermitage. A ca d é m ie polonaise des sciences. Institut d'Histoire de la culture matérielle, Wroclaw, ed. Zakad Narodowy im. Ossolinskich.