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L'établissement gallo-romain de Bernex GE
PAUNIER, Daniel
PAUNIER, Daniel. L'établissement gallo-romain de Bernex GE. Annuaire de la Société suisse de Préhistoire et d'Archéologie , 1971, vol. 56, p. 139-149,pl.11-16
DOI : 10.5169/seals-115452
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:103715
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DANIEL PAUNIER
L'ÉTABLISSEMENT GÂLLo-RoMÂIN DE BERNEX GE
i. DÉcouvERTE ET
FoUTLLESLa
présenced'un
établissement gallo-romain sur les flancs du coteau de Bernex avait êté signaléeil
y a plu- sieurs années déjà parM.
Louis Blondel sur lafoi
desnombreux témoins archéologiques récoltés à la surface des champs, en particulier des fragments de tuiles, du mortier blanc avec adjonction de brique et
du
verre romainl; de son côté, l'ancien propriétairedu
tettain avait trouvéun
certain nombre de monnaies dont la plus ancienne appartient à Jules César et la plus récente à Numérien (zs3-284)2.Au
début de l'automne 1968, la vente de ces parcelles à un groupe financier et la pets- pective de la construction imminente de plusieurs im- meubles locatifs eng ger- l'équipe qui fouillait la villa romaine de Mornex3 à procéder à quelques sondagesqui,
trèsvite,
se révélèfent riches de promesses: la deuxième tranchée déjà laissait apparaltre une succession1 Genava 2J, 1947,2r-22,
2 Ces monnaies sont actueliement la propriété de M, J, Ray-
mondon à La Plaine GE,
3 Près de Peissy GE; Genava îs 2, rgr4,2og-zro et ry, 1969,
6-9.
a Nous tenons à remercier très vivement les membres de cette commission et particulièrement M, Marc-R. Sauter, archéo- logue cantoflâl, sans le concoufs et l'appui desquels nos re- cherches n'auraient pu être entreprises,
s Voir plan fig. r.
6 Le chantier a reçu la visite de plusieurs spéciâlistes, en pârti- culier de M. RudolfDegen,directeutde la Société Suisse de Préhistoire et d'Archéologie et de Mme Elisabeth Ettlinger, professeur à l'Université de Berne, qui nous ontfaitbénéficier de leur science et de leurs conseils; qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de notre gratitude. Nos remerciements vont aussi à tous les fouilleurs bénévoles qui, aux côtés d'une dizaine d'ouvriers, ont participé à des titres divers aux travaux de I'une ou l'autre de nos campagnes, en particulier à Mtle D. Sauthier, MM. D. Bertrand, M. Curti, E, Jeannet, R. Jourdan, J. Rry- mondon, Ch. Rossi, B. Vincenti, S. Voegeli, F. Wiblé, G.
Zimmermann; enfin à M. Ch. Bonnet, adjoint de l'archéo- logue cantonal, qui, tout en suivant réguiiètement nos fe- cherches, a dirigé l'équipe de dessinateuts chargée des levés,
'J.-\7. Schroeder, Géologie du Pays de Genève, in: Genève, le Pays et les hommes, Genève ry58, 6z-Q (Le Globe, Mém.
Soc. de géographie, Genève, publication du centenaire, 97, r9t 8).
8 Coordonnées: CNS r:2t ooo, feuille r3oo, Chancy, 494tïol rt465o, alt. 44o-445 m. Plan cadasual, feuille 25, parcelles 2466, 4462, 4463, 2465, 246o, 246t,
de murs de techniques diverses et p ermettait une abon dante récolte
de
matériel archéologique. Alertée, la Commission des monuments et des sitesa octroya lescrédits nécessaires à des fouilles de sauvetage. Les tra- vaux se déroulèrent de la mi-septembre àla fin octobre et permirent le dégagement des secteurs
A
et Bs, lesplus directement menacés par les constructions mo- detnes.
En
ry69et
r97o, l'octroi renouvelé de crédits déclencha deux autres câmpagnes destinées à fouiller les secteurs C etD
menacés à leur tour. Des fouilles ultétieures seront encore nécessairespour
sauver lessubstructions
que
recèlent sâns douteles
parcellessituées au sud-ouest des bâtiments dégagés jusqu'à ce
jour
et or!vont
s'édi6er prochainement de nouveâux immeubles, C'estdire
quenos
tta.vaux,loin
d'êtte achevés, ne constituent qu'une première approche et que le rapport préliminaire que nous présentons ici est davantage destiné à satisfaire la curiosité du public qu'àfournir
I'interprétation définitive d'un site dont l,im- portanceet
I'intérêt s'accroissent avec chaque cam- pagne6.II. SITUÀTION:
TOPOGRAPHIE,TOPONyMiE ET
HISTOIRELa
colline de Bernexfait
partied'un
alignement de coteâux qui jalonnent un âxe anticlinalde Viryà Cham- bésy; elle constitue une éminence molassique dont le flanc oriental est couvert de marnes grises gypsifèresz.Le champ de fouilles s'étend sur son flanc nord-ouest,
à zoo m environ au nord-nord-ouest de l'église actuelle, sur une pente douce d'or) la vue s'étend jusqu'au Jura qui ferme I'horizon de sa masse imposante et sombre8.
Le
chemin de Saule, qui limite au nord le champ de fouilles et que les anciens habitants du village appellent encore Vy de Saule (du latin <rvia>) existaitprobablement déià à l'époque romaine comme la plupart de nos che- mins de campagfle qui ont généralement conservé un tracé antique;il
figure sur le cadastre de Savoie dresséde ry28
à
ry38 par Vicror-AmédéeII
dont les carres, appelées mâppes,sont
coflservées aux Archives de ror JbSGU rszrr40
Genèvee; le tetrain qui nous intéresse porte sur les do- cuments
du XVIIIe
sièclele nom
de <en Graisyri:s'agit-il de Graciacum, domaine de Gratus, ou d'un fief de ia famille de Graisy-Faucigny ? Notons, en faveut de cette dernière thèse, qu'en r1r3, le comte de Genève cède à Rodolphe de Graisy ses possessions de Betnexlo.
Le
nom de Bernex lui-même est d'origine antique:le village, qui s'est appelé Brenaz ou Btenayll a cettai- nement pour odgine le domaine du gaulois Brennos (Brennacum). De nombreuses trouYailles avaient déjà confirmé 1a haute antiquité
du
lieu, notamment une vaste nécropole romaine qui contenait un riche mobilier (poteries, lacrymatoires, vertotetie, bracelets de bron- ze)12,wbracelet d'époque romaine tardivel3 sans comp- ter plusieurs tombeaux du haut Moyen Agela. Nous savons aussi que notte site se trouvait à un carrefout relativement importantdu
réseauroutier: l'une
desvoies romaines de Genève à Vienne (Isère), dont cer- tâins tronçons remontent à l'époque gauloise et qui a été utilisée pendanr tout le Moyen Age par les commer- çants qui se rendaient à Lyon, passait par Bernex; de là
un embtanchement rejoignait, par Aire-la-Ville et un bac,
Ia
route dela rive
droitedu
Rhôneà
Peney- Dessousl5.Notons enfin que la région de Bernex a été pendant longtemps le centre d'un des décanats du diocèse de Genève avec l'église St-Matthieu-de-Vuillonnex' Si l'on admet que
la
paroisse chrétienne s'cst généralement forméeà
partitdu tetritoire
d'unevilla
antique, on pourrait attribuer l'existence d'un décanat à Vuillonnex à f importance que revêtait le lieu à l'époque tomainedelàto.
III. PLÀN
DES CONSTRUCTIONS SECTEUR ACe secteur (fig.
t)tt
se présente sous la forme d'une cour de 8 sut 9 m environ, entourée sur deux côtés, peut-êtte trois, d'une séde de pièces d'habitation qui portent la marque de plusieurs temaniements successifs' Le mur extérieur sud-ouest a été construit en patie sur les testesd'un sol en mortiet, tecouvert de caneaux de dallage, provenant d'un premier état. Àu sr-rd-est, trne succession de
trois
chambres d'environ 2,to m de largeur a été transformée en une seule salle de rz,5o m de longueur par l'atasement des murs de refend (plancherr,
r).Cette transformatiofl est intervenue vers
la
deuxième moitié du Ier siècle, comme l'attestent plusieurs tessons trouvés immédiatement sous le sol de mortier dans une couche noirâtre d'habitat, en particulier une tasse en terre sigillée de formeDrag.
27, portant l'estampille Nequres, potier à La Graufesenque de Claude à Vespa- sienl8 ainsi qu'une assiette Drag. r 51ry de la même épo-Daniel Paunier, L'établissemeflt gâllo-romain de Bernex GE
que (fig. z). Au nord-ouest se succèdent trois chambtes plus larges, mais de même longueur que les trois pté- cédentes, dont le sol de mortiet était en partie détruit;
à o,z5 rn environ sous le sol de la plus septentrionâle, un squelette de vache a étê dégagé; son étudele montre que ce type pourrait correspondre aux bovidés romains étudiés par. Bacl-rmann
et
Dannheimer2o. Maisil
este Chaque mappe, établie à i'échelle ti2372, est consacrée en principe à une paroisse; celle de Bernex porte le sigle D 9,
10 Genava 2t, t947, zz; de Loche, Histoire de Grésy-sur-Aix, r874, Doc, rr (Atchives de Turin, Genevois, Cessens, Paquet 8, no 5): ,.. <de rebus quas habet in villis et territoriis de cusi- gnay de avulunay de brenel de bogeyrr.
11 Dans une transaction du zo décembre rzy6, Régeste genevois, Genève, 1866, no 883 et suprâ, note ro, texte cité,
12 P. v. Soc. Hist. et Arch, de Genève, zg îor, t838, z3 mars r 843,
z7 avril
t8q;
B, Reber, Recherches archéologiques dans le territoire de l'ancien Evêché de Genève, in Mém. et Doc. Soc,Hist. et Arch, de Genève 23, 1888-1894, z8z-326; idem, Recherches archéologiques à Genève et aux envitons, Genève r9or, zr7; idem, Esquisses archéologiques sur Genève et les environs, Genève r9oz,286; R. Montândon, Genève, des ori- gines aux invasions batbares, Genève t9zz, t67, no
rrt.
13 \W. Drack, Àltere Eisenzeit det Schweiz, Matetialhefte zur Uç und Frùhgeschichte det Schweiz, H.eft 4, BàIe 1964, 6r et JbSGU 53, r966-t967, t3t.
1a R. Montandon, op. cit,, t67, no
rrt.
1s Genava J, t9z7,246;L, Blondel, La civilisation romaine dans le bassin du Léman, RHV 35, tgz7,276-277; Genava ns 9,
tg6r, tzl. trésor monétaire à Peney-Dessous,
16 Régeste genevois, Genève
û66,
542 (Vuillonnex) et 462 (Chapite). P. Bertand, dansul
article intitulé <Vuillounex, un hameau dont ies Bernois fitent une seigneuretie> et publié dans la Tribune de Genève du r8 nov. 1969, pense que la po- sition de Vuillonnex dans la hiétarchie est due dà-vàîta,ge à 1^proximité de la ville de Genève oir se rendaient les doyens, membres du chapitre cathêdtal, qu'à 1a haute antiquité de son église. Il n'est pas prouvé, en outre, que Bernex et Vuillonnex aient formê, à l'origine, une seule et même paroisse; celle de Bernex est attestée dès rz56 (Régeste, zr8, no 883).
17 Un plan détaillé piette pat pierre à l'échelle r:zoa êtê êrabli pâr une équipe de dessinateurs dirigée par M. Ch. Bonnet, adfoint de I'archéologue cantonal, et composée de G. Deuber et Y, Reymond (secteurs A et B), de G. Deubet, Fr. Hug et Fr. Zeiser (secteut C), de S. Aeschiimann et Y' Szynalski (sec-
teut D), que nous remetcions ici de leur excellent ttavail;
notre gratitude va également à M. J.-P. rwisard qui, avec une équipe du câdastre, a êtabli sur le terrain des lignes de base déterminées par 15 points de référence (C
r: 494t\,ql
tr4 6Q,44; alt, 44t,85). Dans ce premier râpport, nous ne donnons qu'un plan schématique des fouilles,
1e F, Osv/ald, Index of pottets'stamps, \g37, zt7; Oxé, Bonner lahrb. t4olr4t, 19z,6, 2,88, no t64,
le
L.
Chaix: Rapport sut le bovidé cles fouilles romaines de Bernex, Institut d'anthropologie de I'Univetsité de Genève, mars t969, manuscrit.20 M. Bachmann: Schâdelreste des Rindes aus dem keltischen Oppidum von Manching. Studien an vor und ftùhgeschicht- lichen Tierresten Bayetns, 14, Mùnchen r96z;F. Dannheimer:
Die Rinderknochen det rômischen Zivilsiedlung in Hùfingen (Ldkrs. Donaueschingen), Badische Fundbetichte, Sonderheft 6, ry64'
Fig. r. Bernex GE. Plan schématique des fouilles.
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Fig, z. Bernex GE. Secteur A: céramique trouvée sous Ie sol de mottier de la planche
rr,
r: tasse Drag. z7 (signée Nequres) et assiette Drzg, t 5f ry (signature iilisible). La Graufesenque, Claude-Vespasien.
-
r: z.difficile de dire, en I'absence d'un raccotd précis à la stratigraphie du site due à des destructions importantes en cet endroit, si l'on a affaire à un sacrifice de fonda-
tion,
comme on en connaît de nombreux à l'époque romaine, ou à la simple inhumation d'une vache victime d'une épizootie.Au sud-ouest et au nord-ouest de la cour, la destruc- tion quasi totale du bâtiment rend impossible une re- constitution. Les murs sont constitués d'assises régu- lières
de
cailloux roulésde rivière, de
dimension moyenne, bloqués dans un mortier de chaux résistant;seul le mut bordant la cour sur trois côtés se distingue par une reconstfuction à une époque tardive à l'aide de blocs de serpentine grossièrement taillés, traversant la largeur du mur à la manière de parpaings. Dans la cour, deux petites aires de foyer, constituées de carreaux de dallage, ont été dégagées21 ainsi qu'une sorte de petit hypocauste, qui a été accolé postérieurement au muf nord-ouest (planche
tr,
z). L'aire de chauffe, mesurantr sur
r,6om
environ, est constituée de carreaux deterre cuite (o,zo sur o,zo
m)
semblablesà
ceux despilettes; ces dernières, mal alignées selon un axe médian approximatif, étaient au nombre de deux. Les dimen- sions très réduites de cet <hypocausteD et son caractère unique
fle
permettent guèrede
songerà
une sallechauffée;
la villa de
Schupibrt22 présente une petite construction d'environr,to
surz m
(noX
du plan) dont les murs coristitués de tuilesfont
penserà
un bassin, voire à un château d'eau, bien que cette deuxiè- me possibilité semble peu plausible en raison de l'ab- sence totale de canalisation;un
aufte parallèle, bien meilleur, peut être fait avec Augst23, insulaXXIII,
où I'on a découvert plusieurs chambres à fumer la viande dont l'aspect général est assez proche de notre exem-Daniel Paunier, L'étâblissement gallo-romain de Bernex GE
ple2a; la proximité dc foycrs pourrait corroborer cette hypothèse2s ; malheureusement, aucune trouvaille catac- téristique dans ce secteur ne permet d'apporter plus de certitude pour l'instant; à Augst, I'ensemble est daté du
IIIe
siècle; à Bernex, nos obsetvations nous incitent à ne pas faire remonter cette construction au-delà du début du IVe siècle.Près de I'angle est de
la cour
s'élevait une petite construction de bois de 3,5o sur2,to m
dontle
sol bétonné est encore bien visible (planche rz, r),Au sud-ouest et à I'extérieur de cet ensemble d'habi- tations s'élevait une autre construction de même type;
aux 4 angles de I'aire bétonnée, de gros blocs de pierre soutenaient les poutres d'angle tandis que les poutres
de fondation sur lesquelles s'élevaient les parois de bois ou de pisé avaient été calées à l'aide de cailloux roulés avant d'être maintenues définitivement en place par un
lit
de mortier (planche r z, z). Notons qu'à envitonr
m au sud-est de cette constructiori et au même niveau que son sol,il
a étê découvet une belle coupe Dra,g. 37provenant cle Gaule méridionale, datable de la
fin
du Ier siècle (planche r6, r).SECTEUR B
Ce secteur est constitué essentiellement par un édifice de 8 sur 9 m divisé en 4 chambres: une grande au nord-
est et
,
petites au sud-ouest, L'appareil soigné des murs ainsi que les témoins archéologiques récoltés sous le sol bétonné des pièces, permet d'attribuer la construction àla
frndu Ier
siècle, au plus tard au débutdu
IIe (planchert, t).
Dans l'angle sud-est, les pierres pro- venant de la destruction des murs recouvraient encorele
solet
des traces d'enduits murâux au mortier de chaux, de ton brunâtre, étaient encore visibles; l'un des murs de refend, en bois ou en pisé, avaitpour fondation une rangée de tuiles de toit à rebords prises dans unlit
de moftier. Au sud-est, I'adjonction de deux chambres de 8 sur
t
m au total, de fotme asymétrique, remonte à une époque tardive; les pierres sont de dimensions irré- gulières, les assises de hauteur variable et le mortierse révèle de mauvaise qualité; le sol était de terre battue.
Entre ces bâtiments
et le long mur qui limite
au nord-est l'ensemble des constructions, un fbyer semi-21 Des aires de foyer de même type ont été mises au iour dans la villa de Seeb: JbSGU 54, ry68169, pl. 49, r.
zz JbSGU 2t, r91t,77-j9.
23 US t953, 33-4o.
2+ Op. cit., 36, ûg. 26.
25 Op, cit,, 37. Notons qu'à Seeb existent également deux fours à fumer: JbSGU 54, ry68169,5r et \7. Drack, Der rômische Gutshof bei Seeb, Archâologische Fiihrer det Schweiz, no r, t969, 19, fr.g, t9.
f)aniel Paunier, L'établissement gallo-tomain de Bernex GE
circulaire de
r m
environ de diamètte, limité par un rang de pierres toulées, contenait des scories de fer.Les travaux entrepris pour la construction d'immeu- bles
n'ont
malheureusemefl.t pas permisde
fouiller complètement la surface comprise entre les secteurs B et C. Seuls quelques murs perpendiculaires au long mur d'enceinte permettent de supposer l'existence, vers la fin duIIe
siècle, d'une série de petites chambtes au sol de terte battue, édifiées sur d'anciennes fondations dont I'orientation (nord-sud) diffère de celledu
reste des constructions (planche 13, 2).SECTEUR C
Il
se présente sous la forme d'une construction quadran- gulaire de r 8 sur r 7 m comportant une cour centrale de ro sur 9 m autour de laquelle s'ordonnent 6 pièces dont les dimensions sont déterminées, sauf au nord-est, pâr le prolongement des murs qui délimitent la cour26. Les sols devaient être en terre battue, à moins que les quel- ques alignemeflts de pierres trouvésà
l'intérieut du bâtiment n'aient servi à suPporter un planchet de bois qui n'a laissé aucune autre trace; en ce cas,il
n'est pasexclu de penser que notre édifice aurait
pu
servir de grange. L'étude stratigraphique montre que ce bâtiment a été construit vers lafin
duIIe
siècle seulement. Les fondations des murs principaux ont une hauteut moyen- ne de r,4o m et ufie largeut de o,6om;
elles reposent ditectement sur une couche naturelle ferme, constituée d'argile jaunàtre mêlée de graviers et de molasse pulvé- rulente et sont constituées d'assises de cailloux roulés hourdées d'argile; seules quelques assises supérieutes sont liées âvec un mortier assez grossier de chaux grasse.Plusieurs fragments de colonnes en calcaite jurassique, d'un diamètre d'environ o,3o m, dont une base de type
26 Ce plan gênênl, qui rappelle celui du temple gallo-romain, appartient bien à un bâtiment tural: on en a quelques exem- plaires en Suisse, notamment à Àeschi SO: JbSGU 32, t94of 4t,
tz5-t26, mais nous avons dans ce cas un portique le iong d'une des façades, comme d'ailleurs à Oberentfelden, maison r9, qui n'a de murs parallèles que sur trois côtés: JbSGU 3o, 1938, 37. L'exemple qui se rapptocherait le plus de notre type est celui de Viedlisbach BE: R. Degen, dans: L'époque tomaine en Suisse, Rép. PÀS 4, 1962, pl, ro, no ro,
27 Histoire de Genève, publication de la Soc. d'Hist. et d'Àrch.
de Genève, Genève r95r, vol. t,4z;F. Staehlin, Die Schweiz in tômischer Zeit,Bàle 1948, z8z-283.
28 Citons pour exemple en Suisse: Stutheien, JbSGU zo, :'928, 74; Oberentfelden, op. ciT,, 42, rgjr, gi et US r9yz, ro ss.;
Seeb, JbSGU 54, ry68169, r48; à l'éuanger: À{ontmaurin, G, Fouet, Lavilla gallo-romaine de Montmaurin, XXe supplé- meflt à Gallia, Paris t969,32 ss.; voit aussi l'article <villar>, in:
Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, de Darem- berg, Saglio et Pottier et A, Grenier, Manuel d'archéologie gallo-romaine, ze partie, ze fasc,, Navigation, occupatiofl du sol, Patis 1934,782 ss.
Fig. 3. Bernex GE. Secteut C: base de colonne de type toscan- provincial réemployée dans la construction des fondations.
toscan provincial, ont été réemployés dans la construc- tion des murs (fig. 3). Leur origine reste une énigme:
ni
le bâtimentA, ni
le bâtimentB
ne semblent avoir permis l'existence d'un pottique relativement luxueux;il faut donc supposer que ces colonnes proviennent d'un bâtiment beaucoup plus riche, peut-être de la villa du
maître, située dans
la
zone non fouillée.Un
horizon de destruction de o,2om
en moyenne d'épaisseur, composé essentiellement de tuiles, de mor-tier
et de cendres, recouvraitla
totalitê dela
surfacedu
bâtiment à enviton o,rom
de profondeur, direc- tement sous la couche de terre arable; la cétamique et les monnaies permettent de dater cette destruction de la fin du IIIe siècle (la monnaie la plus récente de ce niveau remonte àla tétmchie, vers 296) et on Peut penser rai- sonnablement qu'elle est l'ceuvre d'une attaque alamanequi
s'est produiteen
29827.A patir
de 3or, avec leretour des troupes romaines et le rétablissement d'une tranquillité relative, le bâtiment a dû être relevé de ses ruines: au nord-ouest, deux murs
ont
été édifiés surle
niveaude
destruction commel'ont
été plusieurs assises des anciens muts. Enfin,la
grande invasion de 4o5-4o6 a probablement mis un terme à l'activité de l'établissement ; malheureusement, comme bien souyent, l'horizon de la derniète destructionfaitpartie des cou- ches bouleversées par les trayaux agticoles etni
une ordonnance ptécise des bâtimentsni
une chronologie absolue ne peuvent êtte fixées pour cette pêriode: la monnaie la plus récente est un bronze de ValentinienG6+-ns).
Àu
nord-est,tout
l'établissement est limité pat un mur dont la construction remonte, àpartfu. du secteur C,au
IIe
siècle; l'absence des murs de refend au nord- ouest ainsi que l'absence totale de la couche de destruc- tion, notamment de l'épaislit
de tuiles dont nous avons parléplus
haut, nousont
incitéen
ry69à
émetttel'hypothèse d'un mur de clôture qui, comme bien sou- vent, limitait le domainezs; les fouilles de r97o ont per- mis de vérifier cette donnée avec évidence et de pré- ciser les dimensions de I'enceinte; notons qu'au nord- est du mur, la présence en plusieurs points d'un
lit
degtavier de o,r 5 à o,zo
m
d'épaisseut situé au même niveau que la couche de destruction duIIIe
siècle, laisse supposer l'existence d'un passage tout le long de l'éta-143
\44
blissement. Comme dans
le
secteur C, les fondations, constituées de cailloux roulés hourdés d'argile, reposent surla
couche ferme de couleur jaune et leur largeur s'élève à o,6o m; la dernière assise, légèrement enretràit, marque une limite de sol; on pourrait s'étonner de l'im- portance des fondations pour un simple mur de clôture;mais on sait que la hauteur des enceintes de ce type pouvait atteindre z à 5 m pour une largeur de o,6o à or8o m2e.
SECTEUR D
Fouillé en r97o,
il
comprend (planche :.4,r):
le rerour du mur d'enceinte, interrompu pâr une porte monu- mentale; une habitation de deux pièces; un réseau de canalisations destinées à assainir le terrain.Daniei Paunier, L'établissement gallo-romain de Bernex GE
î i'i
Fig, 4. Bernex GE. Secteur D: plan de la porte d'entrée.
-
r : roo.celui qui limite les secteurs
A
etB,
alors que le mur bordant le secteur C forme un angle droit avec celui qui se prolonge au sud-ouest de la porte. Les fouilles der97r,
dont I'objectif essentiel sera l'étude de toute la zone qui s'étencl au sr:d-onest de l'entrée, détermineront peut-être si ces vadations d'angles et de typologie cor- respondent à diverses étapes de construction. Des son- dages préparatoires ont permis de suivre le mur jusqu'à son angle ouest et de préciser l'une des dimensions de I'enceinte qui atteint ainsi rzy m; cette largeur est plus modestequ'à
Oberentfelden (16om) ou qu'à
Seeb (t97m)".
La porte, distante de 38 m environ de l'angle nord, n'est pas située dans l'axe médian de l'établis- sement comme à Oberentfelden, mais l'hypothèse d'une deuxième entrée placée symétriquement comme à Seeb32n'est pas à exclure d'emblée.
L'entrée (planche t4,
z;
Ê,g. 4), latge de 4,5o m, estbordée de deux murs dont l'épaisseur varie de o,9z à Le mur et /a porte d'enceinte
De I'angle nord de
l'enceinte, restitué gtaphi- quement3o, jusqu'à la porte,la
typologie dumur
est semblable à celle du secteur C: mêmelargeur, mêmepro- fondeur, même technique de construction; au-delà de l'enttée, en revanche, les pierres roulées, conservées sur une assise, sont de dimensions plus petites, le mortier est moins abondant tandis que la largeur du mur oscille entreo,i4
et o,r7 m seulement. Si, de prime abotd, la forme de I'enceinte n'est pas régulière,il
est toutefois intétessant de noter quele
segment demur
situé au nord-est de la porte forme un angle de 9o degrés avec2q Darcmbcrg, Saglio, Potticr, Dictionnairc dcs antiquitôs grcc- ques et romaines, att,4vi11at, Hagenschiess et Altstatt, 879, 30 Le mut d'enceinte ayair. êtê dégagé en 1969 jusqu'au bord d'une
large et profonde tranchée, ouverte au pfintemps de la même année pour 1a pose d'un collecteur d'eauxusées, puis remblayée;
en tg7o, plusieurs sondages furent nécessaires pour repéret un prolongement ou un fetouf du muf : paf une malchance propre aux archéologues, ils'avêra par la suite que l'angle nord de l'enceinte se trouvait exâctement dans la tranchée du collec- teur et avait êté, par conséquent, entièrement détruit par la pelle mécanique.
31 Oberentfelden: US t6, tg5z, ro; Seeb: JbSGU 54, r968f69, 748.
32 Oberentfelden, op, cit., ro; Seeb, op. cit., t49.
Daniel Paunier, L'établissement gâllo-romain de Bernex GE
NE sw
t4J
110.61
Fig. 5. Bernex GE. Secteur D: porte d'enttée: coupe,
-
r:4o.ï,zo met dont la longueur atteiîtrespectivement 6,6o m (côté notd-est) et 6,yo m (côté sud-ouest). Comme celles
du mur d'enceinte, mais plus ptofondément, les fonda- tions reposent dans la couche natutelle d'argileiaunàtte;
les assises, constituées de cailloux roulés de rivière, sont hourdées d'argile sur une hauteut de o,5o m tandis que sur les o,2o m restants, elles sont jointoyées au mortier;
quelques fragments de tuiles et de btiques ont été mêlés aux pierres sur toute la hauteur de la fondation. Si le type des portes de Seeb est semblable au nôtre, l'entrée d'Oberentfelden ptésente
un
aspect nettement plus fortifré pat la présence de contrefotts à l'extrémité des murs latétaux33. La restitution de l'élévation de lapote
est évidemment difficile en l'absence d'exemplaites bien conservés; la ptésence de tuiles dans la couche de des-
truction située au nord-ouest des fondations pourtait conduire à l'hypothèse d'une couverture sous la forme d'un
toit
à deux pans tel que le suggère par exemple une reconstitution du musée de Saalbutg3a' lJne coupe stratigraphique perpendiculaire àL'axe de la porte ainsi que plusieurs sondages effectués tant à I'intérieur qu'à l'extédeur de l'enceinte ont confirmé I'existence d'une voie d'accès de 3,5o m de largeut environ, constituée d'une couche de gravier dont l'épaisseur vatie de o,zo ào,ro m (fig.
i). Il
n'est pas sans intérêt de constater queI'axe de cette desserte prolongé vers le sud-est passe à proximité immédiate de I'emplacement de la première église de Bernex, détruite en r 867;
il
ne serait donc pas déraisonnable de situer provisoirementla
maison du maître sous l'ancienne église patoissiale qui aurait suc-cédé elle-même aux constructions romaines; la présence
de restes de mur, de traces d'incendie, de tessons de céramique, de fragments de tuiles, observés eri automne r97o dans une tranchée ouverte dans la rue duvillage, au sud de l'ancien cimetiète, à l'occasion de travaux publics, cottobore une hypothèse que seules des fouilles ultérieures
pourront vérifiet. En
quittant l'enceinte,la
voie devait rejoindre au nord-ouestle
chemin de Saule actuel qui, comme nous l'avons supposé plus haut, existait probablement à l'époque romaine déjà. Reste à préciser la destination de cet axe de communication.IJn examen sur le terrain est aujourd'hui bien illusoire:
les remaniements parcellaires des années 40 ont ptofon- dément modifié 1'ancien système cadasftal
qui
devait remonter aux origines de Ia propriété foncière3s; de plus, les travaux récents entraînés par Ia construction de la nouvelle route de Chancy ri'ont pas contribué àrendre la lecture des indices topographiques plus aisée!
En
revanche, l'examen du cadastre de Savoie, le plus ancien pour la région de Bernex36, peut apporter les éléments d'une réponse; on remarque, en effet, qu'au débutdu XVIIIe
siècle,le
chemin de Saule,loin
des'intertompre comme aujourd'hui, se prolongeait au nord-ouest jusqu'à Aire-la-Vi11e, selon un axe, au dé-
part du
moins,qui
correspondaità
celui dela
voie d'accès de notre établissement !Il
est donc très probableque la villa, établie en bordure d'une voie secondaire Onex-Bernex-Aire-la-Ville, était desservie pat un em- btanchement qui, après avoir quitté le chemin de Saule,
pénéttait dans l'enceinte par la porte décrite plus haut et ne prenait
fin
que devant la maison du maître. Ausud-est, un second accès était sans doute possible à par-
tir
de la voie Genève-Vienne, dont le tracé doit se con- fondre avecla rue principale du village (fig. 6).L'babitation
A
3,7o m au nord-est de la porte, appuyé contre lemur
d'enceinte, s'élèveun petit
édifice comprenant33 Seeb, op. cit., :-49 et rj4: Iargeur 3,8o m; longueur restituée env. 9,oo m; Obetentfelden, JbSGU 3o, t938, 38 et 39, fr'g' 4.
3a Gymnasium , Heft 7, Getmania Romana III, Rômisches Leben auf germanischem Boden, Heidelberg \g7o, 7or, fr1. lg'
35 L. Blondel, Chronique atchéologique powr t944,Dêboisements et remaniements pârcellaires, Genava 23, 194J' 27,
36 Cf. supta note 9,
I
r46
Aire -la-Ville
Cho ncg
deux pièces d'habitation dont
la
plus petite (3,o sur z,6o m) a été accolée à la plus grande (y,4o sur 4,o m).Les fondations, conservées sur une assise seulement, sont constituées de cailloux roulés de rivière jointoyés âu mortier de chaux auquel
ont
été mêlésici et
là quelques fragments de tuiles; cofitrairement aux consta- tations antérieures, les murs ne sont pas fondés sur la couche naturelle d'argile jaunàtre mais dans la couche de terre humifère noirâtre qui se situe immédiatement au-dessous du niveau de destruction; cette observation, ainsi que Ia largeur modeste des fondations (o,38 à o,4o m) nous incitent à penser que l'élévation du bâti- ment ne devait pas être très importante et que les murs étaient faits de matériaux relativement légers, peut-être d'un colombage. Le sol était constitué de terre battue ou d'un plancher de bois; des tuiles recouvraient un toit que le plan nous permet d'imaginer à deux niveaux correspondant chacun à une pièce.Le matériel archéologique, riotâmment la céramique de tal-rle, nous aul,otise à itlentifier ceL étlifice currrue urre
habitation et non comme vnhangar, un dépôt, une re- mise ou une étable. Sa situation près de la porte d'entrée pourrait en faire une maison de gardien, comme le sug- gère notamment un exemple de Pannonie qui présente la même disposition3T.
Il
faut encore signaler un mur, prolongeant vers le sud-est une des faces de l'édifice, dont le mauvais état de conservation et la destruction totale au-delà d'uneDaniel Paunier, L'établissemerit gallo-romain de Betnex GE
I
I
Onex
-
Fig. 6. Bernex GE. Situation de l'enceinte et de la pottesurlecadastredeSavoieduXVllles.;a: emplacement de I'ancienne égiise de Bernex détruite au XIXe s.
- ri
4744.distance
de ro m n'ont
pas permis de retrouver un retour éventuel. Les fondations, larges de o,4o m, sont constituées d'une seule nngêe de gros cailloux roulés (o,3o sur o,4o m environ) calés par des galets plus petits (o,ro suro,rt
m en moyenne). Ladestinationdecemur, parallèle à la voie d'accès, est évidemment difficile à préciser;il
pourrait s'agir simplement d'un enclos pour le bétail qui occuperait I'angle nord de l'enceinte38.Ler cana/isations
La construction de la <maison du gardienl, située au bas du coteau, sur
uri
terrain que le ruissellement des eaux devait rendte souvent marécageux, sinon impra- ticable, a nécessité l'établissement d'un réseau de cana- lisations destinées à l'assainissement du tertain. Au sud- ouest, une canalisation conservée sur quelques mètres seulement, passe sous la maison avant de traverser le mur d'enceinte et de rejeter probablement ses eaux de tlrairrage dans un puisard. Au nord-est, un câflâl à trois btanches suit un tmcé similaire pour rejoindre Ie canal précédent à I'extérieur. La typologie n'est pas uniforme;37 B, Thomas, Rômische Villen in Pannonien, Budapest 1964, r78: Gebâude G du plan (désignée dans le texte parlalettreD,
ce qui constitue manifestement une erreur : ( neben dem Tor,., l).
38 Cf. notamment à Seeb: JbSGU 54, t968169, r49, lettres I( et L
du plan.
Daniel Paunier, L'établissement gallo-romain de Bernex GE r47
SE NW
110.20
Fig. 7. Bernex GE. Secteut C: coupe montrânt la situation du canal nord-est après la jonction des embranchements secondaires, quelques mètres avant son passage âu travers du mur d'enceinte (à droite sut la coupe).
-
ri4o,le premier caflalet la branche du second qui court paral- lèlement àl'habitation, sont simplement fotmés de cail- loux roulés disposés sans ordre àpparent sur une largeut de o,3o m et une hauteur moyenne de o,zo m; la couche de pierres devait constituer en elle-même une mânière de drainage3e. Les autres parties en revanche, plus éla- botées, peuvent être considérées comme de véritables canalisations; consffuites avec des dalles de serpentine vefdâtfe disposées en
v et
lecouvertesd'un
certain nombre de fragments de même nature qui se chevau- chent, elles présentent unifotmément, même après la jonction des embranchements secondaires, un canal de section triangulaire d'environ o,20 m de hauteut et deo,ro à o,zo m de largeur au sommet (planche
rJ,
r).Si le second canal conserve une même typologie jusqu'à I'extérieur (planche r5, z),le premier traverse I'enceinte sous la forme de tuiles courbes (imbrices) prises dans
la masse du mur (planche t
j, t).
Malgré l'absence d'un véritable radier et l'irrégularité de la construction qui rendent les mesutes exactes difficiles,il
est possible néanmoins d'affirmet dans les deux cas que la pente estfaible et ne doit pas excéder o,or à o,o2 m pat mètte.
Signalons enfin que les canaux du second type étaient remplis d'une atgile gris noir et compacte, malheuteu- sement vierge de tout témoin archéologique (fig. 7).
Les comparaisons avec d'autres exemPles cortrtus sont difficiles; si
A.
Grenier, dans son atticle <rvillari du dic- tionnaire des antiquités grecques et romaines indique que des <précautions minutieuses sont prises, même3e Exemple semblable à Mittelbronn: NI. Lutz, L'ofFcine de céramique gailo-tomaine de Mittelbronn, Gallia 17, r959, ro8,
ao Cf. note z9,loc. cit.,88o,
a1 Pannonie: cf. note 37; Grande-Bretagne: Â.L.F. Rivet, The Roman Viila in Britain, Londres r969,
a2 Cf. note 39,
a3 Cf. supra, note 28, Montmâurin, op. cit,, r48,
aa Fouilles de Vagliesi erL rgo7, mentionnées par Ch. Picard in Rome, collect, Archaeologia Mundi, Genève ry69, 86.
dans 1es bâtiments les plus modestes pour drainer le tettain de la
villal
et que des <rconduites souterraines en pierres sèches partent de divers points pour aboutir à un puits collecteur>4o, les pubtcations détaillés sem-blent avates de renseignements; dans des études d'en- semble comme celles qui ont été consacrées récemment aux villas de Pannonie
ou
de Grande-Bretagne41, on n'en trouve aucune ftace; à côté de l'exemple cité plus haut etqui
concerne un atelier cétamiqtea2, on peut noter, mais très sommairement décdtes, des canalisa-tions d'assainissement
à Ia villa
de Montmaurina3.Il
n'est pas sans intérêt de remarquet pat ailleurs que la technique du drainage était connue depuis
fot
long- temps à Rome puisqu'on a retrouvé au Palatin des ca-naux de ce type qui remontent au
VIIIe
siècle avant notte èteaa.Chronologiquement, les constatations faites sur le tettain, notamment l'examen de la maçonnerie à l'en-
droit
où les canaux traversent le mur d'enceinte, per- mettent d'affirmer quele
système de drainageet
la<maison du gardient sont contemporains de l'établis- sement de l'enceinte;
loin d'avoir
été rajoutés après coup à la suite de nouveaux besoins, ils font partie ainsi d'un plan d'ensemble préétabli.IV.
CONCLUSIONS PROVISOIRESCbronologie
Dès le début du Ier siècle, des constructions s'édifient dans les secteurs
A
et B selon un planqu'il
n'apas étê possible de détetminer.^.vec
précision en raison des élé- ments atchitecturaux postérieurs qui le fecouvfent et
de l'urgence des fouilles; vers la fin du Iet siècle ou tout au début du IIe, des remaniements ont lieu, notamment la surélévation des sols et l'atasement des murs de re-