Revue Médicale Suisse
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2 mars 2011519
revue de presseAssurance maladie des enfants : alliance politique en faveur de la gratuité
La proposition est apparue réguliè
rement dans les débats sur l’assu
rance maladie. Sans succès. Pour la première fois, une majorité est trou
vée en commission pour l’approu
ver : deux initiatives parlementaires ont passé la rampe pour demander la gratuité pour les enfants jusqu’à 18 ans (texte du PDC), ainsi que pour les jeunes en formation jusqu’à 25 ans (texte du PS). La première a recueilli 16 voix contre 8, la secon
de 13 contre 10, a indiqué hier la commission sociale du conseil na
tional.
Pour Ruth Humbel (PDC/AG), il fallait alléger la charge des familles, no
tamment celles de la classe moyen
ne qui n’ont pas droit aux réductions de primes de la part des cantons.
Elle a aussi convaincu une majorité que l’actuel système d’aide (réduc
tions de 50% pour enfants/jeunes et réduction pour familles) était très compliqué du point de vue adminis
tratif. Avec la gratuité pour enfants, le seul critère d’aide serait le revenu familial.
Selon les calculs de la députée ar
govienne, la jeune génération paie pour 5,5 milliards de primes et n’en reçoit que 4 milliards en retour à tra
vers les réductions de primes. C’est dire qu’elle subventionne à raison de 1,5 milliard les primes des assurés de plus de 60 ans : «Les familles doi
vent s’en acquitter à tel point qu’elles doivent demander l’aide de l’Etat.»
La répartition entre génération se
rait plus juste avec les allégements demandés.
La socialiste bâloise Suzanne Leu
tenegger ajoutait la gratuité pour les jeunes en formation (jusqu’à 25 ans).
Quelque deux millions de person
nes seraient ainsi concernées pour lesquelles les familles déboursent environ un milliard de francs par an.
Sans cela, ditelle, la charge finan
cière croissante qu’imposent les hausses de primes serait en contra
diction avec la volonté affichée d’al
léger cette charge et de mener une politique familiale acive.
Selon une première estimation, une famille avec deux enfants gagnerait 120 fr. par mois dans le nouveau système. Les adultes sans enfants, eux, paieraient 23 fr. de plus. De leur côté, les assureurs se sont déjà opposés à de tels projets. Il ne faut pas tout mélanger, disentils : l’assu
rance de base poursuit des buts de santé publique et non de politique familiale. Sans oublier que la gratuité
profiterait aussi à des gens qui n’en ont pas besoin (Ruth Humbel évo
que d’ailleurs un correctif). Pour le socialiste valaisan Stéphane Rossini, membre de la commission, la gratuité jusqu’à 25 ans est importante. C’est précisément la catégorie des 1825 ans qui fait l’objet d’un rattrapage massif de la part des caisses qui avaient attiré des jeunes avec des primes trop basses. (…)
Mais l’avenir n’est pas programmé, les majorités d’hier étant fragiles, La gauche fera bloc derrière ces pro
jets de gratuité mais le PDC s’est souvent divisé sur cette question.
Certains députés y sont acquis de
puis longtemps, comme la Fribour
geoise Thérèse Meyer, présidente de la commission, mais le parti compte aussi de nombreux sceptiques, no
tamment au Conseil des Etats.
François Nussbaum La Liberté du 19 février 2011
Pour des raisons économi
ques, 15% des Genevois renoncent à certains soins
A Genève, ce sont 15% de la popu
lation qui ont renoncé en 2008 et 2009 à certains soins pour des rai
sons économiques. C’est le résul
tat d’une une étude réalisée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Les soins dentaires arrivent
en tête de ceux qui passent à la trappe faute de moyens.
Cette étude menée par l’unité d’épi
démiologie populationnelle montre l’ampleur du renoncement aux soins pour des raisons économiques, in
diquent lundi les HUG dans un com
muniqué. Les résultats basés sur un échantillon de 765 hommes et de 814 femmes âgés de 35 à 74 ans ont été publiés dans le journal spé
cialisé Swiss Medical Weekly. Chez les gens qui gagnent moins de 3000 francs par mois, le taux de personnes ayant renoncé à des soins grimpe même à 30%. Après les soins dentaires qui arrivent en tête des prestations auxquelles ont re
noncé les plus pauvres (74%), arri
vent les consultations de médecins (32%) et ensuite les appareils médi
caux comme des lunettes ou des appareils auditifs (26%).
Enfin, 13% des sondés ont indiqué qu’ils avaient renoncé à prendre cer
tains médicaments et 5% déclarent avoir dû laisser tomber une interven
tion chirurgicale.
Enfin, cette étude montre aussi la difficulté que rencontre la popula
tion pour payer les primes d’assu
rance maladie. (…)
Le Temps du 22 février 2011
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