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Même pour un immeu¬ ble récent, tel celui de la Poste à Fribourg

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Academic year: 2021

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144 Trimestriel 2004-III

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DU 11 AU 14 NOVEMBRE 2004 CrVITAS NOSTRA CONGRES INTERNATIONAL 1PROFRIBOURG

FRIBOURG JT.

CHARMEY RURALITE SUISSE

«S

KLUBM il STAROU PRAHU

(3)

OUVRONS LES FENÊTRES ! Gérard Bourgarel

40 années d'existence, c'est peu de choses:

cela correspond grosso modo à la durée humaine d'une vie active. Laissons le nombri¬

lisme à une catégorie de notables qui perpé¬

tuent de génération en génération une tradi¬

tion faite d'immobilisme.

Jouons pour notre part l'ouverture. Ce sera l'occasion lors de notre rencontre interna¬

tionale autour des savoir-faire du 11 au 14 novembre prochain, à la fois de donner et de recevoir, de pratiquer des échanges fruc¬

tueux, non pas seulement entre spécialistes, mais bien entre tous les acteurs de notre société, tant urbaine que rurale, à l'heure où ces composantes s'interpénétrent de plus en plus. Notre démarche est donc citoyenne et vous êtes invités à y participer activement.

La première partie de ce cahier vous apporte d'utiles informations sur le déroulement de cette rencontre et sur les multiples sujets traités directement sur le terrain. Une occa¬

sion unique d'en savoir plus, en découvrant des aspects de notre patrimoine qui ne sont pas habituellement accessibles.

La bonne utilisation du patrimoine bâti est toujours d'actualité. Même pour un immeu¬

ble récent, tel celui de la Poste à Fribourg. En architecture, comme en politique, le regret que l'on peut avoir d'un bâtiment ou d'un homme, est fonction de celui qui le remplace...

L'ouverture sur le monde qu'apporte notre festival de films, c'est aussi des liens de solidarité qui se nouent, ici avec l'un de ses lauréats, cinéaste engagé et pris dans la tour¬

mente.

Enfin, n'oublions pas notre prochain cahier de Noël qui permettra de terminer l'année sur une note artistique. Le prospectus joint méri¬

te toute votre attention, car c'est vraiment de la belle ouvrage qui vous est proposée.

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SOMMAIRE 3

5 7

Gérard Bourgarel Patrick Rudaz 15 Jean-Luc Rime 17 Jean-Claude Morisod 19

20 Gérard Bourgarel 21 Paul Jubin 23 Gérard Bourgarel

40 ans de partenariat sans nostalgie face à l'avenir Congrès international de Fribourg et Charmey Programme du congrès

Le géant jaune gaspille l'argent de ses clients Tribune libre

La belle époque

Décès du professeur Alfred A. Schmid

Un cinéaste israélien, ami de Fribourg, agressé à Tel-Aviv Extrait de cornue: la fée verte ressuscite!

Crédits photographiques: F. Emenegger, Bulle: couverture 1, page 16; F. Marro, Treyvaux: couverture 2;

collection Pro Fribourg: pages 2, 4, 8, 9, 19, 24, couvertures 3 et 4; collection musée du Pays et val de Charmey:

pages 11, 13; Marcel Imsand: page 12; Juliette Repond, Bulle: page 14.

À nos membres-abonnés

Notre dernière assemblée générale a décidé d'une légère augmentation de 10% du taux de cotisation pour 2005, suite à deux années déficitaires et compte tenu de la qualité de nos prestations présentes et futures.

Appel à nos lecteurs

Nous faisons une recherche sur les débuts de la photographie dans notre canton. Le pionnier en ce domai¬

ne a été Pierre Joseph ROSSIER, né en 1829 à Mannens dans la Broyé. Son existence aventureuse l'a mené à Londres, Paris et en Extrême-Orient. Il a ouvert un atelier de photographe à Fribourg et Einsiedeln, dès 1862, soit cinq avant E. Lorson. Si vous avez d'anciens tirages photographiques ou vues stéréoscopi- ques de cette époque portant son nom ou même anonymes, ainsi que tous documents se rapportant à sa famille, veuillez nous le signaler.

IMPRESSUM PRO FRIBOURG Stalden 14 1700 Fribourg Tél. 026 322 17 40 Fax 026 323 23 87 E-mail: profribourg@

greenmail.ch CCP 17-6883-3 Abonnement 2005 Ordinaire: Fr. 55.- De soutien : Fr. 88.- Réduit: Fr. 44.- (AVS, étudiants, apprentis) Rédacteur responsable Patrick Rudaz, Pringy Mise en page Caroline Bruegger, Treyvaux Impression Imprimerie MTL, Villars-sur-Glâne Tirage: 4700 ex.

Prix: 12 francs ISSN: 0256-1476

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I

CONGRÈS INTERNATIONAL DE FRIBOURG ET CHARMEY 40 ANS DE PARTENARIAT:

SANS NOSTALGIE FACE À L'AVENIR Gérard Bourgarel, ancien président de Civitas Nostra

C'est le 2 mai 1964 que, sur une idée lyonnai¬

se, a été fondée à Fribourg CIVITAS NOSTRA, une fédération alors interrégionale des quar¬

tiers anciens. Ce premier noyau groupant, par- delà les frontières, les régions du Dauphiné, de Bourgogne, du Lyonnais, de Savoie, de Suisse Romande et de la Vallée d'Aoste, misait sur de forts liens de proximité et une commune ^~

I ■

* aoV,3°

aversion à l'égard des tendances centralisa¬

trices. C'est donc entre voisins que la fédé¬

ration a fait ses premiers pas, par des actions de promotion, une exposition itinérante, des colloques réguliers permettant de mieux se connaître et de tirer leçon des expériences individuelles.

Les quartiers anciens étaient alors fort mena¬

cés du fait de la vétusté des logements, du désintérêt des municipalités et des entrepri¬

ses spéculatives. Des échecs retentissants ont laissé des plaies ouvertes et des verrues au centre de nos villes. L'exemple embléma¬

tique en fut Bruxelles avec la destruction bru¬

tale des quartiers historiques pour remodeler le centre-ville à l'Américaine. Cette «bruxelli- sation» a bien failli faire école avec la destruc¬

tion de quartiers entiers à Metz, les premières démolitions à la rue Mercière et la menace sur la Croix-Rousse, le quartier des canuts, à Lyon. Cela a fortement animé nos débats et musclé nos réactions.

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Pour être efficace en haut lieu, la fédération a dû finalement se recentrer sur Paris, où se prennent les décisions. Actuellement elle regroupe une cinquantaine d'associations sur le territoire français. Elle s'interroge présen¬

tement sur son avenir et lance des pistes de réflexion autour de ces ensembles et espa¬

ces historiques centrées sur l'homme avant les pierres.

Régionalement, c'est la Fédération Patri¬

moine Rhônalpin qui, à partir de 1984, a pris le relais, à Lyon, avec compétence et efficacité.

Elle couvre littéralement la région d'un dense réseau associatif, elle est le partenaire obligé des autorités et publie régulièrement des guides du patrimoine qui sont un modèle du genre. Patrimoine Rhônalpin apparaît comme une solution d'avenir dans le cadre d'une Europe qui transcende les frontières tout en renforçant les régions.

Lors du printemps de Prague, nous avions noué des relations chaleureuses avec la Tchécoslovaquie qui avait à son actif des méthodes novatrices d'inventorisation et de mise en valeur des centres historiques. Nous

pûmes même organiser une remarquable exposition au Musée de Fribourg. Mais la répression qui s'abattit sur Prague coupa ces liens. Ce sont donc des retrouvailles que nous allons fêter avec le Klub za starou Prahu, plus que centenaire et qui a survécu à toutes les vicissitudes de l'histoire mouvementée de la ville. Leur présence élargira nos horizons à ceux de l'Europe nouvelle.

Pro Fribourg, fondée la même année que Civitas Nostra et membre fondatrice de cette dernière, est une association quelque peu atypique, engagée dans la défense du patri¬

moine mais tout aussi active face aux problè¬

mes de société de notre temps. Elle élargit ainsi son propos à la région de l'urbanité à la ruralité. C'est donc avec ces partenaires de toujours que nous organisons le colloque de novembre à Fribourg et Charmey, pour vérita¬

blement faire face aux défis de notre temps.

Aujourd'hui comme hier, l'enjeu est la conti¬

nuité même de notre culture et la transmis¬

sion des savoir-faire.

à Metz en 1974; à droite démolition à la rue Mercière à Lyon en 1966.

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CONGRÈS INTERNATIONAL DE FRIBOURG ET CHARMEY, 11 AU 14 NOVEMBRE 2004 SAVOIR*

* RÉFLÉCHIR "FAIRE »TRANSMETTRE »INNOVER Patrick Rudaz

Pro Fribourg fête son 40e anniversaire sans fes¬

tivités particulières ou somptueuses, sans tenta¬

tions nostalgiques, sans exalter un passé marqué par des combats, des victoires et des défaites.

Un superbe ouvrage «Fribourg à pas contés»

avec des illustrations de Georges Lemoine ponc¬

tuera l'événement à Noël. Pro Fribourg affirme sa volonté de poursuivre les actions entreprises et de tenter, en début de millénaire, un bilan et une ouverture vers la transmission des patrimoi¬

nes. L'organisation d'un congrès en collaboration avec les associations françaises Civitas Nostra et Patrimoine Rhônalpin s'est alors imposée s'ins- crivant dans cette continuité: le patrimoine n'ap¬

partient pas aux seuls intellectuels mais dépend de plus en plus fréquemment des savoir-faire et de leur transmission. Ce colloque met au centre de sa réflexion le terrain, là où se vivent au quoti¬

dien les tensions.

Le thème

«Savoir réfléchir, savoir faire, savoir transmettre, savoir innover». La notion même de patrimoine

ne cesse d'évoluer entraînant dans son sillage de nouvelles problématiques de la ville à la cam¬

pagne, de la conservation stricte des biens cul¬

turels à l'humain et à son quotidien dans des sites protégés. L'économie, la communication, le tourisme impliquent de nouvelles pressions, ouvrent de nouvelles opportunités.

La réflexion, le savoir faire, la transmission et l'innovation sont les étapes d'un seul et même processus. La qualité des projets et leur réalisation en dépendent. Intimement liées, ces démarches sont garantes d'une conservation moderne du patrimoine qui intè¬

gre le facteur humain et le concept de déve¬

loppement durable. Le thème se déclinera en deux volets: urbanité et ruralité en substituant à toute opposition une réflexion globale sur l'inscription de la protection du patrimoine dans la société. Le congrès s'interrogera sur l'avenir de la protection du patrimoine et sur sa propre capacité à évoluer vers une démar¬

che globale et pluridisciplinaire.

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Règles du jeu

Le colloque se décline en deux temps com¬

plémentaires: l'urbanité (vendredi) et la rura- lité (samedi). Ces journées sont composées à l'identique autour de trois moments: les ate¬

liers (des exemples présentés in situ), les visi¬

tes (moment de détente et de découverte), les tables rondes (débats et échanges).

Les participants peuvent composer leur con¬

grès à la carte en choisissant pour chaque jour¬

née l'atelier, la visite guidée et la table ronde à laquelle ils désirent participer. En fonction de ces choix, certains ateliers ou tables rondes pourront être supprimés.

Le programme détaillé, publié ci-après, sera sujet à évolution avec l'apparition de nou¬

veaux intervenants. On peut obtenir sur notre site www.pro-fribourg.ch des informations détaillées et tenues régulièrement à jour.

Informations pratiques

Congrès complet, les quatre journées, avec les repas de jeudi soir, vendredi et samedi (midi et soir), transport compris aux ateliers et diverses animations, transfert de Fribourg à Charmey compris: Fr. 330-

Demi-congrès, urbanité: jeudi et vendredi, avec les repas du jeudi soir, vendredi midi et soir, transport compris aux ateliers et diverses animations: Fr. 210.—

Demi-congrès, ruralité: samedi et dimanche, avec les repas du samedi midi et soir, trans¬

port compris aux ateliers et diverses anima¬

tions: Fr. 200-

Nous sommes en mesure de vous proposer une offre hôtelière particulièrement avanta¬

geuse à Fribourg et à Charmey. Hébergement en hôtel ★★★ ou ★★★★, en chambre double avec petit-déjeuner pour Fr. 50 - (32€) par nuit et par personne. Il est possible de louer une chambre individuelle, des informations sur les hôtels et prix vous seront alors fournies après votre inscription.

On peut s'inscrire par fax, par courrier (à l'aide d'un bulletin d'inscription que l'on peut obtenir auprès de Pro Fribourg) ou directement en ligne sur notre site Web (www.pro-fribourg.ch) Alle in diesem Heft enthaltenen Informationen zu

unserer Tagung «Savoir faire — HandWerksKunst» fin¬

den Sie auch in deutscher Sprache auf unserer Website www.pro-fribourg. ch.

Adresse de contact:

Pro Fribourg Stalden 14

1700 Fribourg, Suisse www.pro-fribourg.ch congres@pro-fribourg.ch Tél. +41 (0)26 322 17 40

Fax +41 (0)26 323 23 87

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CONGRÈS INTERNATIONAL DE FRIBOURG ET CHARMEY, 11 AU 14 NOVEMBRE 2004 PROGRAMME DU CONGRÈS

■leudi 11 novembre 2004 Dès 15h Fribourg, Aula de l'Université (Miséricorde)

17h

Accueil des participants Ouverture du congrès

Dany Jullien, présidente de Civitas Nostra (France);

Gérard Bourgarel, secrétaire permanent de Pro Fribourg;

Patrick Rudaz, président du comité d'organisation.

18h Questions nouvelles au patrimoine

Conférence de Dominique Audrerie, docteur en droit de l'environne¬

ment, maître de conférences à l'université Montesquieu-Bordeaux IV, auteur de plusieurs ouvrages: «Notion et protection du patrimoine», «Le patrimoine mondial», «La protection du patrimoine culturel dans les pays francophones».

19h15 Apéritif de bienvenue.

20h30 Repas en commun au restaurant de l'Université.

Atelier A1

PROJETER (architecture)

9h - 10h30 Ancien abattoir (1834 - 36) après incendie transformé en 1979 - 1982 en annexe du musée d'art et d'histoire de Fribourg.

Quelle réhabilitation pour quel projet? Le parcours architectural et l'im¬

portance de la circulation interne; le potentiel des fonctions et de la sym¬

bolique.

Intervenants: Michel Waeber, architecte, Fribourg; Claude Castella, con¬

servateur du Service des biens culturels, Fribourg,

11h - 12h30 Maison Clément, Grand-Rue 10, Fribourg. Réhabilitation en 2003 d'une bâtisse remontant au 12e siècle en habitation par étages. Maintien et mise en valeur de la typologie de la maison: grands espaces et apparte¬

ments traversants organisés autour d'une cour intérieure.

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Le projet face aux impératifs de la statique et résolution de problèmes techniques importants comme la menace d'effondrement d'une façade en surplomb sur la Sarine. Complexité du cadre financier. Problématique de la densification de l'utilisation.

Intervenants: Luc-Henri Clément, Itis architectes, Fribourg; Gilles Bourgarel, collaborateur au Service archéologique, Fribourg.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: pique-nique livré aux participants à l'atelier avec boissons.

13h45 - 15h15 Anciens grands moulins de Fribourg. Les minoteries, édifiées au début du 20e siècle, ont d'abord été transformées en usine de pâtes alimen¬

taires. Récente transformation (2004) en locaux pour l'école de multimé¬

dia et d'art de Fribourg (EMAF).

L'intégration d'une nouvelle fonction. Mutation d'un espace industriel et son inscription dans une utilisation contemporaine adaptée à l'enseigne¬

ment des nouveaux médias.

Intervenants: Bureau Lateltin, architectes, Fribourg: un représentant de l'utilisateur, l'EMAF.

Vendredi 12 novembre 2004 URBANITE 9h - 10h30 Grange du domaine du château de Barberêche (1867, Adolphe Fraisse, Atelier A2 architecte). Assainissement de l'infrastructure et de la charpente.

CONSTRUIRE (bois - charpente - parquets) Analyse du potentiel de la bâtisse. Un architecte citadin face à la problémati¬

que de la ferme. Le savoir-faire artisanal et les techniques de construction.

Intervenants: Sophie Waeber, architecte, Fribourg.

11h - 12h30 Beffroi de la cathédrale de Fribourg. Charpente et statique d'un édifice qui supporte le poids des cloches ainsi que leur mouvement.

Construction en bois soumise à de nombreuses tensions et à d'énormes contraintes statiques. Innovation technique: modification de la fonction de la charpente par des structures de décharge.

Intervenants: un ingénieur; un charpentier.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: pique-nique livré aux participants à l'atelier avec boissons.

13h45 - 15h15 Le parquet de la Grand-Rue à Fribourg. Récupération et restauration d'un unique parquet marqueté (17e siècle).

Transmission: la redécouverte du parquet sous un plancher du 19e siè¬

cle. Le savoir-faire: les pertes de maîtrise des gestes professionnels, des tours de mains. Les matériaux: leur provenance et les difficultés d'une restauration.

Intervenants: Jean-Luc Rime, architecte; Jean-Pierre Rossier, ébéniste.

Atelier A3

PROTÉGER (pierres - crépis)

9h - 10h30 Maison Mooses (Rue de la Palme 2; Fribourg). Maintien et restauration d'un crépi ancien.

Affaiblissement du métier et perte des gestes professionnels. Nécessité du maintien d'un ancien crépi, réalité économique d'une restauration et les techniques contemporaines.

Intervenants: Roger Simond, expert en maçonneries anciennes.

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11h - 12h30 Pavés de la Planche supérieure à la place du Petit-St.-Jean. Fribourg a lancé une réflexion autour de ses rues et places pavées.

Aspect économique d'une intervention sur les pavés. L'authenticité et les technologies contemporaines, provenance des pavés. Matériaux choisis et substance historique.

Intervenants: Michael Fritz, responsable du groupe de réflexion «pavés»

Fribourg; Marino Maggetti, professeur de minéralogie à l'Université de Fribourg; un paveur.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: pique-nique livré aux participants à l'atelier avec boissons.

13h45 - 15h15 Chantier «pierres» de la cathédrale de Fribourg. Restauration de groupes sculptés et intervention sur les surfaces dégradées par la pollution.

Réflexion sur le type d'intervention, nouvelles technologies. Probléma¬

tique de la compréhension face aux dégradations, opportunité d'une reconstitution?

Intervenants: Stanislas Rück, architecte, Fribourg; François Guex, collabo¬

rateur au Service des biens culturels, Fribourg.

Vendredi 12 novembre 2004 URBANITE Atelier A4

ORNER (ferronnerie)

9h - 10h30 Maison Kuenlin (Rue des Augustins 2, Fribourg). Parcours à la découverte d'un ensemble de ferronnerie des 17e et 18e siècles (Stalden - Grand- Rue, rue Pierre Aeby). L'accent sera mis sur les grilles de fenêtres.

L'indifférence face à un ensemble exceptionnel et les risques encou¬

rus lors de la restauration des bâtisses. Problématique du goût face aux modèles utilisés.

Intervenants: Raoul Blanchard, conservateur du château de Gruyères;

Jérôme Clément, Courtepin, ferronnier.

11h - 12h30 Production Art Nouveau des serruriers Hertling, quartier de Gambach (Fribourg). Un ensemble exceptionnel: grilles de propriétés, décors de portes, balcons.

Répartition du travail entre architectes et artisans. Problématique d'un mouvement international et d'une production industrielle (éléments impor¬

tés). Attitude face au vieillissement et aux dégradations, possibilité de transmission de l'ensemble.

Intervenants: un théoricien; Jérôme Clément, Courtepin, ferronnier.

12h45 - 13H30 Pause déjeuner: pique-nique livré aux participants à l'atelier avec boissons.

13h45 - 15h15 Université de Miséricorde (Fribourg), ensemble de ferronnerie et de serru¬

rerie des Brand à Paris et des Brandt à Bulle (grands escaliers, chapelle, salle de lecture).

Répartition entre une production parisienne et une production locale et rôle des architectes. Mise aux normes lors de la restauration des élé¬

ments de serrurerie. Conservation de la substance et qualité de l'exé¬

cution.

Intervenants: Patrick Rudaz, conservateur du musée du Pays et Val de Charmey; Gérard Morandi, architecte; un serrurier.

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Vendredi 12 novembre 2004 URBANITE 15h45 - 17h45 B1 LES FEMMES ET L'EAU VISITES GUIDÉES Groupe femmes à Fribourg

H20: une histoire d'eau. Des étuves du Moyen Age aux installations sanitaires du 20e siècle, l'eau a été un élément de propreté, d'hygiène et de loisir. Au fil de l'eau, découverte de l'éducation aux soins du corps, à la culture physique et au développement des conditions du logement.

B2 UNE FRICHE INDUSTRIELLE

Aloïs Lauper, conservateur adjoint du Service des biens culturels, Fribourg.

Découverte d'un patrimoine industriel en ville de Fribourg. Départ au pied du funiculaire. Déplacement au plateau de Pérolles et visite d'une friche industrielle avec des bâtiments construits à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Visite d'une usine thermoélectrique.

B3 LA MEMOIRE DE L'OBJET

Edouard Wassmer, musée suisse de la machine à coudre et des objets insolites

Visite ludique. Collection de machines à coudre et de fers à repasser (16e au 20e siècle). Instruments de chapeliers et de cordonniers, aspirateurs mécaniques, machines à laver, objets insolites. Le guide proposera aux participants un choix d'objets dont il faudra identifier la fonction.

Vendredi 12 novembre 2004 URBANITE TABLES RONDES

18h15 - 20h15 Les tables rondes se dérouleront en quatre lieux en ville de Fribourg:

salle paroissiale de la Lenda (Saint-Maurice), salle des Tanneurs, salle de conférence du Service des biens culturels, l'ancien réfectoire des Augustins. Chaque intervenant s'exprimera pendant 15 minutes au maximum, les tables rondes seront constituées de quatre intervenants au maximum et d'un modérateur.

C1 Réhabilitation

Le projet architectural face à la réhabilitation d'un objet urbain.

Intervenants: un modérateur, Jürg Zulauf, professeur d'architecture à l'école d'ingénieurs et d'architectes de Fribourg; intervenants de Suisse et de France.

C2 Innovation

Le bois pour innover dans la restauration et dans la construction Intervenants: un modérateur: Jean-Luc Rime, architecte, Fribourg, auteur de plusieurs projets utilisant le bois; intervenants de Suisse et de France.

C3 Charte des métiers

Les chartes des métiers et les engagements éthiques des artisans du bâtiment.

Intervenants: un modérateur; un représentant de l'association romande des métiers de la pierre; un directeur d'une école de formation profes¬

sionnelle; intervenants de France.

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C4 Économie

Les métiers du bâtiment et de la restauration face à l'économie Intervenants: un modérateur; un praticien des métiers du bâtiment; un représentant de l'Union suisse des arts et métiers (USAM); un représen¬

tant de l'Association suisse des locataires (ASLOCA).

20h45 Restaurant de l'Université de Fribourg, dîner (fondue) Samedi 13 nnyemhrfl 7004 RIJRALITE

Atelier D1

PAYSAGES (alpages - marais)

9h - 10h30 Charmey, bas marais du Liderrey, intégration de la nature au patrimoine paysager. À plus de 1000 mètres d'altitude, ce marais est le milieu de vie indispensable de plusieurs espèces végétales et animales.

Importance et stratégies de maintien d'un marais en zone de pâturage, les risques d'un drainage. Rôle d'un marais dans l'écosystème et sa fonction paysagère.

Intervenants: un biologue; un représentant de Pro Natura; un agriculteur.

11h - 12h30 Charmey, La Monse, un alpage, un chalet, une chapelle, un ancien hameau, restauration d'un mur en pierres sèches. Le chalet d'alpage de la Monse est l'un des plus anciens du canton (16e siècle).

La biodiversité d'une zone d'alpage. Patrimoine construit: problématique des chalets d'alpage (abandon et perspectives d'utilisation). Le savoir faire préalpin: mur en pierres sèches, nécessité d'une restauration.

Intervenants: José Collaud, secrétaire Pro Natura, Fribourg; Nicolas Doutaz, collaborateur scientifique à l'institut agricole de Grangeneuve (Fribourg); un artisan restaurateur du mur en pierres sèches.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: hôtel Cailler, Charmey.

Samedi 13 novembre ?HQ1 RI IRAI ITF Atelier D2

RESSOURCES (bois)

9h - 10h30 Cerniat, l'atelier du tavillonneur. Tavillons, bardeaux, anseilles en épicéa, sapin, mélèze ou châtaignier recouvraient toitures et façades des édifi¬

ces religieux et de certaines habitations.

Les matériaux utilisés et les techniques adoptées. Le tavillon face à la concurrence des technologies contemporaines de couverture. La néces¬

sité d'une conservation et l'opportunité de son utilisation dans de nou¬

velles constructions.

Intervenants: Camille Charrière, tavillonneur, Cerniat; Jean-Pierre Anderegg, ancien collaborateur du Service des biens culturels, Fribourg.

11h - 12h30 Charmey, centrale de chauffage à bois à distance. La forêt source d'éner¬

gie, une initiative de développement durable dans le cadre de l'Alliance dans les Alpes.

Problématique du développement durable en région de montagne. La forêt, sa labellisation (FSC), la zone préalpine, «Lothar», maladie, pers¬

pectives d'avenir.

Intervenants: Gonzague Charrière, conseiller communal Charmey, respon¬

sable des forêts; un inspecteur cantonal des forêts; un représentant du service cantonal de l'énergie.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: hôtel Cailler, Charmey.

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Samedi 13 novembre 2004 RURALITE Atelier D3

HOMMES (fromages)

9h - 10h30 Charmey, fabrication du gruyère. Tradition et commerce. Les techniques de fabrication du fromage dans l'ère historique du gruyère.

Fabrication traditionnelle du gruyère et marché contemporain, la place du vacherin. Reconnaissance du produit (AOC) et développement tech¬

nologique.

Intervenants: un fromager; un représentant de l'Interprofession du gruyère.

11h - 12h30 Charmey, la Tzintre, caves d'affinage des fromages d'alpage, La coopérative fribourgeoise des producteurs de fromages d'alpage a remis en service des caves d'affinage existant déjà au 17e siècle.

Aires de production du fromage d'alpage, permanence et évolution (depuis le 17e siècle) de la fabrication au chalet d'alpage. Débouchés commerciaux et exigences pour une production de qualité. Probléma¬

tique de la diminution du nombre de chaudières, avenir de la production à l'alpage.

Intervenants: André Remy, président de la coopérative fribourgeoise des producteurs de fromages d'alpage; un exploitant d'alpage et producteur de fromages; un représentant de la coopérative de l'Etivaz, Château d'Oex.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: hôtel Cailler, Charmey.

Samedi 13 novembre 2004 RURALITE 9h - 10h30 Atelier D4

SOCIÉTÉ (tourisme)

11h - 12h30

Broc, plaine des Marches, un projet d'écotourisme. Les Marches et la chapelle du même nom sont un lieu traditionnel de pèlerinage mais aussi une plaine à la limite de deux vallées préalpines.

Tourisme doux, écotourisme et développement durable; précision des don¬

nées et leur utilisation touristique. Zones sportives, espaces de détente et protection de la nature. Utilisation du paysage à des fins touristiques.

Intervenants: un représentant de la société de développement de Broc;

Francis Scherly, professeur de tourisme à l'Université de Lausanne et auteur d'un nouveau concept pour le tourisme gruérien; un représentant de Pro Natura.

Charmey, projet d'un centre thermo ludique. Les sources d'eau de Charmey sont bien connues dans la région et alimentent en eau potable de nombreuses villes et villages. Une source d'eau sulfureuse a fait la réputation de la région.

Le thermalisme envisagé comme avenir touristique d'une communauté préalpine. Tourisme et développement durable: les ambitions d'un pro¬

jet. Le paysage face à un complexe architectural contemporain.

Intervenants: un représentant de la société maître d'œuvre du projet;

Jean-Pierre Thürler, syndic de Charmey; un ingénieur spécialiste des eaux de Charmey.

12h45 - 13h30 Pause déjeuner: hôtel Cailler, Charmey.

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Samedi 13 novembre 2004 RURALITÉ 14h - 16h E1 LE MARBRE DE LA GRUYERE

VISITES GUIDEES Alois Lauper, conservateur-adjoint du Service des biens culturels, Fribourg et Denis Buchs, conservateur du musée gruérien, Bulle.

Découverte de deux villages gruériens (Lessoc et Grandvillard) et leurs constructions typiques en pierres issues de carrières de la région.

E2 ÉCONOMIE FROMAGERE

Patrick Rudaz, conservateur du musée du Pays et Val de Charmey et Marie-Thérèse Torche, convervatrice adjointe du Service des biens cul¬

turels, Fribourg.

Découverte de Charmey sous l'éclairage de l'économie fromagère et de son implication dans le territoire. Le fromage a fait la fortune et le mal¬

heur de ce village qui en porte encore les traces: fermes et demeures des 18e et 19e siècles, un étonnant réseau de chapelles.

E3 VOIES DE PASSAGE

Jean-Pierre Dewarrat, archéologue du territoire et Pierre Zwick, spécia¬

liste des ponts anciens.

A Montbovon, les ponts fleurissent (pédestres, routiers, ferroviaires) sur le passage entre la Gruyère et le Léman, entre Bulle et Montreux. Un projet de parc des ponts a même vu le jour.

Samedi 13 novembre 2004 RURALITE

TABLES RONDES 16h30 - 18h30 Les tables rondes se dérouleront à l'hôtel Cailler de Charmey. Chaque inter¬

venant s'exprimera pendant 15 minutes au maximum, les tables ron¬

des seront constituées de quatre intervenants au maximum et d'un modérateur.

F1 Parc naturel régional

Parc naturel régional: une synergie entre protection de la nature, écono¬

mie, patrimoine et tourisme, l'exception suisse.

Intervenants: un modérateur; Daniele Oppizzi, office fédéral de l'en¬

vironnement des forêts et du paysage; François Margot, responsable d'un projet de parc naturel régional à Château d'Oex; deux intervenants français.

F2 Transmission orale, une langue pour la montagne

Patrimoine immatériel, la langue et ses multiples facettes: patois, pro¬

verbes, idiotisme.

Intervenants: un modérateur; quatre intervenants suisses et français.

F3 Agriculture de montagne

Réalité et avenir de l'agriculture de montagne.

Intervenants: un modérateur; quatre intervenants suisses et français.

F4 Tourisme et patrimoine

Patrimoine bâti et paysager, l'engouement des milieux touristiques.

Intervenants: un modérateur; Francis Scherly, professeur en tourisme à l'université de Lausanne et auteur de nouveau concept du tourisme gruérien; trois intervenants suisses et français.

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19h 20h45

Musée du Pays et Val de Charmey, exposition de dessins d'enfants autour de l'énergie solaire, apéritif.

Charmey, hôtel Cailler, dîner

Dimannhi» 1A nnvemhre 9Q0A

Charmey, hôtel Cailler 10h Synthèse du congrès par le comité d'organisation et les rapporteurs 11h Pause café

11h30 La crise, de la ruralité à l'urbanité. Conférence de clôture

Bernard Crettaz, sociologue, ancien conservateur du musée d'ethnogra¬

phie (département Europe) de Genève. Spécialiste des communautés rurales, il a mené de nombreuses recherches sur le passage du rural à l'urbain (département de sociologie de l'Université de Genève). Auteur d'ouvrages sur l'enfermement de la Suisse et des Alpes et les rites mor¬

tuaires.

12h45 Déjeuner facultatif

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POSTE DE FRIBOURG

LE GÉANT JAUNE GASPILLE L'ARGENT DE SES CLIENTS

Jean-Luc Rime

Comme toutes ses sœurs européennes, La Poste Suisse - on disait les PTT à l'époque - a construit de gigantesques mastodontes dans tous les centres-villes, à proximité des gares.

La qualité architecturale n'ayant jamais été un souci pour l'ex-régie d'Etat, ces bâtiments sont souvent disproportionnés et hideux. Pourtant, à Fribourg, par un miracle presque inexplica¬

ble, l'échelle hors norme du bâtiment de 13 étages est allégée par un jeu de proportions et par l'emploi de matériaux particulièrement élégants, déclinés dans la palette des gris.

Fenêtres, structures verticales et stores sont en aluminium tandis que les contrecœurs sont réalisés en panneaux de fonte d'alumi¬

nium, coulés spécialement à la Fonderie de Fribourg. La réflexion du soleil sur ces faça¬

des provoque des effets de lumière saisis¬

sants. Sans trop se soucier de ces qualités, La Poste a décidé de remplacer ces façades par une banale façade de verre, sans valeur esthétique.

Comme il s'agit d'un bâtiment public (le capital de La Poste est encore entièrement en main de la Confédération) et compte tenu de l'impact important de ce bâtiment sur le paysage du centre ville, l'urbaniste cantonal a invité la commission d'architecture et d'ur¬

banisme ainsi que la commission des biens culturels à se prononcer. C'est ce que, pré¬

voit l'article 7 de la Loi sur l'aménagement du territoire et les constructions. Pour la première - habilitée à poser un jugement esthétique - le projet présenté est médio¬

cre, tandis que la seconde relève la qualité exceptionnelle des façades en aluminium et exige leur conservation.

Pas d'amiante dans les façades

Certes l'intérieur du monstre doit être assai¬

ni puisque les structures métalliques sont recouvertes d'amiante ce n'est toutefois pas le cas des façades dont le remplace¬

ment tient plus à l'effet de mode qu'à une réelle nécessité technique. Mais il est vrai

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qu'après avoir augmenté le courrier A à 1 franc, le géant jaune peut de nouveau se permettre d'envoyer 10 millions (de timbres A) en l'air.

Des tours bien (trop) visibles Ce cas met aussi en évidence la problématique des immeubles-tours des années 60 et 70 que certains jugent nécessaire d'assainir - la caisse de pension du personnel de l'Etat de Fribourg le fait systémati¬

quement - et pour quel bénéfice?

Ces immeubles sont visibles de loin et ont un impact important sur le pay¬

sage. Néanmoins, dans le canton,

«l'emballage» des façades est sou¬

vent fait avec maladresse et sans le concours d'architectes compétents.

Pourtant l'article 155 de la LATeC stipule que: «les constructions qui, du point de vue de leur nature, de leur situation, de leurs dimensions, ont un effet important sur leur envi¬

ronnement, doivent répondre à des exigences de qualité architecturale accrues.»

Deux tours marquantes du quartier

de Beaumont à Fribourg vont prochaine¬

ment être «déguisées» - une troisième l'a déjà été. Les locataires ont été avertis des travaux mais les autorités communales ne sont au courant de rien! Pourtant, au sens de la loi, un permis de construire est néces¬

saire pour «emballer» les façades d'une tour.

À suivre.

La Poste de Fribourg a été construite en 1966 par les architectes fribourgeois Colliard et Baechler. Les façades en aluminium atténuent l'échelle hors norme du bâtiment.

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TRIBUNE LIBRE

D'OR LE SILENCE, UNIQUE LA MUSIQUE...

Jean-Claude Morisod, président de la société fribourgeoise d'art public

En juillet dernier, pendant les spectacles musicaux donnés à Fribourg sous des ciels de toile, le son était si fort réverbéré par les façades et les falaises, et les fréquences basses, à deux ou trois temps, si dures et répétitives que les concerts en devenaient assourdissants. Ils empêchaient tout travail de l'esprit dès 16 heures dans le centre de la ville et réveillaient au milieu de la nuit alors que le règlement communal interdit l'emploi d'appareils bruyants entre 21 heures et 7 heu¬

res, et tous les dimanches et les jours fériés.

Fêtes de quartier, Jazz Parade, Cuisines du Bourg, boum du voisin, terrasses des cafés, tout est bon désormais pour fêter Carnaval et Cardinal et soutirer dans le noir l'argent du petit peuple. Après l'aéroport Unique, voilà la musique unique à tous imposée, sirène hurlante, casse-oreilles insupportable! M. de Reyff, de grâce, pensez aux habitants de la ville qui aimeraient vivre sans boules Quiès: la halle des fêtes et le Forum conviendraient si bien aux longues nuits sonores!

Pendant une quinzaine de jours, la Jazz Parade encombre tellement, de la rue de Lausanne au temple, qu'elle ne laisse aux passants que sentiers d'Indiens aux odeurs de cirque. Durant tout l'été, le marché du mercredi pourtant multiséculaire n'a plus assez d'espace pour se déployer. Les con¬

cessions de terrasses l'emportent sur les franchises. Piétons et cyclistes sont réduits à la portion congrue.

Cette exubérance anti-réglementaire a entraî¬

né des violences inouïes. On rapporte que le gérant du restaurant noir et blanc, vilainement agressé dans la rue de l'abbé chanteur, fut hospitalisé pendant trois jours et qu'un sien voisin reçut de méchants coups d'un person¬

nage qui s'intéressait de trop près à son stand de boissons, tandis que trois caisses de recet¬

tes se faisaient la malle sans paroles.

L'abandon de la rue St-Pierre prolongée, la démolition de l'école des métiers, le placardage

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d'énormes réclames en façade et la construc¬

tion de nouveaux bâtiments locatifs à Villars- les-Joncs montrent assez que la commune ne maîtrise pas son urbanisation.

Pourtant, la commission des biens culturels et la commission d'architecture et d'urbanisme ont donné des préavis défavorables à la cons¬

truction des quatre bâtiments à Villars-les- Joncs; pourtant la loi sur les réclames interdit leur usage lorsqu'elles déparent un site bâti ou choquent gravement l'esthétique; et pourtant la rue St-Pierre prolongée est la seule manière de réaliser l'idée directrice du plan d'amé¬

nagement local: la zone piétonne de la gare jusqu'à la place du Petit-St-Jean. Le moment est donc venu d'entreprendre la révision géné¬

rale du plan d'aménagement de Fribourg, en coordination avec la région et la CUTAF et d'y intégrer les nouveaux édifices du 20e siècle, recensés mais non encore protégés.

Au nouveau syndic de Fribourg qui a déclaré à La Liberté son intérêt pour l'histoire de l'art, je ne me lasserai pas de proposer de doter la ville d'un spécialiste de la conservation et de l'archéologie; et aux musées cantonaux, ainsi qu'à l'office du tourisme, je me permets de proposer l'organisation d'expositions culturel¬

les et de colloques thématiques et coordonnés avec l'université pour donner aux touristes le loisir de passer plus d'un jour à Fribourg, en suivant le bon exemple du prochain congrès de Pro Fribourg.

Les Indiens débarquent en ville de Fribourg et les piétons en sont réduits à se faufiler.

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LA BELLE ÉPOQUE

Paris a ses énarques, Fribourg ses saint- charliens. Dès leur plus jeune âge, les élèves de la vénérable école St-Charles ont baigné dans les préceptes catholiques résumés dans un grand écriteau trônant au-dessus de la porte des cabinets: «Sois bon, Dieu te voit».

Cet encouragement à la bonté a bien sûr pré¬

disposé plus d'un élève à la politique, talent confirmé par les postes occupés par une pro¬

portion élevée d'anciens petits saint-charliens, devenus aujourd'hui direc¬

teurs d'office fédéraux, avo¬

cats de grands bureaux de la place... sans oublier les syn¬

dics de Fribourg.

Pour être à la hauteur de sa solide réputation, l'école n'a pas lésiné sur les moyens. Dès leur plus jeune âge, les élèves ont été habitués à la chose publique en apprenant à sup¬

porter le caca des autres. À St- D

wurgknecht:

«Je suis . un forcené tranquille))

Charles, il était en effet sévèrement interdit de tirer la chasse d'eau, qui menaçait de s'ef¬

fondrer. Les élèves apprenaient donc à respirer par la bouche. Une telle discipline ancre très vite le sens de l'économie. C'est ainsi que l'ex-syndic de Fribourg, Dominique de Buman, apprit à ne jamais délier sa bourse pour payer une tournée au bistrot: on ne gaspille ni l'eau, ni l'argent. S'il est trop tôt pour dire quel est le trait de caractère qui marquera la carrière de Jean Bourknecht, on sait déjà qu'il a gardé le sourire confiant de ses douze ans.

C'est ce sourire que nous proposons à nos lecteurs de repérer sur cette photo de classe prise au début des années 1970. Les bonnes réponses participeront à un tirage au sort. Et le gagnant sera récompensé d'un café crois¬

sant en compagnie du syndic, au tea-room de «La Belle Epoque» bien sûr, situé préci¬

sément dans les locaux occupés jadis par la prestigieuse école.

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LA CONSERVATION EN DEUIL

DÉCÈS DU PROFESSEUR ALFRED A. SCHMID Gérard Bourgarel

Disparu au terme d'un douloureux efface¬

ment, Alfred A. Schmid continuera longtemps à hanter les milieux de la conservation. On retiendra avant tout sa scrupuleuse intégrité et une fermeté qui, dans le laxisme ambiant, lui ont valu stature de monument.

À la tête de la commission fédérale des monuments historiques, il a exercé une tutel¬

le sur le patrimoine, en tenant le robinet des subventions fédérales. Mais la rigidité de ses conceptions et sa méfiance à déléguer ses responsabilités ont enfermé la restauration dans un carcan l'empêchant de s'adapter aux connaissances scientifiques nouvelles.

Son rôle d'expert omnipotent et omniscient a fait son temps. La seule analyse compara¬

tive stylistique cède aujourd'hui la place à une approche multidisciplinaire qui, de la dendro- chronologie à la thermoluminescence, per¬

met des interventions mieux étayées et plus pertinentes.

À Fribourg, il était descendu de son piédestal lors de la malencontreuse «affaire de la rue des Bouchers», aux côtés de Gonzague de Reynold obligeant le Conseil d'Etat d'alors à remballer un projet de nouvelle chancellerie, bloc horizontal médiocre et hors d'échelle, rompant la dominante verticale de la Vieille Ville. Il avait fallu pour cela l'intervention direc¬

te de deux conseillers fédéraux. Les autorités rancunières prirent leur revanche en faisant démolir les bâtiments menacés pour les rem¬

placer plus tard par un insipide pastiche. Un match nul au propre et au figuré.

Son héritage sera perpétué par ses sui¬

veurs, car il a eu une constance: celle de placer ses protégés aux quatre coins de la Suisse, utilisant sa position dominante dans les sphères fédérales et cantonales de la conservation. Il laissera finalement, plus qu'une véritable œuvre scientifique, une empreinte indélébile sur toute une généra¬

tion d'historiens de l'art.

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DAVID BENCHETRIT

UN CINÉASTE ISRAÉLIEN, AMI DE FRIBOURG, AGRESSÉ À TEL-AVIV

Paul Jubin

Le 21 avril 2004, David Benchetrit se rendait au Ministère de la Défense à Tel-Aviv où il était attendu. Sur le trottoir, un vigile se met à le frapper. Trois autres nervis arrivent à la rescousse et multiplient les coups de poings, de pieds et de crosses. Sauvagement passé à tabac, le journaliste et cinéaste israélien est hospitalisé. Il souffre de traumatismes crâniens et subit une opération de quatre heures. Il ne lui sera pas possible de marcher avant six mois, si tout va bien. Les organisations de journa¬

listes et de défense des droits de l'homme réagissent un peu partout dans le monde pour condamner cette inacceptable violence et demander une enquête transparente.

Lors de sa dernière assemblée générale, Pro Fribourg, a décidé de se joindre aux mouve¬

ments de protestation et d'exprimer son sou¬

tien à cet ami de Fribourg. Pourquoi?

David Benchetrit est un cinéaste engagé.

Dans ses films, il traite de sujets sensibles au

sein de la société israélienne: rapports entre Israéliens et Palestiniens; la situation des femmes palestiniennes; objecteurs de cons¬

cience de l'armée israélienne, ... À plusieurs reprises, ses oeuvres figurent au Festival international de films de Fribourg. Rappelons ses derniers passages sur les bords de la Sarine. En 1999, pour présenter «Samir», film consacré aux difficultés d'intégration des immigrants en Israël. En 2003, il y a obtenu le prix du documentaire pour son long métrage

«KaddimWind - Maroccan Chronicles», dans lequel il relate les incessantes et multiples discriminations dont sont victimes en Israël les juifs originaires des pays arabes et ce depuis plus de 50 ans.

La Liberté n'a pas manqué de l'interroger et ses réponses sont particulièrement éclairan¬

tes. Citons notamment: «La plus grande peur des Juifs, c'est d'être arabisés. C'est que la culture arabe puisse dominer un jour. Mon rêve à moi, mon but, ce serait une société multicul-

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turelle, beaucoup plus juste, plus morale, plus sensible aux droits humains. Pour l'instant, la société reste très oppressive, très capitaliste, elle méprise les pauvres et les défavorisés.

Si Israël n 'arrive pas à trouver la paix en soi- même, comment veut-il faire la paix avec les Palestiniens?»

David Benchetrit connaît et apprécie le monde arabe. Il est né au Maroc en 1954 où il a grandi et s'est imprégné des richesses culturelles du pays. Il est fier d'être juif, mais défend aussi avec acharnement les valeurs qui l'entourent. Elles doivent se rencontrer,

se féconder, et non s'opposer et se détruire.

Diplômé de l'école de cinéma et télévision Beit Zvi, il travaille à la réalisation de films à dominantes sociales ou politiques. Il enseigne aussi au Département cinéma de I 'Université de Tel-Aviv. Sa voix libre et critique dérange.

L'agression dont il a été victime semble être une sanction du monde officiel tenaillé par la peur. Il le disait l'an dernier: «// ne faut pas s'en prendre qu'aux seuls leaders palesti¬

niens. Les Européens devraient s'impliquer beaucoup plus dans le conflit israélo-palesti- nien, comme ils le font vis-à-vis de la guerre en Irak.»

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EXTRAIT DE CORNUE

LA FÉE VERTE RESSUSCITE!

Gérard Bourgarel

Quand Jean-Claude Cornu intervient au par¬

lement fédéral en faveur de la levée d'in¬

terdiction de l'absinthe, il ne suscite guère dans son canton, que sarcasmes et haus¬

sements d'épaules. N'est-ce pas là affaire de Neuchâtelois? Pour tout un chacun, la liqueur clandestine est liée au Val-de- Travers.

Notre ancien conseiller aux Etats obtient tout de même gain de cause et entre, par la petite porte, dans l'histoire helvétique. Son intervention n'était pourtant pas aussi farfe¬

lue que l'on pouvait l'imaginer. Il y avait de l'absinthe fribourgeoise, mieux romontoise!

Preuve en est l'étonnante et splendide affi¬

che publiée ci-contre.

Lien avec Neuchâtel, il y avait. L'étiquette de la bouteille porte les deux écussons paral¬

lèles de Neuchâtel et de Fribourg ainsi que la marque Petitpierre à Morat. La famille Petitpierre est originaire de Couvet. Elle est

présente à Morat, en 1900, avec la société A. Petitpierre & Cie, liquoristes. Cette firme disparaît par la suite, probablement rache¬

tée par la maison Corboz & Fischlin établie à Fiomont, à la rue des Moines. La petite ville, par ses foires, est riche en bistrots, pas moins d'un pour huitante habitants! Elle compte aussi d'autres distilleries, dont celle de Charles Cornu, tenancier du Lion d'Or à la Grand'Rue. La boucle est bouclée.

Petit rappel historique

C'est dans la deuxième moitié du 18e siècle que l'extrait d'absinthe, connu en pharmacopée, fut introduit à Couvet dans la principauté de Neuchâtel par un méde¬

cin français exilé. À sa mort, la recette fut maintenue par deux demoiselles qui en poursuivirent la fabrication... dans leur cui¬

sine. Ce n'est qu'en 1797 qu'elle fut rache¬

tée par Henri-Louis Pernod qui fonda, tou¬

jours à Couvet, la première distillerie. Les affaires furent si prospères qu'il installa en

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1815 une deuxième fabrique à Pontarlier, pour éluder les droits de douanes! Son entreprise connut l'essor que l'on sait.

La consommation d'absinthe en milieu ouvrier faisait pourtant des dégâts et concurrençait les viticulteurs. En 1906, un crime affreux, com¬

mis sous l'emprise de la «fée verte», fut le prétexte au lancement d'une initiative fédérale visant à son interdiction, appuyée par 167'814 signatures. Le résultat de la votation populaire du 5 juillet 1908 fut sans appel, le peuple l'ac¬

ceptant par 241 '048 voix contre 136'869. Deux cantons la rejetèrent, Genève et Neuchâtel, ce dernier à deux contre un, comme il se devait.

Fribourg l'accepta par 7'216 voix contre 4'912 au grand désespoir de la distillerie romontoise.

L'entrée en vigueur de la prohibition fut pro¬

mulguée pour le 7 octobre 1910 et les distilla¬

teurs, leurs ouvriers et les cultivateurs furent indemnisés. Bon prince, l'Etat alla jusqu'à offrir une compensation aux journaliers employés dans cette culture.

Presque un siècle plus tard, l'interdiction est maintenant levée. Cela coïncide avec l'impo¬

sition de la limite du taux d'alcoolémie à 0.5 pour mille. À n'en pas douter de quoi donner des ailes à cette fée verte sur le retour! À votre bonne santé.

24 «Les buveurs en

Gruyère», un cliché du photographe genevois Boissonas vers 1900.

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ISSN 0256-1476 - Fr. 12.-

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