HAL Id: jpa-00206894
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Étude expérimentale de l’anisotropie de la susceptibilité paramagnétique de quelques éléments de terres rares
Roland Aleonard, René Pauthenet
To cite this version:
Roland Aleonard, René Pauthenet. Étude expérimentale de l’anisotropie de la susceptibilité para- magnétique de quelques éléments de terres rares. Journal de Physique, 1970, 31 (2-3), pp.213-218.
�10.1051/jphys:01970003102-3021300�. �jpa-00206894�
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L’ANISOTROPIE
DE LA SUSCEPTIBILITÉ PARAMAGNETIQUE
DE QUELQUES ÉLÉMENTS DE TERRES RARES
Roland ALEONARD et René PAUTHENET Laboratoire
d’Electrostatique
et dePhysique
du MétalCEDEX
166,
Grenoble-Gare(Reçu
le 6 août1969)
Résumé. 2014 On décrit une
expérience
de mesure de la susceptibilité paramagnétique des mono- cristaux, pour différentes orientations du champ par rapport aux axescristallographiques.
On donneles résultats
expérimentaux
obtenus sur certains éléments des terres rares de la deuxième séquence.On montre
l’importance
de la forme de l’échantillon sur la définition des grandeursmagnétiques intrinsèques
à la substance. Leparamagnétisme
est complètement défini par la connaissance despropriétés
desdeux susceptibilités principales :
~int~c, mesurée parallèlement à l’axe cet ~int~c, mesurée suivant une directionquelconque
dans leplan
de base. Ces deuxsusceptibilités
sontindépendantes
du
champ,
tout au moins dans leschamps
faibles ; elles suivent des lois de Curie-Weiss avec des points de Curieparamagnétiques
différents. On montre que la loi de variation de l’inverse de lasusceptibilité
d’unpolycristal
est une fonctionhyperbolique
de la température.Summary. 2014 We describe an
experiment
for measurements of theparamagnetic susceptibility
of
single crystals ;
themagnetic
field isapplied
along different orientations with regard to the cris-tallographic
axes. We present theexperimental
results for some rare earth elements of the second sequence. We discuss the effect of theshape
of the sample on the definition of the intrinsicmagnetic quantities
of the substance. Paramagnetism iscompletely
defined when we know theproperties
ofboth
principal susceptibilities :
~int~cparallel
to the c axis, and ~int~c, in a direction in the basalplane.
Thesesusceptibilities
are field independent in weak fields ; then obey Curie-Weiss law with different paramagnetic Curiepoints.
Onepoints
out that the variation of the inverse of the suscep-tibility
of apolycristal
is anhyperbolie
function of the temperature.Introduction. - Au cours de leurs recherches sur les
propriétés magnétiques
des monocristaux de terres rares, S.Legvold,
F. H.Spedding
et autres(1) (2) (3) (4)
ont mis en évidence le caractère
anisotrope
de la sus-ceptibilité paramagnétique
de ces éléments. La suscep- tibilité mesurée dans la direction duchamp
a unevaleur différente suivant que ce dernier est
appliqué
le
long
de l’axe c ou dans leplan
de base. Nous dési-gnons cette
susceptibilité
par la notation xapp, parcequ’il s’agit
d’unesusceptibilité apparente, qui,
ainsique nous le montrerons par la
suite, dépend
d’unefaçon
nonnégligeable
de la forme del’échantillon ;
cette
susceptibilité
est différente de lasusceptibilité intrinsèque,
Xint,caractéristique
duparamagnétisme
propre de
chaque porteur
de moment. Pour leterbium,
ledysprosium, l’holmium,
à unetempérature donnée,
lasusceptibilité
suivant l’axe c, Xapp II ~, est inférieure à lasusceptibilité
dans leplan
debase,
laprécision
desexpériences,
les variationsthermiques
del’inverse de ces
susceptibilités
suivent des lois de Curie-Weiss ;
les constantes de Curie sont du même ordre degrandeur
et lestempératures
de Curieparamagnétiques, 03B8app || c et () app 1. c’
sont nettementdifférentes ;
cesauteurs
indiquent
que pour ledysprosium
parexemple
Il c est
égal
à 121 oK et à 169 oK(1).
Dansun intervalle de 30 à 100
degrés
au-dessus despoints d’ordre,
lasusceptibilité
montre un effet caractéris-tique
d’ordre à courte distance. R. J. Elliott(5)
etT.
Kasuya (6)
ont discuté ladépendance
de ces tem-pératures
de Curie avec les coefficients dechamp
cristallin.
La méthode
expérimentale.
- Nous avonsrepris
l’étude
expérimentale
de lasusceptibilité paramagné- tique
des monocristaux de terres rares dans le but d’enpréciser
lesgrandeurs caractéristiques
del’anisotropie.
Cette étude a
porté
sur legadolinium,
leterbium,
ledysprosium, l’holmium,
l’erbium. Les monocristaux ont étépréparés
par MetalsResearch, Cambridge (Angleterre) ;
lapureté
des éléments est de99,9 %.
Les échantillons ont la forme d’une
sphère
d’environ6 mm de diamètre. Cette forme a
l’avantage
de ne pas introduire uneanisotropie
deforme, qui
se superpose- rait àl’anisotropie cristalline,
que nous nous proposons d’étudier. Enfait,
si l’échantillon estparfaitement sphérique
à unetempérature donnée,
il ne l’estplus
à une autre
température,
parce que les coefficientsd’expansion thermique
sont différents suivant lesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003102-3021300
214
axes
principaux
ducristal ;
uneénergie d’anisotropie
de forme
apparaît
à unetempérature quelconque ;
seseffets sont du second ordre et nous les
négligerons
par la suite.La
susceptibilité paramagnétique
a été mesurée suivant lechamp
pour différentes orientations de celui-ci parrapport
aux axes du cristal. Ce genre demesure sur des cristaux
paramagnétiques anisotropes
étant peu courant, nous décrivons ci-dessous le
dispo-
sitif
expérimental
et discutons sonprincipe,
afin debien définir la
grandeur
mesurée.Les
susceptibilités
sont déterminées au moyen d’une balance detranslation,
du type Foëx et Forrer(7) (8),
modifiée
(Fig. 1).
Leprincipe
consiste à compenser la forces’exerçant
sur la substanceparamagnétique
a,’
FiG. 1. - Schéma du dispositif expérimental.
placée
dans ungradient
dechamp,
par une forceproduite
par un courantélectrique
circulant dans unebobine @,
placée
dans l’entrefer d’un aimant. Sur le fléau enquartz
~,suspendu
par 5fils,
est fixé un axe vertical ~,également
enquartz,
à l’intérieurduquel
coulisse une
tige
~ d’alumine de 2 mm dediamètre ;
cet axe traverse un
disque
©gradué,
enbalsa,
soli-daire du
fléau ;
un seconddisque (3) gradué,
solidairede la
tige
d’alumines’appuie
sur lepremier.
L’échan-tillon est fixé par de l’araldite à l’extrémité inférieure de la
tige d’alumine ;
il estplacé
à l’intérieur d’uneenceinte
thermique
et dans ungradient
dechamp
créépar un électro-aimant. Les
disques gradués
permettent de faire varier l’orientation del’échantillon,
dans unplan perpendiculaire
à latige d’alumine,
d’unangle multiple
de 5degrés,
et de définir cette orientationavec une
précision
de l’ordre dudegré.
Le frottement entre les deuxdisques
suint pour maintenir l’échan- tillon fixemalgré
lescouples qui
peuventapparaître
sous l’effet du
champ.
Les mesures se font engénéral
à
champ
constant, de l’ordre de1 200,
2 300 et 3 600 Oe.L’intervalle de
températures exploré
estcompris
entre 275 et 370 OK environ. L’enceinte
thermique
estconstituée par un
cylindre
de cuivre à l’intérieurduquel
circule un courant d’eau dans une double canalisation enhélice ;
un thermostat stabilise la tem-pérature
de l’eau entre 6 et 95degrés Celsius,
avec uneprécision
du dixième dedegré ;
un écran (9) favoriseune meilleure uniformité de la
température.
Le centrage de l’échantillon dans la
région
dumaximum
d’attraction,
les corrections dediamagné-
tisme du
support, l’étalonnage
de la valeur absolue de lasusceptibilité
ont été faits suivant les méthodesclassiques
utilisées dans cetype d’expérience (7) (8).
La
précision
sur lasusceptibilité
est estimée à 1%.
La
température
est mesurée à l’aide d’un thermo-couple
cuivre-constantan dont la soudure est à unedistance déterminée de
l’échantillon ;
on acomparé
lesforces
électromotrices,
fournies à différentestempé-
ratures par ce
couple,
à celles d’uncouple
dont lasoudure était
disposée
aupréalable
à laplace
del’échantillon ;
la correction n’excède pas undegré.
Les axes
cristallographiques
ont été déterminés aumoyen des
Rayons X
par la méthode deLaüe ;
laprécision
sur l’orientation du cristal est de l’ordre dudegré.
Désignons
parH~o et oHeolox
lechamp magnétique
et le
gradient
dechamp magnétique
dansl’entrefer,
avant le
positionnement
del’échantillon,
aupoint
même où sera
placé
le centre de celui-ci lors de lamesure. Ce
point
est défini par le maximum de laquantité
c’est l’abscisse dupoint
d’in-flexion à la courbe
(Hé , x).
Onpeut
montrer dans ces conditions que la variation del’énergie magnétique d U,
localisée dans l’entrefer et causée par l’introduc- tion de l’échantillonparamagnétique,
estégale
enpremière approximation
à cellequi
seraitproduite
par l’introduction du même échantillon dans lechamp uniforme, Heo ;
elle s’écritAU = - 1-
avec Mdésignant
le momentmagnétique
de l’échantillon. Onpeut
admettre enconséquence
que lespropriétés magnétostatiques
de l’échantillon sont cellesqu’il
manifesterait s’il était
placé
dans lechamp
uni-forme
Considérons en
premier
lieu une substance parama-gnétique
sansanisotropie,
le moment M estégal
auproduit
de lasusceptibilité intrinsèque
par lechamp
àl’intérieur de
l’échantillon ;
c’est encore Xin,(Heo - NM)
expression
danslaquelle
Ndésigne
le coefficient dechamp démagnétisant.
On peut alors écrire la varia- tiond’énergie magnétique
sous la formede
l’amplitude
de la force de translation ondétermine,
à
partir
d’unétalonnage préalable
avec lepyrophos- phate
demanganèse,
lasusceptibilité
apparenteOn déduit la relation
La
susceptibilité intrinsèque
n’estégale
à la suscep- tibilité mesurée à la balance de translation quelorsque
le
produit Nx;nt
peut êtrenégligé
devantl’unité ;
c’estle cas pour un
grand
nombre de substances parama-gnétiques,
à destempératures supérieures
d’une cin-quantaine
dedegrés
à leurspoints
de Curie. La diffé-rence entre la
susceptibilité
apparente et lasuscepti-
bilité
intrinsèque
s’accroîtlorsque
cette dernièredevient
importante.
Cet effet est bien connu desphy-
siciens du
paramagnétisme qui
ont étudié lessuscepti-
bilités au
voisinage
despoints
d’ordre[9] [10] [11] ;
ilest loin d’être
négligeable
avec les éléments des terres rares, même à destempératures
bien au-dessus de leurspoints d’ordre,
en raison des valeurs élevées de leurssusceptibilités.
Prenons parexemple
le cas dudyspro-
sium
polycristallin ;
sonpoint
d’ordre est vers 178OK ;
la
susceptibilité apparente
à l’ambiante est d’environ 800 x10-6
u. e. m. par gramme ; lasusceptibilité intrinsèque
pour un échantillonsphérique
est de823 x
10-6 ;
la correction atteint2,9 %.
La différence entre le
point
de Curieparamagné- tique intrinsèque
et lepoint
de Curie apparent, déter- minés parextrapolation
des lois de Curie-Weiss corres-pondantes,
estégal
àNC,
avec Cdésignant
la cons-tante de Curie. Pour le
dysprosium,
cette différenceest d’environ 3
degrés.
Résultats
expérimentaux.
- On a vérifiéqu’à
laprécision
desexpériences,
lasusceptibilité
mesuréedans les
champs jusqu’à
3 600 Oe étaitindépendante
du
champ.
Lorsque
lechamp
estappliqué
suivant une directiondans le
plan
debase,
la variation relative de la suscep- tibilitéapparente,
en fonction de l’orientation du cris-tal,
nedépasse
pas0,65 %
pour legadolinium
et0,1 %
pourl’erbium ;
elle estcomprise
dans leslimites des erreurs
possibles :
on ne décèle pas d’ani-sotropie
de lasusceptibilité
dans leplan
de base. Parsuite, lorsque
lechamp
est incliné d’un certainangle,
cp, par
rapport
à l’axe c, il n’est pas nécessaire de définir unplan particulier
de mesure ; enfait,
nousavons effectué les mesures dans un
plan perpendicu-
laire à l’axe a ou à l’axe b.
Les variations de la
susceptibilité
apparente, àchaque température,
en fonction del’angle
9,pré-
sentent une
période égale
à n(Fig. 2). L’analyse
deces résultats en série de Fourier a montré que cette variation
pouvait
s’écrire avec unegrande précision
sous la forme
FIG. 2. - Exemples de courbes de variation de la susceptibilité paramagnétique apparente rapportée à l’atome-gramme, mesu- rée sur des monocristaux de gadolinium, de terbium, de dyspro- sium, d’holmium et d’erbium, en fonction de l’angle ç que fait
le champ avec l’axe c.
les
amplitudes
des autresharmoniques
étant tout àfait
négligeables
vis-à-vis de celle del’harmonique 2 ;
les tracés
(Fig. 2)
relatifs auterbium,
audysprosium,
à l’holmium et à
l’erbium,
montrent que lespoints expé-
rimentaux se
disposent
à mieux que0,3 %
de la courbereprésentée
parl’équation (4).
Les courbes relatives augadolinium
n’ont pas étéanalysées
en série de Fourier.Les variations
thermiques
de l’inverse de la suscep- tibilitéapparente
duterbium,
dudysprosium,
de l’hol-mium et de
l’erbium,
relatives à unangle
9égal
à 0et
90°,
sont linéaires à laprécision
desexpériences,
dans l’intervalle de
température exploré ;
ellespeuvent
216
être
représentées
par des lois de Curie-Weiss(Fig. 3), desquelles
onpeut
déduire desgrandeurs apparentes
comme les constantes de Curie apparentes, et les
points
de Curieparamagnétiques apparent,
que nous chercherons à relier aux
grandeurs
intrin-sèques correspondantes.
FIG. 3. - Variations thermiques de la susceptibilité parama-
gnétique apparente rapportée à l’atome-gramme, mesurée sur
des monocristaux de gadolinium et de dysprosium; XII, ~j_ et X45’ sont les susceptibilités mesurées suivant le champ lorsque
celui-ci fait un angle rp de 0,90 et 45° avec l’axe c.
Discussion des résultats. - Revenons au fonction- nement de la balance de translation dans le cas d’une substance
paramagnétique anisotrope. Désignons
parxint
c et Xint 1. c lessusceptibilités intrinsèques
suivantune direction
parallèle
à l’axe c et une direction per-pendiculaire
à cet axe et par etN 1. c
les coeffi- cients dechamp démagnétisant
relatifs aux mêmesdirections.
Lorsque
l’échantillon estplacé
dans lechamp Heo,
dont la direction faitl’angle
9 avec l’axe c, etqui présente
legradient aHeolax, l’énergie
libre de l’échantillon est alors
égale
àet la
susceptibilité
apparente mesurée suivant lechamp
s’écrit
Par
simple
transformationtrigonométrique,
cetteexpression prend
la forme de la relation(4)
observéeexpérimentalement
enposant
et
L’expression (6)
donnant lasusceptibilité apparente
d’un monocristal uniaxe suivant lechamp
extérieurest
généralement
vérifiée enparamagnétisme ;
elleindique
que le tenseur desusceptibilité
est définisimplement
par deuxcomposantes,
xint , et Xint J.. C.La vérification
expérimentale
confirme le caractèremagnétique
uniaxial des éléments des terres rares.Les variations
thermiques
de l’inverse dessuscepti-
bilités
intrinsèques
se déduisent de celles dessuscepti-
bilités
apparentes
en faisant subir àchaque point
decelles-ci une translation
égale
ou - ~,selon le cas, suivant l’axe des
ordonnées,
conformément à la relation(3) (Fig. 4).
Si l’onnéglige
les différencesFIG. 4. - Comparaison des inverses des susceptibilités appa- rentes et intrinsèques mesurées parallèlement et perpendiculai-
rement à l’axe c, pour un monocristal de dysprosium. Les susceptibilités sont rapportées à l’atome-gramme.
de dilatation
apparaissant
suivant les axes en fonctionde la
température,
onprendra N|| c
= =lV ;
ilest à noter
cependant
que dans cetteapproximation
la valeur de N est une fonction de la
température
par l’intermédiaire de ladensité ;
eneffet,
lessusceptibilités
étant
rapportées
àl’atome-gramme,
N estégale
à(4 n/3) . (d/m),
avec dreprésentant
la densité à la tem-pérature
considérée et m la masseatomique
de l’élé-ment. Comme les mesures ont été faites dans un inter- valle réduit de
températures,
d’environ centdegrés
au
voisinage
de latempérature ambiante,
nous admet-trons en
première approximation
que la densité est constante etégale
à sa valeur à latempérature
ambiante.Avec ces
hypothèses,
les constantes de Curie appa- rentes sontégales
aux constantes de Curie intrin-sèques, C
, et(tableau I),
et àpartir
des loisde Curie-Weiss relatives aux
susceptibilités
intrin-sèques,
on détermine lespoints
de Curieparamagné- tiques intrinsèques, Oint
11 c et(tableau 1) ;
cesest inférieure à
0,05 %
de lasusceptibilité mesurée ;
ellea été
négligée.
Des mesures desusceptibilité
dans unplus grand
intervalle detempératures
sont nécessaires pourpréciser quantitativement
ces valeurs.Les constantes de Curie
intrinsèques
étantégales
et les
points
de Curiecorrespondants différents,
onpourrait
penser enpremier
lieu quel’anisotropie
dela
susceptibilité
estsimplement
due àl’anisotropie
del’échange.
En fait R. J. Elliott(5)
et T.Kasuya (6)
ont montré
l’importance
duchamp
cristallin dansl’interprétation
de cespropriétés.
Onpeut
avoir assezsimplement
une idée de cetteanisotropie
par une extension du modèleclassique
duparamagnétisme
deLangevin ;
eneffet,
quel’anisotropie
soit due à l’é-change
ou bien auchamp cristallin,
ou bien aux deuxà la
fois,
la contributioncorrespondante
àl’énergie
s’écrit sous la forme
TABLEAU 1
derniers diffèrent des
points
de Curieparamagnétiques apparents
d’environ 3degrés.
Les
points
de Curieparamagnétiques intrinsèques
caractérisent toutes les interactions
qui
existent intrin-sèquement
dansl’échantillon,
comme l’interactiond’échange
et l’interactiondipôlaire ;
elles ne néces-sitent pas la
présence
d’unchamp
extérieur pour être effectives.Pour le
gadolinium,
la courbure observée sur les variationsT) (Fig. 3)
est due au fait que l’intervalle detempératures
de mesure est voisin dupoint
deCurie ;
on noteracependant
que lasuscepti-
bilité xapp Il c est
supérieure
à Xapp etqu’à suscepti-
bilité constante, les deux courbes ne sont décalées que de
0,5 degré environ ; l’anisotropie
de lasusceptibilité
dans ce cas est
beaucoup plus
faible que dans lesautres terres rares étudiées.
Les constantes de
Curie, elle
etC -L c
ne diffèrentau
plus
que de3 % ; cependant
elles sont toutessupé-
rieures de 2 à 8
%
aux valeurs calculées pour l’ion trivalent. Il est difficile de conclure sur la valeur de ces constantes de Curie àpartir
des résultatsexpérimen-
taux obtenus dans un intervalle de
températures réduit ; plusieurs
causes peuventexpliquer
ceteffet,
comme par
exemple
la contribution à lasusceptibilité
des électrons de conduction ou bien la variation de l’interaction
d’échange
avec la distance entre por- teurs. Lasusceptibilité
dudiamagnétisme sous-jacent
V1
eth2
sont des coefficients et 0désigne l’angle
duvecteur aimantation avec l’axe c. En traitant cette
énergie
comme uneperturbation
parrapport
à la résultante des diversesinteractions,
comme l’interac- tiond’échange
et lecouplage dipôlaire,
le calculmontre que les variations
thermiques
dessusceptibi- lités,
x;nt Il c et xintl c.s’expriment
enpremière approxi-
mation par les relations de Curie-Weiss
valables aux
températures
élevées et souschamps faibles ; (Je
est latempérature
de Curie caractéris-tique
des termes d’interactionsd’échange
etdipôlaires
et k est la constante de Boltzmann. Les
points
de Curieparamagnétiques intrinsèques
sontet
218
la différence 11 c - est
égale
à(V,
+V2)lk.
Le traitement étant
classique,
lagrandeur expéri-
mentale
03B8int || c
-Oint.l c
donne l’ordre de gran- deur deYl + Y2.
Cettequantité
estnégative
pour leterbium,
ledysprosium,
l’holmium etpositive
pour
l’erbium ; V1
+~2
est de l’ordre depour le
dysprosium.
Enfait,
pour l’holmium et l’er- bium enparticulier,
le termed’échange isotrope
nepeut
être considéré comme trèsgrand
devant les termesanisotropes
del’énergie.
Le traitement quan-tique
de ces résultats a été discuté par R. J. Elliott[5],
T.
Kasuya [6]
et P. Boutron[12].
Si les
susceptibilités apparentes
Xapp Il c et xapp 1 c suiventrigoureusement
les lois deCurie-Weiss,
il nepeut
en être de même pour lasusceptibilité
dans unedirection p ; on montre que la variation
(l/Xapp (J)’ T)
est alors une
hyperbole d’équation
A
partir
des donnéesexpérimentales C, ()app
Il c et(Japp
1 1 on a tracé les courbesd’équation (11)
relativesà un
angle
ç = 45degrés,
pour le terbium et ledys- prosium (Fig. 3).
Le caractèrehyperbolique
est mis enévidence sur la courbe calculée relative au terbium.
Les
points expérimentaux
sedisposent
defaçon
satis-faisante par
rapport
aux courbes calculées.Dans les mêmes
conditions,
la variationthermique
de l’inverse de la
susceptibilité
d’unpolycristal
estreprésentée
par unehyperbole
celle-ci tend vers une loi de Curie-Weiss
lorsque
latempérature
devient très élevée ; latempérature
deCurie
paramagnétique
est alors Il c + 2 1c)/3 ;
elle ne caractérise
l’échange isotrope,
dans le modèleclassique
duparamagnétisme,
que siV2
estpetit
devant
V,.
La variation
(llx, T)
mesurée sur un échantillon massifpolycristallin
dedysprosium
est en bon accordavec la variation calculée à
partir
des résultats obtenussur un
monocristal,
tout au moins à destempératures supérieures
d’environ centcinquante degrés
aupoint
d’ordre. La valeur
expérimentale
de la constante deCurie, 14, 13,
est inférieure à celle que l’on déduirait des résultats sur les monocristaux. Des mesures desusceptibilité
auvoisinage
dupoint
d’ordre n’ont paspermis
de mettre en évidence la courbure del’hyper- bole,
il faut noterqu’alors
se superpose l’action de l’ordre à courte distance.Conclusion. - On étudie
généralement
l’aniso-tropie
des substancesmagnétiques
en mesurant aumoyen d’une balance de torsion le
couple
exercé surun cristal par un
champ
extérieurH,,
faisantl’angle ç
avec un axe
origine.
Dans le cas des monocristaux de terres rares,l’expression
de cecouple,
déduite del’énergie
libre(6),
s’écritla variation de ce
couple
avecl’angle
est bien carac-téristique
d’une substanceuniaxe ;
il est à notercependant
que sonamplitude
doit varier comme le carré duchamp
extérieurappliqué.
La seule connais-sance de la courbe de
couple
ne permet de déterminer que la différence xapp c - Xapp.l c et non les valeurs de chacune de cessusceptibilités.
La méthode
expérimentale
décrite ci-dessusrepré-
sente un moyen
pratique
d’étude del’anisotropie
duparamagnétisme intrinsèque
desporteurs
de moments.Elle est
particulièrement
bienadaptée
à l’étude despropriétés paramagnétiques
des substances forte- mentanisotropes
comme les éléments de terres rares et lesalliages
à base de terres rares.Nous
procédons
actuellement à la mise aupoint
d’une balance
qui permettra
des mesures desuscepti-
bilités sur des monocristaux dans un intervalle étendu de
températures,
entre - 40~ et 1300 ~C,
avec une résolutionplus grande.
Nous remercions Monsieur G.
Aubert, qui
a misà notre
disposition
un programmed’analyse
en sériede Fourier
applicable
à l’ordinateur I. B. M. 7044 et Messieurs D. Bloch et P. Boutron pour les discussions que nous avons eues avec eux sur cesujet.
Bibliographie [1]
BEHRENDT (D. R.), LEGVOLD (S.), SPEDDING(F. H.),
Phys. Rev., 1958, 109, 1544.
[2] GREEN (R. W.), LEGVOLD
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