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Étude expérimentale de l'anisotropie de la susceptibilité paramagnétique de quelques éléments de terres rares

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(1)

HAL Id: jpa-00206894

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206894

Submitted on 1 Jan 1970

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Étude expérimentale de l’anisotropie de la susceptibilité paramagnétique de quelques éléments de terres rares

Roland Aleonard, René Pauthenet

To cite this version:

Roland Aleonard, René Pauthenet. Étude expérimentale de l’anisotropie de la susceptibilité para- magnétique de quelques éléments de terres rares. Journal de Physique, 1970, 31 (2-3), pp.213-218.

�10.1051/jphys:01970003102-3021300�. �jpa-00206894�

(2)

ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L’ANISOTROPIE

DE LA SUSCEPTIBILITÉ PARAMAGNETIQUE

DE QUELQUES ÉLÉMENTS DE TERRES RARES

Roland ALEONARD et René PAUTHENET Laboratoire

d’Electrostatique

et de

Physique

du Métal

CEDEX

166,

Grenoble-Gare

(Reçu

le 6 août

1969)

Résumé. 2014 On décrit une

expérience

de mesure de la susceptibilité paramagnétique des mono- cristaux, pour différentes orientations du champ par rapport aux axes

cristallographiques.

On donne

les résultats

expérimentaux

obtenus sur certains éléments des terres rares de la deuxième séquence.

On montre

l’importance

de la forme de l’échantillon sur la définition des grandeurs

magnétiques intrinsèques

à la substance. Le

paramagnétisme

est complètement défini par la connaissance des

propriétés

des

deux susceptibilités principales :

~int~c, mesurée parallèlement à l’axe cet ~int~c, mesurée suivant une direction

quelconque

dans le

plan

de base. Ces deux

susceptibilités

sont

indépendantes

du

champ,

tout au moins dans les

champs

faibles ; elles suivent des lois de Curie-Weiss avec des points de Curie

paramagnétiques

différents. On montre que la loi de variation de l’inverse de la

susceptibilité

d’un

polycristal

est une fonction

hyperbolique

de la température.

Summary. 2014 We describe an

experiment

for measurements of the

paramagnetic susceptibility

of

single crystals ;

the

magnetic

field is

applied

along different orientations with regard to the cris-

tallographic

axes. We present the

experimental

results for some rare earth elements of the second sequence. We discuss the effect of the

shape

of the sample on the definition of the intrinsic

magnetic quantities

of the substance. Paramagnetism is

completely

defined when we know the

properties

of

both

principal susceptibilities :

~int~c

parallel

to the c axis, and ~int~c, in a direction in the basal

plane.

These

susceptibilities

are field independent in weak fields ; then obey Curie-Weiss law with different paramagnetic Curie

points.

One

points

out that the variation of the inverse of the suscep-

tibility

of a

polycristal

is an

hyperbolie

function of the temperature.

Introduction. - Au cours de leurs recherches sur les

propriétés magnétiques

des monocristaux de terres rares, S.

Legvold,

F. H.

Spedding

et autres

(1) (2) (3) (4)

ont mis en évidence le caractère

anisotrope

de la sus-

ceptibilité paramagnétique

de ces éléments. La suscep- tibilité mesurée dans la direction du

champ

a une

valeur différente suivant que ce dernier est

appliqué

le

long

de l’axe c ou dans le

plan

de base. Nous dési-

gnons cette

susceptibilité

par la notation xapp, parce

qu’il s’agit

d’une

susceptibilité apparente, qui,

ainsi

que nous le montrerons par la

suite, dépend

d’une

façon

non

négligeable

de la forme de

l’échantillon ;

cette

susceptibilité

est différente de la

susceptibilité intrinsèque,

Xint,

caractéristique

du

paramagnétisme

propre de

chaque porteur

de moment. Pour le

terbium,

le

dysprosium, l’holmium,

à une

température donnée,

la

susceptibilité

suivant l’axe c, Xapp II ~, est inférieure à la

susceptibilité

dans le

plan

de

base,

la

précision

des

expériences,

les variations

thermiques

de

l’inverse de ces

susceptibilités

suivent des lois de Curie-

Weiss ;

les constantes de Curie sont du même ordre de

grandeur

et les

températures

de Curie

paramagnétiques, 03B8app || c et () app 1. c’

sont nettement

différentes ;

ces

auteurs

indiquent

que pour le

dysprosium

par

exemple

Il c est

égal

à 121 oK et à 169 oK

(1).

Dans

un intervalle de 30 à 100

degrés

au-dessus des

points d’ordre,

la

susceptibilité

montre un effet caractéris-

tique

d’ordre à courte distance. R. J. Elliott

(5)

et

T.

Kasuya (6)

ont discuté la

dépendance

de ces tem-

pératures

de Curie avec les coefficients de

champ

cristallin.

La méthode

expérimentale.

- Nous avons

repris

l’étude

expérimentale

de la

susceptibilité paramagné- tique

des monocristaux de terres rares dans le but d’en

préciser

les

grandeurs caractéristiques

de

l’anisotropie.

Cette étude a

porté

sur le

gadolinium,

le

terbium,

le

dysprosium, l’holmium,

l’erbium. Les monocristaux ont été

préparés

par Metals

Research, Cambridge (Angleterre) ;

la

pureté

des éléments est de

99,9 %.

Les échantillons ont la forme d’une

sphère

d’environ

6 mm de diamètre. Cette forme a

l’avantage

de ne pas introduire une

anisotropie

de

forme, qui

se superpose- rait à

l’anisotropie cristalline,

que nous nous proposons d’étudier. En

fait,

si l’échantillon est

parfaitement sphérique

à une

température donnée,

il ne l’est

plus

à une autre

température,

parce que les coefficients

d’expansion thermique

sont différents suivant les

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003102-3021300

(3)

214

axes

principaux

du

cristal ;

une

énergie d’anisotropie

de forme

apparaît

à une

température quelconque ;

ses

effets sont du second ordre et nous les

négligerons

par la suite.

La

susceptibilité paramagnétique

a été mesurée suivant le

champ

pour différentes orientations de celui-ci par

rapport

aux axes du cristal. Ce genre de

mesure sur des cristaux

paramagnétiques anisotropes

étant peu courant, nous décrivons ci-dessous le

dispo-

sitif

expérimental

et discutons son

principe,

afin de

bien définir la

grandeur

mesurée.

Les

susceptibilités

sont déterminées au moyen d’une balance de

translation,

du type Foëx et Forrer

(7) (8),

modifiée

(Fig. 1).

Le

principe

consiste à compenser la force

s’exerçant

sur la substance

paramagnétique

a,

FiG. 1. - Schéma du dispositif expérimental.

placée

dans un

gradient

de

champ,

par une force

produite

par un courant

électrique

circulant dans une

bobine @,

placée

dans l’entrefer d’un aimant. Sur le fléau en

quartz

~,

suspendu

par 5

fils,

est fixé un axe vertical ~,

également

en

quartz,

à l’intérieur

duquel

coulisse une

tige

~ d’alumine de 2 mm de

diamètre ;

cet axe traverse un

disque

©

gradué,

en

balsa,

soli-

daire du

fléau ;

un second

disque (3) gradué,

solidaire

de la

tige

d’alumine

s’appuie

sur le

premier.

L’échan-

tillon est fixé par de l’araldite à l’extrémité inférieure de la

tige d’alumine ;

il est

placé

à l’intérieur d’une

enceinte

thermique

et dans un

gradient

de

champ

créé

par un électro-aimant. Les

disques gradués

permettent de faire varier l’orientation de

l’échantillon,

dans un

plan perpendiculaire

à la

tige d’alumine,

d’un

angle multiple

de 5

degrés,

et de définir cette orientation

avec une

précision

de l’ordre du

degré.

Le frottement entre les deux

disques

suint pour maintenir l’échan- tillon fixe

malgré

les

couples qui

peuvent

apparaître

sous l’effet du

champ.

Les mesures se font en

général

à

champ

constant, de l’ordre de

1 200,

2 300 et 3 600 Oe.

L’intervalle de

températures exploré

est

compris

entre 275 et 370 OK environ. L’enceinte

thermique

est

constituée par un

cylindre

de cuivre à l’intérieur

duquel

circule un courant d’eau dans une double canalisation en

hélice ;

un thermostat stabilise la tem-

pérature

de l’eau entre 6 et 95

degrés Celsius,

avec une

précision

du dixième de

degré ;

un écran (9) favorise

une meilleure uniformité de la

température.

Le centrage de l’échantillon dans la

région

du

maximum

d’attraction,

les corrections de

diamagné-

tisme du

support, l’étalonnage

de la valeur absolue de la

susceptibilité

ont été faits suivant les méthodes

classiques

utilisées dans ce

type d’expérience (7) (8).

La

précision

sur la

susceptibilité

est estimée à 1

%.

La

température

est mesurée à l’aide d’un thermo-

couple

cuivre-constantan dont la soudure est à une

distance déterminée de

l’échantillon ;

on a

comparé

les

forces

électromotrices,

fournies à différentes

tempé-

ratures par ce

couple,

à celles d’un

couple

dont la

soudure était

disposée

au

préalable

à la

place

de

l’échantillon ;

la correction n’excède pas un

degré.

Les axes

cristallographiques

ont été déterminés au

moyen des

Rayons X

par la méthode de

Laüe ;

la

précision

sur l’orientation du cristal est de l’ordre du

degré.

Désignons

par

H~o et oHeolox

le

champ magnétique

et le

gradient

de

champ magnétique

dans

l’entrefer,

avant le

positionnement

de

l’échantillon,

au

point

même où sera

placé

le centre de celui-ci lors de la

mesure. Ce

point

est défini par le maximum de la

quantité

c’est l’abscisse du

point

d’in-

flexion à la courbe

(Hé , x).

On

peut

montrer dans ces conditions que la variation de

l’énergie magnétique d U,

localisée dans l’entrefer et causée par l’introduc- tion de l’échantillon

paramagnétique,

est

égale

en

première approximation

à celle

qui

serait

produite

par l’introduction du même échantillon dans le

champ uniforme, Heo ;

elle s’écrit

AU = - 1-

avec M

désignant

le moment

magnétique

de l’échantillon. On

peut

admettre en

conséquence

que les

propriétés magnétostatiques

de l’échantillon sont celles

qu’il

manifesterait s’il était

placé

dans le

champ

uni-

forme

Considérons en

premier

lieu une substance parama-

gnétique

sans

anisotropie,

le moment M est

égal

au

produit

de la

susceptibilité intrinsèque

par le

champ

à

l’intérieur de

l’échantillon ;

c’est encore Xin,

(Heo - NM)

expression

dans

laquelle

N

désigne

le coefficient de

(4)

champ démagnétisant.

On peut alors écrire la varia- tion

d’énergie magnétique

sous la forme

de

l’amplitude

de la force de translation on

détermine,

à

partir

d’un

étalonnage préalable

avec le

pyrophos- phate

de

manganèse,

la

susceptibilité

apparente

On déduit la relation

La

susceptibilité intrinsèque

n’est

égale

à la suscep- tibilité mesurée à la balance de translation que

lorsque

le

produit Nx;nt

peut être

négligé

devant

l’unité ;

c’est

le cas pour un

grand

nombre de substances parama-

gnétiques,

à des

températures supérieures

d’une cin-

quantaine

de

degrés

à leurs

points

de Curie. La diffé-

rence entre la

susceptibilité

apparente et la

suscepti-

bilité

intrinsèque

s’accroît

lorsque

cette dernière

devient

importante.

Cet effet est bien connu des

phy-

siciens du

paramagnétisme qui

ont étudié les

suscepti-

bilités au

voisinage

des

points

d’ordre

[9] [10] [11] ;

il

est loin d’être

négligeable

avec les éléments des terres rares, même à des

températures

bien au-dessus de leurs

points d’ordre,

en raison des valeurs élevées de leurs

susceptibilités.

Prenons par

exemple

le cas du

dyspro-

sium

polycristallin ;

son

point

d’ordre est vers 178

OK ;

la

susceptibilité apparente

à l’ambiante est d’environ 800 x

10-6

u. e. m. par gramme ; la

susceptibilité intrinsèque

pour un échantillon

sphérique

est de

823 x

10-6 ;

la correction atteint

2,9 %.

La différence entre le

point

de Curie

paramagné- tique intrinsèque

et le

point

de Curie apparent, déter- minés par

extrapolation

des lois de Curie-Weiss corres-

pondantes,

est

égal

à

NC,

avec C

désignant

la cons-

tante de Curie. Pour le

dysprosium,

cette différence

est d’environ 3

degrés.

Résultats

expérimentaux.

- On a vérifié

qu’à

la

précision

des

expériences,

la

susceptibilité

mesurée

dans les

champs jusqu’à

3 600 Oe était

indépendante

du

champ.

Lorsque

le

champ

est

appliqué

suivant une direction

dans le

plan

de

base,

la variation relative de la suscep- tibilité

apparente,

en fonction de l’orientation du cris-

tal,

ne

dépasse

pas

0,65 %

pour le

gadolinium

et

0,1 %

pour

l’erbium ;

elle est

comprise

dans les

limites des erreurs

possibles :

on ne décèle pas d’ani-

sotropie

de la

susceptibilité

dans le

plan

de base. Par

suite, lorsque

le

champ

est incliné d’un certain

angle,

cp, par

rapport

à l’axe c, il n’est pas nécessaire de définir un

plan particulier

de mesure ; en

fait,

nous

avons effectué les mesures dans un

plan perpendicu-

laire à l’axe a ou à l’axe b.

Les variations de la

susceptibilité

apparente, à

chaque température,

en fonction de

l’angle

9,

pré-

sentent une

période égale

à n

(Fig. 2). L’analyse

de

ces résultats en série de Fourier a montré que cette variation

pouvait

s’écrire avec une

grande précision

sous la forme

FIG. 2. - Exemples de courbes de variation de la susceptibilité paramagnétique apparente rapportée à l’atome-gramme, mesu- rée sur des monocristaux de gadolinium, de terbium, de dyspro- sium, d’holmium et d’erbium, en fonction de l’angle ç que fait

le champ avec l’axe c.

les

amplitudes

des autres

harmoniques

étant tout à

fait

négligeables

vis-à-vis de celle de

l’harmonique 2 ;

les tracés

(Fig. 2)

relatifs au

terbium,

au

dysprosium,

à l’holmium et à

l’erbium,

montrent que les

points expé-

rimentaux se

disposent

à mieux que

0,3 %

de la courbe

représentée

par

l’équation (4).

Les courbes relatives au

gadolinium

n’ont pas été

analysées

en série de Fourier.

Les variations

thermiques

de l’inverse de la suscep- tibilité

apparente

du

terbium,

du

dysprosium,

de l’hol-

mium et de

l’erbium,

relatives à un

angle

9

égal

à 0

et

90°,

sont linéaires à la

précision

des

expériences,

dans l’intervalle de

température exploré ;

elles

peuvent

(5)

216

être

représentées

par des lois de Curie-Weiss

(Fig. 3), desquelles

on

peut

déduire des

grandeurs apparentes

comme les constantes de Curie apparentes, et les

points

de Curie

paramagnétiques apparent,

que nous chercherons à relier aux

grandeurs

intrin-

sèques correspondantes.

FIG. 3. - Variations thermiques de la susceptibilité parama-

gnétique apparente rapportée à l’atome-gramme, mesurée sur

des monocristaux de gadolinium et de dysprosium; XII, ~j_ et X45’ sont les susceptibilités mesurées suivant le champ lorsque

celui-ci fait un angle rp de 0,90 et 45° avec l’axe c.

Discussion des résultats. - Revenons au fonction- nement de la balance de translation dans le cas d’une substance

paramagnétique anisotrope. Désignons

par

xint

c et Xint 1. c les

susceptibilités intrinsèques

suivant

une direction

parallèle

à l’axe c et une direction per-

pendiculaire

à cet axe et par et

N 1. c

les coeffi- cients de

champ démagnétisant

relatifs aux mêmes

directions.

Lorsque

l’échantillon est

placé

dans le

champ Heo,

dont la direction fait

l’angle

9 avec l’axe c, et

qui présente

le

gradient aHeolax, l’énergie

libre de l’échantillon est alors

égale

à

et la

susceptibilité

apparente mesurée suivant le

champ

s’écrit

Par

simple

transformation

trigonométrique,

cette

expression prend

la forme de la relation

(4)

observée

expérimentalement

en

posant

et

L’expression (6)

donnant la

susceptibilité apparente

d’un monocristal uniaxe suivant le

champ

extérieur

est

généralement

vérifiée en

paramagnétisme ;

elle

indique

que le tenseur de

susceptibilité

est défini

simplement

par deux

composantes,

xint , et Xint J.. C.

La vérification

expérimentale

confirme le caractère

magnétique

uniaxial des éléments des terres rares.

Les variations

thermiques

de l’inverse des

suscepti-

bilités

intrinsèques

se déduisent de celles des

suscepti-

bilités

apparentes

en faisant subir à

chaque point

de

celles-ci une translation

égale

ou - ~,

selon le cas, suivant l’axe des

ordonnées,

conformément à la relation

(3) (Fig. 4).

Si l’on

néglige

les différences

FIG. 4. - Comparaison des inverses des susceptibilités appa- rentes et intrinsèques mesurées parallèlement et perpendiculai-

rement à l’axe c, pour un monocristal de dysprosium. Les susceptibilités sont rapportées à l’atome-gramme.

(6)

de dilatation

apparaissant

suivant les axes en fonction

de la

température,

on

prendra N|| c

= =

lV ;

il

est à noter

cependant

que dans cette

approximation

la valeur de N est une fonction de la

température

par l’intermédiaire de la

densité ;

en

effet,

les

susceptibilités

étant

rapportées

à

l’atome-gramme,

N est

égale

à

(4 n/3) . (d/m),

avec d

représentant

la densité à la tem-

pérature

considérée et m la masse

atomique

de l’élé-

ment. Comme les mesures ont été faites dans un inter- valle réduit de

températures,

d’environ cent

degrés

au

voisinage

de la

température ambiante,

nous admet-

trons en

première approximation

que la densité est constante et

égale

à sa valeur à la

température

ambiante.

Avec ces

hypothèses,

les constantes de Curie appa- rentes sont

égales

aux constantes de Curie intrin-

sèques, C

, et

(tableau I),

et à

partir

des lois

de Curie-Weiss relatives aux

susceptibilités

intrin-

sèques,

on détermine les

points

de Curie

paramagné- tiques intrinsèques, Oint

11 c et

(tableau 1) ;

ces

est inférieure à

0,05 %

de la

susceptibilité mesurée ;

elle

a été

négligée.

Des mesures de

susceptibilité

dans un

plus grand

intervalle de

températures

sont nécessaires pour

préciser quantitativement

ces valeurs.

Les constantes de Curie

intrinsèques

étant

égales

et les

points

de Curie

correspondants différents,

on

pourrait

penser en

premier

lieu que

l’anisotropie

de

la

susceptibilité

est

simplement

due à

l’anisotropie

de

l’échange.

En fait R. J. Elliott

(5)

et T.

Kasuya (6)

ont montré

l’importance

du

champ

cristallin dans

l’interprétation

de ces

propriétés.

On

peut

avoir assez

simplement

une idée de cette

anisotropie

par une extension du modèle

classique

du

paramagnétisme

de

Langevin ;

en

effet,

que

l’anisotropie

soit due à l’é-

change

ou bien au

champ cristallin,

ou bien aux deux

à la

fois,

la contribution

correspondante

à

l’énergie

s’écrit sous la forme

TABLEAU 1

derniers diffèrent des

points

de Curie

paramagnétiques apparents

d’environ 3

degrés.

Les

points

de Curie

paramagnétiques intrinsèques

caractérisent toutes les interactions

qui

existent intrin-

sèquement

dans

l’échantillon,

comme l’interaction

d’échange

et l’interaction

dipôlaire ;

elles ne néces-

sitent pas la

présence

d’un

champ

extérieur pour être effectives.

Pour le

gadolinium,

la courbure observée sur les variations

T) (Fig. 3)

est due au fait que l’intervalle de

températures

de mesure est voisin du

point

de

Curie ;

on notera

cependant

que la

suscepti-

bilité xapp Il c est

supérieure

à Xapp et

qu’à suscepti-

bilité constante, les deux courbes ne sont décalées que de

0,5 degré environ ; l’anisotropie

de la

susceptibilité

dans ce cas est

beaucoup plus

faible que dans les

autres terres rares étudiées.

Les constantes de

Curie, elle

et

C -L c

ne diffèrent

au

plus

que de

3 % ; cependant

elles sont toutes

supé-

rieures de 2 à 8

%

aux valeurs calculées pour l’ion trivalent. Il est difficile de conclure sur la valeur de ces constantes de Curie à

partir

des résultats

expérimen-

taux obtenus dans un intervalle de

températures réduit ; plusieurs

causes peuvent

expliquer

cet

effet,

comme par

exemple

la contribution à la

susceptibilité

des électrons de conduction ou bien la variation de l’interaction

d’échange

avec la distance entre por- teurs. La

susceptibilité

du

diamagnétisme sous-jacent

V1

et

h2

sont des coefficients et 0

désigne l’angle

du

vecteur aimantation avec l’axe c. En traitant cette

énergie

comme une

perturbation

par

rapport

à la résultante des diverses

interactions,

comme l’interac- tion

d’échange

et le

couplage dipôlaire,

le calcul

montre que les variations

thermiques

des

susceptibi- lités,

x;nt Il c et xintl c.

s’expriment

en

première approxi-

mation par les relations de Curie-Weiss

valables aux

températures

élevées et sous

champs faibles ; (Je

est la

température

de Curie caractéris-

tique

des termes d’interactions

d’échange

et

dipôlaires

et k est la constante de Boltzmann. Les

points

de Curie

paramagnétiques intrinsèques

sont

et

(7)

218

la différence 11 c - est

égale

à

(V,

+

V2)lk.

Le traitement étant

classique,

la

grandeur expéri-

mentale

03B8int || c

-

Oint.l c

donne l’ordre de gran- deur de

Yl + Y2.

Cette

quantité

est

négative

pour le

terbium,

le

dysprosium,

l’holmium et

positive

pour

l’erbium ; V1

+

~2

est de l’ordre de

pour le

dysprosium.

En

fait,

pour l’holmium et l’er- bium en

particulier,

le terme

d’échange isotrope

ne

peut

être considéré comme très

grand

devant les termes

anisotropes

de

l’énergie.

Le traitement quan-

tique

de ces résultats a été discuté par R. J. Elliott

[5],

T.

Kasuya [6]

et P. Boutron

[12].

Si les

susceptibilités apparentes

Xapp Il c et xapp 1 c suivent

rigoureusement

les lois de

Curie-Weiss,

il ne

peut

en être de même pour la

susceptibilité

dans une

direction p ; on montre que la variation

(l/Xapp (J)’ T)

est alors une

hyperbole d’équation

A

partir

des données

expérimentales C, ()app

Il c et

(Japp

1 1 on a tracé les courbes

d’équation (11)

relatives

à un

angle

ç = 45

degrés,

pour le terbium et le

dys- prosium (Fig. 3).

Le caractère

hyperbolique

est mis en

évidence sur la courbe calculée relative au terbium.

Les

points expérimentaux

se

disposent

de

façon

satis-

faisante par

rapport

aux courbes calculées.

Dans les mêmes

conditions,

la variation

thermique

de l’inverse de la

susceptibilité

d’un

polycristal

est

représentée

par une

hyperbole

celle-ci tend vers une loi de Curie-Weiss

lorsque

la

température

devient très élevée ; la

température

de

Curie

paramagnétique

est alors Il c + 2 1

c)/3 ;

elle ne caractérise

l’échange isotrope,

dans le modèle

classique

du

paramagnétisme,

que si

V2

est

petit

devant

V,.

La variation

(llx, T)

mesurée sur un échantillon massif

polycristallin

de

dysprosium

est en bon accord

avec la variation calculée à

partir

des résultats obtenus

sur un

monocristal,

tout au moins à des

températures supérieures

d’environ cent

cinquante degrés

au

point

d’ordre. La valeur

expérimentale

de la constante de

Curie, 14, 13,

est inférieure à celle que l’on déduirait des résultats sur les monocristaux. Des mesures de

susceptibilité

au

voisinage

du

point

d’ordre n’ont pas

permis

de mettre en évidence la courbure de

l’hyper- bole,

il faut noter

qu’alors

se superpose l’action de l’ordre à courte distance.

Conclusion. - On étudie

généralement

l’aniso-

tropie

des substances

magnétiques

en mesurant au

moyen d’une balance de torsion le

couple

exercé sur

un cristal par un

champ

extérieur

H,,

faisant

l’angle ç

avec un axe

origine.

Dans le cas des monocristaux de terres rares,

l’expression

de ce

couple,

déduite de

l’énergie

libre

(6),

s’écrit

la variation de ce

couple

avec

l’angle

est bien carac-

téristique

d’une substance

uniaxe ;

il est à noter

cependant

que son

amplitude

doit varier comme le carré du

champ

extérieur

appliqué.

La seule connais-

sance de la courbe de

couple

ne permet de déterminer que la différence xapp c - Xapp.l c et non les valeurs de chacune de ces

susceptibilités.

La méthode

expérimentale

décrite ci-dessus

repré-

sente un moyen

pratique

d’étude de

l’anisotropie

du

paramagnétisme intrinsèque

des

porteurs

de moments.

Elle est

particulièrement

bien

adaptée

à l’étude des

propriétés paramagnétiques

des substances forte- ment

anisotropes

comme les éléments de terres rares et les

alliages

à base de terres rares.

Nous

procédons

actuellement à la mise au

point

d’une balance

qui permettra

des mesures de

suscepti-

bilités sur des monocristaux dans un intervalle étendu de

températures,

entre - 40~ et 1

300 ~C,

avec une résolution

plus grande.

Nous remercions Monsieur G.

Aubert, qui

a mis

à notre

disposition

un programme

d’analyse

en série

de Fourier

applicable

à l’ordinateur I. B. M. 7044 et Messieurs D. Bloch et P. Boutron pour les discussions que nous avons eues avec eux sur ce

sujet.

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Références

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