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L a transmission hétérosexuelle du VIH-1:une affaire de souches et de tropismepour les cellules de Langerhans?

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662 m/s n° 5, vol. 12, mai 96

NOUVELLES

médecine/sciences 1996 ; 12 : 662

L

a transmission hétérosexuelle du VIH-1 :

une affaire de souches et de tropisme

pour les cellules de Langerhans ?

La transmission du VIH-1 est en Europe et aux États-Unis essentielle-ment homosexuelle et par voie intra-veineuse (90 %), au contraire de ce qui est observé en Afrique ou en Asie où 90 % de la transmission est hété-rosexuelle. Est-ce une affaire de souches virales ? La souche B est de loin la plus répandue dans le monde occidental, les souches A, C et D dominent en Afrique subsaharienne, la souche C en Inde, la souche E en Thaïlande. Et si c’est une affaire de souches, quelle différence de pouvoir infectieux est en cause ?

Le groupe de Max Essex (Boston, MA, USA) a formulé l’hypothèse selon laquelle la cible primaire de l’infection hétérosexuelle serait les cellules dendritiques dites de Lan-gherans, particulièrement abon-dantes dans les muqueuses orales et génitales, en particulier au niveau du col utérin, et absentes de la muqueu-se rectale. Ces cellules sont superfi-cielles, directement au contact des sécrétions génitales, et on sait qu’elles peuvent être infectées et répliquer le virus (m/s n°11, vol. 10,

p. 1178). Dans un travail de

collabo-ration avec des équipes thaïlandaises de Bangkok et Chiang-Mai, ils ont comparé la réplication d’isolats de souches VIH-1B et VIH-1E, prove-nant d’américains homosexuels et de thaïlandais contaminés par voie hété-rosexuelle, dans des cellules mono-nucléées du sang périphérique et dans des cultures primaires de cel-lules de Langerhans épidermiques.

Les résultats ont été très tranchés : les virus de souche E se répliquaient 3 à 10 fois plus dans les cellules de Lan-gerhans que les virus de souche B (P < 0,0005). La différence était conti-nuellement croissante avec le temps de culture. En revanche, la réplica-tion des deux souches dans les cel-lules sanguines était voisine. L’origine des cellules de Langerhans, américai-ne ou thaïlandaise, n’était pas en cau-se, non plus que la nationalité du por-teur de virus : deux VIH-1B isolés de toxicomanes thaïlandais se répli-quaient à la même vitesse dans les cel-lules de Langerhans que les VIH-1B d’homosexuels américains et trois fois plus lentement que les VIH-1E thaïlandais [1]. Ces résultats sont en accord avec ceux de Kunanusont et al. qui ont rapporté qu’en Thaïlande la transmission hétérosexuelle de la souche B, acquise par un toxicomane, est beaucoup moins fréquente que celle de la souche E [2].

Pourquoi ces différences de réplica-tion dans les cellules de Langerhans ? On n’en sait rien ; on peut toujours soupçonner une perte de séquences virales par le VIH-1B nécessaires à une bonne transmission hétéro-sexuelle. Cela dit, cette transmission n’est pas nulle, elle est seulement moins efficace. Il faut noter que le VIH-1B domine aux Antilles et en Amérique du Sud mais que la trans-mission hétérosexuelle y est plus répandue qu’aux États-Unis ; l’étude approfondie de ces souches a révélé des différences qui les a fait nommer

« B », mais les études fonctionnelles restent à faire. L’hypothèse la plus probable est que la différence de tro-pisme observée est d’origine « histo-rique », conséquence et non cause des formes dominantes de contami-nation : l’évolution d’un VIH-1 parental dans la communauté homo-sexuelle, aux États-Unis, et dans les sociétés caractérisées avant tout par la liberté hétérosexuelle et la prosti-tution hétérosexuelle, en Thaïlande, a été différente ; dans ce dernier cas, le VIH-1E est probablement un VIH adapté par « repiquage » répété dans les cellules de Langerhans vaginales. L’hypothèse testée ici n’est pas la seule, bien sûr. Il est probable que les pratiques sexuelles et la susceptibilité génétique diffèrent selon les pays considérés. On connaît des facteurs de risque adjuvants, tels que les autres maladies sexuellement trans-missibles. Il demeure que l’introduc-tion en Europe et aux États-Unis de virus comme le VIH-1E représente-rait une menace accrue de transmis-sion hétérosexuelle par rapport à la situation actuelle où prédomine le VIH-1B.

E.B. 1. Soto-Ramirez LE, Renjifo B, McLane MF, et al. (15 auteurs). HIV-1 Langerhans cell tropism asso-ciated with heterosexual transmission of HIV.

Science 1996 ; 271 : 1291-3.

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