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Électrolyse à niveau constant d’un mélange d’eau légère
et d’eau lourde
Jean Savard
To cite this version:
ÉLECTROLYSE
A NIVEAU CONSTANT D’UNMÉLANGE
D’EAULÉGÈRE
ET D’EAU LOURDE Par M. JEAN SAVARD.Sommaire. 2014 On sait que
l’électrolyse de l’eau ordinaire à niveau (ou volume) constant conduit à un
état stationnaire. a étant le facteur de séparation des deux eaux, la concentration limite en eau lourde
qui peut être atteinte dans une cellule est 03B1 fois celle de l’électrolyte d’alimentation.
On étudie la marche de l’électrolyse dans n cellules en série. La première est alimentée par l’électrolyte
frais, la Pieme par l’électrolyte de la (p 2014
I)ième etc. La nième n’alimente aucune cellule. On établit les
équations générales de la marche de l’électrolyse dans toutes ces cellules. Ces équations montrent que :
1° L’augmentation de n permet d’augmenter à volonté la valeur limite de la concentration atteinte dans la dernière cellule;
2° Mais en revanche l’état stationnaire est de plus en plus tardivement atteint.
La consommation de courant est toujours beaucoup plus forte que par le procédé à niveau variable. On discute des possibilités d’application du procédé à niveau constant.
Électrolyse
à niveau variable. -Rappelons
les conclusions de
Goldfinger
etScheepers
(
Soient
Vo
et V le volume dumélange
à l’instantorigine
et à l’instantt,
xo et x les concentrations eneau lourde. La marche de
l’électrolyse
(enrichis-sement en eau
lourde)
estreprésentée
parl’équation :
Le deuxième terme du second membre est
négli-geable
tant que x estpetit.
Il est facile de calculerla concentration atteinte pour une réduction donnée
du volume.
Électrolyse
à niveau constant. - 1. DANSUNE SEULE CELLULE. - Soit
Vo le
volume del’élec-trolyte.
Le niveau est maintenu constant par unearrivée continue
d’électrolyte
frais à la concentra-tion xo en eau lourde etha
en eaulégère.
On saitque ce mode
opératoire
nepermet
pas d’obtenirpour x une valeur
supérieure
à aro, valeur limitevers
laquelle
tend xquand
le volumed’électrolyte
décomposé,
c’est-à-dire la consommation decourant,
tend vers l’infini.
En
effet,
soit r le volumeélectrolysé
en i sec.Pour maintenir le niveau constant, il faut donc introduire durant le même
temps
rd’électrolyte
frais,
c’est-à-dire unequantité
d’eau lourdeet d’eau
légère.
Les vitesses d’enrichissement en eau lourde ut
en eau
légère
sontdonc,
enappelant
a." et a’ lescoefficients de vitesse
d’électrolyse
des deux eaux :(1) Journal de Chimie Physique, g~.~, 32, p. 628.
L. , . t t d ( V, h)
Le niveau étant maintenu constant, > =
o,
h =
ho,.
DoncTelle est la condition
algébrique
duprocédé.
Portant(4)
dans(2),
on aqui
estl’équation
différentielle del’électrolyse
dansune seule cellule.
Intégrant
etremarquant
que pourt = c~, x = xo,
on a
Exprimons
1 en fonction du volumed"électrolyte
écoulé(ou décomposé)
V’D’où finalement
On voit que x -~ oexo
quand
~’’ f ~ . Ondémon-trerait sans difrlculté que la
composition
du gaztonnant est
identique
à celle de l’eau de la cellule.Un état stationnaire est atteint
(Goldfinger
etScheepers,
loc.cil.).
Pour la valeur courante 3 de oc, l’état stationnaire
est
pratiquement
atteint àpartir
deL
= 10. Aussi a-t-onproposé
deremplacer
la celluleunique
parn cellules en série.
L’électrolyse
à niveau constantprésenterait
degrands avantages
techniques.
C’estpour
répondre
à cessuggestions
que leprésent
travail fut
accompli.
86
II.
ELECTROLYSE
DANS n CELLULES. - La pre-mière cellule de la série est alimentée à sapartie
supérieure
enélectrolyte
frais de teneur constante x, en eau lourde. Lapartie
inférieure dechaque
cellule,
sauf de la
dernière,
est reliée par un tube de circu-lation à lapartie
supérieure
de la cellule suivante.La
première
cellulereçoit
par seconde cd’élec-trolyte
frais etperd
r de son propreélectrolyte
à la concentration variable xi en eau lourde. La cellule
reçoit
l’électrolyte
de lacellule
précédente (concentration
en eau lourde :et transmet
~20132013~ ~
de son propreélectrolyte
(concentration
en eau lourde :XII)
à la cellule suivante.La dernière cellule
reçoit (
d’électrolyte
à laconcen-tration en eau lourde xn-i et n’est soumise à aucun
soutirage.
Unvolume
estélectrolysé
par secondedans
chaque
cellule. L’eau au maximum deconcen-tration en deutérium s’accumule dans la dernière cellule.
On établit facilement
l’équation
dechaque
cellulepar un raisonnement
analogue
auprécédent.
L’équation
différentielle de lapremière
celluleest
celle de la deuxième
Les
intégrations
deviennent deplus
enplus pénibles
au fur et à mesure que l’ordre de la cellules’élève,
mais n’offrent aucune difficulté.
Après intégration, l’équation
obtenue est dutype
p
désignant
l’ordre de la celluleconsidérée, A, B,
C, D, b,
c, d étant des constantesqui
dépendent
du nombre n total des cellules en série et de l’ordre p.
Le nombre des
exponentielles
estégal
à l’ordre de la cellule.TABLEAU I.
Le Tableau I donne les valeurs des coefficients pour les trois
premières
cellules d’une série de n.Quand
V’- tendrespectivement
vers.x*o
Or,
pour lapremière
cellule parexemple,
puisque
La mise en série des cellules abaisse la
concentra-tion maximum
(état stationnaire),
qui peut
êtreatteinte dans la
première,
et cela d’autantplus
que n estplus grand.
Quand
n ~ iln’y
aplus
concentration en eau lourde dans lapremière
cellule.Mais,
enrevanche,
il est évident que lamême
temps
que n,puisque
la concentration del’électrolyte
qui
alimente une cellule croît en mêmetemps
que l’ordre de celle-ci.Le résultat finalement atteint ne
peut
être misen évidence que par une discussion de
l’équation
générale.
Entre les concentrations limites atteintes dans
les trois
premières
cellules,
on a les relationsLe terme constant
qui
donne la valeur de laconcen-tration
limitepouvant
être atteinte dans la cellule d’une série de n se calcule sans difficulté.Mais il sera essentiel de considérer la consommation
de courant
permettant
d’atteindre cette limite.ÉQUATION
GÉNÉRALE DE LA CELLULE.--On établirait de même de
proche
enproche
leséquations
des autres cellules.L’équation générale
de la
pième
cellulecomprend
p + 1 termes :1° Un terme constant
qui
donne la valeur limite dequand
l’étatstation-Xo
naire est atteint.
2° p
exponentielles
de la forme ± ve~
(y
et fi
o).
Si l’on range ces
exponentielles
dans l’ordre desvaleurs absolues décroissantes de
~3,
lesexposants
sontLa
exponentielle
a donc pourexposant
L’exponentielle
affectée de cetexposant apparaît
pour la
première
fois dansl’équation
de la cellule. Soncoefficient y
a alors pour valeurDans les cellules d’ordre
supérieur
à k,
parexemple
dans lapième
cellule,
l’exponentielle
considéréereparaît.
Elle a alors pourcoefficient ,,
celui de laexponentielle
dansl’équation
de lacellule
(formule
générale
12) multiplié
par le facteurCe facteur se réduit à
{---1)~-~L
pour toutes lesexpo-nentielles de
l’équation
de la dernière cellule d’une série(n
=p).
Règle
générale.
-L’équation
de laPli.me
celluled’une série de n cellules semblables se compose d’un terme constant
et de p
exponentielles
dont lesexposants
sontUne
exponentielle
d’ordre k,
c’est-à-dired’exposant
est
multipliée
par un coefficientRemarque.
- Ce coefficient n’apas de sens pour
l’équation
de lapremière
cellule,
ou dans le casd’une seule cellule. Cette
particularité correspond
au fait que la cellule n’est pas alimentée par un
électrolyte
à concentration xvariable,
mais par unélectrolyte
à concentration x, constante. On a vuque le coefficient de
l’unique exponentielle
est alors ,x - 1 Le facteur entre n’a alors2013 20132013-2013__ . ’
Le facteur entre[ 1
n’a1+
nI
(/.pas de sens non
plus
si k =p, c’est-à-dire pour la
pième
et dernièreexponentielle
del’équation
de lapième
cellule. Le coefficient y se réduit alors aupremier multiplicateur (12) qui
exprime
le fait quel’exponentielle
considéréeapparaît
pour lapremière
fois.Quelques applications numériques
rendrontfami-lier
l’usage
de ces formulesgénérales.
Marche de
l’électrolyse
dans une série de six cellules à niveau constant. - Nous donnerons à « la valeur moyenne courante 3(électrodes
deplomb poli
dans une solution étendue d’acidesulfurique;
eauordinaire).
Montrons à titred’exemple
comment calculer les coefficients et les exponen-tielles de la
cinquième
et de la sixième cellules.Cinquième
cellule: n = 6, p = 5. Le terme constant est(11)
88
Les coefficients
respectifs
sont : pour lapremière
exponentielle,
,pour la deuxième,
pour la
troisième,
pour la
quatrième,
enfin pour la
dernière,
Sixième celtule : n = p = 6. Le terme constant
est
(11)
Les coefficients des six
exponentielles
sontrespec-tivement
et
TABLEAU l. - 1/ - 6.
Les
équations
des six cellules sont, tous calculsfaits,
représentées
par le Tableau II,qui
donne les valeurs desA,13, C, D,
...,b,
c,d,
..., del’équation
générale
(10).
L’accroissement de la concentration dans
chaque
cellule est
représenté
dans le Tableau III et parla
figure
i. La courbe 1représente
la croissance de la concentration dans une cellule fonctionnantseule,
sanssoutirage
( fig.
i et2).
Enportant
àsix,
le nombre des cellules ensérie,
nous avonsporté
à 9,012 la limite de xn. X0
Fig. 1.
La courbe 2
représente
la marche del’électrolyse
dans la sixième et dernière cellule(fig.
1 et2).
TABLEAU III.
Mais
l’augmentation
de concentration réalisée parl’emploi
de six cellules au. lieu d’une n’estacquise
que par une considérable
augmentation
de laconsom-mation de courant. Avec une seule
cellule,
l’étatstationnaire est
pratiquement
atteint(x,
=2,950)
quand
on aélectrolysé
un volume d’eauégal à
dix huit fois le volume constant
Vo
del’électrolyte
[application
del’équation
(7)].
Avec sixcellules,
cet état est
pratiquement
atteintquand
on adécom-posé
ioo fois le volumeVo.
La concentration finaleest trois fois
plus
forte,
mais ladépense
de courantExaminons enfin la marche de
l’électrolyse
dansla dernière cellule d’une série de
quinze.
Notreéquation
générale permet
de dresser sans difficultéle Tableau IV et de tracer la courbe 3
(fig.
2).
,
TABLBAU IV.
La valeur limite de X15’ donnée par notre formule
(11)
est Elle est
pratiquement
atteinte(I6,o6~)
v~pour Vo
= 200.En
traçant
un faisceau de courbesanalogues
aux courbes
1,
2 et3,
on détermineraitquelles
sont les meilleures conditions(nombre
decellules)
d’uti-lisation d’une
quantité
donnée d’électricité.A titre
comparatif,
nous avons tracé la courbe 4représentant
l’augmentation
de la concentrationdans une cellule à niveau variable pour une même
quantité
d’électrolyte
décomposé
( fig. 2).
Le Tableau V
indique
lesquantités
d’eau àdécom-poser pour obtenir une même
quantité
d’eau àla même concentration en eau lourde : I ~ à niveau
variable;
20 à niveau constant. On supposetou-j ours oc
= 3. Onopère
avec six cellules en série.La courbe
correspondant
à uneélectrolyse
àniveau variable est
toujours
au-dessus de cellequi
correspond
à uneélectrolyse
à niveau constant et celaquel
que soit n.Conclusion. -
Augmenter
le nombre des cellulesen série dans une
électrolyse
à niveau constantpermet
d’accroître à volonté la concentration limiteen eau lourde dans la dernière
cellule,
quand
l’étatstationnaire est atteint. Malheureusement
l’obten-tion de l’état
stationnaire,
ou d’un étatvoisin,
exige
une consommation de courantqui
croît trèsrapidement
avec le nombre des cellules.Fig.2.
Le
procédé
à niveau constant neprésente
doncaucun intérêt. ’
Si,
négligeant
unedépense
supplémentaire
decourant, on désirait
cependant
le mettre enpratique
en raison de sesavantages
techniques
évidents,
il serait facile de fixer le nombre de cellules néces-saires pour obtenir une concentration donnée. ’
La
figure
2 montrequ’une
faibleaugmentation
deconcentration dans la zone
d’aplatissement
d’unecourbe entraîne une forte consommation de courant. Il ne faudrait donc pas
dépasser
unpoint
tel que A.Pour fixer les
idées,
supposons que l’on veuilledécupler
la concentrationprimitive
en eau lourde.Théoriquement,
l’état stationnaire~~t 0
=1 oexigerait
n
cellules,
n étant donné parl’équation
Pour a = 3, on trouve n = 8. Mais si l’on
n’employait
que 8cellules,
on serait contraint d’utiliser laportion
aplatie
de la courbe. Onemploiera
donc 1 o cellules dont la dernièrefournirait,
à l’état stationnaire,une eau 12 fois
plus
concentrée que l’eauprimitive.
Notreéquation
générale
permettrait
de calculerla