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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Organisation mondiale de la santé Bureau régional de l'Europe Copenhague

Les tendances démographiques dans la Région européenne

OMS, Bureau régional, Série européenne, N °17

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS), créée en 1948, est une institu- tion spécialisée des Nations Unies à qui incombe, sur le plan international, la responsabilité principale en matière de questions sanitaires et de santé publique. Au sein de l'OMS, les professionnels de la santé de quelque 160 pays échangent des connaissances et des données d'expérience en vue de faire accéder, d'ici l'an 2000, tous les habitants du monde à un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive.

Le Bureau régional de l'Europe est l'un des six Bureaux régionaux de l'OMS répartis dans le monde. Chacun de ces Bureaux a son programme propre dont l'orientation dépend des problèmes de santé particuliers des pays qu'il dessert. La Région européenne, qui compte 32 Etats Membres actifs', se distingue par le fait qu'elle réunit un grand nombre de pays industrialisés disposant de services médicaux très modernes. Son pro- gramme diffère donc de ceux des autres Régions, car il vise plus particuliè- rement à résoudre les problèmes des sociétés industrielles. Dans la stratégie mise au point par le Bureau régional afin d'atteindre le but de «la santé pour tous en l'an 2000«, les activités se subdivisent en trois grandes catégories : promotion de modes de vie favorables à la santé, prévention des maladies et des accidents et organisation de soins adéquats, accessibles et acceptables pour tous.

Ce qui caractérise aussi la Région, c'est sa grande diversité linguistique et les difficultés qui en résultent sur le plan de la communication et de la diffusion de l'information. Les publications du Bureau régional paraissent en quatre langues (allemand, anglais, français et russe) et les droits de traduction en d'autres langues seront volontiers accordés.

a Albanie, Allemagne, République fédérale d', Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Luxembourg, Malte, Monaco, Norvège, Pays -Bas, Pologne, Portugal, République démocratique allemande, Roumanie, Royaume -Uni de Grande -Bretagne et d'Irlande du Nord, Saint- Marin, Suède,

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Les tendances démographiques

dans la Région européenne

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Couverture: La pyramide noire représente la population de la Région euro- péenne de l'OMS en 1975 (hommes à gauche, femmes à droite), la pyramide rouge, la même population en l'an 2000.

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Organisation mondiale de la santé Bureau régional de l'Europe Copenhague

Les tendances démographiques dans la Région européenne

Leurs répercussions sanitaires et sociales

Sous la direction de

Alan D. Lopez

Surveillance épidémiologique et appréciation de la situation sanitaire dans le monde Organisation mondiale de la santé Genève

et

Robert L. Cliquet

Centre d'études sur la population et la famille Bruxelles

OMS, Publications régionales, Série européenne, N °17

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Le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe souhaite exprimer sa gratitude au Fonds des Nations Unies pour les activités

en matière de population, qui a apporté un soutien financier à cette étude dans le cadre du projet RMI /79/P05

ISBN 92 890 2108 X ISSN 0250 -8575

© Organisation mondiale de la santé 1987

Les publications de l'Organisation mondiale de la santé bénéficient de la protec- tion prévue par les dispositions du Protocole N °2 de la Convention universelle pour la Protection du Droit d'Auteur. Pour toute reproduction ou traduction partielle ou intégrale, une autorisation doit être demandée au Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, 8 Scherfigsvej, DK -2100 Copenhague 0, Danemark. Le Bureau régional sera toujours très heureux de recevoir des demandes à cet effet.

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Organisation mondiale de la santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

La mention de firmes et de produits commerciaux n'implique pas que ces firmes et produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l'Organisation mondiale de la santé de préférence à d'autres. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu'il s'agit d'un nom déposé.

Ce rapport exprime les vues des auteurs et ne représente pas nécessairement les décisions ou la politique officiellement adoptées par l'Organisation mondiale de la santé.

IMPRIME EN ANGLETERRE

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TABLE DES MATIERES

Page

Avant-propos vii

Remerciements viii

Introduction - A.D. Lopez et R.L. Cliquet

PARTIE I - SYNOPSIS DES RAPPORTS DES PAYS

1. Survol de l'évolution démographique en Europe

et de ses incidences sanitaires et sociales - A.D. Lopez 5 Tendances démographiques récentes dans la Région européenne 6

Quelques incidences sanitaires et sociales 64

PARTIE II - TENDANCES DEMOGRAPHIQUES RÉCENTES DANS LA REGION EUROPEENNE

2. Tendances et perspectives de la composition des familles

L. Herberger 73

Modifications de la composition de la famille entre 1960 et 1980 74

Le mariage et le divorce 77

Les ménages 85

Evolution passée et tendances futures éventuelles 88

3. Tendances et perspectives de la fécondité

A. Klinger 97

Tendances des taux bruts de natalité 98

L'évolution du taux global de fécondité 103

Taux de fécondité en fonction de l'âge 105

Fécondité différentielle 108

Parité 111

Légitimité 112

Taille souhaitée pour la famille 114

Habitudes en matière de contraception 117

Conclusions aux fins des politiques sanitaires 119

Références 121

4. La mortalité - Tendances et perspectives

-

E. Lynge 123

Taux de mortalité différentiels en Europe 124

Tendances de la mortalité en Europe 132

Conclusions et incidences sur les politiques sanitaires et sociales 137

Références 139

v

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PARTIE III - IMPLICATIONS SANITAIRES ET SOCIALES 5. Incidences sur l'évolution démographique pour les jeunes

(0 à 19 ans) - S. Teper & M. Backett 141

L'évolution démographique 142

Faits démographiques concernant le groupe

les moins de 20 ans 149

Les besoins des moins de 20 ans 151

Ressources et priorités 154

Références 155

6. Incidences de l'évolution démographique sur la population adulte (20 à 59 ans) - S. Haberman & A.J. Fox 157

Situation et rôle des adultes 157

La fécondité 162

Le mariage, le divorce et les modes de vie familiaux 163

Mortalité 164

Migrations 165

Grandes questions de politiques générales 166

Références 168

7. Incidences de l'évolution démographique pour les personnes âgées

(60 ans et au -delà) -E. Heikkinen 171

L'évolution du profil des besoins et des intérêts 172

Les populations vieillissantes : un fardeau ou une richesse'? 181

Références 184

PARTIE IV - CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 8. Conclusions et recommandations de la réunion tenue à Berne,

du 22 au 26 mars 1982 187

Recommandations d'ordre général 187

Les jeunes (0 à 19 ans) 189

Les adultes (20 à 59 ans) 192

Les personnes âgées (60 ans et au -delà) 194

Annexe 1 Liste des participants 197

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AVANT -PROPOS

En mai 1977, la Trentième assemblée mondiale de la santé décidait que «le principal objectif social des gouvernements et de l'OMS dans les prochaines décennies devrait être de faire accéder d'ici l'an 2000 tous les habitants du monde à un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économi- quement productive ». En Europe, la signification de cet objectif a été affinée dans la stratégie régionale en vue de l'instauration de la Santé pour tous d'ici l'an 2000, adoptée par le Comité régional de l'Europe en 1980. On a commencé dans divers pays, de même qu'au sein de l'OMS, à traduire dans des programmes pratiques, visant des buts précis, les déclarations de politique générale et les stratégies. Le succès de l'entreprise est fonction de la pertinence des choix actuels, sur la base d'une évaluation et d'une prévision correctes des besoins et des ressources. Du point de vue de la Santé pour tous, la planification à long terme comporte à tout le moins trois problèmes fondamentaux. En premier lieu, il nous faut définir le niveau de santé que nous espérons atteindre, c'est -à -dire les aspects négatifs que nous souhaitons réduire : décès prématuré, maladies, inca- pacités, pour mettre l'accent sur les aspects positifs. Nous devons ensuite déter- miner comment nous comptons atteindre ce niveau de santé, grâce à la promo- tion de modes de vie favorables à la santé, en réduisant les risques et en développant les soins de santé appropriés. Enfin, il nous faut connaître le mieux possible les populations en cause, en termes quantitatifs, dans leur structure et dans leur dynamique. En tout cas, il importe essentiellement de connaître les tendances pour fonder valablement les projections et les prévisions.

Dans le cadre d'une série d'activités visant à améliorer la connaissance en ce domaine, le Bureau régional de l'Europe, avec le soutien actif du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population, a entrepris en 1980 une étude sur les effets sanitaires et sociaux des tendances relevées dans la structure démographique. J'espère que les résultats de cette étude - que nous présentons ci -après - aideront ceux qui sont chargés de préparer l'avenir dans leur propre pays, à mieux comprendre les interactions complexes entre état de santé, facteurs sociaux et économiques, et évolution démographique. J'espère aussi que le présent ouvrage leur permettra de déterminer la meilleure façon d'affronter ce changement pour assurer la santé et le bien -être de la population tout entière.

Le directeur régional de l'OMS pour l' Europe

J.E. Asvall

vii

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Remerciements

L'étude sur les tendances démographiques dans la Région européenne, incidences sanitaires et sociales, a été réalisée en commun par le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population et différentes autorités ou institutions, ainsi que par des experts de différents pays.

Le Bureau régional souhaite exprimer sa gratitude aux institutions et personnalités ci -après pour leur aide précieuse :

les autorités sanitaires des quinze pays qui ont produit des rapports nationaux à savoir : l'Algérie, la Belgique, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, le Luxembourg, le Maroc, Monaco, la Norvège, les Pays -Bas, le Portugal, la République démocratique allemande, le Royaume -Uni, la Suisse, et la Tchécoslovaquie;

les participants de la réunion organisée à Berne en mars 1982 (cf.

Annexe 1);

les auteurs des documents de travail et personnes sous la direction desquelles le présent rapport a été préparé;

les membres du comité directeur : Professeur Z. Brzeziriski (Pologne) Professeur R.L. Cliquet (Belgique) Professeur A.J. Fox (Royaume -Uni) Professeur E. Heikkinen (Finlande)

Dr A. Klinger (Hongrie) Mme E. Lynge (Danemark) Dr P. Paillat (France)

Mme S. Teper (Royaume -Uni) les autorités fédérales suisses, qui ont accueilli la réunion et plus particu- lièrement le Dr U. Frey, directeur du Bureau fédéral de la santé publique et M. J.J. Senglet, directeur du Bureau fédéral de la statistique.

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Introduction

A.D. Lopez et R.L. Cliquet

Les stratégies régionales de l'Organisation mondiale de la santé en vue de l'instauration de la Santé pour tous reflètent très précisement la nature des problèmes sanitaires les plus fréquents dans ces différentes régions. Dans la Région européenne, où la plupart des pays sont sortis de la phase de transition du point de vue de la mortalité et où le profil de la morbidité est dominé par les maladies chroniques, la stratégie est axée sur la promotion de modes de vie propices à la santé, l'intensification des mesures de prévention et la réorientation de systèmes de santé, en vue de mieux desservir l'ensemble de la population.

Le processus de l'évolution démographique constitue un élément clé de la mise de oeuvre de cette stratégie. Ainsi, la demande à venir de services de santé sera dans une large mesure déterminée par la modification de la structure démographique, le risque de mauvaise santé étant étroitement lié aux caractéristiques démographiques telles que l'âge, le sexe, la classe sociale et le lieu de résidence. De même, l'évolution de la fécondité, de la dimension des familles et la propension aux migrations affecteront une infinité de services sanitaires et sociaux.

S'efforçant de prévoir ces besoins mouvants, le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe a entrepris, en 1980, un projet visant à étudier l'évolu- tion démographique de la Région en vue de produire, aux fins de la stratégie régionale, l'information de base nécessaire. Les principaux objectifs visés par l'étude peuvent être précisés comme suit :

- évaluer les changements enregistrés dans la structure démogra- phique, compte tenu des fonctions et du rôle social et économique de certains groupes de la population dans des pays qui différent sur le plan de la dynamique démographique et du développement;

- examiner les moyens adoptés par divers pays pour faire face à cette évolution ainsi que les mesures employées pour assurer le dévelop- pement et le bien -être de l'ensemble de la population, et notamment des groupes les plus vulnérables; et

1

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- formuler des recommandations concernant le développement des services sanitaires, sociaux et autres, vu les besoins engendrés par les changements démographiques. Simultanément, un projet parallèle, destiné à déterminer des projections sur l'état de santé ultérieur de la population européenne était entrepris dans l'optique de l'élabora- tion des situations sanitaires et de ses incidences sur les services sanitaires et sociaux.

Sur recommandation d'une réunion de planification organisée à Copenhague en 1980, le Bureau régional, en coopération avec le gouverne- ment suisse et avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP), organisait une réunion technique â Berne, en mars 1982, sur les tendances de la structure démographique dans la Région européenne. A cette réunion ont participé des délégués de la Répu- blique fédérale d'Allemagne, de la Belgique, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de la Hongrie, des Pays -Bas, de la Pologne, du Portugal, du Royaume -Uni, de la Suède, et de la Suisse. Des représentants de la Commis- sion des Communautés européennes (CCE), du Conseil de l'Europe, de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE), du FNUAP et de l'Institut international pour l'analyse des systèmes de haut niveau (IIASA) ont également pris part à la réunion.

Six documents de travail consacrés aux tendances démographiques dans la Région européenne, en matière de fécondité, de dimension des familles, de mortalité et aux répercussions de ces tendances sur les jeunes ont été présentés à la réunion. Quatorze rapports nationaux étaient éga- lement disponibles et une analyse synoptique en a été présentée. Par la suite, les participants se sont scindés en trois groupes de travail pour formuler des conclusions et des recommandations relatives aux thèmes identifiés au cours des séances précédentes. Lesdits groupes de travail ont orienté leurs travaux sur les questions intéressant chacun des trois grands groupes d'âge : 0 à 19 ans, 20 à 59 ans, et 60 ans et au -delà, respectivement.

Les rapports des trois groupes de travail ont ensuite été examinés en séance plénière, et les conclusions et recommandations reproduites au chapitre 8 ont été élaborées. On mentionnera ici que si ces groupes d'âge ont été jugés souhaitables aux fins de l'étude, il n'a pas toujours été possible de s'y conformer strictement dans les documents de travail, certaines études précédemment citées ayant préféré d'autres classifications, notamment pour les personnes âgées, que l'on range fréquemment dans un groupe des

«65 ans et plus ».

Les documents de travail présentés à la réunion sont reproduits dans les parties I, II et III du présent ouvrage. La première partie constitue une étude d'ensemble de l'évolution démographique dans la Région euro- péenne, avec ses principales répercussions sanitaires et sociales, sur la base des quatorze rapports nationaux préparés pour l'étude. Ce qui apparaît à l'évidence dans ce travail synoptique c'est que l'ampleur et la chronologie des modifications sur le plan de la fécondité, de la mortalité et des migra- tions varient sensiblement selon les pays, mais que leurs conséquences sont remarquablement homogènes dans la plupart des pays et le deviendront

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davantage encore à mesure que les différents Etats Membres évolueront vers une plus grande uniformité démographique.

La partie II est consacrée à l'analyse des tendances démographiques récentes dans la Région européenne. Au chapitre 2, on analyse un certain nombre d'événements significatifs en matière de dimension et de dissolution des familles. La tendance à retarder le premier mariage, la proportion croissante de ménages d'une personne et la propension croissante à mettre fin aux mariages par un divorce sont particulièrement marquées. Les ten- dances de la fécondité en Europe, qui sont fortement tributaires de cette évolution de la dimension des familles sont examinées dans le chapitre suivant. On a assisté, dans la plupart des pays, à une réduction notable de la dimension moyenne des familles complètes; en outre, la durée de la période de fécondité s'est contractée, d'où il s'ensuit que les naissances tardives deviennent de plus en plus rares. La tendance à l'accroissement de l'espé- rance de vie en Europe est examinée au chapitre 4. Ce qui impressionne plus particulièrement dans l'évolution récente de la mortalité dans la Région, c'est la disparité des expériences nationales. Elle est particulièrement mani- feste pour les hommes adultes. En fait, dans les pays d'Europe septentrio- nale, l'espérance de vie est demeurée pratiquement constante pour les hommes au cours des années 60 et 70, et elle a même diminué dans certaines parties d'Europe orientale au cours de la dernière décennie. Simultanément, des différences persistantes, quant à la survie, sont évidentes chez certains sous -groupes de population. On a peut -être intérêt à compléter par des traits relatifs à la classe sociale et /ou professionnelle, les pauvres étant les plus vulnérables. Quant aux recherches futures sur la morbidité différencielle, un objectif important consistera à déterminer dans quelle

modes de vie moins sains, des risques professionnels majeurs pour une utilisation moins efficace des services de santé et à guider en conséquence la réorientation des programmes d'éducation pour la santé et les services de santé.

Le processus de l'évolution démographique ne se situe évidemment pas dans l'abstrait et il risque donc d'avoir des conséquences sanitaires et sociales profondes. Celles -ci seront examinées à la partie III, groupées en gros en fonction des étapes de la vie humaine. La mortalité juvéno- infantile ayant déjà atteint un très faible niveau dans une grande partie de la Région, les principales sources de préoccupation pour la population jeune sont désormais davantage liées à une évolution des comportements sexuels et de l'avortement chez les adolescents, ainsi qu'à certains autres aspects de leur développement psychosocial. D'autre part, chez les adultes, la tendance à une réduction de la taille des familles et des ménages, jointe à une augmen- tation du taux de divortialité, augmentera encore le nombre d'adultes vivant dans l'isolement. Il n'est pas douteux que les services sanitaires et sociaux traditionnels, de même que la politique du logement, devront devenir plus souples, pour répondre aux besoins particuliers de ce groupe.

Une plus grande flexibilité des conditions d'emploi, y compris le partage des tâches, serait également souhaitable, pour que les couples aient davantage de latitude dans leurs décisions quant à la participation économique respec- tive des conjoints et à sa chronologie au cours de la vie active. Les périodes

3

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prolongées de chômage sont également très préoccupantes pour de nom- breux individus dans ce groupe d'âge, ce qui exige une approche globale concertée de la part des institutions sanitaires, sociales et politiques visant à

maîtriser efficacement ses conséquences.

La modification démographique peut -être la plus significative dans la Région européenne, à tout le moins au cours de ces dernières décennies, réside toutefois dans le vieillissement spectaculaire de la population, d'où une augmentation notable du nombre et de la proportion des personnes âgées dans la plupart des pays. On est d'ailleurs fondé à croire que cette tendance se poursuivra jusqu'au XXIème siècle, avec de très nombreuses répercussions sur les services d'appui, en particulier une «désinstitution- nalisation' des programmes de soins de santé à long terme, jointe à des mesures alternatives permettant à l'individu de vivre de manière plus indé- pendante. Simultanément, les services de soins à domicile devront être mieux développés, souvent en parallèle à une réorientation du rôle de la famille dans les soins aux personnes âgées. Offrir aux personnes âgées des possibi- lités professionnelles créatrices, ce qui leur permettrait de s'épanouir davan- tage, est peut -être également important.

En s'efforçant de mettre en lumière les principales tendances démogra- phiques de la Région et leurs incidences sur les services sanitaires et sociaux, on en vient inévitablement à traiter de nombreuses questions qui mérite- raient que l'on s'y arrêtât davantage et qui risquent de préoccuper de plus en plus. Un certain nombre d'événements moins positifs, tributaires de la technologie moderne et de l'évolution rapide de la société, se font jour maintenant et leurs effets sur la santé demeurent relativement mal connus.

Ainsi, la consommation sans cesse croissante de produits chimiques pourrait bien se révéler être un phénomène trop récent pour que l'on puisse déjà mettre en évidence des conséquences significatives pour la santé. Les progrès substantiels ayant permis de réduire la mortalité infantile précoce, voire la mortalité néonatale précoce, ont engendré la nécessité de se doter d'un appareillage complexe, pour aider les nourrissons qui auraient dans le passé succombé à des infirmités congénitales ou à des traumatismes obstétricaux.

De même, l'allongement de la vie ne s'accompagne pas toujours nécessaire- ment d'une réduction de la morbidité de nature à permettre aux personnes âgées de jouir d'un plus grand nombre d'années de vie en bonne santé, en diminuant les soins de santé spécialisés et coûteux qui demeurent néces- saires. Ces questions, jointes à un certain nombre de problèmes examinés dans les pages ci- après, mettent en évidence la nécessité d'une coopération interdisciplinaire accrue entre démographes, épidémiologistes et autres spé- cialistes de l'évolution démographique et de ses conséquences. Ce n'est que par un tel renforcement de la coopération que l'on pourra atteindre les buts admirables que la Région poursuit en matière de santé.

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Partie I

Synopsis

des rapports des pays

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1

Survol de l'évolution démographique en Europe et de ses incidences

sanitaires et sociales"

A.D. Lopez

Les principaux éléments de la stratégie de la Région européenne de l'OMS en vue de l'instauration de la Santé pour tous d'ici l'an 2000, sont notamment la promotion de modes de vie propices à la santé, la prévention de certaines maladies et la prestation de soins de santé adéquats et accessibles. Parmi les nombreux éléments qui influent sur l'élaboration et l'exécution des pro- grammes visant à réaliser ces buts, la structure de la population et les composantes de l'évolution démographique sont les plus impportants.

Toutes les enquêtes réalisées sur la situation sanitaire ont invariablement montré que la nature et l'étendue de la morbidité diffèrent sensiblement selon les sous -groupes de population. La représentation de ces groupes dans la population totale est elle -même tributaire des niveaux et tendances anté- rieurs de la fécondité, de la mortalité et de la mobilité géographique.

Même dans une région relativement homogène du point de vue démo- graphique, comme l'Europe, où la plupart des pays sont depuis longtemps sortis de la phase de transition démographique, le comportement démogra- phique varie de façon notable selon les pays, voire à l'intérieur d'un même pays. Pour atteindre les buts de la Région en matière de santé, il convient d'admettre ces disparités et de leur accorder tout le poids voulu dans le cadre général de la stratégie régionale. En conséquence, les trente -trois Etats Membres de la Région ont été invités à préparer une analyse de leur situation démographique et à formuler leurs observations sur ses principales inci- dences sanitaires et sociales. Des rapports ont été reçus de quinze pays : Algérie, Belgique, Finlande, Grèce, Hongrie, Luxembourg, Maroc, Mona- co°, Norvège, Pays -Bas, Portugal, République démocratique allemande, Royaume -Uni, Suède, Tchécoslovaquie. Ces rapports faisaient un tour

a L'auteur souhaite exprimer sa gratitude à Mme le Dr Lene Mikkelsen, qui a largement contribué à la préparation d'une version antérieure de la présente communication et à Mme Sue Teper, qui a bien voulu faire de nombreuses suggestions utiles.

b Compte tenu de la population restreinte de la Principauté, le nombre d'événements démographiques (naissances, décès, migrations) est insuffisant pour permettre des comparai- sons statistiquement valables.

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d'horizon complet des tendances démographiques, mais on a prêté beau- coup d'attention à leurs conséquences sanitaires et sociales. Le présent chapitre fait la synthèse des principales observations consignées dans ces rapports nationaux, en liaison avec une analyse plus générale des phéno- mènes démographiques européens ". De la sorte, la situation de chaque pays peut être replacée dans le contexte plus général de l'évolution démogra- phique dans la Région.

La première partie du chapitre passe en revue les tendances démogra- phiques antérieures, ventilées selon les diverses composantes de l'évolution démographique : croissance et structure de la population, dimension des familles, fécondité, mortalité et mouvements de population. Les répercus- sions de ces tendances sont examinées dans la seconde partie du chapitre, chaque fois que possible sur la base des projections réelles contenues dans de nombreux rapports nationaux.

Tendances démographiques récentes dans la Région européenne

Accroissement et composition de la population

La taille d'une population dépend, de même que sa composition, des niveaux antérieurs et des tendances de la fécondité, de la mortalité et des mouvements de population. Les différences dans ces éléments, entre sous -groupes de population, sont particulièrement importantes. La taille et la structure d'une population sont en conséquence souvent considérées comme des variables intermédiaires entre les processus fondamentaux et l'évolution démogra- phique et les conséquences sociales, économiques, et pour la santé publique, etc., de cette évolution. A cet égard, l'accroissement de la population et sa composition peuvent être considérés comme des «indicateurs sommaires»

des tendances démographiques antérieures.

Tendances régionales

Le tableau 1 constitue un synopsis de l'évolution démographique dans la Région européenne au cours des trois dernières décennies. On y trouve les taux d'accroissement moyens pour les principales subdivisions géogra- phiquesb, ventilés selon les grands groupes d'âge. Comme on pouvait s'y attendre, l'accroissement démographique le plus élevé s'est produit dans les pays le moins développés de la Région, l'Algérie, le Maroc et la Turquie, où la taille de la population a augmenté au total d'environ 30% au cours de chacune des décennies de 1950 à 1980. De même, l'évolution pour les différents groupes d'âge, dans ces trois pays, présente, quant à son profil, un degré remarquable de cohérence, alors même que le niveau d'accroissement de la population est parfois différent. En règle générale, la population des enfants et des jeunes gens (0 à 19 ans) a continué de s'accroître à un taux

a Une synthèse préliminaire des rapports nationaux a été préparée par M. Z. Brzezinski, pour la réunion de Berne, en 1982. De nouveaux rapports nationaux ont été ultérieurement reçus et incorporés à la présente étude.

b Pour la composition nationale de ces divisions géographiques, on se référera à la note figurant au bas du tableau I.

6

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Tableau 1. Taux décennal d'accroissement de la population dans la Région européenne par âge et grandes divisions géographiques (1 950 à 1980)

Pourcentage de changement de la taille des populations

Pays ou régiona Tous âges 0 -19 ans 20 -59 ans 60 ans et plus1

1950- 1960

1960- 1970

1970- 1980

1950- 1960

1960- 1970

1970- 1980

1950- 1960

1960- 1970

1970- 1980

1950- 1960

1960- 1970

1970- 1980

Europe orientale 9.3 6.8 6.5 8.2 2,8 - 3.3 6,2 3,7 14,0 27,7 30,7 3.6

Europe septentrionale 4.6 5.9 2,0 8.7 6.3 - 4,6 - 0,4 1.9 3.4 14.9 18.1 9.8

Europe méridionale 8,8 8.1 8.9 1.9 6.9 2,4 11,0 4.5 11,1 21.8 27,1 16,4

Europe occidentale 9.9 10.1 3.0 10,8 12.4 - 6.5 6.2 4,6 10.0 21.5 23.4 0,1

URSS 19,0 13.8 9.3 10,1 17.2 - 3.0 23,6 10.0 15,6 32.9 21,6 22,9

Algérie 23,4 23,2 39.7 31.9 34,5 39.8 16,2 6,6 43,8 6.2 34,6 16,5

Maroc 30.0 29.9 34.2 31.2 34.7 34.5 29,1 17.5 38,6 23.2 85.7 4,9

Turquie 32,2 28,4 28,4 31,7 34.4 22,8 31,1 20,4 37.1 45.0 36.9 18.4

8 Le terme de 'région» doit s'entendre tel qu'il est défini par les Nations Unies. L'Europe orientale comprend les pays ci -après : Bulgarie, Hongrie, Pologne. République démocratique allemande. Roumanie et Tchécoslovaquie, l'Europe septentrionale comprend: les îles anglo- normandes. le Danemark, les îles Féroé. la Finlande. l'Irlande, l'Islande. file de Man, la Norvège,la Suède et le Royaume-Uni; l'Europe méridionale inclut les pays ci -après Albanie. Andorre. Espagne, Gibraltar, Grèce, Italie, Malte. Portugal, Saint -Marin, le Saint -Siège, et Yougoslavie:

l'Europe occidentale est composée comme suit Allemagne (République fédérale d). Autriche, Belgique. France, Liechtenstein. Luxembourg. Monaco. Pays -Bas et Suisse.

Source : Calculé d'après World population and as age -sex composition by country, 1950 -2000: demographic estimation and projection as assessed in 1978, New York. Nations Unies.

Division de la population. Département des affaires économiques et sociales, 1981.

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comparable à celui de la population totale, tandis que le taux d'accroisse- ment de la population active (20 à 59 ans) à décliné au cours des années 60, pour les trois pays, pour s'élever à nouveau au cours des années 70. Par contre, la croissance de la population de personnes âgées (60 ans et au -delà) a tendu à augmenter au cours des années 60, sauf en Turquie. Depuis lors, on assiste à une chute brutale, notamment au Maroc.

Incontestablement, l'une des principales caractéristiques, mise en évi- dence par le tableau 1, est l'accroissement rapide de la population âgée dans toute l'Europe et l'URSS au cours des années 50 et 60. Le taux d'accrois- sement de la population, pour ce groupe d'âge, a été généralement de 10 à 20% plus élevé que pour les groupes plus jeunes. Néanmoins, pendant les années 70, on a noté une décélération marquée de l'accroissement de la population de personnes âgées dans certaines régions, notamment en Europe occidentale, où la taille de ce groupe est restée à peu près constante, mais aussi en Europe orientale où l'on n'a noté qu'une croissance marginale.

Par contre, la population active a augmenté beaucoup plus rapidement au cours des années 70 (par rapport aux deux décennies précédentes) dans toutes les régions.

La diminution spectaculaire de l'accroissement de la population pour le groupe des 0 à 19 ans, au cours des deux dernières décennies, est également impressionnante. Ainsi, en URSS, la population de ce groupe a baissé de 3% au cours des années 70, après une hausse supérieure à 17% pour les années 60. En fait, dans toutes les régions européennes sauf à l'extrême sud, le nombre d'enfants et d'adolescents a décru au cours des dix dernières années par suite du déclin de la fécondité.

Il est peut -être plus commode, pour établir ces changements de la structure de la population, d'examiner les tendances des taux de dépendance.

Ceux -ci expriment le nombre de jeunes, de personnes âgées et de la popula- tion combinée de jeunes et de personnes âgées par rapport à la population active. Certains quotients figurent au tableau 2. Le vieillissement relatif de la population de la Région ressort manifestement de la tendance générale à l'accroissement des quotients de dépendance des personnes âgées. Cela est particulièrement évident pour les pays d'Europe septentrionale, où le quo- tient de dépendance des personnes âgées n'a jamais cessé d'augmenter, passant de 27, pour 100 personnes actives en 1950, à près de 40 pour 100 en 1980. Une tendance similaire apparaît aussi en Europe méridionale. I1 conviendrait néanmoins de noter que le quotient de dépendance des per- sonnes âgées a décliné, au cours des années 70, en Europe orientale et occidentale, de même que dans les pays moins avancés de la Région. Cela traduit l'accroissement relativement rapide de la population active dans ces zones, au cours de cette période.

L'impact démographique d'une fécondité élevée apparaît à l'évidence au vu des taux élevés de dépendance des enfants observés en Algérie, au Maroc et en Turquie. On constate aussi, pour les taux relatifs à ces pays, un accroissement rapide entre 1950 et 1970 mais on assiste depuis lors à une diminution notable. Le tableau 1 montre que la baisse de ces quotients, pour ces dernières années, reflète largement l'expansion rapide de la population adulte (le dénominateur, dans le quotient). En Turquie, une réduction très

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notable de l'accroissement de la population la plus jeune a encore contribué à cette diminution. Des quatre régions géographiques du continent euro- péen, l'Europe méridionale est la seule où le quotient de dépendance des enfants a décliné de manière plus ou moins monotone au cours de la période

considérée.

Tableau 2. Quotient de dépendance en fonction de l'âge dans la Région européenne (1950 à 1980)

Pays ou région'

Quotient de dépendance des enfantsb

Quotient de dépendance des personnes agéesc 1950 1960 1970 1980 1950 1960 1970 1980 Europe

orientale 0.66 0,67 0,67 0.57 0,20 0,24 0,31 0,28

Europe

septentrionale 0,55 0,60 0,62 0,58 0,27 0,31 0.36 0.39 Europe

méridionale 0,72 0,66 0,67 0,62 0,21 0,23 0,28 0,30 Europe

occidentale 0.56 0,59 0,63 0,54 0,27 0,31 0,37 0,33

URSS 0,78 0,69 0,74 0,62 0,18 0,19 0.21 0,22

Algérie 1,16 1,32 1,67 1,62 0,16 0,14 0,18 0,15

Maroc 1,35 1,37 1,57 1,52 0,08 0,11 0.17 0,13

Turquie 1,12 1,13 1,26 1,13 0,13 0,15 0,17 0.15

a Se référer au tableau 1 pour la définition des régions européennes selon les Nations Unies.

b Taux de la population de 0 à 19 ans par rapport à la population de 20 à 59 ans.

c Taux de la population de plus de 60 ans par rapport à la population de 20 à 59 ans

Source : Calculé d'après World population and its age -sex composition by country, 1950 -2000: demographic estimation and projection as assessed in 1978, New York, 'Nations Unies, Division de la population, Département des affaires économiques et

sociales, 1981.

Changements par pays

Cette vue très générale de l'évolution régionale de la population constitue une toile de fond sur laquelle viennent s'inscrire les tendances pour chaque pays. Dans les deux pays d'Europe méridionale pour lesquels on a reçu des rapports, le début des années 70 a été caractérisé par une expansion rapide de la population. En 1970 et 1975, le taux annuel moyen d'accroissement de la

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population était, pour le Portugal, de l'ordre de 1,35 %, par suite notam- ment du départ des ressortissants portugais de leurs anciennes colonies africaines et d'un ralentissement de l'émigration. En Grèce, le fait que la population ait augmenté de 10,7% en cours des années 70 est également dû pour une large part à des gains par rapport à l'émigration. Au cours des vingt dernière années, l'accroissement de la population grecque a été de l'ordre de 0,7% par an. La modification structurelle la plus significative dans ce pays réside dans l'accroissement de la proportion de personnes de plus de 60 ans, qui est passée de 8,2% en 1961 à 10,9% en 1981. Ce vieillissement de la population a été plus marqué en zone rurale, où la proportion de personnes de plus de 60 ans est passée de 8,8% à 12,8 %. Une autre caractéristique intéressante de l'évolution démographique en Grèce est le déclin de la proportion de personnes dites illettrées. Entre 1961 et

1971, cette proportion a diminué d'environ un cinquième, s'établissant alors à 14% de la population totale de plus de 10 ans. Comme on pouvait s'y attendre, la baisse a toutefois été plus modérée en zone rurale (diminution de l'ordre de un huitième). Au cours des années 60, on a pu constater une réduction notable de la proportion de la population de plus de 10 ans, ayant une activité économique, (de 54% à 46 %). Selon le rapport des autorités grecques, il existe une certaine logique entre ces développements, en ce sens que le plus récent déclin de la participation à la force de travail peut être attribué à un développement de la scolarisation et à des réformes sociales interdisant ou décourageant le travail des jeunes enfants et des personnes âgées.

Le déclin de la population totale depuis la fin des années 60 constitue une caractéristique significative de l'évolution démographique en République démocratique allemande. Ainsi, en 1970, le pays comptait 17 075 000 habi- tants. En 1975, ce nombre avait diminué de 184 000 unités, et de 151 000 encore en 1980. Selon le rapport allemand, un taux de croissance réduit, joint à une mortalité croissante, a contribué à cette situation. Par contre, en Hongrie, où la mortalité avait aussi augmenté récemment, la population s'est accrue d'environ 3,5% au cours de chacune des deux décennies de 1960 à

1970 et de 1970 à 1980. Les pyramides des âges ont été sensiblement affectées par les deux guerres mondiales, tant en République démocratique allemande qu'en Hongrie. Pour la République démocratique allemande, cela a eu pour conséquence une proportion relativement élevée de la population (16 %) âgée de 65 ans et au -delà. De même, le nombre de personnes de 50 à 54 ans, en Hongrie, est actuellement plus élevé des deux tiers de ce qu'il était en 1970, par suite de la chute du taux de natalité au cours de la première guerre mondiale. Le vieillissement de ces cohortes restreintes de naissances a eu notamment pour conséquence une stabilisation, entre 1970 et 1980, de la proportion de personnes de 60 ans et plus dans la population. Plus précisé- ment, le nombre d'invidus de 60 à 64 ans était inférieur d'environ un tiers en 1970 à ce qu'il a été en 1980. Toutefois, pour la même période, le nombre de personnes âgées de 65 ans et au -delà avait augmenté de 22 %, et d'un tiers environ pour celles de 75 ans et plus. Cette évolution, à savoir un «vieillisse- ment« de la population âgée, se manifeste aussi, pour une large part, en République démocratique allemande.

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On constate, pour les pays d'Europe orientale, une tendance notable à l'urbanisation. En Tchécoslovaquie, elle est évidente de 1960 à 1980. Elle a été particulièrement marquée en République socialiste slovaque, et le fossé qui existait entre les deux républiques du point de vue de l'urbanisation est devenu moins large. En 1961, environ 30,5% de la population de la Répu- blique socialiste tchèque vivaient dans des communautés de 20 000 habitants ou davantage, contre 13,6% en République socialiste slovaque. En 1979, les proportions étaient passées respectivement à 39,7 et 30,3 %, et à 36,6% pour l'ensemble du pays. En République démocratique allemande, l'accroisse- ment de la proportion de la population vivant dans des villes de plus de 100 000 habitants, de 22,0% à 25,9% entre 1970 et 1980, semble s'être produit aux dépens de ceux qui vivent dans des collectivités de moins de 1000 habitants. On n'a cependant constaté que peu de changements dans la proportion du total constituée par les personnes vivant en communautés de

1000 à 5000 personnes (actuellement environ un cinquième). Un exode similaire vers les centres urbains s'est manifesté en Hongrie. Entre 1960 et 1980, la proportion d'habitants des zones rurales est tombée, en Hongrie, de 55,7% à 46,8 %, avec un accroissement correspondant de la population vivant en zone urbaine ailleurs que dans la capitale. Il est intéressant de noter que, parmi les personnes ayant quitté les districts ruraux, rares sont celles qui semblent s'être rendues à Budapest.

Le rapport national hongrois décrit bien les conséquences de l'évolution sociale et démographique, à tout le moins pour la population économique- ment active. Commentant la réduction du nombre et de la proportion de la population active au cours des années 70, le rapport attribue cela au fait suivant : au cours de la dernière décennie, on ne disposait d'aucune réserve significative de main -d'oeuvre mobilisable, et des groupes de plus en plus restreints atteignaient un âge productif et... un grand nombre de personnes poursuivaient [leurs études] de sorte [que] le remplacement des jeunes décli- nait progressivement. Simultanément, le nombre et la proportion des per- sonnes âgées croissait et, à mesure [que les systèmes de retraite devenaient plus accessibles] la proportion de retraités continuait d'augmenter. L'étale- ment des [exemptions pour cause de retraite en fonction de l'âge], la baisse progressive de l'âge [de la retraite] [pour] les membres des coopératives d'exploitants agricoles, ainsi qu'un recours accru aux allocations familiales, ont contribué à la baisse de l'emploi.

L'incidence des deux guerres mondiales sur la pyramide des âges est également visible pour les pays d'Europe occidentale. Tant en Belgique qu'au Luxembourg, les indentations, pour les groupes de 35 à 39 ans et de 60 à 64 ans, traduisent la fécondité réduite des couples au cours des première et seconde guerres mondiales respectivement. Les conséquences de «la grande crise» sur la structure de la population luxembourgeoise apparaissent aussi dans la pyramide, avec les cohortes de naissances réduites pour les années 30.

En outre, comme le note le rapport belge, la symétrie de la composition des populations dans la Région européenne est affectée parla mortalité différen- tielle selon le sexe, avec une sur -représentation des femmes âgées dans la population, vu leurs chances accrues de survie. L'effet progressif de ce facteur sur la structure de la population est bien étayé dans le rapport

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néerlandais. Les plus récents chiffres relatifs à la population de ce pays mettent en évidence un excédent atteignant 10% pour les femmes de 65 à 69 ans, passant à 24% pour celles des 70 à 74 ans, et à 36% entre 75 et 79 ans, voire 50% de 80 à 84 ans. A un âge plus précoce, l'excédent d'hommes dû à la prédominance des naissances de garçons atteint désormais un âge de plus en plus avancé. Ainsi, en 1960, le déficit des femmes se poursuivait, aux Pays - Bas, jusqu'à 30 ans. Depuis lors, on a assisté à une augmentation progressive de l'âge auquel le déséquilibre entre les sexes est inversé; en 1980, le déficit de femmes restait désormais apparent jusqu'à 50 ans.

La signification des migrations, du point de vue de l'accroissement de la population dans certains pays d'Europe occidentale, est particulièrement bien illustrée par le Luxembourg. Depuis 1967, le nombre de Luxembour- geois décline en moyenne d'environ 1000 habitants par an, en conséquence de la structure d'âge de la population, laquelle devient plus âgée'. La population générale a toutefois augmenté, passant de 340 000 en 1970 à 365 000 en 1980, par suite d'un afflux d'immigrants, notamment d'origine portugaise. L'accroissement de la population des Pays -Bas depuis 1970 est aussi dû, pour une large part, à des immigrants. Entre 1960 et 1969, environ 5,5% seulement de la croissance totale de la population sont imputables à un solde migratoire; au cours des années 70, un développement de l'immigra- tion, joint à un taux d'émigration à peu près constant, explique près du tiers de l'accroissement de la population. De même, on peut constater un certain nombre de modifications significatives de la composition de la population néerlandaise. Entre 1960 et 1980, la proportion de la population résidant dans des agglomérations de 100 000 habitants ou davantage est tombée d'environ un tiers à légèrement plus du quart. Au cours de la même période, la proportion d'individus résidant dans des communes de moins de 5000 habitants a diminué d'environ moitié et ne représentait plus en 1980 qu'envi- ron 5% de la population totale. Par contre, la part de la population vivant dans des communes de 20 à 5000 habitants est passée d'environ 15% à 25%

en 1980. Cette tendance a eu notamment pour conséquence un vieillissement plus rapide de la population urbaine : 13% des habitants des grandes villes et agglomérations des Pays -Bas étaient âgés en 1980 de 65 ans et plus, contre 9% seulement des résidents de communes de 5000 à 50 000 habitants.

Le phénomène du vieillissement de la population en Europe n'est sans doute pas aussi poussé ailleurs qu'en Scandinavie où, pendant de nombreuses années, les taux de mortalité des adultes ont été les plus faibles du monde.

Ainsi, en Norvège, la population de 70 ans et au -delà a augmenté de 60% au cours des vingt dernières années, pour un accroissement de 14% seulement de la population totale. Au cours de la même période, la proportion de la population suédoise de 65 ans et plus est passée de 12 à 16,4% du total.

a Une population plus âgée entraîne notamment une augmentation de la mortalité, compte tenu de la probabilité beaucoup plus élevée de décéder â un âge plus avancé. Cela risque d'être particulièrement significatif pour le Luxembourg qui, selon le rapport national, a la population la plus âgée du monde.

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Le nombre des personnes âgées de 80 ans et au -delà a en outre augmenté de près de 40% au cours des années 70, la plupart étant des femmes.

Un certain nombre de modifications du profil de la force de travail sont intervenues. Elles ont eu et continueront d'avoir des répercussions impor- tantes sur l'organisation des services sanitaires et sociaux. Les plus impor- tantes sont la participation croissante des femmes mariées aux activités économiques en dehors du foyer. Ainsi, la proportion des femmes mariées norvégiennes travaillant à l'extérieur est passée de 10% à 23% entre 1960 et 1970, et même à 58% en 1980. Cette tendance est d'ailleurs évidente dans tous les groupes d'âge, entre 20 et 59 ans. On a assisté à une augmentation de la force de travail féminine en Finlande au cours des dernières décennies et celle -ci a largement contrebalancé la chute de la proportion d'hommes ayant une activité économiquea. Dans le cadre même de ce développement, on a assisté dans ce pays, comme ailleurs, à une réduction de l'emploi dans l'agriculture et la sylviculture. Environ 35% de la population active finlan- daise tombait dans ces industries en 1960, et en 1975 cette proportion était ramenée à 15% avec, bien entendu, un essor correspondant des effectifs engagés dans les catégories des cadres, des techniciens et des administrateurs.

Le phénomène du vieillissement de la population est incontestablement l'un des traits démographiques les plus saillants de la Région européenne au cours du dernier quart de siècle. L'étendue de cette tendance a bien évidem- ment différé selon les pays, en fonction des antécédents démographiques. On trouvera dans le rapport britannique une description concise du processus, de ses causes et de ses conséquences. Dans la mesure où cette évolution est largement représentative de celle des autres pays, il peut être intéressant de citer fidèlement le rapport :

L'un des principaux changements, en matière de composition des âges au cours des 25 dernières années est l'augmentation du nombre de personnes âgées, tant en nombre absolu que par rapport à l'ensemble de la population. Le nombre de personnes ayant atteint l'âge de la retraite (hommes de 65 ans et au -delà et femmes de 60 ans et plus) a progressé de plus de 40% entre 1951 et 1976, passant de 6,7 millions à 9,4 millions. Par rapport à la population totale, ce groupe est passé de près de 14% à plus de 17 %. 11 faut cependant tenir compte d'autres éléments. La population ayant atteint l'âge de la retraite a elle -même vieilli. En 1951, à peine un peu plus de la moitié avaient moins de 70 ans. En 1976, cette proportion est tombée à légèrement moins de 47 %. Le nombre et la proportion de personnes très âgées (définies ici comme ayant atteint au moins 85 ans) se sont accrus en conséquence. Ce secteur de la population a des exigences particulièrement lourdes à l'égard des services médicaux et sociaux, et son nombre a augmenté de 133% en 25 ans, de 221 000 en 1951 à 516 000 en 1976. Pendant la même période, le nombre de personnes de 75 à 84 ans est passé de 1,5 à 2,3 millions, l'augmentation avoisinant 50 %. Cette hausse est imputa- ble pour une part à la baisse de la mortalité, mais surtout au fait que, en 1976, les personnes âgées de 75 à 84 ans (c'est -à -dire nées avant 1901) sont des survivants de cohortes de naissances plus importantes que dans les générations précédentes.

a De 57,5% de la population adulte masculine en 1960 à 51,7%, en 1965.

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L'évolution de la structure par sexe de la population, dont il a été question dans le rapport néerlandais, apparaît également en Grande - Bretagne où, entre 1951 et 1976, l'âge auquel le nombre de femmes com- mence à dépasser le nombre d'hommes, précédemment de 18 ans, est désor- mais 45 ans. On est donc actuellement en présence d'un excédent d'hommes par rapport aux femmes, de l'ordre de 5% à l'âge de nuptialité maximale (20 à 24 ans). Au cours de la même période, le déclin de la proportion de célibataires, hommes et femmes, a été notable. En 1951, en Grande - Bretagne, environ un quart des femmes de 15 ans et plus n'ont jamais été mariées; en 1976, cette proportion n'était plus que d'un cinquième. En outre, la proportion des divorcées avait augmenté, encore que cette tendance ait été partiellement contrebalancée plus récemment par un taux accru de rema- riage des personnes divorcées. On notera avec intérêt que le nombre de ménages d'une personne a sensiblement augmenté en Grande -Bretagne (de 4% des ménages en 1951 à 8% en 1976). Cette évolution est imputable pour une large part à la progression du nombre de retraités vivant seuls.

Vu la disparité des traditions culturelles et du développement écono- mique entre les pays d'Afrique du Nord et les Etats européens, on peut s'attendre à ce que les problèmes d'ordre démographique soient différents.

L'intérêt considérable accordé par les rapports algérien et marocain aux tendances de l'alphabétisation en est une illustration. Dans l'un et l'autre pays, la proportion des illettrés a décru ces vingt dernières années. L'amélio- ration est toutefois demeurée marginale pour les femmes de la campagne. Au Maroc, où la proportion d'analphabètes dans la population adulte - 87%

en 1960 - n'était plus que de 75% en 1971, la situation des femmes rurales est demeurée sans changement, et 98 à 99% d'entre elles demeurent incapa- bles de lire ou d'écrire. Il apparaît cependant que l'analphabétisme décroît chez les jeunes femmes. Selon le rapport algérien, en 1977 presque toutes les femmes de 50 à 54 ans étaient illettrées, contre 60% de femmes de 18 à 20 ans.

Néanmoins, les jeunes filles de la campagne continuent d'avoir le plus faible niveau de scolarité et un peu plus de 40% d'entre elles seulement étaient scolarisées en 1977; le chiffre correspondant, pour les jeunes filles de la ville était de 85 %.

Compte tenu de la fécondité élevée de ces pays, la population est relativement «jeune », 5 à 6% seulement des habitants ont 60 ans et davan- tage. Un autre facteur qui se répercute sur la composition de la population est la migration des hommes en âge de travailler vers d'autres pays de la Région. On examinera ce mouvement plus avant dans le présent chapitre.

Pour l'heure, il suffira de noter que, jusqu'à une date toute récente, il y avait plus de femmes que d'hommes de 20 à 44 ans. Cela n'est pas dû (comme dans les pays plus développés) à une mortalité majeure chez les hommes, mais traduit les migrations de la main -d'oeuvre masculine °. Enfin, il convient d'attirer l'attention sur l'urbanisation rapide de ces pays. La population urbaine marocaine est passée de 38% à 42% du total depuis 1975. En Algérie,

a Ainsi qu'il ressort du rapport marocain, cela peut être en partie artificiel, les femmes ayant davantage tendance à déclarer un âge inférieur à leur âge réel.

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où le niveau d'urbanisation est du même ordre, la proportion de la popula- tion vivant en zone urbaine a plus que triplé au cours des 20 dernières années.

Il est évident que ces modifications de la distribution de la population auront des incidences majeures sur la prestation de services sanitaires et sociaux, d'autant plus que les migrations vers les centres urbains comportent souvent l'arrêt effectif de tout appui culturel et économique en zone rurale.

En résumé, les taux de fécondité décroissants, joints à une survie majo- rée, ont entraîné un vieillissement rapide de la population européenne. I1 en a été plus particulièrement ainsi au cours des années 60. Des modifications significatives de la composition de la population par sexe se sont produites dans certains pays, compte tenu du schéma de migration des hommes. En particulier, l'âge auquel l'excédent d'hommes est inversé a augmenté. Cela se produit désormais à un âge très adulte et non pas, comme dans le passé, dans l'adolescence. L'industrialisation et le déclin de la main- d'oeuvre rurale ont entraîné un changement marqué de la distribution démographique, qui se caractérise par une tendance à une urbanisation plus poussée.

Constitution de la famille

L'évolution du profil de la constitution et de la dissolution de la famille est susceptible d'affecter de diverses façons d'autres comportements démogra- phiques. Ainsi, dans la mesure où la procréation se situe essentiellement dans le mariage, toute diminution du taux de nuptialité ou l'élévation de son âge moyen ou encore l'augmentation de la rupture des unions sont des facteurs eux -mêmes susceptibles d'entraîner une décroissance des taux de fécondité complète. En outre, on a maintes fois déterminé que la situation de famille est étroitement liée à la propension à effectuer des migrations; elle semble aussi exercer certains effets sur la morbidité et les chances de survie des individusa. En conséquence, le profil de la constitution des familles est un aspect important de l'évolution démographique, lié à des incidences socio- économiques et sanitaires de grande portée. Certaines des principales modi- fications, en termes de constitution des familles dans la Région européenne de l'OMS sont décrites au chapitre 2. On s'efforcera ici de déterminer ces tendances de manière plus précise et de donner davantage de détails sur l'évolution récente de la nuptialité, du divorce, de la composition des familles et de la taille des ménages dans certains pays.

Evolution de la situation de famille

Pour obtenir une vue d'ensemble du schéma de la constitution des familles, il sera utile de comparer en premier lieu certaines modifications de la situation de famille qui sont intervenues entre 1960 et 1980. Le déclin de la proportion

a Ce rapport de l'âge et de la situation de famille avec les migrations a été confirmé à maintes reprises, les jeunes et les célibataires montrant la plus grande propension à se mouvoir;

le rapport entre la situation de famille et la survie est en général moins évident. Un certain nombre d'études ont déterminé une mortalité moindre chez les gens mariés (et notamment les hommes), mais cela pourrait traduire une sélection différentielle, ceux dont la santé n'est pas très bonne étant moins susceptibles de se marier.

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de personnes mariées, et une tendance constante à l'augmentation du nombre des divorces sont assez généralisés dans les pays nordiques, voire dans la plupart des Etats d'Europe septentrionale et occidentale. Il ressort des données relatives aux pays nordiques que le nombre moyen annuel de mariages ne cesse de décliner depuis 1970. En 1979, le chiffre total avait subi une baisse de l'ordre de 28% en Finlande et de 20% en Norvège. Le nombre de mariages célébrés chaque année est évidemment affecté par la composi- tion par âge de la population, ainsi que par le profil antérieur de la nuptialité.

Du point de vue de l'analyse, il est plus intéressant d'examiner l'évolution du taux général de nuptialitéa . Aux Pays -Bas comme en Grande -Bretagne, les taux de mariage ont atteint un maximum en 1970, avec une chute brutale par la suite pour l'un et l'autre sexes. Il est intéressant de constater qu'il ressort des données pour la Grande -Bretagne que le déclin de la nuptialité est entièrement imputable à une incidence moindre du mariage des célibataires, les taux de remariage ayant, par contre, augmenté depuis 1970. En Belgique, on peut observer le même type de profil, avec une diminution considérable du mariage des célibataires depuis le début des années 70. Celle -ci a été tant

soit peu compensée par un accroissement du nombre de remariages. Au cours des années 70, le nombre des personnes ayant contracté un second mariage n'a cessé d'augmenter, le taux de remariage ayant progressé d'envi- ron 22% en Belgique.

Parallèlement, on note une tendance marquée à une plus forte divortia- lité dans la plupart des pays européens. En Grande -Bretagne, on enregis- trait, en 1976, dix divorces pour 1000 personnes mariées, ce qui représente 5 fois le niveau des divorces entre 1956 et 1960. De même, si 5% des mariages suédois s'achevaient, en 1976, par un divorce dans les six ans, le chiffre correspondant pour la cohorte de mariages de 1971 était 13 %. Les données présentées dans l'étude norvégienne montrent que pour 10 mariages contrac- tés au cours de la première moitié des années 60, un en moyenne se terminait par un divorce; en 1980, ce nombre était passé à trois. Il est non moins intéressant de noter que dans plusieurs de ces pays, le nombre de mariages contractés chaque année est désormais inférieur à ceux auxquels il est mis fin par un divorce ou un décès. Il en est ainsi notamment pour la Norvège depuis 1978.

Il s'ensuit de ces tendances de la nuptialité et de divortialité que l'on peut être appelé à se demander si un nombre sans cesse croissant d'individus choisissent de rester célibataire pendant la majeure partie de leur vie adulte.

Il ne semble toutefois pas qu'il en soit ainsi, compte tenu de la progression rapide concomitante du taux de remariage dans ces pays. Selon les données disponibles, l'union libre est de plus en plus répandue. Des enquêtes réalisées dans les pays nordiques montrent que la plupart des couples qui se marient ont vécu ensemble, en un premier temps. Les informations sur cette tendance sont relativement maigres aux Pays -Bas, mais on peut inférer du nombre

a Ce taux permet d'établir un rapport entre le nombre d'individus qui se marient au cours d'une année déterminée (numérateur) et ceux qui sont susceptibles de se marier au cours de cette période (dénominateur).

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du nombre de personnes célibataires ayant «une relation permanente avec le chef du ménage dans lequel elles vivent» ce qui suit : entre 1977 et 1979, ce chiffre est passé de 81 000 à 108 000, soit près de 3% de tous les ménages de deux personnes au moins. Une enquête récente sur les adolescents flamands met en évidence la faveur croissante dont jouissent les unions consensuelles en Belgique, en effet, près de 50% d'entre eux auraient l'intention de cohabi- ter avec leur partenaire éventuel avant de se marier.

En règle générale, cette évolution de la nuptialité et la propension décroissante au mariage sont moins prononcées dans les pays d'Europe orientale. Un déclin certain du mariage est cependant évident en Hongrie après 1975, le nombre de mariages régressant de 104 000 cette année -là à environ 80 000 en 1980. Cette baisse ne doit pas être attribuée simplement à un changement de la composition de la population. Elle est confirmée par la tendance générale du taux de nuptialité, qui a diminué de 16 pour 1000 hommes (de 85 à 49) et de 14 pour 1000 femmes (de 65 à 51) au cours de la même période. Ce ralentissement peut être attribué en partie à une volonté décroissante des veufs et des divorcés de se remarier. Selon le rapport hongrois, on peut constater depuis les années 60 un déclin de la propension au remariage. En Tchécoslovaquie aussi, selon certaines indications, les taux de nuptialité adoptent une tendance à la baisse. Les derniers chiffres dispo- nibles (1979) pour le mariage des célibataires font état d'un taux de 78 pour

1000 hommes et de 110 pour 1000 femmes, contre 86 et 118, respectivement, en 1975. Les taux de remariage suivent cette tendance au déclin et ont décru de 7 pour 1000 pour les hommes (67 à 60) et de 1 pour 1000 pour les femmes (19 à 18).

D'autre part, l'incidence accrue du divorce se fait jour, en Europe orientale comme ailleurs. Il ressort des données relatives à la République démocratique allemande que le taux brut de divortialité était deux fois et demi plus élevé en 1979 qu'en 1960. Sur une période du même ordre, le taux de divortialité en Hongrie est passé de 1,7 à 2,6 pour 1000 habitants, le nombre annuel des divorces augmentant d'environ 68 %. La tendance est analogue en Tchécoslovaquie. Il ressort des statistiques d'état civil que la proportion des divorcés a doublé dans ce pays entre 1961 et 1979.

Dans l'ensemble, l'évolution du schéma de la nuptialité en Europe méridionale est moins homogène que dans les autres régions et les tendances ont été parfois à l'inverse de celles qui se sont fait jour ailleurs. Il en est notamment ainsi de la Grèce et du Portugal, où la nuptialité augmente depuis les années 60. En Grèce, les taux de mariage, pour les célibataires, ont augmenté de 15% pour les hommes et de 26% pour les femmes, entre 1961 et 1971. De même, les statistiques portugaises font état d'une augmentation de 40% pour le taux de nuptialité des célibataires entre 1960 et 1975. Depuis lors, les taux de nuptialité n'ont toutefois cessé de décliner au Portugal, d'où l'on infère l'apparition d'une tendance nouvelle : dans l'un et l'autre pays, le taux de nuptialité des célibataires a augmenté en fonction de la baisse de l'âge moyen au mariage, qui était traditionnellement plus élevé en Europe méri- dionale. Vu l'évolution des attitudes à l'égard du remariage des veuves, on note une augmentation considérable de la proportion de celles qui se rema- rient. Les taux de remariage ont d'ailleurs doublé pour les hommes et triplé

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