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Texte intégral

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18 mars 1985

LA VÉGÉTATION RIVERAINE DES ÎLES DE LA PAIX, LAC ST—LOUIS ET SON UTILISATION

PAR LA SAUVAGINE NICHEUSE

Préparé pour le groupe de travail sur les aménagements écologiques deSîleS de la Paix

par Louise Gratton Pierre Mousseau Biologistes

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

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INTRODUCTION

Préparé dans le cadre des activités du groupe de travail des Iles de la Paix, le présent document résume la position altitudinale de la végéta- tion riveraine (à partir des données préliminaire de Dryade (en cours) et fait un rappel du déroulement de la nidification de la sauvagine sur ces îles. Il amorce ensuite, brièvement, une discussion sur la possibi- lité d'améliorer l'utilisation des îles par la sauvagine nicheuse en fa- vorisant, lors de la décrue printanière, une gestion des eaux qui per- mette d'accroître l'accessibilité du site par les différentes espèces de canards et d'envisager une restauration du couvert forestier.

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1. LA VÉGÉTATION RIVERAINE DES ILES DE LA PAIX

Des vingt-deux (22) transects réalisés dans l'étude des facteurs limita- tifs de la végétation du Lac St-Louis, treize (13), sont situés sur les Iles de la Paix. Au total, 55 relevés ont servi à décrire la végétation riveraine de ce secteur et, ont permié au groupe Dryade de caractériser celle-ci en deux hydrosères représentatives.

La première hydrosère illustrée à la Figure 1, représente un transect hypothétique traversant, du nord-ouest au sud-est, les îles aux Plaines et à Tambault. Une jeune arboraie dominée par le saule fragile (Salix fragilis) et le peuplier deltoide (Populus deltoides) colonise l'étroit bourrelet de sable qui borde, par endroits, la rive ouest des îles.

Agée d'environ 10 ans, ce groupement pionnier s'est établi à la faveur d'un dépôt de sable issu d'une période active d'érosion et de conditions hydriques favorables à l'implantation des semis. De tous les groupe- ments forestiers rencontrés sur les îles, celui-ci comporte une excel- lente régénération, presque essentiellement composée des essences qui le dominent. La majeure partie de la végétation riveraine des îles se caractérise, cependant, par une arboraie stressée à Phalaris arundina- cea, Leersia oryzoit.ies et Lythrum salicaria. Il s'agit d'une forêt dont le recouvrement arborescent effectif est très faible, (Erable argentée, Frêne de'Pennsylvanie) près de 70% des arbres y étant morts (Dimension Environnement 1982). Le parterre herbacée est principalement de type graminoîde; généralement très dense, il laisse peu de place-à la régéné- ration des espèces arborescentes et les conditions hydriques n'y sont, par ailleurs, possiblement pas favorables. A une altitude inférieure, vers l'est, les arboraies sont mortes et la végétation herbacée se com- pose d'hydrophytes émergentes (Sparganium eurycarpum, Typha latifolia, Sagittaria latifolia) caractéristiques d'un milieu franchement aqua- tique.

La seconde hydrosère tente de synthétiser toutes les caractéristiques du couvert végétal des îles situées plus à l'ouest (îles à Thomas, du Rapide, du Large ou Grande île) (Figure 2). D'une altitude légèrement supérieure aux précédentes, la végétation y diffère quelque peu. Outre, une mince bande d'arbres morts occupant le bas du talus sur leur côté ouest, la végétation riveraine de ces îles est néanmoins à des altitudes similaires, comparablec les cotes inférieurs, colonisés par les hydro- phytes émergentes ayant envahis l'arboraie morte; légèrement plus hau- tes, les arboraies stressées à Phalaris arundinacea, Leersia oryzoides et Lythrum salicaria occupant les superficies les plus importantes. Au sommet de ces îles, dans les positions généralement les plus abritées des rives sud-est, on retrouve cependant une arboraie saine: érablière argentée à Laportea canadensis ou à Phalaris arundinacea. Malgré une vitalité accrue comparativement aux arboraies stressées, la régénération bien que présente y demeure peu abondante.

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La distribution altitudinale des groupements précédemment décrits est présentée au tableau 1. Celui-ci élaboré à partir de toutes les données recueillies au Lac St-Louis sur les arboraies saines, stressées ou mor- tes demeure pertinent au présent exposé, vu le grand nombre de relevés provenant des Iles de la Paix.

Il est important de retenir pour les besoins de la discussion qui suivra la cote inférieure de la forêt saine (groupe 2 sur les îles de la Paix) soit 21,76 et les cotes moyennes et inférieures de la forêt stressée (groupes 4 et 5 sur les îles de la Paix) respectivement 21,64m, et 21,42m. Les dates théoriques d'exondation interviendront également à une étape ultérieure où, nous verrons comment leur maintien ou leur modification sera susceptible d'améliorer le potentiel actuel des îles pour la nidification de la sauvagine.

2. LA SAUVAGINE NICHEUSE: RAPPEL

Basé principalement sur les inventaires réalisés à la fin des années 60 et au début des années 70 par Laperle (1974), Lehoux (1984) nous dres- sait rapidement un portrait de l'utilisation par les canards des Iles de la Paix, en période de nidification. Nous rappelons, ici, brièvement les faits saillants du document qu'il présentait au Comité des Iles de la Paix et qui nous seront utiles ultérieurement.

2.1 - Les espèces nicheuses

Le Canard noir et le Canard malard sont les deux (2) espèces nicheuses les plus abondantes sur les Iles de la Paix (en moyenne, respectivement 55% et 37% des effectifs pour les années 1968 à 1972). Les autres espèces présentes sont le Canard pilet, la Sarcelle à ailes bleues, la Sarcelle à ailes vertes, le Canard siffleur d'Amérique et, à l'occasion Bec-scie couronné.

2.2- La chronologie de nidification (1968-1972)

Le début de la ponte chez le Canard noir et le Canard malard survient habituellement vers le 14 avril. Au ler mai, 50% des nids sont initiés et, la fin de la ponte se situe aux alentours du 12 juin (Laperle, 1974). On note un décalage d'environ un mois, dans la chronologie de nidification des autres espèces.

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2.3 - La distribution des nids (1968-1972)

Sur les Iles de la Paix, 96% des nids se trouvent en milieu forestier et, à peine 4%, dans les prairies humides. Dans la forêt, 70% des nids se localisent dans les arbres. Selon Laperle (1974) cependant, les. oiseaux reproducteurs préférent nicher à même le sol, mais iront dans les arbres durant les inondations. Sur les îles de la Paix, il semble que le Canard noir et le Canard malard aient dû en grande partie, s'adapter à nicher dans les arbres, puisque historiquement, les forêts y ont pratiquement toujours été inondées durant la période de nidifi- cation. Il est cependant important de préciser qu'à peine 10%

des individus des autres espèces adoptent ce comportement.

Il est aussi intéressant de noter, qu'ailleurs sur le couloir fluvial entre autres, sur les îles de Boucherville à Contrecoeur (Pilon et Al., 1980) et sur les îles de Berthier-Sorel (Pilon et Al. 1981),sauvagine niche de manière préférentielle dans les prairies à graminées, principalement dominées par Phalaris arundinacea.

3.

DISCUSSION

A priori, un rehaussement des Iles de la Paix, tel que proposé initiale- ment par Ringuet et de Repentigny (1982) pour restituer à cet habitat son potentiel de nidification pour la sauvagine nous apparaît, non seu- lement prématuré comme alternative corrective, mais inacceptable, dans une optique globale de l'aménagement des eaux de l'Archipel. En effet, reconnaître cette modalité de reconstruction des îles, en regard d'une gestion à la hausse des eaux du Lac St-Louis, c'est accepter de sacri- fier les autres zones inondables de ce territoire ou d'y envisager des aménagements comparables.

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Il nous est donc apparu plus souhaitable de rechercher des cotes de ges- tion des eaux favorables au maintien des forêts saines, à la restaura- tion des forêts stressées et, globalement, à une meilleure utilisation du potentiel de nidification qu'offent ces milieux.

Le présent travail ne réfère qu'à la, période de nidification, qui, en terme de régime hydrique correspond à celle de la décrue printanière.

Il prend pour acquis, que les niveaux d'été, d'automne et d'hiver, de même que les pics de crue, ne modifieraient pas l'habitat actuel. C'est à une étape ultérieure que seront évalués les critères de gestion des eaux pour ces périodes. Il va également de soi, que notre réflexion n'évalue pas l'importance de la décrue printanière en fonction des autres ressources fauniques qui utilisent les Iles de la Paix, ce qui éventuellement devra être fait.

Le cheminement que nous avons choisi est relativement simple. En effet, pour optimiser l'utilisation des Iles de la Paix par la sauvagine nous proposons d'adopter, pour la décrue printanière, un patron synchrone avec le déroulement de nidification (Laperle, 1974) et, fonction du cou- vert végétal recherché par les canards pour établir leur nid.

L'inondation printanière des Iles de la Paix, en avril, demeure souhai- table pour maintenir leur caractère de plaine de débordement. Les nicheurs hâtifs (environ à partir du 14 avril) comme le Canard noir et le Canard malard, se sont adaptés à cette situation en nichant dans les arbres. Cependant, la forêt saine n'occupe plus aujourd'hui qu'une por- tion restreinte des îles et, les canards utilisent les arbres stressés ou morts malgré une situation plus vulnérable des nids à la prédation par les corneilles.

Par la suite, il faudrait s'assurer afin de maintenir la diversité des espèces et la nidification au sol, que la cote 21,76 soit atteinte, un mois plus tard, c'est-à-dire aux alentours du 15 mai, libérant des eaux, le parterre des forêts saines et celui de la portion, supérieure du milieu occupée par les forêts stressées.

Afin de permettre un retrait progressif des eaux, de même qu'à plus long terme favoriserr une plus grànde nidification au sol, la cote 21,6 devrait être atteinte-vers le ler juin, exondant à peu près la moitié des superficies occupées par les forêts stressées. Enfin, il faudrait tendre à ce qu'à la mi-juin la cote 21,42 soit atteinte de manière à libérer le parterre de toutes les forêts stressées.

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Le patron de décrue printanière préconisé représente un décalage d'un peu plus d'une vingtaine de jours par rapport aux conditions des années récentes (1980-1984). Nous n'avons pas été étonnés d'ailleurs, de cons- tater que les dates d'exondation proposées se rapprochent sensiblement de celles calculées pour une période de référence (1952-1956) par le Groupe Dryade afin d'établir les patrons d'exondation favorables au maintien de la végétation arborescenté.

Il est probable que l'accélération de la décrue printanière entraîne des répercussions sur la composition du couvert végétal. Néanmoins, celles- ci ne peuvent être que bénifiques. Alors que ce patron n'est suscepti- ble de ne rien changer dans les forêts saines, une réduction de la durée d'inondation dans la forêt stressée permettra d'assurer le maintien et possiblement, un regain de vitalité, aux arbres encore sains. De plus, il faudrait, à la faveur d'un tel régime hydrique envisager un programme de restauration de la regénération forestière dans ces forêts où elle est pratiquement inexistante.

CONCLUSION

Les informations colligées ici de façon préliminaire, laissent entrevoir la possibilité d'orienter l'aménagement des Iles de la Paix de manière à favoriser une plus grande accessibilité des îles à la sauvagine et d'as- surer la pérennité de l'un des importants habitats disponibles pour la nidification et l'élevage des canards dans l'Archipel montréalais, pro- tégé comme tel par le gouvernement fédéral.

Le Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche croit qu'il est pos- sible de restaurer le potentiel de nidification de la sauvagine des Iles de la Paix en favorisant une gestion des eaux acceptable pour la période de décrue printanière, et en proposant des aménagements pour améliorer le couvert forestier des îles. Dans la mesure où l'on prouvera que l'érosion y est encore active, il n'est pas opposé, a priori, aux propositions d'aménagement pour la stabilisation des berges exposées des îles, dans la mesure où l'on prouvera que l'érosion y est encore active.

Il est probable que le groupe de travail sur les Iles de la Paix aille également à envisager l'aménagement des forêts mortes pour leur restau- rer un potentiel pour la nidification et l'élevage de la sauvagine.

H05-9430-1 (LG/001)

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4 TABLEAU 1

PATRON D'EXONDATION PRINTANIÈRE (1980-1984) DES ARBORAIES SAINES, STRESSÉS ET MORTES

DU LAC ST-LOUIS

(Durant la saison de croissance moyenne: 18 avril au 19 octobre)

GROUPE ÉCOLOGIQUE ALTITUDES ( M ) DATE THÉORIQUE D'EXONDATION

*1. Érablière argentée à max.: 22,78 18 avril Matteucia struthiopteris med.: 22,44 18 avril

min.: 22,08 1 mai 2. Érablière argentée à max.: 22,18 24 avril

Laportea canadensis med.: 21,94 14 mai min.: 21,76 21 mai 3. Érablière argentée max.: 22,06 1 mai à Onoclea sensibilis med.: 21,80 20 mai min.: 21,56 11 juin 4. Arboraie morte ou max.: 21,96 13 mai

stressée à Phalaris med.: 21,64 2 juin

arundinacea min.: 21,42 7 juillet

5. Arboraie morte ou max.: 21,70 22 mai stressée à Phalaris med.: 21,54 13 juin arundinacea, Leersia min.: 21,42 7 juillet oryzoides et Lythrum

salicaria

6. Arboraie morte à max.: 21,46 30 juin Sparganium eurycarpum med.: 21,30 19 août Typha latifolia et/ou min.: 21,20 20 septembre Sagittaria latifolia

7. Saulaie et peupleraie max.: 22,10 med.: 21,74 21,52

*Ce groupement n'est pas présent sur les Îles de la Paix H05-9430-1 (LG/001.

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