• Aucun résultat trouvé

à Viols-en-Laval (Hérault)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "à Viols-en-Laval (Hérault)"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

La stèle anthropomorphe 1 de Cambous à Viols-en-Laval (Hérault)

Luc Jallet'

En 1985 Xavier Gutherz, alors Directeur Adjoint des Antiquitésdu Languedoc-Roussillon,nous signalait l'existence d'une dalledeformeréguliéreprovenantdu villagefontbuxiende Cambo us,découverteenréemploi dans le parement intérieur de la Cabane3. L'examen approfondidesasurface,en lumièrefrisante,nousdé- voila un visage.A la suite de l'identification de cette première stèle à figuration humaine (1), H. Canet, qui conduitla fouillede Cambous,nousamontréune autre dalle incompléte.Ils'agitprobab lementdelamoitiéinfé- rieured'unestèle.Ellene porteaucun motif etprovient du comblement d'un des avens du site. L'année sui- vante les fouilles d'un locus à l'avant de la cabane ? permirent la découverte du fragm ent d'une nouvelle stèle anthropomorphe (2).

La première de ces dalles (stèle1) complète les informations que nous possédons sur la typologie, le contexte fonctionnel et la chronologie de ces monu- ments.Cesdonnées nouvellesméritaient d'être présen- tées.Nousavons attendu pourle fairelapublication par H. Canet des fouilles de lacabane3. Une étude plus détaillée fera l'objet d'une contribution à la publication intégrale des fouilles du village de Cambo us.

Dans l'Hérault au moins 20dalles façonnées ont été découvertes sur dessitesarchéologiques.Cinqpor- tent une figurationdevisage humainindiscutable.Oua- trerestentinclassables. Lesautres sontdes dallesani-

*Luc Jallet.URA 36 du CRA, 32, rue de Claret, 34000 Montpellier

coniques portant parfois de nombreuses cupules (3).

Dansl'ensembleelles peuventêtre liéesàunhabitatou à une structure funéraire. Très peu sont en place, la plupart sont en réemploi ou en position de rejet. Les dalles portant des motifs appartiennent aux sous- groupes1et 5 desdalles anthropomorphes du Langue- doc-orientai (fig.2) qui couvrent la période allant du Néolithiquefinalau Bronze ancien(L. Jallot,198?).Les petites stèles aniconiques semblent occuper la fin de cette période (Chalcolithique, Bronze ancien) et sont parfois associéesàdessépultures(4).Ailleursde gran- des dalles aniconiques et anthropomorphes peuvent coexistercomme sur le site ferrières deMontaïon àSa- nilhac-et-Sagriès dans le Gard (X.Gutherz et L. Jallot, 198?).

Morphologie et typologie

Lastèle1est en calcaire gréseux,exogèneausite (5).Elle ala formed'une borne étroite etépaisse(fig.1 etphoto1). Cetaspectest dûàl'abattementpar percu- sion de son côté droit. Cette opération a laissé des enlèvements larges et profonds, bien visibles. Initiale- mentla dalleétaitmoins étroite.Sesdimensionsactuel- les sont les suivantes: hauteur 83cm, largeur 25 à 30cm, épaisseur 19,5 à 21cm. Le visage est le seul motif identifié. On y reconnait un T facialen relief sur- montant lesdeuxpastillesdes yeux,soulignéesparune paired'arcs sous-orbitauxsimples. Ce derniercaractère

1.Nous adoptonspource type de monumentletermede dalleou stèleanthropomorphe.Le termestèleàvisagehumain estrestrictifetdésigne plutôt les dallesde Provence ou de l'Hérault. Nous réserverons le terme de statue-menhiraux monumentsduRouergue, suivant ainsila dénomination préconisée parA.D'anna (D'anna A, 1977).

2.Nous avons déposé la stèle 1à la Direction des Antiquités, Montpellier.

3.Il s'agit des stèles anthropomorph es de Cazevieille, Ferrières-les-Verreries (2 dalles), Viols-le-Fort , St-Mathieu-de-Trèviers. Parmi les dalles anico niques ouiclassab lesnous retenons celles de Saint-Mathieu-de-Tréviers (3 dalles),Viols-le-Fort (2 ou 3inédites), Cazevieille(inédite), Montpellier (inédite), Le Pouget (4stèles) et St-Thibery.Il existeencor e de nombreuses stèles, la plupart sont des dalettesde calcaires épannelées.Ellessonten cours d'étude, leuridentificationposedesproblèmeset leurscontextes archéologiques sont encoretrèsincertains.

4.Trois des stèles du Pouget,étaientinc orporées dans leparement dela chambreetde l'antichambredu dolmendumême nom.Lesdernières fouillesn'ontpaspermisd'établir la datation decemonument (GB. etN. Amal etAlii,1986).Son architectu re très particulière, évoq uequelque peu celledes dolmensàchambre allongée trapézoida le de Provence.Tels le dolmen deCoutiqnarquesàFontvieille, (Bouch es-du-Rhône),quia fourniun mobilierchalcolithiquevariéouledolmen desGavôtsàOrgon(Bouch es-du-Rhône)dontlemobilierramiquelithique et métallique se rapporte àun Néolithique finalouà unChalcolithique ancien provenç al(G.Sauzade, 1976). Son organisation architecturalerappelleaussi d'autresmonumentsdu groupe des dolmens bas-rhodaniens,etsurtoutcelledu granddolmenàanticham bre et muretteslatérales,deSoulasà Viols-le-Fort(Hérault),plusproche, qui alivré, dans sa phasela plusancienne,unmobilier Chalcolithiqueet Bronze-ancien(Gutherz,1976).

5.En cours de détermination, nous recherchons le gîte d'extract ion.

10 5

(2)

Fig.1-Photo delastèleanthropomorphe.Hauteur 83 cm. Unvisage (Tfacial,yeux et arcs sous-orbitaux) estvisibleàsonsommet.

ferme le visag e, asymétriquement, en arc de cercle à droite,en ligne horizontale à gauche.Ce "masque"se rapprochede celuide la stéle héraultaisede Villeveyrac (Rouquette O., 1966). La cup ule visible sur la moitié supé rieureest naturelleainsi que lesdeux rigolestrans- versales, peuprof ondes, situéesplusbas, quirésultent d'unedissolution locale dela roche.Lesflanc s enpartie bruts présentent les traces d'un épannelag e grossier.

Le dosne porte pas de motif s.Le somm etestcouvert d'un dépôt calcitiq ue.Ce derniercaractère indiqueque ta stèle fut soumise à une carbonatation (Duevraisem- blablement à la percolation des eauxdepluie,dans le mur où elle fut retrouvée).

Dansl'ensemble sa suri ace esttrésaltéréeet d'au- tresmotifs ont pu disparaitre. Cependant lestechniques de réalisation ont laissé destraces.Ainsi le piquetage espacénècessaireàlamise enforme gènéraledubloc estencor e visib le malgrél'érosion.Nous sommes donc tenté d'accepter l'état actu el comme proche de l'état initial.

Lapauvretè stylistiq uede cettestèleestcaractèris- tique du sous-groupe5 du Languedoc-orient al. Ceten- semble est défini par la priorité donnée au visage,tou- jours accompagné des yeux, la prèsence d'arcs

Fig.2 ·Relevé des motifsetdestracesdepiquetagedela face anté- rieure.

(3)

SOUS-GROUPE

1

(fj 0 \0

~ t)

B 2

SOUS-GROUPE

3

A

val la SOUS - GROUPE

2

val lb

~ / "". 3

- 8@@

"":::::::::3

_::::-::::_. ~ \ ~, ~ .

~

~:

-

~

~

.': .

B A A

SOUS GROUPE

4

~

<,

6 7 4

BB ~

SOUS-GROUPE

5

Fig. 3·Tableausynoptiquedes différents sous-groupesdedallesanthropom orphesduLangued oc-Oriental (1à5).Les numérosserapportentaux dalles citéesdansletexte:1:Montfer randàSaint-Mathieu-d e-Trèvters,Hérault;2:MontaionàSanilhac-et-Saq riès.Gard;3:Le Colomb ierà Saint-Bénezet,Gard;4:CazarilsàViols-le-Fort;5:CazehauteàCazevieille;6 et 7 : Bouisset1 et2àFerrières-les-Verreries;8:Villeveyrac, toutes dans l'Hérault. Val ta et Val 1b correspondent à deux états dedallede Rosseironne à Castelnau-Valence dans leGard.

(4)

sous-orbitauxsimplesoudoubles, gravés ouenrelief,la petitetaille,la forme quadrangulaire, l'absence de rnern- bres supérieurs, l'absence de crosse ou d'objet, l'ab- sence de flancscotelés(fig.3).Dansce sous-groupe, contrairement à la plupart des autres,l'individualisation dechaque stèlese porte surle visagedontlavariabilitè, à l'intérieurd'un cadre dèfini,estimportante. L'aspect et la techniquedesmotifssont souventdifférents mais l'allure générale et lesproportionsde toutes ces dalles sont voisines.

Contexte fonctionnel

Comme les autres unités architecturales du ha- meau1(groupe 1),lacabane 3 a connuplusieursrerna- niementset en particulier,d'aprèsJ_Arnal(ArnalJ.et S.

et GillesR.,1981),un agrandissernentquicorrespondà son dernierétat. La dalle fut probablement récupérée lors du dernierremaniement puis incluse dansle nou- veau parement. Lesfigures peuvisiblesont puempé·

cherson identification en tant que représentationsym- bolique, rnais nous ne retenons pas cette hypothése.

Nous avonsété intrigués parl'aspect et lanaturedece blocetà plusforteraison lesfontbuxiensde Cambous habituésàce typede représentation. Il nousfaut accep- ter l'idée,rnainte fois démontrée, que certaines stéles furent réemployéesàtifre de matériauxde construction.

Ilsembleque d'unepériodeà l'autre, d'un groupehu- mainà l'autre(ou même de génération en génération dans le cas de Cambous),ces monuments perdaient toute valeur emblématique. La fonction initiale de la stèledevaitêtreplussignalétique quereligieuseetdans cecaselle étaitlaite pour êtrevue et utilisée pendant une périodedonnée.Oubien, il nousfautadmettreque lareligion connaissait des fluctuationsbienétonnantes, enoppositionavec la stabilité de la culturematérielle.

Enfaitilsemble que certains préhistorienssurestiment la religiosité des populations delafindunéolithique.De plus, nous avons constaté que ces monuments n'étaient pas systèmatiquement lièsàla mort.Eneffet, en Languedoc-oriental, plusieurs dalles anmropornor- phes ont ètè dècouvertes sur des habitats, sans contextes sépulcraux (6). Ce problème qui n'est pas nouveau fut soulevé, il y a plus de dix ans, par A.

D'anna (A. D'anna, 1977: 203-204 et 236-237).

Chronologie

La stéle 1 de Cambous, en réemploi, est d'une époque précédant le dernier remaniementdelacaba- ne 3.En premiére analyse elle est soit contemporaine d'uneoccupation fontbuxienneantérieure,soitplusan- cienne.En effet un habitat de laculture deFerrières à précédé le village fontbuxien. Mais nous ne pensons pasquela dalle appartienneà ce groupeculturel. Elle est assez différentedu type de la stèle duNéolithique final de Montferrand (St-Mathieu-de-Tréviers, Hérault) découverte dans le même secteur (Colomer, Roudil, Gutherz, 1975) et d'une maniére générale de ce que nousconnaissons de lastylistique des dalles anthropo- morphesde la culturedeFerrières(Jallot,op.cit.).Nous savonsquelesstèlesdusous-groupe 5 ne sont jamais accompagnèes de mobilier du Néolithique Final. Leur contexte est chalcolithiqueet parfois plusrécent(Cen- tre de recherches archéologiques des chênes verts, 1959). Par association stylistique avec la dalle font- buxiennedu Colombier(Euzet,Gard) nousconsidèrons les arcs sous-orbitaux et la prioritédonnée à la reprè- sentation duvisage-sur laquelle se fonde toute la sym- bolique de'ces petits monuments . comme une des caractéristiques typo-chronologiquesdes stè'es anthro- pomorphes chalcolithiq ues. Cette symbolique typique- mentfontbuxiennea pu se maintenirau début del'Age du Bronze.

Ces données nouspermettent de daterla stéle 1 de la premiére période du.village chalcolithique. Elle constitue un jalon chronologique non négligeable qui renforce la présomption de datation relativement ré- cente du sous-groupe5 (7) et comme J. Arnal et A.

D'anna nous admettons une datation"haute" pour les stèles à "tête de chouette" (sous-groupes4 et 5).

Cette nouvelledalle anthropomorpheapporte des éléments intéressants pour la compréhension du phé- noménedes statues-menhirs.Elle contribueégalement à renforcer l'autonomie géographique du sous- groupe 5.Cette découverten'estpasisolée,le secteur desgarrigues de l'Héraulta livré d'autres monuments similaires (8). Les dernières stèles idenlifiées sont concentrées dans une zoneextrêmement dense enha- bitats etsépultures nèo-chalcolithiques.Elles confirment ainsi le rôlede la région Saint-Loup-Hortus,comme un des centres des productions symboliquesanthropomor- phes de la France méditerranéenne.

6.MontëionàSanilhac-et-Saqriès. Saint-PhalibertàSt-Maximin(inédite),Le ColombieràSaint-Bènèzet.dansJeGard:MontferrandetLeGravasà St-Mathieu-de-Trèvters et Saint-Thiberydans l'Hérault, ontété découvertes enrelation avecdes habitats.

7. Certaineslauzes de couverture des cabanesseraient demêmenature géologiquequela stèle (renseignement oralH. Canel).S'ilexistebienune similitude entre leslieux d'approvisionnement des dalettes et des blocssculptés cela accréditerail d'autantplus ladatationproposée.

8. Cesont lesstèlesanthropomorphesde CazehauteàCazevieille,deCazarilsàViols-le-Fort,de Bouisset1et 2àFerrières-les-Verreries, deGravas et Montferrandà St-Mathieu-de-Trèviers, toutesdansles garriguessituées aunord de Montpellier surle causse de l'Hortuset autour du Pic-Saint-Loup.

(5)

BIBLIOGRAPHIE

Arnal G.8 . etN.,Amal J.,LassureC.,PauzeB.(1986 )-Le dolmen duPoug et,Héraultetson contexte archéolog iq ue,Mémoire4duCentre de Recherc he Archéolog ique du Haut-Languedoc , 80p.

AmalJ.(1976) Les statues-menhirs, Hommes et Dieux.EditiondesHespérides,Toulouse 239p., 8pl. H.T.

Amal J.el S. el Gilles R (1981) - Fortune et forteresses dans le sous-çroœe fontbuxien de Valène-Hortus (Hérault). Bulletin du Musée d'Anthropo logiepréhistorique de Monaco .nO25,p.99-128.

Centre derecherchesarch éologiquesdeschênesverts,(195 9) •Lastèle-statue desCazarâs.Descriptiondequatresépultures ovales desenvirons de vos-le-sert. Hérault. Revue d'Etudes Ligures,nO3-4,p.196-207.

CoIomerA.,RoudilJ.L..GutherzX.(1975)-Lastatue-menhirdeMontferrand,Samt-Mattneu-de-Trèviers-rault-BoIletinodeiCentra Camunodi Studi Prehistorici. volume12,p.115-121.

D'AnnaA.(1977)-Les Statues-Menhirs et stèles anthropomorphes du midi méditerranéen.Editions du C.N.R.S.,Paris, 277p., 55fig.

GutherzX.(1976)-LaculturedeFontbouisse,reche rches sur lechalcolithiq ue en Langu edo coriental.Associationpour la rechercheArchéologique en Languedocoriental, vol.2, 120p.

GutherzX.et JalletL. (1987)·Statue-menhir ethabitatduNéolithique finaldeMontaion,Sanilhac-el-Sagriés,Gard.ln:Actesdesjoumées d'études des statues -menhirs, Saint-Pons-de-Thommières, 5 et 6ma; 1984.p.15-36.

Jallot L. (1987) - Nouvellesdonnéessur les statues-menhirsdu Languedoc Oriental.ln:Acles des journées d'élude surles statues-menhûs, Saint-Pons de Thommières,5 et 6mai 1984.p.37-84.

RouquetteD,(1966)-LastèleanthropomorphedeVilleveyrac,Hérault. Congrès PréhistoriquedeFranc e.XVIeSession,Ajaccio,p.373-388.

Sauzade G.(1976)-Le dolmen de Cout;gnargues,communede FonMe ille,Bouches-du-Rhône . Congrès PrehistoriquedeFrance,

x:xe

Session,

Provence, 1974,p.567-580.

Références

Documents relatifs

Rédacteur : Philippe Geniez philippe.geniez@gmail.com ; en rouge, espèces rares, en bleu, espèces remarquables ou assez rares, en noir gras (bold), espèces peu communes.. 10 vus en

VU ensemble la délibération du conseil municipal de la commune de Saint André de Sangonis en date du 21 février 2019, la délibération du bureau de l’EPF Occitanie en date du

Alors pour connaître mes droits et les faire valoir, mais aussi mes obligations, je me rends dans une des Maisons Départementales d’accès au Droit appelées Maison de la Justice

a) Elle mène l’enquêteur chez un putois. b) Elle mène l’enquêteur chez un paon. c) Elle mène l’enquêteur chez un serpent. b) Il trouve la veste du voleur. c) Il trouve

En ce qui concerne l’analyse pollinique, celle-ci révèle la présence de ces deux espèces dans toutes les mares et en plus grande quantité dans ESP et MAS9, mais pour toutes

Néanmoins, beaucoup de taxons observés dans le bassin versant ne se sont pas retrouvés dans le pollen sédimenté, notamment les espèces entomogames très présentes dans les

1 - Tadorne de Belon Tadorna tadorna Le Camp du Gouraud: 1 adulte en vol faisant l'aller-retour + un couple en vol vu aussi dans les deux sens (espèce encore jamais vue par

A l' examen des souches on peut remarquer que les arbres s' étaient développés contre cette grande statue-menhir, elle a donc été poussée là anc iennement au moment de la