• Aucun résultat trouvé

INAUGURATION DES INSTALLATIONS D'ESSAIS À TROIS MILLIONS DE VOLTS DU LABORATOIRE AMPÈRE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "INAUGURATION DES INSTALLATIONS D'ESSAIS À TROIS MILLIONS DE VOLTS DU LABORATOIRE AMPÈRE"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

LA HOUILLE BLANCHE 81

Inauguration des installations d essais à trois millions de volts du Laboratoire Ampère

Le 21 juin, en présence d ' u n e n o m b r e u s e assemblée de s a v a n t s et de chefs d ' i n d u s t r i e , o n t été inaugurées les nouvelles instal­

lations du l a b o r a t o i r e A m p è r e . Ce laboratoire, c o n s t r u i t par la Compagnie Générale d'Electro-Céramique, était, lors de sa pre­

mière i n a u g u r a t i o n en 1923, le premier en E u r o p e où la tension de un million de volts e n t r e u n pôle e t la terre, a i t été réalisée.

Depuis lors il a r e n d u des services considérables a u x construc­

teurs de nos lignes de t r a n s p o r t d'énergie à h a u t e tension. Les artères principales du réseau qui connecte les centres de pro­

duction d'énergie électrique e t les r é u n i t a u x centres principaux de consommation, o n t été a u cours des dix dernières années, réalisées avec des tensions de f o n c t i o n n e m e n t de 150.000 ou 220.000 volts : l ' é t u d e e t la mise au p o i n t des isolateurs capables d'assurer l'isolement à la t e r r e de tensions aussi élevées, n ' o n t été possible q u e grâce a u x recherches effectuées d a n s les labo­

ratoires du genre d u l a b o r a t o i r e Ampère.

Celui-ci a été, dès sa construction, un i n s t r u m e n t de recher­

ches incomparables et a p u i s s a m m a n t contribué a u d é v e l o p p e m e n t de la t e c h n i q u e de l'isolement électrique : nous rappellerons plus loin de quels é q u i p e m e n t s d'essais électriques, mécaniques et

Lliermiques il a été d o t é à l'origine.

Mais les problèmes de 1933 s o n t plus complexes que ceux de 1923 ; on n'envisage certes p a s la réalisation de lignes à plus de 220.000 volts : la tension d'essais de u n million de volts est lar­

gement suffisante p o u r l ' é t u d e des isolements actuels. Mais il est d ' a u t r e s p h é n o m è n e s q u i p r o v o q u a i e n t déjà sur les réseaux des incidents t r è s g ê n a n t s et d o n t la n a t u r e é t a i t à peu près inconnue; j e v e u x dire les p h é n o m è n e s dus a u x orages et à la foudre. Le perfectionnement ou la création de n o m b r e u x a p p a ­ reils comme l'oscillographe à r a y o n s cathodiques de Dufour, les recherches s y s t é m a t i q u e s faites à g r a n d s frais sur des réseaux américains e t suisses, o n t permis d'analyser les manifestations de la foudre e t de d é t e r m i n e r la n a t u r e e t l ' i m p o r t a n c e des trou­

bles qu'elle p r o d u i t dans les installations ; la foudre t o m b a n t sur une ligne y d é t e r m i n e u n accroissement de la tension, dite surtension, q u i p e u t dépasser d e u x millions de volts ; la raison pour laquelle il n ' é t a i t p a s possible de la mesurer, est qu'elle est transitoire ; il a r r i v e qu'elle survienne en moins d'un millio­

nième de seconde, et qu'elle disparaisse après dix millionièmes de seconde. Ces surtensions si courtes o n t u n e grosse importance, parce qu'elles p e u v e n t d é t e r m i n e r sur les lignes des courts cir­

cuits qui les m e t t e n t hors service et faire subir a u x isolateurs des contraintes anormales.

Les isolateurs m o d e r n e s c o n v e n a b l e m e n t protégés s u p p o r t e n t ces contraintes h a b i t u e l l e m e n t sans fatigue mais il est devenu indispensable de c o n n a î t r e leur a c t i o n e t de l'étudier avec soin.

Ce préambule a pour b u t d'expliquer p o u r q u o i la Compagnie Genérale d'Electro-Céramique a été amenée à développer les installations du l a b o r a t o i r e A m p è r e ; a u x installations existantes qui restent fondamentales elle, a a j o u t é u n e installation permet­

tant de réaliser dans u n e enceinte fermée e t obscure, de véri­

tables éclairs de foudre é c l a t a n t à des tensions p o u v a n t attein­

dre 3 millions de volts: les surtensions sont produites à des vites­

ses réglables à volonté ; foute surtension observée dans la réalité peut être reproduite i d e n t i q u e en laboratoire et une fois repro­

d u i t e , enregistrée grâce à ce merveilleux appareil l'oscillographe à r a y o n s cathodiques de l'inventeur français Dufour.

L a Compagnie Générale d'Electro-Céramique a profité des modifications qu'elle a dû faire subir a u x dispositions intérieures du laboratoire A m p è r e pour perfectionner les installations an­

ciennes s u i v a n t les enseignements de son expérience décennale.

Ce laboratoire d o n t nous avons visité les principales installations est à l'heure actuelle le m i e u x équipé d ' E u r o p e pour les essais à h a u t e tension.

C'est à I v r y que ce laboratoire est édifié. Le b â t i m e n t est u n e énorme cage métallique de 36 m è t r e s de long, 20 de large, 18 de h a u t , au milieu de laquelle on a posé, sur des socles en béton, trois énormes t r a n s f o r m a t e u r s ainsi que le générateur de foudre.

Il n ' y a p a s de fenêtre, l'obscurité é t a n t nécessaire pour l'ob­

s e r v a t i o n des arcs et des moindres aigrettes lumineuses qui sont émis p a r les corps sous tension.

U n e v a s t e baie de 12 m è t r e s de côté, garnie d'un rideau de fer, y est ménagée pour le passage des lignes électriques, lorsque l'on désire faire des expériences à l'extérieur.

C'est là q u e les invités à l ' i n a u g u r a t i o n o n t été reçus par le- P r é s i d e n t d u Conseil d ' a d m i n i s t r a t i o n de la C. G. E . C , M. le Professeur d'Arsonval, d o n t le jubilé a été r é c e m m e n t célébré en Sorbonne, en présence du Président de la R é p u b l i q u e .

Avec son affabilité coutumière, le Professeur d'Arsonval a présenté à ses hôtes les installations anciennes e t nouvelles d u laboratoire.

D ' a b o r d l'installation de 1923, avec ses trois t r a n s f o r m a t e u r s p e r m e t t a n t d'obtenir la tension de un million de volts en c o u r a n t alternatif normal, ses sphères de u n m è t r e de d i a m è t r e p o u r la m e s u r e de la tension, sa cuve à huile de 30 mètres cubes de capa­

cité, p o u r les essais de perforation, ses machines d'essais méca­

niques sous tension électrique.

Ces appareils n ' o n t p a s été changés depuis 1923, mais seule­

m e n t perfectionnés sur des p o i n t s de détail.

L e clou de l ' i n a u g u r a t i o n é t a i t l'installation de foudre a r t i ­ ficielle : la n a t u r e p r o d u i t la foudre en c h a r g e a n t électriquement

des nuages, l'éclair jaillit lorsque la différence de potentiel e n t r e des nuages ou e n t r e un n u a g e e t le sol, a a t t e i n t u n e valeur suf­

fisante.

Au laboratoire A m p è r e ce sont des condensateurs empilés q u i j o u e n t le rôle de nuages. On les charge é l e c t r i q u e m e n t au m o y e n d ' u n générateur de c o u r a n t continu à h a u t e tension ; ce t e m p s de charge d u r e plusieurs s e c o n d e s ; b r u s q u e m e n t un a r c jaillit, assourdissant c o m m e un coup de canon ; c'est un t r o n ­ çon d'éclair, il en a les m ê m e s caractéristiques e t les m ê m e s effets. P o u r mesurer le potentiel de ces arcs on se sert de sphères de d e u x mètres de diamètre, e n t r e lesquelles on fait jaillir l'étin­

celle à mesurer et on enregistre l'oscillation p r o d u i t e a u m o y e n d ' u n oscillographe à r a y o n s cathodiques.

D e v a n t les invités, diverses expériences ont été faites : c h u t e de la foudre sur u n t r o n c d'arbTe qu'elle a déchiqueté, passage Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1933013

(2)

82 LA HOUILLE BLANCHE

de l'éclair d a n s un récipient d'eau, passage de l'éclair le long d ' u n e chaîne d'isolateurs, éclairs e n t r e pointes écartées de plus de 4 m è t r e s ;

Les arcs réalisés représentaient la décharge en quelques mil­

lionièmes de seconde, d ' u n e puissance de l'ordre de 10 millions de chevaux, soit plus de d e u x fois la puissance t o t a l e des usines génératrices françaises.

Les invités ont ensuite visité en détail t o u t e s les installations annexes du laboratoire, la s t a t i o n d'essais de durée où des isola­

t e u r s sont installés depuis plusieurs années, dans des conditions de fatigue identiques à celles qu'ils t r o u v e n t en service, les machi­

nes d'essais mécaniques à la t r a c t i o n , à la flexion, les cuves d'es­

sais de t e m p é r a t u r e , enfin la salle d'exposition où sont rassem­

blés t o u s les p r o d u i t s les plus r é c e n t s de la Compagnie Générale d'Electro-Céramique, depuis les petites poulies en porcelaine de quelques millimètres de d i a m è t r e , j u s q u ' a u x pièces de tra­

versées de deux mètres de h a u t .

P . P .

Congrès International d'Electricité — Paris 1932

Il a semblé, à la Houille Blanche, utile pour ses lecteurs de leur donner ici les analyses de quelques rapports particulièrement intéressants, présentés à l'occasion du Congrès International d'Electricité de 1932.

On sait l'importance de cette manifestation, liée au Cinquantenaire du premier Congrès International d'Electricité de 1881, à Paris. Parallèlement à des œuvres de progression méthodique (comme celle de la Conférence Internationale des Grands Réseaux, qui se tient à Paris tous les deux ans, pour ne citer qu'elle), le Congrès International de 1932 s'était donné pourmission, dans ses treize sections, de produire des mises au point, et même des exposés complets de l'évolution, durant ces cinquante ans, de certaines des questions électrotechniques qui fouissent d'assez de recul pour motiver un tel retour en arrière. Pour d'autres plus jeunes, comme celle de la Physique Nucléaire, aux progrès si étonnamment rapides et aussi à la marche parfois si déconcertante, d'intéressants rapports constituent des monuments définitifs, autant qu'ils peuvent l'être en de si fluctuantes matières. Dans la première série de ces analyses, sont examinées, parmi les plus importantes, quelques-unes des communications du Congrès relatives à la traction électrique.

Evolution et développement de 1'electrification à courant continu dans les chemins de fer européens

par M. CARDON.

5e SECTION. RAPPORT № 3 (FRANGE)

Les installations envisagées dans ce r a p p o r t sont s u r t o u t les electrifications à 1500 et 3000 V. employées en E u r o p e depuis 1918, en F r a n c e (Compagnies du Midi, du P . O. du P.-L.-M.), au Maroc, en Espagne, en Algérie e t en Tchéco-Slovaquie.

L ' a u t e u r examine d'abord la p a r t i e m é c a n i q u e , e t ensuite l ' é q u i p e m e n t électrique.

Ces installations ont donné t o u t e satisfaction, grâce surtout à leur entretien t r è s réduit, en dépit de la d u r e t é d u service.

PREMIERE PARTIE

DISPOSITIONS GÉNÉRALES D E S LOCOMOTIVES

L ' a u t e u r a classé les locomotives en trois catégories : loco­

motives à grande vitesse, mixtes à v o y a g e u r s e t marchandises et de manœuvre.

1. Locomotives à grande vitesse. — Ce sont celles d o n t la vitesse n o r m a l e dépasse 80 à 90 k m / h . La diversité des types de m a ­ chines p e u t s'expliquer par le m a n q u e d'expérience qu'éprou­

v a i e n t les constructeurs jusqu'ici dans ce genre de locomotives.

2. Disposition des caisses et des trains de roues. — Toutes ces machines p r é s e n t e n t d ' a b o r d u n caractère c o m m u n : la symétrie.

D ' h a b i t u d e , on a deux cabines : une à c h a q u e extrémité. On connaît des locomotives à une ou à deux caisses. Avec une seule caisse, on a deux solutions de la suspension : disposition à châssis rigide, ce qui limite, à cause des courbes, à q u a t r e le n o m b r e d'essieux, donc le poids adhérent, mais offre par con­

tre u n e irréprochable tenue en ligne a u x grandes vitesses dépas­

s a n t 130 à 140 km./h., et disposition de d e u x trucks attelés

ensemble, qui a permis de p o r t e r à six le n o m b r e d'essieux, a u g m e n t e r ainsi le poids a d h é r e n t , l'effort de traction, donc la puissance. Mais, la t e n u e en voie est moins b o n n e ; à p a r t i r de 110 km./h., on observe des m o u v e m e n t s de lacets. Les loco­

m o t i v e s à d e u x caisses sont à r a p p r o c h e r à ce dernier t y p e et s u s c i t e n t les m ê m e s r e m a r q u e s . On p e u t en conclure q u e les dispositions rigides à caisse u n i q u e c o n v i e n d r o n t particuliè­

r e m e n t bien a u x t r è s g r a n d e s vitesses.

3. Suspension des moteurs. — Sauf u n e exception, les loco­

m o t i v e s Gearless, d a n s lesquelles les i n d u i t s sont calés directe­

m e n t sur les essieux, n ' o n t p a s assuré encore u n parcours assez i m p o r t a n t , p o u r q u ' o n puisse juger leurs qualités. Toutes les locomotives à grandes vitesses o n t leurs m o t e u r s entière­

m e n t s u s p e n d u s .

4. Liaison déformable entre moteurs suspendus et essieux. — L a nécessité d ' u n e telle liaison avec les m o t e u r s suspendus est é v i d e n t e . Elle se fait p a r bielles (système K a n d o , p a r exemple) ou p a r engrenages avec liaisons déformables.

Les roues d'engrenages p e u v e n t ê t r e à l'intérieur ou à l'exté­

rieur des roues motrices. On a un ou d e u x t r a i n s d'engrenages.

L a transmission du m o u v e m e n t de l'engrenage à la r o u e se fait de différentes façons : à ressort, p a r biellettes articulées, par biellettes et secteurs dentés (système Bùchli de la B . B . C), p a r transmissions élastiques (Oerlikon). Les axes des moteurs sont le plus souvent horizontaux ; on les voit dans quelques cas exceptiqnnels verticaux, ce qui p e r m e t d'élever le centre de g r a v i t é , donc d'améliorer la stabilité, mais complique la cons­

t r u c t i o n e t ne p e r m e t pas une g r a n d e puissance p a r essieu. La transmission par engrenages est b e a u c o u p plus employée que les bielles, grâce à leur facilité d'entretien. L ' a v a n t a g e des bielles est s u r t o u t une adhérence parfaite, mais ce qui leur fait pré­

férer les engrenages, c'est leur entretien délicat et leur montage plus difficile.

Références

Documents relatifs

Parallèlement à des œuvres de progression méthodique (comme celle de la Conférence Internationale des Grands Réseaux, qui se tient à Paris tous les deux ans, pour ne citer qu'elle),

Les décharges avaient lieu avec une détonation semblable au bruit

Bellaar Spruyt résume son rapport général sur Les prescriptions d'épreuve des câbles à haute tension, rapport qu'il a fait à la demande de la dernière Conférence Internationale,

qui parviendront à transformer l'enfant triste en fillette heureusi S'installe aussi l'amour entre deux adultes et, en filigrane, celt de Chris pour Marika. Et puis,

PRIE le Secrétariat, en consultation avec le Bureau, d’élaborer et de présenter des recommandations sur la façon de résoudre les questions évoquées dans le document à

78 Tracés établis à partir des données de l’étude séquentielle française de la

Qu’il s’agisse des installations de 2019 ou des exploitants en activité, les éleveurs laitiers se distinguent par un âge à la première installation un peu plus précoce que

vi Avec l’augmentation prévisible du nombre d’enfants en âge de scolarisation au cours des prochaines années, le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour Tous 2011