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DETERMINANTS CLIMATIQUES DE LA CULTURE DE L IGNAME DANS LA COMMUNE DE SAVALOU

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DETERMINANTS CLIMATIQUES DE LA CULTURE DE L’IGNAME DANS LA COMMUNE DE SAVALOU

Damien Valère Mégan SOSSOU1, Henri Sourou TOTIN VODOUNON1, 2*

1. Département de Géographie et Aménagement du Territoire, Université de Parakou, BP 123, Parakou, Bénin

2. Laboratoire Pierre PAGNEY, Climat, Eau, Ecosystèmes et Développement, Université d’Abomey-Calavi, 03BP 1122, Cotonou, Bénin

_________________

* Correspondance, courriel : sossouvalere7@gmail.com

* Correspondance, courriel :sourouhenri@yahoo.fr

Résumé

La production de l’igname reste soumise aux conditions climatiques. Ainsi, cette étude traite des déterminants climatiques de la production d’igname dans la commune de Savalou. Les données climatologiques (pluviométrie, température, humidité relative, évapotranspiration potentielle), collectées à la station de Savè sur la période 1981-2015 et celles agricoles (productions de l’igname) ont permis de caractériser les situations agroclimatiques majeures.

Les corrélations entre production d’igname et déterminants climatiques et la matrice de sensibilité ont permis d’évaluer l’impact du climat sur la culture de l’igname. Dans la commune de Savalou, l’évolution du climat est marquée par une rupture de stationnarité en 1983 avec un taux de variation à la hausse de 315 mm de la pluie à la période post-rupture, soit 41 %. La température a connu une augmentation de 1,6 °C impliquant une baisse de l’humidité relative de plus 15 %. Ainsi, les corrélations faites montrent que la production de l’igname dépend plus de l’humidité relative (r=31%), que de la température (r=22%) et de la pluie (r=14%). Ces contraintes climatiques combinées avec la nature du sol perturbent la croissance de la culture de l’igname. Il s’en suit alors une faible évolution de la production d’igname, de 8 % de 1981-2015.

Mots clés : Déterminants climatiques, Matrice de sensibilités, Production de l’igname, Savalou

Abstract

The production of yam depends on climatic conditions. Thus, the present studies deal with the climate determinants of the yams production in the commune of Savalou. Climatic data (rain fall, temperature, relative humidity and potential evapotranspiration) and agricultural data (surface area and production) were used to characterize the major agro climatic situations.

In the commune of Savalou the advancement of the climate, is characterized by a rupture of stationnarity of the rains in 1983; The rate of change indicates an increase in rainfall at the post rupture period of 315 mm; 41% more than the pre-break The information was analyzed according to the sensibility of matrix and relation between production and climatic parameter. Thus, the correlation done show that the production of yams depends more on the

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relative dampness (r=31%) than the fever (r=22%) and the measure of the pluviometer (r=14%).Climate factors disturb the production of yam during its growth. As a result, there is a slight change in yam production of 8% from 1981 to 2015.

Keys words: Climate determinants, sensitivity matrix, production of yam, Savalou

Introduction

Le climat est un élément important dans la vie de l’homme, tant sur le plan économique que sur le plan socioculturel, mais plus important encore dans les pays en voie de développement, notamment dans les pays de l’Afrique subsaharien, qui dépendent en majorité de la biomasse naturelle et qui ont un faible niveau de vie (GIEC, 2007). Au Bénin, l’agriculture est toujours tributaire des facteurs climatiques (Ogouwalé, 2001). Ils déterminent le développement de toutes les cultures surtout celle de l’igname. Des études récentes faites au Bénin (Houndénou, 1999 ; Afouda, 1990 ; PANA-Bénin, 2008 ; INRAB, 2005 ; Issa, 2012) ont montré que la variabilité climatique a d’énormes effets sur les productions agricoles. Cette variabilité climatique se traduit entre autres par les pluies tardives et précoces, la chaleur excessive, des inondations, les vents violents et la sécheresse au Centre et Nord-Bénin (Dedjan, 2010 ; Djênontin, 2010). Ainsi, l’igname est devenue vulnérable aux conditions climatiques car les exigences hydriques annuelles ne sont satisfaites que dans environ 55 % des cas pour sa production (Dumont, 1997). L’igname occupe une place importante dans la lutte contre la pauvreté et la faim dans les pays en voie de développement (Bricas et Attaie, 1998).Plus encore, elle revêt d’une importance capitale dans la commune de Savalou par sa valeur historique et culturelle. Mais elle est fortement dépendante de certains paramètres climatiques (la précipitation, la température, l’humidité relative) qui combinés avec le sol, déterminent sa productivité.

Cette étude vise à analyser l’influence des facteurs climatiques sur la production l’igname dans la commune de Savalou.

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Méthodes

1.1 Situation géographique

La Figure 1 montre la situation géographique de la commune de Savalou et les sites d’investigation. La commune de Savalou est située dans le département des collines entre les latitudes 7°35 et 8°13 Nord d’une part et les longitudes 1°30 et 2°6 Est d’autre part. A 240 km de Cotonou, elle partage ses frontières avec la république du Togo à l’ouest ; les communes de Dassa-Zoumè et Glazoué à l’Est et les communes de Djidja et Bantè respectivement au Sud et au Nord. Elle s’étend sur 58 km de l’Est à l’Ouest et couvre 2674 km² soit 2,37 % du territoire national (Agbossou, 2005)

La pluviométrie annuelle moyenne est estimée à 1052,5 mm. Le climat est de transition dans ce secteur où s’estompent les influences de la mousson du sud-ouest et de l’alizé continental appelé harmattan du nord-est (Boko, 1988). Il présente des caractéristiques intermédiaires aux deux faciès climatiques remarqués de part et d’autre dans le pays (Boko, 1988). Cette

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situation se manifeste dans la répartition des pluies marquée par l’apparition de régime unimodal ou bimodal. Les sols les plus répandus dans la commune de Savalou sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion qui limite le choix de certaines culture comme l’igname (Ag

vertisols rencontrés sont favorables à la culture de l’igname.

Figure 1 : Situation géographique de la commune de Savalou et sites d’enquêtes Source

1.2 Données utilisées

Les indices agroclimatiques sont calculés

climatiques et d’en déduire leurs conséquences sur l’igname.

(pluie, température et humidité relative, évapotranspiration potentielle) sont collectées auprès l’ASECNA sur la période de 1981

de la commune de Savalou. Les statistiques agricoles (production) sont collectées au d’Action Régionale pour le Développement Rural

Les enquêtes de terrain réalisées sur 264 individus, ont permis d’apprécier les facteurs climatiques déterminants la production de l’igname dans la commune de Savalou.

Valeurs centrées réduites

L'indice de Lamb (1982) a été utilisé pour identifier les séquences s

séquences humides ou excédentaires et les séquences moyennes ou normales sur la période 1981-2015. Ces anomalies pluviométriques et thermométriques interannuelles sont déterminées en utilisant la formule

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situation se manifeste dans la répartition des pluies marquée par l’apparition de régime Les sols les plus répandus dans la commune de Savalou sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion qui limite le choix de certaines culture comme l’igname (Agbossou, 2005). Par ailleurs les sols hydro

vertisols rencontrés sont favorables à la culture de l’igname.

Situation géographique de la commune de Savalou et sites d’enquêtes Source : Laboratoire Cartographie/UAC

climatiques sont calculés afin d’analyser les tendances des paramètres climatiques et d’en déduire leurs conséquences sur l’igname. Ainsi, les séries climatologiques (pluie, température et humidité relative, évapotranspiration potentielle) sont collectées auprès riode de 1981-2015, à la station synoptique de Savè qui est plus proche de la commune de Savalou. Les statistiques agricoles (production) sont collectées au

d’Action Régionale pour le Développement Rural (CARDER Savalou) sur la même période.

uêtes de terrain réalisées sur 264 individus, ont permis d’apprécier les facteurs climatiques déterminants la production de l’igname dans la commune de Savalou.

Valeurs centrées réduites

L'indice de Lamb (1982) a été utilisé pour identifier les séquences sèches ou déficitaires, les séquences humides ou excédentaires et les séquences moyennes ou normales sur la période

2015. Ces anomalies pluviométriques et thermométriques interannuelles sont déterminées en utilisant la formule :

situation se manifeste dans la répartition des pluies marquée par l’apparition de régime Les sols les plus répandus dans la commune de Savalou sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion qui limite le choix de Par ailleurs les sols hydromorphes et les

Situation géographique de la commune de Savalou et sites d’enquêtes

afin d’analyser les tendances des paramètres Ainsi, les séries climatologiques (pluie, température et humidité relative, évapotranspiration potentielle) sont collectées auprès 2015, à la station synoptique de Savè qui est plus proche de la commune de Savalou. Les statistiques agricoles (production) sont collectées au Centre (CARDER Savalou) sur la même période.

uêtes de terrain réalisées sur 264 individus, ont permis d’apprécier les facteurs climatiques déterminants la production de l’igname dans la commune de Savalou.

èches ou déficitaires, les séquences humides ou excédentaires et les séquences moyennes ou normales sur la période 2015. Ces anomalies pluviométriques et thermométriques interannuelles sont

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4

λ = σ (1) Avec : xi, valeur annuelle des précipitations ;xmoyenne de la série pluviométrique considérée (1981-2015) ; σ(x) , écart type de la série et λ est la valeur centrée réduite.

Si λ <0, l'année est sèche ou déficitaire ; λ = 0, l'année est dite moyenne ou normale et λ>0, l'année est humide ou excédentaire.

Variation hydrique

La variation hydrique permet de caractériser l'évolution des précipitations entre deux périodes, pré-rupture et post-rupture. La formule de ce calcul est notée comme suit :

= − 1 100 (2) soit M1 et M2 respectivement moyenne des périodes avant et après rupture, et Ip l’indice de variation pluviométrique.

Bilan climatique

Le bilan hydrique climatique qui exprime la différence entre la quantité de pluie et l’évapotranspiration potentielle (P - ETP), donne une idée approximative sur la disponibilité en eau de la plante au cours de la période de la phase végétative. En effet, pour déterminer les mois secs et humides, les pluies mensuelles ont été comparées à l'évapotranspiration potentielle (ETP) mensuelle selon le cas par la formule suivante :

Bc = P – ETP (3) avec : Bc, Bilan climatique en mm ; P, pluie totale annuelle en mm ; ETP, évapotranspiration potentielle en mm. Si P < ETP, le mois est sec ; P > ETP, le mois est humide et P = ETP, le mois est dit normal.

Coefficient de corrélation

Le coefficient de corrélation permet de montrer une dépendance entre deux séries comme entre un paramètre climatique et la production de l’igname. Alors, pour connaître ce coefficient de corrélation, la formule appliquée est :

= ∑ .

.∑ (4) Le coefficient de corrélation est compris entre -1 et +1. Plus le coefficient est proche des valeurs extrêmes -1 et 1, plus la corrélation entre les variables est forte. Une corrélation égale à 0 signifie que les variables sont linéairement indépendantes. Lorsque r = +1, la corrélation est positive parfaite, r = -1, corrélation négative parfaite et r = 0 absence totale de corrélation.

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5

2

Résultats

L’évolution des paramètres climatiques (précipitation, température, humidité relative) sur la période 1981-2015 a permis d’analyser leurs influences sur la production de l’igname.

2.1 Evolution climatique dans la commune de Savalou 2.1.1 Régime hydroclimatique moyen

La Figure 2 présente le régime pluviométrique moyen de la commune de Savalou.

a b

Figure 2 : Régime pluviométrique moyen (a), et bilan climatique (b) dans la commune de Savalou (1981-2015)

Source : Données DNM/ASECNA 2016

Le régime pluviométrique présente des maxima et minima intervenus respectivement en septembre (174 mm) et en décembre (3,9 mm) avec des hauteurs pluviométriques importantes de mars à octobre ainsi, 95 % des enquêtés affirment pratiqués les activités agricoles notamment la culture de l’igname pendant cette période pluvieuse. Pendant la saison sèche, les agriculteurs consacrent leurs temps aux récoltes, aux défrichements, aux buttages.

Le bilan climatique indique une période humide entre juin et septembre, c’est d’ailleurs la période des maxima pluviométriques. Ce qui explique une disponibilité en eau de 616,5 mm ; soit 58 % du total. En revanche, la période sèche s’étend de novembre en mai ; soit sept mois de besoin en eau de 444 mm pour les activités agricoles. Ce manque d’eau arrête la croissance des plantes d’igname.

2.1.2 Régime thermométrique

La Figure 3 présente le régime thermométrique moyen sur la période 1981-2015.

Figure 3: Régime thermométrique moyen de la période 1981-2015 de la station synoptique de Savè Source : Données DNM/ASECNA, 2016

0 50 100 150 200

J F M A M J J A S O N D

Pcipitation (mm)

-150 -50 50 150

J F M A M J J A S O N D Bilan climatique (mm)

15 25 35 45

J F M A M J J A S O N D

Température (°C)

maximale minimale moyenne

(6)

6

La température maximale oscille entre 37,1 °C en février et 29,3 °C en août, pendant que celle minimale varie de 24,28 °C en mars à 21,7 °C en juillet. La température moyenne, varie entre 25,5 °C en aout et 30,5 °C en mars toute la période, avec une augmentation de fin novembre au début avril. Cela provoque la déshydratation des tubercules d’ignames récoltées et influence la température normale des semis, nécessaire pour la croissance de la culture.

2.1.3 Régime hygrométrique

La Figure 4 présente le régime hygrométrique de la période 1981-2015.

Figure 4: Régime hygrométrique de la période 1981-2015 de la station synoptique de Savè Source : Données DNM/ASECNA, 2016

L’humidité relative maximale varie de 75,17 % en janvier à 95,08 % en septembre et celle minimale de 27,27 % en janvier à 66,70 % en août. La période de novembre à mars est caractérisée par une faible humidité minimale relative où les valeurs oscillent entre 27,27 à 36,38 %. Les valeurs faibles d’humidité relatives sont très préjudiciables pour la culture de l’igname.

2.2 Variabilité pluviométrique interannuelle

La figure présente l’évolution des anomalies pluviométriques dans la commune de Savalou sur la période de 1981-2015. La hauteur moyenne des pluies annuelles est de 1060,6 mm sur cette période.

Figure 5: Evolution des anomalies pluviométriques interannuelle 1981-2015 Source : Données DNM/ASECNA, 2016

La période 1981-1994 est marquée par une séquence sèche, avec une amplitude extrême de - 2,17en 1983. Par contre, la période 1995- 2015 a connu une séquence humide avec un

20 70 120

J F M A M J J A S O N D

Humidité relative(%)

maximale minimale moyenne

-3 -2 -1 0 1 2 3

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015

Anomalies pluviométriques

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extrême positif de 2,25 en 2003. Toute séquence sèche a un impact sur la production a notamment celle de l’igname.

2.3 Facteurs climatiques et Production de l’igname 2.3.1 Pluviométrie et production de l’igname

La culture de l’igname est en général exigeante en eau, soit au moins 1000 mm par saison agricole. Son bon développement est

nature du sol, la température, l’évapotranspiration et l’insolation etc. En ce qui concerne la pluviométrie, elle impacte à travers des excès et des déficits, rendant vulnérable la production de l’igname.

Ainsi, la Figure 6 permet d’apprécier la relation et la corrélation pluviométrie et production de l’igname.

Figure 6: Relation production d’igname et précipitation (a), corrélation production d’igname et précipitation (b) à Savalou de 1981

Source : Données DNM/ASECNA, 2016 et CARDER Savalou

Les fluctuations entre la production de l’igname et la pluviométrie sur la période 1981 montrent plusieurs situations agroclimatiques majeures.

Un excès pluviométrique provoque une forte prod

en 1991, 1992, 2000, 2003, 2012 et 2014 de même à un déficit pluviométrique correspond une faible production d’igname 1984, 1988, 1999, 2006, 2008, 2011, 2013 et 2015

Le niveau de corrélation est faible avec un coe

l’igname ne dépend pas tellement de la pluviométrie (figure, 13

malgré une pluviométrie de 1271 mm favorable à la croissance des plantes d’igname, la production est restée faible 26700

2.3.2 Température et production de l’igname

L’irrégularité thermométrique annuelle influe aussi sur la production de l’igname (

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extrême positif de 2,25 en 2003. Toute séquence sèche a un impact sur la production a .

Facteurs climatiques et Production de l’igname Pluviométrie et production de l’igname

La culture de l’igname est en général exigeante en eau, soit au moins 1000 mm par saison agricole. Son bon développement est conditionné par des facteurs tels que la pluviométrie, la nature du sol, la température, l’évapotranspiration et l’insolation etc. En ce qui concerne la pluviométrie, elle impacte à travers des excès et des déficits, rendant vulnérable la production

permet d’apprécier la relation et la corrélation pluviométrie et production

a

Relation production d’igname et précipitation (a), corrélation production d’igname et précipitation (b) à Savalou de 1981-2015

Données DNM/ASECNA, 2016 et CARDER Savalou, 2016

Les fluctuations entre la production de l’igname et la pluviométrie sur la période 1981 montrent plusieurs situations agroclimatiques majeures.

Un excès pluviométrique provoque une forte production d’igname c’est par exemple les cas en 1991, 1992, 2000, 2003, 2012 et 2014 de même à un déficit pluviométrique correspond une faible production d’igname 1984, 1988, 1999, 2006, 2008, 2011, 2013 et 2015

Le niveau de corrélation est faible avec un coefficient R=0,14 soit 14%, la production de l’igname ne dépend pas tellement de la pluviométrie (figure, 13-b). C’est le cas en 2007 où malgré une pluviométrie de 1271 mm favorable à la croissance des plantes d’igname, la

est restée faible 26700 tonnes.

Température et production de l’igname

L’irrégularité thermométrique annuelle influe aussi sur la production de l’igname (

extrême positif de 2,25 en 2003. Toute séquence sèche a un impact sur la production agricole

La culture de l’igname est en général exigeante en eau, soit au moins 1000 mm par saison conditionné par des facteurs tels que la pluviométrie, la nature du sol, la température, l’évapotranspiration et l’insolation etc. En ce qui concerne la pluviométrie, elle impacte à travers des excès et des déficits, rendant vulnérable la production

permet d’apprécier la relation et la corrélation pluviométrie et production

b Relation production d’igname et précipitation (a), corrélation production d’igname et

, 2016

Les fluctuations entre la production de l’igname et la pluviométrie sur la période 1981-2015

uction d’igname c’est par exemple les cas en 1991, 1992, 2000, 2003, 2012 et 2014 de même à un déficit pluviométrique correspond une faible production d’igname 1984, 1988, 1999, 2006, 2008, 2011, 2013 et 2015

fficient R=0,14 soit 14%, la production de b). C’est le cas en 2007 où malgré une pluviométrie de 1271 mm favorable à la croissance des plantes d’igname, la

L’irrégularité thermométrique annuelle influe aussi sur la production de l’igname (Figure 7).

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Figure 7: Relation production d’igname et température (a), corrélation production d’igname et température (b) à Savalou de 1981

Source : Données DNM/ASECNA et

La variation moyenne de la température annuelle entre 27 °C et 28 °C pendant la

1981 à 2003 a permis à la production de l’igname de varier moyennement. Par contre, la seconde période de 2004 à 2013 enregistre des productions d’igname basses de plus de 80 % par rapport à 2003.

L’effet néfaste de l’évolution de la températur

feuilles et une diminution de la verdure des feuilles passant du vert foncé au vert clair ou par une formation de petites feuilles. Dans ce cas, les stomates de la plante se ferment et ne permet pas à la plante de faire de la transpiration nécessaire pour son développement.

protection des buttes contre un fort échauffement ou ensoleillement avec des

paille ou coussinet ou la confection de grosse butte pour atténuer l’effet de la température et celui de l’eau dans les zones inondables (

Photo 1 : Buttes coiffées de pailles (a) et grosses buttes pour amoindrir les effets thermiques

La confection de grosses buttes est

sols et au manque de pluie. En effet, les petites buttes ne garantissent plus l’humidité requise pour une bonne croissance des plants d’igname.

La corrélation entre production d’igname et tempér

dépendance. Ainsi, aux valeurs élevées de la température correspondent une faible production de l’igname, (figure, 7-b). Ce qui révèle une faible dépendance de la production d’igname à la température.

8 a

Relation production d’igname et température (a), corrélation production d’igname et température (b) à Savalou de 1981-2015

Données DNM/ASECNA et CARDER Savalou, 2016

La variation moyenne de la température annuelle entre 27 °C et 28 °C pendant la

1981 à 2003 a permis à la production de l’igname de varier moyennement. Par contre, la seconde période de 2004 à 2013 enregistre des productions d’igname basses de plus de 80 %

L’effet néfaste de l’évolution de la température se manifeste par un arrêt de la formation des feuilles et une diminution de la verdure des feuilles passant du vert foncé au vert clair ou par une formation de petites feuilles. Dans ce cas, les stomates de la plante se ferment et ne

te de faire de la transpiration nécessaire pour son développement.

protection des buttes contre un fort échauffement ou ensoleillement avec des

paille ou coussinet ou la confection de grosse butte pour atténuer l’effet de la température et elui de l’eau dans les zones inondables (Photo 1 a et b).

a

Buttes coiffées de pailles (a) et grosses buttes pour amoindrir les effets thermiques et de l’inondation (b).

Source : Sossou V., Novembre 2016

La confection de grosses buttes est aussi la réponse des producteurs à la baisse de fertilité des sols et au manque de pluie. En effet, les petites buttes ne garantissent plus l’humidité requise pour une bonne croissance des plants d’igname.

La corrélation entre production d’igname et température est faible avec R = 0,22, soit 22% de dépendance. Ainsi, aux valeurs élevées de la température correspondent une faible production

b). Ce qui révèle une faible dépendance de la production d’igname à la b Relation production d’igname et température (a), corrélation production d’igname

2016

La variation moyenne de la température annuelle entre 27 °C et 28 °C pendant la période de 1981 à 2003 a permis à la production de l’igname de varier moyennement. Par contre, la seconde période de 2004 à 2013 enregistre des productions d’igname basses de plus de 80 %

e se manifeste par un arrêt de la formation des feuilles et une diminution de la verdure des feuilles passant du vert foncé au vert clair ou par une formation de petites feuilles. Dans ce cas, les stomates de la plante se ferment et ne te de faire de la transpiration nécessaire pour son développement. La protection des buttes contre un fort échauffement ou ensoleillement avec des chapeaux de paille ou coussinet ou la confection de grosse butte pour atténuer l’effet de la température et

b

Buttes coiffées de pailles (a) et grosses buttes pour amoindrir les effets thermiques

aussi la réponse des producteurs à la baisse de fertilité des sols et au manque de pluie. En effet, les petites buttes ne garantissent plus l’humidité requise

ature est faible avec R = 0,22, soit 22% de dépendance. Ainsi, aux valeurs élevées de la température correspondent une faible production

b). Ce qui révèle une faible dépendance de la production d’igname à la

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2.3.3 Humidité relative et production de l’igname

La figure 8 présente la relation humidité relative et production de l’igname

Figure 8 : Relation production d’igname et humidité relative (a) et corrélation production d’igname et humidité relative (b) à Savalou de 1

Source : Données DNM/

La variation de l’humidité relative commande l’ouverture et la fermeture des stomates des plantes. Elle varie en fonction de la production de l’igname, ainsi l’humidité relative élevée en 2004 a annoncé une faible production de l’igname pour l’année suivante (2005). Ce qui permet d’affirmer qu’une meilleure production de l’igname dépendant de l’humidité relative.

Pour une bonne production de l’igname, il faut une humidité relative comprise entre

%. Au-delà de 70 %, l’atmosphère devient favorable au développement de maladies, de bactéries, de moisissures et d’autres ravageurs, fatal à la production de l’igname.

La corrélation entre la production et l’humidité relative est faible avec R=0,31

dépendance (figure, 8-b). Ainsi, à une humidité comprise entre 67 % et 71 %, la production d’igname est moyenne. A des valeurs inférieures ou supérieures à cet intervalle correspond une très faible production de l’igname. Cela se traduit aus

niveau des tubercules d’ignames récoltées et stockées, engendrant le pourrissement surtout de la variété laboko (dioscorea alata).

Au total, les paramètres climatiques (pluviométrie, température et humidité relatives) influencent différemment la production de l’igname dans la commune de Savalou.

Tableau I montre degré de vulnérabilité de la culture de l’igname aux déterminants climatiques

9 relative et production de l’igname

La figure 8 présente la relation humidité relative et production de l’igname

a

Relation production d’igname et humidité relative (a) et corrélation production d’igname et humidité relative (b) à Savalou de 1981-2015

Données DNM/ASECNA et CARDER Savalou, 2016

La variation de l’humidité relative commande l’ouverture et la fermeture des stomates des plantes. Elle varie en fonction de la production de l’igname, ainsi l’humidité relative élevée en annoncé une faible production de l’igname pour l’année suivante (2005). Ce qui permet d’affirmer qu’une meilleure production de l’igname dépendant de l’humidité relative.

Pour une bonne production de l’igname, il faut une humidité relative comprise entre

delà de 70 %, l’atmosphère devient favorable au développement de maladies, de bactéries, de moisissures et d’autres ravageurs, fatal à la production de l’igname.

La corrélation entre la production et l’humidité relative est faible avec R=0,31

b). Ainsi, à une humidité comprise entre 67 % et 71 %, la production d’igname est moyenne. A des valeurs inférieures ou supérieures à cet intervalle correspond une très faible production de l’igname. Cela se traduit aussi par une perte d’humidité au niveau des tubercules d’ignames récoltées et stockées, engendrant le pourrissement surtout de

alata).

Au total, les paramètres climatiques (pluviométrie, température et humidité relatives) influencent différemment la production de l’igname dans la commune de Savalou.

montre degré de vulnérabilité de la culture de l’igname aux déterminants :

Relation production d’igname et humidité relative (a) et corrélation production 2015

, 2016

La variation de l’humidité relative commande l’ouverture et la fermeture des stomates des plantes. Elle varie en fonction de la production de l’igname, ainsi l’humidité relative élevée en annoncé une faible production de l’igname pour l’année suivante (2005). Ce qui permet d’affirmer qu’une meilleure production de l’igname dépendant de l’humidité relative.

Pour une bonne production de l’igname, il faut une humidité relative comprise entre 60 à 70 delà de 70 %, l’atmosphère devient favorable au développement de maladies, de bactéries, de moisissures et d’autres ravageurs, fatal à la production de l’igname.

La corrélation entre la production et l’humidité relative est faible avec R=0,31, soit 31 % de b). Ainsi, à une humidité comprise entre 67 % et 71 %, la production d’igname est moyenne. A des valeurs inférieures ou supérieures à cet intervalle correspond si par une perte d’humidité au niveau des tubercules d’ignames récoltées et stockées, engendrant le pourrissement surtout de

Au total, les paramètres climatiques (pluviométrie, température et humidité relatives) influencent différemment la production de l’igname dans la commune de Savalou. Le montre degré de vulnérabilité de la culture de l’igname aux déterminants

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Tableau I : Matrice de sensibilité aux déterminants climatiques Risques climatiques Variétés

d’ignames

Excès pluviomét

rique

Défit pluviomé

trique

Choc thermiqu

e

Déficit Hygromé

trique

Vents forts

Indice d’exposition

(%) Kokoro

(Dioscorea Rotundata)

3 2 2 2 1 45

Gangni (Dioscorea cayenensis)

2 3 3 3 2 55

Parakou (Dioscorea alata)

3 2 2 2 2 45

Laboko (Dioscorea alata)

2 3 3 3 3 55

Indice d’impact%

55 65 65 65 60

Source : Enquête de terrain, novembre 2016

Echelle (Niveau de sensibilité) : 1- Faible 2- Moyenne 3- Forte

L’analyse de ce tableau montre que le déficit pluviométrique et hygrométriques et les températures extrêmes sont les contraintes majeures auxquelles la culture de l’igname est exposée. Les variétés les plus vulnérables sont : Gangni et Laboko avec des indices d’exposition respectifs de 55 %.

Conclusion

L’igname est la culture de grand nombre d’agriculteurs dans la commune de Savalou du fait des conditions climatiques et édaphiques favorables à sa croissance. Cependant, le déficit pluviométrique et les températures extrêmes sont les contraintes majeures auxquelles sont exposées le plus, les variétés Gangni et Laboko.

En outre, la mauvaise répartition de la pluviométrie, l’augmentation de la température (1,6

°C) et la baisse de l’humidité relative constatées (plus de 15 % ) dans le milieu d’étude entravent la production de l’igname par l’inondation des champs d’igname, le pourrissement des tubercules sous l’effet du choc thermique, la fanaison des feuilles empêchant les stomates de faire respirer la plante d’igname, favorisant ainsi la multiplication des insectes dangereux à la production de l’igname.

Les stratégies endogènes développées par les producteurs pour y faire face, consiste à valoriser les bas-fonds au profit de certaines variétés d’igname Laboko (dioscorea alata), Gangni (dioscorea cayenensis), déplacer la période de buttage de décembre à janvier, orienter les semenceaux vers l’ouest dans les buttes, abandonner certaines méthodes de stockage (stockage en tas à même le sol au champ et conservation en butte sans récolte des tubercules).

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3

Discussion

Le Bénin est marqué par des irrégularités pluviométriques saisonnières caractérisées par des déficits hydriques suivis d’une diminution du nombre d’événements pluvieux (Afouda, 1990 ; Houndénou, 1999). Cette situation climatique affecte de multiples secteurs d’activité, notamment l’agriculture et la sécurité alimentaire dans la commune de Savalou. L’igname est une plante à tubercule, très sensible au climat de par son exigence en eau, en chaleur et en une pluviométrie variant de 1000 à 1500 mm/an (Mémento de l’agronome, 2002). Plusieurs facteurs climatiques déterminent sa productivité. Ainsi, Dumont (2006) montre que les ignames sont sensibles à la variabilité pluviométrique, aux chocs thermiques et au photopériodisme. Selon Afouda, (1990) l’eau est un facteur limitant la croissance végétale en régions tropicales et ailleurs. La mauvaise répartition de la pluie et le déficit pluviométrique entrainent une réduction de croissance des plantes et la fanaison des feuilles. Ce résultat est conforme à celui de Cornet, (2005) qui montre que, la quantité de pluie reçue n’est pas ce qui est important, mais surtout sa répartition dans le temps et dans l’espace. Cette réception d’eau par la plante d’igname dépend plus du relief et de la nature du sol que de la précipitation.

La réaction d’une plante à la température ambiante dépend de son stade de développement.

Toutefois, les températures favorables au développement de la plante se situent entre 20 et 30

°C avec une normale de 25 °C (Coursey, 1967 cité par Cornet, 2005). Les travaux de Dumont et al. (2010) ont montré que les chocs thermiques affectent la culture de l’igname par l’exposition des terres à l’ensoleillement. De même, l’influence de la lumière solaire sur l’igname se manifeste sous deux aspects : l’intensité lumineuse et la durée du jour ou photopériode. Une forte intensité lumineuse favorise la photosynthèse et la floraison. Les jours de durée croissante supérieure à 12 heures (avril, mai et juin) favorise le développement des parties aériennes tandis que les jours de durée décroissante inférieure à 12 heures activent la formation des tubercules au détriment de la croissance aérienne (Garner et al. 1923 ; cité par Koné, 1987).

L’humidité relative joue un rôle important dans la croissance de la plante. En deçà de 30 %, les plantes ferment leurs stomates pour limiter les pertes d’eau, ce qui arrête la transpiration (Wickram, 1984 cité par Cornet, 2005). Ce résultat est corrobore à celui de Wickram (1984) cité par Cornet (2005) qui estime que l’humidité relative élevée comme par exemple au début de la saison des pluies, favorise la germination, une faible humidité prolonge au contraire la dormance ainsi la photosynthèse reste limitée et le rendement n’est pas optimal.

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12 Référence bibliographique

Afouda F., 1990. L’eau et cultures dans le Bénin central et septentrional : Etude de la variabilité des bilans de l’eau dans leurs relations avec le milieu de la savane africaine. Thèse de doctorat. Paris IV-Sorbonne, France 428 p.

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Références

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