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University of Namur
Introduction à la chimie-physique moléculaire
Andre, Jean-Marie
Publication date: 1972
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Andre, J-M 1972, Introduction à la chimie-physique moléculaire.
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Facultés Universitaire
s Notre-Dame de la Paix
Namur
Introduction
à
la
Chin,ie -
physique
moléculaire
J.
M. André
1972
INTRODUCTION
Ce cours est destiné aux étudiants de la seconde candi-dature en sciences pour le groupe des sciences chimiques.
1 •
Il constitue une introduction à la théorie moderne de la liaison chimique. La liaison chimique est un des plus anciens problimes rencontrés par l'humanité. DEMOCRITE dotait les atomes de petits crochets par lesquels ils pouvaient se lier les uns aux autres. Au moyen-age, ALBERT LE GRAND transposait les sentim~nts humains dans le domaine microscopique et introduisait l'affinité entre les atomes. Les théories se succédèrent ainsi jusqu'au dé-but du 20ème siècle où les chimistes comprirent que la formation d'une liaison entre deux ~tomes est due à une déformation de leur structura électronique. Dès 1919, LEWIS établit une relation entre la structure électronique externe des atomes et leur valence. On introduit ainsi plusieurs types de liaison souvent contradic-toires : l'électrovalence, la covalence, la liaison semi-polaire, la coordinance. Bien qu'ayant rendu d'immenses services dans la représentation des composés chimiques et dans la description de leurs transformations, la multiplicité des hypothèses impliquées était la
preuve
mijme de l'insuffisance des exp ications proposées. La théorie qualitative de Lewis n'apporte aucune information sur la stabilité des systèmes moléculaires,La formulation de la mécanique ondulatoire par Louis de BROGLIE permit de rendre compte qualitativement de la liaison chimique. Oès 1927, HEITLER et LONDON étudièrent la molécule d'-hydrogène. Très vite, il apparut possible de prévoir quantita-tivement les énergies et les longueurs de liaison. Aujourd'hui, le problème de la liaison chimique est résolu dans son principe. Toutefois, de grosses difficultés techniques restent à surmonter. Le mécanique ondulatoire appliquée à la chimie a envahi tous les domaines. Elle sert aussi bien dans l'étude des conformations moléculaires de complexes pharmacologiquement actifs que dans
2 •
la détermination des chemins de réaction. Elle est à la base de l'interprétation moderne d2 le r~~ctivité =:,imique. Lestra-vaux théoriques de PULLMAN en 1946 sur la- photocyclisation du butadiène sont è la base des développements spectaculaires de la chimie des petits cycles.
Ces notes de cours nécessitent les connaissances élémen-taires de mécanique ondulatoire. Le premier chapitre traite le problème de la liaison chimique dans les molécules biatomiques, Le deuxième chapitre défini t les principes permettant de précise? la structure géométrique et. dès lors , la structure électronique des petites molécules. Le troisième chapitre étudie la structure des composés organiques, Le dernier est consacré~ l'étude des propriétés électroniques, Le niveau de l'exposé reste qualitatif, Beaucoup d'aspects sont passés sous silence. En particulier, la justification formelle de la théorie des orbitats moléculaires et l'étude des états de spin ne sont pas envisagés. Elles seront exposées quantitativement au niveau de la première licence en Sciences chimiques.
DeFtinés aux chimistes , nous espérons 1ue ce cours mon-trera les liens étroits qui existent entre chimistes, biologiste! physiciens et mathématiciens,
3 •
CHAPITRE I
LA STRUCTURE ELECTRONIQUE DES MOLECULES BIATOMIQUES,
♦
I. 1.
La molécule d'hydrogène ionisée,H2
•
Le système H2 constitue la molécule la plus simple; un électron évolue dans le champ de deux protons. Cette molécule existe dans les rayons cathodiques produits par le bombardement d'hydrogène gazeux par des électrons,
En désignant les deux noyaux par les lettres a et b, l ' -équation de Schrëdinger a la forme
<;J2
-r
a
·
~
+ ~ } ip(r,Rab) = ET $(r,Rab) rb Rab
ou encore en montrant la décomposition de l'énergie totale (ET) en énergie de répulsion nucléaire (e2 / Rab) et en énergie élec-tronique (E) {
-2m 2 e r a 2 !:._) ip(r,Rab) = rb E ip(r,Rab)Lorsque les atomes sont éloignés, la solution correspond aux fonctions d'onde d'un atome d'hydrogène isolé (1Sa ou 1Sb). On conçoit que, lors du rapprochement des atomes a et b, la solution sera une combinaison de ces deux possibilités (appro-ximation LCAO).
les constantes Ca et Cb sont déterminées par l'équation de Schrôdinger
en multipliant cette équation alternativement par 1Sa et 1sb et en intégrant sur tout l'espace, on obtient
J1sa h 1 Sa dt • Cb J 1 Sa h 1 Sb dt =
t: Ca
J
1 Sa 1 Sa d T • E C bJ
1 Sa 1 Sb dt J1sb h 1sa dT • cb J1sb h 1 Sb dt =E Ca J 1 Sb 1 Sa d T • E C b J 1 Sb 1 Sb dt
En désignant les intégrales par o
;
a
et s e t en tenant 4compte de la symétrie du problème et de l'hermiticité de l'opé-rateur h :
J
1 s. h 1 Sa d T :: (lI
1 Sa 1 sa dT = 1r
Sb h 1 Sb d T = (lI
1 Sb 1 Sb dT = 1 I 1 Sa h 1 Sb dT = B I1s. 1 Sb dt =s
J
1 Sb h 1 Sa dt = BJ
1 Sb 1 Sa d T ,.$
5 . on Rn tire le système
Ca ( a - e:) + C b ( 8 - e:~) • 0
Ca (8 - e:S) +
cb
Ca - e:) =o
qui ne possède de solutions non triviales que si le déterminant associé est nul :
a - e:
:: 0
e -
e: s a - e:on obtient ainsi les énergies
e: = a ±
e
1 ± Set les orbitales, en tenant compte de la condition de norma-lisation
f ~
2 dT • 1cj, .. 1Sa
± 1Sb
\j2c1±S)
les intégrales a, 8 et
S
sont des fonctions de la distance inter-nucléaire Rab.a
J
1sa {T-e2
} 1Sa dT -
f
1Sa a2 1Sa dT E1s - e:aa(b)• = ra rb
a
• J
1 Sb { r - e2 } 1Sa dT-
J
1s1> e2 d, =sE1s - ~ab(b)- 1 s
ra rb aExplicitement, on a a = - -1 { 1 + 2 2 Rab _ 28-2Rab (1 + 8 • - 1 p ~ - e-Rab (1 + R ab ) 2 -Rab 1 2 = e (1 + Rab +
3
R ab) 1 Rab)} 6.l'énergie des deux états électroniques varie donc avec la distance.
Energie électronique Energie Totale
E 1 a-8 + -Rab 1-S
-E • ~ 1-S Reb E+., _!_ + ~ Rab 1+SLa fonction d 'onde est représentée, soit par des courbes d'isodensité, soit en mettant en graphique la valeur de la fonc-tion d'onde suivant la ligne joignant les noyaux.
,
--
... ' ' I 1 1 • ' , 1 Sa , . '..
-
, " ... la densité , , .,-
, ... ' \'
\1 Sb ,' ' ... " "'électronique est égale au l'électron et du carré des fonctions
p+ ( r) :& e p- ( r) = e
--·---, { { ... ' ,' , ,-
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\ 1Sa(r) + ~2(1+S) 1 Sa ( r) ~2 ( 1-S).
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-
....
, 1Sb(r) 1 S0 ( r) 7 • produit de la charge de d'onde }2 }28 •
+
Les fonctions d'onde moléculaires LCAO de H
2
apparais-sent comme étant des fonctions d'onde moléculaires, solutions
approchées de l'équation de Schr5dinger de la molécule et
ob-tenues en combinant linéairement des fonctions d'onde atomiques,
solutions exactes de l'équation de Schrodinger de l'atome. La
combinaison des deux fonctions atomiques donne
deuz
fonctionsd'onde moléculaires : l'une liante, obtenue par la combinaison
additive, correspond à un état d'énergie inférieure à celle du
système initial; c'est elle qui est responsable de la liaison
entre les deux atomes; l'autre fonction, antiliante, correspond
à un état d'énergie supérieure. Les orbitales présentent une
symétrie cylindrique autour de l'axe de la liaison et sont dites
a.
Dans les schémas, la zone de recouvrement entre deu~
fonc-tions d'onde atomiques de même signe indique la possibilité da
formation d'une fonction moléculaire liante et, dès lors, une
aug-mentation de stabilité. Les deux fonctions atomiques se recouvrent
dans la région située entre les noyaux. Dans la fonction liante,
l'électron se situera la plupart du temps entre les noyaux, cette
configuration donne à la force d'attraction entre l'électron et
les deux noyaux sa valeur maximum. Dans la fonction antiliante,
il existe un noeud dans la région située entre les deux noyaux,
l'électron sera principalement localisé dans la portion de
l'es-pace extérieure à la région de recouvrement.
Le gain de stabilité est ainsi lié à la présence da
l'élec-tron dans une région de liaison. La profondeur du minimum est
connue comme l'énergie de dissociation et correspond à la
quan-tité d'énergie qui doit être fournie au système pour briser la liaison :
+ •
9. l'importance de Oe renseigne sur la stabilité de la molécule.
Le minimum de le courbe correspond à la distance d'équilibre 0
(Re= 1.06 A).
L'augmentation de stabilité de H
2
vis-à-vis de H+ + H 1peut, en un sens, provenir de la résonance entre deux structures.
L'une représentée par 1Sa correspond à un électron situé sur le
proton a, l'autre représentée par 1Sb correspond à un électron situé sur b,
•
•He Hb Ha Hb
1Sa .( ) 1Sb
Il s'agit ici de l'exemple le plus simple de stabilisation d'une molécule par résonance entre plusieurs structures, Notons
l'analogie avec l'abaissement de fréquences des modes normaux de
I. 2. La t héorie des orbitales moléculaires
Dans le paragraphe précédent, nous avons étudié le
mou-vement d'un électron dans le champ de deux noyaux positifs.
10.
Nous avons déterminé deux fonctions d'onde, liante et antiliante, et les énergies totales de ces deux états moléculaires.
Dans le cas d'atomes ou de molécules contenant plusieurs électrons, on diminue la complexité du problème en étudiant le mouvement d'un électron dans le champ de noyaux positifs et
dans le champ moyen des autres électrons. Il s'agit de la
théorie
des orbitales molecutairesi
chaque électron est ainsi décrite par unefonction d'onde monoélectronique
à laquelle on donne le nomd'orbitale atomique
ou moléculaire. La fonction d'onde poly-électronique est le produit des orbitales (monopoly-électroniques).Comme dans le cas de l'ion positif H;, on simplifie la solution du problème en développant les orbitales moléculaires
+
(fonctions d' onde moléculaire pour H
2) en combinaisons
liné-aires des orbitales atomiques des atomes const itants (fonctions
+
d'onde atomiques de H dans le cas de H
2 et de H2).
Mathématiquement, cela revient à écrire la fonction d'onde
décrivant l'ensemble des électrons comme un produit d'orbitales moléculaires décrivant chacune un électron :
~ (1,2,3, ••• ,n) a $
1 (1) ~2 (2) • • • ~ n ( n )
Pour orbitales moléculaires{~}. nous prenons des
les coeffi cients {Cip} sont dt terminés dans chaque cas
parti-culier. Les orbitales moléculaires sont les solutions d'une
équation de Schrëdinger monoélsctronique.
où h(r) est un hamiltonien effectif comportant le terme
ciné-tique de l'électron, le terme d'attraction entre un électron et
les noyaux, un terme d'intéraction d'un électron avec la
den-sité électronique moyenne des autres électrons.
1 1 •
Une orbitale ~j décrit un niveau monoélectronique
d'éner-gie ej. L'état fondamental est obtenu en plaçant les électrons
sur les niveaux les plus bas. à raison de deux au plus par niveau
pour satisfaire le principe de Pauli,
Dans ces conditions, l'énergie totale est la somme des
énergies associées à chacun des électrons,
et la densité électronique totale est la somme des densités
électroniques partielles associées à chacun des électrons,
c'-est-à-dire la somme des carrés des orbitales :
> pµ (r)
Insistons sur le fait qu'il s'agit d'une approximation
résultant du choix particulier de la fonction d'onde
1 2.
I. 3. La molécule d'hydrogène
La molécule d'hydrogène est un système de deux électrons
évoluant dans le champ de deux protons. On aura à considérer des
termes cinétiques relatifs aux électrons 1 et 2 (-h2/2m
v
2 et-h
2 /2mv
2 ) des termes d'attraction entre noyaux et électrons(-e 2 /ra 1 ,-e2 /ra2 , -e 2 /rb 1 et -e 2 /rb2 ) un terme de répulsion
en-tre les électrons (e 2 /r 12 ) et un terme de répulsion entre les
noyaux (e 2 /Rab). On a ainsi à résoudre l'équation de Schrëdinger
92
+ - - +
r12
e2
Rab} ip (1 • 2 ) ,.
Compte tenu du terme constant e2 /Rab pour une
configu-ration nucléaire donnée, on a
h2 h2 92 e2 e2 e2 e2 ( 1 , 2)
{ - -
A1-
!:.2-
-
-
--
-
-
+ - } ij, = 2m 2m ra 1ra
2 rb1 rb2 r 1 2 E 1P ( 1 , 2).
ET
=E
+ e2 ) RabDans la théorie des orbitales moléculaires, on assimile
les systèmes de deux particules en intéraction à un système de
particules indépendantes.
'\,
H (1,2) • h(1) + h(2)
, (1,2) '\, • <P 1 (1) <P2 (2)
,1 et ~2 sont les orbitales moléculaires, solutions de l'équation
monoélectronique : h2
{ t:.1
V' est le potentiel de répulsion moyen créé par l'électron 2 sur l'électron 1.
En développant les orbitales moléculaires de façon simi-+
laire aux fonctions d'onde de H2 • on obtient les orbitales :
~ = 1Sa ± 1Sb ~2 ( 1 ± S J
et les énergies monoélectroniques associées aux orbitales
E: = (l ± 8
1 ± $
les intégrales a, 8 et S et dans H2 •
+ ont des valeurs différentes dans H2
0H2
J
1Sa {-
h2 t.1 e2 92 V'} 1Sa dT•
-
--
-
+ = 2m ra1 rb 1 +J
+ 0H2 + 1Sa V' 1Sa d,- 0H2 > o H2 +J
+ 8H2 = 8H2 + 1 Sa V' 1Sb dT 8H2 > 8H2 13Il est important de constater que l'approximation des orbitales moléculaires définit des quantités théoriques qui ne sont pas mesurables directement, telles les densités
et les
énergies d'orbitales et d~ quantités globales mesurables, telles les densités et les énergies totales.
Les orbitales sont des fonctions mathématiques posi-tives ou négaposi-tives.
~± (r) "'
Les densités électroniques associées aux orbitales sont des quantités positives.
p± (r) =
1s~
(r) +1s5
(r) ± 2 1Sa(rl 1Sb (r)2 (1±5)
1 4 •
Les énergies des orbitales sont des fonctions de la dis-tance internucléaire.
Les énergies et densités électroniques totales dépendent
de la configuration électronique :
)( )(
)( )(
'\;
p(1Lgl = 2p•(r) = 1 sa2 (r) + 1Sb2(r) + 2 1Sa(r) 1Sb(r) ( 1 + S) p(1-3tul = p•(r) + p-(r) = 15a2(r) + 1Sb2 (r) + 2 1Sa(r) 1Sb(r) 2 (1 + S)
pc1I
,1 = 2p-crJ = g + 1Sa2 (r) + 1Sb 2(r) - 2 1Sa(r) 1Sb(r) 2 (1 - S) 1Sa2 (r) + 1Sb2(r) - 2 1Sa(r) 1Sb(r) ( 1 - S) 1 5I. 4. Séparation des mouvements nucléaires de vibration et de rotation et des mouvemer,ts électroniques
I.
4.
a. Ségaration_des_mouvements_électronigues_et_nu-cléaires
---Dans les paragraphes précédents, nous avons étudié le mouvement des électrons dans le champ des noyaux fixes. En
réa-lité, les noyaux et les électrons sont en mouvement continu et nous avons à résoudre une
équation
de
Sahrodinger
totale.
Par+
exemple dans le cas de H
2• nous avons l'équation
e2
+
rb Xa, Xb) =
l'équation utilisée au premier paragraphe est une
équation de
Sahr8dinger
électronique
obtenue parl'approximation
de
Born et
Oppenheimer,
en négligeant les termes cinétiques des noyaux vis-à-vis de ceux des électrons.L'approximation de Born et Oppenheimer revient ainsi à
séparer l'équation de Schrëdinger totale
92
- +
rb
92 Rab} =
et à approcher la fonction d'onde totale par
1 7 •
La fonction d'onde électronique est la solution de
h2 ,
{-2m 6 + V (xi, Rl } wél Cr, R) = E81 (f) ~él (x, Rl
où nous remarquons la dépendance de l'énergie électronique
vis-à-vis de la distance internucléaire.
Si nous admettons la forme approchée de fonction d'onde,
en multipliant
par $*é1 (~,R) et en intégrant sur tout l'espace électronique,
tenant compte de
on obtient
I l apparait donc, comme conclusion importante
quel'-énergie
électronique
est le potentiei du mouvement nucléaireet fournit les différents· états vibrationnels d'un niveau d'-énergie. Le processus normal de résolution est donc
1) de calculer l'énergie électronique totale pour différentes
2) d'utiliser la courbe E = f (R) comme le potentiel du mou-vement nucléaire et d'en tirer les niveaux vibrationnels et
rotationnels possibles.
I. 4. B, la_courbe_de_Morse
Morse a montré qu'il existe une fonction analytique qui
fou~nit une bonne approximation de la courbe E = f (R) pour les
molécules diatomiques :
E(R) = De { e- 2a(R-Ro) - 2 e - a(R-Ro)}
où Ra est la distance à l'équilibre et Do l'énergie de disso-ciation de la molécule si R = Ra E(Ro) • De { + si R = 00 E ( 00) = De { + -o e - 00 e 2e-o } = -De - 00 2e } = 0 1 8 ,
le premier terme décroit plus rapidement et est positif; il rend compte de la partie répulsive. Le terme attractif présente une
dérivée plus faible.
Afin de séparer lès contributions harmoniques et anhar-moniques de la courbe de Morse, il convient de développer la courbe de Morse en séries :
-x e -2a(R-Ro) e = 1 -x + x2 - x3 2! 3! + x4 ♦ • • •
TT
-a(R-Ro) 2 2 1 3 3 1 4 4 2 e = 2 - 2 a ( R - R o J + a ( R -R o ) - -a ( R - R o ) • - a ( R -R o ) 3 1 21 9. on en tire aisément
E ( R} = - De+ De a2(R-Ro) 2 - De a3(R-Ro) 3 + .?_a4 (R-Ro) 4 1 2
En comparant le terme harmonique De a2(R-Ro)2 à
l'ex-pression bien connue! K(R-Ro)2, on-en tire une relation simple
2
de a en fonction de la constante de force K et de l'énergie de dissociation De E(R) E(R) a =
'\!
0.5 K / D e 3 / 2 l 1 2K
- /
3=-De+ K(R-Ro) - (-)
De
2 (R-Ro)2 2 terme harmonique 1/2K(R-Ro)2 7 + -48 K2 De (R-Ro)4 + d(R-Ro)
20 .
I. 4, Y, La_séparation_des_mouvements_de_vibration_~~ de rotation
L'hamiltonien correspondant au mouvement nucléaire
peut se décomposer en un hamiltonien de vibration H(R) et un hamiltonien de rotation autour du centre de gravité H(0,~). Si
on néglige les intéractions entre ces deux mouvements, la
fonc-tion nucléaire w(R) sera un produit d'une fonction de vibration
et d'une fonction de rotation, avec les conséquences :
H
W
= Ew
=
,rot 1/.1
les solutions des problèmes vibrationnels et rotationnels sont
déterminées en mécanique ondulatoire :
(n +
.2.J
h\l 2 o terme harmonique terme anharmonique 1 1 1-
•
+ \.l Ma Mb b=
7 48 K2 DeErot(i)
=
i ( i + 1 ) h2 avec I = µRo 22I
on en tire l'expression générale de l'énergie de l'état fonda-mental E + H2 = a(Ro) + 8(Ro) 1 + S(Ro) e2 + - + Ra ~2 + l(i+1) 21 21 •
2 1(1+1) h /2I E(Ro) électronique =
a•e
+ c2 1+S R 1 Vibration=hyo(n•2 )
1 2 • Sohyo (n•2 )
N N+
I. 5, Etude comparative de H
2 et de H2
La longueur d'une liaison est une grandeur expérimentale utile et reliée à la structure électronique, La longueur de liaison est Gonventionnellement la distance internucléaire d'-équilibre séparant deux atomes. Il faut cependant noter que même au zéro absolu, la liaison de H +
2 ou de H2 s'allonge et se contracte en permanence dans un mouvement de vibration. Les
0 0
longueur de liaison sont respectivement 1 .06 A et 0.74 A dans +
H
2 et H2• La molécule d'hydrogène a ainsi une longueur de li-aison plus faible (une liaison o) que la molécule ionisée (une demi liaison o). L'énergie de dissociation est l'énergie néces-saire pour rompre une liaison; elle sera d'autant plus impor-tante que la liaison est forte. Elles sont de 61,06 Kcal/m5le
+ pour H
2 (1/2 liaison a) et de 103.2 Kcal/môle pour H2 (1 li-aison a).
Le fait d'avour deux électrons appariés (H
2) ou un +
électron célibataire (H
2) influence également le 1caractère
magnétique des composés. Un corps paramagndtique est attiré
23.
par un champ magnétique avec une force proportionnelle au pro-duit du champ et de son gradient, Une substance
diamagnltique
est repoussée par le champ. Les molécules ou les atomes qui ont des électrons célibataires sont paramagnétiques; en effet, le spin d'un électron non apparié crée un moment paramagnétique permanent auquel s'ajoute une contribution due au mouvement propre de 1•é1ectron. L'action du champ magnétique crée des mo-ments magnétiques induits de sens opposé à celui du champ et se traduisant par une répulsion; c'est le diamagnétisme.Le paramagnétisme des atomes ou des petites molécules qui provient des électrons non appariés est plus grand que le diama-gnétisme induit. La molécule apparait globalement comme
para-+
magnétique (H
2}. Les systèmes n'ayant pas d'électrons
céli-bataires, n'ont pas de paramagnétisme et sont donc diama-gnétiques.
Les résul tats énergétiques peuvent être résumés par les équations: 2H' 4.4 ev + H• ~ H +e 13.6 ev + H2 -~ H 2 +e 1 5 . 4 ev + + +H• H2 H 2.6 ev ♦ 2H + 2e 13.6ev + H + H + e 15.4ev H + H 24.
25.
I. 6. Les molécules biatomiques homonucléaires
Nous avons montré que, dans le cas de la molécule
d'hydro-gène, les orbitales de symétrie S se combinent de deux façons
pour donner naissance, soit à une orbitale liante, soit à une
orbitale antiliante.
En toute généralité, deux types de recouvrement sont
pos-sibles; les recouvrements axiaux donnent naissance à des
or-bitales moléculaires de type a à symétrie de révolution, les
re-couvrements latéraux donnent naissance à des orbitales de
type~
ayant un plan de symétrie.
8-Une orbitale antiliante est symbolisée par la même lettre
que l'orbitale liante correspondante, mais la lettre est affectée
d'une étoile qui reflète l'état d'énergie moins stable (excité).
Dans les molécules biatomiques, on admet qu 'une liaison
existe lorsque l'orbitale liante correspondante est complètement
remplie par deux électrons appariés; cette liaison n'existerait
plus si l'orbitale antiliante correspondante est également
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26.
(de basse énergie négative) est compensé par le remplissage de
l'orbitale antiliante. La stabilité, l iée à l'énergie de
dis-sociation et à la longueur de liaison, se reflète dans un
nom-bre qui représente la différence entre la nomnom-bre d'orbitales
liantes et le nombre d'orbitales liantes et le nombre
d'orbi-tales antiliantes. C'est la règle de HERZBERG.
La position des niveaux moléculaires se déduit simplement.
La posit.ion relative est indéterminée et varie d'une molécule
à l'autre. Elle montre l'existence de systèmes à stabilité
par-ticulière (10 électrons de valence) où l'excès des orbitales
liantes est maximum.
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NO + 8 9 10 1 1 1 2 13 14 nombre d'électrons de valence. 9 F 2 I I I I I , I I I , I'
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N 2 8 9 1o
11 1 2 13 1 4 nombre d'électrons de valence29 .
I. 7. Molécules diatomiques hétéronucléaires
Le problème des molécules diatomiques hétéranucléaires
ne diffère pas, en principe, de celui des molécules
homonu-cléaires. Les densités électroniques ne sont plus symétriques
par rapport au plan médiateur du segment joignant les deux
noyaux. La structure des orbitales moléculaires reflètera la
capacité d' un atome à céder ou à attirer les électrons. Une
mesure de cette capacité est donnée par l'électronégativité.
I. 7. a. Echelles_d' électronégativité
Pauling constat e que l'énergie de dissociation d'une
molécule biatomique hétéronucléaire est plus grande que les
énergies de dissociation des molécules homonucléaires
corres-pondantes.
Oab > ~Oaa. Obb
Il définit alors la différence d'électronégativité entre
deux atomes
A
etB
comme :·
"1
Daa. ObbAllred et Rochow relient l'électronégativité à la force
lt
d'attraction entre un électron de valence et un noyau. l est
la charge nucléaire effective. r le rayon covalent qui pour une
molécule homonucléaire est la moitié de la longueur de liaison.
f =
La comparaison de f pour las molécules diatomiques homo-nucléaires avec l'électronégativité de Pauling fournit la relat:
Mulliken définit l'électronégativité d'un atome comme la moyenne arithmétique de l'énergie d'ionisation (PI) et à l'affinité électronique (EA) de l'atome
X = PI+ A
2 0.3175
le facteµr 0,3175 permet d'ajuster à la valence de Mulliken lorsque PI et EA sont mesurés en eV.
I. 7, S, Moments_digolaires
Lorsque, dans une molécule biatomique hétéronucléaire, l'atome Best moins électronégatif que A, la densité élec-tronique sera plus grande au voisi nage de A. La molécule A-B sera donc un dipôle; le moment dipolaire orienté des charges négatives, vars les Qharges positives ·a ·pour -module :
µ = R q
-8
on exprime le moment dipolaire en
De
by
e
(= 10 cgs). Si oncompare le moment dipolaire théori que d'une molécule (µo) en supposant complète la séparation de charge, on peut apprécier le caractère ionique partiel de la liaison covalente
Li - H 0 1.60A
H - Cl
1,27 _10 -8 µo = 1x 4,803x 10 x 1.60x 10 cgs = 7.7 D µ = 5.9 Dµ/µa = 77 % de caractère ionique.
_10 -8
µa = 1x 4,803x 10 x 1,27x 10 cgs = 6.1 D
µ = 1.03 D
µ/µa= 17 % de caractère ionique.
I. 7, Y. Structure_des_orbitales_moléculaires_des_molé-cules hétéronucléaires
---Les orbitales moléculaires se déduisent simplement par des raisonnements intuitifs.
Dans les hydrures (Li Hou HCl), on observe
31 •
- l'orbitale de coeur de l'atome "lourd", couche K
par la liaison chimique
non perturbée
- trois orbitales cr résultant des intéractions 2S, 2px et 1SH
- deux orbitales n de l'atome lourd
2p 0 0 0 2 0 1S 0 ....
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a ---' 0 0 (1 1S atome"lourd" hydrogènedans les molécules contenant deux atomes de la seconde ligne du tableau de Mendelejeff, on observe
- deux orbitales de coeur correspondant aux couches K des atomes isolés
- deux orbitales · (cr et <1,c) formées par les combinaisons 2s
- deux orbitales (cr et cr,c) formées par les combinaisons 2px
- quatre orbitales 2py et 2pii
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0 1SOn tire de ce schéma des renseignements analogues à ceux obtenus pour les molécules .homonucléai-res •.
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... ; , , , (.ù (.ù11 nombre d'électrons de valence
4-1.5 = 2.5 nombre de Herzberg
0
34.
CHAPITRE II
LA STRUCTURE DES PETITES MOLECULES.
Ce chapitre constitue l'intermédiaire entre le précédent (Structure des molécules biatomiques) et le suivant (Structure des molécules organiques), Il donne quelques règles simples pour préciser la structure géométrique et, dès lors, électronique des petites molécules.
II. 1, Signification géomét1·ique du principe de Pauli
On sait que le carré de la fonction d'onde d'vn électron représe~te la densité de probabilit é de rencontrer l'électron au point considéré.
d P
Jt
= J 1/1 ( M ) 1 2 d Vfl..Dans le cas d'un système de deux électrons, l'indiscer-nabilité des particules ne permet pas de distinguer les situ-ations où l'on intervertit les coordonnées de deux électrons.
O
dV35.
ip (Ml,M2) = ±1/1 (M2,Ml)
Le principe de Pauli établit que la fonction d'onde de fermions (électrons) est anti-symétrique vis-à-vis de l'inter-échange des coordonnées d'espace et de spin da deux particules. On en déduit :
1/1 (M+.,Mt) = - i.j, (Mt,Mt) = 0
jip (Mt,Mt-Jj2 = O
Deux électrons de même spin ne peuvent occuper le même petit volume de l'espace et, pour des raisons de continuité, ils tendent à se placer angulairement la plus loin possible les uns des autres.
36. L1 H Li ♦♦ H H ♦♦ Be ♦♦ ♦ CH2 ♦ C ♦♦ H ♦♦ H H20 t ♦ ♦♦ 0 t ♦ H
-NH2 t ♦ H H 8H 3 ♦♦ CH• B 3 H ♦♦ ♦♦ H ♦ CH3.
H ♦♦ C ♦♦ H ♦♦ H NH3 ♦♦ CH3 H ♦♦ N ♦♦ H ++ H CH4 H•
♦ ♦ NH4 H ♦♦ C ♦♦ H OH 3 ♦♦ H coeurs 2 3 3 3 4 4 4 5 ND■bre d'tlectrona de 11e1aCin 2 4 6 8 6 7 8 8 H H Représentation Li·H H·Be·H 11nte1re :C H H coudt 0 H H coudt H·B H plen H H.c
H pyrem1del H li N H pyremidel H C H H octetdrique37.
La structure électronique des atomes et des molécules est ainsi déterminée par les intéractions de Coulomb et de Pauli
entre les électrons, En utilisant ces résultats qualitatifs,
on peut prévoir la répartition la plus probable des électrons
dans les couches atomiques et moléculaires, La disposition
ab-solue dans les atomes n'est pas fixée en orientation dans
l'es-pace et la densité électronique possède une symétrie sphérique,
t. t. t Li Be B t t t
t
C H· t tt
N t t t+
+
t
0+++++
t+
F NeLa géométrie des hydrures peut être étudiée sur cette
base, la présence des protons correspond à une légère
défor-mation et permet de fixer les directions de référence,
L'élec-tron célibataire apporté par l'hydrogène a tendance à s'apparier
à un électron célibataire et à saturer une liaison.
La notion de valence s'introduit très naturellement ainsi
que la distinction entre covalence et électrovalence. En effet.
si on établit une corrélation entre la stabilité particulière
des gaz rares et la saturation de leur couche électronique
ex-terne. on est conduit à admettre que certains atomes présentent
une tendance à céder un ou plusieurs électrons de leur couche
externe pour acquérir la configuration du gaz rare qui les
pré-cède : Li
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~ \' \t.!'I
' t' , "-
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+ 8et que d'autres ont tendance à capter un ou plusieurs électrons
pour acquérir la configuration du gaz rare qui les suit~
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I " /'
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...
.,38.
Cette règle des gaz rares est respectée, lors de la
for-mation des molécules, soit par ~change d'électrons
(électro-valence) soit par mise en commun d'électrons (co(électro-valence)
H + F + C + H + H 2 F + F 2 4H+ CH I \ \ I
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39.
II. 2. Mo1écules triatomiques linéaires
La molécule de Be H2 présente un centre de symétrie. On
doit, dès lors, définir des orbitales qui possèdent les éléments
de symétrie de la molécule. Ainsi, on peut écrir~
4> C cr S) ::a .>.1 2SBe + À2 ( 1S H + 1 S H) symétriques
a b
vis-à-vis du 4>
!I(
À1 2S8e À2 ( 1S H 1 S H) centre de symétrie
( cr S) =
-
+ a b 4> (crl)..
À1 2p Be + À2 ( 1S H-
1S H) antisymétriques a b vis-à-vis du !I( À1 2p Be À2 ( 1S H 1 S H) centre de symétrie 4> C cr Z) =-
a bD'autres orbitales sont incorrectes car elles combinent
des parties de symétrie différentes; par exemple . :
4> = À1 2SBe ± À2 (1S a 1S b) 4>
-
À1 2 pl Be ± À2 (1S 1S h)Les règles établies dans le cas de3 molécules biatomiques
permettent.de tirer une structure énergétique qualitative de~ .
orbitales moléculaires de la molécule de BeH
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'TTy41 .
Les orbitales moléculaires de
co
2 peuvent être décrites de façon parallèle en remplaçant les orbitales de valence 1SH par les orbitales de valence 2pl de l'oxygène. En toute rigueur,
il faudrait tenir compte des Orbitales Atomiques 2S de l'oxygène.
On obtient ainsi : (as) >.. 2SC À2 0 0 ) 4>
=
1 + (2pl + 2pl a b ,c À 2SC À2 0 0 4> (as)=
1-
C2Pz + 2p ) a zb (al) C À2 0 0 ) 4> ,. À12pl + C2Pz-
2pl a b 4> ,c C À2 0 0 ) (or) = À12pt-
(2pl-
2pl a bles orbitales '7f sont construites à partir des orbitales de valence
2p et 2p des trois atomes
X y .2, À1 2 C À2 (2 0 2 0 ) '7f = + + X Px Px a Px b ,c ). 1 2 C À2 (2 0 2 0 ) 11' • + X Px Px pxb
a
.e. À1 2 C À 2 (2 0 2 0 ) 'If = + + y py PYa Pyb ,c À1 2 C À 2 (2 0 2 D ) 7r..
+ y py PYa PYb 7r..
2 0 X Px a 7r s 2 0 y PYan n 0 N a a
t
t
43.
II. 3, Molécules triatomiques non linéaires
La molécule d'eau est plane et préiente, uri angle voisin
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.
.
de 105°. Les orbitales de valence sont 2s et 2p pour l'oxygène
et :,it,.. •_! C ·,~ ,. 1S , 1
.
pour l'hydrogène. Les orbitales
4>(0s) </> (as) cj)(ol)
*
cl> ( o l) 4> ( 0 ) X = = = = À1 2s0 À12S □
À1 2 pl O. À1 2pl 0 "'(~*) À 2 O "' vx = 1 Px .,,,,--
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o.
Ca moment est du à la séparation des charges dans las liaisons 0-H et aux doublets libres. Chaque liaison OH a un moment dipo-laire résultant de la séparation H•- D • La molécule étant an-gulaire. ces moments de liaison s'additionnent pour donner un moment dipolaire résultant.,:
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0 H2
□ H H4 5 •
CHAPITRE III
LA STRUCTURE DES ~OLECULES ORGANIQUES,
Dans ce chapitre, nous décrirons brièvement les procédés
utilisés pour caractériser simplement la structure électronique
des molécules organiques.
III. 1, La théorie des loges électroniques
En tenant compte des résultats acquis dans le chapitre précédent, on peut décrire la structure électronique des molé-cules en admettant que :
1° les liaisons chimiques résultent de la fusion des couches
externes des atomes. Ces couches externes constituent alors
une zone ou une loge de liaison où l'on rencontre le plus
souvent une paire d'électrons appariés;
2° les couches internes ne sont pas perturbées par la formation
des liGisons chimiques et constituent dan5 la molécule des
loges de coeur à configuration de gaz rare. Dans les atomes
de la seconde période, la loge de "coeur" contient les deux
électrons de la couche K de l'atome;
3° autour des loges de coeur, on a au maximum. un nombre
d'élec-trons correspondant à une couche complète (2,8,,.,).
C'est-à-dire pour la seconde période, quatre paires d'électrons ap-pariés.
46.
Le domaine situé entre deux coeurs est appelé "loge de
liaison partagée". Certaines loges ne s 'appuyent que sur un coeur; on les appelle "loges non partagées"; elles correspondent ê l '
-ancien concept de pai res libres et renferment, en moyenne, deux
électrons appariés.
Une molécule organique dans laquelle toutes les places
disponibles pour les électrons sont effectivement occupées est
saturée.
Ex . Ethane 18 électrons.
2 loges K
1 loge de liaison CC
6 loges de liaison CH
4 loges autour de chaque coeur.
Une molécule insaturée est une molécule où le nombre
de places disponibles est supérieur au nombre total d'électrons.
Ainsi, dans l'éthylène. on a 2 loges K. 1 loge de liaison C-C,
4 loges de liaison C-H. Il reste donc deux électrons à placer.
Chaque coeur n'est entouré que de 3 loges, il reste donc des
places disponibles. N'ayant pas de places bien définies, les
deux électrons vont se situer de part et d'autre du plan
molé-culaire et constituer une
loge
n. Les loges de liaisonpoten-4 7 •
tiel plus faible car l'influence des charges ~~sitives des coeurs est diminuéi par l'effet d'écran des liaisons o. Ils sont res-ponsables de la liaison délocalisée s'étendant sur plusieurs coeurs.
Les électrons n ont une probabilité de présence nulle dans
le plan moléculaire. Ils ne peuvent donc être décrits par des or-bitales sou p, symétriques vis-à-vis du plan moléculaire. Ils sont décrits par les orbitales 2p antisymétriques qui sont alors dénommées les orbitales atomiques n. La liaison n peut s'éten-dre sur deux coeurs, comme dans l'éthylène. Elle peut également être délocalisée sur plusieurs coeurs, comme dans le benzène ou dans le butadiène :
Le nombre d'électrons n d'une molécule conjuguée se calcule facilement par les règles suivantes :
a) dans une molécule conjuguée, chaque porteur d'électrons n est entouré de 3 loges de liaison o coplanaires partagées ou
non partagées;
48.
c) le nombre d'électrons TI apportés par un atome (Nn) s'obtient
à partir du nombre total d'électrons de la couche de valence
de l'atome (Nv) . du nombre de loges partagées (Ne,) et du nom-bre de loges non partagées (Np) par la formule :
Exemples l'éthylène la pyridine le pyrrole la quinone Nn(C) = 4 - 3 = 1 NnCN) = 5 - 2 - 1x2 = 1 Nn(C)
=
4 - 3=
1 NnCN) = 5 - 3 = 2 NTI(O) = 6 - 1 - 2x2 = 1 Nn(C) = 4 - 3 = 1Il est également utile de distinguer les systèmes al-ternants et non alal-ternants parmi les composés cycliques conju-gués. Sont alternants les cycles contenant un nombre pair
d'-49.
électrons. Sont non alternants ceux qui renferment un nombre
impair d'électrons. Dans les systèmes non alternants. les
inter-actions entre électrons de mêmes spins entrainent une
polari-sation permanente de la molécule qui possède ainsi un moment
dipolaire non négligeable.
0
X
50(1).
III. 2. La théorie des liaisons de valence.
La théorie des logos permet de préci ser la répartition des
électrons dans une molécule. Elle introduit la notion de places
disponibles. La théorie des liaisons de valence décrit la struc-ture des orbitales moléculaires sur la base d'orbitales atomi-ques hybridées pour introduire la géométrie moléculaire et les
équivalences entre liaisons.
III. 2. a. L'h~bridation_des_orbitales.
Dans le chapitre précédent , nous avons vu comment décrire la structure énergétique des orbitales moléculaires à partir de
certaines combinaisons d'orbitales atomiques. Nous avons montré que les orbitales moléculaires obtenues n'étaient plus caracté-ristiques d'une liaison. Ainsi, dans BeH
2, on ne trouve pas deux orbitales moléculaires d'énergie égale décrivant les deux paires électroniques des liaisons Be-H. La théorie des liaisons de
va-lence évite cette difficulté en utilisant des orbitales hybrides pour décrire la structure électronique. Elle ne donne pas de renseignements énergétiques.
Ainsi, dans le cas de LiH ou de HF, les niveaux 1S de H,
2S de F et 2p de F conduisent à une orbitale moléculaire lian-r
te
~ ( (J)
On peut, à ce moment, remplacer la combinaison
À2 2SF + À3 2p par une orbitale de Fluor modifiée de façon à
~F
faire jouer aux orbitales 2S et 2p un rôle symétrique.
5 0 ( 2)
On dit que les orbitalPs atomiques Set pont été
hybri-dées
pour donner deux orbitales atomiqueshybrides
équivalentes,0
CD-<
1
on parle dans ce cas d'une hybride sp ou sp formée par
combi-naison
d'une
orbitale Setd'une
orbitale p. On l'appelle encorehybride
d
igona
ie
.
Dans le cas du CO, on a deux hybrides sp pour le carbone,
et deux hybrides sp pour l'oxygène, décrivant les paires libres
de la molécule et la liaison CO. Les orbitales 2p non hybridées
(restant dans leur direction et forme originales) assurent les
liaisons 1T et Y.