HAL Id: tel-00011778
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Refroidissement laser subrecul au nanokelvin : mesure
directe de la longueur de cohérence spatiale. Nouveaux
tests des statistiques de Lévy.
Bruno Saubamea
To cite this version:
Bruno Saubamea. Refroidissement laser subrecul au nanokelvin : mesure directe de la longueur de cohérence spatiale. Nouveaux tests des statistiques de Lévy.. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1998. Français. �tel-00011778�
LABORATOIRE KASTLER BROSSEL
THÈSE
DE DOCTORAT DEL’UNIVERSITÉ
PARIS VIspécialité : Physique Quantique
présentée
par Bruno SAUBAMEApour obtenir le titre de Docteur de l’Université Paris VI
Sujet
de la thèse :REFROIDISSEMENT LASER SUBRECUL AU NANOKELVIN
Mesure directe de la
longueur
de cohérencespatiale.
Nouveaux tests desstatistiques
deLévy.
Soutenue le 07 Décembre 1998 devant le
jury composé
de :Mme. C. LHUILLIER Président
M. A. ASPECT
Rapporteur
M. C. CHARDONNET
Rapporteur
M. B. GIRARD Examinateur
M. M. LEDUC Examinateur
DÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
LABORATOIRE KASTLER BROSSEL
THÈSE
DE DOCTORAT DEL’UNIVERSITÉ
PARIS VIspécialité : Physique Quantique
présentée
par Bruno SAUBAMEApour obtenir le titre de Docteur de l’Université Paris VI
Sujet
de la thèse :REFROIDISSEMENT LASER SUBRECUL AU NANOKELVIN
Mesure directe de la
longueur
de cohérencespatiale.
Nouveaux tests desstatistiques
deLévy.
Soutenue le 07 Décembre 1998 devant le
jury composé
de :Mme. C. LHUILLIER Président
M. A. ASPECT
Rapporteur
M. C. CHARDONNET
Rapporteur
M. B. GIRARD Examinateur
M. M. LEDUC Examinateur
1
Table
des
matières
Remerciements 5
Introduction 9
I Traitement
quantique
desdegrés
de liberté externes d’un atome 17 I.1Description
de l’état des variables externes d’un atome parl’opérateur-densité ... 17
I.1.1
L’opérateur
densité ... 19I.1.2
Quelques
étatspossibles
... 221.1.3 Etude
dynamique :atome
en évolution libre ... 33I.1.4
Longueurs caractéristiques
... 361.2
Applications
à une source d’atomes froids etpiégés ...
39I.2.1
Populations
et cohérences dans un nuage d’atomes froids . 39 1.2.2 Ordres degrandeur
etapproximations
... 411.3
Analogie
avecl’optique classique
... 44I 3.1
Spectre
et cohérence d’une source lumineuseclassique ...
441.3.2
Spectroscopie de Fourier ...
451.3.3 De
l’optique classique
à laphysique
atomique ...
46II Le refroidissement subrecul par résonances noires 49 II.1
Principe général
du refroidissement subrecul ... 49II.2 Théorie
simple
du refroidissement VSCPT ... 53II.2.1
Description
dusystème
étudié ... 53II.2.2
Description qualitative
de ladynamique
du refroidissement 62 II.3Dynamique
despaquets
d’ondes ... 67II.3.1 Effet de la lumière ... 68
II.3.2
Interprétation
dugel
despaquets
d’ondes par la lumière . 73 II.3.3 Calcul exact dans le cas depaquets
d’ondesgaussiens
... 78III
Spectroscopie
de Fourier despaquets
d’ondesatomiques
85 III1 Spectroscopie
de Fourier depaquets
d’ondes obtenus par VSCPT 87III.1.1
Principe ...
87III.1.2 Calcul
théorique
... 92III.1.3
Principe
de la mesureexpérimentale
deF
NC
... 100III.2 Contraintes
expérimentales
... 101III.2.1
Impulsion d’analyse ...
101III.2.2 Rôle et influence du
champ
magnétique
... 101III.2.3 Effet d’une variation de la
phase
duchamp
lumineux ... 118IV Présentation du
montage
expérimental
131 IV.1Montage
expérimental
... 131IV.1.1 Le
jet
d’atomes d’hélium métastable ... 134IV.1.2 Ralentissement et
piégeage
des atomes ... 137IV.1.3 Les sources lasers ... 141
IV.1.4
Séquence
temporelle
... 143IV.1.5 Détection des atomes ... 146
IV.2
Compensation
duchamp
magnétique
... 154IV.2.1 L’effet Hanle
mécanique
... 156IV.2.2 Procédure
expérimentale
decompensation
... 162IV.3 Mesure in situ de la
pulsation
de Rabi ... 166IV.3.1
Principe
et calculthéorique
... 166IV.3.2 Mise en oeuvre
expérimentale
... 171IV.4 Mesure de la taille du
piège
... 174IV.4.1
Principe
et calcul ... 174IV.4.2 Réalisation
expérimentale
... 176V Nouvelle mesure de la
température
179 V.1 Mesure de latempérature
partemps
de vol ... 179V.2 Mise en oeuvre
expérimentale
de la nouvelle méthode ... 186V.2.1
Dépouillement
et extraction deF
NC
(
N
)
... 187V.2.2 Résultats ... 190
V.3 Effet de la taille du
piège ...
192V.4 Etude de l’influence des
paramètres
... 199V.4.1 Résultats et discussion
qualitative
... 199V.4.2
Comparaison
quantitative
avec les résultats de la simula-tion Monte-Carloquantique
par la fonction délai... 203VI Etude fine de la forme de raie 209 VI.1 Motivation et but de ce
chapitre
... 209VI.2 Présentation du modèle ... 211
VI.2.1 Cadre
général
du modèle ... 2113
VI.3 Marche au hasard dans
l’espace
desimpulsions...
217VI.3.1
Analyse
statistique
de la marche au hasard ... 218VI.3.2 Loi
d’arrosage ...
222VI 4 Calcul de la distribution
d’impulsion
... 224VI.4.1 Cas
général
... 224VI.4.2 Modèle déterministe ... 225
VI.4.3 Modèle
probabiliste
... 229VI.4.4
Analyse
de la forme de raie ... 232VI.4.5
Comparaison
avec les simulations Monte-Carloquantiques
236 VI.4.6 Discussion ... 239VI.5 Fonction d’autocorrélation
spatiale
... 240VI.6 Résultats
expérimentaux
... 243VI.6.1 Première
analyse
... 243VI.6.2 Retour sur certaines
approximations
... 245VI.6.3
Analyse complète
dusignal
... 249VI.6.4
Comparaison
avec une décroissanceexponentielle
... 251VII Interférométrie
temporelle
depaquets
d’ondesatomiques
257 VII.1Principe
... 257VII.2 Calcul
théorique
... 261VII.3 Résultats
expérimentaux
... 263Conclusion 269 A Modes propres d’un
système
en A enprésence
de lumière 275 A.1 Hamiltonien dusystème
dans la base de l’atome habillé ... 276A.2 Modes propres du
système
... 278A.2.1 Perturbation par le
couplage
laser ... 279A.2.2 Perturbation par le
couplage
motionnel ... 280B Théorème de la limite centrale
généralisé
et lois deLévy
283 C "Direct Measurement of theSpatial
Correlation Function ofUl-tracold Atoms"
5
Remerciements
Ce travail de thèse a commencé au Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’Ecole normalesupérieure
à uneépoque
oùJacques
Dupont-Roc
en étaitdi-recteur. Je tiens à lui exprimer mes
remerciements,
non seulement pour m’avoir accueilli dans son laboratoire mais aussi pour lagentillesse
et ladisponibilité
qu’il
ne manquejamais
de manifesterquand
on s’adresse à lui. Le laboratoireayant
étérebaptisé,
ma thèse s’est achevée au Laboratoire KastlerBrossel,
dirigé
par MichèleLeduc,
quej’ai
puapprécier
non seulement comme directeur delabora-toire mais
également
comme codirecteur de thèseC’est Claude
Cohen-Tannoudji
qui m’aproposé
de commencer une thèse sous sa direction. Par lasuite,
Michèle Leduc arejoint
son groupe et a assuré la codirection de ma thèse avec Claude Lespersonnalités
trèscomplémentaires
deClaude et Michèle ont fait de cette direction
bicéphale
unavantage
indéniable.Comme tous les gens
qui
ont ont eu leprivilège
de travailler avecClaude, je
ne peux que me déclarerimpressionné
par sa connaissance extrêmementprofonde
de laphysique atomique
et de lamécanique
quantique
Les discussionsscientifiques
avec lui onttoujours
été un vrai bonheur tant les imagesphysiques,
lesexplica-tions
originales
et les idées nouvelles foisonnent Grâce àlui,
laphysique
s’anime,
devientvivante,
lumineuse et somme toute familière. Les gens qui travaillent avec lui savent sasimplicité
et sadisponibilité
constantesmalgré
unemploi
dutemps
deplus
enplus
chargé
depuis
un certain jour de Décembre 1997. Je ne saurai le remercier assez de m’avoir donné la chance de travailler avec lui et d’avoir con-sacré autant detemps
à discuter avec moi enparticulier
au cours de la rédaction de ma thèse.Dès son arrivée dans le groupe, Michèle a
toujours
été trèsimpliquée
dans mon travail de thèse. Ses idéesoriginales, puisées
dans une vaste culturescientifique
au-delà même du refroidissementlaser,
et sonoptimisme
imperturbable
ont trèssouvent été d’un
grand
secours, enparticulier
dans lespériodes,
malheureusement assezfréquentes,
où lesexpériences
semblaient faire du surplace.
J’aibeaucoup
apprécié
le soutienpermanent
dont elle a fait preuve,y-compris
au cours des nombreuses nuits demanip
où elle n’hésitait pas à mettre les mains dans le cambouis de laphysique expérimentale. Enfin,
son souci de clarté et son senscritique
trèsaigu
ontbeaucoup
contribué à la rédaction de ma thèse.Je ne peux repenser à ma
première
année de recherche dans ce groupe sansremercier
François
Bardou et AlainAspect qui
ontjoué
un rôle considérable dansmon initiation à la recherche
expérimentale
enphysique
atomique.
A travaillerjour
et nuit avecFrançois, j’ai appris
laprécision
et lapatience,
l’acharnementet
l’importance
des détailsapparemment
anodins,
toutes choses sanslesquelles
la recherche reste stérile. Alain m’a
toujours
impressionné
par son inventivitéexpérimentale
et sagrande
culturescientifique.
Sa connaissance trèsapprofondie
del’optique
luipermet
toujours
de donner desimages
physiques
simples
de pro-cessuscomplexes
en utilisant cet outil merveilleux dontj’ai appris
le maniement dans le groupe deClaude,
l’analogie.
Au-delà de monadmiration, je
tiens à exprimer ici mon amitiéprofonde
et magratitude
enversFrançois
etAlain, qui
onttoujours
été trèsdisponible
à monégard
et dontj’ai
puapprécier
àplusieurs
reprises lesqualités
humaines.Malgré
leursagendas surchargés,
AlainAspect
et Christian Chardonnet onttrès
gentiment
accepté
d’êtrerapporteurs
de ma thèse. Je leur suis très recon-naissant du travail méticuleuxqu’ils
ont fait en relisant le manuscrit dans sesmoindres détails. Cette thèse leur doit
beaucoup.
Une
partie
du travailprésenté
ici a été fait en collaboration avec d’autres chercheurs etje
tiens à les associer étroitement à ces résultats.Que
ce soit avecSimone Kulin et John
Lawall, qui
ont travailléplusieurs
années au laboratoire ou avec TomHijmans,
Ekkehard Peik ou ErnstRasel, qui
ontparticipé
avec entrain auxexpériences
lesplus récentes,
je croispouvoir
dire que la"manip
hélium" atoujours
eu à son chevet uneéquipe
soudée et enthousiaste. Je remercie sincèrement tous ces compagnons dont la solidarité ne s’estjamais démentie,
tantdans les moments de
déprime
où laphysique
s’entête à nous donnertort,
que dans les instantsmagiques
où elle livre enfin lessignaux
attendus sur l’écran des ordinateurs.Au-delà des
expériences,
l’ambiancequotidienne
du groupe de refroidissementlaser doit tout aux gens
qui
y travaillent. Les membrespermanents,
Christophe
Salomon,
Jean Dalibard et YvanCastin,
sonttoujours
disponibles
pourrépondre
aux
questions
et faireprofiter
les thésards de leurlongue expérience
de la recherche. Je les remercie vivement de m’avoir souvent évité delongues
heures de tâtonnement par un conseiljudicieux
ou une discussion devant la machine à café. C’estégalement auprès
des"jeunes"
du groupe(formule
consacrée queje
n’utilise que parce quej’en
fait encorepartie),
quej’ai
souvent trouvé desréponses,
des idées ou desencouragements.
Les discussionspermanentes
entre nous, favorisées par unepromiscuité qui
n’a finalement pas que desinconvénients,
sont une des richesses de ce groupe. Merci donc à MarkusArndt,
MaximeDahan,
DenisBoiron,
IsabelleBouchoule, Philippe Bouyer,
FrédéricChevy,
PierreDesbiolles,
GabrieleFerrari,
7
Pavone,
HélènePerrin,
JakobReichel,
FlorianSchreck,
JohannesSoding,
Pippa
Storey,
PascalSzriftgiser.
Le laboratoire Kastler-Brossel ne serait rien sans ses
ateliers,
sabibliothèque
ou son secrétariat. Je remercie tous ceux qui assurent cettelogistique
indispens-able à l’avancée de la
recherche,
enparticulier
LionelPerennes,
Patrick Gironet André
Clouqueur
de l’atelierd’électronique,
JeanOutrequin,
JeanLagadec
et Jean-Claude Guillaume de l’atelier de
mécanique,
Didier Courtiade etJean-François
Point du serviceplomberie,
Monique Brouat,
JeanAuquier
etDominique
Giafferi de la
bibliothèque,
Zaïre Dissi etThierry Besançon
du serviceinforma-tique
ainsi que MichèleSanchez,
ZohraOuassyoun
et Geneviève Piard qui,malgré
tout,
adorentl’équipe
6....Le mot de la fin va à tous ceux
qui
n’ont cessé de mesoutenir,
non seulement au cours de mathèse,
mais aussi tout aulong
de mes études et de mon parcoursdepuis
Case-Pilotejusqu’à
la rue d’Ulm. Je pense bien sûr à mesparents,
mon frère et magrand-mère
dont l’amour et le soutien n’ont pas une seule fois été mis endéfaut,
dans les moments dejoie
comme dans les heures lesplus
tristes. C’estavant tout à eux que
je
dédie cette thèse. Je suis très heureuxqu’une grande
partie
de ma famille soit venue assister à la soutenance,parfois
de trèsloin,
etje
les remercie sincèrement d’avoir fait de cet exercice un peu formel une occasion de réunirparents,
oncles,
tantes et cousins. La famille s’étendantparfois
au delà des liens du sang,je
tiens à remercierBrigitte
etPierre,
dont le soutien et l’affection inconditionnels onttoujours
été d’ungrand
secours. Ceuxqui
ont suivi mon parcours savent que cette thèse n’existeraitprobablement
pas si je n’avais pas rencontréBrigitte
il y a bientôt 10 ansjour
pourjour. Fatima, Haddouche, Aziz,
Da-Omar, Hichem, Karim, Amel,
Saida et Si-Mohammed m’onttoujours
soutenuau cours des dernières
années, je
les remercie tous du fond du c0153ur. Je termine en addressant unepensée
àMonique, Jean-Claude,
Gilles etNa-Aghnima,
qui
seréjouissent
certainement de l’aboutissement de ce travail etqui,
à leurfaçon,
y9
Introduction
Le refroidissement d’atomes par laser est un domaine extrêmement actif de la
physique
moderne. En utilisant astucieusement lesaspects
lesplus
variés de cequ’il
est convenud’appeler
l’interactionmatière-rayonnement,
ilpermet
depièger
et de refroidir des échantillons de
quelques
milliers àplusieurs
millions d’atomesjusqu’à
destempératures qui
ne sontqu’à
un milliardième de Kelvin au-dessus du zéro absolu.On
pourrait
penserqu’à
destempératures
aussibasses,
tous lesphénomènes
physiques
soientprogressivement "gelés"
etqu’il
y ait bien peu d’intérêt à étudier de telssystèmes.
C’estpourtant
tout le contraire.Lorsqu’on
descend l’échelle des ordres degrandeur,
unephysique
à la foispassionante
et foisonnante se révèle. De nouveaux états de la matièreapparaissent.
Lesatomes,
englués
dans des mélassesoptiques
[11],
sedéplacent plus
lentement que des fourmis. Placés dans des conditionsadéquates,
ils se cristallisent au sein de réseaux de lumière réalisant ainsi un nouvel état intermédiaire entre un solide cristallin et un gaz sans interac-tion[12, 13].
Soumis à l’action deplusieurs
ondes lasers correctementchoisies,
unatome
unique
sedémultiplie
enplusieurs
paquets
d’ondesqui
peuvent
êtreséparés
par des distancesmacroscopiques,
mettant ainsi enévidence,
de manièrespectac-ulaire,
unaspect
éminemmentquantique
de la matière[22].
Lorsque
l’utilisation habile d’unchamp magnétique inhomogène
et d’un nouveau mécanisme dere-froidissement,
le refroidissementévaporatif,
viennentcompléter
le refroidissement parlaser,
les atomesatteignent
destempératures
tellement bassesqu’une
tran-sition dephase
vers un nouvel état de la matièrepeut
avoir lieu. Les atomes se condensent alors tous dans un seul étatquantique
dont lapopulation
devientmacroscopique,
réalisant ainsi un condensat de Bose-Emstein[14].
Nous n’avons cité là quequelques exemples parmi
lesplus
marquants
maisl’étude,
et deplus
enplus
lesapplications,
des atomes refroidis par laser sont à l’heure actuelle un domaine en expansion constanteL’idée
générale
à la base du refroidissement par laser est lapossibilité
queprésente
la lumière d’exercer des effetsmécaniques
sur des atomes. Ceci a été mis pour lapremière
fois en évidence en 1933lorsque
R. Frisch découvritqu’il
pouvait
défléchir unjet
d’atomes de sodium à l’aide de la lumière émise par unelampe
à sodium[4].
Ilapportait
ainsi la preuveexpérimentale
del’idée,
émise unequinzaine
d’annéesauparavant
en 1917 par AEinstem,
que lepho-ton
transporte
non seulement del’énergie
mais aussi del’impulsion. Lorsqu’un
atome absorbe ou émet un
photon,
sonimpulsion
est modifiée et l’atome subit donc une force de lapart
de la lumière.Cependant,
du fait de laquantification
des niveaux
d’énergie
d’unatome,
cesphénomènes
nepeuvent
seproduire
quelorsque
lafréquence
de la lumière estproche
d’unefréquence
propre de l’atome.L’apparition
du laser au début des années60,
a donc été un moteur trèspuissant
dedéveloppement
de ce secteur derecherche, puisqu’il permettait
d’obtenir des faisceaux lumineuxcohérents,
très intenses etpratiquement monochromatiques.
En
adaptant
lalongueur
d’onde de ces lasers aux transitionsatomiques,
il deve-naitpossible
de controlerprécisément
l’interaction entre la lumière et les atomes.Depuis,
le refroidissement laser s’estdéveloppé
sans discontinuer.Le
premier
mécanisme derefroidissement,
basé sur l’effetDoppler,
estproposé
en 1975 par Hänsch et Schawlow pour les atomes neutres
[6]
et par Wineland et Dehmelt pour les ionspiégés
[7]
Au début des années80,
lapossibilité
de ralen-tir et d’arrêterpratiquement
unjet atomique
est demontrée[8,
9,
10].
En 1985est réalisée la
première
mélasseoptique
[11]
danslaquelle
les atomes sont soumis à une force de frictionimportante qui
amortitrapidement
leur mouvement etabaisse leur
température
jusqu’à
une valeurproche
de la limiteprévue
par la théorie du refroidissementDoppler.
Commence alors àapparaître
leproblème
de la détermination de latempérature
pour ces échantillons très froids. Lapremière
méthode de mesure de latempérature,
dite de "release andrecapture"
[11],
estrapidement remplacée
par unetechnique
qui
vas’imposer
comme la méthode de référence etqui
est encore laplus largement
utilisée à l’heureactuelle,
la méthodedu"temps
de vol"[19].
Cette méthode va enparticulier
permettre
de démontrerque les
températures
atteintes dans les mélassesoptiques
sont en réalité beau-coupplus
basses que celles initialement mesurées et donc très endeça
de la limiteDoppler.
Ceci trouvera sonexplication
dans la découverte des mécanismes de re-froidissementsub-Doppler
[17, 18],
communémentappelés
nouveaux mécanismes.Enfin, apparaît
dans le mêmetemps
cequi
deviendrarapidement
un élément clé desexpériences
de refroidissement laser : lepiège magnéto-optique.
Proposé
par J. Dalibard en1986,
il futexpérimentalement
démontré un anplus
tard aux lab-oratoires Bell[20]
etreprésente depuis
la source d’atomes froids laplus répandue
dans le monde.
Une fois franchie la limite
Doppler,
une autrelimite, beaucoup plus
fonda-mentale,
estrapidement
apparue : la limite du recul. Dans tous les mécanismes de refroidissement que nous venonsd’évoquer,
la frictionqui
amortit lemouve-11
ment des atomes résulte d’une interaction incessante entre ceux-ci et la lumière. L’émission
spontanée
a un rôle central dans ces processus car c’est elle qui in-troduit ladissipation
etqui
permet
d’évacuer vers les modes vides duchamp,
l’énergie cinétique prélevée
sur l’atome. Mais l’effet de l’émissionspontanée
estdouble car, de par son caractère
aléatoire,
elle introduitégalement
une marche au hasard dansl’espace
desimpulsions
avec un pas élémentaire de l’ordre del’impulsion
de recul :Cette valeur est
simplement l’impulsion
d’unphoton
de vecteur d’onde k etreprésente
doncl’impulsion acquise
par un atome initialement au repos,lorsqu’il
absorbe ou émet un seulphoton.
Onconçoit
facilement quel’impulsion
d’unatome
qui interagit
continuellement avec la lumière nepuisse
être définie à mieux que hk. Latempérature cinétique
associée à cetteimpulsion
estappelée
tempéra-ture de recul et se définit paroù
k
B
est la constante de Boltzmann et M la masse de l’atome considéré. La valeurT
R
apparaît
donc comme une limite ultime des processus derefroidisse-ment
reposant
sur une interaction continuelle des atomes avec la lumière.Puisque
cette limite résulte de l’émissionspontanée,
le seul moyen de lacon-tourner est de supprimer
celle-ci,
c’est-à-dire deplacer
les atomes dans des étatsquantiques
où ils sontdécouplés
de la lumière. De tels états noirs étaientdéjà
connusdepuis
longtemps
Le pompageoptique
sur des transitions J ~ J etJ ~ J - 1 avec une onde lumineuse
polarisée
circulairement avaitdéja
montré lapossibilité
d’accumuler les atomes dans des étatsdécouplés
de la lumière à la fin des années 60[15].
La notion d’états noirsproprement
dite est introduite pour lapremière
fois en 1976 par G Alzetta et A. Gozzini[16].
Ces auteurs montrentqu’en
éclairant des atomes avec deux lasers defréquence
03BD et 03BD +039403BD,
enprésence
d’unchamp magnétique,
il existe une valeur de 039403BD pourlaquelle
lesamplitudes
des deux transitionscorrespondantes
peuvent
interférer destructivement si bien que l’atome n’estplus couplé
à la lumière.Mais le seul fait
qu’il
existe des étatsdécouplés
de la lumière n’est passuff-isant. Il
s’agit
en effet ici de refroidir les atomes en dessous de latempérature
derecul,
c’est-à-dired’augmenter
la fraction d’atomes dont la vitesse est inférieure à la vitesse de recul. Pourcela,
seuls les atomes très froids(statistiquement
ily en a
toujours
unepetite
fraction)
doiventpouvoir
êtrepompés
dans des états noirs et y restéspiégés
tandis que les autres doivent continuer à diffuserjusqu’à
éventuellement atteindre une vitesse assez faible pour être à leur tourdécouplés
de la lumière et
piégés
dans les états noirs. Pourpouvoir
servir au refroidissementlaser,
les états noirs doivent doncprésenter
cettecaractéristique
trèsimportante
d’être sélectifs en
vitesse,
c’est-à-dire d’êtredécouplés
de la lumièreunique-ment
lorsque
la vitesse de l’atome estquasiment
nulle . On voit ainsiapparaître
les deux notions essentielles du refroidissement subrecul : lepiégeage
oufiltrage
des atomes de vitesse très faible dans des étatsdécouplés
de la lumière et lere-cyclage
des atomes dont la vitesse est élevée par une marche au hasard diffusivequi
leur donne une chance de tomber auvoisinage
de la vitesse nulle.Bien
qu’il
ne soit pas lepremier
schéma de refroidissement subrecul à avoir étéproposé
[21],
lePiégeage
Cohérent dePopulation
Sélectif en Vitesse ouPCPSV,
plus
connu sous son abréviationanglaise
deVSCPT,
est lepremier
à avoir connu un réeldéveloppement
Mis en évidence sur des atomes d’hélium métastables en 1988 par A.Aspect
et al. dans notre groupe à Paris[22],
il apermis
lapremière
observation d’unetempérature
inférieure à latempérature
de recul. Leprincipe
fondamental de ce mécanisme est l’existence pour certaines transitions du
type
J ~ J d’une interférencequantique
destructive entre deuxamplitudes
de tran-sition menant de l’état fondamental à l’état excité. Cette interférence nepeut
se maintenir au cours dutemps
que pour les atomes dont la vitesse estpra-tiquement
nulle,
cequi
introduit la sélectivité en vitesse dans le processus. Lesautres
(v ~ 0)
diffusent librement dansl’espace
des vitessesjusqu’à
tomber par hasard auvoisinage
de v = 0 où ilspeuvent
resterpiégés.
Lepoint
clé est doncl’inhomogénéité
du taux de fluorescence des atomes qui s’annule en v = 0 enprésentant
une résonanceétroite,
d’où le nom de "refroidissement par résonances noires"également
donné au refroidissement VSCPT. Une descaractéristiques
de ce mécanisme est que latempérature
des atomespeut
décroître indéfiniment sans limite autre que celle introduite par d’éventuels processus depertes
par-asites. Seulcompte
letemps
d’interaction 03B8 des atomes avec la lumière et latempérature
peut
théoriquement
tendre vers 0 si 03B8 tend vers l’infini.La version initiale de
l’expérience
était réalisée à une dimension sur unjet
atomique
et nepermettait
d’obtenirqu’un
temps
d’interaction très réduit. Cela fut néanmoins suffisant pour mettre clairement en évidence le refroidissement subrecul et unetempérature
de ~T
R
/2
soit 203BCK
fut obtenue. La mise aupoint
d’unpiège
magnéto-optique
d’hélium métastable a ensuitepermis
d’augmenter
considérablement le
temps
d’interaction et donc de pousserbeaucoup
plus
loin le refroidissement. Dans le mêmetemps
des schémasthéoriques
d’extension decette méthode à deux et à trois dimensions ont été
proposés
[23,
24,
25]
puis
démontrésexpérimentalement
[28,
66, 41,
77].
L’autre mécanisme subrecul
qui
a étéexpérimentalement
démontré est le re-froidissementRaman,
mis en évidence pour lapremière
fois par M. Kasevich et13
al. à Stanford
[29]
sur des atomes de Césium. Bien que leprincipe
de base soit lemême,
la combinaison entre unfiltrage
des atomes de vitesse v = 0 et unre-cyclage
des atomes de vitesse nonnulle,
le mécanisme utilisé est assez différent de celui du VSCPT. Tirantparti
de lagrande
sélectivité des transitions Ramanentre deux sous-niveaux
hyperfins
de l’étatfondamental,
ce processus utilise une successiond’impulsions
dont le désaccord et l’intensité sontajustés
de manière à reconstituer un taux de fluorescenceinhomogène
s’annulant en v = 0. Destempératures
de l’ordre deT
R
/100
ont été atteintes à une dimension[31].
A deuxet trois dimensions en
revanche,
le refroidissement Ramanpermet
d’abaisser sig-nificativement latempérature
d’un nuage d’atomes libres sanspourtant
atteindre tout-à-fait lerégime
subrecul[32].
Notonscependant
qu’à
3D,
il estpossible
degénéraliser
le mécanisme à des atomes nonplus
libres mais confinés dans unpiège
dipolaire
très désaccordé et d’atteindre ainsi unrégime
légérèment
subrecul[33].
Avec ledéveloppement important
du refroidissement subrecul et lapossibilité
d’atteindre ainsi destempératures
très inférieures au03BCK
est apparue une nou-velleexigence.
Comment mesurerprécisément
ladispersion
de vitesse et donc latempérature
de ces atomes ultrafroids? De même que la méthode de "re-lease andrecapture"
s’était révéléetrop
imprécise
pour mesurer correctement latempérature
dans les mélassesoptiques
et avait dû êtreremplacée
par la tech-nique dutemps
devol,
cette dernièreprésente
une résolution insuffisante pour mesurerprécisément
destempératures
nettement subrecul.Le
principe
dutemps
de vol estsimple.
Une fois que les lasers derefroidisse-ment ont été
coupés,
le nuage d’atomes tombe en chute libre dans lechamp
degravité.
Du fait de ladispersion
initiale des vitesses des atomes03B4v,
il subit dans le mêmetemps,
une expansionballistique
La distribution de vitesse initiale se tranforme ainsi en unprofil
depositions
delargeur
03B4x. Connaissant letemps
de vol libre des atomes, onpeut,
de la mesure de03B4x,
déduire la valeur de 03B4v et donc de latempérature.
Cetteméthode,
trèslargement utilisée,
apourtant
une limite évidente liée à la taille initiale03B4x
0
du nuageatomique.
Celle-ci donne une contri-bution fixe auprofil
détecté et limite la résolution de la méthode. Enparticulier,
lorsque
latempérature
des atomes devient tellement basse que la contributioncinétique
estbeaucoup plus petite
que la taille dupiège,
la méthode detemps
de vol s’avèrecomplètement
inutilisable carbeaucoup
trop
imprécise.
Bien que dans laplupart
desexpériences
de refroidissementlaser,
lestempératures
atteintes soient suffisamment élevées pourpouvoir
être mesurées correctement partemps
de
vol,
ceci n’estplus
le cas pour lesexpériences
de refroidissement subreculqui
requièrent
ledéveloppement
de nouvelles méthodes.Dans le cadre du refroidissement
Raman,
M. Kasevich et al. ontproposé
réaliser la
spectroscopie
d’une transition Raman à l’aide de deux faisceauxcon-trapropageants
et de déduire lalargeur
de la distribution de vitesse de lalargeur
de raie mesurée. Cette méthode a ainsipermis
de mesurer destempératures
de l’ordre deT
R
/80
pour des atomes de césium soit environ 2.5 nK. Elleprésente
cependant
un doubledésavantage.
D’unepart
leprofil
desimpulsions
Raman utilisées limite sa résolution à environv
R
/20.
Par ailleurs cette méthode est très bienadaptée
pour le refroidissement Raman mais nepeut
segénéraliser
à desatomes ne
présentant
pas, comme lecésium,
deux niveaux stables connectés parune transition Raman. Elle est en
particulier
inutilisable pour l’hélium.Cette thèse
présente
une méthode entièrement nouvelle de détermination de latempérature
et,
au-delà,
de la forme détaillée de la distributiond’impulsion.
Cette méthode est basée sur un
principe
trèsgénéral
enphysique qui
veut que,lorsque
la distribution d’unegrandeur
esttrop
étroite pourpouvoir
être mesurée avecprécision,
il est souventavantageux
d’en mesurer la transformée de Fourier.Ceci est par
exemple largement
utilisé enoptique photonique
où la détermination de la densitéspectrale
I(w)
d’une source lumineuse hautementmonochromatique
se fait souvent via la mesure de la fonction d’autocorrélationtemporelle
G(t),
qui
n’est autre que la tranformée de Fourier deI(w).
C’est une méthode trèsanalogue
que nous avons mise aupoint
pour mesurer la distributiond’impulsion
d’atomesd’hélium refroidis par VSCPT à 1D. Nous avons pour cela tiré
parti
du fait que ces atomes se trouvent dans des étatsparticuliers, qui
sont dessuperpositions
linéaires de deuxpaquets
d’ondesd’impulsions
moyennesopposées.
Dès la finde la
phase
derefroidissement,
ces deuxpaquets
d’ondes seséparent
donc l’un de l’autre. En mesurant comment leur recouvrement décroît au cours dutemps,
nous accédons directement à la fonction d’autocorrélation
spatiale atomique
F(03BE)
dont la transformée de Fourier est la distribution
d’impulsion
G(p).
Lesignal
ainsi obtenu nedépend
pas de laposition
initiale de l’atome et n’est donc pas brouillé par l’extensionspatiale
du nuageatomique.
Nous avons pu ainsi mesurer, avec une
précision jamais
atteinteauparavant,
latempérature
des atomes refroidis par VSCPT. Les valeurs trouvées sontcon-sidérablement
plus
basses que celles déduites par la méthode habituelle detemps
de vol. Destempératures
aussi basses queT
R
/800
soitquelques
nK seulement ont pu être mesurées alors même que la résolution de la mesure partemps
de volne
dépasse guère
T
R
/80.
Au delà de la mesure de
température,
cetteméthode,
en donnant accès à la forme de la distributiond’impulsion,
ouvre la voie à uneanalyse
très fine du refroidissement VSCPT. Deuxapproches théoriques
différentesbasées,
respec-tivement sur des simulations Monte Carlo
quantiques
utilisant la fonction délaiet sur une
description statistique
de la marche auhasard,
ont en effet récemment15
Le modèle
statistique, qui
utilise les lois deLévy
pouranalyser
la marche au hasard des atomes dansl’espace
desimpulsions,
permet
enparticulier
de calculerexactement la distribution
d’impulsion
G(p)
des atomes refroidis Il fait alorsapparaître
le caractère nongaussien
et non lorentzien deG(p),
montrant en par-ticulier"l’aplatissement"
de celle-ci au voisinage de p = 0. Ilpermet
également
de relier cette forme
particulière
deG(p)
à unecaractéristique
essentielle. lanon-ergodicité
du refroidissement VSCPT. Descomparaisons quantitatives
extrêmementprécises
ont pu ainsi être faites entre les résultatsexpérimentaux,
les résultats de simulations Monte Carloquantiques
et lesprédictions
théoriques
du modèleanalytique
basé sur lesstatistiques
deLévy.
Le
présent
mémoire de thèses’organise
en 7chapitres.
Nous commençons par
présenter rapidement
dans lechapitre
I des notions élémentaires sur ladescription
desdegrés
de libertés externes d’un atome dans un nuageatomique
refroidi. Cechapitre
nouspermet
d’introduire ladescription
des atomes par desmélanges statistiques
depaquets
d’ondes et d’insister sur la distinction entre desparamètres importants
tels que lalongueur
de cohérenceatomique,
l’extensionspatiale
d’unpaquet
d’ondes et la taille initiale dupiège.
Nous introduisonségalement
à la fin de cechapitre
l’idéegénérale
de la mesure de latempérature
des atomes par une méthodeanalogue
à laspectroscopie
de Fourier enoptique
photonique.
Le
chapitre
II est consacré à ladescription
du refroidissement VSCPT.Nous nous limitons ici à la
configuration
à une dimension avec deux ondes laserscontrapropageantes
depolarisations
circulairesorthogonales, configuration
danslaquelle chaque
atome est laissé dans unesuperposition
cohérente de deuxpaquets
d’ondesd’impulsions
moyennesopposées.
Cechapitre
se termine par une anal-ysedynamique
du mouvement relatif de ces deuxpaquets
d’ondes. Cette étudeoriginale
montre avec desarguments
simples,
que les deuxpaquets
d’ondes, qui
ont tendance à se
séparer
l’un de l’autre en l’absence delumière,
sont"gelés"
parl’interaction avec celle-ci
pendant
le refroidissement.La
séparation
progressive despaquets
d’ondes dès la coupure des lasers VSCPTest par contre la clé de la méthode de mesure de la fonction d’autocorrélation spa-tiale des
atomes,
présentée
dans lechapitre
IIIAprès
avoirexpliqué
leprincipe
de cetteméthode,
nousenvisageons
d’unpoint
de vuethéorique
les différentes limitationsauxquelles
ellepeut
être sensible et en déduisons les contraintes àrespecter
pour sa mise en 0153uvreexpérimentale
Le
montage
expérimental
estprésenté
dans lechapitre
IV où nous avonsen
particulier
insisté sur troispoints :
lacompensation
deschamps
magnétiques
par effet Hanlemécanique
dont la résolution a été considérablementaméliorée,
la mesure directe et m situ de lapulsation
de Rabi sur unsignal atomique
par uneméthode
originale
utilisantégalement
l’effetHanle,
etenfin,
la mesure de la tailledu
piège
par une méthode nouvelle et trèsprécise.
Ces trois éléments se sontrévélés absolument
indispensables
dans la réalisation etl’analyse
desexpériences
présentées
dans cette thèse.Les
expériences
proprement
dites de mesure de la fonction de corrélation spa-tiale sont décrites dans lechapitre
V. Nous verrons que les valeurs detempérature
ainsi déterminées sont très inférieures à celles déduites de la méthode de
temps
de vol et nous montreronsqu’on
peut
parfaitement
rendrecompte
de cette différenceen tenant
compte
de l’effet de la taille dupiège.
Nous utilisons alors cette nou-velle méthode pouranalyser
l’effet desparamètres
du refroidissement(temps
d’interaction,
pulsation
deRabi)
sur latempérature
et mettons en évidence une vérificationquantitative
desprédictions
des simulations Monte Carlo.Le
chapitre
VI examine un despoints
lesplus
importants
de lathèse,
la formeexacte de la distribution
d’impulsion
G(p)
des atomes refroidis. Leprincipe
et lesgrandes
lignes
du modèlestatistique
du refroidissement VSCPT basé sur les vols deLévy
sontexpliqués
sans rentrer dans le détail des calculs et enrenvoyant
aux références existantes sur cesujet.
Le calcul de la distributiond’impulsion
est par contreprésenté
en détail et nouspermet
de mettre en évidence descaractéristiques
trèsimportantes
comme leprofil
non lorentzien et autosimilaire de la forme de raie oul’aspect
nonergodique
du refroidissement. La forme de raie calculée et lescaractéristiques
mentionnées ci-dessus sont ensuite confrontées aux résultats des simulations Monte Carlo puis aux donnéesexpérimentales.
Dans les deux cas, l’accord est très satisfaisant et validecomplètement
le modèlestatistique.
Le
chapitre
VIIprésente
enfin le résultat d’uneexpérience
d’interférométrieatomique
dans le domainetemporel
utilisant despaquets
d’ondes ultrafroids. Bien que cetteexpérience
soit un peu en marge dusujet principal
de cettethèse,
c’est-à-dire l’étude fondamentale du refroidissement
VSCPT,
elle constitue unprolongement
naturel desexpériences
duchapitre
V etpermet
de mettredi-rectement en évidence la cohérence entre les
paquets
d’ondesatomiques
issus du refroidissement VSCPT.17
Chapitre
I
Traitement
quantique
des
degrés
de
liberté
externes
d’un
atome
I.1
Description
de l’état des variables
externes
d’un
atome
par
l’opérateur-densité
Le
principe
d’incertitude deHeisenberg stipule qu’il
n’est paspossible
de connaître simultanément laposition
x etl’impulsion
p d’uneparticule
avec uneprécision
arbitrairementgrande.
Si onappelle
0394x et0394p
les incertitudesrespectives
sur ces deuxgrandeurs,
ceprincipe
se traduitmathématiquement
parl’inégalité :
Ainsi,
si on supposequ’un
atomepossède
uneimpulsion
pparfaitement déterminée,
on doit considérerqu’il
est délocaliséspatialement
sur une distance sinon infinie du moins trèsgrande
devant toutes les dimensions duproblème
étudié. On doit alors le décrire par une ondeplane
de la forme :et sa densité de
probabilité
deprésence
en x, donnée par~(x)~*(x)
est uniforme. Dans le formalisme de Dirac habituellement utilisé enmécanique quantique
on décrira l’atome par un état propre del’opérateur impulsion
|03A8> =
|p>.
On sait en effetqu’un
tel ketcorrespond,
enreprésentation position
à une ondeplane :
La densité de
probabilité
deprésence
en x sera alors donnéepar
|<x|03A8>
|
2
,
également
Dans la
plupart
desproblèmes
cettedescription
n’est pasphysiquement
réaliste car l’atome reste localisé dans unerégion
del’espace
dont les dimensionscar-actéristiques
n’excèdent que rarementquelques
03BCm. La solution laplus
sim-ple
consiste alors à ledécrire,
non pas par une ondeplane d’impulsion p
biendéfinie,
mais par unesuperposition
continue d’ondesplanes d’impulsions
p avecdes coefficients donnés par une fonction
g(p)
delargeur
finie. Bien quechaque
onde
plane
ait une extensionspatiale infinie,
l’interférence entre toutes les ondes constituant cettesuperposition
continue résulte en uneamplitude
spatiale
dontl’enveloppe
a unelargeur
finie. On obtient alors cequ’on appelle
couramment unpaquet
d’ondeslocalisé,
dont le centre et lalargeur
sontrespectivement
laposition
moyenne x
et l’extensionspatiale
0394x de l’atome. Biensûr,
il existe alors une incertitude0394p
surl’impulsion atomique
qui
est de l’ordre de lalargeur
de|g(p)|
2
.
Legain
deprécision
sur laposition
de l’atome s’est fait au détriment de laprécision
sur sonimpulsion.
Dans le formalisme de
Dirac,
que nous utiliseronssystématiquement à-partir
demaintenant,
on décrira un telpaquet
d’ondes par un état de la forme :Dans cette
expression,
|03A6>
est un vecteur del’espace
hilbertien des états d’uneparticule
à une dimension et l’ensemble{|p>}
des états propres del’opérateur
impulsion
P,
une base(continue
etinfinie)
de cet espace. Dans le casgénéral
la fonctiong(p)
peut
êtrecomplexe
et nousimposerons simplement qu’elle
soit normée :Dans
(I.4),
la base choisie pourdévelopper
le vecteur d’étatatomique
est celle des états propres deP.
Onpeut
de manièreéquivalente
utiliser la base{|x>}
des états propres del’opérateur
position
et écrire|03A6>
sous la forme :Les fonctions
f(x)
etg(p)
sontsimplement
les fonctions d’onde associées auvecteur
|03A6>
enreprésentations
position
etimpulsion
respectivement.
Le lien entre les deuxreprésentations
s’obtient parexemple
enprojetant
(I.4) et(1.6)
sur le ket19
On constate que le passage de l’une des
représentations
à l’autre se fait par une transformation de Fourier(la
définition de la TF utilisée habituellement enmécanique
quantique
estrappelée
dansl’appendice
A) :
Rappelons
que deux fonctions transformées de Fourier l’une de l’autre ont la même norme(inégalité
deParseval-Plancherel)
si bien que :On supposera par
ailleurs,
sansperdre
le caractèregénéral
de ladescription,
que|f(x)|
2
est maximale et centrée en x =0,
c’est-à-direque la
position
moyenne de l’atome est confondue avecl’origine
durepère.
Bien que cette
description
de l’état d’un atome par un vecteur|03A6>
soitsim-ple
etadaptée
à de nombreuxproblèmes,
ce n’est pas laplus
générale
qui soit.Considérons en effet un atome dans l’état
(I6)
La mesure de saposition
don-nera x avec uneprobabilité
|f(x)|
2
.
Enrépétant
cette mesure ungrand
nombre defois,
on reconstituera la distribution deposition
dupaquet
d’ondes dont la po-sition moyenne est en x = 0 et dont l’extensionspatiale
reflète la délocalisationintrinsèquement
quantique
de l’atome. En réalité même laposition
moyenne d’unatome est rarement connue avec exactitude. Dans le cadre du
piégeage
et du re-froidissement laser parexemple,
les atomes sontpiégés
dans des échantillons dont leslongueurs
caractéristiques
varient dequelques
dizaines de microns àquelques
millimètres Les atomes sont doncrépartis spatialement
selon une distributionstatistique
dont lalargeur
esttypiquement
la taille du nuageatomique.
Enplus
de l’incertitudepurement
quantique
sur laposition
exacte de l’atome existe donc une incertitudestatistique
sur saposition
moyenne et ladescription
de l’atomedoit,
dans le casgénéral, prendre
encompte
ces deux incertitudes. Cetype
de situation est très courant enmécanique quantique
et nécessite le recours au formalisme del’opérateur
densité.I.1.1
L’opérateur
densité
I.1.1.1 Généralités
On considère
souvent,
dans les cours dephysique quantique, qu’un
système
donnéest caractérisé par un vecteur d’un espace de
Hilbert, appelé
vecteur d’état etdécrivant l’ensemble des
propriétés
dusystème.
Dans tous les domaines de laphysique classique,
la connaissance d’une telle fonction d’état suffirait àprédire
quantique
aucontraire,
une mesure est associée à un ensemble de résultats pos-sibles et onpeut
seulementcalculer,
connaissant le vecteurd’état,
laprobabilité
de trouver chacun de cesrésultats,
sansqu’on
puisse
prévoir lequel
seraeffec-tivement réalisé Il existe donc une incertitude
intrinsèquement quantique
sur les résultatspouvant
être obtenus lors d’une mesure despropriétés
d’unsystème.
En
réalité,
dans laplupart
des situationsphysiques,
il n’est même pas possi-ble de décrire lesystème
par un vecteur d’étatunique.
L’état dusystème
n’est connu quepartiellement
et il est seulementpossible
deprédire qu’à
un instantdonné,
il se trouve dans un certain état>
i
|~
avec une certaineprobabilité
pi. A l’incertitude essentiellementquantique
liée au processus de mesure etqui
existe mêmelorsque
l’état dusystème
estparfaitement déterminé,
vient alorss’ajouter
une incertitude de naturestatistique
liée à l’indétermination sur l’état exact dusytème.
On montre alorsqu’on
ne doitplus
décrire celui-ci par un vecteur d’état mais par unopérateur
densité défini par :Cet
opérateur
a de nombreusespropriétés
que nous ne détaillerons pas ici. Précisons seulement que, sur une base orthonorméedonnée {|~
j
>},
il est décrit par une ma-trice dont les élémentsdiagonaux,
oupopulations,
sont lesprobabilités
detrou-ver le
système
dans les états|~
j
>,
et les élémentsnon-diagonaux
ou cohérences caractérisent les corrélations entre les différents états|~
j
>.
La
description
parl’opérateur
densité est laplus
générale puisqu’elle englobe
celle par un vecteur d’état. Eneffet,
dans le casparticulier
où lesystème
est dans un état|03A6>
parfaitement
déterminél’opérateur
densité se réduit à :et on montre facilement que les
prédictions physiques
obtenuesà-partir
du vecteur|03A6>
ou del’opérateur
p sontidentiques.
L’opérateur
densité est donc ladescription
laplus
générale
possible
pour unsystème
quantique
puisqu’il
permet
tout aussi bien de décrire un cas pur, danslequel
lesystème
est caractérisé par un vecteurd’état
unique, qu’un mélange statistique
d’étatsqui représente
la situation laplus générale.
I.1.1.2