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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

P ROCESSUS

ADDICTIFS

(2)

P LAN

1. la notion d ’ addiction

• Définition(s)

• Etymologie

2. Bases cliniques communes

• Modèle tri varié

• Manifestations cliniques communes

3. Processus psychopathologiques

JF Cannard / IFSI

(3)

L’addiction : Définition

L ’ addiction : un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction :

de procurer du plaisir,

de soulager un malaise intérieur, caractérisé par l ’ échec répété de son contrôle(impuissance)

sa persistance en dépit des

conséquences négatives(défaut de

gestion)

(4)

Une liste de critères permet de délimiter le champ des addictions :

Impossibilité de résister aux impulsions, à réaliser ce type de comportement.

Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.

Plaisir ou soulagement pendant sa durée.

Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.

Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.

JF Cannard / IFSI

(5)

• Le terme « addiction » n’est pas

réellement une néologisme d’origine anglo-saxonne.

• Vieux terme français provenant du latin, il désignait en droit la

contrainte par corps de celui qui ,ne

pouvant s’acquitter de sa dette, était

alors mis à la disposition du plaignant

par le juge.

(6)

JF Cannard / IFSI

• L’originalité historique du terme addiction ne peut faire oublier qu’il désigne des phénomènes pour lesquels ont été utilisés les termes

• « dépendance »,

• « assuétude »,

• « s’adonner »,

• « manie »,

• et, de manière plus lointaine :

• « accoutumance »

• « contrainte »,

• « habitude » (funeste ?).

• Les conduites addictives ne se limitent pas à la consommation abusive d’un objet : l’esclavage,

• l’aliénation, l’emprise y apposent irrémédiablement leur marque.

(7)

• Comme addiction le terme dépendance vient du

vocabulaire juridique médiéval et désignait la relation entre un fief vassal et un fief dominant .

• Il apparait dans les années 60 pour remplacer toxicomanie (trop stigmatisant)

• Il avait été précédé au XIXème et début du XXème par le suffixe « isme » (alcoolisme : 1849 B Rush, morphinisme 1877)

• Modèle mono varié de type intoxication.

(8)

Puis le suffixe « manie » toxicomanie théorie

générale de la dégénerescence (B.A. MOREL 1857 Alcooliques anonymes 1934)

Modèle bi varié de type « individus dégénérés ou sensibilisés recherchant volontairement

l’intoxication »

Ces modèles succédant à des références morales ou religieuses

Avant le XXème siècle, pas question d’addiction concernant l’usage de drogues ou de certaines conduites

(9)

Vers la notion d’Addiction

Aviel Goodman

Addiction:définition and implications British journal 1990

(10)

Addiction

Perte de contrôle

Centration Craving

Addiction – clinique –

JF Cannard / IFSI

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Craving :« désir ardent, appétit insatiable » Impulsion « crever d ’ envie »

Centration : Une nouvelle façon d ’ être et de percevoir qui affecte sa relation

au corps, sa relation au temps, à l ’ espace et sa relation aux autres.

Perte de contrôle : sevrage, tolérance, et désordres

comportementaux et sociaux

(12)

Approche comportementale des addictions

Processus commun conditionné par deux pôles : renforcement positif, constitué des effets bénéfiques ou agréables directs :

hédonie

euphorie

désinhibition

amélioration des performances

renforcement négatif : soulagement des affects pénibles :

angoisse

tristesse

douleur morale ou physique

(13)

Usage / trouble de l’usage

• Tout usage de drogue n ’ est pas une addiction

• Ces usages se déclinent dans des problématiques d ’ usage , et

maintenant de trouble de l’usage (remplace notion abus et

dépendance ).

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Présence de 2 à 3 critères : ADDICTION LÉGÈRE Présence de 4 à 5 critères : ADDICTION MODÉRÉE Présence de 6 critères ou plus : ADDICTION SÉVÈRE

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ADDICTION =dépendance + souffrance

La notion de souffrance

Définit le champ d’intervention des soignants

Elle évite le piège des confusions ( Nous ne sommes ni juges ni politiques )

Elle légitime notre seuil d’intervention

Respect du choix de la personne Réduction des risques

Soins

Elle décale la tentation des représentations négatives ( menteurs manipulateurs etc….)

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P LAN

1. la notion d ’ addiction

• Définition(s)

• Etymologie

2. Bases cliniques communes

• Modèle tri varié

• Manifestations cliniques communes

3. Processus psychopathologiques

JF Cannard / IFSI

(17)

Psycho Socio-culturel

Bio

(18)

Addiction et Société

addiction et …modernité

Les addictions sont étroitement liées à l’évolution de nos sociétés occidentales .

Prévalence et encouragement à la consommation de biens matériels.

Instantanéité et intensité des effets des produits.

Valeurs individualistes.

Croyance qu’il existe toujours un produit disponible pour modifier l’humeur, le malaise, la pensée, ou les

performances dun sujet .

Notre siècle est celui de la maîtrise avec la fabrication de produits de plus en plus adaptés au but recherché quel que soit le domaine:

Plaisir

Normalisation Performance

JF Cannard / IFSI

(19)

Cette évolution s inscrit dans une double injonction qui a marqué ce

siècle

Culte de la performance (A. Ehrenberg) L obligation du bonheur (Pascal Bruckner)

Notre temps raconte d'ailleurs une étrange fable : celle d'une société tout entière vouée à l'hédonisme et à qui tout

devient irritation, supplice. Le malheur n'est pas seulement

le malheur : il est, pire encore, l'échec du bonheur

(20)

Psycho Socio-culturel Bio

JF Cannard / IFSI

(21)

Addiction is brain disease

• Les drogues en s ’ immisçant comme de

véritables leurres pharmacologiques dans les mécanismes de régulation du plaisir et de la souffrance (de l ’ approche et de l ’ évitement) viennent dérégler, en introduisant un besoin primordial, nos mécanismes subtils d ’ équilibre entre l ‘ autonomie –la prise de risque et la

recherche de sensation- et la dépendance

Science 1997

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JF Cannard / IFSI

(23)

Circuit de la récompense méso- cortico-limbique

Hérédité de addiction (récepteurs D2)

Plasticité neuronale et rôle de

l ’ environnement sur les modifications

génétiques (épi génétique)

(24)

Circuit récompense /punition approche/évitement

Aire tegmentale ventrale Noyau

accumbens

Cortex préfrontal

Activation du système de récompense

Hypothalamus

hypophyse

Renforcement du

comportement JF Cannard / IFSI

(25)

Contrôle cortical

Récompense

Mémoire

Motivation Action

Contrôle cortical

Récompense

Mémoire

Motivation Action

Cerveau non addict Cerveau addict

Altérations neurobiologiques

des addictions

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Circuit de la récompense méso- cortico-limbique

Hérédité de addiction (récepteurs D2)

Plasticité neuronale et rôle de

l ’ environnement sur les modifications génétiques (épi génétique)

JF Cannard / IFSI

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Psycho Socio-culturel

Bio

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Le psychisme du patient addict

• La conduite addictive est un symptôme.

• C’est une défense pour combler un manque structurel, un vide dépressif.

• La souffrance du patient est le reflet d’une blessure narcissique. (par manque de reconnaissance).

• Le sujet addict se «détruit » dans le but essentiel de se soigner.

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(29)

• Un plaisir va exclure la douleur, le manque.

• Répétition pour ressentir ce bien-être.

• Cycle éperdu : manque / plaisir .

• Masquer un vide, une béance.

• Prendre un produit : essayer de répondre à un manque (corps,

psychisme, loi, société, famille, du plaisir, affectivité, etc…)

• La conduite addictive tente de rétablir

un équilibre précaire chez le sujet.

(30)

Bases cliniques communes

• La clinique de l ’ addiction ne se limite pas aux symptômes de la perte de contrôle

• Sevrage

• tolérance

• Craving

• centration

JF Cannard / IFSI

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• Elle comporte une dimension de modification de soi :

• Ambivalence : combat intérieur entre pulsion et volonté d’y renoncer : « faiblesse manipulation inauthenticité de la relation »

• Distorsions cognitives et émotionnelles : rôle du psychotrope dans la modification psychique, le manque de produit agit comme une anti pensée.

• Alexithymie : restriction dans l’expression des émotions, vie fantasmatique pauvre avec pour conséquence une forme de pensée utilitaire, un manque d’introspection, tendance à utiliser l’agir

(32)

• Comorbidités communes : troubles anxieux,

troubles dépressifs, personnalité antisociale…

• Recoupements (overlaps) entre les différentes addictions

• Passage fréquent d’une addiction à une autre

(Ex. PETRY 2005) : Comorbidity sur 43 093 adultes : 0.42 % Jeu pathologique

73.2 % problèmes d’alcool 38,1 % problèmes de drogue 60.4 % fumeurs de tabac 49.6 % troubles de l’humeur 41.3 %troubles anxieux

60.8 %troubles de la personnalité

JF Cannard / IFSI

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P LAN

1. la notion d ’ addiction

• Définition(s)

• Etymologie

2. Bases cliniques communes

• Modèle tri varié

• Manifestations cliniques communes

3. Processus psychopathologiques

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Modèles psychopathologiques de l’addiction

• De quelle nature est le plaisir tiré de l addiction ?

• Quel est la fonction de ce comportement ?

• Quel est sa genèse ?

• Qu’est ce qui pousse les sujets à consommer mais aussi ce qui les poussent à persister ?

• L’addiction n’est pas uniquement déterminée par les propriétés biologiques de l’objet ou de la situation mais

comme répondant à une

logique de résolution

certes

mal appropriée d’un problème interne ou externe.

JF Cannard / IFSI

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Modèle de Stanton Peele

• Repose sur les théories du constructivisme social et des modèles cognitivo-comportementaux.

• L’addiction est une expérience, une réponse, et une source de gratification.

• Elle est une expérience nécessaire pour satisfaire ses besoins ou maintenir ses structures de subjectivité face à une situation difficile.

• Les personnes présentent un certain nombre de caractéristiques permanentes ou transitoires :

• Incapacité à satisfaire leur besoin existentiels

(36)

• Ces personnes ont du mal à faire face à des situations de vide ou déprivatives .

• Absence d ’ opinions positives (groupes sociaux désavantagés)

• Faible soutien social.

• Périodes critiques : adolescence, divorce, isolement, stress.

• L ’ expérience addictive, véritable réponse à un problème posé, a pour propriété de créer des sensations prévisibles et étayantes, d’organiser, structurer, remplir le temps .

• L ’ addiction annule le sentiment de défaillance mais également et inéluctablement majore ses sources .

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Une autre définition de l’addiction

L addiction est une recherche de satisfaction qui amène le sujet à focaliser peu à peu son existence sur un comportement

(compulsion) en réduisant ses capacités à jouir de la vie

(centration)

Stanton Peele

(38)

Modèle de la recherche de sensation

• Modélisée par Marvin Zuckerman comme

composante de la personnalité nécessitant un haut niveau d ’ activation « hight sensation

seeker »

• recherche de danger aventure

• recherche d expériences nouvelles désinhibition (style vie hédonique, boisson, expériences

sexuelles, jeu)

• Susceptibilité à l ’ ennui.

• Besoin d ’ atteindre et de maintenir un niveau d ’ activation élevé.

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Modèle de la recherche de sensation

Corrélation très fréquente avec certaines formes de toxicomanie, alcoolisme, ou de jeu pathologique .

• Modèle opérant pour un certain nombre de conduite de risque .

• La recherche de sensation joue un rôle essentiel dans la

rencontre avec le produit et son image (subculture) phase

initiatique . La phase de dépendance va s ’ installer, liée aux

(40)

Modèles psychanalytiques (1)

• Fonctions voisines pour toutes ces conduites :

• recherche de plaisir ou soulagement,

• reflet d ’ une fragilité narcissique et de

difficultés à utiliser des ressources internes.

• L ’ addiction se réfère à la notion d ’ esclavage et

révèle la lutte inégale du sujet avec un part de soi même (J. Mc Dougall)

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Modèles psychanalytiques (2)

• Incapacité à tolérer la douleur psychique dont le sujet tente de se protéger par le recours aux addictions qui pourrait correspondre à une forme de restitution d ’ un espace

transitionnel défaillant .

• échec de l ’ intériorisation de l ’ objet

• l ’ addiction remplace les émotions par des

(42)

Modèles psychanalytiques(3)

Fragilité souvent révélée autour des exigences de séparation–

individuation, notamment à l’adolescence.

Parce qu’au début, si le petit homme n’a pas été sécurisé….

Parce qu’au début, s‘il y a eu une défaillance parentale qui

n’a pas permis à l’enfant d’accepter, ni la frustration, ni la séparation, ni l’attente, ni la réalité…

Parce que la pulsion na été ni apprivoisée… ni préparée à se transformer…

Alors, l’addiction va combler tous ces manques.

L’addiction fait supporter l’insupportable. Le besoin est indépassable et le désir est écrasé par le besoin.

JF Cannard / IFSI

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Modèle de l’ordalie

A Charles-Nicolas M. Valleur

• Ordalie = jugement de dieu .

Pas de place pour le hasard ou les capacités du sujet puisque c’est la volonté de dieu qui importe.

• Certaines addictions : le jeu, les tentatives de suicides répétés, certains comportements des toxicomanes mais aussi les conduites de

risques peuvent être considérés comme des

conduites ordaliques.

(44)

Modèle de l’ordalie

A Charles-Nicolas M. Valleur

• Il s ’ agit d ’ un comportement répété de mise à l ’ épreuve, de prise de risque visant une régénération par confrontation à la mort, le sujet va vérifier qu’il a le droit de continuer de vivre .

• Celui qui entre en ordalie doute de sa vie et de sa destinée, il réinterroge ce tiers, cet autre.

• Processus psychopathologique comparable avec les autres abords psychanalytiques le sujet tente de maintenir cet identité défaillante en considérant que sa survie est une autorisation d ’ être et de vivre.

JF Cannard / IFSI

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Aspects thérapeutiques

• Notion d’objectifs élargis, pas seulement (mais aussi) centrés sur la conduite.

• Notion d’engagement dans la durée d’une équipe pluridisciplinaire.

• Nécessité de l’instauration d’un espace transitionnel - Cest la création dun espace de liberté de jeu et de sécurité.

- Cest un espace qui privilégie limaginaire pour accéder à la réalité et accepter la frustration.

- Cest « un jeu » qui permet de vivre les expériences « pour de faux » afin den mesurer les limites « pour de vrai ».

• Guérisons spontanées.

• Intégrer la prévention et l’accompagnement des rechutes.

(46)

Alliance thérapeutique Psychothérapie

TCC

Analytique

Systémique

Chimiothérapie

Addiction

Des comorbidités

Accompagnement

Social

Juridique

Groupe néphalistes

Intervention auprès de l’entourage

JF Cannard / IFSI

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Pour conclure ….

L addiction fléau

indissociable de notre

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« Telle qu

elle nous est imposée notre vie est trop

lourde, elle nous inflige trop de peines, de déceptions, de tâches insolubles.

Pour la supporter nous ne pouvons nous passer de sédatifs Ils sont peut-être de trois espèces :

d

abord de fortes diversions, qui nous permettent de considérer notre misère comme peu de chose,

puis des satisfactions substitutives qui l

amoindrissent, enfin des stupéfiants qui nous y rendent insensibles L

un ou l

autre de ces

moyens nous est indispensable »

Freud S. Malaise dans la culture (1929)

JF Cannard / IFSI

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