La Lettre de l'Hépato-gastroentérologue • Vol. XIX - n° 1 - janvier-février 2016 | 9
DOSSIER
Avant-propos
De l’imagerie digestive au service de l’hépato- gastroentérologue
Pr David Laharie*
D iscipline éminemment clinique, l’hépato-gastroentérologie a été révolutionnée par l’avènement de l’imagerie non invasive. Supplantés d’abord par l’échographie et le scanner, maintenant par l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les examens radiologiques standard avec ou sans préparation sont désormais à ranger dans les livres d’histoire de la médecine. Plus personne ne sait interpréter un abdomen sans préparation, d’ailleurs ! Dans le même temps, les examens d’imagerie en coupe sont devenus plus performants et surtout plus accessibles. De plus, les progrès technologiques obtenus et une recherche clinique dynamique et concertée ont permis à l’imagerie médicale, initialement dédiée à l’étude des organes pleins et profonds que sont le foie et le pancréas, d’occuper tout le champ de notre spécialité, que ce soit dans le domaine de l’urgence abdominale, de l’oncologie digestive, de la gastroentérologie ou de la proctologie.
Comme l’endoscopie, l’imagerie médicale s’inscrit dans notre pratique quotidienne.
Les radiologues sont nos partenaires les plus proches avec les chirurgiens. En effet, il n’est plus une réunion de concertation médicochirurgicale qui ne nécessite la relecture attentive et collégiale d’un scanner ou d’une IRM. Il est donc plus que nécessaire, pour les hépato-gastroentérologues, de savoir bien cibler ces examens et, surtout, de faciliter l’interprétation de nos collègues radiologues à la lumière du contexte clinique afi n de donner sens aux anomalies observées. J’ajoute que nous sommes de plus en plus souvent confrontés à la découverte fortuite d’anomalies radiologiques − entre autres hépatiques, pancréatiques ou mésentériques − chez des patients sans symptômes mais non sans inquiétude.
C’est pourquoi La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue a choisi, dans ce numéro, d’illustrer sous forme de cas cliniques, la place centrale qu’occupe actuellement l’imagerie dans notre démarche médicale. Nous avons sélectionné des observations cliniques très variées, rédigées tantôt par des cliniciens hépato-gastroentérologues ou des chirurgiens, tantôt par des radiologues digestifs. Comme pour tout choix, celui-ci est, bien sûr, arbitraire. Mais notre objectif n’était pas l’exhaustivité, plutôt la présentation, de manière ludique et didactique, de différentes situations de pratique clinique courante auxquelles nous avons tous déjà été confrontés, allant du syndrome occlusif à la suppuration anopérinéale aiguë en passant par la découverte fortuite d’une tumeur hépatique ou d’une panniculite mésentérique.
* Service d’hépato-gastroentéro- logie, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux.
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