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Gitans in Western camarguais

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-02171222

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02171222

Submitted on 2 Jul 2019

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Gitans in Western camarguais

Marc Bordigoni

To cite this version:

Marc Bordigoni. Gitans in Western camarguais. Western camarguais, 2016. �halshs-02171222�

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Gitans in Western camarguais Marc Bordigoni

La photographie et le cinéma ont abondamment contribué à associer de manière indissoluble l’image de la Camargue à celle de la présence gitane. Le pèlerinage du mois de mai est l’occasion pour des photographes professionnels et amateurs de saisir des « types épatants de bohémiens » comme le dit un peintre venu aux Saintes-Maries-de-la-Mer en 1911. Les fonds photographiques conservés au Musée de Camargue, tout comme les cartes postales et les

« beaux livres » (Lucien Clergue, Rajak Ohanian, etc.), édités tout au long du

XXe

siècle témoignent de ce phénomène [cliché 3]. Le pèlerinage des Saintes Maries est devenu pour beaucoup le « pèlerinage des Gitans ». La procession de Sara à la mer a pris une importance au moins égale à celle de la barque portant Marie Jacobé et Marie Salomé [cliché]. Est-ce là une des raisons qui laisse croire à certains que cette présence gitane a été de « tout temps » ? Les archives, bien loin de cette idée reçue, ne relèvent aucune trace de Sara ou de présence gitane tout au long des

XVIIe

et

XVIIIe

siècles (Gangneux 1998). Un article de L’illustration en 1852 atteste de la présence de bohémiens (boumian en provençal) au milieu du

XIXe

siècle.

Frédéric Mistral l’évoque aussi dans ses Mémoires et récits pour la même période.

Les boumian du Languedoc et de Provence sont à l’époque très liés au monde rural. Ils y circulent pour vendre des paniers, des clous, des échelles, de la petite mercerie et parfois s’emploient aux travauxagricoles, comme ouvriers [cliché 2]. Le pèlerinage de mai aux Saintes Maries a lieu au même moment que la fête votive. C’est un temps de foire, les

propriétaires agricoles y viennent pour le négoce et le recrutement des saisonniers. Des Gitans sont peut-être là pour cela aussi. Mais, comme bon nombre de pèlerins, ils viennent aux Saintes-Maries-de-la-Mer parce que l’Église affirme depuis le début du

XIXe

siècle que l’eau du puits de l’église a une vertu miraculeuse. Tous les pèlerins dorment comme des Caraco (ou Gitanos selon les termes provençaux) sous des tentes, dans des chariots ou dans l’église..

Il n’y a pas d’hôtel et les Saintois ne louent pas encore leurs maisons. L’île de Camargue, ainsi que l’on nomme alors ces terres désolées du bout du monde, est difficile d’accès. Dès 1892, lorsque le train arrive aux Saintes-Maries-de-la-Mer, l’accès au village devient plus commode. Les touristes peuvent alors venir pour un bref séjour et les premiers guides touristiques en recommandent la visite au moment du pèlerinage de mai en signalant la présence des Bohémiens.

C’est à cette période que Folco de Baroncelli s’installe comme manadier aux Saintes-Maries-

de-la-Mer (1895). Son activité professionnelle d’éleveur de chevaux et de taureaux l’amène à

être en relation avec des Gitans des environs qui sont maquignons voire bouchers. Il est un

membre important du mouvement félibréen tout comme Valère Bernard (1860-1936). En

1910 ce dernier publie en provençal Lei Boumian (traduit en français en 1923) qui raconte la

dérive de deux « bohémiens », artistes anarchistes qui trouvent refuge un temps auprès de

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vrais Bohémiens en route vers les Saintes-Maries-de-la-Mer. La description de la

« tribu errante » est très réaliste et bien documentée. À l’inverse Folco de Baroncelli (1869- 1943) entend rendre un hommage vibrant aux Bohémiens des Saintes-Maries-de-la-Mer dans un court texte en imaginant une origine extraordinaire : ils seraient les descendants des survivants de la disparition de l’Atlantide et auraient les mêmes « caractères ethniques [que]

le Peau-Rouge d’Amérique, et (chose étrange) de ceux plus mêlés et plus effacés, du Basque, du Breton et peut-être bien du Copte d’Égypte » (Folco de Baroncelli 1910 :13). Selon lui, les ancêtres des Gitans étaient les premiers habitants de la Camargue, chassés par les Ibères puis les Ligures et s’ils reviennent en mai cela serait moins pour Sara que pour « s’agenouiller sur le sol sacré de la Patrie » (p. 28). L’Église, quant à elle, considère Sara comme une servante des Saintes femmes.

Pour autant Folco de Baroncelli ne s’oppose pas à l’Église, bien au contraire car il obtient en 1935 l’autorisation de l’archevêque d’Aix et Arles d’organiser une procession à la mer de la statue de Sara [clichés 4 & 5]. Faire une place aux Gitans, reconnaître la légitimité de leur présence le conduira aussi à associer exceptionnellement des « vrais Gitans de Camargue » à certaines parades provençales qu’il organise. De même il va faciliter le recrutement de figurants gitans pour jouer les Indiens dans les premiers westerns de Joe Amman. Aucun de ces figurants ne fera carrière dans le cinéma à la différence de Martha Winterstein, une manouche, connue sous le nom de Tela Tchaï (« notre fille ») [cliché 1]. Elle tourna en 1932 au moment du pèlerinage de mai dans Gitanes, un film sous la direction de Jacques Baroncelli (le frère de Folco) et la même année dans l’Atlantide de George Wilhelm Pasbt [cliché 6].

Il demeure une autre trace cinématographique de la présence des Gitans en Camargue, cette fois bien contre leur volonté. Le film Le salaire de la peur (1953) de Henri Georges Clouzot (1907-1977) a été tourné dans l’ancien camp d’internement des Gitans construit durant la seconde guerre mondiale à Saliers à 30 km des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il fut détruit après le tournage. C’est grâce au travail du photographe Mathieu Pernot que ce sinistre épisode de la vie de certains Gitans en Camargue a pu sortir de l’oubli.

Bibliographie :

Baroncelli-Javon Marquis De, 1910, Les Bohémiens des Saintes-Maries-de-la Mer (traduit du provençal), Paris, Alphonse Lemerre, Libraire-éditeur, 31 p.

Bernard Valère, Les Bohémiens, Paris, Éditions du monde nouveau, 243 p.

Bordigoni Marc, 2004, "Sara au Saintes-Maries-de-la-Mer. Métaphore de la présence gitane dans le "monde de Gadjé"", Études Tsiganes, n° 20, pp. 12-34.

Gangneux Gérard, 1988, Les Saintes-Maries-de-la-Mer de 1675 à 1792. (Étude socio-

démographique), Nimes, Lacour/ Eruditae indagationes, 121 p.

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Pernot Mathieu, 2001, Un camp pour les Bohémiens. Mémoires du camp d'internement pour

nomades de Saliers, Arles, Actes Sud, 126 p.

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Cliché 1

Tela Tchaï (?) aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans le fonds Laget,

boite 3, 900332.709 gris.tif

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Cliché 2

Fonds Laget, boite 2, 900332.481 gris.tif

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cliché 3

Fonds Laget, boite 5, 9003341116 couleur. Tif,

Dos : carte postale « types bohémiens »,

Editions Photos d’Art de Provence, G. AUGIER

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Cliché 4

Dans le fonds Laget, boite « , 900332.512 400 gris.tiff

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Cliché 5

Fonds Laget, 900332.748 gris.tiff Photo George, annotation dos Baroncelli

Baroncelli, Gitanes, Arlésienne, Marie Jacobé & Maie Salomé

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Cliché 6

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