• Aucun résultat trouvé

SYNTHESE DES CAHIERS REVENDICATIFS

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "SYNTHESE DES CAHIERS REVENDICATIFS"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

SYNTHESE DES CAHIERS REVENDICATIFS DE L’ACADEMIE DE STRASBOURG

Introduction : On peut déplorer le peu de remontées : une quinzaine de cahiers seulement (8 lycées : Bartholdi/Colmar, Kléber, Couffignal, Rostand/Strasbourg, Montaigne et Lavoisier/Mulhouse, Mermoz/Saint- Louis et Imbert/Sarre-Union et 9 collèges : Esplanade et H.Arp/Strasbourg, Soultz-sous-Forêts, Souffelweyersheim, Kennedy/Mulhouse, J.Verne/Illzach, Molière/Colmar Mermoz/Wittelsheim, Gambetta/Riedisheim). Ces cahiers représentent cependant une variété intéressante d’établissements (lycées généraux ou polyvalents, lycées et collèges de grande ville ou de milieu rural isolé, APV…). Ils ont été établis à partir d’un tableau fourni aux S1 et se caractérisent par une bonne implication des personnels consultés de différentes manières (heures d’information syndicales, enquêtes…). La synthèse qui suit s’articule autour des thèmes des 4 ateliers prévus pour la journée de synthèse nationale du 25 octobre à Paris.

Thème 1 : Un second degré cohérent et ambitieux : la réussite des élèves/culture commune et contenus d’enseignement en collège et lycée

* Une doléance unanime :

Tous les cahiers revendicatifs mettent en avant la lourdeur des effectifs en collège et lycée. Les collègues de langues (même dans des collèges ambition-réussite comme le collège Molière de Colmar) dénoncent en plus la lourdeur des groupes qui ne permettent pas de travailler l’oral comme il se doit. Les collègues des disciplines scientifiques (Physique-Chimie, SVT, technologie) déplorent l’absence de dédoublements en collège.

Propositions : - Limiter les effectifs des classes à 24 en collèges (20 en APV) et 30 en lycées - Limiter les groupes de langues à 15 (modèle finlandais)

- Limiter les groupes d’enseignement d’exploration à 18 dans les disciplines technologiques - Dédoubler systématiquement les groupes dans les disciplines scientifiques

* En collège les critiques portent essentiellement sur le socle, sur l’histoire des arts et sur l’aide personnalisée.

. Le socle commun est considéré comme une réduction de l’ambition scolaire par des collègues qui restent par ailleurs attachés au DNB. Le morcellement de l’évaluation par compétence n’est pas réellement entré dans les pratiques pédagogiques ; il est considéré comme un facteur de perte de sens (et de temps !) pour les élèves, mais aussi pour les enseignants. La validation des items du LPC, vécue comme une contrainte bureaucratique, absurde et inutile, cristallise le mécontentement et provoque des tensions dans les équipes, parfois aussi des pressions de la hiérarchie.

. L’HDA ne fait pas l’unanimité et peu de collègues s’y investissent. Cette nouvelle épreuve est cependant perçue positivement par une partie des équipes, mais les conditions de passation de l’épreuve (souvent aléatoires), et son coefficient posent problème.

. L’aide personnalisée est souvent utilisée comme une variable d’ajustement des emplois du temps et n’est d’ailleurs pas systématiquement proposée aux élèves (même en 6

ème

).

D’une manière générale les collègues se plaignent d’un empilement de missions (non prises en compte dans les services et rarement rétribuées en HSE).

* En lycée les remarques les plus critiques portent sur la classe de seconde et de terminale.

. En seconde ce sont les enseignements d’exploration qui soulèvent des questions dans tous les cahiers:

enseignements considérés soit comme une pré-orientation soit au contraire comme un choix par défaut, enseignements ne débouchant par sur une suite en première et terminale…

. L’accompagnement personnalisé est également sévèrement critiqué car il sert souvent de variable d’ajustement et est organisé dans les pires conditions (effectifs pléthoriques).

. Les nouveaux programmes sont trop lourds et souvent peu intéressants ; ils dégagent en plus un « sentiment de saupoudrage » (cahier du lycée Imbert/Sarre-Union). Ce sont les enseignants des disciplines technologiques, de SES et d’histoire-géographie qui sont les plus amers en raison de l’énormité de la tâche et de l’indigence de

« l’accompagnement pédagogique ». Les incertitudes concernent également la lisibilité des programmes et des

épreuves à l’examen final.

(2)

. L’interprétation abusive des décrets de 1950 sur les services par de nombreux chefs d’établissement irritent au plus haut point bon nombre de collègues (en particulier en langues).

Propositions : - Recadrage national de la définition des services

- « Rendre à la filière technologique l’approche industrielle productive attendue par l’élève et nécessaire à la nation » (cahier lycée Couffignal/Strasbourg)

- Les élèves (et leurs professeurs) doivent connaître les modalités du baccalauréat (en langues surtout) dès l’entrée en seconde (cahier lycée Bartholdi/Colmar)

* Pour l’enseignement professionnel nous n’avons eu qu’une remontée (SEP Couffignal) pour le moins critique.

Les collègues consultés trouvent que le « niveau du Bac pro actuel n’atteint pas celui du CAP des dernières années et que la certification intermédiaire n’est qu’un leurre et qu’elle n’aura pas la même valeur que le BEP ». Ils trouvent également qu’en BTS les « élèves issus du bac pro n’ont pas le niveau attendu ». Ils remettent également en cause le CCF qui est selon eux « une calamité dont le caractère chronophage nuit à l’enseignement ». Enfin ils constatent que l’ambition des programmes nécessite des équipements qui font cruellement défaut (ex : PC avec tableur en cours de gestion en classe entière).

Propositions : - Augmenter l’horaire de l’enseignement professionnel - Prévoir des dédoublements adaptés au public

- Revenir à une formation en 4 ans

Thème 2 : Un second degré cohérent et ambitieux : Réduire les inégalités : Education prioritaire, la vie scolaire et les rythmes scolaires, l’orientation scolaire

Les cahiers de notre (modeste) échantillon abordent relativement peu cette problématique. Dans les quelques remarques remontées on peut dégager quelques idées générales complétées par quelques études plus globales que nous avons réalisées.

* La mixité sociale est une idée généreuse… diversement appliquée dans la réalité.

Dans certains établissements APV (H.Arp/Strasbourg) les collègues constatent des « effectifs fluctuants qui reflètent une stratégie d’évitement manifeste depuis la réforme désastreuse sur la carte scolaire ». Dans le collège du quartier universitaire de l’Esplanade/Strasbourg les fractures passent à l’intérieur de l’établissement : les classes internationales sont devenues une filière élitiste pour bon nombre de familles non anglophones qui veulent placer leurs enfants dans un « bon » établissement alors que le classes dites « normales » recrutent des élèves issus d’une partie plutôt défavorisée du quartier.

* Ces inégalités peuvent d’ailleurs se lire sur l’ensemble des établissements de l’académie où l’on observe des lignes de fractures de plus en plus béantes entre le privé et le public et dans le public entre des établissements plutôt sociologiquement favorisés et des établissements APV des quartiers défavorisés. Dans les 144 collèges publics de l’académie (environ 108 000 élèves) les CSP défavorisés représentent 46,5 % alors qu’ils ne représentent que 15,3

% dans les 20 collèges privés sous contrat (environ 17 000 élèves). L’orientation vers les secondes générales n’est pas la même : à peine 60 % pour les établissements du public et près de 75 % pour le privé. Les différences se retrouvent également dans les lycées. Dans les lycées publics les CSP défavorisées représentent 30 % alors qu’elles ne représentent que 16 % dans les lycées privés. Ces différences se ressentent plus ou moins sur les

« performances » au baccalauréat. La valeur ajoutée - concept discutable mais utilisé comme paramètre de comparaison- montre certes une différence entre les lycées publics et les lycées privés : par rapport à la moyenne académique la valeur ajoutée (c’est à dire la différence entre le taux de réussite attendu au bac du lycée et la moyenne académique) est de + 3 points pour les lycées privés et de - 0,3 pour les lycées publics. On ne retrouve d’ailleurs plus cette différence pour le pourcentage de mentions au bac (pour les admis du 1

er

groupe) à la session de 2012. Le différentiel existe encore pour les baccalauréats généraux (L,ES et S) où le % de mentions (AB,B et TB) a été de 68,5 % pour les lycées publics et de 73 % pour les lycées privés. Mais il est quasiment inversé pour les baccalauréats technologiques (STI, STT, STMS, STL) : le % de mentions est de 47% pour le public et seulement de 36 % pour le privé.

Propositions : - Moduler davantage les dotations en fonction du profil sociologique des publics scolarisés

- Consolider et diversifier la carte de formations en particulier pour les petits établissements

ruraux périphériques

(3)

* La question des rythmes scolaires n’a guère été évoquée dans les cahiers revendicatifs analysés. Dans les

« Propositions pour une refondation de l’école » (cahier lycée Bartholdi/Colmar) les collègues ne sont a priori pas défavorables à un changement des rythmes scolaires mais à « condition que cela soit fait dans l’intérêt des élèves sans pour autant augmenter le temps de travail des professeurs ». Ils précisent d’ailleurs que « ce temps de travail est équivalent à celui de tous les autres pays comparables au nôtre mais avec des salaires bien inférieurs ».

* Quelques cahiers (collège Kennedy/Mulhouse, lycée Mermoz/Saint-Louis) ont aussi abordé la problématique de la vie scolaire. Ils déplorent tous l’insuffisance des moyens humains à la fois en CPE et AED. D’autre part ils dénoncent l’arbitraire de certains chefs d’établissement dans le recrutement et le licenciement des AED. Ils dénoncent enfin la substitution des moyens de vidéo-surveillance (caméras) aux moyens humains.

Propositions : - Mettre à la disposition des établissements des moyens humains suffisants (1 AED pour 100 à 150 élèves, 1 CPE pour 200 à 250 élèves)

- Revenir sur le recrutement locale des AED et le remplacer par une commission académique - Allonger la durée des contrats (au minimum 2 x 3 ans) et les transformer en emplois pérennes

Thème 3 : Des personnels formés, qualifiés et revalorisés :

* Ce qui fait l’unanimité des tous les cahiers c’est l’indispensable revalorisation matérielle des personnels. La plupart dénoncent une sorte de « crise des ciseaux » : d’un côté la perte de leur pouvoir d’achat et de l’autre l’augmentation continuelle de leur temps de travail par l’accumulation de tâches connexes (en particulier dans les collèges). Pour un certain nombre la variable d’ajustement pour conserver leur pouvoir d’achat est l’acceptation des HSA et même pour certains la recherche systématique d’HSE. Il y a cependant un consensus sur la nécessité d’une refonte de la grille indiciaire. Ils sont enfin exaspérés par les pingreries accentuées du rectorat (en particulier sur le remboursement a minima et très différé des indemnités d’examen en particulier.

Propositions : - Mesures immédiates de rattrapage de la perte du pouvoir d’achat (par l’augmentation du point indiciaire notamment)

- Augmentation des « indemnités ZEP » élargis à l’ensemble des personnels enseignants et non-enseignants

- Refonte de la grille indiciaire de la Fonction Publique

* Un deuxième sujet de préoccupation est le temps de travail. Les collègues demandent que le temps de concertation soit intégré dans leur service. Les collègues de collèges sont particulièrement excédés par des activités périphériques de plus en plus chronophages et imposées avec plus ou moins de discernement et de brutalité par des administrations déconnectées (voir thème 3). Certains cahiers attirent également l’attention sur les dérives d’une annualisation du temps de travail qui se fait d’ailleurs ici ou là par l’organisation de l’accompagnement personnalisé.

Proposition : - Intégrer systématiquement les heures de concertation (1 à 2 heures selon les niveaux) dans le service des enseignants

* Le volet formation a été surtout abordé par le biais de la « formation continue ». Les collègues des disciplines technologiques (cahiers du lycée Couffignal/Strasbourg ou du lycée Mermoz/Saint-Louis) ont été particulièrement touchés par la désastreuse réforme des STI2D. Un certain nombre se retrouvent carrément sur la touche (ils sont d’ailleurs 45 dans notre académie sans aucun enseignement). Ceux qui ont été retenus se plaignent tous de l’insuffisante formation pour des programmes radicalement différents.

Tous les collègues se plaignent également des entraves diverses mises dans leurs demandes de participation aux stages disciplinaires (contingentement du nombre de demandes de stages par les chefs d’établissement, pressions de ces mêmes chef d’établissement pour « rattraper les heures perdues »…)

Propositions : - Définir un véritable droit à la formation

- Intégrer cette formation continue dans le temps de travail

* Un certain nombre de cahiers (Bartholdi, Kléber, Mermoz…) insistent également sur la dégradation des services

en particulier pour ceux (les langues, notamment) qui se voient imposer des services sur deux voire trois

établissements parfois distants de plus de 10 km et dans des communes différentes. Cette dérive est

(4)

particulièrement accentuée dans notre académie où les moyens de remplacement en personnels titulaires ont été divisés par deux entre 2007 et 2012. Certains cahiers (collège Kennedy…) dénoncent également le « profilage » des postes et le recrutement par le chef d’établissement

Propositions : - Doubler les moyens de remplacement (TZR)

- Revenir sur le chaînage des postes définitifs et limiter au maximum les postes chaînés de TZR - « Déprofilisation » des postes

Thème 4 : Le service public d’éducation nationale : rééquilibrer les pouvoirs, pour une évaluation rénovée des personnels

* Une première constante est l’extrême méfiance des personnels consultés vis à vis de « l’autonomisation » et des pouvoirs accrus déférés aux chefs d’établissement sous les ministères précédents. Les critiques portent notamment sur le conseil pédagogique qui est souvent perçu comme un instrument pour contourner les anciennes prérogatives du conseil d’administration. Cela d’autant plus que la nomination des membres du conseil pédagogique dépend du seul chef d’établissement.

* Une deuxième constante est la nécessité de redonner du pouvoir au conseil d’administration. Tous les cahiers insistent sur le contournement systématique de cette instance qui par ailleurs est vidée de son pouvoir de décision.

C’est en particulier dans le cas d’un double vote de refus de la répartition de la DHG (cahiers des lycées Kléber/Strasbourg et Mermoz/Saint-Louis).

* Ce qui ressort également c’est le constat du renforcement de l’autoritarisme d’un certain nombre de chefs d’établissement qui se manifeste de différentes manières : interprétation abusive du décret de 1950 sur les obligations de service, pressions diverses voire intimidations à l’égard des représentants des personnels, pressions diverses pour remettre en cause la tenue de l’heure mensuelle d’information syndicale, fragilisation des personnels pouvant aller jusqu’au harcèlement moral…

L’impression ressentie par le S3 de Strasbourg est celle d’une certaine surdité rectorale quand ces multiples dérives ont été dénoncées à l’occasion de liminaires de CTA ou d’audiences diligentées par le S3.

Il va sans dire que les personnels avaient vécu comme une énième dégradation le projet (mort-né ?) sur l’évaluation des personnels par le seul chef d’établissement.

Propositions : - Supprimer le conseil pédagogique

- Transformer le Conseil d’Administration en véritable instance de concertation - Renforcer le rôle des CHSCT par la prise en compte notamment de la souffrance professionnelle

Conclusion :

Cette quinzaine de cahiers (sur environ 210 collèges et lycées publics alsaciens) constituent, malgré le faible taux de remontées, un thermomètre des principales préoccupations des collègues. Ce qui ressort avant tout c’est l’exigence d’une revalorisation matérielle et d’une amélioration des conditions d’exercice de notre métier rendu de plus en plus difficile en raison d’une charge de travail accentuée par les sollicitations et les pressions de plus en plus insupportables de la hiérarchie. C’est aussi ce changement qui est attendu !

Pour le S3 Strasbourg

Francis Fuchs

Références

Documents relatifs

On ne sait pas comment expliquer ces différences entre enfants, sauf dans un cas de figure : ceux qui ont régulièrement des déficits de sommeil et ceux qui ont des troubles du

Les activités périscolaires peuvent être organisées dans le cadre d’un projet éducatif territorial, élaboré à l’initiative de la collectivité territoriale, avec l’aide

- l’aménagement du temps scolaire actuel, oblige les enseignants à amorcer un acharnement pédagogique, un « bourrage de crâne » avec un package livresque ou

Dans l’ensemble, la durée de l’année scolaire est décidée en général au niveau national (nombre de semaines, de jours ou d’heures), de même que la date de rentrée et de

Pour ces raisons, nous avons décidé de nous intéresser à la population des élèves du cycle d’orientation, considérant ces années de leur vie comme une étape importante dans le

Pour ces raisons, nous avons décidé de nous intéresser à la population des élèves du cycle d’orientation, considérant ces années de leur vie comme une étape importante dans le

 Le directeur de l'accueil doit : soit être fonctionnaire titulaire et relevant d'un statut particulier (attaché, animateur…); soit être titulaire au minimum du BAFD ou

11) Avez-vous des remarques particulières à faire remonter (choix du mercredi par rapport au samedi, journée plus longue mais 1 après midi entière consacrée aux activités etc). -