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Reconstituer un paysage préhistorique : une démarche tournée vers le public, mais utile aux chercheurs

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Reconstituer un paysage préhistorique : une démarche tournée vers le public, mais utile aux chercheurs

CORBOUD, Pierre

Abstract

A l'occasion de la rédaction de différents ouvrages ou articles de vulgarisation sur la préhistoire de la vallée du Rhône et du Bassin lémanique (Corboud 2009), notamment le livre paru récemment Des Alpes au Léman : images de la préhistoire (Gallay 2006, 2008), nous avons décidé de présenter plusieurs reconstitutions de paysages préhistoriques, relatifs à des milieux et des époques distinctes. L'objectif didactique était de montrer l'évolution du paysage, entre le retrait du glacier et l'âge du Bronze final, afin de mettre en relation les différentes informations disponibles sur la géologie, la végétation et les occupations préhistoriques de régions bien documentées. Le choix s'est porté, tout d'abord, sur la rade de Genève avec les habitats littoraux qui s'y sont succédé du Néolithique à l'âge du Bronze et, ensuite, sur la région de Sion, riche en découvertes archéologiques pour ces mêmes périodes. Le dessin de ces reconstitutions nécessite la collaboration de différents spécialistes et de multiples dessins préparatoires, basés sur l'inventaire des connaissances autant [...]

CORBOUD, Pierre. Reconstituer un paysage préhistorique : une démarche tournée vers le public, mais utile aux chercheurs. Revue archéologique de l'Est, 2015, no. 40, p. 141-154

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:32898

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Reconstituer un paysage préhistorique : une démarche tournée vers le public, mais utile aux chercheurs

Par Pierre Corboud*

*Laboratoire d’archéologie préhistoire et anthropologie, Institut F.-A. Forel, Université de Genève

Résumé :

A l’occasion de la rédaction de différents ouvrages ou articles de vulgarisation sur la préhistoire de la vallée du Rhône et du Bassin lémanique (Corboud 2009), notamment le livre paru récemment Des Alpes au Léman : images de la préhistoire (Gallay 2006, 2008), nous avons décidé de présenter plusieurs reconstitutions de paysages préhistoriques, relatifs à des milieux et des époques distinctes.

L’objectif didactique était de montrer l’évolution du paysage, entre le retrait du glacier et l’âge du Bronze final, afin de mettre en relation les différentes informations disponibles sur la géologie, la végétation et les occupations préhistoriques de régions bien documentées.

Le choix s’est porté, tout d’abord, sur la rade de Genève avec les habitats littoraux qui s’y sont succédé du Néolithique à l’âge du Bronze et, ensuite, sur la région de Sion, riche en découvertes archéologiques pour ces mêmes périodes.

Le dessin de ces reconstitutions nécessite la collaboration de différents spécialistes et de multiples dessins préparatoires, basés sur l’inventaire des connaissances autant naturalistes que culturelles. Le choix des quatre périodes retenues est motivé par le désir de montrer une évolution du paysage qui corresponde aux phases les plus marquantes de l’évolution du climat postglaciaire : soit le retrait du glacier, le Bølling, l'Atlantique récent et la fin du Subboréal (Bronze final). Les premières esquisses ont très vite montré les limites de nos connaissances, sur des régions pourtant bien étudiées, autant aux plans géologique, botanique et archéologique. A l’instar de toutes reconstitutions, les données extérieures au terrain traité prennent souvent le pas sur les informations spécifiques disponibles.

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1. Introduction

La diffusion des connaissances en archéologie préhistorique peut adopter différents support ou médias, en fonction du public concerné ou des moyens techniques de présentation.

Nous ne parlerons pas des formes classiques de publication, utilisées par les préhistoriens, le plus souvent accessibles à la seule communauté scientifique (articles scientifiques, ouvrages de synthèse, cours universitaires, etc.). Ce qui nous intéresse ici ce sont les productions destinées à un large public, sans pour autant exclure les collègues archéologues, qui représentent une fraction modeste mais non négligeable (c’est-à-dire à ne pas négliger…) de ce public.

Nous n’évoquerons pas, non plus, les productions à but commercial entreprises par des non archéologues, par exemple les films à grand spectacle et à gros budget. Ces films associent fréquemment des préhistoriens de renom, leur mention au générique n’a généralement comme seule fonction que de donner un vernis de « véracité scientifique » à la production, pour masquer la fantaisie du scénariste ou du réalisateur.

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La sincérité de la motivation d’un projet de ce type est essentielle, on pourrait la résumer dans cette phrase : l’objectif des reconstitutions archéologiques est de diffuser auprès du public la compréhension et l’image que l’on a des populations préhistoriques et de leur environnement ; en corollaire, un but associé est de susciter une discussion sur l’adéquation de cette image avec les données objectives disponibles dans la communauté scientifique. Un point important est ainsi évoqué, c’est le côté interactif de ces reconstitutions, leur producteur s’attend à un retour de la part des différents publics, retour qui devrait lui permettre de corriger et de compléter l’image proposée et, surtout, de susciter de nouveaux axes de recherche. Cette ambition possède néanmoins de nombreuses limites, que nous évoquerons plus loin. En effet, l’image d’une reconstitution archéologique possède souvent une telle force évocatrice qu’elle est acceptée comme une certitude et, donc, il est très difficile de la combattre ou de la critiquer. En outre, dès sa diffusion, une telle image va vivre sa propre vie, le plus souvent détachée du contexte qui l’a vu naître et ainsi être enrichie ou trahie par de nouvelles interprétations qui échappent à ses auteurs. Une bonne illustration de cette dérive des images d’interprétation archéologique nous est donnée avec les représentations de « villages lacustres » produites par des artistes, souvent de renom, à la fin du 19e siècle (fig. 1). Ces peintures ou gravures se sont très vite détachées de leurs modèles archéologiques, pour se tracer leur propre chemin en tant qu’œuvres d’art, et ainsi diffuser une image mythique et stéréotypée indépendante de l’évolution des recherches et des nouvelles interprétations (Kaeser 2002).

Fig. 1. Station lacustre de Moosee près de Mooseedorf, époque néolithique. Otto Emanuel Bay, 1891. (Musée historique de Berne).

2. Quel type de reconstitution, pour quel usage ?

Le désir de reconstituer notre vision de la préhistoire, et d’exprimer de manière explicite l’image floue que nous avons de notre objet d’étude est indissociable du métier d’archéologue. Cependant, les moyens pour y parvenir sont très divers. Tout au long de l’histoire encore jeune de cette discipline, toutes sortes de médias ont été employées. On peut tout d’abord citer la gravure, outil de diffusion adéquat vers le milieu du 19e siècle pour illustrer des ouvrages de vulgarisation destinés à un large public. Le livre de Louis

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Figuier, « L’homme primitif » illustré par Emile Bayard et publié tout d’abord en 1870, puis réédité quatre fois jusqu’en 1882, en est un bon exemple. Dans son ouvrage, Figuier distingue soigneusement la représentation « scientifique » des outils préhistoriques, décrits de manière identique aux articles savants, et les scènes de vie préhistorique dont la composition est laissée à l’illustrateur Bayard (fig. 2). Le rôle du texte est ici de justifier le passage des documents « objectifs » livrés par le terrain, vers la reconstitution

« hypothétique » proposée par l’illustrateur, avec la bienveillance de Figuier (Coye 2000, p. 211). Cette démarche est encore pratiquée de nos jours dans tout processus de vulgarisation, la présence ou représentation d’objets authentiques, permet de valider les interprétations parfois fantaisistes que l’on laisse supposer comme étant une conséquence de la présence de ces objets.

Le but de la démarche de Figuier est assurément l’information et l’édification du public sur les populations préhistoriques. Néanmoins, les textes et les reconstitutions proposées sont aussi le reflet des relations sociales de la fin du 19e siècle, notamment le rôle des élites et la place de la femme dans les sociétés préhistoriques (Dias-Meirinho 2008).

Depuis 1870, les moyens et supports de diffusion des reconstitutions archéologiques ont bien évolué, mais la démarche qui préside à leur élaboration est toujours la même. Les données objectives du terrain sont tout d’abord prises en compte, mais elles sont souvent insuffisantes pour tracer une image explicite et précise. Il faut donc compléter ces données par des informations extrinsèques, par exemple tirées d’autres recherches archéologiques ou de documents ethnographiques.

Fig. 2. La chasse du renne à l’âge de la pierre, dans l’Homme primitif de Louis Figuier, 1873.

Gravure d’Emile Bayard.

3. But et limites de cet article

A défaut de prétendre aborder tous les problèmes de reconstitutions archéologiques, nous nous limiterons à la reconstitution du paysage ancien, plus particulièrement préhistorique et, ceci, dans une tranche de temps comprise entre le retrait du glacier et la fin de l’âge du Bronze. Cet intervalle correspond à la construction du paysage dans lequel évolueront les

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populations préhistoriques et la période à laquelle l’impact de l’homme sur son environnement devient assez marqué pour être représenté.

Nous avons sélectionné deux exemples, choisis pour illustrer le chapitre sur l’environnement préhistorique de l’ouvrage « Des Alpes au Léman : images de la préhistoire, publié en 2006 (Gallay 2006, 2008). Le premier traite de région de la rade de Genève, soit l’extrémité sud-ouest du Léman, plus exactement la rive sud-ouest vue du nord-est, tandis que la deuxième présente l’évolution du paysage du Valais central, dans la région de Sion. Cette double évolution est perçue à travers un découpage chronologique en quatre phases climatiques représentatives (retrait du glacier du Rhône, Bølling-Allerød, Atlantique récent et Subboréal).

Le but de cet article est, d’une part, de présenter les motivations d’un tel exercice et, d’autre part, de proposer une démarche rigoureuse pour le réaliser. Enfin, nous discuterons l’impact que peut avoir un tel type de reconstitution sur les publics et du bénéfice que peuvent en tirer les chercheurs dans la suite de leurs travaux, qu’ils soient strictement archéologiques ou tournés vers l’étude des environnements préhistoriques.

Les prétentions de cette présentation sont pourtant modestes, elle ne se veut certainement pas une « marche à suivre » pour produire des reconstitutions archéologiques, mais plutôt une proposition de réflexion sur un certain nombre de points utiles pour aborder de tels projets.

Différents types de reconstitutions sont à envisager, tout d’abord par le choix du sujet (paysage ancien, scène de vie, opération technique ou mise en situation d’objets archéologiques, scène rituelle ou funéraire, etc.). Ensuite, le support choisi, au sens large, est en général en accord avec un mode de diffusion spécifique (publication d’une image dans un ouvrage vulgarisé, panneau dans un musée, film d’animation destiné à l’enseignement ou à accompagner un dispositif muséographique, etc.). La technique graphique utilisée constitue aussi un choix important. Elle est par exemple en accord avec la précision ou plutôt l’imprécision que nous voulons donner à la reconstitution. Plus la précision du dessin sera grande, plus les données externes ou ethnographiques devront être mobilisées. A contrario, plus le dessin sera imprécis, plus le public sera invité à combler le flou du dessin avec ses propres connaissances, voir ses propres fantasmes.

Ce dernier choix n’est pas le plus bénin, car il favorise (ou rend plus difficile) une réinterprétation du dessin en dehors du cadre didactique ou temporel dans lequel il est tout d’abord présenté.

La difficulté principale dans la discussion de ces différents choix est donc de pondérer la part de « vérité scientifique » fournie par des données objectives issues de la recherche et la part d’imagination, toujours présente, indispensable pour combler les lacunes de nos connaissances.

Un aspect qui doit prévaloir, en amont de toute autre question, est d’évaluer quel pourrait être l’impact de la reconstitution sur le public et la recherche. Sur le public, cela paraît évident, car la motivation la plus courante d’un tel projet est assurément tournée vers le ou, plutôt, les publics. L’impact sur la recherche est plus implicite. On peut trouver un parallèle entre une reconstitution archéologique et une expérimentation scientifique. La démarche de reconstitution ou d’expérimentation amène toujours une réflexion sur les objectifs de la recherche et débouche souvent sur de nouvelles questions. Il est donc prudent de bien définir quelle est la part de cette motivation, dans la définition du projet.

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4. Pourquoi reconstituer un paysage préhistorique ?

Le choix de reconstituer un paysage naturel ou aménagé par l’homme, en relation avec une époque de la préhistoire n’est pas complètement anodin. Depuis les années soixante- dix, les études naturalistes sont régulièrement associées aux projets de recherche archéologiques d’une certaine importance. Or, les résultats livrés par ces études ne sont pas toujours intégrés de manière harmonieuse dans les publications de synthèse. Le plus souvent, on les qualifie d’études annexes ou associées, ce qui laisse entendre qu’elles se situent en marge de la synthèse archéologique proprement dite. La reconstitution, sous une forme graphique ou autre, d’un paysage ancien peut être vue comme une manière habile et dynamique de mettre en commun les données des sciences naturelles et de l’archéologie. La discussion entre les différents spécialistes des éléments de ce paysage et de la place des populations préhistoriques dans cet environnement suscite obligatoirement des controverses, parfois animées, qui incitent les différents chercheurs à exprimer leurs connaissances approfondies et parfois leur fantasmes sur la vie pendant la préhistoire…

La motivation didactique d’une telle reconstitution est plus facile à définir. En général, une telle démarche est entreprise à l’occasion de la publication d’un ouvrage destiné au grand public, d’une exposition temporaire ou du réaménagement d’une exposition permanente.

Le désir de présenter au public une image attractive et représentative de la ou des cultures préhistoriques présentées est considéré comme suffisant pour se lancer dans une telle aventure. Car, il s’agit bien d’une aventure… Autant pour les scientifiques que pour le dessinateur. Ce n’est qu’en cours d’élaboration du dessin que les données manquantes apparaitront et, la manière de combler ces lacunes deviendra le principal défi à résoudre.

Le groupe des spécialistes convoqués devra peut-être être étendu et les discussions n’en seront que plus nourries, mais aussi plus difficiles.

5. Le choix de sujet et des périodes représentées

La zone choisie pour ce type de reconstitution n’est pas laissée au hasard, il s’agit de privilégier une région pour laquelle nous avons assez de données archéologiques et environnementales, mais aussi pour laquelle il y aurait « des choses à dire ». Pour Genève, la région la plus dense en informations sur la préhistoire et sur l’environnement préhistorique est assurément la rade de Genève. Le retrait du glacier du Rhône, l’apparition du plan d’eau du Léman, puis la discussion sur l’évolution des niveaux du lac en font une zone emblématique de l’évolution du paysage préhistorique. Par rapport au peuplement, les vestiges des anciennes « stations lacustres » sont bien documentés sur la surface nommée « Banc de Travers », même si au moment de la réalisation de cette reconstitution les informations chronologiques et architecturales étaient encore très incomplètes, faute de fouilles détaillées.

Pour le Valais, c’est la région de Sion, dans le Valais central, où les découvertes archéologiques sont les plus abondantes et les plus riches en informations sur le peuplement préhistorique. L’environnement ancien est aussi bien étudié, avec de nombreuses analyses polliniques, proches des sites archéologiques fouillés ou dans des lacs d’altitude qui livrent une évolution du paysage ancien dès le retrait glaciaire et jusqu’aux époques historiques.

Les deux régions ainsi choisies représentent aussi deux terrains de recherche privilégiés pour les travaux du Département d’anthropologie de l’Université de Genève (actuellement Institut F.-A. Forel). Dès les années 1950, le Valais central est l’objet de fouilles archéologiques sur des habitats du Néolithique et de l’âge du Bronze puis, dès les années

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1960, c’est plus particulièrement la région de Sion avec les recherches à l’avenue du Petit- Chasseur qui retiendra l’intérêt des préhistoriens de l’Université.

Pour la rade de Genève, l’intérêt est plus récent, même si les sites littoraux sont signalés dès 1854 et formellement identifiés et délimités en 1921, ce n’est qu’en 1982 qu’auront lieu les premières prospections systématiques, assorties de prélèvements de bois destinés à la datation dendrochronologique.

La question de la ou des périodes représentées dans ces reconstitutions est plus délicate.

Deux champs de données sont à prendre en compte : les données archéologiques et celles relatives à l’environnement. Une autre volonté était de faire apparaître une évolution du climat et du paysage, exprimée notamment par la végétation. Enfin, la possibilité de pouvoir comparer l’évolution du paysage dans les deux régions de Genève et du Valais, imposait de choisir les mêmes périodes représentatives dans les deux zones géographiques. Ainsi, nous avons sélectionné pour les deux terrains quatre périodes distinctes : le retrait du glacier, le Bølling, l’Atlantique récent et l’âge du Bronze final.

Pour la phase la plus ancienne, l’image représente une phase significative du retrait du glacier du Rhône. Pour Genève cela permet une vue de la Rade au moment de la débâcle des glaces, vers 15'000 av. J.-C., probablement avant la première occupation humaine de la région. Pour la région de Sion, le moment choisi est un peu plus tardif, vers 13'000 av.

J.-C., lorsque les glaciers ne sont plus présents que dans les vallées latérales, par exemple sous la forme d’une langue de glace visible au premier plan dans le Val d'Hérens.

Puis la période climatique du Bølling, vers 12’000 av. J.-C., cette phase est marquée par le développement des arbustes, l'apparition des premiers arbres et des forêts. Dans la vallée du Rhône, la plaine alluviale est occupée par des essences arbustives caractéristiques des terrains humides. Pour la rade de Genève, les essences arboréennes sont encore très clairsemées, dans un paysage steppique.

Ensuite, avec le passage de l’Atlantique ancien à l’Atlantique récent, entre 4900 à 4000 av. J.-C., le paysage de la première colonisation néolithique est caractérisé par une forêt de feuillus, envahie par le hêtre et le sapin.

Enfin, avec la fin de la période climatique du Subboréal, en particulier l’âge du Bronze final vers 1000 ans avant notre ère, on assiste à une expansion remarquable du couvert forestier à la faveur d’une amélioration climatique. A cette époque, la rade de Genève est à sec, ce qui permet l’établissement de plusieurs villages palafittiques sur la terrasse d’argile appelée Banc de Travers. Pour le Valais central, le peuplement humain est limité aux terrains surélevés par rapport à la plaine alluviale, cônes d’alluvions et collines.

La question de l’angle de prise de vue et le cadrage n’est pas sans importance, elle commande à la fois la précision ou le flou des éléments archéologiques représentés et la diversité des tranches d’altitudes où se développe la végétation. Nous verrons plus loin dans le traitement des données archéologiques, comment ces deux aspects apparaissent en fonction de la distance d’observation.

Une fois ces différents choix réalisés : zones et cadrages délimités et périodes représentatives, la récolte des données à mobiliser peut enfin débuter.

6. Les différents spécialistes à rassembler

Aucun préhistorien ou scientifique n’est capable aujourd’hui de maitriser à lui tout seul toutes les données et disciplines nécessaires à une telle reconstitution. Un tel projet ne peut donc se faire qu’en équipe, en choisissant soigneusement les disciplines qui seront les plus utiles et visibles sur les images (Corboud et al. 2006, 2008). La géologie et la géomorphologie viennent en tête. L’apparence du terrain naturel, avant toute perturbation humaine ou érosion importante, sera à proposer par un géologue, géomorphologue ou

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sédimentologue familier du terrain. Il en est de même pour la position et l’extension des cours d’eau dont les tracés anciens sont encore parfois identifiables sur le terrain. La végétation représente un aspect essentiel du paysage, les botanistes et/ou palynologues seront donc associés en priorité à ce projet. Dans les deux exemples qui nous occupent le cadrage interdisait de dessiner des espèces animales, trop minuscules à l’échelle du dessin pour demander le concours d’un paléontologue (le dessinateur a tout de même placé quelques mammouths sur la première époque de la rade de Genève et un vol de canards sur la vue du Bronze final…). Enfin, les archéologues ne sont pas en reste, car les traces même discrètes des établissements ou activités humaines nécessitent une bonne connaissance des découvertes et des potentialités du peuplement préhistorique régional, ainsi qu’une approche des modèles (trop souvent théoriques) d’exploitation du territoire.

Pour les deux exemples qui nous occupent, ces trois spécialités ont été assurées par Walter Wildi pour ses connaissances sur la géologie du quaternaire, par Anne-Marie- Rachoud Schneider pour la botanique et la palynologie et par l’auteur de cet article pour ce qui touchait à l’archéologie. A ne pas oublier : le dessinateur Yves Reymond, dont la tâche a été assurément la plus lourde, pour tenter de concilier toutes les exigences scientifiques mais aussi esthétiques inhérentes à ce travail.

7. La récolte des données (données internes / données externes)

Les données nécessaires à la réalisation de ces deux séries de reconstitutions de paysages peuvent ainsi se diviser en deux champs : les données internes, propres aux deux zones considérées et les données externes, qui permettent d’illustrer les éléments non représentés de manière explicites dans les régions choisies et pour chaque époque.

Le premier champ de données est relatif à la topographie et à la géologie de chaque zone.

Ensuite, c’est la couverture végétale qui doit être reconstituée, ceci pour chacune des quatre périodes sélectionnées. Enfin, ce sont les données archéologiques qui devront être prises en compte, autant issues des recherches effectuées sur le terrain représenté que des connaissances empruntées à d’autres terrains, peut-être plus parlants.

8. La mise en place de la topographie (géologie et géomorphologie)

La topographie de la zone représentée doit être aussi proche que possible de celle imaginée à l’époque géologique ou préhistorique. Les outils SIG actuels fournissent des modèles numériques de terrain qu’il faut « corriger » en fonction de notre connaissance des mouvements de terrain anciens. Par exemple, la mise en place du substrat minéral demande d’intégrer toutes les connaissances disponibles sur les phénomènes de dépôts et d’érosion, pour modeler un paysage plausible à défaut d’exact aux époques représentées.

Pour la topographie de la rade de Genève, cette démarche a demandé de numériser les courbes de niveau du plan d’ensemble cantonal actuel, avec une équidistance de courbes de 2,5 m, puis de modifier ces courbes en fonction des secteurs qui avaient été profondément remaniés par les travaux d’urbanisme et de fortification du Moyen âge à l’époque actuelle. Pour la région de Sion, nous avons bénéficié de l’Atlas interactif de la Suisse (version 2), diffusé par le Service topographique fédéral. Ce programme permet de dessiner des vues en perspective du relief d’une partie de la Suisse, mais aussi de représenter avec des couleurs distinctes les différentes tranches d’altitudes. Pour le panorama de la région de Sion, cette option est essentielle, dans la mesure où la végétation, à chaque époque choisie, est directement dépendante de l’altitude et de l’ensoleillement.

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Fig. 3a. Reconstitution de la rive droite de la rade Genève au moment du retrait glaciaire (environ 15’000 ans avant J.-C.). Le retrait du glacier du Rhône du bassin genevois s'est fait dans un grand lac, dont le niveau s'abaissait au fur et à mesure, d'environ 470 à 430 m, puis à 405 m. Ce premier lac était limité au bassin du Léman et à la zone de la confluence avec l'Arve. Les pierres du Niton représentent des blocs lâchés par ce glacier en régression. Sur la rive droite, le lac lié à la déglaciation a laissé des limons lacustres sur tous les reliefs, du plateau de Saint-Jean jusqu'aux abords du lac.

Dès le retrait du glacier, au Dryas ancien inférieur, les spectres polliniques reflètent un paysage encore ouvert, une végétation sans arbres. La recolonisation des sols encore peu évolués débute par l'implantation de steppes riches en espèces pionnières, au sein desquelles se mêlent progressivement les premiers arbrisseaux comme le bouleau nain, le saule nain et le genévrier.

– 3b. Première colonisation végétale, forêt de bouleaux et de pins (pendant la phase climatique du Bølling, environ 12’000 ans avant J.-C.). Le niveau du lac s'établi à environ 380 m, soit 8 m plus haut que l'actuel. Au cours de cette période, se déroule la première phase de la reforestation du territoire. Dans un premier temps, les steppes sont envahies par les arbres et les arbustes, puis les forêts de bouleau s'installent. Par la suite, pendant l'Allerød (entre 12’000 à 11’000 ans avant J.-C.) on verra l'immigration du pin dans les forêts de bouleau, suivie de l'implantation de forêts denses de pin et de bouleau. La dégradation climatique du Dryas récent (Dryas III, entre 11’000 à 9500 ans avant J.-C.) est indiquée par un accroissement des herbacées et des arbrisseaux, ce qui révèle un éclaircissement des forêts.

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Fig. 3c. Paysage naturel de la rade de Genève, avec le développement de la forêt de feuillus pendant l'Atlantique récent, chênaie mixte (environ 4900 ans avant J.-C.). Le niveau du lac est égal à l'actuel, à environ 372 m. A cette époque, les forêts mixtes de feuillus perdent graduellement du terrain et sont remplacées par la hêtraie-sapinière. Ce n'est qu'avec le Néolithique (à partir de 5000 à 4000 ans avant J.- C.), que la présence de l'homme devient mieux perceptible, notamment avec les vestiges des villages préhistoriques littoraux de la Rade et avec le site d'habitat retrouvé sous le temple de Saint-Gervais. En outre, la découverte de pollens de céréales cultivées dans des horizons de sondages géologiques, datés du milieu du Ve millénaire avant notre ère, confirme l'apparition de l'agriculture dans la région au moins vers 4500 ans avant J.-C. et donc de la présence de populations d'agriculteurs-éleveurs néolithiques.

– 3d. Occupation du territoire de la Rade au Bronze final (vers 1000 ans avant J.-C.). Les occupations des villages littoraux sont connues, tandis que les établissements humains construits sur la première terrasse en dessus du lac sont supposés. Pendant les plus bas niveaux du Léman (environ 3 m plus bas que l'actuel) le Rhône ne s'écoulait plus à Genève, ou son cours était réduit à quelques ruisseaux qui se jetaient plus en aval dans l'Arve. A cette époque, le paysage végétal comprend la plupart des essences présentes aujourd'hui, mais dans des proportions et des situations différentes. La forêt occupe la plus grande partie de l'espace, avec une majorité de chênes, de noisetiers, ainsi que du hêtre. Dans les surfaces libérées par les eaux, les saules colonisent le terrain, tandis que les rives inondées sont peuplées de roselières, qui laissent la place, un peu plus haut, à une forêt riveraine d'aulnes et de frênes.

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9. La reconstitution de la végétation

La reconstitution du paysage végétal, à chaque époque donnée, fait appel à l’ensemble des analyses palynologiques collectées dans la région de référence. La disposition des essences végétales, dont les proportions sont connues par la palynologie, ne peut être décidée qu’en fonction des connaissances botaniques actuelles, empruntées à des milieux climatiques comparables. Pour la rade de Genève, des sondages par carottages effectués en 1992, à l’occasion du projet de traversée de la Rade ont fourni l’opportunité de réaliser une analyse palynologique complète des phases du retrait glaciaire (Moscariello 1996, Moscariello et al. 1998). Les phases climatiques suivantes, du Bølling au Subatlantique, sont aussi bien décrites par des analyses réalisées à partir de carottes extraites de tourbières proches du Petit-Lac. (Rachoud-Schneider 1999)

A partir de ces connaissances du spectre végétal, pour chaque période, il faut savoir comment mettre en place les différentes essences dans le paysage. Pour la rade de Genève, la question est encore assez simple, la répartition des différentes espèces végétales dépend de l’exposition du terrain et de la proximité du lac ou d’un cours d’eau.

Ainsi, le spectre des essences proches du littoral, sera différent de celui des surfaces plus sèches ou moins bien exposées. Il en est de même pour les thalwegs des ruisseaux, mieux irrigués, qui présenteront des essences adaptées à cet environnement.

Pour la région de Sion, si plusieurs domaines d’altitudes sont visibles sur la reconstitution, il convient de rechercher quel assemblage végétal correspond à chaque climat, chaque altitude et chaque exposition. Les biotopes actuels permettent de se faire une idée de l’image de ces différents paysages, à la condition de les replacer dans les bonnes tranches d’altitudes. Autant pour Genève que pour le Valais, c’est bien sûr Anne-Marie Rachoud-Schneider qui s’est chargée de cette recherche délicate.

11. Les vestiges des occupations humaines

Les données archéologiques des deux zones choisies, Genève et le Valais, sont relativement abondantes. Néanmoins, lorsqu’on cherche à les intégrer dans le paysage reconstitué de certaines époques on s’aperçoit très vite qu’il ne s’agit que de quelques instantanés, très brefs, souvent mal situés dans l’échelle du temps.

Pour la rade de Genève, par exemple, au moment du dessin de la reconstitution, nous possédions trop peu d’indications chronologiques et architecturales précises pour donner une image la plus réaliste possible des établissements palafittiques de l’âge du Bronze final. Aujourd’hui, après la datation par la dendrochronologie de la presque totalité des établissements du Bronze final nous en savons un peu plus, mais l’architecture des maisons et l’extension exacte des villages nous est toujours inconnue. Pour les périodes antérieures, c’est encore plus sommaire, à l’exception des vestiges d’habitat retrouvé sous le temple de Saint-Gervais (quelques fosses et trous de poteaux), dont nous avons fait un village assez étendu pour être identifiable sur le dessin de l’Atlantique récent (Néolithique moyen).

Pour la zone de Sion, la situation est encore plus critique, car les quelques sites étudiés ne sont datés que par le carbone 14 ou par la typologie du mobilier archéologique, donc de manière très imprécise (à 100 ou 150 ans près). Impossible de savoir si deux habitats étaient occupés au même moment...

Ainsi, nous avons représenté sur la reconstitution du Néolithique moyen (vers 4000 ans av. J.-C.), neuf villages ou groupes d’habitations, sur les cônes d’alluvions ou les collines de la rive droite du Rhône. Aucune donnée ne permet de garantir que ces villages, pourtant connus par des vestiges ponctuels de cette époque, aient été occupés de façon contemporaine. Il faut préciser que dans cette vue, le cadrage est tellement large que ces

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Fig. 4a. Paysage de la région de Sion au moment du retrait glaciaire. Dans le Valais central, le glacier s’est retiré de la vallée vers 13’000 ans avant J.-C., à la fin du Dryas ancien. Sur cette reconstitution, une dernière langue glaciaire est visible au premier plan, au débouché du Val d'Hérens. Une végétation steppique occupe les flancs bien exposés de l'adret, composée de pelouse d'herbacées (uvette, armoise, chénopodiacées et graminées), d'un tapis de buissons (genévrier sabine, saule nain) et de quelques pins. Le bouleau est présent dans les zones alluviales, largement inondées par les eaux boueuses de fonte du glacier. La végétation ne dépasse pas l'altitude de 1000 à 1200 m.

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Fig. 4b. Première recolonisation par la forêt. C’est avec la phase climatique du Bølling que débute la véritable colonisation de la végétation, vers 12’000 av. J.-C. Les pelouses d’herbacées voient se multiplier les espèces, le genévrier et l’argousier occupent les premiers sols recouverts d’humus, tandis que le bouleau gagne progressivement les terrains occupés auparavant par le pin et le genévrier. Dans la plaine alluviale, les terrains humides sont peuplés par l’aulne et le saule. La limite de la végétation atteint bientôt l’altitude de 2000 m.

villages sont surtout visibles par la colonne de fumée qui s’échappe de certains d’entre eux, et non par leur organisation architecturale, totalement hypothétique.

Il en est de même pour le Subboréal (âge du Bronze final), mais cette fois nous avons réduit à six les groupes d’habitations, sans pouvoir justifier fermement cette apparente réduction du peuplement…

Cette distinction de la densité d’habitat entre ces deux périodes est donc essentiellement due à l’état de la recherche : le Néolithique moyen a été mieux étudié que les sites du Bronze final. Il faut aussi savoir que la première période bénéficie de plus d’attrait pour les archéologues du terrain valaisan, car elle est historiquement liée aux premières recherches du Département d’anthropologie.

Finalement, la mise en place des occupations préhistoriques, visibles essentiellement sous la forme d’habitats construits, pose le problème insoluble de la densité de population dans une région et à une époque données et de la part probablement importante des données disparues que ne pourra plus jamais livrer l’archéologie.

12. Conclusions

Nous l’avions déjà évoqué en introduction : la reconstitution de paysages préhistoriques dans un but didactique est un travail de recherche à part entière qui débouche sur une réflexion sur la précision de nos savoirs et la pertinence de nos interprétations. En cela, cet exercice permet non seulement d’exposer nos connaissances, toujours très partielles de l’environnement préhistorique et des populations qui l’ont parcouru, mais surtout de révéler toute l’étendue de notre ignorance. Cet aveu de modestie, une fois la première frustration passée, doit déboucher sur de nouvelles questions et des problématiques plus dynamiques dont le bénéfice futur n’est pas mettre en doute.

Le dessin de reconstitution d’un paysage, ou d’une scène de la vie préhistorique, est donc un moyen adéquat pour transmettre au public la perception qu’en ont les préhistoriens et les différents spécialistes. Il permet aussi de diffuser des informations sur l’environnement préhistorique et l’évolution du cadre naturel. Ces connaissances peuvent tout aussi bien concerner un site archéologique particulier, des activités ou le mode de vie de populations anciennes ou encore l’apparence de l’environnement servant de cadre de vie à une population préhistorique. La réalisation d’une telle reconstitution est un exercice passionnant, autant pour le préhistorien et les spécialistes que pour l’artiste à qui est confié ce projet. Néanmoins, les pièges et les difficultés de ce genre de projet ne sont pas à négliger et sa finalité doit être soigneusement évaluée, pour donner toute sa valeur scientifique et son efficacité pédagogique à l’image produite (Kaenel et Jud 2002).

En définitive, le mérite de cet exercice est probablement plus du domaine de la recherche scientifique que de celui de la diffusion des connaissances. La reconstitution d’une image de la préhistoire, qu’elle soit animée ou statique, suscite des questions qui sont trop rarement abordées dans les programmes de recherches traditionnels. Souhaitons que de telles démarches se poursuivent, afin d’élargir l’éventail des questions sur la préhistoire et de stimuler les discussions sur la vision réaliste ou fantasmatique que s’en font les préhistoriens.

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Fig. 4c. Paysage de la région de Sion à l’Atlantique récent. Au Néolithique moyen, vers 4000 ans av. J.-C., la végétation atteint son maximum de développement dans le Valais central. La forêt est composée principalement de chêne, de tilleul de noisetier et de sapin, l'épicéa apparaît vers 1500 m d'altitude, où il entre en concurrence avec le sapin, tandis que le mélèze et l'arolle se développent au-dessus de 2000 m.

Les zones alluviales sont toujours occupées par une végétation temporaire d'aulne et de saule. Le frêne, l'orme et l'érable colonisent les pentes les mieux exposées mais ne dépassent pas l'altitude de 800 m. Les occupations humaines sont localisées sur les collines lœssiques, en bordure de la plaine du Rhône, ou sur les cônes d'alluvions des torrents qui se jettent dans le fleuve, par exemple celui de la Sionne à Sion ou de la Lienne à Saint-Léonard.

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Fig. 4d. Région de Sion au Bronze final. Avec la fin du Subboréal, vers 1000 ans av. J.-C., la végétation forestière poursuit sa densification. En basse altitude, le chêne occupe toujours plus le territoire, tandis que plus haut, l'épicéa concurrence massivement le pin sylvestre. Dès 1500 m, le mélèze et l'arole sont pratiquement les seules essences arboréennes, et cela jusqu'à plus de 2000 m. Le hêtre fait son apparition dans le Bas Valais, avant de remonter jusque dans le Valais central. L'influence humaine, encore discrète à l'Atlantique récent, se fait sentir surtout dans les zones des pâturages d'altitude, où les défrichements par le feu favorisent l'expansion de l'épicéa et de l'aulne vert. Les zones d'occupation humaine sont toujours plus fréquentes en moyenne altitude, vers 1000 m, tandis que la plupart des sites de plaine, habités au Néolithique sont à nouveau fréquentés au Bronze final.

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