Temps présent et contemporanéité
Depuis trente ans, l’histoire du temps présent a acquis, en France, droit de cité dans le paysage historiographique comme composante de l’histoire contemporaine tandis que, sous d’autres labels selon l’acception donnée au terme « contemporain » et parfois plus précocement qu’en France, elle devenait progressivement une pratique commune à l’ensemble des historiographies nationales sans que cela suscite forcément des débats identiques à ceux qu’avaient soulevé son introduction et sa reconnaissance dans le champ historiographique français.
Cette histoire, si sensible à l’irruption de l’événement, à la montée en puissance de la mémoire, histoire écrite sous l’œil souvent attentif – voire la surveillance – de protagonistes vivants et agissants, l’histoire du temps présent, telle qu’elle se pratique aujourd’hui dans les différentes configurations nationales, présente-t-elle des spécificités d’ordre épistémologique ou méthodologique qui la distingue de l’écriture de l’histoire des autres périodes et notamment de l’histoire contemporaine ?
Peut-on parler d’une convergence des questionnements et des pratiques de recherche et à quelle échelle ?
Quel statut accorder à notre contemporanéité, comment articuler les réflexions sur le temps présent, son historicité propre, et le « travail pratique » des historiens sur des objets circonscrits ?
La notion même d’“historiographie nationale” a-t-elle encore un sens dans un domaine traversé plus que d’autres par la circulation des objets et des questionnements à une échelle transnationale : les notions d’histoire globale ou d’histoire mondiale, et la question de leur réception en France ne sont-ils pas désormais partie intégrante de nos interrogations ?
Jeudi 24 mars 2011
Temps présent : la diffusion d’une notion
• Accueil & introduction Christian Ingrao, Patrick Garcia
Matinée 9h-13 h
Présidence : Robert Frank
• Christoph Brüll et Catherine Lanneau, « L’histoire du temps présent en Belgique : les interférences de la question communautaire sur la production historique récente »
• Peter Schöttler : « La Zeitgeschichte allemande, entre révisionnisme et autocritique »
• Muriel Blaive : « Histoire du temps présent, justice et politique : une cohabitation hasardeuse et improductive en République Tchèque »
• Koffi Nutefé Tsigbé : « Histoire contemporaine ou histoire du temps présent au Togo ? Analyse des travaux soutenus au département d’histoire et d’archéologie de l’Université de Lomé (1990-2010) »
Après-midi : 14h 30 – 18 h
Présidence : Fabrice D’Almeida
• Jocelyn Létourneau : « L’histoire du temps présent en Amérique du Nord »
• Anne Pérotin-Dumon : « En Amérique latine : historia reciente et culture des droits humains »
• Paula Sombra : « Temps présent en Argentine : questions théoriques et méthodologiques sur une pratique en plein essor »
• Fábio Macedo : « Histoire contemporaine récente au Brésil : débats et perspectives historiographiques »
Vendredi 25 mars 2011
Temps présent : spécificités, savoirs-faire et objets Matinée 9h-13 h
Présidence : Michelle Zancarini-Fournel
• Christian Delage : « Images du temps présent et figuration de l’histoire : du Mémorial de Caen à la pensée de Paul Ricœur »
• Agnès Callu : « L’acculturation d’un attelage disciplinaire : histoire du temps présent / histoire orale »
• Bertrand Müller : « L’histoire du temps présent, entre archive et témoignage »
• Valérie Igounet : « Écrire la biographie d’un contemporain »
• Rémy Besson : « De Raul Hilberg à Yehuda Bauer, les choix historiographiques de Claude Lanzmann (1973-1985) »
Après-midi 14h 30 – 18 h
Présidence : Pascal Ory
• Mario Ranalletti : « Le terrorisme d’État en Argentine (1976-1983). Un cas au carrefour de l’histoire du temps présent et l’étude des violences extrêmes du XXe siècle »
• Malika Rahal : « Une histoire du temps présent est-elle possible pour l’Algérie? »
• Stéphanie Louis : « Un usage public du passé : les expositions cinématographiques en France »
• Laurent Warlouzet : « L’histoire du temps présent et la construction européenne : entre demande institutionnelle et controverse publique »
• Jean-Claude Lahaxe : « Réflexions autour de la notion de ‘frontière’ »
Samedi 26 mars 2011
Contemporanéités Matinée 10h00-13 h
Présidence : Marie-Claire Lavabre
• François Dosse : « Le présent est davantage que l’instant »
• Patrick Garcia : « La contemporanéité du non contemporain »
• Anne Kerlan, Christophe Gauthier et
Dimitri Vezyroglou : « L’histoire culturelle du cinéma, entre histoire culturelle du contemporain et histoire du temps présent »
•
Christian Grataloup : « Où est le présent ? »
Après-midi 14h 30 – 17 h
Table Ronde
• Henry Rousso (Modérateur)
• François Hartog
• Bogumil Jewsiewicki
• Pieter Lagrou
• Jean-Clément Martin
• Pierre Nora (sous réserves)
Les participants
Fabrice D’Almeida, Université Paris II Panthéon-Assas Rémy Besson, Ecole des hautes études en sciences sociales
Muriel Blaive, Ludwig Boltzmann Institute for European History and Public Spheres Christoph Brüll, FNRS et Université de Liège
Agnès Callu, Université Paris IV Paris Sorbonne, Ecole pratique des hautes études Christian Delage, Université Paris VIII
François Dosse, Université Paris XII-Créteil
Robert Frank, Université Paris I Panthéon-Sorbonne Patrick Garcia, Université Cergy-Pontoise
Christophe Gauthier, Cinémathèque de Toulouse Christian Grataloup, Université Paris VII Denis Diderot François Hartog, Ecole des hautes études en sciences sociales Valérie Igounet, chercheure associée à l’IHTP
Christian Ingrao, Institut d’histoire du temps présent - CNRS Bogumil Jewsiewicki, CELAT Université Laval (Québec) Anne Kerlan, Institut d’histoire du temps présent - CNRS
Pieter Lagrou, Institut d’histoire du temps présent - CNRS, Université Libre de Bruxelles Jean-Claude Lahaxe, correspondant départemental de l’IHTP
Catherine Lanneau, Université de Liège
Marie-Claire Lavabre, Institut des sciences sociales du politique - CNRS Jocelyn Létourneau, CELAT Université Laval (Québec)
Stéphanie Louis, Ecole des hautes études en sciences sociales Fábio Macedo, Ecole des hautes études en sciences sociales Jean-Clément Martin, Université Paris I Panthéon-Sorbonne Bertrand Müller, Université de Genève
Pierre Nora, Académie française
Pascal Ory, Université Paris I Panthéon-Sorbonne Anne Pérotin Dumon, Archives nationales
Malika Rahal, Institut d’histoire du temps présent - CNRS Mario Ranalletti, Université nationale de Tres de Febrero Henry Rousso, Institut d’histoire du temps présent - CNRS Peter Schöttler, Institut d’histoire du temps présent - CNRS Paula Sombra, Ecole des hautes études en sciences sociales Koffi Nutefé Tsigbé, Université de Lomé
Dimitri Vezyroglou, Université Paris I Panthéon-Sorbonne Laurent Warlouzet, Université d'Artois-CREHS
Michelle Zancarini-Fournel, Université Lyon I