HAL Id: jpa-00209033
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Submitted on 1 Jan 1981
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Emission de bandes larges dans ZnSe :
cathodoluminescence, thermoluminescence, transitions dues aux centres profonds
G. Hitier, D. Curie, R. Visocekas
To cite this version:
G. Hitier, D. Curie, R. Visocekas. Emission de bandes larges dans ZnSe : cathodoluminescence, thermoluminescence, transitions dues aux centres profonds. Journal de Physique, 1981, 42 (3), pp.479- 491. �10.1051/jphys:01981004203047900�. �jpa-00209033�
Emission de bandes larges dans ZnSe :
cathodoluminescence, thermoluminescence,
transitions dues
aux centresprofonds
G. Hitier, D. Curie
Laboratoire de luminescence 1
et R. Visocekas
Laboratoire de luminescence II
Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI, 4, place Jussieu, 75230 Paris Cedex 05, France (Reçu le 18 juin 1980, révisé les 26 septembre et 3 novembre, accepté le 13 novembre 1980)
Résumé. 2014 Dans cet article nous étudions le comportement thermique des émissions de bandes larges sur des
cristaux de ZnSe cubique dopés et self-activés. La bande rouge du cuivre (1,96 eV) s’élargit principalement du côté
des basses énergies quand la température croît et la bande verte (2,33 eV) disparaît aux environs de la température
ordinaire. Nous obtenons les énergies d’activation thermique. Nous étudions aussi les profondeurs des pièges par différentes techniques de thermoluminescence ainsi que les cinétiques de recombinaison. Des valeurs très faibles
~ 104 s-1 du facteur de fréquence sont trouvées pour les pièges peu profonds, alors qu’elles sont normales pour les pièges profonds. Un phénomène de recapture est décrit. Il n’est pas possible de déterminer exactement les pro- fondeurs des niveaux émetteurs, mais on peut fixer leur profondeur dans un intervalle d’énergie.
Abstract. 2014 In this paper we study the thermal behaviour of the broad band emissions from impurity-doped and
self-activated ZnSe cubic crystals. The copper red band (1.96 eV) is broadened chiefly on the low energy side when the temperature is increased while the green band (2.33 eV) vanishes near room temperature. Activation energies
for thermal quenching are derived. We also study trap depths and recombination kinetics by various thermolu- minescence techniques. Very low values ~ 104 s-1 of the frequency factor are found for shallow traps although
move typical values are obtained for the deepest traps. Retrapping phenomena are described. It was not possible to
determine exact values for the trap depths of the emitting levels, although energy intervals in which these depths
lie are given.
Classification
Physics Abstracts
78.60
1. Introduction. - La thermoluminescence a été
depuis longtemps
unprocédé
très usité pour déter- miner lesparamètres
caractérisant les niveaux pro- fonds dans les semi-conducteurs. Dans ces expériences,une
occupation
initiale despièges
est réalisée dans l’obscurité à bassetempérature
par une excitation extérieure (UV ou électrons). Puis,lorsque
les recom- ; binaisons radiatives de courte durée de vie, à cettetempérature,
se sont faites, onprocède
à un réchauffe-ment du cristal suivant une loi de chauffe
prédéter-
minée,généralement
linéaire en fonction du temps.Cette action se traduit par
l’apparition,
à destempé-
ratures
caractéristiques,
d’un rayonnement lumineux traduisant d’une part l’existence depièges qui
se videntsous l’action stimulante de la
température
et d’autre part l’existence de centres de recombinaisonqui
- deviennent actifs
lorsque
lespièges
se vident. Lavariation de l’intensité lumineuse en fonction de la
température
est alors utilisée pour déterminer la valeurapprochée
del’énergie
d’activationthermique appelée
aussiprof ondeur
des pièges situés dans la bande interdite.Un
grand
nombre de méthodes ont été utilisées pour aboutir à cesénergies
d’activation. On peut entrouver un résumé dans l’article de P. Kivits
[1]
et lathèse de Visocekas
[2].
Elles peuvent se diviser en 3 groupes : celles utilisant des vitesses de chauffedifférentes, celles utilisant la forme
générale
despics
de thermoluminescence et enfin celles utilisant la méthode dite de montée initiale. Ces différentes méthodes conduisent à des valeurs de
profondeur
depièges qui
ne sont pastoujours identiques
maiscombinées à d’autres mesures elles peuvent permettre
une identification des
pièges
et des centres de recom-binaison. Nous avons
appliqué
cettetechnique
àl’étude du ZnSe.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01981004203047900
Tableau I. -
Principales
émissions de bandeslarges
observées sur des cristaux de ZnSe.[Main broad band emissions of ZnSe
crystals.]
Rappelons
tout d’abord que la luminescence du ZnSe peut se caractériser par 3 types d’émissions : Les émissionsexcitoniques
seproduisant
à desénergies
voisines de 2,8 eV donc du
Gap
(2,820 eV à 4 K)[3-6],
les émissions à bande étroite se
produisant
à desénergies légèrement
inférieures auGap,
soitcomprises
entre 2,6 et 2,75 eV : il
s’agit
soit de transitions depaires donneur-accepteur
associés(DAP)
soit detransitions bande de conduction à niveau accepteur
peu
profond (BC-A) [2-7] ;
enfin les émissions de bandelarge
faisant intervenir des centres de recombinaisonplus profonds
que lesprécédents
tels le cuivre,l’argent
ou l’or. Nous résumons dans le tableau 1 un certain nombre d’observations effectuées, par divers auteurs,
sur les émissions de bande
large
du ZnSe. Il ressortde ce tableau que
l’impureté
Ag seraitresponsable
desbandes situées aux environs de 4 750 Á et 5 590
Á,
le cuivre des bandes situées aux environs de 5 300 A
et 6 300 A et l’or émettrait aux environs de 6 970
A ;
la transition 4G-6S du
manganèse
serait située auxenvirons de 5 850 A et les émissions self-activées aux
environs de 6 100 À.
Ces différentes émissions sont caractérisées par des durées de vie différentes, de l’ordre de la nanoseconde pour les émissions
excitoniques,
de l’ordre dequelques
microsecondes pour les émissions DAP et pouvant atteindre une heure environ pour les émissions mettant
en
jeu
des niveauxplus profonds.
D’autre part, àl’exception
de l’exciton libre, elles font toutes inter- venir des niveaux localisés dans la bande interditequi
devraient se traduire,lorsque
les émissions de fluorescence ontdisparu,
par despièges
et donc desémissions de thermoluminescence.
Au cours de ce travail,
après
avoir étudié la cathodo- luminescence d’un certain nombre de cristaux de provenance différente, nous en avons fait la thermo- luminescence et cherché à trouver des relations entre ces différentes émissions.2. Technique expérimentale. - Les échantillons étudiés nous ont été fournis soit par
l’Aerospace
Research
Laboratory
(ARL), soit par le centre Natio- nal d’Etude des Télécommunications(CNET) (pré- paration
enphase vapeur),
soit par la Matsuchita ElectricIndustry (préparation
sous hautepression).
L’étude conduite par nos soins de la diffraction
électronique
ou desdiagrammes
de RX a mis enévidence la
prédominance
de la structure cristallinecubique
deparamètre a
= 5,668 Á. Nous n’avons pas observé de fautesd’empilement
ni de structurehexagonale.
Nous
présentons
ici des résultatsexpérimentaux
sur la cathodoluminescence et sur l’émission de thermoluminescence obtenue
après
excitation catho-dique.
2.1 LA CATHODOLUMINESCENCE. - Deux types de montages ont été utilisés. Le
premier
décrit en[26]
envoie sur l’échantillon un faisceau
électronique pulsé
de
1/10
de mm de diamètre sous des tensions de 5 à 20 kV(habituellement
20 kV) et une intensité de 10 à 100 yA permettant de fortes densités d’excitation.Les échantillons sont collés sur la queue d’un cryostat permettant des
points
fixes entempérature
auxenvirons de l’azote
liquide
et de 15 K. L’émission lumineuse estanalysée
par unspectrographe
à réseaude type SMR 50 de
Physique
et Industrie,puis
reçuesur un PM 56 AVP de la
Radiotechnique
et visualiséesur un
oscilloscope.
Le deuxième montage conçu par J. Benoit et R. Patard au laboratoire de luminescence II a été
principalement
construit pourapprécier
les faiblesluminescences. Le faisceau
électronique envoyé
surl’échantillon a les
caractéristiques
suivantes : 1 mmde
large,
15 mm de haut; 1 à10 gA
d’intensité;8 à 40 kV de tension d’accélération des électrons
(habituellement 20 kV). Le bombardement est continu
ou
pulsé (pour,
comme dans le casprécédent,
éviterles échauffements ou tout au moins les
réduire).
Leséchantillons sont collés sur une
platine porte-objet qui
permet d’obtenir destempératures comprises
entre77 et 700 K. L’émission lumineuse est
analysée
parun monochromateur à réseau
holographique (dis- persion
20Â/min, pouvoir
de résolution1600)
avecouverture à
f/5,6.
2.2 THERMOLUMINESCENCE. - Cet
appareil
décritde façon détaillée en
[2]
par son auteurcomprend
une
platine porte-objet
autour delaquelle
vont segreffer
la source d’excitationcathodique
et lesdispo-
sitifs de détection de l’émission lumineuse.
a) La
platine porte-objet :
C’est un bloc de cuivre
plat
danslequel
peut circuler,à travers un
serpentin,
de l’azoteliquide
souspression (de
0 à 100g/cm2
au-dessus de lapression
atmo-sphérique).
Lechauffage
est obtenu par un filament chauffant isolé de type thermocoax en nickel chromé.La
température
est mesurée par unthermocouple
fer-constantan. L’ensemble est
placé
dans une enceinteà vide entièrement opaque au rayonnement extérieur.
Les
régulations
entempérature
de même que les croissances linéaires detempérature
sont obtenuesau moyen d’un asservissement
électronique
et ontdonné d’excellents résultats quant à leur stabilité
au cours du temps.
b) La source d’excitation
cathodique :
Pour exciter les échantillons un
dispositif
à effet depointe
a été utilisé. Lapointe
distante de quelque 1/10 de mm de la massemétallique
estportée
à lahaute tension
(ici
16 à 20kV),
unedécharge
seproduit
alors et le faisceau
électronique,
d’intensité voisine de 600 gA, vient irradier le cristal collé sur laplatine
à
quelques
centimètres de lapointe.
La durée dubombardement a
généralement
été voisine de 30 sde façon à saturer la
plupart
despièges.
482
c) Les
dispositif s
de détection :Un
dispositif optique
de collection du flux lumineux émis par le cristal permet d’envoyer un faisceau parallèle sur laphotocathode
GaAs d’un PM de type RCA C 31034 dont laréponse spectrale
estplate
del’UV jusqu’à
890 nm.L’analyse spectrale,
compte tenu de la faible intensité lumineuse, se fait au moyen de filtres colorés ou inter- férentielsplacés
sur un carrousel défilant devant le PM.Le
signal électrique
issu du PM,après
avoir étéamplifié,
est envoyé sur deuxenregistreurs
l’un donnantI en fonction du temps et l’autre donnant I en fonction de la
température.
3. Résultats
expérimentaux.
- 3.1 LES ÉMISSIONSSPECTRALES. - Nous avons
représenté
sur lesfigures
1et 2 les
répartitions spectrales
des intensités lumineusesproduites
par les divers cristaux de ZnSe soumis à unbombardement
cathodique pulsé
pour destempé-
ratures
comprises
entre 77 et 500 K. Les caractéris-tiques
du bombardement étaient les suivantes : tension d’accélération 20 kV,fréquence
70 Hz, largeurdes impulsions 10 J.1s, débit 1 J.1A.
Fig. 1. - Cathodoluminescence de ZnSe cubique (cristal J) pour des températures variant entre 77 et 400 K. L’émission rouge a
été normalisée à chaque température.
(Cathodoluminescence spectra of cubic ZnSe (crystal J) at several temperatures between 77 and 400 K. Red emission is normalized to the same value at each temperature.]
Comme nous pouvons nous rendre compte sur la
figure
1, vers 77 K, l’émission du ZnSecubique préparé
sous haute pression(cristal
J) est constituéepar deux bandes
larges
situéesrespectivement
à 1,96et 2,33 eV et par deux bandes
plus
étroites situées l’une à 2,696 eV et l’autreproche
duGap
à 2,783 eV.Les deux
premières
bandes seraient dues à du cuivre[8, 14-17] ;
la troisième à la transition(BC-A)
de labande de conduction vers le niveau accepteur lithium
Fig. 2. - Cathodoluminescence de ZnSe cubique (cristal GHR)
pour des températures comprises entre 77 et 500 K. L’émission rouge a été normalisée à chaque température.
[Cathodoluminescence spectra of cubic ZnSe (crystal GHR) at
several temperatures between 77 and 500 K. Red emission is nor-
malized to the same value at each temperature.]
et la dernière est une bande
plus complexe qui
seraanalysée plus
loin.Enfin l’échantillon
préparé
enphase
vapeur parl’Aerospace
ResearchLaboratory (cristal
GHR), dontle spectre est
représenté figure
2, donne une émissionnettement
plus complexe
permettant d’observer les deux bandescaractéristiques
du cuivre, l’émissionSA [13, 14], l’émission
correspondant
àl’Ag [8, 12]
et à
plus
hauteénergie
la transition BC-A(où
A est lesodium);
on retrouve l’émissionproche
duGap
cette fois à 2,79 eV.
3.2 EVOLUTION DES ÉMISSIONS EN FONCTION DE LA
TEMPÉRATURE. - 3.2. 1 Cristal J. - a) Emission
rouge :
En étudiant les spectres d’émission à
partir
desénergies
lesplus
faibles, nous remarquons tout d’abord que le maximum de la bande située à 1,96 eV à 77 Kse
déplace
vers les bassesénergies lorsque
latempé-
rature croît. Ce
déplacement
vers les bassesénergies s’accompagne
d’unélargissement
de la bande. Cetélargissement
est bienreprésenté
parl’expression [27]
où
11w A
estl’énergie
du quantum vibrationnel etSA
est la constante deHuang
etRhys
pourl’énergie hWA-
On trouve que les valeurs de
nwA
sont voisines de 13 meV(qui
est lephonon LA)
et que la constanteSA
est voisine de 0,4.
Le
profil
de cette bande estgaussien
et la variation de l’intensitéintégrée
estreprésentée figure
3 enfonction de
100/T.
Elle commence par décroîtrelégèrement jusqu’aux
environs de 150 K,puis
croîtjusqu’à
latempérature
ordinaire et enfin décroîtexponentiellement.
On remarque enfin que dans ungrand
domaine detempérature,
lapartie
hauteénergie
de cette bande ne se
déplace
presque pas et quel’élargissement
seproduit
surtout du côté des bassesénergies.
Ce résultat est lié audéplacement
du maxi-mum d’émission
signalé
ci-dessuslorsque
latempé-
rature croît. Par ailleurs la bande
s’élargit :
donc ducôté des hautes
énergies
les deux effets tendent à secompenser tandis
qu’ils s’ajoutent
du côté des bassesénergies.
Fig. 3. - Variation de l’intensité intégrée des émissions rouges, vertes, BC-A, Na, et bord de bande du ZnSe.
[Integrated intensity of red, green, BC-A, Na and band edge emis-
sions versus 1001T.]
b)
Emission verte :La bande rouge, observable à toutes les tempéra-
tures
comprises
entre 77 et 500 K,s’accompagne
lors-que la température est inférieure à 300 K d’une nou-
velle bande de plus courte longueur d’onde d’une ma-
nière
analogue
aux émissions similaires du ZnS (Cu) [16]. Cette dernièrepratiquement
pas observable à latempérature
ordinaire croît de façonexponentielle jusqu’aux
environs de 100 K pour atteindre alorsun
palier.
A latempérature
de 77 K, salargeur
à1/2
hauteur estcomparable
à celle de la bande degrande
longueur
d’onde, et sonprofil
estgaussien
à toutes
températures.
c) Autres émissions :
La troisième bande observée à 77 K à 2,696 eV
est due comme nous l’avons écrit dans un article
précédent [28]
à la transition BC-A. En effet, pour le cristal étudié ici,l’accepteur
est le lithiumd’énergie
d’ionisation EA = 114 meV
(les
transitions depaires donneur-accepteur
associés(DAP)
ontpratiquement disparu
à cettetempérature
de 77K).
On observe ici que la baisse de l’intensitéintégrée
de la bande est trèsimportante
dès latempérature
de 77 K : l’inten-sité étant
pratiquement
nulle aux environs de 250 K.La pente de la
partie
hautetempérature
nous permet d’obtenir uneénergie
d’activation de 120 ± 20 meV.Enfin la raie la
plus
intense du spectre est celleproche
du Gap, observée sur ce cristal à 2,783 eVpour une
température
de 77 K.L’interprétation
de cette raie est difficile, car laposition
enénergie
de son maximum d’émissiondépend
fortement de la densité d’excitation [29, 30](Fig. 4)
et, à densité d’excitation constante, de latempérature.
Cette variation est de 5,5 x 10-4eV/K,
c’est-à-dire de l’ordre de
grandeur
duGap
pour lestempératures supérieures
à 100 K. Mais elle semble s’effectuer d’une manièrebeaucoup plus
linéaire enfonction de T, de sorte
qu’au-dessus
de latempérature
ordinaire, laposition
dupic
semble passer au-dessus del’énergie
admise pour leGap.
Fig. 4. - Cathodoluminescence de ZnSe cubique à 77 K pour des densités d’excitation variables.
[Cathodoluminescence spectra of cubic ZnSe at 77 K for various excitation strengths.]
Certains auteurs
[31-33]
ontproposé
pour inter-préter
cette émission unesuperposition
deplusieurs
transitions à
température
relativement basse 100- 150 K. Ils’agirait
de recombinaisons d’excitons duesaux collisions excitons-excitons, excitons-trous et excitons-électrons. Nous sommes d’accord avec cette
interprétation
pour les bassestempératures,
mais àtempérature plus
élevée, ils’agirait
selon nous surtout484
d’une transition bande à bande faisant intervenir les densités d’état au voisinage du bord de bande
(queue
debande), lesquelles
varient fortement d’un échantillon à l’autre.La structure observée du côté des hautes
énergies
à des
températures
voisines de l’azoteliquide s’explique
très bien par la
réabsorption
de la lumière émise par le cristal. En effet, du fait de laprofondeur
depéné-.
tration du faisceau
électronique
à l’intérieur du cristal(2 à 3 gm), l’excitation se
produit
au sein de celui-ciet l’émission
excitonique,
compte-tenu de la forteabsorption excitonique
estpartiellement
réabsorbée(cf. Fig. 4 et
Réf.[34]).
3. 2. 2 Cristal GHR. -
a)
Emissions rouge et verte : Lafigure
2représente
pour des conditions d’excita- tion similaires l’évolutionspectrale,
en fonction de latempérature
de l’émission lumineuse du cristal de ZnSe(GHR).
Nous avonsdécomposé
alors nos spectres en soustrayant de l’émissionglobale
la banded’émission de
grande longueur
d’onde(émission
rouge à 1,96 eV)(Fig. 5).
Ceci a mis alors en évidence enplus
de la bande « CuV » 2 autres bandes que nous inter-
prétons
comme l’émission self-activée(SA)
et l’émissiondue à
l’argent
parcomparaison
avec de telles émissionsobservées par ailleurs
[8-12]
et à laprésence
de tracesd’argent
obtenuesaprès l’analyse
par activation deces cristaux.
Fig. 5. - Répartition spectrale des émissions de ZnSe cubique après
soustraction de l’émission rouge à différentes températures sous excitation cathodique.
[Cathodoluminescence spectra of cubic ZnSe at different tempe-
ratures with the red emission subtracted.]
b)
Autres émissions :A
plus
hauteénergie,
nous avons, de même que pour le cristal J, l’émission BC-A à 2,683 eV, mais, ici,le niveau accepteur
correspondrait,
comme nousl’avons vu en
[29],
au sodiumd’énergie
d’ionisationEA
= 126 meV. Son maximum d’émission sedéplace
vers les basses
énergies
et l’intensitéintégrée
de labande décroît avec
l’augmentation
de latempérature.
Cette décroissance se fait avec une
énergie
d’activation d’environ 120 + 20 meV comme nous le déduisons de lafigure
3.3.2. 3 Emissions 1R. -
Signalons
pour terminer l’existence d’émissions IRqui
sontparticulièrement
visibles sur les cristaux du type GHR. Nous avons ainsi décelé des émissions
d’énergie
inférieure à 1,65 eV.Compte-tenu
de laréponse spectrale
de l’ensemble de détection, le maximum d’une des bandes est situéaux environs de 1,46 eV à la
température
de l’azoteliquide.
Sur d’autres cristaux cette bande est suivie d’une autre banded’énergie plus
faiblequi
vient semélanger
à lapremière.
A latempérature
ordinaire,ces différentes bandes sont éteintes et suivent donc le comportement de la bande verte du cuivre. Ces diffé-
rentes bandes sont à
rapprocher
des émissions obser- vées parBryant
etManning [14] qui
les attribuent à desdéplacements
d’atomes de Se et non à des transitions internes faisant intervenir les niveaux 3d du Cu+ + ;ces dernières sembleraient
plutôt
avoir lieu auxenvirons de 1 eV
[13].
Le fait que cette émission vers1,46 eV ne s’observe pas sur tous les cristaux
présen-
tant les bandes d’émission du cuivre est
également
une raison pour l’attribuer à des défauts natifs.
3.3 LA THERMOLUMiNESCENCE. - 3.3.1 Les cour-
bes de thermoluminescence. - Nous avons
représenté
sur les
figures
6 et 7 les courbes de thermoluminescence des cristaux dont les émissionsspectrales
ont étéétudiées
précédemment.
Ces courbes ont été obtenuesFig. 6. - Thermoluminescence de ZnSe (cristal GHR) entre 85
et 340 K.
[Thermoluminescence curves of ZnSe (crystal GHR) between 85 and 340 K.]
Fig. 7. J- Thermoluminescence de ZnSe (cristal J) entre 85 et 270 K.
[Thermoluminescence curves of ZnSe (crystal J) between 85 and 270 K.]
pour des vitesses de chauffe de 10
K/min.
Uncarrousel
de filtres venant successivement
s’interposer
entre lephotomultiplicateur
et le cristal nous apermis
d’asso-cier certains niveaux
pièges
aux centres de recombi- naison. Pour cela leslongueurs
d’onde du maximum de transmission des filtres étaient choisies soit defaçon à
correspondre
aux maximums des bandes d’émission soit de façon à ne laisser passer que leslongueurs
d’ondesupérieures
à une valeur corres-pondant
aupied
des bandes d’émission.3.3.2 Ordre de la cinétique. -
Rappelons
toutd’abord que dans le cas de chauffe linéaire, les courbes de thermoluminescence
représentant
l’intensité émise Ien fonction de la
température
T ont des formes diffé- rentes suivant que lescinétiques
sont dupremier
ou dudeuxième ordre. En utilisant les
paramètres
i =
demi-largeur
« basse » = Tm - T1,ô =
demi-largeur
« haute » =T2 --
Tm,W =
largeur
totale = i + Ô,les auteurs définissent un facteur de
dissymétrie
Ilg =
ôlW qui
est voisin de 0,53 pour lacinétique
dudeuxième ordre et voisin de 0,42 pour la
cinétique
du
premier
ordre[35, 36].
Pour les cristaux que nous avons étudiés,
lorsque
les
pics
sont bienséparés,
nous avons mesuré les coefficients dedissymétrie
suivants pour les différentspics
de thermoluminescence (Tableau II).3 . 3 . 3 Les déclins de
postluminescence.
- Commenous le décrivons dans notre
procédure expérimentale,
avant de
procéder
à la thermoluminescence propre-Tableau II. - Température des maximums des courbes
de thermoluminescence et ordre des pics pour une vitesse de
chauffe
de 10K/min.
[Temperature
of the maximum of the thermolumi-nescence curves and
peak
order forheating
rate of10
K/min.]
ment dite, nous
enregistrons
le déclin isotherme de la luminescenceaprès
irradiation. Nous avonsrepré-
senté dans le
système
d’axes It =f(Log t) proposé
par Randall et Wilkins un certain nombre de déclins à la
température
de l’azoteliquide
et de l’héliumliquide,
sur unepériode
allant de 15 s à 1 h(Fig. 8).
Un seul groupe de courbes
correspondant
aux cristaux GHR,présente
un maximumcorrespondant
à unedurée de vie de l’ordre de 30 min. Les courbes à 4 K et l’une de celles à 80 K sont
caractéristiques
d’undéclin
hyperbolique
tel que t. I(t) = Cte. Ces dernières observations militent en faveur d’un processus de recombinaison par effet tunnelplutôt
que pardépié-
geage
thermique [2]
à bassetempérature.
Fig. 8. - Variation du produit l. t en fonction de t pour différents cristaux à la température de N2 liquide et de He liquide.
[Variation of the product, I. t, versus t for different crystals at liquid N2 and He temperature.]
3.3.4
Analyse spectrale
desdifférents
pics. - Surl’ensemble de nos courbes de thermoluminescence,
nous avons fait les constatations suivantes pour les