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TD9 : Formes sesquilin´ eaires, groupe unitaire, quaternions

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Academic year: 2022

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(1)

Ecole Normale Sup´´ erieure 1`ere ann´ee

Ann´ee 2015-2016 Alg`ebre 1

TD9 : Formes sesquilin´ eaires, groupe unitaire, quaternions

Exercices ?: `a pr´eparer `a la maison avant le TD, seront corrig´es en d´ebut de TD.

Exercices ??: seront trait´es en classe en priorit´e.

Exercices ? ? ?: plus difficiles.

Exercice 1 : ?

Montrer que toute forme sesquilin´eaire r´eelle est bilin´eaire.

Solution de l’exercice 1. Il est classique que l’identit´e est l’unique automorphisme de corps deR. Par cons´equent, l’identit´e est la seule involution de corps de R, ce qui assure le r´esultat.

Exercice 2 : ?

SoientK un corps de caract´eristique diff´erente de 2 etσ ∈Aut(K) une involution distincte de idK. Montrer que k= Kσ := {x ∈K : σ(x) = x} est un sous-corps de K, qu’il existe a ∈K \k tel que a2 ∈k,σ(a) =−a etK=k(a) :={λa+µ: (λ, µ)∈k2}.

Que dire si K est de caract´eristique 2 ? Solution de l’exercice 2.

— On v´erifie facilement que k:=Kσ contient 0 et 1, qu’il est stable par somme et produit, ainsi que par oppos´e et par inverse. Cela assure que kest un sous-corps de K.

— On suppose que la caract´eristique de K n’est pas 2. Par hypoth`ese, il existeb∈K\k. Posons a:= b−σ(b). On voit que a v´erifie que σ(a) =−a et donc a /∈ k (puisque a 6= 0 et K n’est pas de caract´eristique 2). On a donc a2 = −aσ(a) ∈ K. En outre, il est clair que k(a) ⊂ K.

R´eciproquement, soit x ∈K. Posons λ:= x+σ(x)2 ety := x−σ(x)2 . Alors x =λ+y et en outre, λ ∈ k et σ(y) = −y. Donc ya est fixe par σ, donc ya ∈ k, i.e. il existe µ ∈ k tel que y = µa.

Finalement, on a x=λ+µa, avec λ, µ∈k. Cela assure queK =k(a).

— On suppose maintenant que K est de caract´eristique 2. On sait qu’il existe b∈K\k. Posons a:= b+σ(b)b . On voit queσ(a) =a+ 1, donca /∈k. En outre,α:=aσ(a) est un ´el´ement dek, et on a la relation suivante :a2+a+α= 0 (on note en revanche que a2 ∈/k). On a bienk(a)⊂K.

R´eciproquement, soitx∈K\k. Posonsy:= x+σ(x)x . Alors σ(y) =y+ 1, doncσ(a+y) =a+y, donca+y∈k. Doncy ∈k(a), doncx= (x+σ(x))y∈k(a) car x+σ(x)∈k. DoncK=k(a).

Exercice 3 : ??

Soient K un sous-corps de R et K0 = K(i) := {x+iy : (x, y) ∈ K2}. On munit K0 de l’involution induite par la conjugaison complexe. SoientE0 unK0-espace vectoriel et E leK-espace vectoriel sous- jacent. Une formeK-bilin´eairef surE×E est diteinvariante par isi l’on af(ix, iy) =f(x, y) pour tousx, y∈E.

a) Montrer que l’applicationφ7→ (x, y)7→φ(x, y)+iφ(x, iy)

est un isomorphisme de l’espace des formes bilin´eaires sur E×E invariantes parivers celui des formes sesquilin´eaires sur E0×E0. b) Montrer qu’elle induit un isomorphisme de l’espace des formes sym´etriques surE×Einvariantes

parivers l’espace des formes hermitiennes sur E0×E0.

c) Montrer que si φest sym´etrique invariante pari, alors (x, y)7→φ(x, iy) est antisym´etrique.

Solution de l’exercice 3.

a) Notons ψφl’image de φ. Pour tous x, y∈E etλ, µ∈k, on v´erifie que

ψφ((λ+iµ)x, y) =λφ(x, y) +iλφ(x, iy)−µφ(x, iy) +iµφ(x, y) = (λ+iµ)ψφ(x, y)

(2)

et

ψφ(x,(λ+iµ)y) =λφ(x, y) +iλφ(x, iy) +µφ(x, iy)−iµφ(x, y) = (λ−iµ)ψφ(x, y). Doncψφ est bien une forme sesquilin´eaire sur E0×E0.

Et il est clair que l’applicationφ7→ψφ est k-lin´eaire.

R´eciproquement, tout forme sesquilin´eaireψ surE0×E0 s’´ecrit ψ=φ1+iφ2 o`uφ1 etφ2 sont des formes k-bilin´eaires surE×E. On a, pour tous x, y∈E×E, les ´egalit´es

φ1(ix, iy) +iφ2(ix, iy) =ψ(ix, iy) =ψ(x, y) =φ1(x, y) +iφ2(x, y). Autrement dit, φ1 etφ2 sont invariantes par i. Aussi, on a l’´egalit´e

φ1(x, iy) +iφ2(x, iy) =ψ(x, iy) =−iψ(x, y) =φ2(x, y)−iφ1(x, y), de sorte que l’on a φ2(x, y) =φ1(x, iy).

Cela assure que l’application ψ 7→ φψ := φ1 est la r´eciproque de l’application pr´ec´edente, i.e.

que pour toute forme sesquilin´eaire ψ, on a ψφψ = ψ, et pour toute forme bilin´eaire φ, on a φψφ =φ.

D’o`u l’isomorphisme souhait´e.

b) On aψφ(y, x) =φ(y, x)−iφ(iy, x), ce qui assure le r´esultat souhait´e.

c) Si φest sym´etrique invariante par i, on a φ(x, iy) +φ(y, ix) =φ(x, iy) +φ(iy,−x) = 0.

Exercice 4 :

Soient K un corps, E un espace vectoriel sur K, φ une forme sesquilin´eaire sur E ×E et u un endomorphisme deE.

Siv:E →F est une application lin´eaire entre deux espaces vectoriels, on d´efinit satranspos´ee comme

´etant l’application

tv: F → E f 7→ f ◦v .

a) Montrer que les deux conditions suivantes sont ´equivalentes :

i) il existe un unique endomorphisme u de E v´erifiant φ(u(x), y) = φ(x, u(y)) pour tous x, y∈E;

ii) l’applicationdφ:E→E induite parφest injective et tu(dφ(E))⊆dφ(E).

b) Donner un exemple o`uE est de dimension infinie,dφest injective, mais o`utu(dφ(E)) n’est pas contenu dansdφ(E).

Solution de l’exercice 4.

a) Supposons (i). Alors u stabilise kerdφ. Soit S un suppl´ementaire de ker dφ dans E; si u0 : E → E d´esigne l’identit´e de ker dφ prolong´ee par 0 sur S, u +u0 est un endomorphisme satisfaisant aussi l’´egalit´e voulue. Par unicit´e, on a donc u0 = 0 et kerdφ = 0. Aussi, on a

tu(dφ(y)) =dφ(y)◦u=dφ(u(y)) pour touty∈E.

R´eciproquement, supposons (ii). L’inclusion tu(dφ(E)) ⊆ dφ(E) nous permet de d´efinir une application ensembliste u : E → E v´erifiant φ(u(x), y) = φ(x, u(y)) pour tous x, y ∈ E.

L’injectivit´e de dφ nous assure l’unicit´e d’un telu, et sa lin´earit´e en d´ecoule.

b) Soient k un corps et E un espace vectoriel sur k poss´edant une base d´enombrable (en)n≥1

(par exemple E = k[X] = k(N)). On d´efinit une forme bilin´eaire φ sur E ×E en posant φ(ei, ej) = δi,j+1 pour tous i, j ≥ 1. Soit u l’application lin´eaire d´efinie par ei 7→ δ1,ie2. Alors dφ est injective et on atu(e2) =e1∈/ dφ(E) alors que e2 =dφ(e1)∈dφ(E).

Exercice 5 :

Soient K un corps, E0 et E1 deux espaces vectoriels sur K et φ0, φ1 des formes sesquilin´eaires res- pectivement surE0×E0 etE1×E1. On suppose queφ1 est non d´eg´en´er´ee et qu’il existe un ´el´ement α∈K et une bijection v:E0 →E1 tels que l’on ait φ1(v(x), v(y)) =φ0(x, y)α pour tousx, y∈E0.

(3)

a) Montrer que φ0 est non d´eg´en´er´ee et que v est lin´eaire.

Soient E2 un espace vectoriel sur K et φ2 une forme sesquilin´eaire non d´eg´en´er´ee sur E2 ×E2. On suppose l’existence d’une application lin´eaire surjective u:E1 →E2 qui v´erifie

φ2(u(x), u(y)) = 0⇒φ1(x, y) = 0 pour tous x, y∈E1. b) Montrer que u est un isomorphisme de E1 surE2.

c) Montrer que pour touty∈E1, il existe un ´el´ement m(y)∈K tel que l’on aitφ2(u(x), u(y)) = φ1(x, y)m(y) pour tout x∈E1.

d) En d´eduire qu’il existeβ∈K tel que l’on ait φ2(u(x), u(y)) =φ1(x, y)β pour tousx, y∈E1. Solution de l’exercice 5.

a) Comme φ1 est non d´eg´en´er´ee, on voit que v(0) = 0. Soit x ∈ E0 tel que φ0(., x) = 0. Alors φ1(., v(x)) = 0, doncv(x) = 0 =v(0). Orvest injective, doncx= 0, doncφ0 est non d´eg´en´er´ee.

Un raisonnement analogue utilisant la non-d´eg´en´erescence deφ1 assure la lin´earit´e de v.

b) Soitbun ´el´ement du noyau deu. La condition implique alors φ1(., b) = 0, et commeφ1 est non d´eg´en´er´ee, on ab= 0. Donc u est injective, donc un isomorphisme.

c) D’apr`es a) et les hypoth`eses de non d´eg´en´erescence, pour touty∈E1,dφ1(y) etdφ2(u(y)) sont deux ´el´ements non nuls deE1poss´edant le mˆeme hyperplan. Alors, il existem(y)∈k v´erifiant φ2(u(x), u(y)) =φ1(x, y)m(y) pour tout x∈E1.

d) On voit tout d’abord quem:E1 →k est constante sur les droites. Maintenant, siyety0 sont deux ´el´ements non colin´eaires deE1 (qui est alors de dimension sup´erieure `a 2), on a

φ1(x, y+y0)m(y+y0) =φ1(x, y)m(y) +φ1(x, y0)m(y0).

En prenant successivement x dans kerdφ1(y) \ kerdφ1(y0) et ker dφ1(y) \ker dφ1(y0) (c’est possible parce que φ1 est non d´eg´en´er´ee), on obtientm(y) =m(y0) et le r´esultat voulu.

Exercice 6 :

D´eterminer les groupes unitaires, orthogonaux et symplectiques en dimension 1 et 2.

Solution de l’exercice 6. Voir cours.

Exercice 7 : ??

Soientp un nombre premier impair etq =pr une puissance d’un tel nombre premier, avec r≥1.

a) Montrer qu’il existe une involution non triviale sur Fq si et seulement sir est pair.

b) V´erifier queσ:x7→xq est l’unique involution non triviale deFq2 et que son corps des invariants estFq.

c) On note En := Fnq2. Montrer qu’il y a sur (En, σ) une unique classe d’´equivalence de formes hermitiennes non d´eg´en´er´ees. Montrer qu’une telle forme admet dans une base convenable la matrice identit´e.

d) Soitzn(resp.yn) le nombre de vecteurs non triviaux deEnde norme 0 (resp. 1). Par r´ecurrence, montrer que l’on a pour tout entiern≥1,

zn= (qn−(−1)n)(qn−1+ (−1)n) et yn=qn−1(qn−(−1)n).

e) Calculer l’ordre de Un(Fq2).

f) En d´eduire l’ordre de SUn(Fq2) et de PSUn(Fq2).

Solution de l’exercice 7.

(4)

a) L’exercice 2 assure que si Fq admet une involution non triviale σ, alors Fq est un Fσq-espace vectoriel de dimension 2, ce qui assure que |Fq|est un carr´e, donc q =pr est un carr´e, donc r est pair.

R´eciproquement, si r = 2s est pair, alors l’application σ : Fq → Fq d´efinie par x 7→ xps est une involution non triviale de Fq (c’est un morphisme de corps car c’est une puissance de l’automorphisme de Frobenius, c’est une involution par le th´eor`eme de Lagrange, et ce n’est pas l’identit´e car les points fixes de σ sont les racines de Xps −X dans Fq, qui sont au plus ps< q=|Fq|).

b) On a vu `a la question a) queσ´etait une involution non triviale, et que son corps des invariants

´etait un corps de cardinalq. Il reste `a montrer l’unicit´e deσ. Soitτ une involution non triviale de Fq2. Alors Fσq2 et Fτq2 sont deux sous-corps de Fq2 de cardinal q. Donc

Fσq2

et Fτq2

sont deux sous-groupes de mˆeme cardinal du groupe cyclique Fq2, donc ils sont ´egaux, donc Fσq2 =Fτq2 ⊂Fq2. On noterak:=Fσq2. L’exercice 2 assure qu’il existea∈Fq2 tel queσ(a) =−a, Fq2 = k(a) et a2 ∈ k. Alors τ(a)2 = τ(a2) = a2, donc τ(a) = ±a. Si τ(a) = a, alors τ = id, ce qui est exclu. Donc τ(a) =−a=σ(a). Cela suffit pour conclure que τ =σ. D’o`u l’unicit´e recherch´ee.

c) L’application N : Fq2 → Fq d´efinie par x 7→ xσ(x) = xq+1 est un morphisme de groupes surjectif, dont le noyau est de cardinal q + 1. Soit f une forme hermitienne non d´eg´en´er´ee sur (En, σ). Alors il existe une base orthogonale (e1, . . . , en) deEn pour f. Puisquef est non d´eg´en´er´ee, pour touti,f(ei) ∈Fq. Donc pour tout i, il existe λi ∈Fq2 tel que f(ei) = N(λi).

Alors f

ei

λi

= 1 pour tout i, ce qui assure que la matrice de f dans la base

ei

λi

est bien l’identit´e.

d) La surjectivit´e du morphisme N : Fq2 → Fq d´efini plus haut assure que pour tout α ∈ Fq, l’ensemble des vecteurs x ∈ En de norme α est de cardinal exactement yn. Or En est la r´eunion disjointe des sous-ensembles form´es des vecteurs de norme α, pour α d´ecrivant Fq, donc|En|= 1 +zn+ (q−1)yn. On a doncq2n= 1 +zn+ (q−1)yn.

En ´ecrivant l’ensemble des vecteurs 6= 0 de En+1 de norme nulle comme r´eunion disjointe de l’ensemble des vecteurs 6= 0 dont la derni`ere coordon´ee est nulle et de celui des vecteurs de norme nulle dont la derni`ere coordonn´ee n’est pas nulle, on obtient quezn+1=zn+ (q2−1)yn. On en d´eduit grˆace `a la relation pr´ec´edente que zn+1= (q2n−1)(q+ 1)−qzn. Commez1 vaut 0, on prouve la formule voulue par r´ecurrence surn.

e) La question c) assure que les ´el´ements de Un(Fq2) sont en bijection avec les bases orthonormales de Fnq2. On en d´eduit donc que

|Un(Fq2)|=

n

Y

i=1

yi =

n

Y

i=1

qi−1(qi−(−1)i) =qn(n−1)2

n

Y

i=1

(qi−(−1)i).

f) La condition tu(q)u = 1, o`u u(q) d´esigne la matrice de coefficients les puissances q-i`eme des coefficients de la matriceu∈Un(Fq2), assure que det Un(Fq2)

={xq+1 |x∈Fq2}. Comme ce dernier ensemble est de cardinalq−1, on a

|SUn(Fq2/Fq)|= |Un(Fq2)|

q−1 =q

n(n−1) 2

n

Y

i=2

(qi−(−1)i),

et comme le centre de SUn(Fq2) est r´eduit aux homoth´eties unitaires, on a Z(SUn(Fq2)) = {λInq+1= 1 etλn= 1}, donc

|PSUn(Fq2/Fq)|= |SUn(Fq2)|

n∧(q+ 1) = qn(n−1)2 n∧(q+ 1)

n

Y

i=2

(qi−(−1)i).

Exercice 8 : ? ? ?

Soient p un nombre premier impair,f ≥1 et q =pf . Soit b la forme sur (Fq2)3×(Fq2)3 d´efinie par b(u, v) =u1v3q+u2vq2+u3vq1

(5)

a) D´eterminer l’ensemble ∆ des droites isotropes de b. Quel est le cardinal de ∆ ?

b) Notons (e1, e2, e3) la base canonique de (Fq2)3. On d´efinit aussi les ´el´ements tα,β et hγ,δ de PU3(Fq2) correspondant respectivement aux matrices

1 −βq α

0 1 β

0 0 1

 et

γ 0 0 0 δ 0 0 0 γ−q

avec les conditionsδ1+q = 1, γ 6= 0, α+αq1+q = 0. D´eterminer le stabilisateur de e1 dans PU3(Fq2) et montrer que T :={tα,β |α+αq1+q= 0}en est un sous-groupe distingu´e.

c) Montrer que l’action de PSU3(Fq2) sur ∆ est 2-transitive.

d) Calculer le sous-groupe d´eriv´e Te1 de T.

e) On appelle transvection unitaire de (Fq2)3 toute transvection de (Fq2)3 pr´eservant la forme b.

Montrer que u ∈ U3(Fq2) est une transvection unitaire si et seulement si il existe α ∈ Fq2

v´erifiant α+αq = 0 et a ∈ (Fq2)3 isotrope tels que pour tout x ∈ (Fq2)3, on ait u(x) = x+αb(a, x)a(on dit queu est une transvection unitaire de vecteura).

f) Pour tout vecteur isotrope a, montrer que l’ensembleTa des transvections unitaires de vecteur aforme un sous-groupe ab´elien distingu´e dans le stabilisateur deasous SU3(Fq2).

g) Montrer que toute transvection unitaire est un commutateur dans SU3(Fq2).

h) Montrer que le sous-groupe de SU3(Fq2) engendr´e par les transvections unitaires agit transiti- vement sur{x∈(Fq2)3 :b(x, x) = 1}.

i) Montrer que SU3(Fq2) est engendr´e par les transvections unitaires.

j) Montrer que PSU3(Fq2) est un groupe simple.

Solution de l’exercice 8.

a) Un petit calcul montre que les droites isotropes sont ke1 = k(1,0,0) et les k(α, β,1) avec α+αq1+q = 0. Le nombre de solutions de cette ´equation est q2·q =q3 (car l’application Fq2 →Fq d´efinie parx7→x1+qest surjective et l’application Fq2 → Fq

x 7→ x+xq estFq-lin´eaire).

Le cardinal de ∆ est doncq3+ 1.

b) On v´erifie d’abord que les tα,β et hγ,δ stabilisent bienke1. Notons respectivement T etH les sous-groupes de PU3(Fq2) engendr´es par les tα,β et leshγ,δ : ils forment un produit semi-direct ToH (la v´erification est laiss´ee au lecteur).

L’image r´eciproque deToH dans U3(Fq2) est de cardinalq3·(q2−1)(q+ 1). De plus, l’action de U3(Fq2) sur ∆ ´etant transitive, on a

|StabU3(ke1)|=|U3(Fq2)| · |∆|−1 =q3(q2−1)(q+ 1).

Ceci montre que le stabilisateur de ke1 dans PU3(Fq2) est exactement le groupeT oH.

c) Un petit calcul montre que l’action deT ⊂PSU3(Fq2) est transitive sur ∆\ {ke1}. Or SU3(Fq2) agit transitivement sur ∆, donc on en d´eduit facilement que PSU3(F2q) agit 2 fois transitivement sur ∆.

d) On calcule quetα,β·tα00 =tα+α0−βqβ0,β+β0. Donc [tα,β, tα00] =tββ0q−β0βq,0. On en d´eduit que Te1 :=D(T) est le groupe form´e des matrices

1 0 α 0 1 0 0 0 1

avec α∈Fq2 tel queαq =−α. C’est le groupe des transvections unitaires de T.

(6)

e) Soitu∈U3(Fq2) une transvection de vecteura∈(Fq2)3. Alors il existe une forme lin´eairef non nulle telle que pour tout x∈(Fq2)3, u(x) =x+f(x)a, avecf(a) = 0. Puisque u est unitaire, on a, pour tousx, y∈(Fq2)3,b(u(x), u(y)) =b(x, y), i.e.

b(a, x)f(y) +b(a, y)f(x) +b(a, a)f(y)f(x) = 0.

Donc en prenanty =aetx quelconque, on voit que b(a, a) = 0 (car f 6= 0). Et en choisissant x tel que b(a, x) = 1, en posant α := −f(x), on obtient que pour tout y,f(y) =αb(a, y). En outre, poury tel queb(a, y) = 1, on constate queα+α= 0.

Par cons´equent, pour toute transvection unitaireu de (Fq2)3, il existe un vecteur isotropeaet α∈Fq2 tel queα+α= 0 de sorte que pour toutx∈(Fq2)3,

u(x) =x+αb(a, x)a .

R´eciproquement, il est clair qu’une telle donn´ee d´efinit une transvection unitaire.

f) On peut toujours compl´eter le vecteur isotropeaen un plan hyperbolique de base hyperbolique (a, c). Ensuite, on compl`ete la famille (a, c) en une base (a, b, c) de (Fq2)3 avec un vecteur b orthogonal `a aetcet de norme 1. On est alors ramen´e via ce changement de bases aux calculs des questions a),b),c),d). D’o`u le r´esultat souhait´e.

g) Cela r´esulte des questions e), f), et des calculs de commutateurs de la question d).

h) Soient x ety deux vecteurs tels que b(x, x) =b(y, y) = 1. Si la restriction de bau sous-espace engendr´e par x et y est non d´eg´en´er´ee, alors un calcul dans SU2(Fq2) ∼= SL2(Fq) assure le r´esultat. Sibrestreinte `a vect(x, y) est d´eg´en´er´ee, on peut trouverztel que les plans vect(x, z) et vect(y, z) soient non d´eg´en´er´es (prendre par exemple un vecteur isotropez /∈vect(x, y), non orthogonal `a x, ni `ay). Alors on conclut par le cas pr´ec´edent en composant deux transvections unitaires.

i) Pour toutxtel queb(x, x) = 1, le stabilisateur dexdans SU3(Fq2) est isomorphe `a SU(x, b)∼= SU2(Fq2). Or SU2(Fq2) est engendr´e par les transvections unitaires, donc la question h) assure que SU3(Fq2) est engendr´e par les transvections unitaires.

j) La question c) assure que le groupe PSU3(Fq2) agit primitivement sur ∆. Pour tout d ∈ ∆, on pose Td l’image de Ta dans PSU3(Fq2), o`u a est un vecteur directeur de d. La question f) assure que pour tout d ∈ ∆, Td est un sous-groupe ab´elien de PSU3(Fq2), distingu´e dans le stabilisateur de d. Et la question i) assure que PSU3(Fq2) est engendr´e par la r´eunion des Td, d ∈ ∆. Par cons´equent, le th´eor`eme d’Iwasawa assure que tout sous-groupe distingu´e de PSU3(Fq2) agissant non trivialement sur ∆ contient D(PSU3(Fq2)). Or les questions g) et i) assurent que D(PSU3(Fq2)) = PSU3(Fq2), donc cela d´emontre que le groupe PSU3(Fq2) est un groupe simple.

Exercice 9 : ??

Soit H la R-alg`ebre des quaternions. Un ´el´ement z ∈ H est dit pur s’il s’´ecrit sous la forme z = bi+cj+dk avec a, b, c∈R.

a) Montrer que z∈H est pur si et seulement siz2∈R.

b) Montrer que tout ´el´ement de Hest produit de deux quaternions purs.

c) Montrer que tout automorphisme d’anneaux deH est de la forme x7→qxq−1 pour un certain q∈Hde norme 1.

d) V´erifier que la transpos´ee sur Mat2(H) ne conserve pas le groupe GL2(H).

Solution de l’exercice 9.

a) C’est un calcul imm´ediat.

(7)

b) Soient z, z0∈Hdeux quaternions purs, identifi´es `a deux vecteursZ, Z0 ∈R3. Un calcul direct assure que zz0 ∈H est le quaternion dont la coordonn´ee r´eelle est l’oppos´e du produit scalaire

−Z·Z0 et les trois autres coordonn´ees sont les coordonn´ees du produit vectoriel Z∧Z0 dans R3. Soit alors z0 =α+Y ∈ H, avec α ∈ R et Y pur. L’´equation vectorielle dansR3 donn´ee parZ∧Z0=Y admet clairement une solutionZ, Z0 ∈R3, avec Z 6= 0. Alors pour tout λ∈R, Y =Z ∧(Z0+λZ), et Z·(Z0+λZ) =Z·Z0+λkXk2. Il est alors clair qu’il existe λ∈Rtel queZ∧(Z0+λZ) =Y et Z·(Z0+λZ) =−α, doncz0=zz0, avec z, z0 ∈H purs.

c) Soit ϕ:H→Hun morphisme d’anneaux. Alors ϕ(Z(H)) =Z(H), o`u Z(H) ={x∈H:∀y ∈ H, xy=yx}. Doncϕ(R) =R. Donc la restriction deϕ`aRest un automorphisme d’anneau de R, doncϕ|R = idR.

La question a) assure qu’un quaternion z est pur si et seulement si z2 ∈R, donc pour tout z ∈ H, z est pur si et seulement si z2 ∈ R si et seulement si ϕ(z2) = ϕ(z)2 ∈ R si et seulement si ϕ(z) est pur. Donc si on note P ⊂ H le sous-espace vectoriel des quaternions purs, la restriction de ϕ `a P induit un isomorphisme de groupes ϕ|P :P → P. Or pour tout z ∈ P, on a N(z) = −z2 et N(ϕ(z)) = −z2, donc ϕ|P ∈ O(P, N) ∼= O3(R). Or (i, j, k) est une base orthonorm´ee de (P, N), donc (ϕ(i), ϕ(j), ϕ(k)) ´egalement, donc il existe une rotation r∈SO3(R) telle quer(i) =ϕ(i),r(j) =ϕ(j) etr(k) =±ϕ(k). Or on dispose de l’isomorphisme ψ : {x ∈ H : N(x) = 1}/{±1} −→ SO(P, N) ∼= SO3(R) d´efini par ψ(x) : z 7→ xzx−1, ce qui assure que la rotation r est de la forme ψ(x) pour un certain x ∈ H de norme 1. Alors on a xix−1 = ϕ(i) et xjx−1 = ϕ(j), donc xkx−1 = ϕ(i)ϕ(j) = ϕ(k). Cela assure que ϕ est la conjugaison par x surH.

d) On peut consid´erer par exemple la matrice

1 j i k

. Exercice 10 : ??

Soit K un corps de caract´eristique diff´erente de 2 et soient α, β ∈ K. On note (1, i, j, k) la base canonique deK4, et on noteHα,β l’unique structure deK-alg`ebre sur K4 d´efinie par

1 est le neutre pour la multiplication, i2=α , j2 =β, ij =−ji=k . a) D´efinir la norme r´eduiteN :Hα,β →K et la conjugaisonHα,β →Hα,β.

b) Montrer que siK est alg´ebriquement clos, alorsHα,β est isomorphe `a Mat2(K).

c) Montrer que Hα,β est une alg`ebre `a division (i.e. un “corps non commutatif”) si et seulement siN est une forme anisotrope sur le K-espace vectorielHα,β.

d) Montrer que siK=Fq, alors Hα,β n’est pas int`egre.

e) Soientα0, β0∈K. Montrer que lesK-alg`ebres Hα,β etHα00 sont isomorphes si et seulement si les normes N etN0 associ´ees sont des formes quadratiques isom´etriques.

Solution de l’exercice 10.

a) Par analogie avec les quaternions de Hamilton, on d´efinit le conjugu´e d’un ´el´ementz=a+bi+ cj+dk parz:=a−bi−cj−dk. De mˆeme, on d´efinit la norme d’un ´el´ementz=a+bi+cj+dk parN(z) :=zz =a2−αb2−βc2+αβd2.

b) Soient a, b ∈ K des racines carr´ees respectives de α et β (ces racines existent car K est alg`ebriquement clos). Le morphisme deK-alg`ebresHα,β →Mat2(K) d´efini pari7→

a 0 0 −a

etj7→

0 b b 0

est l’isomorphisme voulu.

c) Il est clair que N est une forme quadratique sur leK-espace vectorielHα,β.

Supposons queHα,β soit une alg`ebre `a division. Soientz∈Hα,β\{0}etz0 un inverse dez. On a alorsN(z)N(z0) =N(zz0) =N(1) = 1 et doncN(z)6= 0. Par cons´equent, la forme quadratique N est anisotrope.

R´eciproquement, siN est anisotrope, alors pour tout ´el´ementz∈Hα,β\{0}, l’´el´ementN(z)−1z fournit un inverse de z, doncHα,β est une alg`ebre `a division.

(8)

d) On sait que sur un corps fini, une forme quadratique de dimension ≥ 3 est isotrope. Par cons´equent, la norme N est isotrope sur Hα,β, donc il existe z ∈ Hα,β \ {0} tel que zz = N(z) = 0, doncHα,β n’est pas int`egre.

e) Soit ϕ:Hα,β→ Hα00 un isomorphisme de K-alg`ebres. Comme le centre de ces alg`ebres est r´eduit `a K, on a n´ecessairement ϕ(K) =K. On note Pα,β ⊂Hα,β le sous-espace vectoriel des quaternions purs. Pour tout z∈Hα,β\ {0}, on a z∈Pα,β si et seulement siz /∈K etz2 ∈K si et seulement si ϕ(z) ∈/ K et ϕ(z)2 ∈K si et seulement si ϕ(z) ∈Pα00. Donc ϕ|P

α,β induit un isomorphisme Pα,β → Pα00. Montrons maintenant que ϕ pr´eserve la conjugaison : soit z ∈Hα,β. Alors z s’´ecrit z=z0+p avec z0 ∈K et p∈ Pα,β. On a donc ϕ(z) =ϕ(z0−p) = ϕ(z0)−ϕ(p) et ϕ(z) = ϕ(z0) +ϕ(p). Or on a vu que ϕ(z0) ∈ K et ϕ(p) ∈ Pα00, donc les formules pr´ec´edentes assurent queϕ(z) =ϕ(z). On en d´eduit que pour toutz∈Hα,β,

N0(ϕ(z)) =ϕ(z)ϕ(z) =ϕ(z)ϕ(z) =ϕ(zz) =zz=N(z) carzz∈K et ϕest un morphisme deK-alg`ebres.

Cela assure que les formes quadratiques N etN0 sont isom´etriques via ϕ.

R´eciproquement, supposons qu’il existe une isom´etrie (lin´eaire) f : (Hα,β, N) → (Hα00, N0).

Le th´eor`eme de Witt (appliqu´e `a l’orthogonal d’un vecteur de norme 1) assure que l’on peut supposer que f envoie Pα,β sur Pα00. On a alors f(i)2 = −N0(f(i)) = −N(i) = i2 = α, et de mˆeme f(j)2 = β. De plus, comme i et j sont orthogonaux pour N, f(i) et f(j) sont orthogonaux pourN0 : ainsi on af(i)f(j) +f(j)f(i) = 0. Cela implique que la sous-K-alg`ebre de Hα00 engendr´ee par f(i) et f(j) est isomorphe `a Hα,β, donc par ´egalit´e des dimensions, queHα00 est isomorphe commeK-alg`ebre `a Hα,β.

Exercice 11 : ? ? ?

Soient A un anneau commutatif unitaire et H(A) la A-alg`ebre des ´el´ements a+bi+cj+dk avec a, b, c, d∈A telle que 1 est neutre pour la multiplication et avec les relations :

i2=j2 =k2 =−1, ij =−ji=k, jk=−kj=i, ki=−ik=j.

a) D´efinir la norme r´eduiteN :H(A)→Aet la conjugaisonH(A)→H(A).

b) Montrer que pour toutx, y∈H(A),N(xy) =N(x)N(y).

c) On d´efinit les quaternions d’Hurwitz par H :=

a+bi+ck+dk∈H(Q) |(a, b, c, d)∈Z4∪ 1

2+Z4

.

Montrer que H est un sous-anneau de H(Q) contenantH(Z) et v´erifiant N(z) = 1 si et seule- ment si z est inversible dans H.

d) Montrer que tout id´eal `a droite (respectivement `a gauche) de H est principal.

e) Montrer que, pour tout nombre premier p, il existez∈H tel queN(z) =p.

f) Montrer que tout entier naturel est somme de quatre carr´es.

Solution de l’exercice 11.

a) On pose N(a+bi+cj+dk) =a2+b2+c2+d2, qui est bien un ´el´ement de A. De mˆeme, on d´efinit le conjugu´e par a+bi+cj+dk=a−bi−cj−dk.

b) On aN(z1z2) =z1z2z2z1 =N(z1)N(z2).

c) Il est clair que (H,+) forme un sous-groupe de (H(Q),+). Il contient 1, v´erifions qu’il est stable par multiplication. Pour cela, posons,u= 1

2(1 +i+j+k)∈H. Il suffit de v´erifier queu.1,u.i, u.j,u.k etu2 sont encore des ´el´ements de H, ce qui est imm´ediat.

Lorsque z est un ´el´ement deH(Z), N(z) est entier. Soit alors z ∈H\H(Z) : un tel z s’´ecrit u+a+bi+cj+dk, aveca, b, c, d∈Z. On a alorsN(z) =a2+a+b2+b+c2+c+d2+d+ 1∈Z. Donc pour tout z∈H,N(z)∈Z.

(9)

Soitz∈H de norme 1 : son inverse dansH(Q) estz, qui est bien dansH. R´eciproquement, si z est inversible dansH, alors il existe z0 ∈H v´erifiant zz0 = 1. Il en r´esulte N(z)N(z0) = 1, et doncN(z) = 1 puisque la norme surH est `a valeurs enti`eres positives.

d) Commen¸cons par une remarque. Si x = a+bi+cj+dk est un ´el´ement de H(Q), il existe a0, b0, c0, d0 ∈ Z tels que |a−a0| ≤ 12, |b−b0| ≤ 12, |c−c0| ≤ 12 et |d−d0| ≤ 12. Pour x0 = a0+b0i+c0j+d0k, on a alors N(x−x0)≤1, avec ´egalit´e si et seulement si x∈HrH(Z).

Prouvons maintenant l’assertion voulue pour les id´eaux `a droite (le cas des id´eaux `a gauche est sym´etrique). Soient a un id´eal `a droite propre deH et z ∈ a un ´el´ement de norme minimale non nulle. Soit y∈a; par la remarque pr´ec´edente, il existe t∈H avec N(z−1y−t)<1. On a alorsN(y−zt)< N(z) ; par minimalit´e, on obtient queN(y−zt) = 0 et donc y =zt. Donca est principal, engendr´e par z.

e) Comme on a 2 = 12+ 12+ 02+ 02, on peut supposerpimpair. L’id´ealpHest bilat`ere et on peut former l’anneau quotient H/pH. Commep est impair,H/pH est isomorphe `a H(Z)/pH(Z)' H(Fp). Or l’´equation a2+b2+c2+d2 = 0 a une solution non triviale dansFp, et l’´el´ement de H(Fp) correspondant `a une telle solution engendre un id´eal `a droite propre deH(Fp). L’image r´eciproque dans H de cet id´eal est un id´eal principal de la forme z0H, par la question d), et il v´erifie pH ( z0H ( H. En particulier, il existe un ´el´ement z0 ∈ H v´erifiant z0z0 = p. On obtient quep2 =N(p) =N(z0)N(z0). Or N(z0)>1 etN(z0)>1 (sinon z0 ouz1 est inversible dansH), donc on a finalementN(z0) =ppar primalit´e.

f) Il suffit de montrer que dans la question pr´ec´edente, on peut trouverz∈H(Z) tel queN(z) =p.

Supposons que ce ne soit pas le cas et regardons l’image de ξ = 2z0 dans H(Z)/4H(Z) ' H(Z/4Z) (o`uz0 ∈H\H(Z) v´erifieN(z0) =p). DansH(Z/4Z), la norme deξ est nulle, c’est-`a- dire queξξ = 0. Il suffit alors de releverξ en un ´el´ement de{ε11 +ε2i+ε3j+ε4k:ε1, . . . , ε4 ∈ {±1}} ⊆H(Z), et de poserz1:= 12ξ dansH. Il en r´esulte queN(z0z1) =p(puisqueN(z1) = 1) avec z0z1 ∈H(Z). On peut donc supposer dans la question e) que z∈H(Z).

Le r´esultat pour tout entier naturel se d´eduit alors de la question b) et de la d´ecomposition en facteurs premiers dansZ.

Exercice 12 : ? ? ?

Soient K un corps de caract´eristique 6= 2, α, β ∈K. On note H:= Hα,β (voir l’exercice 10 pour la d´efinition) etH×:={x∈H:N(x)6= 0}.

Pour toutq∈H× etx∈H, on note Sq(x) :=qxq−1. On rappelle que l’on dispose de la normeN sur Hqui est une forme quadratique.

a) Montrer que pour tout q ∈H× et toutx∈H,N(Sq(x)) =N(x).

b) Montrer que pour tout q ∈ H×, Sq|

K = idK et Sq(P) = P, o`u P ⊂ H d´esigne l’espace des quaternions purs.

c) En d´eduire un morphisme de groupess:H×→O(P, N) et montrer que son noyau estK. d) Montrer que pour tout p ∈ P× := P∩H×, s(p) est le renversement d’axe p. En d´eduire que

s(H×) = SO(P, N).

e) En d´eduire un isomorphismeH×/K ∼= SO(P, N).

f) On suppose α = β = 1. Montrer que N est une forme isom´etrique `a la forme quadratique (x, y, z)7→x2−y2−z2surK3. Montrer que PGL2(K)∼= SO3(K, N) et PSL2(K)∼= Ω3(K, N) :=

D(O3(K, N)).

g) Montrer que pour toutu∈SO(H, N), il existea, b∈H×tels queu(x) =axbpour toutx∈H.

Montrer en outre que N(a)N(b) = 1.

h) Montrer que pour toutu∈O(H, N)\SO(H, N), il existe a, b∈H× tels que u(x) =axbpour toutx∈H.

i) NotonsU :={(a, b)∈H××H×:N(a) =N(b)}. Construire un morphisme de groupes surjectif S:U →SO(H, N) et calculer son noyau.

j) On suppose α = β = 1. Montrer que N est une forme hyperbolique sur Mat2(K) et que les groupes PΩ4(K, N) := P(D(O4(K, N))) et PSL2(K)×PSL2(K) sont isomorphes.

(10)

Solution de l’exercice 12.

a) C’est clair puisque la norme est multiplicative et N(1) = 1.

b) Par d´efinition,K est contenu dans le centre deH, ce qui assure que Sq|

K = idK. En outre, on a toujours l’´equivalence, pour unx∈H\ {0},x∈Psi et seulement six /∈K etx2∈K. Cette caract´erisation (ou un calcul direct) assure queSq(P) =P.

c) Les questions a) et b) assurent que si l’on pose s(q) :=Sq|P pour toutq ∈H×, on d´efinit ainsi un ´el´ement s(q)∈O(P, N). Or il est clair ques(1) = idP ets(qq0) =s(q)s(q0), donc on a bien d´efini un morphisme de groupes s: H× → O(P, N). Calculons son noyau : un ´el´ement de H commutant avec tous les ´el´ements de P commute avec tous les ´el´ements de H, donc est dans K. Par cons´equent, Ker(s) =K∩H×=K.

d) Soitσ la r´eflexion orthogonale d’axep. Alors on sait que pour toutx∈P,σ(x) =x−2hx,piN(p)p= x−xp+pxpp p. Or pour toutx∈P, on ax=−x, doncσ(x) = N(p)pxp , donc le renversement d’axep est donn´e par x7→ −σ(x) =−N(p)pxp =pxp−1=s(p), d’o`u le r´esultat.

En particulier, s(p) est un renversement pour tout p ∈ P×, donc det(s(p)) = 1 pour tout p∈P×.

Soit alorsz∈H×. On sait que tout ´el´ement de O(P, N) est produit de reflexions orthogonales, donc il existe q1, . . . , qr ∈ P× tels que s(z) est la compos´ee des reflexions orthogonales d’axe q1, . . . , qr. Donc s(z) = (−1)rs(q1)◦ · · · ◦s(qr). Supposons que s(z) ∈/ SO(P, N). Alors r est impair, et pour toutx∈P, on azxz−1 =−q1. . . qrx(q1. . . qr)−1. En notantq :=q1. . . qr, on en d´eduit que pour tout x ∈H,x = (z−1q)x(z−1q)−1. Ceci est contradictoire puisque x 7→x est un anti-automorphisme alors quex7→(z−1q)x(z−1q)−1est un automorphisme. Par cons´equent, s(z)∈SO(P, N).

On a donc montr´e que s(H×) ⊂ SO(P, N). Enfin, tout ´el´ement de SO(P, N) est produit de renversements, et les renversements sont dans l’image de s (et mˆeme dans s(P×)), donc s(H×) = SO(P, N).

e) C’est la conjonction des questions c) et d).

f) Pour tout q =xi+yj+zk∈ P, on a N(q) =−x2−y2+z2, d’o`u la description de la classe d’isom´etrie deN. En outre, en adaptant la question b) de l’exercice 10, on voit facilement que dans le cas pr´esent, on a un isomorphisme de K-alg`ebres H ∼= Mat2(K), et donc un isomor- phisme de groupesH×/K∼= PGL2(K). Par cons´equent, la question e) fournit un isomorphisme PGL2(K)−→SO3(K, N), et le calcul du groupe d´eriv´e de GL2(K) assure que cet isomorphisme induit l’isomorphisme suivant entre les sous-groupes d´eriv´es :

PSL2(K)−→Ω3(K, N)

(noter que ce r´esultat g´en´eralise l’isomorphisme obtenu `a l’exercice 7, question d), de la feuille de TD7, dans le cas o`u K ´etait un corps fini).

g) et h) Comme `a la question d), on voit facilement que pour tout q∈H×, la reflexion orthogonale de droiteKq est donn´ee par la formule suivante :x7→ −qxqN(q). Or tout ´el´ement de SO(H, N) (resp.

O(H, N)\SO(H, N)) est produit d’un nombre pair (resp. impair) de reflexions orthogonales.

On en d´eduit donc les deux formules souhait´ees, en composant un nombre pair (resp. impair) de reflexions donn´ees par des formules du type x7→ −qxqN(q), pour certainsq ∈H×. La condition N(a)N(b) = 1 dans la question g) s’obtient en ´ecrivant queN(u(x)) =N(x) pour toutx.

i) Pour (a, b) ∈ U, on d´efinit Sa,b : H → H par Sa,b(q) := aqb−1. Il est clair que pour tout (a, b)∈U,Sa,b∈O(H, N), et que l’on d´efinit ainsi un morphisme de groupesS:U →O(H, N).

Soit (a, b) ∈ U. Supposons que Sa,b ∈/ SO(H, N). Alors la question h) assure qu’il existe c, d ∈ H× tels que pour tout x ∈ H, on ait Sa,b(x) = cxd. On en d´eduit que pour tout x∈H, on a c−1axb−1d−1 =x, relation qui implique que pour tout x∈H,c−1axa−1c=x, ce qui aboutit `a une contradiction comme `a la question d). DoncSest `a valeur dans SO(H, N). La question g) assure que l’image du morphisme de groupes S contient SO(H, N), donc S est un bien un morphisme de groupes surjectifH×→SO(H, N). Son noyau est constitu´e de l’ensemble

(11)

des (a, b)∈U tels queaxb−1 =x pour toutx∈H, i.e. l’ensemble des (a, b)∈U tels quea=b (prendrex= 1) et acommute avec tous les ´el´ements de H. Donc Ker(S) ={(λ, λ) :λ∈K}.

j) On voit que dans ce cas, pour toutq=x+yi+zj+tk∈H, on aN(q) =x2−y2−z2+t2. Donc (H, N) est bien somme de deux plans hyperboliques. Comme `a la question f), on sait que l’on a un isomorphisme deK-alg`ebresH−→ Mat2(K). Cet isomorphisme induit des isomorphismes de groupes H× ∼−→ GL2(K) et U −→ {(A, B) ∈GL2(K)×GL2(K) : det(A) = det(B)}. Donc D(U)∼= SL2(K)×SL2(K) puisqueD(GL2(K)) = SL2(K). On en d´eduit via la question i) que S induit un isomorphisme (SL2(K)×SL2(K))/{±I2} −→ Ω4(K, N). En quotientant ces deux groupes par leur centre, on obtient finalement un isomorphisme

PSL2(K)×PSL2(K)−→ PΩ4(K, N),

isomorphisme qui g´en´eralise le cas des corps finis trait´e `a la question e) de l’exercice 7 de la feuille de TD7.

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