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Les TPE, PME et hôpitaux dans le viseur des hackeurs. Cybersécurité. Biodiversité Ecocean et Créocéan, entreprises écolos

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Academic year: 2022

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NP

Altrad

Un nouveau siège en 2022

Biodiversité

Ecocean et Créocéan, entreprises écolos

Officiellement habilité à publier les annonces légales dans le département de l’Hérault L’essentiel de l’info légale, économique et culturelle dans tout l’Hérault

22 AVRIL 2021 / N° 3356 / Tous les jeudis / 1,20 €

Cybersécurité

Les TPE, PME et hôpitaux dans le viseur des hackeurs

Solidarité

Délivrue se mobilise

pour les SDF

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SOMMAIRE

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« Cap Concorde » - 26, rue du Prado 34170 Castelnau-le-Lez

Tel. : 04 99 58 35 55 ou 04 99 58 35 59 annonces.legales@heraultjuridique.com

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Sur le site : www.herault-tribune.com Antenne de Castelnau-le-Lez Nathalie LACOMBE - Pascale LATORRE annonces.legales@heraultjuridique.com 04 99 58 35 55 / 59

Antenne de Béziers Rémi ALQUIER / Brigitte MUR 31, rue Pélisson - 34500 Béziers 04 67 28 09 22

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ÉDITEUR

Les Petites Affiches

SARL au capital de 3 200 euros

” Cap Concorde ” - 26, rue du Prado 34170 Castelnau-le-Lez

RCS Montpellier : B 326 068 947

RÉDACTION

Directeur et responsable de la publication : Pierre-François CANET

pf.canet@heraultjuridique.com Rédactrice en chef : Virginie MOREAU vmoreau.hje@gmail.com Rédacteur en chef adjoint : Daniel CROCI

dcroci.hje@gmail.com Rédaction :

Elodie GREFFIN - Marianne SYLVESTRE Commission paritaire : n° 0125 I82654 Conception graphique : Les Petites Affiches.

Dépôt légal : à parution. Copyright 2021 : HJE

© HJE 2021 - Crédits photos au fil des pages

Hebdomadaire d’informations juridiques, éco- nomiques, financières et culturelles de l’Hérault, habilité à publier des annonces judiciaires et légales pour le département de l’Hérault.

Paru de 1957 à 2002 sous le titre de Hérault Judiciaire et Commercial, édition de Montpellier-Sète-Lodève. Adhérent au Syndicat national de la Presse judiciaire et au Syndicat

TERRITOIRES

• Emmanuel Macron à Montpellier :

des policiers en plus, une académie de police et des annonces… > 4-5

• À Agde, les campings municipaux entrent dans une nouvelle ère > 6-7

ENVIRONNEMENT

• Ecocean et Créocéan : des entreprises locales au secours de la biodiversité aquatique > 8-9

SOLIDARITÉ

• Montpellier - Délivrue : « Nous cherchons des volontaires pour livrer les repas aux SDF » > 10-11

IMMOBILIER

• Marché immobilier, l’analyse de S’Antoni Immobilier sur le littoral agathois, biterrois et sétois > 12-13

ENTREPRISES

• Béziers : Croutons.fr, entreprise de livraison à domicile, fait de l’ombre en local à Uber > 14-15

• Altrad injecte 5 M€ dans un siège social > 16

• Port de Sète : le choix écologique de Cem’In’Log pour son trafic de clinker > 17

DROIT

• Projet de loi pour la confiance dans l’insti tution judiciaire : détail du contenu > 18-19

• Dossier Cybersécurité :

- Ransomware : « la France n’est pas la poule aux œufs d’or » > 20

- La crise du Covid-19, un tournant dans la menace cyber ? > 21-23

ANNONCES LÉGALES > 24

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Hubert VIALATTE, Elisa LLOP, Lizza PAILLIER et LIsa SOLAL pour ELSA Montpellier Presse ont également participé à ce numéro.

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HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021

4 HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021 5

TERRITOIRES TERRITOIRES

© Image Facebook Emmanuel Macron. Le président de la République en discussion avec des habitants de La Mosson alors que Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, s’entretient avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Emmanuel Macron à Montpellier :

des policiers en plus, une académie de police et des annonces…

A chaud, lundi 19 avril au soir, quelques minutes après le départ du chef de l’Etat, le maire de Montpellier a fait part des annonces du président de la République sur plusieurs dossiers concernant directement la ville de Montpellier.

« Ce point presse fait suite à l’honneur fait par le président de la République par sa venue. Il est resté longtemps à Montpellier – de 10h30 à cette fin d’après-midi – et a passé du temps à l’écoute des Montpelliérains » a indiqué en préambule le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, également président de la Métropole. Une visite significative, puisque, outre l’affectation de 50 policiers supplémentaires qui s’ajoutent aux 16 obtenus ; l’implantation d’une académie de police et l’extension du périmètre ANRU de La Mosson ont été confirmées par le chef de l’Etat.

Des renforts de police significatifs. « J’ai déjeuné avec le chef de l’Etat à midi, et j’ai pu lui présenter plusieurs dossiers » a précisé Michaël Delafosse. Parmi les bonnes nouvelles, le chef de l’Etat a assuré de l’affectation de nouveaux effectifs de police. Ces renforts de police ont été « demandés dès notre élection, par une démarche commune avec l’ensemble des parlementaires, de toutes tendances » a souligné le maire, ajoutant : « C’est un dossier qui avance ».

Une académie de police pour la formation

Autre motif de satisfaction pour Michaël Delafosse et ses équipes, annoncée dimanche dans Le Figaro, une académie de

police sera implantée à Montpellier. Elle sera réalisée « par l’Etat pour les fonctionnaires de l’Etat et va accompagner la forma- tion continue des forces de police, et peut-être des gendarmes » a expliqué le premier magistrat. « Nous allons voir très prochai- nement avec monsieur le préfet à quel endroit elle pourrait s’implanter. Nous allons proposer des sites, mais le préfet en a déjà en tête. C’est une bonne nouvelle. Cela place Montpellier comme centre de formation des services de l’Etat. C’est une nouvelle implantation de l’Etat à Montpellier ; cela concourt à un rayonnement du territoire » a souligné le maire.

Le centre commercial Saint-Paul intègre le périmètre de l’ANRU

Autre annonce d’importance pour Michaël Delafosse… « C’était une de mes demandes : le périmètre de l’ANRU sera étendu, m’a indiqué le chef de l’Etat. Il inclura le centre commercial privé Saint-Paul et son quartier. Nous souhaitons faire sur cet espace de grandes halles de la Méditerranée. Ainsi, cette partie sera éligible également aux aides et subventions ANRU. »

Et de rappeler les grands travaux prévus dans ce quartier : « la destruction de la Tour d’Assas sera menée tambour battant ; c’est juin 2024 dernier délai, sinon des gens ici seront remerciés (rires). Nous prévoyons également la construction d’un commis- sariat mixte police municipale et nationale. Les écoles seront reconstruites à l’extérieur du quartier dans un esprit d’ouver- ture et de mixité partagée ». La réhabilitation et la réaffectation du stade de La Mosson, qui jouxte le quartier, font également partie intégrante de ces enjeux qui doivent changer durablement l’image et la vie de ce quartier.

Musée de la France et de l’Algérie, laïcité, mobilité et viticulture

« J’ai évoqué d’autres dossiers avec le chef de l’Etat, notamment le musée de la France et de l’Algérie » a indiqué Michaël Delafosse.

«  ‘Nous allons nous revoir sur ce point important pour Montpellier’, m’a proposé le président de la République. Montpellier possède les collections, hélas déposées au MUCEM de Marseille.  » Le prochain Sommet Afrique-France a également fait l’objet d’échanges. Comme Ia mise en place du plan de soutien scolaire laïc et gratuit, la question de la mobilité et les bus à haut niveau de service… ou encore la viticulture avec Jérôme Despey.

« Je veux redire que je suis maire républicain et que la présence du président de la Répu- blique – qui a passé du temps dans notre ville à rencontrer nos habitants, notamment ceux des Hauts de Massane, durement éprouvés par de récents faits divers (dont les auteurs ont été jugés) et qui a pris du temps avec les acteurs associatifs – est importante » a insisté Michaël Delafosse.

Daniel CROCI

A l’issue de la conférence de presse, Michaël Delafosse est revenu sur la prévention de la délinquance… « Avec Sébas- tien Cote (adjoint délégué à la Protection de la population et la Tranquillité publique) et ses équipes, on engage un gros travail sur la prévention de la délinquance et la cohé- sion sociale ». Exemple, le rappel à l’ordre récemment mis en place. « Les auteurs d’incivilités sont reçus à la mairie, nous rappelons la règle, et cela nous permet de rencontrer ces personnes parfois en fragilité. De même, notre police municipale va aller dialoguer dans les écoles. Les TIG (tra- vaux d’intérêt général) vont être multipliés par cinq. Nous insistons sur la cohésion sociale et la médiation. La tran- saction municipale va bientôt être mise en place. La collec- tivité pourra ainsi demander réparation par le rembourse- ment, mais aussi par des heures de travail au service de la collectivité. Une première aura lieu à l’été 2021. De 4 ou 5 TIG, nous allons passer à 25 ou 30 en 2021. » Sébastien Cote précise : « Nous travaillons à un service de médiation sociale pour la rentrée 2021 ou dès cet été si c’est possible.

L’idée est d’éviter d’appeler la police pour un simple problème de voisinage ou, par exemple, une file d’attente trop longue devant les bureaux de poste. Nous le construisons en concer- tation et il sera présenté avec les bailleurs sociaux ».

« La médiation était un trou dans la raquette montpellié- raine » analyse l’adjoint à la Tranquillité publique. « Il n’y en avait pas à Montpellier, poursuit l’élu. Des projets avaient été présentés, mais bloqués par le précédent exécutif. Nous reprenons ce dispositif. » Michaël Delafosse ajoute : « C’est un ensemble de réponses. Autre exemple, depuis 2014, les subventions aux associations avaient baissé. Dès cette année, elles sont en augmentation de 7 %, principalement pour les clubs sportifs de proximité et de quartier ; un appel à projet protoxyde d’azote est également lancé, et nous allons mettre en place un service de soutien et d’aide scolaire dans les Maisons pour tous, y compris les samedis et les dimanches. D’autres dispositifs existent ; ils ont vocation à être renforcés. »

(DC)

Montpellier met en place la transaction municipale et un service de médiation

Deux maires de l’agglo Hérault Méditerranée à la rencontre d’Emmanuel Macron

A l’issue de sa visite à Montpellier sur le thème de la sécurité, Emmanuel Macron a souhaité rencontrer quelques maires pour échanger.

Ce lundi 19 avril, le président de la République Emmanuel Macron se trouvait à Montpellier pour une visite de terrain sur le thème de la sécurité. En présence du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le Président a voulu faire un point sur la situation actuelle avec des maires locaux.

Une rencontre à l’aéroport de Montpellier. Sur les 5 maires héraultais présents, deux maires de l’agglo Hérault Méditerranée ont pu discuter directement avec le président : Gwendoline Chaudoir, maire de Portiragnes, et Stéphane Pépin-Bonet, maire de Bessan.

La sécurité de tous pour thème. La maire de Portiragnes est intervenue sur la relance économique et sur les renforts de sécurité l’été en zone littorale. Pour le maire de Bessan, les sujets abordés étaient la petite délinquance, la lutte contre les incivilités et la loi « trop contraignante » sur les logements sociaux.

Elodie GREFFIN

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L a ville affichait alors la volonté de trouver un nouveau gestionnaire susceptible d’investir massivement et ainsi d’assurer une montée en gamme des deux campings histo- riques de la commune.

Du 4 et 5 étoiles en perspective

Un cahier des charges était alors rédigé par la commune, exigeant du futur concession- naire un minimum de 15 millions d’euros d’in- vestissement, un passage en 4 et 5 étoiles respectivement pour la Tamarissière et la Clape et une redevance totale de près de 23 M€ à reverser à la ville sur les 18 ans de concession. « C’est impossible et irréalisable ; vous ne trouverez personne à ces condi- tions » avait alors estimé l’opposition munici-

pale, par la voix d’André Figueras, jugeant bien trop ambitieuses les conditions exigées par la majorité municipale.

Il est vrai que la barre à franchir était haute en cette période d’incerti- tude pour le tourisme. Y aurait-il avoir des candidats à la reprise ? La réponse est finalement arrivée en mairie mi-février où, à l’issue de la période de dépôt des candidatures, deux sociétés se sont fait connaître :

la SAS CottageParks Méditerranée et la SCS VS Campings France.

Après étude des offres et des négociations entre les parties, la ville a décidé de retenir la SAS CottageParks Méditerranée, représentée par François Cros.

Une pointure du tourisme

L’homme, qui a été membre du Graspa fondé par Denis Fonquerle (à l’origine de la découverte de l’Ephèbe en 1964), est un enfant du pays. Ori- ginaire de Marseillan, il fréquente le Cap d’Agde depuis son enfance et n’est pas vraiment un novice dans le domaine de l’hôtellerie de plein- air. Entre 2002 et 2011, il a été à la tête de l’un des plus célèbres d’entre eux, le centre hélio- marin de Montalivet, un domaine de 200 hec- tares doté de plus de 4 000 emplacements naturistes dans la région bordelaise, jusqu’à son rachat par le groupe sétois Proméo.

Réconcilier tourisme et nature

Après une expérience réussie dans le domaine de la restauration au Maroc, l’entrepreneur est revenu en France avec une idée en tête :

Loisirs

À Agde, les campings municipaux entrent dans une nouvelle ère

L’annonce avait été faite lors du conseil municipal du 20 octobre 2020. D’un commun accord, la ville d’Agde et la Sodeal décidaient de rompre le contrat de concession qui les liait jusqu’à présent

pour la gestion des campings municipaux de La Clape et de La Tamarissière.

réconcilier tourisme et nature au travers d’un concept novateur dans l’hôtellerie de plein-air. Finis les mobil-homes serrés en rangs d’oignons, place à l’habitat en bois, respectueux de l’environnement et du bien-être, pour des vacances en famille réussies et écolos.

« Nous ne sommes pas des investisseurs « toboggans ». Je veux dire par là que l’idée n’est pas de rajouter 3 toboggans et un snack au bord d’une piscine. Notre philosophie est radicalement différente : nous sou- haitons réaliser une mutation réussie de ces campings, assurant une montée en gamme rapide tout en créant de vrais lieux de vie convi- viaux. Par exemple, le site de la Clape sera ouvert toute l’année, avec des services dont pourra bénéficier la clientèle locale : salle de sport, cours de yoga, animations, accueil de groupes de sportifs autour de stages dédiés. L’idée est de rendre l’endroit vivant et dynamique toute l’année ».

Pour ce faire, François Cros s’est entouré d’un autre amoureux du Cap d’Agde en la personne de Serge Mas. À la tête de la Sopra dans les années 1970-80, « il a dû construire environ 10 000 appartements au Cap d’Agde. C’est un grand passionné de cette station balnéaire, il en connaît l’histoire et le mode de vie. Il y est tous les week-ends et, lui aussi, au fil du temps, a été gagné par la fibre écolo. Nous avons ensemble une vraie envie de réussir ce projet, qui aura comme fil conducteur un changement dans la façon de consommer : mieux consommer, moins polluer ! » explique François Cros.

Pour donner corps à leur projet, les deux hommes ont créé la société Cottage Parks, entièrement tournée vers le développement durable avec des aménagements respectueux de l’environnement.

Un investissement de 20 M€ minimum

Il est vrai que cette philosophie a de quoi séduire. Cette démarche écologique a notamment convaincu la Banque Publique d’Investissement et le Fonds de Tourisme Occita- nie. « Entre ces prêts de l’ordre de 15 M€ et nos fonds propres, nous allons investir plus de 20 M€ dans les 2 cam- pings pour réussir cette mutation tout en gardant en tête le volet écologique de notre démarche ». indique François Cros. Les deux hommes affichent la ferme volonté d’assurer une montée en gamme de ces campings tout en conservant leur caractère emblématique. Pour y parvenir, 10 M€ vont être consacrés aux investissements à réaliser et 10 M€

seront investis dans des hébergements innovants.

« La redevance que demande la ville est élevée ; c’est un peu dur, mais nous allons commencer progressivement, en com- mençant par le site de la Clape. Nous allons tout d’abord restructurer l’accueil et le rendre plus convivial pour être en adéquation avec les futurs hébergements à forte connota- tion écolo et donnant la priorité aux espaces verts » indique François Cros.

Une philosophie résolument tournée vers le développement durable

À la clé, figurent la mise en place d’habitats insolites tels que des cabanes perchées en bois, la suppression des véhicules à l’intérieur des enceintes, la production d’énergie photovoltaïque, la récupération de l’énergie produite par les utilisateurs de la salle de sport, la réduction des consommations d’eau et une philosophie résolument tournée vers le développement durable.

Sur le site de la Tamarissière, le chef d’entreprise a pris le temps de s’imprégner des lieux. « Je m’y suis longuement promené. Le site naturel est superbe. Nous allons bien entendu conserver tout cela, mais surtout l’améliorer. La première chose est de prendre contact avec l’architecte des bâtiments de France : nous lui présenterons notre concept. L’idée est d’installer une cinquantaine de chalets en bois à destination des familles, mais également de créer un parcours éducatif écologique à destination des écoles de la ville et des familles qui viennent se balader

le week-end. Si tout va bien, nous le ferons dès cet hiver pour l’inaugu- rer lors de la saison 2022 ». Ce site générera une vingtaine d’emplois à l’année et bien plus en saison.

Révolutionner l’approche touristique par l’écologie

Autant dire que François Cros ne manque pas d’ambition : « À un moment donné, il faut y aller. Nous avons l’envie de bien faire et nous avons aussi le savoir-faire, tout en ayant une vision beaucoup plus large du concept. Nous avons à cœur de bien l’initier ici. Les deux sites rénovés, comme nous les imaginons, pourront servir d’exemples en termes d’attrait touristique et de réussite environnementale. Nous ferons ici un site témoin afin d’étendre par la suite notre concept de cottage parks un peu partout en France ».

La concession du port également renouvelée

Dans la même optique de renégociation des concessions, le conseil municipal a également abordé la gestion et l’exploitation des ports de la ville et du centre nautique. Sans surprise, le concessionnaire actuel, seul postulant à sa propre succession, a été reconduit dans ses fonc- tions, à un détail près : le montant de la redevance devant être reversée annuellement à la ville a été doublé, passant de 350 000 € à 700 000 €.

Un gain de 8 M€ pour la ville

« Au total, la renégociation de ces différentes délégations de service public rapportera à la ville un gain supplémentaire de 8 M€ sur dix- huit ans par rapport aux contrats précédents. Nous pouvons nous réjouir de cette situation : nous avons trouvé des investisseurs qui croient toujours à l’attractivité de notre ville malgré la crise sanitaire.

Nous allons pouvoir faire monter en gamme nos campings, améliorer notre port et ainsi attirer une nouvelle clientèle, tout en percevant des redevances supplémentaires » a conclu le maire Gilles d’Ettore.

De quoi réinventer la plus grande station balnéaire de France, qui fête ses 50 ans cette année.

La rédaction La vue sur mer du camping La Clape.

Les cabanes perchées du camping La Tamarissière.

TERRITOIRES TERRITOIRES

François Cros.

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HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021

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ENVIRONNEMENT ENVIRONNEMENT

Ecocean :

préserver la biodiversité aquatique

L’entreprise montpelliéraine Ecocean est spécialisée dans la pré- servation et la réintroduction de la biodiversité marine, notam- ment portuaire et côtière. Pionnière et innovante dès sa création, c’est notamment grâce à sa technique inédite de capture et d’élevage de poissons sauvages, en état post-larvaire, qu’elle est devenue leader mondiale dans ces domaines.

L’odyssée d’une entreprise montpelliéraine

Fondée en 2003 par Gilles Lecaillon et son associé d’alors, Sven Michel Lourié, la société montpelliéraine Ecocean se dédie depuis ses débuts aux interventions d’enseignement de tech- niques éco responsables de pêche dans les pays en voie de déve- loppement (environ 40 pays ont collaboré depuis le début). Elle utilise déjà une de ses techniques innovantes mondiales : la PCC (post-larval capture and culture). Destinée à préserver la biodi- versité durablement, celle-ci consiste à capturer – aux moyens de dispositifs de sa conception – les poissons en milieu sauvage à un état post-larvaire, puis à les élever à l’abri des menaces (naturelles comme anthropiques) dans des fermes d’élevage aquacole, avant de les relâcher dans leur milieu naturel. Depuis 2012, Gilles Lecaillon a aussi recentré plus localement sa société autour d’une technique innovante de restauration écologique, les Biohut®, nurseries artifi- cielles placées en milieu aquatique à proximité humaine, par exemple dans les ports, mais aussi sous forme d’installations particulières, dans les lacs, canaux… Ces lieux correspondent en effet aux habitats et zones de développement de nombreuses

espèces menacées. Après plusieurs essais menés par divers par- tenaires scientifiques dans des ports pilotes, les Biohut® ont été validées, brevetées, et Ecocéan les a commercialisées en 2015, avec une forte hausse des ventes en 2017-2018.

Les inventions originales, savoir-faire unique de la collecte et de l’élevage de post-larves (PCC), ainsi que ses engins de pêche et de nurserie ont valu à la société d’obtenir, dès 2003 et jusqu’en 2010, le statut de Jeune Entreprise Innovante. Aujourd’hui, à forces de recherches et d’expérimenter les meilleures techniques d’innovations scientifiques, Ecocean est leader mondial de la PCC et se spécialise en 4 pôles : le diagnostic, l’élevage rai- sonné, la restauration écologique, et la vente d’engins de pêche et d’élevage.

Elle est soutenue depuis le début par des partenaires tels que l’Agence de l’eau (Rhône-Méditerranée-Corse), sur tous les pro- jets des gestionnaires de ports, pour un appui commercial majeur favorisant l’engagement des clients ; mais aussi par la Région Occitanie et Région Sud, qui participent activement aux projets Biohut® mis en place. Ecocean est suivie par d’autres partenaires, tels que le ministère de l’Environnement, et travaille depuis toujours étroitement en lien avec divers partenaires scien- tifiques, tant pour ses produits que pour des recherches collabo- ratives, avec par exemple l’Université de Perpignan (le CREM), l’Institut océanographique, Irstea...

Ecocean a obtenu de nombreux labels et certifications : intégrée à la liste mondiale des 1 000 Solutions de la fondation historique Solar Impulse (Bertrand Piccard), elle a obtenu en 2019 le Tro- phée de la mer et du littoral, le Trophée Inn’Ovation de la Région Occitanie, etc.

Parmi les clients de Biohut®, on retrouve le port de Monaco, le premier équipé, puis ceux de Marseillan et Agde, clients

Biodiversité

Ecocean

et Créocéan,

des entreprises locales au secours de la biodiversité aquatique

Sur la côte méditerranéenne française, Ecocean et Créocéan, 2 entreprises spécialisées implantées à Montpellier, mobilisent innovations et expertises, pour la préservation et le dévelop- pement de l’environnement marin et de sa biodiversité.

historiques équipés en continuité dès l’origine, ou encore le port de Saint-Chamas, le seul à ce jour dans la métropole d’Aix- Marseille-Provence.

Depuis plus de dix-sept ans, Ecocean s’étend sur différents pôles, en France comme à l’étranger, et dispose de 2 fermes aquacoles, implantées à Marseille et à la Seyne-sur-Mer. La pre- mière fait aussi service de pôle ludique et de découverte pour le public. Les ports équipés de Biohut®, quant à eux, s’étendent sur tout le bassin méditerra- néen, notamment sur la Côte-d’Azur, de Narbonne à Perpignan, et pour le bassin héraultais, depuis ses débuts, sur les ports de Marseillan et Agde, mais aussi ceux de Chichoulet, Bouzi- gues. Celui de Mèze, à l’instar de celui d’Agde, actuellement déséquipé, est en phase de renouvellement. Enfin, il y a les ports en attente d’une première installation, comme celui de Valras-Plage. Les Biohut®, ainsi que les projets de restaurations Biorestore, et plus larges, d’Ecocean se retrouvent également, à l’heure actuelle, dans 2 ports de Bretagne, dans les DOM-TOM (La Réunion, Guadeloupe…), mais aussi en Europe (Danemark, Pays-Bas, Espagne, Sicile…), ainsi qu’à l’international (Philippines, Mozambique, USA…).

Les dispositifs d’Ecocean et les projets à venir

Le premier programme d’Ecocean, Biorestore, s’opère aux moyens d’engins de capture et de pêche innovants, comme le Care®, récoltant les post-larves en surface au large. En effet, déjà menacée par la surpêche, la pollution et les destructions d’habitats, plus de 90% de la population de poissons disparaît au stade même de post-larve. Ecocean récolte toutes les espèces qui se présentent lors de la capture afin de les élever, contraire- ment à la majorité des piscicultures, limitées à quelques espèces.

L’entreprise, montpelliéraine par essence, espère l’implantation de ce dispositif d’élevage sur le bassin héraultais.

Les nurseries artificielles Biohut® répondent au besoin d’environ 90 % des poissons revenant aux abords des côtes pour vivre, et notamment se reproduire. Leur habitat naturel, détruit par les aménagements bétonnés, les nuisances et les pollutions anthropiques, trouve là une alternative de repeuplement de la biodiversité locale dans son ensemble.

Au total, 35 ports sont équipés de Biohut® depuis 2015, dont 31 actuellement (les 4 autres sont en renouvellement, en attente d’installation ou en projet), ce qui donne environ 3 673 Biohut®

installées. L’entreprise a aussi développé des Biohut® d’eau douce, installées notamment sur le lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes, et au Canal-Saint-Martin à Paris. De nouveaux modèles, comme des radeaux avec des panneaux photo- voltaïques, sont lancés ou à l’étude.

A ce stade, grâce à ces 2 dispositifs, 283 espèces aquatiques ont été recensées, et environ 26 200 poissons ont été sauvés avec Biorestore. 31 autres projets simultanés sont actuellement menés par Ecocean. Pour ceux à venir dans la région, on compte par exemple la création de sentiers de Biohut® aquatiques à visée

touristique à Fréjus et Narbonne, la création d’une toute première ferme de restauration de coraux, etc.

Valeurs et sensibilisation

La petite équipe d’Ecocean, montpelliéraine d’origine, est composée de 14 membres, essentiellement plongeurs profes- sionnels et biologistes. Bien que l’aspect environnemental rentre de plus en plus dans les injonctions juridiques contractuelles en zones portuaires, Ecocean met un point d’honneur à ne collabo- rer qu’avec des ports qui présentent une qualité d’eau et un indice environnemental corrects, et soucieux de se mobiliser réellement dans ces perspectives. Figure de proue environne- mentale et porteuse de valeurs locales et sociales, la société travaille en collaboration avec l’ESAT des Micocouliers pour le montage partiel de ses Biohut®. Commercialisées depuis 2015 suite à plusieurs études, elles sont produites en lien avec des partenaires locaux (Coved Environnement, et la société Cermast) à base de matières 100 % recyclées, recyclables et non polluantes pour le milieu, comme le métal, le bois et les coquilles d’huîtres.

Outre les programmes de sauvegarde et restauration menés par l’entreprise, l’axe supplémentaire, tout aussi important, est celui de la sensibilisation via l’éducation des publics, notamment auprès d’écoles et de centres aérés. Environ 3 896 enfants ont été sensibilisés depuis 2017. Plus que guérir ou sauver l’impossible, il faut prévenir et informer les acteurs de demain.

Créocéan,

référence pour la sauvegarde de l’environnement marin

La société Créocéan est une référence et pionnière sur le littoral français depuis plus de soixante-dix ans (et depuis plus de vingt ans à l’international), dans les domaines de l’environnement marin, de l’aménagement du littoral et de l’océanographie.

Spécialiste de l’environnement marin, et notamment en océano- graphie sur l’antenne de Montpellier, elle propose des services complets allant de l’expertise aux diagnostics, recommandations, études préalables de terrain avant chantier (écologiques, sur la biodiversité, les sols…), à l’assistance à maîtrise d’ouvrage, jusqu’au suivi post-œuvre. Elle dispose d’un pôle de recherche et développement.

Composée d’une équipe nationale de plus de 70 personnes, l’entreprise a obtenu 8 qualifications OPQIBI (organisme de qualification et compétences de l’Ingénierie) et la certification SSE (santé, sécurité et protection de l’environnement).

Menant une dizaine de projets courts simultanément, elle assure actuellement sur notre littoral le suivi de la zone maritime du secteur de Palavas au niveau de la station d’épuration avec Veolia, mène des études globales sur les ports de la région et met en place une ferme pilote d’éoliennes flottantes au large des côtes de l’Occitanie. Elle conduit aussi un projet de restauration marine au Cap d’Agde, réalise une étude d’extension du port de Port-la-Nouvelle, dirige des études préliminaires pour un projet de dragage, etc.

Elisa LLOP

> https://www.ecocean.fr/

> https://creocean.fr/fr

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SOLIDARITÉ

Quel est le principe de Délivrue ?

Johanna Pocobene et Lila Ruiz de Somocurcio : « Il s’agit de mettre en relation des gens qui cuisinent (les « Cuistots ») avec des personnes qui acheminent les repas (souvent à vélo, d’où leur surnom de « Cuissots ») jusqu’aux personnes sans domicile fixe… »

Avez-vous été confrontés à des difficultés jusqu’à présent ?

« Tout est question de coordination : il faut mettre en lien correc- tement les Cuistots et les Cuissots. Notre problème principal est que nous avons du mal à mobiliser les Cuissots. Actuellement, les gens ont leurs enfants à la maison. Ils cuisinent, mais ils ont moins de temps pour livrer. Dès qu’il fait beau, les gens ont moins envie de livrer. On les comprend : ils ont eux aussi besoin de se détendre. Nous avons aussi constaté que le froid incitait plus les gens à cuisiner pour les sans-abri. Mais les personnes qui vivent dans la rue ont besoin de manger tous les jours… même au printemps ou en été. »

Comment trouvez-vous les bénéficiaires ?

« Nous commençons à bien situer les personnes, avec le temps.

Nous connaissons en interne les endroits où les personnes sans abri s’installent ou se réfugient. Certains jours, elles bougent pour se protéger de la pluie, notamment, ou parce qu’il leur est demandé de ne pas être trop visibles dans les périodes touris-

tiques, donc on a plus de difficultés à les localiser, mais il y a des points stratégiques, surtout en centre-ville, où on les retrouve, en général. »

Combien Délivrue a-t-il de bénéficiaires ?

« Nous ne tenons pas de registre, car nous n’avons pas la volonté de faire du chiffre ni d’établir un listing des personnes qui se trouvent à la rue. Ce que nous chiffrons, c’est le nombre de repas livrés en moyenne chaque midi, qui est en moyenne de 30 repas par jour. Ceci n’est qu’une moyenne. Certains jours nous en livrons une dizaine, d’autres jours une soixantaine, et très excep- tionnellement 3 ou 4 seulement. En moyenne nous livrons 1 000 repas par mois. En novembre, nous avons connu un pic de 2 000 repas livrés, lié à un emballement médiatique. » 

Quels sont vos arguments afin de recruter des volontaires ?

« Nous avons besoin de Cuissots. C’est sans engagement : on peut participer une fois, de temps en temps ou tous les jours.

C’est comme on veut. Cela fait notre fragilité et notre force. On essaie toutefois d’anticiper la disponibilité des gens et que les Cuistots et Cuissots s’organisent entre eux. Il est très simple de s’inscrire : il suffit de remplir un petit formulaire pour déposer un repas, c’est sans engagement. »

Montpellier

Délivrue : « Nous cherchons des volontaires pour livrer les repas aux SDF »

Officiellement né le 2 novembre 2020, le mouvement de citoyens Délivrue est une réplique du mouvement parisien Pour Eux. Il vise à mettre en relation des personnes qui cuisinent avec des personnes qui livrent, afin d’acheminer des déjeuners aux personnes sans-abri à Montpellier.

De quels milieux sont issus les Cuissots et Cuistots ?

« La plupart des gens n’ont pas d’expérience dans le bénévolat. Il y a des jeunes, des très jeunes, des actifs comme des personnes à la retraite. Nous notons une très forte proportion de femmes (80 %) par rapport aux hommes (20 %). »

Peut-on participer si l’on n’habite pas Montpellier même ?

« Absolument. Quelques personnes à Castelnau cuisinent et livrent. Une autre personne est à Juvignac. Dans ces cas-là, on propose aux Cuistots de se rapprocher de Montpellier, et un

Cuissot prend le relais. Une personne du Cœur d’Hérault va jusqu’à Juvignac pour donner ses repas. Dans la périphérie de Montpellier, un groupe a été monté à Saint-Jean-de-Védas. La personne, sortie de Délivrue, a créé sa propre association. Cer- tains volontaires passés par Délivrue cuisinent et livrent dans leur quartier. On ne les force pas à rester sur Délivrue. Pour nous, le principal est que des personnes à la rue puissent manger ! Suite au dernier reportage de M6, nous avons fait des émules : une première antenne va voir le jour à Granville, en Normandie. »

Quelle est la motivation des participants ?

« Nous avons tous ressenti le besoin de nous sentir utiles lors du premier confinement. Au-delà de ce qu’on apporte aux sans- abri, ça nous apporte beaucoup. Certaines personnes âgées peuvent ainsi participer à une vie sociale. Elles rencontrent les Cuissots, participent à la vie de la cité tout en étant protégées.

Notre mouvement répond à un manque de sens. Il y a beaucoup de bienveillance sur le groupe Facebook. C’est du don personnel, les gens ont envie d’aider, de créer du positif. »

Quelle est la réaction des personnes à qui vous apportez les repas ?

« Elles nous disent souvent que recevoir des plats faits maison leur donne l’impression d’être comme à la maison ; il y a une

notion de partage. Elles se sentent réconfortées, et remercient énormément. »

Quels types de repas sont livrés par Délivrue ?

« Ça va des petits plats mitonnés par des passionnés de cuisine à des spaghetti carbonara. »

Au-delà des repas, vous menez d’autres actions ponctuelles…

« Oui ! Par exemple L’Instant Lecture, le dernier vendredi de chaque mois, pour lequel nous invitons les gens à ajouter un livre, et éventuellement à écrire un petit mot au sujet du livre pour les SDF. Nous insistons sur le lien social. Nous ne livrons pas que des repas mais aussi du lien social. On a de bons retours. L’un de nos bénéficiaires, David, attend toujours avec impatience ce jour-là car il adore la lecture. Nous avons aussi ponctuellement donné des tentes, des vêtements. Le repas est le premier contact… »

Faut-il nécessairement se déplacer à vélo pour devenir Cuissot ?

« Absolument pas ! Dans certains quartiers, comme Cévennes et Croix d’Argent, la zone est étendue, donc les Cuissots livrent en voiture. D’autres le font à pied, en trotti- nette, en gyropode… A la base, nous souhaitions restreindre notre empreinte environnementale en privilégiant les mobilités douces. Mais ce n’est pas une obligation. Nous préférons que les repas soient disposés dans des contenants biodégradables, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. Dans les supermarchés, on trouve facilement des barquettes en aluminium pas très éco- los, mais ça convient parfaitement. Notre site Internet référence quelques lieux où trouver des contenants, les règles d’hygiène à appliquer également… »

Comment participer à Délivrue ?

« Le mieux est de nous contacter via le groupe Facebook

#Délivrue Montpellier et sur Instagram @Deliv_rue_montpellier.

On peut aussi nous joindre par mail à delivrue.montpellier

@gmail.com ou via le site Internet delivrue.fr où se trouve un formulaire de contact. »

Propos recueillis par Virginie MOREAU SOLIDARITÉ

Johanna Pocobene et Lila Ruiz de Somocurcio © Virginie Moreau.

« Les Cuissots ont créé un lien de considération avec les bénéficiaires. C’est moins institutionnel que dans le cadre associatif ; il s’agit d’un lien de citoyens à citoyens. Les sans-abri nous voient comme de simples citoyens et nous parlent d’égal à égal. »

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HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021

12 HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021 13

IMMOBILIER IMMOBILIER

L a crise sanitaire que nous traversons depuis plus d’un an touche quasiment tous les secteurs, et entraîne une baisse de l’activité économique. Mis à l’arrêt par cer- tains épisodes de confinements, le marché s’adapte, avec de nouvelles règles. On observe des changements dans les comportements immobiliers… Une pièce en plus pour le télétravail et un espace extérieur sont les maîtres mots des nou- veaux acquéreurs ! Contrairement à ce que l’on pourrait penser, pour S’Antoni Immobilier, « 2020 a été globalement une bonne année pour le marché, et 2021 s’annonce sous les meilleurs aus- pices ». Interview…

S’Antoni est une belle histoire familiale depuis les années 80…

Aurore Fiorentino : « Oui ! Mon grand-père était peintre en bâti- ment, puis il s’est lancé dans la promotion immobilière. Il a construit sa première résidence S’Antoni à Marseillan-Plage, en l’honneur de sa grand-mère Antoni. Ma mère vendait alors ses premiers logements, à 17 ans, en parallèle de ses études. Elle s’est découvert une vocation et a ouvert sa première agence immobi- lière en 1986, toujours à Marseillan-Plage. Très passionnée, elle a

“embarqué” toute la famille dans l’aventure. Mon père l’a rejointe en premier, puis mon frère et ma sœur. Je suis la dernière arrivée, il y a bientôt sept ans, dans l’entreprise. »

Les ventes immobilières sont-elles stables ou en croissance ?

Aurore Fiorentino : « Au niveau national, l’immobilier a bien résisté à la crise sanitaire avec une légère baisse des transactions (980 000 en 2020 contre un peu plus de 1 million en 2019).

À notre niveau, chez S’Antoni, nous avons connu une légère croissance du chiffre d’affaires en 2020 avec +5 % et un nombre de ventes stable, avec 550 ventes réalisées l’an dernier.

Toutefois, le premier trimestre 2021 est historique pour notre entreprise : en trois mois, nous avons déjà réalisé plus de 250 ventes, ce que nous réalisons normalement en six mois, dont 40 ventes rien que la semaine dernière ! Une semaine après la prise de parole d’Emmanuel Macron. Notre secteur est de plus en plus prisé, et ça se ressent clairement. »

Est-ce le bon moment pour acheter ?

Aurore Fiorentino : « Oui, c’est toujours le moment de réaliser vos rêves ! Pour l’instant, les banques accordent encore des cré- dits à des taux très intéressants. Mais pour combien de temps ? En tant qu’acheteur, sur un marché aussi tendu, il sera indispen-

sable de préparer votre financement à l’avance et de savoir vous positionner rapidement sur l’affaire qui vous intéresse pour ne pas qu’elle vous passe sous le nez. Afin que nos clients puissent bénéficier des meilleures conditions de financement possibles, nous avons mis en place des partenariats avec le Crédit Agricole et des courtiers locaux. »

Quels types de produits sont les plus recher- chés dans le périmètre de vos agences ?

Aurore Fiorentino : « Des logements avec des extérieurs (ter- rasses, jardins, balcons) situés dans un environnement privilégié, donc proches des plages et des commerces. »

Comment le marché locatif saisonnier se porte-t-il ?

Aurore Fiorentino : « Nous sommes forcément tributaires des directives gouvernementales. Les confinements n’ont pas freiné l’envie de partir en vacances, au contraire ! Comme dans les nou- velles voitures, nous subissons un nouveau rythme de “Stop and Go”. Hier nous étions à l’arrêt, demain nous serons à 200 %.

En 2020, malgré la crise sanitaire, nous avions atteint 94 % de notre objectif de chiffre d’affaires en locations de vacances. La plupart des réservations ont été condensées pendant la période des grandes vacances. L’avant et l’après-saison ont été à peine moins actives. Partir en vacances dans les pays étrangers est devenu plus compliqué ; les Français privilégient la France pour leurs vacances. »

Comment le marché locatif annuel se porte-t-il dans votre périmètre d’action ?

Aurore Fiorentino : « Comme pour la transaction, le marché locatif annuel reste très tendu. Nous avons plus de demandes que d’offres. L’Hérault attire de plus en plus nos concitoyens. »

La maison reste-t-elle le logement préféré des acquéreurs ?

Aurore Fiorentino : « Les recherches sont équilibrées. Avant, nous étions plutôt sur une répartition de nos ventes de 60 % d’appartements pour 40 % de maisons. Aujourd’hui, on se rap- proche plutôt du 50/50. Cependant, la taille moyenne des loge- ments recherchés augmente ! Une pièce supplémentaire devient nécessaire, avec le télétravail ou les cours à la maison. »

Littoral agathois, biterrois et sétois

Marché immobilier, l’analyse de S’Antoni Immobilier

Le point sur le marché immobilier avec Aurore Fiorentino, gérante associée et directrice marketing du groupe S’Antoni Immobilier. S’Antoni totalise 14 agences situées entre Villeneuve-lès-Béziers et Sète,

environ 80 collaborateurs, et a réalisé plus de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020.

Avec la pandémie et le télétravail, y a-t-il plus de personnes expatriées acheteuses ?

Aurore Fiorentino : « Expatriées des grandes villes surtout.

D’après ce que nous observons sur le terrain, les villes moyennes sont devenues la nouvelle préférence : on y trouve des prix plus attractifs qu’en grande ville, tout en gardant une bonne dyna- mique économique et locale. »

Quelle est la proportion du neuf et de l’ancien dans les ventes que vous réalisez ?

Aurore Fiorentino : « Nous travaillons principalement dans l’ancien, même si nous réalisons des ventes de logements neufs. »

Observez-vous une tendance concernant l’âge des acquéreurs ? Sont-ils retraités, primo-accédants ?

Aurore Fiorentino : « La clientèle a rajeuni en 2020 avec une moyenne de 30-45 ans. Aujourd’hui, elle s’équilibre entre les jeunes et les moins jeunes. Nous avons à peu près la même proportion d’acheteurs de 30-45 ans que d’acquéreurs de 45-60 ans ou de 60 ans et plus, mais moins de primo-accédants. »

Quelles sont les villes les plus attractives sur votre zone d’implantation ?

Aurore Fiorentino : « L’attractivité est étendue à la totalité de notre territoire (Ndlr : les agences S’Antoni Immobilier sont implantées sur les communes d’Agde, du Cap d’Agde, du Grau d’Agde, de Marseillan, Marseillan-Plage, Vias, Bessan, Servian, Villeneuve-lès-Béziers, Valras-Plage, Mèze et Sète). La nouvelle vague d’acheteurs ne s’arrête pas à une seule ville en particulier. »

Comment vous êtes-vous adaptés aux restric- tions sanitaires au niveau des visites ? Cela a-t-il changé votre relation avec vos clients ?

Aurore Fiorentino : « Ce troisième confinement ne change presque rien à notre travail quotidien. Certes, nos agences sont fermées au public, mais nous avons le droit de nous rendre chez nos clients, de rentrer des mandats, réaliser des visites dans le cadre de résidences principales, prospecter… Bien entendu dans le respect des gestes barrières et des recommandations sani- taires du ministère de la Santé.

Les déplacements au-delà de la zone de 10 km sont autorisés dans le cadre d’une visite pour l’acquisition ou la location d’une résidence principale. L’agent immobilier fournit un document spécifique à joindre à l’attestation de déplacement dérogatoire.

Les procédures électroniques et à distance doivent être privilé- giées, mais ce n’est pas un problème pour nous. Nous utilisons la visite virtuelle, les visioconférences et la signature électronique depuis cinq ans déjà. Nous nous adaptons facilement à la situa- tion de chacun. Il est certain que nous nous voyons physique- ment moins souvent, mais nous restons très présents pour nos clients. Nous réalisons des projets de vie ! »

Le premier site Internet S’Antoni a fait son apparition en 1994. Des nouveautés depuis ?

Aurore Fiorentino : « Bien sûr ! Le site a beaucoup évolué. Je vous parlais de visites virtuelles, visites à distance par visioconfé- rence. Nous réalisons aussi pour nos clients des photos et vidéos professionnelles de leurs biens, du home staging virtuel... Nous réalisons une veille régulière pour nous tenir au courant des nou- velles tendances et technologies dans l’immobilier, dans l’objectif d’offrir les meilleurs services à nos clients... »

Que dire de l’immobilier en crise sanitaire ?

Aurore Fiorentino : « La crise sanitaire a recentré les Français sur leur bien immobilier. En passant plus de temps chez eux, ils ont vu les qualités et les défauts de leur bien. De nouveaux rêves sont nés, de nouveaux besoins aussi, notamment avec le télé- travail et l’école à distance.

Je serais aussi curieuse de connaître les statistiques nationales en termes de naissances ! Nous avons connu un léger Covid-boom dans notre clientèle et même au sein de notre personnel…

L’Hérault et plus largement le sud de la France continuent de faire rêver et d’attirer de nouvelles personnes. Les séries télévi- sées comme Demain nous appartient ou le long-métrage Balle perdue sur Netflix ont aussi contribué à la mise en lumière de notre département. En termes de prix, nous faisons partie des secteurs les plus accessibles en bord de mer, et des plus ren- tables également.

Le marché de l’immobilier a encore de beaux jours devant lui.

Investir dans la pierre reste une valeur sûre et refuge. Se sentir bien chez soi est encore plus important aujourd’hui. »

Propos recueillis par Elodie GREFFIN

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© E lodie Gr effin.

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O uverte le 7 mars 2018, cette entreprise de livraison implantée à Béziers livre au bureau ou à domicile et n’a cessé de faire des adeptes depuis trois ans.

Laurent Zanardo explique ce phénomène par sa vigilance à offrir un service de qualité, en arbitrant parfois la perte gustative selon le type de plats, en fonction de la distance des trajets. « Je tiens à préserver le produit, qu’il arrive chez le client comme s’il sortait du four », dit-il.

Un contre-modèle à l’uberisation ?

Quand on évoque Uber ou les grands noms de la livraison, le PDG soulève que le modèle de ces magnats va devoir évoluer du fait de l’usage de plus en plus régulier par leurs livreurs de véhi- cules motorisés. A vélo, pas de problème, mais la livraison par véhicule motorisé est soumise à l’obtention d’une attestation de capacité de transport qui s’obtient après 15 jours de formation

payante à un prix variant entre 1 000 et 2 500 €. De quoi changer la donne…

Les 19 livreurs de Croûtons, tous salariés et renforcés à 23 le week-end, ont parfois d’autres postes en journée. L’entreprise intègre leurs contraintes, le contact humain et l’amour du local restant l’objectif princi- pal, selon le PDG.

Autre atout, une livraison jusqu’à 40 km autour du restaurant alors qu’Uber doit se limiter à un rayon resserré. Cela donne un avantage concurrentiel à l’entreprise de livraison biterroise sur la diversité des choix proposés.

Disposant d’une flotte de 23 véhicules qui couvre 44 communes (de Pézenas à Cessenon-sur-Orb et de Nissan-les- Enserune à Agde), Croutons.fr livre 5 000 commandes par mois au profit d’une centaine de restaurants, magasins et commerces de bouche. Le Covid a été salutaire pour cette entreprise qui a conti- nué à se développer en pleine crise.

Diversification des activités par des investissements dans la livraison électrique

Sensible à l’évolution écologique de la motorisation, Laurent Zanardo a investi dans 4 véhicules électriques qui passeront à 20 à la rentrée, avec l’objectif affiché d’avoir une flotte à 100 % électrique en 2022.

Convaincu, il constate néanmoins que les bornes publiques sont d’une lenteur qui n’arrange pas ses affaires. Il a décidé d’investir dans 4 bornes surpuissantes de 75 000 watts (contre 7 à 15 000

usuellement) pour les installer devant son magasin. Elles seront proposées également au public à partir de mi-juin, passant le temps de charge de 2h30 à 30 minutes.

Lorsque l’on demande à ce multi-entrepreneur quelles sont ses perspectives de développement, il répond : « Je pourrais avoir plus d’ambition, mais j’estime avoir assez de travail à cette heure. Priorité à la qualité et au local ! » Voilà qui est dit !

Marianne SYLVESTRE

ENTREPRISES ENTREPRISES

Béziers : Croutons.fr,

entreprise de livraison à domicile, fait de l’ombre en local à Uber

Échange avec Laurent Zanardo, le PDG de cette entreprise qui rayonne sur Béziers et sa couronne.

Une flotte électrique pour les livraisons.

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HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021 17

U ne chaîne logistique

vertueuse sur le plan environnemental pour le trafic de clinker du port de Sète. Une fois réceptionné, ce constituant du ciment, qui résulte de la cuisson d’un mélange composé d’environ 80 % de calcaire, est en effet acheminé par voie ferroviaire vers Tonneins (trois trains par semaine, opérés par RegioRail), dans le Lot- et-Garonne, et par voies ferroviaire et fluviale vers Portes-lès-Valence, dans la Drôme, où sont situées les

deux cimenteries du groupe. « Cette dimension multimodale du projet est intéressante. Le business model se veut le plus éco- logique possible, sans recours au transport routier », explique Jean-Yves Apard, directeur général de Cem’In’Log (Sète), une société détenue à parts égales par Cem’In’Eu et Sogena, et en charge des opérations logistiques du cimentier. L’opérateur a construit sur le port de Sète un premier entrepôt de 5 500 m

2

, d’une capacité de stockage de 22 000 tonnes. Un 2

e

entrepôt, d’une surface équivalente, va être bâti d’ici à la fin de l’année, pour un investissement de 5 millions d’euros. Le financement est en train d’être bouclé avec le Crédit Maritime, Bpifrance et la Société générale.

De 3 à 5 trains par semaine

Cem’In’Log vise 400 000 tonnes annuelles de clinker sur le port de Sète. « On va doubler, en un an, les cadences d’entrée. Les bateaux vont passer de 15 000 à 45 000 tonnes par déchargement, et les cadences de sortie de 3 trains à 5 trains par semaine. » Cem’In’Log, nouvellement créée à Sète, emploie 6 collaborateurs (conducteurs d’engins et techniciens). La gestion administrative, comptable et financière est assurée au Havre par Sogena.

Hubert VIALATTE

Port de Sète : le choix écologique de Cem’In’Log pour son trafic de clinker

Le cimentier Cem’In’Eu a importé l’an dernier 130 000 tonnes de clinker à Sète, en provenance de dif- férents pays du pourtour méditerranéen – Turquie et Espagne notamment. Originalité : depuis le port

héraultais, il alimente ses cimenteries par voies ferroviaire et fluviale, par souci écologique.

ENTREPRISES

HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021 16 HÉRAULT JURIDIQUE & ECONOMIQUE | 22 AVRIL 2021 16

L e groupe Altrad, spécialisé dans les services à l’industrie (hydrocarbures, énergie électrique, environnement, construction), garde les reins solides malgré la crise.

Après un exercice 2019-2020 (de début septembre à fin août) en repli de 16,6 %, à 2,58 milliards d’euros, les effectifs ont été réduits, passant, à l’échelle mondiale, de 42 000 à 37 000 salariés en 2020. L’activité redémarre au cours du pre- mier semestre 2020-2021, avec un carnet de commandes qui s’élève à 2,7 milliards, soit une grosse année de visibilité. Le groupe compte actuellement près de 39 000 salariés, « avec des recrutements réalisés à Singapour et au Moyen-Orient », déclare, le 19 avril, Jan Vanderstraeten, codirecteur général aux côtés de Ran Oren. Le groupe se veut confiant pour l’avenir, et dit répondre à un nombre croissant d’appels d’offres. « La tran-

sition énergétique incite les gouvernements à d’importants investissements dans les infrastructures, ce qui devrait profiter au groupe », explique Mohed Altrad. Parmi les contrats renou- velés : maintenance avec Shell sur le site de fabrication de Pulau Bukom à Singapour, grenaillage et peinture pour la phase prototype du programme Hunter Class Frigate à Osborne en Australie avec ASC Shipbuilding, contrat d’échafaudage avec ArcelorMittal en Belgique, équipement pour 4 navires de croi- sière avec MSC Cruise en France…

L’ex-candidat aux municipales — qui n’a pas l’intention, à ce jour, de siéger au conseil municipal en tant qu’élu d’opposition — et président du MHR (rugby) annonce par ailleurs la construction d’un nouveau siège social. Il sera édifié sur le site même de l’ancien siège (quartier Odysseum), dont la démolition s’achève.

Le futur bâtiment, à proximité immédiate du lycée Georges-Frêche, implanté sur la pro- priété de Mohed Altrad, est signé par l’archi- tecte montpelliérain Alain Gillet. L’investisse- ment s’élève à 5 millions d’euros. Cet écrin de 500 m

2

se déploiera sur deux niveaux et devrait être livré « dans un an », projette Mohed Altrad. Dans l’intervalle, la quarantaine de collaborateurs se sont installés dans des locaux situés avenue Henri-Becquerel.

Hubert VIALATTE

Altrad injecte 5 M€ dans un nouveau siège social

Le groupe mondial dirigé par Mohed Altrad va se doter d’un nouveau bâtiment, signé par l’architecte Alain Gillet. L’investissement s’élève à 5 M€.

ENTREPRISES

Autre actualité à Sète : Saipol (transformation de graines de

tournesol et de colza pour la production d’huiles raffinées),

dont le site est menacé de fermeture, compte un nouveau

directeur en la personne de Yann Mayer, en remplacement de

Patrick Merieau. Saipol emploie 85 salariés et pèse plus de

20 % du trafic du port de Sète, avec 880 000 tonnes en 2020 :

graines, biodiesel, tourteaux riches en protéines, huiles et

glycérine.

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I l a déjà défendu 16 projets de loi depuis son entrée en fonc- tion, mais celui-ci revêt « une importance particulière », car il l’avait annoncé dès son arrivée place Vendôme, en juillet 2020.

Le 14 avril en Conseil des ministres, Eric Dupond-Moretti a présenté un panel de mesures en faveur d’une justice « plus lisible, plus efficace, plus accessible », regroupées dans son

« projet de loi pour la confiance en l’institution judiciaire » (en réalité dans 2 projets de loi simultanés, l’un ordinaire, l’autre organique). Les textes se déclinent en « 4 axes forts autour de la notion de confiance », indiquait la Chancellerie le 13 avril.

Audiences filmées, ou « faire entrer la justice dans le salon des Français »

La confiance passe par la connaissance. C’est tout l’objet des audiences filmées (procédé actuellement interdit, sauf dans le cas de procès à valeur historique), « sur la base de l’intérêt public ». Intérêt public ? En l’espèce, « pégagogique », d’après la Chancellerie, qui veut « faire entrer la justice dans le salon des Français : il s’agit de permettre que les gens comprennent la justice dans toutes les disciplines, la justice en zone rurale, en zone urbaine... » Il n’est pas question de filmer toutes les audiences, mais celles choisies par le ministère après validation des juridictions et, dans le cas d’audiences non publiques, auto- risation des parties. La diffusion ne pourra avoir lieu qu’une fois l’affaire définitivement jugée, précise la Chancellerie, et ne devra pas porter atteinte à la sécurité ni à la vie privée : « par principe, les éléments d’identification seront occultés ». Le défi, éviter l’écueil « du sensationnalisme et de la justice spectacle ».

Améliorer le déroulement des procédures pénales

Les enquêtes préliminaires sont dans le viseur d’Eric Dupond-Moretti : aujourd’hui pas limitées dans la durée, elles

sont d’une longueur « parfois excessive ». Le texte prévoit donc que leur durée ne devra pas excéder deux ans, avec possibilité de prolonger ce délai d’un an sur autorisation écrite du procureur. Ainsi,

« aucune enquête ne durera plus de trois ans », résume la Chancellerie. Le projet de loi prévoit égale- ment que l’enquête préliminaire soit ouverte au contradictoire, si la personne a été auditionnée ou perquisitionnée plus d’un an auparavant, ou si elle a été mise en cause médiatiquement.

Sujet pour le moins délicat, le secret professionnel de la défense – « une garantie essentielle pour le justiciable », précise la Chan- cellerie, ajoutant qu’ « aucune impunité des avocats n’est créée par la loi ». Perquisitions et écoutes sont subordonnées à

« des raisons plausibles de soupçonner que l’avocat a commis ou tenté de commettre une infraction qui fait l’objet de la pro- cédure ». Le texte introduit aussi la possibilité de faire appel de la décision du juge des libertés et de la détention.

Le projet de loi prévoit aussi une modification de l’article 700, avec la production de justificatifs devant le juge qui, en conser- vant son pouvoir d’appréciation, pourra prendre sa décision sur la base d’une réelle connaissance des frais d’avocat.

Concernant la « phase de jugement des crimes », le texte prévoit le retour de la minorité de faveur (7/9 voix) « pour garantir la souveraineté populaire ». Il est également prévu de généraliser les cours criminelles départementales, dont l’expérimentation dans 12 juridictions montre, d’après la Chancellerie, une réduc- tion des délais et du taux d’appel. Pour rappel, l’instauration des cours criminelles départementales, en 2019, visait à désengorger les cours d’assises en examinant les crimes punis de 15 à 20 années d’emprisonnement. Le texte ouvre enfin la possibilité, pour les avocats honoraires, d’exercer les fonctions d’assesseur dans les cours d’assises et les cours criminelles départementales, comme c’est déjà le cas pour les magistrats honoraires.

Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire : détail du contenu

Audiences filmées, réductions de peines, déontologie des professionnels du droit...

Eric Dupond-Moretti a présenté le texte le 14 avril en Conseil des ministres.

Du sens de la peine

Le projet de loi prévoit la fin de l’automaticité des crédits de réduction de peine. Le juge de l’application des peines pourra, en fonction « de la conduite et des efforts de réinsertion » du détenu, accorder des réductions allant jusqu’à six mois par année de détention (ou 14 jours par mois pour les peines inférieures à un an).

Il s’agit aussi d’encadrer la détention provisoire, « qui doit rester exceptionnelle » : en matière correctionnelle, le projet de loi

« incite le magistrat » à l’assignation à résidence sous surveil- lance électronique.

Le texte prolonge aussi le principe de libération sous contrainte aux deux tiers de la peine, avec une libération trois mois avant la fin de la peine pour les peines inférieures à deux ans (ce qui est paradoxal, étant donné la volonté de supprimer l’automaticité des remises de peine). L’objectif est de « généraliser les aména- gements de peine en sortie de peine même courte, avec suivi par les services pénitentiaires d’insertion pour accompagner la sortie des détenus ».

Insertion et sortie toujours, par la création d’un statut pour les détenus qui travaillent, avec un contrat de travail visant à « ouvrir des droits sociaux ». Le but est de « rapprocher le détenu d’une situation où il sera libre, et lui ouvrir des droits

sociaux qui favoriseront sa sortie et son insertion ». Pour autant, il ne s’agira pas d’un contrat de droit commun, précise la Chancellerie.

Déontologie et discipline

Dernier volet, un coup de jeune (ou un coup tout court) sur la déontologie des professions du droit, « ancienne », avec en plus une démographie en hausse depuis dix ans (+60 % d’avocats et de notaires, dit la Chancellerie). Il est donc temps de faire régner la discipline. Aussi, le texte prévoit la création d’un code de déontologie pour chaque profession du droit, « accessible » aux particuliers, qui pourront eux-mêmes saisir les instances disciplinaires. Les instances disciplinaires gagnent des pouvoirs nouveaux, comme la mise en demeure ou l’astreinte. Nouveauté, l’instance disciplinaire devient « une juridiction disciplinaire », présidée par un magistrat.

Lizza PAILLIER pour ResoHebdoEco - www.reso-hebdo-eco.com.

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