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RAPPORT NATIONAL 2016 SUR LA TRAITE DES PERSONNES AU BURKINA FASO

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MINISTERE DE LA FEMME, DE LA SOLIDARITE NATIONALE

ET DE LA FAMILLE

BURKINA FASO Unité – Progrès – Justice

RAPPORT NATIONAL 2016 SUR LA TRAITE DES PERSONNES AU BURKINA FASO

Juin 2017

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES ... i

SIGLES ET ABREVIATIONS ... ii

LISTE DES TABLEAUX ... iii

LISTE DES FIGURES ... iii

LISTE DES ANNEXES ... iii

PREFACE ... iv

INTRODUCTION ... 1

I. OBJECTIFS DU RAPPORT ... 3

1.1. Objectif général ... 3

1.2. Objectifs spécifiques ... 3

II. METHODOLOGIE ... 3

2.1. Collecte de données ... 3

2.2. Traitement de données ... 4

2.3. Rédaction et validation ... 4

2.4. Limites du rapport ... 5

III. DISPOSITIF DE LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES ... 5

3.1. Cadre juridique ... 6

3. 1. 1. Les principaux instruments juridiques internationaux ... 6

3.1.2. Les principaux instruments juridiques régionaux et sous régionaux ... 7

3.1.3. Les principaux instruments juridiques nationaux ... 8

3.2. Le cadre institutionnel ... 9

3.3. La stratégie nationale de lutte contre la traite ... 10

3.3.1. Prévention ... 10

3.3.2. Protection des victimes de la traite des personnes ... 10

3.3.3. Réhabilitation et/ou Réinsertion ... 10

3.3.4. Plaidoyer ... 11

3.3.5. Renforcement du cadre institutionnel et juridique ... 11

3.3.6. Suivi-évaluation ... 11

IV. BILAN ET ANALYSE DES ACTIONS DE LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES ... 11

4.1. Prévention ... 12

4.2. Interceptions ... 14

4.3. Prise en charge des victimes ... 22

4.4. Répression des auteurs ... 24

4.5. Réhabilitation/Réinsertion ... 24

V. SUIVI ET COORDINATION ... 28

VI. PARTENAIRES ... 29

VII. DIFFICULTES RENCONTREES DANS LA LUTTE ... 30

VIII. PERSPECTIVES ... 31

CONCLUSION ... 33 ANNEXES ... I

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SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activité Génératrice de Revenus

CADBE : Charte Africaine des Droits et du Bien-Etre de l’Enfant CDE : Convention relative aux Droits de l’Enfant

CDVS : Comité Départemental de Vigilance et de Surveillance CNVS : Comité National de Vigilance et de Surveillance

CPVS : Comité Provincial de Vigilance et de Surveillance CRVS : Comité Régional de Vigilance et de Surveillance CVS : Comité de Vigilance et de Surveillance

DGEPEA : Direction Générale de l’Encadrement et de la Protection de l’Enfant et de l’Adolescent

DPFSNF : Direction Provinciale de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille

DRFSNF : Direction Régionale de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille

DGPN : Direction Générale de la Police Nationale

DLTE : Direction de la Lutte contre le Travail des Enfants

DLVE : Direction de la Lutte contre les Violences faites aux Enfants ESEC : Exploitation Sexuelle des Enfants à des fins Commerciales GTPE : Groupe de Travail pour la Protection de l’Enfance

MASSN : Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale

MFSNF : Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille OIM : Organisation Internationale pour les Migrations

OIPC Interpol : Organisation Internationale de Police Criminelle OIT : Organisation Internationale du Travail

ONUDC : Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime ONU : Organisation des Nations Unies

PFTE : Pires Formes de Travail des Enfants

RAO : Réseau Afrique de l’Ouest pour la Protection de l’Enfant RPE : Réseau de Protection de l’Enfance

RSE : Responsabilité Sociale des Entreprises

UE : Union Européenne

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Situation des activités de sensibilisation réalisées par région ... 13

Tableau 2 : Situation des interceptions par région et selon le type de traite ... 15

Tableau 3 : Situation des patrouilles et contrôles réalisés ... 17

Tableau 4 : Etat des centres de transit mis en place par année et par localité ... 23

Tableau 5 : Situation des trafiquants identifiés et leurs traitements ... 24

Tableau 6 : Situation des activités de réinsertion/réhabilitation réalisées par région 25 Tableau 7 : Situation du suivi des enfants ... 27

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition des personnes présumées victimes de traite selon le sexe et le type de traite ... 18

Figure 2 : Répartition des personnes présumées victimes de traite selon la tranche d’âge et l’objet de la traite ... 19

Figure 3 : Répartition du nombre des interceptions selon les structures ... 20

Figure 4 : Répartition du nombre de signalement selon les responsables/auteurs 20 Figure 5 : Evolution du nombre de personnes interceptées de 2011 à 2016 ... 21

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Fiches synthétiques des données des CVS ... II Annexe 2 : Fiche synthétique relative aux enfants placés ... VIII Annexe 3 : Situation des centres de transit publics par province : ... IX Annexe 4 : Situation des centres de transit privés par province : ... X

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PREFACE

La traite des personnes est un fléau qui persiste encore aujourd’hui dans le monde malgré le niveau de civilisation atteint par l’humanité et les efforts déployés par la communauté internationale pour son élimination. Elle constitue également un défi pour le Burkina Faso qui s’est doté d’un dispositif juridique et institutionnel de riposte. Pour répondre efficacement à ce défi, il est indispensable de disposer de données fiables sur l’ampleur, les caractéristiques et les manifestations du phénomène.

C’est à ce titre que le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille, à l’instar des années précédentes, met à la disposition des acteurs de la protection et de la promotion des droits humains le rapport de 2016 sur la traite des personnes au Burkina Faso. Il a été élaboré de façon participative sur la base des données collectées auprès des structures déconcentrées de mon département et des partenaires.

Ce rapport vise donc à mettre à la disposition des planificateurs, des décideurs et autres acteurs nationaux et locaux, des partenaires techniques et financiers, des données récentes sur la traite des personnes au Burkina Faso.

Après une présentation des objectifs, de la méthodologie et du dispositif de lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso, le document présente le bilan des actions de lutte ainsi que les difficultés et trace des perspectives.

J’espère que les informations ainsi fournies seront utiles aux acteurs pour l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes et projets adaptés afin de venir à bout du phénomène.

Je tiens à remercier tous les partenaires qui contribuent, d’une manière ou d’une autre, à cette lutte. J’adresse également mes félicitations et mes encouragements à l’ensemble du personnel du ministère qui œuvre inlassablement au quotidien pour la prévention et la prise en charge des personnes victimes de traite.

Le Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille.

Laure ZONGO/HIEN Officier de l’Ordre National

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INTRODUCTION

La traite des personnes est l’un des phénomènes qui ont entaché le plus l’évolution de l’humanité. Cette pratique dégradante et insidieuse dont l’origine remonte à l’antiquité change souvent de forme en fonction du contexte socioéconomique et culturel. Les variantes les plus connues sont, entre autres, l’esclavage, le servage, le proxénétisme, le travail forcé, le prélèvement d’organes et la mendicité forcée. La forme qui a le plus marqué l’histoire est la traite négrière qui a duré près de cinq siècles à travers un commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Selon le Protocole de Palerme , l'expression « traite des êtres humains » désigne « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou le service forcé, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ».

Ce fléau, quelle qu’en soit la forme qu’il revêt, constitue un crime qui fait honte à toute l’humanité car aujourd’hui encore, malgré le niveau de civilisation atteint, chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont victimes de la traite des personnes dans leur pays ou à l'étranger. Par la contrainte, la duperie ou la force, ils sont exploités pour leur force de travail, pour le sexe ou pour leurs organes. Presque tous les Etats sont touchés par ce crime contre l'humanité, comme pays d'origine, de transit ou de destination des victimes. La traite des êtres humains peut être une entreprise lucrative et les responsables sont souvent liés à la criminalité organisée.

Pourtant, la traite affectant généralement des individus vulnérables, la plupart des victimes ne seront probablement jamais identifiées et aidées.

La question qui se pose très souvent dans les discussions sur la traite concerne son ampleur. Les estimations, au plan mondial, sur le nombre de personnes victimes de la traite varient considérablement. Cette diversité des estimations peut s’expliquer en partie non seulement par le fait que, la traite implique de nombreuses activités illégales et qu’il n’existe aucune statistique officielle disponible, mais aussi par les nombreuses

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interprétations que l’on en fait. À titre d’exemple, ceux qui considèrent que toutes les femmes emmenées dans un autre pays pour travailler comme prostituées sont victimes de la traite proposent un nombre beaucoup plus important que ceux qui estiment qu’une femme peut volontairement chercher à travailler comme prostituée.

Le Burkina Faso n’est pas épargné par cette problématique de la traite des personnes.

En témoignent les données du rapport national 2015 sur la traite des enfants au Burkina Faso qui font état de 1 099 enfants présumés victimes de traite interceptés.

En effet, de par son positionnement géographique, le Burkina Faso est à la fois un pays de recrutement, de transit et de destination de victimes. Il a fallu donc se doter d’un cadre institutionnel, législatif et règlementaire conséquent afin de s’assurer d’une réponse efficace et efficiente.

Malheureusement le phénomène n’est pas assez documenté dans son ensemble.

Aucune étude d’envergure n’a été menée dans le sens d’en mesurer l’ampleur, les contours, les caractéristiques et les facteurs explicatifs.

Toutefois, le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille (MFSNF), à travers la Direction Générale de l’Encadrement et de la Protection de l’Enfant et de l’Adolescent (DGEPEA), avec l’appui des partenaires techniques et financiers, mène chaque année des activités de prévention de la traite, d’interception des victimes et fauteurs et de réinsertion/réhabilitation. Ces activités sont consolidées dans un rapport national qui fait le point sur l’état des lieux, les avancées et les difficultés rencontrées. Il sied de souligner que jusque-là les activités de lutte contre la traite et les rapports annuels y afférents étaient plus orientées sur celles des enfants en raison de leur vulnérabilité plus accrue.

Le présent rapport fait l’état des activités menées en 2016 dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso. Il intervient après celui de 2015 et sa particularité est liée au fait que les données recueillies prennent en compte les personnes adultes. Il s’articule autour des points suivants :

 objectifs du rapport ;

 méthodologie de la rédaction ;

 dispositif de lutte contre la traite des personnes ;

 bilan et analyse des actions de lutte contre la traite des personnes;

 perspectives.

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I. OBJECTIFS DU RAPPORT

1.1. Objectif général

L’objectif général de ce rapport est de faire le point des actions entreprises au cours de l’année 2016 en matière de lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso.

1.2. Objectifs spécifiques De façon spécifique, il s’agira de :

présenter le dispositif existant en matière de lutte contre la traite des personnes ;

dresser le bilan des actions de lutte contre la traite des personnes;

apprécier l’efficacité du dispositif de la lutte contre la traite des personnes ;

présenter les difficultés rencontrées par les acteurs dans la lutte contre la traite des personnes ;

proposer des moyens à mettre en œuvre pour relever les défis de la lutte contre la traite des personnes.

II. METHODOLOGIE

La méthodologie utilisée dans le cadre du présent rapport a suivi les étapes ci-après.

2.1. Collecte de données

La collecte des données a eu lieu tout au long de l’année 2016 auprès des structures déconcentrées du MFSNF et des partenaires œuvrant dans la lutte contre la traite des personnes. Cette collecte a consisté à recueillir les informations auprès des services déconcentrés, à faire une analyse documentaire et à réaliser des suivis – supervisions.

En ce qui concerne la collecte des informations auprès des services déconcentrés, il a fallu, dès le départ, procéder à la relecture des outils afin de les adapter au besoin de la collecte. Il s’agit entre autres de la fiche synthétique CVS 2016 et de la fiche de collecte sur les centres de transit. Après ce préalable, les fiches ont été transmises aux services déconcentrés qui les ont renseignées, sur la base des registres journaliers des services d’action sociale et ceux des partenaires au niveau local.

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Celles-ci ont été, trimestriellement et annuellement, remontées au niveau central via les Directions Régionales.

L’analyse documentaire a consisté à l’exploitation des publications écrites en rapport avec le sujet et les rapports des différentes structures en vue de mener une bonne analyse thématique.

Enfin, des missions de suivi-supervision dans les Directions Régionales de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille (DRFSNF) et les Directions Provinciales de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille (DPFSNF) ont été réalisées. Elles ont contribué à mieux cerner la réalité du terrain et de récolter les données complémentaires auprès des autres services déconcentrés faisant partie du CVS.

2.2. Traitement de données

A l’issue de la phase de collecte, les différentes données enregistrées trimestriellement et annuellement par les structures déconcentrées ont été compilées au niveau central par la Direction de la Lutte contre les Violences faites aux Enfants (DLVE). Cette phase de traitement des données a ensuite consisté à faire des croisements de ces données compilées pour s’apercevoir des concordances et des contradictions qui pouvaient en découler.

A noter que les données chiffrées obtenues ont été transférées sur le logiciel tableur Microsoft Office Excel pour la réalisation des tableaux et des graphiques.

2.3. Rédaction et validation

Pour la production du rapport, une équipe de sept (07) rédacteurs a été constituée.

Sous la supervision du Directeur Général de l’encadrement et de la protection de l’enfant et de l’adolescent et du Directeur de la lutte contre les violences faites aux enfants, plusieurs séances de travail ont eu lieu et ont permis d’aboutir à la première mouture du document.

Ensuite, ce document a été soumis à un comité restreint composé d’agents de la DGEPEA et de quelques personnes ressources pour une pré-validation.

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Enfin, la validation du rapport a été effectuée par un groupe plus large composé de représentants d’autres structures étatiques et des principaux partenaires intervenant dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes.

Le comité de rédaction a recueilli les différents amendements formulés par les différents acteurs aux fins de la finalisation dudit rapport.

2.4. Limites du rapport

Le présent rapport présente quelques limites eu égard à la méthodologie utilisée dans le cadre de son élaboration.

En effet, le retard observé dans les collectes trimestrielles n’ont pas permis de faire remonter de façon systématique certaines données. Cette situation a comporté des risques de doublons ou de déperdition d’informations.

En plus, le fait que les missions de suivi-supervision se sont déroulées une seule fois l’an n’a pas permis de toucher toutes les réalités du terrain et de collecter le maximum de données complémentaires non prises en compte par les collectes trimestrielles.

En outre, certaines fiches bien qu’en nombre infimes ont comporté des informations non renseignées ou contradictoires avec les données collectées lors des suivis et supervisions.

Par ailleurs, l’équipe de rédaction n’a pas pu disposer des données désagrégées auprès des structures partenaires aux fins de les confronter avec celles disponibles au niveau de la DLVE.

Enfin, les outils utilisés pour la collecte des données n’ont pas permis de traiter de façon désagrégée les secteurs d’exploitation des victimes ou présumés victimes.

III. DISPOSITIF DE LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES

La complexité du phénomène de la traite exige, pour une lutte efficace des instruments, des institutions et des stratégies innovantes. C’est ainsi qu’au Burkina

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Faso la lutte s’effectue dans un cadre juridique et institutionnel favorable tant au niveau national, régional qu’international.

3.1. Cadre juridique

3. 1. 1. Principaux instruments juridiques internationaux

Au niveau international, le Burkina Faso est partie prenante d’un certain nombre d’instruments juridiques qui sont, entre autres :

 la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale organisée entrée en vigueur le 29 septembre 2003 et ses protocoles s’y rapportant, notamment le protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier celle des femmes et des enfants adopté en décembre 2000 à Palerme en Italie et ratifié par le Burkina Faso le 19 février 2002 et entré en vigueur le 25 décembre 2005 et le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, mer et air entré en vigueur le 23 janvier 2004 ;

 la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’Enfant (CDE) adoptée le 20 novembre 1989 à New York aux Etats-Unis d’Amérique et ratifiée par le Burkina Faso le 31 août 1990 avec ses deux (2) protocoles facultatifs l’une concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et l’autre protocole sur l’implication des enfants dans les conflits armés, ratifiées respectivement le 31 mars 2006 et le 6 juillet 2007 par notre pays ;

 la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale conclue le 29 mai 1993 et ratifiée par le Burkina Faso le 11 janvier 1996 ;

 la Convention n°138 de l’OIT sur l’âge minimum d’admission à l’emploi, ratifiée par le Burkina Faso le 11 février 1999, demande aux Etats membres de spécifier l’âge minimum d’admission à l’emploi ou au travail (qui ne devra pas être inférieur à l’âge auquel cesse la scolarité obligatoire, ni en tout cas à quinze ans) mais également de relever progressivement l’âge minimum d’admission à

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l’emploi ou au travail jusqu’à un seuil convenant au développement physique et mental complet des jeunes;

 la Convention n°182 de l’OIT sur l’élimination de toutes les pires formes de travail des enfants adoptée le 17 juin 1999, elle a été ratifiée par le Burkina Faso le 25 juin 2001.

3.1.2. Principaux instruments juridiques régionaux et sous régionaux Au niveau régional et sous régional il s’agit beaucoup plus d’accords de coopération en dehors de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE) adoptée en juillet 1990 et ratifiée par le Burkina Faso le 08 juin 1992. Entre autres accords, on peut retenir :

la Plate-forme commune d’action de Libreville du 24 février 2000 sur le développement des stratégies de lutte contre la traite des enfants à des fins d’exploitation de leur travail en Afrique de l’Ouest et du Centre ;

l’Accord multilatéral de coopération régionale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre signé à Abuja le 6 juillet 2006 ;

l’Accord de coopération en matière de lutte contre la traite des enfants en Afrique de l’Ouest, signé le 27 juillet 2005 à Abidjan entre le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Togo ;

l’Accord de siège entre le Burkina Faso et l’organisation Internationale pour les Migrations (OIM) signé le 26 avril 2003 à Genève ;

Au plan bilatéral, le Burkina Faso a signé deux accords :

l’Accord de coopération entre la République du Mali et le Burkina Faso en matière de lutte contre le trafic transfrontalier des enfants signé à Ouagadougou le 25 juin 2004 ;

l’Accord avec la République de Côte-d’Ivoire en matière de lutte contre la traite transfrontalière des enfants signé le 17 octobre 2013.

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3.1.3. Principaux instruments juridiques nationaux

Au niveau national, nous comptons plusieurs instruments à même d’orienter la lutte et de sanctionner les auteurs dont l’essentiel se résume comme suit :

la loi n°029-2008/AN du 15 mai 2008 portant lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Cette loi est relative à la question de la traite des personnes et l’exploitation de la mendicité d’autrui et le trafic illicite de migrants ;

la loi no 028-2008/AN du 13 mai 2008 portant code du travail au Burkina Faso qui interdit les pires formes de travail des enfants et porte l’âge minimum d’admission à l’emploi à 16 ans en conformité avec la loi n°013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant orientation de l’éducation qui fait de l’éducation une obligation couvrant la période de 6 à 16 ans et favorise de ce fait une meilleure protection des enfants contre l’exploitation surtout par le travail ;

la loi no 011-2014/AN du 17 avril 2014 portant répression de la vente d’enfants, de la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène les enfants qui interdit la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène les enfants au Burkina Faso ;

la loi n°015-2014/AN du 13 mai 2014 portant protection de l’enfant en conflit avec la loi ou en danger. Les dispositions de cette loi prévoient le devoir de signaler et la protection des dénonciateurs ainsi que leur non poursuite ;

la loi n°036-2015/CNT du 26 juin 2015 portant Code Minier du Burkina Faso qui interdit le travail des enfants sur les exploitations artisanales ;

le décret n°2009-529/PRES/PM/MASSN/MATD/SECU portant création, attributions, fonctionnement et composition d’un Comité National de Vigilance et de Surveillance (CNVS) contre la traite des personnes et les pratiques assimilées ;

le décret n°2016-504/PRES/PM/MFPTPS/MS/MFSNF du 9 juin 2016 portant détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants au Burkina

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Faso. Ce décret d’application du Code du Travail contient la liste des travaux dangereux interdits aux enfants.

3.2. Cadre institutionnel

Au Burkina Faso, la lutte contre la traite des personnes est une des missions du Ministère en charge de l’action sociale. Mais, le caractère transversal du phénomène exige de fait, pour une lutte efficace, une synergie d’actions d’où l’implication de plusieurs acteurs étatiques et non étatiques.

C’est ainsi que tous les départements ministériels à des degrés d’implication différents contribuent à lutter contre le phénomène. L’on peut retenir, entre autres, les Ministères en charge de la sécurité, de la justice et des droits humains, du travail et de la protection sociale et de l’éducation nationale.

Outre l’implication des autres départements ministériels, il a été créé, en juillet 2006, au sein du Ministère en charge du travail et de la protection sociale, une Direction de la Lutte contre le Travail des Enfants (DLTE) qui maitrise les normes du travail et au sein du MFSNF, en 2007, la Direction de la lutte contre les violences faites aux enfants.

L’action concertée de ces deux Directions concourt à l’élimination de la traite et les autres Pires Formes de Travail des Enfants (PFTE).

La loi n°029-2008 du 15 mai 2008 portant lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées dispose en son article 25 qu’il est institué, par décret pris en Conseil des ministres, un organe national de vigilance et de surveillance en matière de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Faisant suite, il a été pris le 17 juillet 2009 le décret n° 2009-529/PRES/PM/MASSN/MATD/SECU portant création, attributions, fonctionnement et composition d’un Comité National de Vigilance et de Surveillance (CNVS) contre la traite des personnes et les pratiques assimilées avec des démembrements qui vont du niveau central au niveau départemental.

En plus de ce cadre formel, les acteurs de la protection de l’enfance au Burkina Faso ont développé d’autres cadres non formels tels que le Groupe de Travail pour la Protection de l’Enfance (GTPE) et les Réseaux de Protection de l’Enfance (RPE) qui participent efficacement à la lutte contre la traite des personnes.

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3.3. Stratégie de lutte contre la traite

La stratégie de lutte contre la traite est déclinée en six (6) principaux points inspirés du protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants et de la Plate-forme commune d’action de Libreville sur le développement des stratégies de lutte contre la traite des enfants à des fins d’exploitation de leur travail en Afrique de l’Ouest et du Centre.

3.3.1. Prévention

La lutte contre la traite des personnes nécessite un changement de comportement de la part de toutes les populations. Les activités de prévention s’avèrent donc nécessaires et font partie intégrante du dispositif de lutte. Elle est l’ensemble des activités mises en œuvre dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes et qui concourent à l’information, au renforcement des connaissances des acteurs, à l’amélioration des capacités économiques des populations vulnérables, à la dynamisation du cadre organisationnel, au développement de la scolarisation des enfants, etc.

3.3.2. Protection des victimes de la traite des personnes

C’est l’assistance et la protection accordée aux victimes de la traite des personnes.

Elle consiste à assurer l’alimentation, les soins médicaux, l’hébergement, la sécurité, la prise en charge psychologique des enfants victimes avant leur retour en famille.

La création des centres de transit obéit à la stratégie de protection des enfants victimes.

La protection des victimes nécessite au préalable l’identification des victimes qui se fait à travers le signalement ou à travers les patrouilles et des contrôles des forces de défense et de sécurité.

3.3.3. Réhabilitation et/ou Réinsertion

La réhabilitation est une étape essentielle dans la lutte. En l’absence d’un bon projet de réhabilitation, notre action est vouée à l’échec car la victime retournée en famille, bien que bénéficiant d’un appui conseil de la part des travailleurs sociaux, peut retomber dans le processus de la traite. Elle consiste ainsi, à la réintégration de l’enfant dans son environnement social avec l’accompagnement social adapté.

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Il s’agit principalement des actions de rétablissement de l’identité de l’enfant, de scolarisation, de placement en formation professionnelle, de dotation en kit d’installation et d’appui aux parents (Activités génératrices de revenus (AGR)/Vivres/

etc.).

3.3.4. Plaidoyer

Il concerne les actions entreprises auprès des responsables administratifs, des leaders politiques, coutumiers, religieux et communautaires en vue de leur implication et de leur engagement dans la lutte contre le phénomène.

3.3.5. Renforcement du cadre institutionnel et juridique

Il s’agit du renforcement des capacités institutionnelle et technique des structures œuvrant dans le domaine de la lutte contre la traite. Il se traduit par la prise de textes, l’allocation de ressources nécessaires pour l’application des textes existants ainsi qu’en appui divers : matériel, financier et humain.

3.3.6. Suivi-évaluation

C’est à ce niveau que l’on s’assure du bon déroulement des actions planifiées ainsi que l’intervention des acteurs de terrain. Elle s’opère par des sorties de terrain, des entretiens, des collectes des données et par l’observation des acteurs et des bénéficiaires.

IV. BILAN ET ANALYSE DES ACTIONS DE LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES

Les activités de lutte contre la traite des personnes ont été réalisées par le MFSNF avec la collaboration des autres départements ministériels concernés par la problématique et l’appui des partenaires techniques et financiers. Ces actions ont concerné la prévention, les interceptions, la prise en charge des présumés victimes et la répression des auteurs. Le bilan des différentes actions de lutte et leur analyse sont faits dans les points ci-dessous :

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4.1. Prévention

Les activités de prévention réalisées au cours de l’année 2016 sont essentiellement des actions de Communication pour le Changement de Comportement (CCC) à savoir les causeries éducatives, les cinés débats, les émissions radio, les counselings, les plaidoyers, les séances de formation et les conférences. Elles ont eu pour principaux buts d’informer, d’améliorer les connaissances, et de susciter la prise de conscience de la population sur le phénomène de la traite et ses conséquences afin qu’elle puisse contribuer à le réduire. Ces différentes activités sont consignées dans le tableau ci- dessous :

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Tableau 1 : Situation des activités de sensibilisation réalisées par région

Régions Causeries Ciné-débats Emissions

radio Plaidoyers Counselings Formations

dispensées Conférences

organisées Autres

Personnes touchées

Enfants Adultes

Total Filles Garçons Femmes Hommes

Boucle du

Mouhoun 22 0 8 1 129 0 3 2 951 1 332 1 930 3 728 7 941

Cascades 5 0 0 0 12 0 0 0 38 37 6 7 88

Centre 11 0 0 0 108 0 0 0 72 144 0 52 268

Centre-Est 35 13 6 2 45 3 0 15 1 771 1 719 2 494 2 435 8 419

Centre-Nord 10 2 4 8 36 4 3 2 2 987 4 492 3 811 7 997 19 287

Centre-Ouest 5 2 1 0 15 1 1 0 170 329 207 149 855

Centre-Sud 4 1 17 0 443 0 0 5 386 738 12 809 8 426 22 359

Est 68 25 21 7 480 8 10 31 3 033 3 790 155 197 207 165 369 185

Hauts-Bassins 47 4 16 88 743 0 0 7 962 774 1 088 791 3 615

Nord 2 0 1 0 110 0 0 0 522 662 1 014 2 000 4 198

Plateau Central 13 4 0 0 293 4 0 0 316 308 143 172 939

Sahel 91 0 5 3 313 3 3 0 234 367 532 1 337 2 470

Sud-Ouest 62 16 16 1 304 6 2 32 3 603 4 134 3 868 5 097 16 702

TOTAL 375 67 95 110 3 031 29 22 94 15 045 18 826 183 099 239 356 456 326

TOTAL PERSONNES TOUCHEES 33 871 422 455 456 326

Source : données DLVE 2016

(19)

Les données du tableau ci-dessus montrent que des activités de sensibilisation ont été réalisées dans toutes les régions. Ces activités ont permis de toucher 456 326 personnes. Parmi celles-ci, il y a 33 871 enfants composés de 15 045 filles (44,42%) et 18 826 garçons (55,58%) et 422 455 adultes composés de 183 099 femmes et 239 356 hommes. Les données révèlent aussi que la région de l’Est (369 185) occupe le premier rang en termes de nombre de personnes touchées suivie de la région du Centre-Sud (22 359).

Il ressort de la situation des données ci-dessus que des conférences et des formations ont été faiblement réalisées dans les régions. De même, on retiendra que les émissions radio n’ont pas été réalisées dans toutes les régions car trois régions sur les treize n’ont pas pu en réaliser alors que les radios sont des canaux de communications qui permettent d’atteindre un nombre plus important d’auditeurs.

Cette situation pourrait s’expliquer par l’insuffisance des ressources pour la réalisation de ces activités ou par l’absence des radios dans certaines localités.

Comparativement aux données de 20151, on remarque une augmentation de 387,78% du nombre de personnes touchées passant de 93 550 en 2015 à 456 326 en 2016 et dans la plupart des activités réalisées. Cet état de fait se justifie par les efforts consentis par les acteurs sur le terrain dans la mise en œuvre des activités, l’accompagnement des partenaires techniques et financiers et l’effort plus accru de collecte de données dans certaines structures déconcentrées.

4.2. Interceptions

1 MASSN (2016) Rapport national 2015 sur la traite des enfants

(20)

Tableau 2 : Situation des interceptions par région et selon le type de traite

Régions

Nationaux Etrangers

Total

Internes Externes Internes Externes

Ex. E2 Ex. S3 Ex. E Ex. S Ex. E et Ex. S Ex. E Ex. S

F H T F H T F H T F H T F et H F H T F H T T

Boucle du

Mouhoun 66 18 84 0 0 0 20 12 32 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 116

Cascades 9 31 40 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 40

Centre 0 0 0 3 0 3 0 3 3 17 0 17 0 0 0 0 0 0 0 0 23

Centre-Est 4 5 9 0 0 0 0 0 0 5 0 5 0 0 0 0 0 0 0 0 14

Centre-Nord 5 44 69 5 0 5 0 17 17 7 0 7 0 14 7 21 10 0 10 31 129

Centre-Ouest 14 17 31 0 0 0 2 4 6 0 0 0 0 0 4 4 0 0 0 4 41

Centre-Sud 1 74 75 2 0 2 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 78

Est 0 109 109 2 0 2 0 69 69 0 0 0 0 5 3 8 0 0 0 8 188

Hauts-Bassins 71 116 187 0 0 0 2 53 55 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1 243

Nord 97 19 116 0 0 0 0 10 10 0 0 0 0 2 0 2 45 5 50 52 178

Plateau Central 11 4 15 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 16

Sahel 11 78 89 0 0 0 0 25 25 0 7 7 0 11 1 12 0 0 0 12 133

Sud-Ouest 90 93 183 3 10 13 3 24 27 2 0 2 0 0 18 18 0 0 0 18 243

SOUS TOTAL 1 379 608 1 007 15 10 25 27 218 245 31 7 38 0 33 34 67 55 5 60 127 1 442

SOUS TOTAL 2 1 032 283 0 127

2 Ex. E : Exploitation économique du travail

3 Ex. S : Exploitation sexuelle

(21)

SOUS TOTAL 3 1 295 127

TOTAL 1 442

Source : données DLVE 2016

(22)

Les données du tableau ci-dessus révèlent qu’au total 1 442 personnes présumées victimes de traite ont été interceptées sur toute l’étendue du territoire national, dont 1295 de nationalité burkinabè soit 89,81%. Comparativement aux données de 2015 (1 099 personnes interceptées), on remarque une hausse de 31,21% du nombre de personnes interceptées.

Les régions du Sud-Ouest et des Hauts-Bassins ont enregistré le plus d’interception (243 chacune) suivie de la région de l’Est (188) au cours de l’année 2016. En 2015 ce sont les régions du Sud-Ouest et de l’Est qui ont enregistré le plus grand nombre de personnes interceptées avec respectivement 283 et 245 personnes. La région des Hauts Bassins venait en quatrième position avec 107 personnes interceptées.

On remarque une baisse du nombre de personnes interceptées dans le Sud-Ouest et l’Est et une hausse dans les Hauts-Bassins.

De façon générale, le constat qu’on peut faire, est que les régions frontalières avec les pays voisins font beaucoup plus d’interception que les autres. Cela peut laisser entrevoir que ces régions constituent des zones de transit et/ou de destination pour les personnes en situation de mobilité.

Par ailleurs, en ce qui concerne le type de traite, il est ressorti 1 032 présumées victimes de traite interne enregistrées soit 71,57% contre 410 soit 28,43% pour la traite externe. Les personnes de nationalités étrangères concernées par la traite externe sont pour la plupart nigérianes, togolaises, béninoises, nigériennes, marocaines, ivoiriennes et maliennes.

Tableau 3 : Situation des patrouilles et contrôles réalisés

Actions Nombre de patrouilles

Nombre d'enfants interceptés lors

des patrouilles

Nombre de

véhicules contrôlés Nombre de véhicules interceptés

Nombre de contrôle sur le lieu de travail

des enfants

TOTAL 123 263 351 40 36

Source : données DLVE 2016

Les activités de patrouille ont été réalisées dans certaines localités et ont permis d’intercepter des personnes présumées victimes de traite et des présumés auteurs ou

(23)

complices. La réalisation des 123 patrouilles a permis d’intercepter 263 personnes présumées victimes de traite. De même, ces patrouilles ont permis de contrôler 351 véhicules dont 40 transportaient des personnes présumées victimes de traite. Il ressort donc que les patrouilles sont importantes dans la lutte, car d’une part, elles permettent de dissuader les éventuels trafiquants et d’autre part d’intercepter les présumées victimes. Toutefois, le nombre de patrouilles a baissé par rapport à celui de 2015 (236 patrouilles). Néanmoins, les forces de défense et de sécurité ont multiplié les contrôles de routine qui ont aussi permis d’intercepter de nombreuses victimes et d’interpeller certains trafiquants et complices.

Quant aux contrôles sur les lieux de travail des enfants, ils ont été faiblement réalisés au regard du nombre élevé des sites de travail des enfants sur le territoire national.

Les contrôles, au nombre de 36, ont été réalisés seulement sur des sites d’orpaillage.

Figure 1 : Répartition des personnes présumées victimes de traite selon le sexe, la nationalité et le type de traite

Source : données DLVE 2016

La figure ci-dessus fait la répartition des présumées victimes de traite selon le type de traite et le sexe. Il en ressort qu’au niveau des burkinabè, la proportion des personnes présumées victimes de traite de sexe masculin est plus élevée (863) que celles de sexe féminin (452). Les hommes sont plus enclins à la migration que les femmes quand bien même que dans certaines régions on remarque que les femmes sont plus concernées par la traite que les hommes (confer tableau 2). Il se révèle aussi qu’une

0 200 400 600 800 1000 1200

Femmes Hommes Total

0 0 0

88 58 39 127

225 283

394

638

1032

Etrangers internes Etrangers externes Nationaux externes Nationaux internes

(24)

forte proportion des personnes sont présumées victimes de traite interne. Quant aux étrangers, les personnes interceptées sont en majorité de sexe féminin. Cela pourrait s’expliquer par le fait de la prolifération des débits de boisson où la demande de main d’œuvre féminine est forte ou encore par une certaine forme de prostitution surtout dans les sites d’orpaillage qui ne cesse d’augmenter au Burkina Faso.

Figure 2 : Répartition des personnes présumées victimes de traite selon la tranche d’âge et l’objet de la traite

Source : données DLVE 2016

La figure fait ressortir les présumés victimes de traite interceptées selon la tranche d’âge et l’objet de la traite. Ces personnes interceptées sont destinées à l’exploitation économique ou sexuelle. Mais dans leur grande majorité elles étaient destinées à l’exploitation économique, surtout les enfants de la tranche d’âge de 14 à moins de 18 ans qui sont les plus nombreux. Toutefois, on remarque que nombre des enfants de cette tranche d’âge allaient être insérés dans le circuit de l’exploitation sexuelle.

Exploitation sexuelle

Exploitation économique 0

200 400 600 800

moins de 7

ans 7 - 10 ans 11 - 13 ans 14 - moins

de18 ans 18 ans et plus

13 4 14 70 22

1

116

366

786

50

Exploitation sexuelle Exploitation économique

(25)

Figure 3 : Répartition du nombre des interceptions selon les structures

Source : données DLVE 2016

La figure ci-dessus répartit le nombre d’interceptions selon la structure responsable de celle-ci. Il ressort que sur 436 interceptions, la police en a fait 312 soit 71,56%, contre 124 pour la gendarmerie soit 28,44%. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les services de police sont plus accessibles non seulement grâce à leur proximité d’avec la population mais aussi aux nombreux contrôles et patrouilles.

Comparativement à l’année 2015, on remarque que le nombre d’interception au cours de cette année est en net progrès passant de 179 à 436. Cette situation peut s’expliquer par plusieurs facteurs à savoir : les facilités de signalement à travers les numéros verts, la prise de conscience de la population ou encore par la recrudescence du phénomène et la vigilance plus accrue des forces de défense et de sécurité.

Figure 4 : Répartition du nombre de signalement selon les acteurs

Source : données DLVE 2016

Police 312 Gendarmerie

124

(26)

Les populations ont contribué dans la lutte en dénonçant ou en signalant les cas suspects de traite aux structures compétentes. Au total, 240 signalements ou dénonciations ont été enregistrés. La figure ci-dessus montre le nombre de signalement de cas de traite par auteur. Il en ressort une forte contribution des transporteurs qui ont fait 41% des signalements. La communauté vient en troisième position avec 19% suivi des appels du numéro vert 9%. Ce dernier qui est peu connu par les populations, pourrait être un moyen très efficace de signalement en ce sens qu’il garantit l’anonymat et ne nécessite pas un déplacement de l’appelant.

Figure 5 : Evolution du nombre de personnes interceptées de 2011 à 2016

Source : données DLVE 2016

La figure 5 montre l’évolution des personnes présumées victimes de traite prises en charge par les services sociaux. Le nombre de personnes interceptées et/ou prises en charge croît de 2011 à 2012 pour atteindre le pic de 1910. Ce pic est par ailleurs justifié comme la résultante de l’« Opération Tuy », réalisée au cours de ladite année. Il s’agit d’une action de police conduite par la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN), en collaboration avec le Ministère en charge de l’action sociale et l’Organisation Internationale de Police Criminelle (O.I.P.C Interpol) sur la lutte contre la traite des enfants dans les villes de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de Houndé qui a permis l’interception de plusieurs centaines d’enfants.

1270

1910

1596

1261 1099

1442

0 500 1000 1500 2000 2500

2011 2012 2013 2014 2015 2016

(27)

Depuis 2012, on remarque une pente descendante jusqu’en 2015 qui pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs à savoir :

- la baisse du phénomène liée à l’intensification des campagnes de prévention ; - le développement des stratégies de contournement ;

- la baisse de la vigilance des acteurs ; - la déperdition des données, etc.

Cependant en 2016, on remarque une hausse des chiffres qui pourrait s’expliquer soit par les efforts de capitalisation des données, soit par la vigilance accrue des acteurs liée au contexte sécuritaire national marqué par l’accentuation des contrôles des forces de défense et de sécurité. Le regain du phénomène pourrait aussi expliquer cette hausse des chiffres (1442).

4.3. Prise en charge des victimes

La prise en charge des enfants interceptés passe, la plupart du temps, par leur hébergement dans un centre de transit, le temps de préparer leur retour en famille.

L’hébergement dans le centre de transit permet d’offrir un espace protégé aux enfants, de leur assurer une prise en charge conséquente. Des prises en charge psychosociales au profit des victimes permettent d’établir un rapport de confiance en vue de leur accompagnement. Cependant, la difficulté sur le terrain est que certaines provinces ne disposent pas de centre de transit et la plupart, pour celles qui en disposent, sont dans un état vétuste.

(28)

Tableau 4 : Etat des centres de transit mis en place par année et par localité

d’ordre Localité Année

d’ouverture Etat

01 Ouagadougou 2001 Bon

02 Bobo-Dioulasso

2001 Bon

2015 Bon

03 Koudougou 2001 Mauvais

04 Ouahigouya 2001 Mauvais

05 Dori 2001 Mauvais

06 Niangoloko 2001 Mauvais

07 Kaya 2003 Mauvais

08 Dédougou 2003 Mauvais

09 Tougan 2003 Mauvais

10 Yako 2003 Mauvais

11 Djibo 2003 Mauvais

12 Orodara 2003 Mauvais

13 Houndé 2003 Mauvais

14 Léo 2003 Mauvais

15 Tenkodogo 2004 Mauvais

16 Nouna 2004 Mauvais

17 Pama 2004 Mauvais

18 Fada N’Gourma 2004 Mauvais

19 Diapaga 2004 Mauvais

20 Bogandé 2007 Mauvais

21 Gayéri 2007 Mauvais

22 Dano 2006 Bon

23 Batié 2006 Mauvais

24 Faramana 2015 Bon

25 Gaoua - Inadapté

26 Diebougou - bon

28 Kongoussi - inadapté

29 Kantchiari - Bon

31 Boulsa 2005 Non équipé

32 Tougouri

(Namentenga) 2006 Non équipé

33 Ouahigouya 2012 Passable

34 Réo 2012 mauvais

Source : données DLVE 2016

Le tableau ci-dessus montre que sur 33 centres de transit répertoriés, seulement 07 sont en bon état ; 02 sont inadaptés. Certaines zones frontalières comme la

(29)

région des Cascades ne disposent pas de centre de transit pourtant réputée comme une zone de transit.

4.4. Répression des auteurs

Tableau 5 : Situation des trafiquants identifiés et leurs traitements

Trafiquants identifiés Traitement des trafiquants

Individus Réseaux Gardés à vue et libérés Déférés

TOTAL 80 4 43 11

Source : données DLVE 2016

La riposte à la traite des enfants fait appel à des actions dont la répression des auteurs.

Le tableau 5 montre que 80 présumés trafiquants et quatre présumés réseaux de trafiquants ont été identifiés. Cette situation témoigne de l’existence des réseaux en matière de traite des personnes au Burkina Faso. Quant au traitement qui leur a été réservé au niveau des acteurs de la Justice, jusqu’en fin 2016, il est ressorti que 43 ont été gardés à vue puis libérés et 11 déférés.

Pour ce qui concerne les présumés trafiquants et réseaux identifiés, leurs nombres ont augmenté par rapport à l’année précédente. Quant à leur traitement, les données révèlent que l’année 2015, il y a eu 17 cas de présumés trafiquants déférés contre 11 pour 2016.

4.5. Réhabilitation/Réinsertion

(30)

Tableau 6 : Situation des activités de réinsertion/réhabilitation réalisées par région

Régions

Nombre d'enfants placés en apprentissage

Nombre d'enfants placés en apprentissage ayant

abandonné

Nombre d'enfants inscrits ou réinscrits à

l'école

Nombre d'enfants inscrits ou réinscrits à l'école ayant abandonné

Nombre d'enfants bénéficiaires d'AGR

F G T F G T F G T F G T F G T

Boucle du Mouhoun 12 16 28 0 1 1 1 0 1 0 0 0 0 0 0

Cascades 14 49 63 0 5 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Centre 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Centre-Est 31 63 94 3 8 11 32 90 122 13 15 28 2 10 12

Centre-Nord 2 10 12 1 3 4 5 6 11 1 3 4 0 4 4

Centre-Ouest 3 10 13 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Centre-Sud 0 11 11 0 5 5 14 10 24 2 1 3 0 0 0

Est 9 17 26 0 3 3 1 4 5 0 0 0 0 1 1

Hauts-Bassins 23 47 70 2 4 6 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Nord 5 14 19 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Plateau Central 13 28 41 0 10 10 2 0 2 0 0 0 1 1 2

Sahel 16 23 39 0 0 0 0 11 11 0 0 0 4 17 21

Sud-Ouest 4 9 13 1 1 2 7 4 11 2 1 3 25 33 58

TOTAL 132 297 429 7 41 48 62 125 187 18 20 38 32 66 98

Source : données DLVE 2016

(31)

Le tableau ci-dessus fait le point des activités de réinsertion réalisées. Il s’agit du placement en apprentissage, de l’octroi d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) et de l’inscription ou la réinscription à l’école.

En effet, sur 429 enfants placés en apprentissage il y a eu 48 abandons soit un taux de 11,19%. En ce qui concerne la scolarisation, sur 187 inscrits, il y a eu 38 abandons soit un taux de 20,32%. Ces abandons pourraient se justifier par l’insuffisance ou l’absence de mesures d’accompagnement au profit des enfants placés ou scolarisés.

En d’autres termes, la plupart ne bénéficie pas de bourses pour permettre de répondre à leurs besoins primaires. De même, certaines familles ne reçoivent pas d’appui à même de pouvoir répondre aux besoins de l’enfant qui est influencé par ces pairs de retour de leur aventure. Ces situations les conduisent à abandonner les opportunités de réhabilitation qui leur sont offertes à travers la formation ou la scolarisation. Toute chose qui les expose de nouveau à la traite.

En faisant le croisement entre les interceptions et les activités de réinsertion ou de réhabilitation, on remarque que des efforts sont faits pour la réhabilitation des personnes interceptées en ce sens que les régions du Sud-Ouest et des Hauts- Bassins qui ont intercepté le plus grand nombre d’enfants en 2016, sont celles qui ont réussi à réhabiliter plus d’enfants que les autres excepteé la région du Centre-Est.

(32)

Tableau 7 : Situation du suivi des enfants

Régions Nombre de sorties de suivi des enfants retournés en familles

Nombre de sorties de suivi des enfants placés

en apprentissage

Nombre d'enfants suivis Filles Garçons Total Boucle du

Mouhoun 20 18 8 10 18

Cascades 12 71 43 64 107

Centre 08 0 0 0 0

Centre-Est 79 169 62 173 235

Centre-Nord 32 31 13 18 31

Centre-Ouest 23 19 6 12 18

Centre-Sud 11 15 16 21 37

Est 17 27 9 68 77

Hauts-Bassins 55 105 23 47 70

Nord 1 9 6 14 20

Plateau Central 60 52 13 28 41

Sahel 63 37 20 70 90

Sud-Ouest 118 134 38 63 101

TOTAL 491 687 257 588 845

Source : données DLVE 2016

Les activités de réinsertion/réhabilitation des enfants présumés victimes ou à risque de traite sont suivies par les travailleurs sociaux. Au total, 1 178 sorties de suivi des enfants bénéficiaires des activités de réinsertion/réhabilitation ont été réalisées au profit de 845 enfants dont 257 filles et 588 garçons. Les différentes activités de suivi ont permis de s’assurer de la bonne conduite des activités de réinsertion. De même, le suivi a permis de soutenir, d’encourager et de résoudre certaines questions concernant les relations entre les enfants et leurs encadreurs et parfois entre les enfants et leurs familles. Toute chose qui a permis de réduire aussi peu qu’il soit le nombre d’abandons.

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