Réflexions
surles surfaces
et
mesuresdes états de surface du bois
P. TRIBOULOT P. TRIBOULOT
on de Recherches sur
la Q
LN.R.A. - Station de Recherches sur la
Qualité
des BoisCentre de Recherches forestières Champenoux, F 54280
Seichamps
Résumé
Les liaisons entre
l’aspect
structurel du bois etl’aptitude
à unemploi
donné passent par la mesure d’un certain nombre de critères dequalité
desproduits
en bois. Dans cecadre,
nous
développons
ici une réflexion sur la mesure desparamètres caractéristiques
des étatsde surface
qui
se heurte à desproblèmes
inhérents au matériau-bois :hétérogénéité
destructure et faible densité entre autres.
Une
méthodologie
de mesure à partir d’un palpage mécanique estproposée,
ainsi quel’interprétation
des résultats obtenus par cette méthode.D’importants
programmes de recherches sont actuellement en cours, notamment enFrance,
pourconnaître,
àpartir
de tests nondestructifs,
l’influence des diversessources
biologiques
de variation(sol, climat, sylviculture, hérédité)
sur laqualité
du bois
produit. L’objectif
final est depouvoir
définir le matérielvégétal
et lesconditions de culture
qui permettent
à la forêt de fournir à l’industrie nationale la matièrepremière
laplus
à même de satisfaire ses besoins.Cependant,
s’il estlogique
de penser que lespropriétés physiques
étudiées : den-sité, homogénéité
et rétractibilité notamment exercent une influence directe sur laqualité
desproduits industriels,
encore convient-il de le vérifierexpérimentalement
et d’évaluer de
façon
chiffrée l’incidence au niveau de laproduction
d’ungain
surtel ou tel
paramètre
mesuré au laboratoire.Un critère
important d’appréciation
desproduits
finis ou semi-finis en bois(placages
tranchés oudéroulés, meubles, ...)
est l’état de surfacequi peut
intervenir defaçon
directe commeargument
de vente en liaison avec lespropriétés esthétiques
ou tactiles de
l’objet fabriqué,
maisqui
exerceégalement
une influencevitale
sur :- la ténacité des
joints
collés(E BEWELE
etal., 1980) ;
- la mouillabilité des revêtements
superficiels (laquage, peintures, vernis, ...) ;
- le frottement des
pièces
fonctionnelles etd’adhérence ;
- la
prise
au feu des éléments en bois(C.T.B., 1973),
et bien
entendu,
sur tous lesaspects
dujugement
«objectif
» de laqualité
d’unusinage,
d’un traitement de surface pour une essence donnée. Il se pose alors le pro- blème du contrôle et de la mesure des états de surface en bois.L’aspect général
duproblème posé
sedécompose
en trois niveaux :- la
spécification
d’un étatgéométrique
d’une surface pour une fonction don-née ;
- les moyens d’élaboration de l’état de surface
spécifié ;
- le contrôle et la mesure
qui permettent
de vérifier si une surfacecorrespond
bien à la
spécification
énoncée.Nous aborderons sommairement les deux
premiers
niveaux etdévelopperons
le troisième
qui représente
à lui seul un vaste domaine encoretrop
peuexploré
dansles sciences du
bois,
etqui
en l’absence de critèresqualitatifs
restesubjectif
et tou-jours sujet
à discussions.1. Définition d’une surface
D’une
façon générale,
une surfacepeut
être définie comme lapartie
laplus
à
gauche
dudiagramme d’équilibre
desphases
d’un corps pur. Mais dans le cas dubois,
une élévation detempérature
ne conduit pas à laliquéfaction,
ni à lavaporisa-
tion de
celui-ci,
mais à ladécomposition
des constituants.Aussi, parlerons-nous
dela « frontière » entre l’état solide du bois et l’état gazeux ou
liquide
de l’environne-ment. D’un
point
de vuemathématique,
une surfacepeut
êtredécomposée
en fonc-tions
polynomiales,
mais pour lebois,
un certain nombre deprofils représentatifs
des surfaces sont extrêmement
complexes
à définir(fig. 1) (F AYOLLE , 1983),
et pour- tantfréquemment
rencontrés(zone
devaisseaux,
arrachement de fibres oupaquets
defibres).
-
Il faut
cependant
introduire la notion d’échelle dans la mesure, et considérer les dimensions des élémentsanatomiques
du bois. La surface se définit alors parrapport au niveau des dimensions minimales des éléments que l’on veut
apprécier [microfibrilles,
fibres(10 microns),
trachéides (20micronsl,
vaisseaux(200-500
mi-crons)] .
2. Procédés d’élaboration et
spécification
Les
procédés
d’élaboration des surfaces en bois sont fort variés. Pour chacun de cesprocédés,
lamicrogéométrie
obtenuedépend
de nombreuxparamètres
d’usi-nage. Il s’ensuit une
grande
variété dans les états de surfacepouvant
êtreobtenus,
d’autant quechaque
essence, de par sonplan ligneux, multiplie
encore pourchaque type d’usinage
ces états de surface. Onpeut cependant
résumer lesprocédés
d’éla-boration selon le schéma de la
figure
2.Parmi les
paramètres d’usinage susceptibles
d’avoir une influence sur l’état desurface,
nous pouvonsretenir,
outre l’essence usinée :- le
régime
de coupe(vitesse
de coupe,profondeur
de passe, avance,...) ;
- la
géométrie
de l’outil de coupe ;- la
qualité
de l’arête tranchante et l’état de la faced’attaque ;
- l’usure de
l’outil ;
- la
température ;
- la
rigidité
des éléments des machinesd’usinage ;
- la
présence
d’une barre depression (déroulage).
Quant aux
spécifications
des états de surface obtenus par les différentsprocédés
énumérés
précédemment,
elles n’existent pas en tant que normes et ilapparaît
làune
grande
lacunequi
reste à combler.3. État de surface
Nous nous limiterons dans cette étude à l’état
géométrique
de lasurface,
car ilcorrespond
à l’état de surfacetechnologique ;
l’étatphysico-chimique
de celle-ci n’est pas abordé(il
nécessite la mise en œuvre detechniques d’analyse
par diffraction etspectroscopie). ).
3.1.
Terminologie générale
Une surface
peut
être apriori
caractérisée par unprofil représentatif.
Prenonsl’exemple
d’une feuille deplacage
tranchée ou déroulée(fig. 3).
La
séparation
et le tracé de ces diversprofils peuvent
être obtenus par les appa- reils de mesure(voir paragraphe 3.3.).
Signalons
que l’étudedescriptive
d’un état de surface nepeut
se contenter, et afortiori
dans le cas dubois,
de l’étude d’unprofil unique.
Le relevé d’un ensemblede
profils apporte
un nombreimportant
derenseignements complémentaires
surl’hétérogénéité
etl’anisotropie
des surfaces. Dans les casd’anisotropie
desurface,
lesnormes
(des
matériaux pourlesquels
la normeexiste) précisent
que la direction demesure doit être celle
qui
donne la valeur maximale de l’écartgéométrique
considéré(AFNOR, 1972) (fig. 4).
Enfin,
il est utile depréciser
que le terme état de surfaceenglobe
les défautsdes 1&dquo;&dquo;,
2&dquo; a ,
3°’ et 4&dquo;’ ordres et que le termerugosité s’applique uniquement
aux 3&dquo;q et4&dquo;’ordres.
3.2. Critères
classiques
d’état desurface
Nous ne reprenons pas ici en détail l’inventaire des différents critères de
profil
défini dans les normes AFNOR
(AFNOR, 1972)
parexemple.
Eneffet,
ilapparaît rapidement qu’aucun
des critères n’est satisfaisant pour lebois,
et surtoutqu’aucun
d’entre eux n’est suffisant pour caractériser entièrement un
profil (même dans
lecas de surfaces
isotropes
et de matériauxhomogènes).
Pourmémoire,
lesplus
courants de ces critères sont
explicités
sur lafigure
5 :1 1. avec
Rp = - !,
Z dXL
On
peut
noterégalement
le critère Ra ou « écart moyenarithmétique
de larugosité
parrapport
à laligne
moyenne »,qui
est le critère leplus
utilisé et définipar : .
1 L
Ra = - ]! ! Z - Rp dX ; l’exemple
suivant illustre la limitation de ces cri- Ltères.
3.3. Inventaire des méthodes de mesure
Pour
plus
de détails sur lesprocédés
de mesure des états desurface,
on pourrase référer aux ouvrages de RiouT
(’ 1979).
Parmi cesprocédés,
un certain nombred’entre eux ont été
appliqués
aubois ;
une étudebibliographique
récente dresse cetinventaire,
fait uneanalyse critique
des mesuresdéjà
réalisées dans certains labora- toires etprésente
les critèresclassiques
d’état de surfaceappliqués
au bois(MARCHAI,, 1983).
On
peut cependant
retenir les différentes familles deprocédés d’exploration
dessurfaces suivantes :
-
comparaison
visotactile avec deséchantillons ;
-
exploration
parrugosimètres mécaniques (reproduction d’empreintes
par pres-sage ;
appareil
de l’abbéC AYERE ) ;
-
exploration
par méthodespneumatiques ;
-
exploration
par méthodescapacitives ;
- méthodes
optiques ;
-
exploration
parpalpage mécanique
et traitementélectronique
etinformatique.
Parmi ces
dispositifs,
lesdispositifs
parpalpage
sont ceux mis en œuvreplus rapidement,
d’unefaçon automatique,
d’unegrande précision,
etqui
pour l’instantparaissent
lesplus adaptés
au bois.3.4. Méthode de mesure des états de
surface
parpalpage
Cette méthode de mesure comporte un
palpeur mécanique
dontl’aiguille explo-
ratrice
parcourt
unprofil
à étudier. Lesdéplacements
verticaux dupalpeur produisent
dans un circuit
électrique approprié
des variations de tensionpouvant
êtreamplifiées
et
enregistrées.
De récentsperfectionnements
ont étéapportés
à cettetechnique (Mi-
GNOT
,
1983 ; M ATHIA , 1983)
etpermettent
l’étude d’unprofil
etégalement
l’étuded’une surface. La
figure
7 illustre cedispositif.
Sans entrer dans les détails
techniques,
ledispositif
al’avantage
d’être extrême- mentsouple d’emploi
et d’accéder à l’étatgéométrique
d’une surface réellepouvant
être définiecar
les hauteurs Z(X, Y).
Deplus,
onpeut
effectuer tous les calculs souhaités pour caractériser cetétat ;
il convient alors d’étudier cette hauteur Z comme une variable aléatoire en utilisant les traitementsstatistiques appropriés
etdéveloppés
actuellement dans certains laboratoires
(voir paragraphe 3.6.).
- ..---=- x.--
3.5. Problèmes inhérents att bois 3.51.
Aspect photographique
desprofils
àexplorer
Nous abordons cet
aspect
duproblème
par une étude desprofils photographi-
ques obtenus sur des copeaux de bois
déroulés, tranchés,
et sur du bois massif micro- tomé(dans
leplan RT),
de deux essencescaractéristiques :
ledouglas
et le chêne.Nous nous trouvons confronté à un
problème
de mesure d’état de surface trèsparticulier.
Les élémentsanatomiques
dumatériau,
enparticulier
cas des feuillus àzones de
vaisseaux
trèsmarqués,
sontprédominants
sur l’état de surface obtenu parrapport
auxirrégularités
de surface liées au processus d’obtention de celle-ci.Aussi,
nous
devons pouvoir séparer
« l’action » de l’anatomie sur l’état de surface obtenu afin depouvoir,
parexemple, apprécier
untype d’usinage
ou unréglage
de machine-outil,
où nous devons cumuler les deux effets pourapprécier
laqualité
duproduit
fini.
3.52.
Influence
dupalpeur
sur les mesuresLe
palpeur
doit être en mesured’explorer parfaitement
unprofil
sans en altérerla
géométrie.
Il est illusoire dans le cas du bois d’accéder auprofil
réel du matériausur des surfaces telles que celles définies à la
figure
1. D’autrepart,
le diamètre enpointe
dupalpeur
occasionne unfiltrage mécanique
duprofil réel,
facilement mis enévidence sur la
figure
8.90’
Enfin, nous avons
pensé qu’il
était nécessaired’apprécier
les déformations liées au contactpalpeur/bois.
Pour cefaire,
nous utilisons uneapproche classique
derésistance des matériaux traitant du contact entre surfaces
(TiMOSHI--.NKO,
1968). Leshypothèses
que nous utilisons sont extrêmementsimplificatrices :
- déformation du
palpeur négligeable ;
- rayons de courbure connus au
point
de contact;- corps
parfaitement élastiques, homogènes
etisotropes
dans la direction desollicitation ;
-,-
pressions
de contactperpendiculaires
auplan
de contact ;-
charge normale ;
onnéglige
l’influence des forcestangentielles
ducs au frot-tement.
On aboutit alors pour un contact bille sur surface en bois a une
expression
du type :3
/ 2 p! (
11 !
avec 1. - enfoncement du
palpeur
dans lebois ;
P -
charge appliquée :
d,
- diamètre depointe
dupalpeur:
E
l
- moduled’Y OLII7 g
dupalpeur:
E!
- moduled’Young
du bois (direction decharge).
avec
Entres supérieur
ilE ë’ la
déformation résultante du contact sc li;niic aluis al’cnfonccmcnt n du palpeur dans Ic bois.
La
figure
9 donne les résultats de ce calcul pour différents niveaux decharge.
(Points expérimentaux KrK!rn, (9S8). (V ! - En = 2 000 MPa).
/Exyc·rinrnnlal l’oints KiKATA./!5!’; IFr = FI: = 2,000 M!!.
Le niveau de
charge
leplus
bas sur lafigure
9correspond
à undispositif
commercial de
palpage pouvant
êtreintégré
dans la chaîne de mesure décrite à lafigure
7 etpossédant
un capteur standardconique
de diamètre depointe égal
à 5 mi-crons. L’effet de
pénétration qui
en résulte dans le bois(inférieur
au micron)peut
êtrenégligé.
Les essais sur un boishétérogène peuvent
conduire à des erreurs d’inter-prétation importantes
si l’on ncrespecte
pas certainesprécautions
liées cssentielle-ment à la
charge appliquée
aupalpeur.
Surl’exemple
de lafigure
10, on areprésenté
les variations de densité du
douglas
sur trois cernes et « l’état de surf-ace » mesuréaprès rabotage ;
nous avons utilisé undispositif
dont lescaractéristiques
étaient les suivantcs :- diamètre de
pointe
dupalpeur :
2 mm ;-
charge appliquée :
0.5 N.Sur la
figure
10 estreprésentée également
la courbe des variations depénétration
du
palpeur
lelong
duprofil considéré ;
cette courbe est calculée à l’aide de l’ex-pression ( 1 )
en utilisant les relationsclassiques
entre densité et moduled’Young
dubois
(pour
un taux d’humiditédonné).
On
peut
constater ici que l’on a mesuré à la fois un « état desurface »,
etéga-
lement une variation de microdureté sur le bois considéré. Il résulte de nos
expé-
riences que le bon choix pour une mesure de
rugosité
de surface du bois se trouve être :-
palpeur conique d’angle
90&dquo;, diamètre depointe
10 - 20 p cequi
minimisele
filtrage mécanique
duprofil
sansrisque d’accrochage ;
-
charge appliquée
de l’ordre de 0,003N ;
ce niveau decharge
est obtenusur certains
appareils commercialisés ;
ilpermet
un contact permanent avec la sur- face pour une vitesse depalpage
de l’ordre de1 mm/seconde
et unendommagement quasi
nul.La
figure
Il montre, d’une part unprofil photographique
obtenu sur du chênemassif,
et d’autre partl’enregistrement
effectué avec unpalpeur
du mêmetype
que celui décritprécédemment.
Î 1
La
figure
12présente
lesenregistrements
obtenus surdouglas
dans les zonesrespectives
de bois initial et de bois final.3.6.
Analyse
desprofils
obtenus parpalpage
Nous ne reviendrons pas ici sur le calcul et l’utilisation des critères
classiques
d’état de surface
qui
ont montré leurs limites et nous n’aborderons quel’aspect statistique
del’analyse
desprofils
àpartir
d’undispositif
tel que celui du paragra-phe
3.4. Les essais ont été effectués au laboratoire du Professeur M IGNOT(1983,
op.
cit.) : palpeur conique
diamètre depointe
5 p, force dustylet
0,003 N. Lapremière
série d’essaisporte
sur un échantillon de chêne tranché. Lafigure
13 re-présente
leprofil
initial issu del’appareillage
etportant
sur 1 000points
Z(X).
On retrouve sur cet
enregistrement
les « vallées »caractéristiques
de laprésence
des vaisseaux
(courbe A) :
direction dupalpage tangentiel
aux cernes annuels.Sur cet
essai,
la courbe(B) représente
unlissage mathématique
duprofil
initialqui peut
être assimiléici,
enpremière approche,
à larugosité
inhérente à la structuredu chêne
(présence
de gros vaisseaux). Le calculateur effectue alors la différence des deuxprofils
et restitue la courbe (C)qui
peut être assimilée a larugosité
inhé-rente au
procédé
detranchage
pour le chêneexpérimenté.
i
A
partir
des données Z(X)
stockées dans le calculateur ou surdisquettes,
l’ana-lyse statistique
peut s’effectuer. Nous ne retiendrons ici que lesparamètres
lesplus
intéressants :
- l’écart
type ji (ou
la variancen-’)
de la fonction de distribution des hauteursn.. = (j:! =
B +00 (Z - Z) :! , P(Z) ,dZ
où P
(Z)
est la densité de distribution des hauteurs.1! _...__...m!,.,:....:!_ ._.... m.,...,..&dquo;.,... c .
- le
paramètre d’obliquité
ou « Slcewness »,S k :
- ! t:! ! t;{
avec itiè = momcnt centré d’ordre
i = j
5 +00(Z -!!)i . P(Z) .
dZ- 00
- le
paramètre d’aplatissement
ou « Curtosis »,Ej,
-
! t 1
- la fonction d’autocorrélation.
Physiquement,
si :Physiquement,
si :S,, = 0,
la courbe de densité des hauteurs estsymétrique ;
leprofil
l’estégalement.
S,,
< 0, leprofil
estplein ;
il y a concentration de matière dans lapartie supérieure
du
profil.
S,
;
> 0, le profil
est creux ; voir tableaurécapitulatif
nU 1 (RIOUT, 1979).Ej, = 3,
la distribution est normale(gaussienne).
E
k
< 3, larépartition
est!iplatie.
E,
;
> 3, larépartition
estpointue.
Ces deux
paramètres S,,
etF,!
caractérisent l’étalement vertical d’unprofil
desurface.
La fonction d’autocorrélation caractérise l’étalement horizontal du
profil
et per-met en outre
d’apprécier
comment la hauteur d’unpoint
duprofil
est influencée par la hauteur du mêmeprofil
en unpoint
situé à une distanceIi,
donc de détecter les éventuellespériodicités.
La fonction d’autocorrélation s’écrit sous la forme :1 L 1B
un
profil
aléatoire pur comme engénéral
dans le cas du bois(feuillus
à zones po- reuses)présentera
une fonction d’autocorrélationexponentielle.
Sur
l’exemple
traité en début deparagraphe,
les résultats ont été les suivants(référés
à la courbe C) : voir tableau 2.3.7.
Déneloppen7errfs
duprincipe
3.71.
Aspect
tridimellslollllelDans le
paragraphe précédent,
nous nous sommes limité àl’analyse
d’unprofil
sensé être
représentatif
de toute lasurface ;
or nous avons vu(paragraphe 3.1.)
que les surfaces en boispouvaient présenter
un fortdegré d’anisotropie.
La méthodo-logie
utilisée sur unprofil peut
être étendue à toute la surface parpalpages
succes-sifs
parallèles
en incrémentant ledéplacement
du moteur Y(voir fig. 7).
On accèdealors à une
représentation
tridimensionnelle dessurfaces,
etl’analyse statistique peut
se faire sur les
points enregistrés.
Cette étude de surfacepermet
d’obtenir deux cri- tères extrêmement intéressants : la surfaceportante
ou taux de surface deportance,
et la surface
développée.
Le taux deportance
estégal
à l’aire de la surfaceplane,
intersection du
plan d’équation
Z = C avec la surfaceexplorée ;
ce critère seraitutile pour toutes les études relatives au
collage
des bois et à la mouillabilité. La sur-face
développée,
surtout dans le cas des feuilles à grosvaisseaux, apporterait
deséléments pour tous les
problèmes
de revêtements de surface.3.72. Chemin d’évolution
morphologique
Lorsqu’une
surface évolue au cours dutemps,
il estpossible
de suivre son évo-lution dans le
plan (S I &dquo; E J ;
on obtient alors le chemin d’évolution de la surface(F
AYOLLE
, 1983 ; MATH lA, 1983) ;
onpeut,
àpartir
de ceprincipe, envisager
ladélimitation des zones
possibles
pour unplan ligneux
donné dans leplan (S, ; , E 1J .
On saura alors
quelle
estl’optimisation possible
de larugosité
des surfaces pourchaque
essence et leprocédé
d’élaborationqui s’y rapporte.
On pourra suivre dansce même
plan,
l’évolution des surfaces en fonction desparamètres humidité, tempé-
rature,
temps,
autreaspect
vital pour la mise en oeuvreoptimale
du matériau(pro-
blèmes de
collage
des bois verts,vieillissement, etc.).
4. Conclusions
La
méthodologie proposée
ici n’en estqu’à
sesdébuts ;
elle estsusceptible
d’amélioration et surtout
adaptable
àl’objectif
que l’on est amené à se poser et auxphénomènes
à mettre en évidence.Le bois, matériau
hétérogène
etanisotrope,
nécessite une méthoded’exploration
suffisamment avancée etsouple
pour en définir correctement l’état de surface et les limitespossibles.
Ledispositif
brièvement décrit dans sesgrandes lignes
etl’analyse qui
en résultepourront répondre
à de nombreusesquestions
relatives àl’emploi
pos- sible du bois et auxproblèmes
de liaisonsqualité-emploi.
D’autre
part,
à la lumière desquelques expériences menées,
au niveau des défor-mations du bois lors de la
prise
des données parpalpeur mécanique,
ilapparaît
que lephénomène
depénétration
en surface est loin d’êtrenégligeable,
etqu’il
devraitêtre
pris
encompte
dansl’interprétation
de certainsrésultats,
oit les efforts exercéssur le
palpeur
sonttrop importants
enregard
du diamètre depointe
de celui-ci(mesure
derétractibilité,
mesure de diamètres de carottes,...).
Enfin,
au niveau du capteur nécessaire aupalpage
des surfaces enbois,
nousavons retenu les
caractéristiques
suivantes : diamètre depointe
du cône : 15 mi- crons,charge appliquée :
0,003 Newtons, l’incrément dedéplacement
ducapteur
étant fonction descapacités
de traitementinformatique
des variables Z(X, Y)
et del’ordre
(1&dquo;’,
2&dquo;, 3&dquo; et4&dquo;)
des défauts que l’on veut mettre en évidence. Il n’en demeure pas moinsqu’il
sera nécessaire dedévelopper
lesexpérimcntations
afin dedéfinir les critères
objectifs
et universels d’états de surface utilisables sur le matériau bois.Summary
Reflexion
onsurfaces
und measureof
wooclroughness
The relationship between wood structural aspect and
capacity
for an utilization involve the measure of quality criterions of wood products.Within this framework, we here a study on the measure of smoothness characteristic parameters. But, two of the
specific problems
of wood are structurcsheterogeneity
and low density.A measurement method with a
stylus
apparatus is proposed and also aninterpretation
of rcsults obtained with this method.
...- .. !---
Reçu
le 23juiu
1983.Accepté
le 25juillel
1983.Références
bibliographiques
AFNOR, 1972. Etats de surface des produits, prescriptions 1. Généralités,
terminologie,
définitions. NF E 05.015.
C.T.B., 1973. Le comportement du bois au feu. Cahier 74 du Ceiitre Teclmigue du Bois, 3&dquo; édition.
E
BEWELE R.O., RIVER B.H., KoursKV J.A., 1980. Tapered double cantilever beam fracture test of phenolic - wood adhesive
joints..
Part. Il - Effects of surface roughness, thenature of surface aging on
joint
fracture energy. Wood and Fiber, 12 (1), 40-65.FnYOrLU
C.,
1983. Ai!(ilyse statistique de la topogratzhie de.s sttrfnces. Thèse de Docteur-Ingénieur,
Ecole Centrale de Lyon.K!KArn Y., 1958. Studies on surface roughness of wood. Il - A
simple
apparatus l’or deter-mining
surfaceroughness
and its applicable conditions. J. 7ff/!. Wood Re.r. Soc., vol. 4, n&dquo; 6, 216-219.M
AHCHAL R., 1983. Intéréts de la prise en compte de caractéristiques physiques et cma- tomigues a!inzples rlu bois de hêtre iiiesitrables .sur de.s échanlillonr iion z destrictifs
pour l’nppréciation de la qualité des plncages d’élzénisterie produits à partir de.s mémes in
d
ividu.y. D.E.A. « Sciences du Bois p, Nancy.
MtGNOT J., 1983. Analyse
microtopographique
des surfaces. Univ. Franche-Comté, 1.Il.T.Bel f ort.
R
IOUT J., 1979. Les états de surface. Notes
techniques
CETIM N°S 18 et 19.TrMOSHe!KO S.P., 1968. Résistance de.s matériaux. Tome 2. Dunod